Sommaire de décision réglementaire portant sur Diacetylmorphine Hydrochloride

Décisions d'examen

Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.


Type de produit:

Médicament

Ingrédient(s) médicinal(aux):

Chlorhydrate de diamorphine

Classe thérapeutique :

Agoniste des opioïdes

Type de présentation :

Présentation de drogue nouvelle (PDN)

Numéro de contrôle :

254850
Quel était l'objet de la présentation?

Cette présentation de drogue nouvelle (PDN) a été déposée à l’appui de l’autorisation de mise en marché de Diacetylmorphine Hydrochloride (chlorhydrate de diamorphine) pour le traitement par agonistes opioïdes injectables supervisé (TAOis) chez les patients adultes souffrant d’un trouble grave lié à l’utilisation des opioïdes qui utilisent des opioïdes injectables et chez lesquels des tentatives antérieures de traitement par agonistes opioïdes, y compris le traitement d’entretien à la méthadone, ont été infructueuses.

Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?

La présente PDN, examinée conformément à la Ligne directrice : Présentations de drogue fondées sur les données de tierces parties (Source documentaire et expérience de commercialisation) de Santé Canada, a porté sur l’innocuité et l’efficacité de la diamorphine (DAM) pour le traitement par agonistes opioïdes injectables supervisé (TAOis) sur la base de deux essais cliniques de phase 3 randomisés à groupe témoin actif, les études NAOMI et SALOME, et des données probantes tirées de deux revues systématiques et méta-analyses d’études cliniques internationales sur le TAOis. Les participants étaient majoritairement des hommes d’âge moyen de 40 à 44,3 ans, qui consommaient des drogues injectables depuis 15,4 à 16,5 ans en moyenne, et qui consommaient de l’héroïne de rue de 25 à 27 jours en moyenne par mois.

L’essai NAOMI a montré que le TAOis avec la DAM était plus efficace que le traitement d’entretien à la méthadone (TEM) administré par voie orale chez les participants qui consommaient des opioïdes injectables illicites et présentaient une grave dépendance aux opioïdes (DSM-IV) et chez lesquels un traitement antérieur par agonistes opioïdes administrés par voie orale s’était révélé infructueux, lors d’un essai randomisé à groupe témoin actif ouvert de 12 mois. Les participants avaient fait l’objet en moyenne de onze tentatives antérieures de traitement médicamenteux, dont 3,2 cycles de TEM. Bien que NAOMI ait été une étude ouverte ayant pour but de comparer le TAOis avec la DAM au TEM oral, elle comprenait également une sous-étude réalisée chez des participants qui recevaient de l’hydromorphone injectable (HDM). Ces participants et ceux qui recevaient de la DAM ont été traités à double insu. Dans l’ensemble, 111 patients ont reçu de la méthadone, 115 ont reçu de la DAM injectable et 25 ont reçu de l’HDM. Les participants recevant des médicaments injectables pouvaient recevoir un traitement complémentaire avec la méthadone au besoin. Pour les résultats comme la réduction de la consommation de drogues illicites ou d’autres activités illégales et la rétention dans le traitement de la toxicomanie, les résultats du groupe avec la DAM se sont révélés nettement supérieurs à ceux de la méthadone orale. La sous-étude a révélé que les sujets n’étaient pas en mesure de distinguer l’HDM de la DAM. Les résultats des groupes HDM et DAM étaient également comparables, bien que l’étude n’ait pas été suffisamment puissante pour montrer la non-infériorité. Les surdoses et les convulsions étaient les événements indésirables graves les plus fréquents liés au traitement par la DAM. Au total, 29 convulsions et 13 surdoses ont été signalées dans le groupe de la DAM alors que aucun cas de convulsion et seulement deux cas de surdose (tous deux mortels) ont été rapportés dans le groupe du TEM administré par voie orale.

L’essai SALOME était un essai de non-infériorité à double insu visant à comparer le TAOis par l’HDM à la DAM chez des utilisateurs chroniques d’opioïdes injectables illicites qui présentent une dépendance aux opioïdes grave et résistante au traitement. Un total de 202 participants ont été randomisés pour recevoir soit de l’HDM (n = 100) ou de la DAM (n = 102). L’examen des données de l’essai SALOME dans le cadre de cette présentation était axé uniquement sur l’innocuité, étant donné que les objectifs en matière d’efficacité n’étaient pas essentiels pour justifier l’approbation de la DAM. Les participants ont fait l’objet en moyenne de 2,8 tentatives de TEM au cours des cinq années précédant l’inscription à l’étude. Il y a eu 29 événements indésirables graves (EIG) considérés comme liés à la drogue à l’étude, dont cinq EIG dans le groupe de l’HDM. Les convulsions et les surdoses ont représenté 25 de ces 29 effets indésirables graves. Un total de onze convulsions et de onze surdoses ont été signalées dans le groupe de la DAM, comparativement à trois surdoses chez les sujets qui ont reçu l’HDM. Dans tous les cas d’EIG, il a été signalé que le participant s’était rétabli sans séquelles. Les deux décès survenus au cours de l’essai SALOME (tous deux dans le groupe de la DAM) n’étaient pas liés à la drogue à l’étude.

Le profil d’innocuité de la DAM injectable a été jugé acceptable dans les conditions d’utilisation proposées, dans le cas d’une affection potentiellement mortelle pour laquelle d’autres traitements se sont révélés infructueux. Les risques liés à la DAM injectable, dont la surdose et les convulsions, ont été jugés adéquatement atténués par la surveillance étroite exercée par des professionnels de la santé dûment formés, et l’emportent sur les risques considérables liés à l’injection non supervisée de drogues illicites. La monographie de produit (MP) approuvée indique de manière adéquate les avantages et les risques associés à l’utilisation supervisée de Diacetylmorphine Hydrochloride injectable au moment de l’autorisation, et le Diacetylmorphine Hydrochloride n’est disponible que dans le cadre d’un processus de distribution contrôlé.

L’évaluation des avantages, des risques et de l’incertitude de Diacetylmorphine Hydrochloride (chlorhydrate de diamorphine) a été considérée comme favorable pour une indication de traitement supervisé par agonistes opioïdes injectables chez les patients adultes qui présentent un trouble grave lié à l’utilisation d’opioïdes, qui utilisent des opioïdes injectables illicites et chez lesquels des tentatives antérieures de traitement par agonistes opioïdes, y compris le traitement d’entretien à la méthadone, se sont révélées infructueuses.

Décision rendue

Autorisé; émission dun Avis de conformité (AC) conformément à les Règlement sur les aliments et drogues.