Sommaire des motifs de décision portant sur Cresemba

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Cresemba est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Cresemba

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Cresemba

Mise à jour :

2020-09-23

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l'égard de Cresemba, un produit dont l'ingrédient médicinal est isavuconazole, sous forme de sulfate d'isavuconazonium. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations de drogues.

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • DIN 02483971 - 100 mg isavuconazole, capsule, orale
  • DIN 02483998 - 200 mg isavuconazole, poudre pour solution, intraveineuse

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d'activité ou de présentationDate de présentationDécision et dateSommaire des activités
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02483998)Sans objetDate de la première vente :
2019-05-31
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02483971)Sans objetDate de la première vente :
2019-05-02
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.
PDN Nº 2089192017-10-26Délivrance d'un AC
2018-12-19
Délivrance d'un Avis de conformité relatif à une Présentation de drogue nouvelle.
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Cresemba

SMD émis le : 2019-04-08

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Cresemba.

Isavuconazole (sous forme de sulfate d'isavuconazonium)
100 mg, capsules, voie orale
200 mg/flacon, poudre pour solution, voie intraveineuse

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02483971 - 100 mg, capsules
  • DIN 02483998 - 200 mg/flacon, poudre pour solution

AVIR Pharma Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 208919

Le 19 décembre 2018, Santé Canada a émis à l'intention de AVIR Pharma Inc. un avis de conformité pour le produit pharmaceutique, Cresemba.

L'autorisation de mise sur le marché s'appuie sur l'information sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-risques de Cresemba est considéré comme étant favorable pour l'utilisation chez des adultes pour le traitement de l'aspergillose envahissante et de la mucormycose envahissante.

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Cresemba (isavuconazole, sous forme de sulfate d'isavuconazonium), un antifongique de la classe des azoles, a été autorisé pour utilisation chez les adultes pour le traitement de l'aspergillose envahissante et de la mucormycose envahissante. On n'a pas encore établi l'innocuité et l'efficacité de Cresemba chez les enfants (< 18 ans). Comme aucune donnée n'est disponible, Santé Canada n'a pas autorisé d'indication pour usage pédiatrique.

L'expérience clinique chez les patients âgés (≥ 65 ans) est limitée.

Cresemba est contre-indiqué dans les cas suivants :

  • Chez les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament ou à tout autre ingrédient dans la formulation, y compris tout ingrédient non médicinal ou composant du contenant.
  • L'administration concomitante avec le puissant inhibiteur du cytochrome P450 (CYP) 3A4, le kétoconazole. Ce puissant inhibiteur CYP3A4 peut augmenter considérablement la concentration plasmatique d'isavuconazole.
  • L'administration concomitante avec de puissants inducteurs du CYP3A4, comme la rifampine, la rifabutine, la carbamazépine, le millepertuis, le ritonavir à dose élevée (> 400 mg toutes les 12 heures) ou les barbituriques à action prolongée. De puissants inducteurs du CYP3A4 peuvent considérablement réduire la concentration plasmatique d'isavuconazole.
  • L'administration concomitante avec des inducteurs modérés CYP3A4/5 comme l'éfavirenz et l'étravirine.
  • Chez les patients atteints du syndrome familial de l'intervalle QT court.

Cresemba a été approuvé aux fins d'utilisation selon les conditions décrites dans la monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique.

Cresemba (isavuconazole, sulfate d'isavuconazonium) est disponible pour deux voies d'administration et dans deux formes de dosage : voie orale (capsules) et infusion intraveineuse (poudre pour solution).

En plus de l'ingrédient médicinal, l'isavuconazole (sous forme de sulfate d'isavuconazonium), les capsules contiennent les ingrédients non médicinaux suivants : le citrate de magnésium (anhydre), la cellulose microcristalline, la silice (anhydre colloïdale), l'acide stéarique et le talc. L'enrobage des capsules contient de l'éthylènediaminetétraacétate de disodium, de la gomme gellane, de l'hypromellose, de l'acétate de potassium, de l'oxyde de fer rouge, du laurylsulfate de sodium, de dioxyde de titane et de l'eau. L'encre d'imprimerie contient de l'oxyde de fer noir, de l'hydroxyde de potassium, du propylène glycol, et de la gomme-laque. Dans la poudre pour solution, les ingrédients non médicinaux comprennent du mannitol et de l'acide sulfurique (pour l'ajustement du pH).

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit de Cresemba approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

2 Pourquoi Cresemba a-t-il été autorisé?

Santé Canada juge que le profil avantages-risques de Cresemba est favorable pour l'utilisation chez des adultes pour le traitement de l'aspergillose envahissante et de la mucormycose envahissante.

Les infections fongiques sont la septième cause la plus courante de mortalité liée aux maladies infectieuses. Les décès liés aux maladies fongiques ont augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières décennies et il existe un besoin pour des agents antifongiques puissants de la classe des azoles qui peuvent être administrés par voie orale ou par voie intraveineuse pour le traitement de graves mycoses profondes chez des patients hospitalisés.

L'aspergillose envahissante est une infection angio-envahissante potentiellement mortelle qui se retrouve surtout chez les patients immunodéprimés. Les patients les plus à risque de contracter une maladie fongique envahissante sont ceux ayant une neutropénie prolongée liée à une chimiothérapie antinéoplasique ou une greffe de cellules souches hématopoïétiques, ceux recevant des immunosuppresseurs à la suite d'une transplantation d'organe solide et ceux recevant de fortes doses de corticostéroïdes.

La mucormycose est une infection fongique dévastatrice causée par les champignons filamenteux de l'ordre des Mucorales provenant du phylum Zygomycota. La majorité des infections de mucormycose humaines sont causées par des champignons appartenant aux genres Rhizopus, Mucor, Rhizomucor, Cunninghamella et Absidia. Bon nombre des conditions prédisposant les patients à la mucormycose sont les mêmes que pour l'aspergillose envahissante et comprennent l'hémopathie maligne, avec ou sans greffe de cellules souches, et une neutropénie prolongée. D'autres groupes de patients à risque sont les diabétiques ayant une hyperglycémie non contrôlée ainsi que les patients en dialyse.

L'ingrédient médicinal de Cresemba est isavuconazole, sous forme de sulfate d'isavuconazonium. Le sulfate d'isavuconazonium est un promédicament hydrosoluble provenant de l'antimycosique triazolé actif à base d'isavuconazole qui inhibe le stérol-14α-déméthylase, une enzyme P450 microsomale essentielle pour la biosynthèse de l'ergostérol dans les champignons. Il a une activité à large spectre et il peut être administré par injection ainsi que par voie orale.

Cresemba s'est révélé efficace chez des patients adultes atteints d'aspergillose envahissante et chez ceux atteints de mucormycose envahissante, au cours de deux études pivots de phase III distinctes, respectivement.

Le traitement de l'aspergillose envahissante a été soutenu par une étude multicentrique, randomisée, à double insu, de non-infériorité, comparative et contrôlée activement (étude 9766-CL-0104). Les patients ayant une maladie fongique envahissante prouvée ou probable causée par l'espèce Aspergillus traitée par Cresemba ont démontré une non-infériorité par rapport au groupe témoin traité à l'aide de la voriconazole (VRC) au niveau de toutes les causes de mortalité au jour 42 (18,6 % par rapport à 20,2 %, respectivement). Des résultats semblables ont été constatés jusqu'au jour 84. Les taux de réussite globaux au sein du groupe traité par Cresemba de la population de patients évaluables au niveau mycologique ont également démontré une non-infériorité sur ce point par rapport au groupe témoin traité à l'aide de la voriconazole.

Le traitement pour la mucormycose envahissante a été soutenu par une étude multicentrique ouverte et non contrôlée (étude 9766-CL-0103). Pour les patients atteints de mucormycose envahissante causée par l'espèce Mucorales, la mortalité toutes causes confondues jusqu'au jour 42 était de 38 % et de 43 % au jour 84. Les taux de mortalité toutes causes confondues chez les patients ayant reçu une dose comme premier traitement étaient similaires à ceux qui étaient réfractaires ou intolérants au traitement antifongique préalable à ces moments. On a observé des résultats similaires dans les taux de réponse globaux à la fin du traitement.

En général, l'utilisation de Cresemba est sécuritaire et bien tolérée. Les réactions indésirables provenant du traitement les plus souvent signalées chez les patients traités à l'aide de Cresemba étaient des nausées, des vomissements, de la diarrhée, des maux de tête, des résultats d'analyses chimiques hépatiques élevés et de l'hypokaliémie. Les réactions indésirables qui ont le plus souvent mené à l'abandon permanent de Cresemba au cours des études cliniques étaient l'état de confusion, l'insuffisance rénale aiguë, l'augmentation de la bilirubine sanguine, les convulsions et la dyspnée. Les réactions indésirables graves les plus communes, à l'exception des décès, étaient la neutropénie fébrile, l'insuffisance respiratoire, le choc septique et la pyrexie. Les décès, peu importe la cause, sont survenus à un taux plus élevé chez les patients atteints de mucormycose envahissante que chez ceux atteints d'aspergillose envahissante. La plupart des décès étaient liés à la progression de la maladie fongique ou à des conditions sous-jacentes. Les mises en garde et les précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit de Cresemba pour répondre aux préoccupations soulevées en matière d'innocuité.

Cresemba peut être nocif pour le fœtus lorsqu'il est administré à une femme enceinte. Cresemba n'est pas recommandé pour les femmes en âge de procréer qui n'utilisent pas de mesures de contraception. Les femmes qui tombent enceintes pendant un traitement par Cresemba sont invitées à communiquer avec leur médecin.

Les expériences cliniques concernant la nocivité et les incertitudes cliniques associées à l'utilisation de Cresemba sont limitées à la mucormycose envahissante et le dosage à long terme (> 6 mois), les risques potentiels pour les femmes enceintes et les mères qui allaitent, les interactions médicamenteuses avec de puissants inhibiteurs et inducteurs du cytochrome P450 CYP3A4, les risques d'événements indésirables cardiaques chez les patients présentant un risque élevé et les risques d'événements liés à des taux d'enzymes hépatiques élevés. La surveillance clinique active et d'autres stratégies d'atténuation peuvent gérer ces préoccupations en matière d'innocuité.

AVIR Pharma Inc. (selon l'accord de licence canadien de Basilea Medical Ltd.) a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Cresemba. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable, mais il nécessite certaines révisions. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Les étiquettes interne et externe, la notice d'accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Cresemba qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l'étiquetage, à l'utilisation d'un langage clair et aux éléments de conception.

Après évaluation des marques nominatives à présentation et à consonance semblables, le nom proposé de Cresemba a été accepté.

Dans l'ensemble, Cresemba a démontré avoir un profil avantages-risques favorable fondé sur des études non cliniques et cliniques. Santé Canada estime que les avantages prévus de Cresemba l'emportent sur les risques potentiels du produit lorsqu'il est utilisé selon les directives approuvées dans la monographie de produit.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Cresemba?

Étapes importantes de la présentation: Cresemba

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation :2016-09-15
Dépôt de la présentation :2017-10-26
Examen préliminaire
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire :2017-11-27
Réponse déposée :2018-01-11
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2018-02-27
Examen
Évaluation du plan de gestion des risques terminée :2018-10-25
Évaluation de la qualité terminée :2018-12-14
Évaluation clinique/médicale terminée :2018-12-14
Examen de l'étiquetage terminé, comprenant l'évaluation des marques nominatives à présentation et à consonance semblables :2018-12-14
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques :2018-12-19

La décision réglementaire canadienne portant sur l'examen de la qualité, clinique et non clinique de Cresemba est fondée sur une évaluation critique du dossier soumis à Santé Canada.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

L'ingrédient médicinal de Cresemba est l'isavuconazole, sous forme de sulfate d'isavuconazonium. Le sulfate isavuconazonium est le promédicament de l'isavuconazole, un antifongique de la classe des azoles.

L'isavuconazole a démontré un effet fongicide par blocage de la synthèse de l'ergostérol, un élément clé de la membrane cellulaire fongique, par l'entremise de l'inhibition de l'enzyme dépendante du cytochrome P450 (CYP), le lanostérol-14α-déméthylase, responsable de la conversion du lanostérol en ergostérol. Il en résulte une accumulation de précurseurs de stérol méthylé et un appauvrissement d'ergostérol dans la membrane cellulaire, ce qui affaiblit la structure et la fonction de la membrane cellulaire fongique.

La pharmacologie clinique inclut des rapports sur les études de pharmacodynamiques et de pharmacocinétiques humaines. Les données pharmacologiques cliniques appuient l'utilisation de Cresemba pour l'indication précisée.

L'isavuconazole est un inhibiteur des enzymes CYP CYP3A4 et CYP3A5, et de la P-glycoprotéine. L'isavuconazole agit également comme inducteur de CYP2B6 et, par conséquent, a le potentiel d'interagir avec d'autres produits médicinaux. On a effectué des études d'interactions médicamenteuses avec certains médicaments et les résultats et les recommandations fondés sur ces études ainsi que sur les interactions médicamenteuses théoriques sont présentés dans la monographie de produit de Cresemba.

Les études pharmacocinétiques effectuées chez des patients atteints d'insuffisance hépatique indiquent que l'insuffisance hépatique causée par une cirrhose a entraîné un effet important sur les expositions systémiques totales et non reliées à l'isavuconazole. De plus, la concentration de sulfate d'isavuconazonium chez les patients atteints d'insuffisance hépatique était plus élevée comparativement à celle des sujets sains pour les deux voies d'administration, ce qui suggère que les expositions au sulfate d'isavuconazonium ont été modifiées par l'état du foie.

Les études pharmacocinétiques ont démontré une augmentation de l'exposition totale à l'isavuconazole d'environ 30 % à 48 % lorsque cette substance était administrée par voie intraveineuse à des patients atteints d'insuffisance hépatique légère, et une augmentation d'environ 69 % à 106 % lorsqu'elle était administrée par voie intraveineuse à des patients atteints d'une insuffisance hépatique modérée. Lorsqu'elle est administrée par voie orale à des patients atteints d'insuffisance hépatique légère, il y a eu une augmentation d'environ 27 % à 41 %. On a signalé une augmentation de l'exposition d'environ 30 % à 85 % lorsque l'isavuconazole a été administré par voie orale à des patients atteints d'insuffisance hépatique modérée. L'isavuconazole n'a pas été étudié chez les patients atteints d'insuffisance hépatique grave (classe C sur l'échelle Child-Pugh) et, par conséquent, son utilisation chez ces patients n'est pas recommandée à moins que l'avantage potentiel soit considéré comme étant supérieur aux risques. Ces patients devraient être soigneusement surveillés pour détecter une toxicité hépatique potentielle liée au médicament.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Cresemba approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L'efficacité clinique de Cresemba (isavuconazole sous forme de sulfate isavuconazonium) pour le traitement des maladies fongiques envahissantes causées par les espèces Aspergillus et Mucorales a été appuyée par deux études pivots de phase III (études 9766-CL-0104 et 9766-CL-0103), respectivement. Dans les deux études, la majorité des patients infectés par une maladie fongique envahissante causée par les espèces Aspergillus ou Mucorales étaient immunocompromis en raison de conditions sous-jacentes, y compris une hémopathie maligne, une neutropénie à la suite d'une chimiothérapie, la réaction du greffon contre l'hôte et une greffe de cellules souches hématopoïétiques. La majorité des patients atteints de mucormycose envahissante avaient une atteinte pulmonaire et la moitié d'entre eux avaient une atteinte à d'autres organes. La durée moyenne de traitement a, en général, été plus longue pour le traitement de la mucormycose envahissante que pour celui de l'aspergillose envahissante. Plusieurs patients atteints de mucormycose ont reçu un traitement pendant plus de six mois.

Aspergillose envahissante (étude 9766-CL-0104)

L'étude 9766-CL-0104 était une étude multicentrique de phase III randomisée, à double insu, de non-infériorité, comparative et contrôlée activement pour évaluer la non-infériorité de Cresemba par rapport à la voriconazole (VRC) pour le traitement primaire d'une maladie fongique envahissante causée par l'espèce Aspergillus ou tout autre champignon filamenteux.

La population à traiter était composée d'un groupe de 258 patients qui ont reçu Cresemba et d'un groupe témoin correspondant de 258 patients qui ont reçu de la VRC. La population à traiter modifiée était composée de patients atteints d'une maladie fongique envahissante prouvée ou probable comme l'a déterminé un comité d'examen des données. Parmi les patients de la population à traiter modifiée, 143 se trouvaient dans le groupe de traitement à l'aide de Cresemba et 129 se trouvaient dans le groupe de traitement à l'aide de la VRC (le nombre de patients représentait environ 50 % de la population à traiter). Une autre population, la population à traiter mycologique, était un groupe de patients à traiter modifiés atteints d'une aspergillose envahissante prouvée ou probable fondée sur la cytologie, l'histologie, la culture ou les critères de la galactomannane (nombre de patients [n] = 123 pour Cresemba et n = 108 pour la VRC). Les espèces d'Aspergillus concernées étaient, pour la plupart, Aspergillus fumigatus, Aspergillus flavus et Aspergillus terreus. La majorité des patients à traiter dans les deux groupes présentaient, dès le départ, une hémopathie maligne et une neutropénie. Parmi ces patients, 27 % d'entre eux ont reçu une greffe de moelle osseuse allogénique. La majorité des patients à traiter étaient de sexe masculin et caucasiens. La plupart n'étaient pas d'ascendance hispanique ou latino. Près de la moitié des patients à traiter provenait de l'Europe de l'Ouest, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande et 11 % des patients provenaient de l'Amérique du Nord. Les caractéristiques démographiques de la population des patients à traiter modifiée (y compris les patients à traiter mycologiques) étaient similaires à la cohorte de patients à traiter. Plus de 90 % des patients à traiter modifiés avaient une maladie des voies respiratoires inférieures (MVRI) au début de l'étude et seulement 8 % avaient une maladie fongique envahissante sans MVRI au début du traitement.

Une dose de charge de Cresemba (200 mg trois fois par jour [TID] aux jours 1 et 2) ou de VRC (6 mg/kg toutes les 12 heures [q12h] au jour 1) a été administrée par voie intraveineuse (IV), puis suivie par des doses d'entretien de Cresemba (200 mg une fois par jour par IV ou par voie orale du jour 3 jusqu'à la fin du traitement) ou de VRC (4 mg/kg q12h IV ou 200 mg q12h par voie orale du jour 2 jusqu'à la fin du traitement). La durée médiane de la posologie de Cresemba dans la population à traiter était de 45 jours. Le schéma posologique médian par voie IV pour la durée du traitement par Cresemba seulement dans la population à traiter était de cinq jours. La durée maximale de dosage de cette étude était de 84 jours pour la population à traiter.

La mortalité toutes causes confondues au jour 42 dans la population à traiter (paramètre primaire d'efficacité) était de 18,6 % dans le groupe traité à l'aide de Cresemba et de 20,2 % dans le groupe traité à l'aide de la VRC. L'étude a respecté l'objectif premier visant à démontrer la non-infériorité de Cresemba par rapport à la VRC. La limite supérieure de l'intervalle de confiance à 95 % (IC) de 5,9 autour de la différence de traitement rajusté (Cresemba moins VRC : - 1,0 %) était plus faible que la marge de non-infériorité pré-spécifiée de 10 %. La mortalité toutes causes confondues jusqu'au jour 42 dans la population infectée par Aspergillus (population à traiter mycologique) a également respecté les critères de non-infériorité pour les patients traités à l'aide de Cresemba (18,7 %) par rapport à 22,2 % pour les patients traités à l'aide de la VRC (Cresemba moins VRC : - 2,7 %, limite supérieure de l'IC à 95 % : 7,54). On a signalé des résultats similaires dans les taux de mortalité, toutes causes confondues, au jour 84. La plupart des décès de patients au jour 42 et au jour 84 ont été attribués aux conséquences de la progression de la maladie fongique envahissante. Les taux d'échec du traitement (y compris les taux stables et la progression) pour la population à traiter mycologique à la fin du traitement dans les groupes traités à l'aide de Cresemba et de la VRC étaient similaires (65,0 % et 61,1 %, respectivement).

Les taux de réussite globaux (y compris les réactions complètes et partielles) dans la population à traiter mycologique à la fin du traitement ont démontré la non-infériorité des patients traités à l'aide de Cresemba comparativement aux patients traités à l'aide de la VRC (VRC moins Cresemba : 4,0 %; IC À 95 % : - 7,97, 15,88) (> - 10 %). Il est à noter et acceptable que, dans l'ensemble, les taux de réponse présentés dans le tableau 12 de la monographie de produit de Cresemba représentent Cresemba moins VRC. Dans ce cas, la différence entre les groupes de traitement est de - 4 % et la limite supérieure de l'IC à 95 % est de 8,4, ce qui est inférieur à + 10 % pour un jugement favorable de non-infériorité.

Mucormycose envahissante (étude 9766-CL-0103)

L'étude 9766-CL-0103 était une étude ouverte et à un seul groupe de Cresemba pour le traitement des patients atteints d'aspergillose et d'insuffisance rénale ou des patients atteints d'une maladie fongique envahissante causée par des moisissures, des levures ou des champignons dimorphiques rares (population à traiter, n = 146). Le principal paramètre d'efficacité a été l'efficacité de Cresemba dans les cas d'aspergillose envahissante accompagnée d'une insuffisance rénale ou chez des patients atteints de maladies fongiques envahissantes causées par des moisissures, y compris Mucorales, des levures ou des champignons dimorphiques rares. Les descriptions du traitement par Cresemba étaient axées sur deux groupes de patients distincts parmi la population à traiter : les patients atteints d'une mucormycose envahissante causée par l'espèce Mucorales (population à traiter modifiée-Mucorales) (n = 37) et les patients atteints d'aspergillose accompagnée d'une insuffisance rénale (population à traiter modifiée-Aspergillus) (n = 57). Dans la cohorte à traiter, 47 % des patients présentaient une malignité sous-jacente dès le départ. Dans la cohorte à traiter modifiée-Mucorales, 60 % des patients présentaient une hémopathie maligne dès le départ et la moitié des patients étaient immunodéprimés. Parmi ces patients, 59 % avaient une atteinte pulmonaire et la moitié d'entre eux avaient également une atteinte à d'autres organes. L'emplacement des maladies non pulmonaires les plus communes était les sinus (43 %), les yeux (19 %), le système nerveux central (16 %) et les os (14 %).

Les 37 patients atteints seulement d'une infection à Mucorales ont été évalués par le Comité d'examen des banques de données (CEBD) comme étant atteints d'une infection à Mucorales prouvée ou probable. Les pathogènes les plus courants étaient Rhizopus oryzae et Mucormycetes. Il y avait quelques patients atteints d'autres infections à Mucorales, y compris Lichtheimia corymbifera, Mucor amphibiorum, Mucor circinelloides, Rhizomucor pusillus, Rhizopus azygosporus et Rhizopus microspores. Le CEBD a également classé chaque patient dans la cohorte à traiter modifiée-Mucorales par état de traitement; ces groupes étaient constitués de patients pour le traitement primaire, de patients réfractaires et de patients intolérants. Il y a eu 21 patients qui ont reçu Cresemba comme traitement primaire (56,8 %), 11 patients étaient réfractaires au traitement antifongique préalable (29,7 %) et cinq patients étaient intolérants au traitement antifongique préalable (13,5 %). La durée médiane du traitement était de 84 jours (de deux à 882 jours) pour l'ensemble de la population globale de patients atteinte de mucormycose (102 jours pour les patients recevant Cresemba comme traitement primaire, 33 jours pour les patients réfractaires au traitement antifongique préalable et 85 jours pour les patients intolérants au traitement antifongique préalable). Il y a eu sept patients dans la cohorte à traiter modifiée-Mucorales qui ont reçu le traitement pendant plus de six mois.

Le taux de mortalité toutes causes confondues jusqu'aux jours 42 et 84 pour la population à traiter était de 19 % et de 25 %, respectivement. Pour la cohorte à traiter modifiée-Mucorales, les taux de mortalité toutes causes confondues jusqu'au jour 42 étaient de 38 % et de 43 % au jour 84. Il y a eu des taux de mortalité toutes causes confondues chez les patients traités à l'aide de Cresemba comme traitement primaire ou chez les patients réfractaires ou intolérants au traitement antifongique préalable à chaque moment du traitement. Le taux de réponse global à la fin du traitement (p. ex., le taux de réussite) était de 31 % dans la cohorte à traiter modifiée-Mucorales et le taux était semblable chez les patients traités à l'aide de Cresemba comme traitement primaire ou chez les patients réfractaires ou intolérants au traitement antifongique préalable. Bien que ces résultats fournissent certaines données probantes pour Cresemba en tant que traitement efficace pour la mucormycose, il n'a pas fait l'objet d'une évaluation dans le cadre d'essais cliniques vigoureux et bien contrôlés.

Indication

La présentation de drogue nouvelle pour Cresemba a été déposée par le promoteur pour l'indication suivante qui a été approuvée par Santé Canada.

Cresemba (isavuconazole, sulfate d'isavuconazonium) est un antifongique de la classe des azoles indiqué pour l'utilisation chez des adultes pour le traitement de :

  • l'aspergillose envahissante;
  • la mucormycose envahissante.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Cresemba approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

Les études cliniques de phase III comprenaient 403 patients atteints d'infections fongiques envahissantes traitées à l'aide de Cresemba. Les réactions indésirables les plus fréquemment signalées par les patients traités à l'aide de Cresemba étaient des nausées (26 %), des vomissements (25 %), de la diarrhée (22 %), des maux de tête (17 %), des analyses chimiques hépatiques élevées (16 %), de l'hypokaliémie (14 %), de la constipation (13 %), de la dyspnée (12 %), de la toux (12 %), de l'œdème périphérique (11 %) et des maux de dos (10 %). Dans les deux études, les réactions indésirables graves sont survenues chez 223 patients sur 403 (55 %) et chez 56 patients sur 403 (14 %) qui ont abandonné définitivement le traitement à l'aide de Cresemba en raison d'une réaction indésirable. Les réactions indésirables qui ont le plus souvent mené à l'abandon permanent du traitement à l'aide de Cresemba étaient l'état de confusion (0,7 %), l'insuffisance rénale aiguë (0,7 %), l'augmentation du taux sanguin de bilirubine (0,5 %), les convulsions (0,5 %), la dyspnée (0,5 %), l'épilepsie (0,5 %), l'insuffisance respiratoire (0,5 %) et les vomissements (0,5 %).

Au cours de l'étude clinique randomisée, à double insu et contrôlée activement pour le traitement de l'aspergillose envahissante (étude 9766-CL-0104), les réactions indésirables associées au traitement sont survenues chez 247 patients sur 257 (96 %) et chez 255 patients sur 259 (99 %) dans les groupes de traitement à l'aide de Cresemba et de la VRC, respectivement. Des réactions indésirables associées au traitement qui ont entraîné un abandon permanent ont été signalées chez 37 patients (14 %) traités à l'aide de Cresemba et chez 59 patients (23 %) traités à l'aide de la VRC. La mortalité toutes causes confondues était le principal paramètre d'efficacité pour les groupes de traitement de cette étude. La proportion de tous les décès de patients connus (tout décès suivant la première dose) était similaire entre les groupes de traitement (Cresemba : 31,5 %, 81/257; VRC : 33,6 %, 87/259). Les décès attribuables à un événement indésirable sont survenus chez 24,1 % des patients qui ont reçu Cresemba et chez 27,8 % des patients qui ont reçu la VRC. Les principales raisons de ces décès (≥ 2 % des patients) dans les groupes traités à l'aide de Cresemba ou de la VRC, respectivement étaient le choc septique (3,1 % par rapport à 1,5 %), la septicémie (2,7 % par rapport à 1,9 %), l'insuffisance respiratoire (2,3 % par rapport à 2,3 %), la leucémie myéloïde aiguë (1,2 % par rapport à 2,7 %) et la défaillance de multiples organes (0,4 % par rapport à 2,3 %).

Les événements indésirables survenus durant le traitement (EIT) qui sont survenus chez ≥ 3 % des patients qui ont été traités à l'aide de Cresemba ou de la VRC respectivement étaient l'insuffisance respiratoire (5,4 % par rapport à 4,6 %), le choc septique (5,4 % par rapport à 3,9 %), la neutropénie fébrile (5,4 % par rapport à 1,9 %), la pyrexie (3,1 % par rapport à 3,9 %), la septicémie (2,7 % par rapport à 3,1 %), l'insuffisance rénale aiguë (2,3 % par rapport à 3,1 %), la pneumonie (1,9 % par rapport à 3,9 %) et la leucémie myéloïde aiguë (1,2 % par rapport à 3,1 %).

On a observé des augmentations des enzymes hépatiques et des autres enzymes, y compris l'alanine aminotransférase (ALT), l'aspartate aminotransférase (AST), la bilirubine totale, la bilirubine directe, la gamma-glutamyl-transférase (GGT), la phosphatase alcaline (ALP), le lactate déshydrogénase (LDH), la créatine phosphokinase (CPK), l'azote uréique sanguine (AUS), la créatinine, l'amylase et l'urate en tant que EIT chez des patients traités à l'aide de Cresemba. Le nombre de patients qui répondaient aux critères de la loi de Hy (ALT ou AST > 3x la limite supérieure de la normale [LSN], ALP < 2x LSN et la bilirubine totale > 2x la LSN) dans le groupe traité à l'aide de Cresemba était plus faible que celui du groupe traité à l'aide de la VRC, 1,2 % par rapport à 2,7 %, respectivement. Ces observations ont été incluses dans la section Mises en garde et précautions de la monographie de produit de Cresemba.

Au cours du traitement à l'aide d'autres agents antifongiques de la classe des azoles, on a signalé des réactions d'hypersensibilité et des réactions cutanées graves, comme l'anaphylaxie ou le syndrome de Stevens-Johnson. Dans l'ensemble, on a rarement signalé les EIT que sont l'anaphylaxie et les réactions indésirables cutanées graves chez les patients traités à l'aide de Cresemba et de la VRC (1,9 %, cinq patients par rapport à 1,9 %, cinq patients, respectivement). On a signalé des réactions aux sites de perfusion et d'injection dans une proportion numériquement plus élevée chez les patients traités à l'aide de Cresemba comparativement aux patients traités à l'aide de la VRC (4,3 %, n = 11 par rapport à 1,5 %, n = 4, respectivement).

L'évaluation de l'électrocardiogramme (ECG) à la fin du traitement a démontré que moins de patients traités à l'aide de Cresemba avaient des valeurs QTcF > 450 msec, comparativement aux patients traités à l'aide de la VRC. À l'inverse, un nombre plus élevé de patients traités à l'aide de Cresemba avaient des valeurs QTcF < 360 msec que les patients traités à l'aide de la VRC. L'effet de diminution de la QTcF est cohérent avec les résultats d'une étude approfondie de l'intervalle QT sur Cresemba. Le texte approprié pour les prescripteurs cliniques est inclus dans la monographie de produit de Cresemba.

Les anomalies de l'ECG découlant du traitement étaient peu fréquentes et comparables à celles du groupe témoin. Il y avait une proportion numériquement plus faible de patients traités à l'aide de Cresemba (5,8 %), comparativement aux patients traités à l'aide de la VRC (7,3 %), qui présentaient des EIT dans les demandes de renseignements du Dictionnaire médical pour les activités réglementaires (MedDRA) normalisées de la Torsade de pointes. On a signalé une proportion plus importante de syncopes et de pertes de conscience chez les patients traités à l'aide de Cresemba que chez les patients traités à l'aide de la VRC, alors que l'on a signalé un intervalle QT prolongé et un arrêt cardiaque dans une plus faible proportion chez les patients traités à l'aide de Cresemba que chez ceux traités à l'aide de la VRC.

Au cours de l'étude ouverte non comparative de Cresemba effectuée chez des patients atteints d'aspergillose envahissante et d'insuffisance rénale ou de mucormycose envahissante (étude 9766-CL-0103), les réactions indésirables découlant du traitement sont survenues chez 139 patients sur 146 (95 %) traités à l'aide de Cresemba. Dans l'ensemble, dans la population à traiter, les réactions indésirables découlant du traitement les plus courantes étaient les vomissements (24,7 % globalement; 27,1 % des patients ayant une insuffisance rénale [IR] et 23,0 % des patients sans insuffisance rénale [SIN]) les nausées (23,3 % globalement; 32,2 % des patients ayant une IR et 17,2 % des patients SIN) et la diarrhée (18,5 % globalement; 27,1 % des patients ayant une IR et 12,6 % des patients SIN). L'abandon du traitement était élevé chez les patients de cette étude, en particulier chez ceux atteints de mucormycose (64,9 %). Les trois principales raisons de l'abandon du traitement étaient le décès, les événements indésirables (EI), la maladie intercurrente et la non-conformité. Comme on pouvait s'y attendre chez les patients atteints d'insuffisance rénale, le pourcentage de patients éprouvant certains EI et des événements indésirables graves (EIG) était numériquement plus élevé que les pourcentages constatés chez les patients ayant une fonction rénale normale. Il y a eu plus de patients atteints d'une IR que de patients SIR qui ont éprouvé un EI mortel, ce qui est attribuable à un pourcentage plus important de patients atteints d'IR éprouvant un événement infectieux mortel. Néanmoins, l'évaluation de l'innocuité a démontré que Cresemba était, en général, sécuritaire et toléré par les patients atteints d'IR et les patients SIR, ainsi que les patients atteints de mucormycose. Aucun EI mortel n'a été attribué au médicament. Quelques patients qui respectaient les critères d'atteinte hépatique d'origine médicamenteuse (AHOM) pour l'hépatotoxicité d'origine médicamenteuse ont été jugés comme ayant des EI non liés à Cresemba. La durée moyenne de la posologie pour les patients atteints de mucormycose était de 84 jours (de deux à 882 jours) et sept patients ont reçu un traitement pendant plus de six mois. Comme pour l'étude 9766-CL-0104, très peu de patients ont éprouvé une déficience visuelle ou des hallucinations. Aucun patient n'a éprouvé de photophobie.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Cresemba approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Les données non cliniques présentées pour Cresemba (isavuconazole, sous forme de sulfate d'isavuconazonium) sont conformes aux exigences réglementaires internationales et soutiennent l'élaboration du produit en tant qu'agent antifongique.

Les études pharmacologiques in vitro ont fourni des données probantes mécaniques de l'activité antifongique de l'isavuconazole, ont caractérisé le profil de résistance de l'isavuconazole et ont évalué l'interaction médicamenteuse potentielle de cette substance. Les interactions médicamenteuses de l'isavuconazole ont ensuite été examinées au cours des études de pharmacologie clinique.

L'isavuconazole a démontré une activité contre les souches des champignons suivants, autant in vitro que dans les cas d'infections cliniques : Aspergillus flavus, Aspergillus fumigatus et Aspergillus niger, et les membres pathogéniques de l'ordre des Mucorales, comme Rhizopus oryzae, l'espèce Lichtheimia, l'espèce Mucor et l'espèce Mucormycetes. Les concentrations d'isavuconazole requises pour inhiber in vitro l'espèce Aspergillus et les genres ou les espèces de l'ordre Mucorales étaient très variables. En général, les concentrations d'isavuconazole requises pour inhiber les genres ou les espèces de l'ordre Mucorales étaient plus élevées que celles nécessaires pour inhiber l'espèce Aspergillus.

La mortalité périnatale a augmenté de façon importante chez les petits de rates gestantes dosées oralement avec du sulfate d'isavuconazonium à des niveaux qui étaient inférieurs à la moitié de la dose d'entretien humaine selon les comparaisons de la surface sous la courbe (SSC) au cours de la gestation jusqu'à la période de sevrage. L'administration du sulfate d'isavuconazonium a été associé à des augmentations liées à la dose dans l'incidence du cancer du col utérin rudimentaire à des doses équivalent à environ un cinquième et un dixième de l'exposition selon les comparaisons de la SSC. Chez les rats, l'augmentation liée à la dose dans les incidences de fusion de l'arche zygomatique, des côtes surnuméraires et des côtes rudimentaires surnuméraires ont également été notées à des niveaux équivalents à un cinquième de la dose selon les comparaisons de la SSC. L'administration par voie intraveineuse de sulfate d'isavuconazonium étiqueté 14C à des rates allaitantes a donné lieu au rétablissement des radiomarqueurs dans le lait.

Le sulfate d'isavuconazonium n'a pas soulevé de préoccupations remarquables en matière d'innocuité ou de toxicité dans les organes ciblés à des concentrations cliniquement pertinentes au cours des études pharmacologiques d'innocuité et toxicologiques à doses répétées chez des espèces précliniques (rats, souris et macaques de Buffon).

L'isavuconazole n'a pas de potentiel mutagène ou génotoxique perceptible. L'isavuconazole s'est révélé négatif au cours d'une épreuve de mutation inversée bactérienne, mais il était faiblement clastogène à des concentrations cytotoxiques au cours de l'épreuve d'aberration du chromosome lymphomique de la souris et il n'a présenté aucune augmentation statistiquement importante ou biologiquement pertinente de la fréquence des micronoyaux au cours d'une analyse in vivo du micronoyau chez le rat. On n'a effectué aucune étude de cancérogénicité, mais elles sont actuellement en cours.

On a inclus les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour les humains dans la monographie de produit de Cresemba. Compte tenu de l'utilisation prévue de Cresemba, il n'y a pas d'enjeu pharmacologique ou toxicologique au sein de cette présentation qui empêche l'autorisation du produit.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Cresemba approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Cresemba montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation tout au long du développement du produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 48 mois est acceptable pour les capsules et les flacons de poudre de Cresemba. Les capsules devraient être entreposées à la température de la pièce (entre 15 ºC et 30 ºC) et les flacons de poudre devraient être entreposés au réfrigérateur (entre 2 ºC et 8 ºC).

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c'est-à-dire qu'elles se situent dans les limites établies par l'International Council for Harmonisation et/ou qu'elles sont qualifiées à partir d'études toxicologiques.

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux (décrits précédemment) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés en vertu du Règlement sur les aliments et drogues pour usage dans les médicaments.

Aucun des excipients utilisés dans la fabrication du produit pharmaceutique intraveineux d'isavuconazonium ou des capsules d'isavuconazonium ne sont d'origine humaine ou animale.