Sommaire des motifs de décision portant sur Dayvigo

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Dayvigo est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Dayvigo

Les SMD relatifs aux éligibles (tels que décrits dans la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision [SMD]) autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Dayvigo, un produit dont l’ingrédient médicinal est lemborexant. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la Liste des abréviations qui se trouvent dans les Tableaux des activités postautorisation (TAPA).

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez la Ligne Directrice : Gestion des présentations et des demandes de drogues.

Mise à jour: 2025-08-19

Identification numérique de drogue (DIN):

  • DIN 02507366 - 5 mg lemborexant, comprimé, voie orale
  • DIN 02507374 - 10 mg lemborexant, comprimé, voie orale

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d’activité ou de présentation

Date de présentation

Décision et date

Sommaire des activités

SPDN Nº 281784

2023-12-05

Délivrance d’un AC 2025-01-30

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément afin de mettre à jour la MP en ajoutant de nouveaux renseignements sur l'innocuité et l’efficacité. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de la MP: Mises en gardes et précautions, Effets indésirables, Posologie et administration, Surdosage, Mode d’action et pharmacologie clinique, et Essais cliniques. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la partie III intitulée Renseignements pour les patients sur les médicaments et à l’encart d’accompagnement. Un AC a été délivré.

SPDN Nº 280394

2023-10-26

Délivrance d’un AC 2024-05-29

Présentation déposée en tant que Niveau I - Supplément afin de ajouter un site de fabrication de la substance médicamenteuse. Les renseignements ont été examinés et sont considérées acceptables. Un AC a été délivré.

SPDN Nº 274602

2023-04-21

Délivrance d’un AC 2023-12-15

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour réviser les étiquettes de la boîte externe et les étiquettes de la bouteille interne. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré.

SPDN Nº 266529

2022-07-28

Délivrance d’un AC 2023-06-22

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour faire passer la MP au format 2020 et afin de mettre à jour la MP en ajoutant de nouveaux renseignements sur l'innocuité des études 010 (Lactation), 113 (OSA+COPD), 21-303, et SUNBAE2019-007. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de la MP: Mises en gardes et précautions, Interactions médicamenteuses, et Mode d’action et pharmacologie clinique. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la partie III intitulée Renseignements pour les patients sur les médicaments et à l’encart d’accompagnement. Un AC a été délivré.

Avis de mise en marché d’un produit médicamenteux (DINs 02507366, 02507374)

Sans objet

Date de la première vente 2020-11-06

Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.

PDN Nº 231286

2019-09-03

Délivrance d’un AC 2020-11-04

Délivrance d’un AC relatif à une Présentation de drogue nouvelle.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Dayvigo

SMD émis le : 2021-05-13

L'information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Dayvigo.

Lemborexant

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02507366 - 5 mg lemborexant, comprimé, administration par voie orale
  • DIN 02507374 - 10 mg lemborexant, comprimé, administration par voie orale

Eisai Ltd.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 231286

 

Le 4 novembre, 2020, Santé Canada a émis à l'intention de l'Eisai Limited un avis de conformité pour le produit pharmaceutique, Dayvigo.

L'autorisation de mise en marché s'appuie sur l'information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes de Dayvigo est considéré comme étant favorable pour le traitement de l'insomnie, caractérisée par des difficultés d'endormissement et/ou de maintien du sommeil.

 

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

 

Dayvigo, un agent hypnotique, a été autorisé pour le traitement de l'insomnie, caractérisée par des difficultés d'endormissement et/ou de maintien du sommeil.

L'innocuité et l'efficacité de Dayvigo n'ont pas été établies chez les enfants (< 18 ans). Dayvigo n'est donc pas recommandé pour cette population.

On n'a constaté aucune différence globale quant à l'efficacité ou à l'innocuité entre les patients âgés (≥ 65 ans) et les patients plus jeunes lors des essais cliniques aux doses recommandées.

Dayvigo est contre-indiqué chez les patients atteints de narcolepsie et chez les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament, à l'un des ingrédients de la préparation, y compris les ingrédients non médicinaux, ou à un composant du contenant.

Dayvigo a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration du médicament.

Dayvigo (5 mg et 10 mg de lemborexant) se présente sous forme comprimé. En plus de l'ingrédient médicinal, le comprimé contient : hydroxypropylcellulose, lactose monohydraté, hydroxypropylcellulose faiblement substituée, stéarate de magnésium, hypromellose 2910, polyéthylèneglycol 8000, talc, dioxyde de titane, oxyde de fer jaune et oxyde de fer rouge (dans le cas du comprimé à 10 mg seulement).

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit de Dayvigo approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

2 Pourquoi Dayvigo a-t-il été autorisé?

 

Santé Canada estime que Dayvigo a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour le traitement de l'insomnie, caractérisée par des difficultés d'endormissement et/ou de maintien du sommeil.

L'insomnie, selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition (DSM‑5), est une plainte prédominante d'insatisfaction par rapport à la quantité ou la qualité du sommeil, associée à un (ou plusieurs) des symptômes suivants : difficulté à initier le sommeil, difficulté à maintenir le sommeil, caractérisée par des réveils fréquents ou des problèmes à se rendormir après des réveils et/ou réveil matinal avec incapacité de se rendormir. Les troubles du sommeil causent une détresse ou une altération cliniquement importante du fonctionnement. Ils surviennent au moins trois nuits par semaine, sont présents pendant au moins trois mois, et ce, malgré une possibilité adéquate de sommeil.

L'insomnie est souvent sous-classée selon le symptôme prédominant, c'est-à-dire l'endormissement par rapport au maintien du sommeil. En général, l'insomnie d'endormissement est plus fréquente chez les jeunes et est plus susceptible d'être associée à des comorbidités psychiatriques, tandis que l'insomnie relative au maintien du sommeil est plus répandue chez les personnes plus âgées. Cependant, les antécédents de symptômes multiples liés aux troubles du sommeil sont plus fréquents que ceux de symptôme unique, tant transversalement que longitudinalement.

Le cours de l'insomnie est variable. Pour de nombreuses personnes, l'insomnie situationnelle peut durer quelques jours ou quelques semaines avant de disparaître une fois la situation perturbante réglée. Cependant, une proportion importante de personnes souffrant d'insomnie (de 45 % à 75 %) en font l'expérience de façon chronique. L'insomnie chronique est associée à certaines comorbidités médicales, y compris le diabète, la coronaropathie et les maladies pulmonaires obstructives chroniques. Les troubles du sommeil persistants (insomnie et somnolence excessive) sont également des facteurs de risque pour le développement ultérieur de maladies mentales et de troubles liés à la consommation de substances. Les troubles du sommeil sont souvent accompagnés de dépression, d'anxiété et de changements cognitifs. De plus, les troubles diurnes souvent associés à l'insomnie comprennent la fatigue, une diminution du rendement cognitif, des troubles de l'humeur et des perturbations du fonctionnement social et professionnel.

La prévalence de l'insomnie est d'environ 12 % à 20 % chez la population adulte générale et jusqu'à 25 % chez les personnes âgées. Il y a aussi une prévalence plus élevée chez les femmes que chez les hommes (ratio d'environ 1,44:1). Selon différentes enquêtes chez les adultes, la prévalence au Canada se situe entre 13 % et 24 %, et le fardeau économique individuel qui en résulte est estimé à 5 010   par personne par année. Près de 90 % de ce montant est attribuable à des coûts indirects comme l'absentéisme au travail et une diminution de la productivité. De plus, l'occurrence de symptômes d'insomnie nocturne semble augmenter dans la population canadienne en général.

Les recours pharmacologiques actuels pour l'insomnie comprennent les agonistes des récepteurs d'acide gamma-aminobutyrique (GABA) de type A, comme les benzodiazépines sédatives hypnotiques et les hypnotiques Z apparentés aux benzodiazépines, les agonistes des récepteurs de la mélatonine, les antidépresseurs sédatifs, les antihistaminiques sédatifs et les antagonistes doubles des récepteurs de l'orexine (DORA).

Le lemborexant, l'ingrédient médicinal de Dayvigo, appartient à la catégorie de médicaments DORA. Les deux variantes de la molécule d'orexine (l'orexine A et l'orexine B) jouent un rôle important dans les cycles de veille-sommeil chez les humains. Contrairement à la plupart des médicaments actuels utilisés pour traiter l'insomnie, lesquels agissent sur le récepteur GABA, le lemborexant exerce ses effets hypnotiques par la liaison et l'inhibition compétitives réversibles des effets d'état de veille de l'orexine sur le récepteur de l'orexine‑1 (OX1R) et les récepteurs de l'orexine‑2 (OX2R). On pense que le blocage de la liaison des neuropeptides favorisant le réveil de l'orexine A et de l'orexine B aux récepteurs OX1R et OX2R pourrait empêcher le réveil.

Dayvigo s'est révélé efficace dans le traitement de l'insomnie caractérisée par des difficultés d'endormissement et/ou de maintien du sommeil. L'autorisation de mise en marché de Dayvigo s'appuie, en partie, sur des données d'efficacité et d'innocuité provenant de deux études de phase III (étude 303 [étude 1 dans la monographie de produit] et étude 304 [étude 2 dans la monographie de produit]).

L'étude 303 était une étude de 6 mois à répartition aléatoire, à double insu et contrôlée par placebo chez des patients de ≥ 18 ans qui répondaient aux critères du DSM‑5 relatifs à l'insomnie, avec une période de prolongation de l'innocuité de 6 mois. Les patients ont été répartis aléatoirement afin de recevoir soit 5 mg de Dayvigo (nombre de participants [n] = 319), soit 10 mg de Dayvigo (n = 319) soit le placebo (n = 321) une fois au coucher. Les caractéristiques démographiques des patients étaient semblables dans tous les groupes de traitement.

L'étude 304 était une étude d'un mois à répartition aléatoire, à double insu et contrôlée activement et par placebo menée chez des patientes de ≥ 55 ans et des patients de ≥ 65 ans qui répondaient aux critères du DSM‑5 relatifs à l'insomnie. Les patients ont été répartis aléatoirement afin de recevoir soit 5 mg de Dayvigo (n = 266) soit 10 mg de Dayvigo (n = 269), soit le placebo (n = 208) soit un comparateur actif (n = 263) une fois au coucher. Les caractéristiques démographiques et de référence des patients étaient semblables dans tous les groupes de traitement.

Les deux études ont atteint leur paramètre principal d'efficacité par la démonstration d'une diminution de la latence d'endormissement. Dans l'étude 303, il s'agissait de la variation moyenne du niveau de référence à la fin du traitement (à 6 mois) pour la latence d'endormissement subjective (LES) déclarée par le patient et ayant subi une transformation logarithmique, définie comme étant la durée approximative en minutes entre le moment où le patient a tenté de dormir et l'endormissement. Les résultats ont démontré une réduction de la LES de 12 minutes (intervalle de confiance [IC] de 95 % : ‑18, ‑8; p < 0,001) et de 15 minutes (IC de 95 % : ‑17, ‑7; p < 0,001) pour les doses de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo, respectivement, comparativement au placebo.

Dans l'étude 304, le paramètre principal d'efficacité était la variation moyenne de la latence avant le sommeil persistant (LASP) ayant subi une transformation logarithmique de la période de référence à la fin du traitement (jours 29/30), mesurée par une polysomnographie (PSG) de nuit et définie comme la durée en minutes entre le moment où les lumières sont éteintes et les 10 premières minutes consécutives de sommeil. Les résultats ont démontré une réduction de la LASP de 11 minutes (IC de 95 % : ‑15, ‑6; p < 0,001) et de 13 minutes (IC de 95 % : ‑17, ‑9; p < 0,001) pour les doses de 5 mg et 10 mg de Dayvigo, respectivement, comparativement au placebo.

Les deux doses correspondaient aux paramètres secondaires d'efficacité prédéfinis, comme en témoigne l'amélioration de l'efficacité du sommeil et du maintien du sommeil comparativement au placebo. Ces résultats ont été observés tant en début de traitement qu'à la fin du traitement. La validité de ces résultats est appuyée par des analyses de répondants.

L'innocuité clinique de Dayvigo est fondée sur les données de 20 études cliniques comportant 3 371 participants. Dans l'ensemble, sur les 2 825 participants étudiés ayant des troubles du sommeil, 1 848 d'entre eux ont reçu Dayvigo, 714 ont reçu un placebo et 263 ont reçu un comparateur actif. Dans une analyse d'innocuité regroupée de l'étude 303 et de l'étude 304 (bassin de phase III), à la mise à jour de l'innocuité du jour 120 et lors de l'ajustement en fonction de la durée de l'exposition (patients par année-patient), l'incidence globale des événements indésirables apparus en cours de traitement (EIT) pour les participants traités avec une dose de 5 mg ou de 10 mg de Dayvigo ou le placebo était de 1,1, 1,2 et 1,6 patients par année-patient, respectivement. De même, lorsqu'on l'ajustait en fonction de la durée de l'exposition, le taux global (événements par année-patient) des EIT était de 3,1, 3,1 et 3,3 événements par année-patient pour les doses de 5 mg et 10 mg de Dayvigo et de placebo, respectivement. Le EIT le plus souvent signalé dans le bassin de phase III était la somnolence, laquelle semblait dépendre de la dose et s'est produite à une incidence plus élevée dans les groupes ayant reçu des doses de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo (6,9 % et 11,2 %, respectivement) comparativement au placebo (1,7 %). Il s'agit également de la raison la plus souvent mentionnée pour l'interruption de l'étude. L'incidence et le taux d'événements indésirables graves (EIG) apparus en cours de traitement, lorsqu'ils sont ajustés en fonction de la durée de l'exposition, ne diffèrent pas entre les participants traités avec Dayvigo ou un placebo (tous deux < 0,1 événement par année-patient). Il semble également y avoir un signal lié à la dose pour la parasomnie (comme les réveils confusionnels, les terreurs nocturnes, les troubles de l'alimentation liés au sommeil, la paralysie du sommeil, les cauchemars, le syndrome de la tête qui explose, les hallucinations liées au sommeil et le somnambulisme) qui s'est produit uniquement dans les groupes ayant reçu Dayvigo. Il y a eu deux cas de comportements potentiellement complexes liés au sommeil. Ceux-ci ont été ajoutés à la section « Mises en garde et précautions » de la monographie de produit.

Lorsque les patients étaient réveillés au milieu de la nuit, Dayvigo (10 mg) a perturbé le contrôle postural et a affecté la performance aux tests de l'attention et de la mémoire. La capacité de conduite du lendemain pourrait être affaiblie chez certaines personnes. Un comité d'arbitrage indépendant à l'aveugle a évalué les cas potentiels de cataplexie et de crise d'épilepsie. Aucun cas de cataplexie ou de cataplexie potentielle n'a été considéré comme cataplexie, mais les arbitres n'ont pu s'entendre sur un cas. Un patient a fait une crise d'épilepsie à la suite de l'administration d'une dose de 25 mg (suprathérapeutique). Le risque de dépendance était semblable à celui associé à d'autres somnifères. Toutefois, aucune preuve d'usage abusif ou de détournement n'a été observée. Dans l'ensemble, il ne semble pas y avoir de différence dans le profil d'innocuité en fonction de l'âge ou du sexe des participants.

Parmi les incertitudes notables, mentionnons l'effet de l'exposition à Dayvigo sur le fœtus pendant la grossesse, sur les nourrissons des femmes allaitantes et sur les patients atteints d'insuffisance hépatique grave, d'apnée obstructive du sommeil modérée à grave ou de maladie pulmonaire obstructive chronique.

Eisai Limited a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Dayvigo. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable avec les révisions et le suivi requis.

Dans l'ensemble, les études ont fourni des preuves de l'innocuité et de l'efficacité de Dayvigo aux doses de 5 mg et de 10 mg, telles qu'une latence plus courte d'endormissement, l'amélioration du maintien du sommeil et de la durée du sommeil comparativement au placebo.

Les étiquettes interne et externe, la notice d'accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Dayvigo qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l'étiquetage, à l'utilisation d'un langage clair et aux éléments de conception.

Un examen de l'évaluation de la marque présentée, y compris des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables, a été effectué et le nom proposé de Dayvigo a été accepté.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

 

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Dayvigo?

 

Étapes importantes de la présentation: Dayvigo

Étape importante de la présentation Date
Réunion préalable à la présentation 2019-05-23
Dépôt de la présentation 2019-08-30
Examen préliminaire  
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire 2019-10-17
Réponse déposée 2019-11-26
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire 2020-01-10
Examen  
Évaluation du plan de gestion des risques terminée  2020-09-16
Évaluation de la qualité terminée 2020-10-19
Examen de l'étiquetage terminé 2020-10-30
Évaluation clinique/médicale terminée 2020-11-02
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques 2020-11-04

 

La décision réglementaire canadienne portant sur l'examen clinique et non clinique de Dayvigo est fondée sur une évaluation critique du dossier soumis à Santé Canada. L'examen effectué à l'étranger par la Food and Drug Administration des États-Unis a servi de référence supplémentaire.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues et demandes.

 

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

 

Les exigences en matière d'activités post‑commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

 

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

 

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

 

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

 

Pharmacologie clinique

Le lemborexant, l'ingrédient médicinal de Dayvigo, appartient à la catégorie pharmacologique des antagonistes doubles des récepteurs de l'orexine. Les deux variantes de la molécule d'orexine (l'orexine A et l'orexine B) jouent un rôle important dans les cycles de veille‑sommeil chez les humains. L'orexine A agit de façon non sélective sur le récepteur de l'orexine‑1 (OX1R) et le récepteur de l'orexine‑2 (OX2R), tandis que l'orexine B agit de façon plus sélective sur l'OX2R. Contrairement à la plupart des médicaments actuels utilisés pour traiter l'insomnie qui agissent sur le récepteur de l'acide gamma-aminobutyrique, le lemborexant exerce ses effets hypnotiques par la liaison et l'inhibition compétitive réversible des effets d'état de veille de l'orexine sur l'OX1R et l'OX2R, avec une affinité plus forte avec l'OX2R. On pense que le blocage de la liaison des neuropeptides favorisant le réveil de l'orexine A et de l'orexine B aux récepteurs OX1R et OX2R pourrait empêcher le réveil.

Chez les participants en bonne santé, le profil pharmacocinétique du lemborexant a été examiné après l'administration de doses uniques allant de 1 mg à 200 mg et de doses multiples allant de 2,5 mg à 75 mg données une fois par jour pendant 14 jours. Le lemborexant a été rapidement absorbé, avec un délai avant d'atteindre la concentration plasmatique maximale (tmax) d'environ 1 à 3 heures. Les caractéristiques d'absorption étaient approximativement linéaires avec l'étendue de l'accumulation de lemborexant à l'état stable de 1,5 à 2 fois dans la gamme de doses. Une diminution multiexponentielle de la concentration plasmatique a été observée après l'atteinte de la concentration plasmatique maximale (Cmax).

L'ingestion de Dayvigo avec un repas riche en matières grasses a entraîné une légère diminution du taux d'absorption, comme en témoigne une diminution de 23 % de la Cmax du lemborexant, un délai de 2 heures du tmax et une augmentation de 18 % de l'exposition totale (aire sous la courbe de concentration plasmatique en fonction du temps [SSC] du temps 0 extrapolée à l'infini [SSC0‑inf]). Par conséquent, la latence d'endormissement pourrait être retardée si Dayvigo était pris lors d'un repas ou peu de temps après.

Dans le cadre d'analyses pharmacocinétiques de populations, le volume apparent de distribution du lemborexant était d'environ 1 970 l. La fixation des protéines du lemborexant et de son principal métabolite circulant, M10, variait de 87,4 % à 88,7 % et de 91,5 % à 92,0 %, respectivement, à des concentrations de 100 ng/ml à 1 000 ng/ml. À ces concentrations in vitro, le lemborexant était principalement lié à l'albumine sérique humaine, à la lipoprotéine de basse densité et à la lipoprotéine de haute densité. Les rapports de concentration sang/plasma in vitro du lemborexant et du M10 chez les humains étaient de 0,610 à 0,656 et de 0,562 à 0,616, respectivement, à des concentrations de 100 ng/ml à 1 000 ng/ml.

Le métabolisme du lemborexant est principalement métabolisé par le cytochrome P450 (CYP) 3A4 et, dans une moindre mesure, par le CYP3A5. La contribution du principal métabolite circulant, M10 (12 % du médicament apparenté), à l'activité pharmacologique du lemborexant est considérée comme minimale étant donné que l'exposition systémique non liée du M10 est considérablement plus faible et qu'il s'agit d'un substrat de la P glycoprotéine avec une pénétration dans le cerveau moindre que celle du lemborexant.

À la suite de l'administration orale d'une dose de lemborexant radiomarquée, la principale voie d'élimination était les excréments, avec 57,4 % de la dose ayant été récupérée dans les excréments et 29,1 % dans l'urine. Le pourcentage de lemborexant inchangé excrété dans l'urine est négligeable (< 1 % de la dose). La demi-vie efficace pour les doses de 5 mg et de 10 mg de lemborexant est de 17 heures et de 19 heures, respectivement.

L'insuffisance hépatique légère (catégorie Child-Pugh A) et l'insuffisance hépatique modérée (catégorie Child-Pugh B) ont augmenté la SSC0‑inf et la Cmax du lemborexant d'environ 1,2 à 1,5 fois. La demi-vie terminale était 1,1 et 1,6 fois plus longue chez les patients atteints d'insuffisance hépatique légère et modérée, respectivement. La dose maximale recommandée pour les patients atteints d'insuffisance hépatique modérée est de 5 mg par jour. Par conséquent, aucun ajustement de dose n'est recommandé pour les patients atteints d'insuffisance hépatique légère. Puisqu'aucune donnée n'est disponible pour les patients atteints d'insuffisance hépatique grave, le lemborexant n'est pas recommandé pour cette population.

Une insuffisance rénale grave (clairance de la créatinine dans l'urine ≤ 30 ml/min/1,73m2) a augmenté l'exposition au lemborexant (SSC0‑inf) 1,5 fois, mais n'a eu aucun effet sur la Cmax et la demi-vie terminale. Aucun ajustement de dose n'est requis chez les patients atteints d'insuffisance rénale.

L'administration concomitante du lemborexant avec des inhibiteurs modérés ou puissants du CYP3A n'est pas recommandée en raison des interactions médicamenteuses possibles. Lorsqu'elle est administrée conjointement avec des inhibiteurs faibles du CYP3A, la dose maximale recommandée de Dayvigo est de 5 mg, une fois par nuit, tout au plus. L'administration concomitante de Dayvigo avec les inducteurs du CYP3A n'est pas recommandée en raison de la possibilité d'une diminution de l'efficacité de Dayvigo.

Selon une étude utilisant le bupropion comme substrat du CYP2B6, le lemborexant induirait faiblement le CYP2B6. Les substrats de CYP3A et de CYP2B6 peuvent être administrés de manière concomitante avec Dayvigo; toutefois, les médecins devraient surveiller les patients afin de détecter tout changement démontrant une diminution de l'efficacité des substrats du CYP2B6.

Le sexe, l'indice de masse corporelle et la race n'ont entraîné aucun changement cliniquement important lié à la pharmacocinétique du lemborexant. Par conséquent, aucun ajustement de dose n'est nécessaire en fonction de ces facteurs.

La prise d'alcool avec ce produit n'est pas recommandée en raison de l'effet additif sur les concentrations de lemborexant. Le lemborexant peut être administré conjointement avec des agents réducteurs d'acide gastrique et des contraceptifs oraux.

Dans l'ensemble, les données pharmacologiques cliniques appuient l'usage de Dayvigo pour l'indication recommandée.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Dayvigo approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L'efficacité clinique de Dayvigo a été démontrée dans deux études pivots de phase III multicentriques, à répartition aléatoire, à double insu et contrôlées par placebo (étude 303 [étude 1 dans la monographie de produit] et étude 304 [étude 2 dans la monographie de produit]) chez des patients qui répondaient aux critères du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition (DSM‑5) pour les troubles de l'insomnie.

L'étude 303 était une étude de 6 mois menée chez des patients de ≥ 18 ans qui comparait l'efficacité de Dayvigo selon des mesures subjectives liées au sommeil enregistrées quotidiennement par les patients de l'étude dans un journal sur le sommeil. Les patients ont été répartis aléatoirement afin de recevoir soit 5 mg de Dayvigo (nombre de patients [n] = 319), soit 10 mg de Dayvigo (n = 319) soit le placebo (n = 321) une fois par jour. Les caractéristiques démographiques et de référence des patients étaient semblables dans tous les groupes de traitement. Dans l'ensemble, les patients avaient un âge médian de 55 ans (intervalle : 18 à 88 ans), dont 28 % avaient ≥ 65 ans. De plus, 68 % étaient des femmes, 72 % étaient des Blancs, 8 % étaient des Noirs ou des Afro-Américains, 17 % étaient des Japonais et 3,5 % étaient d'une autre race. En plus de mesurer les paramètres d'efficacité subjective, l'étude 303 comprenait une période de prolongation de 6 mois visant à évaluer l'innocuité chez les participants qui prennent Dayvigo pendant une période pouvant atteindre un an (consulter la section « Innocuité clinique »).

L'étude 304 était une étude d'un mois menée chez des patientes de ≥ 55 ans et des patients de ≥ 65 ans. Les patients ont été répartis aléatoirement afin de recevoir soit 5 mg de Dayvigo (n = 266) soit 10 mg de Dayvigo (n = 269) soit le placebo (n = 208) soit un comparateur actif (n = 263) une fois au coucher. Les caractéristiques démographiques et de référence des participants étaient semblables dans tous les groupes de traitement. Dans l'ensemble, les patients avaient un âge médian de 63 ans (intervalle : 55 à 88 ans), dont 45 % avaient ≥ 65 ans. De plus, 86 % étaient des femmes, 72 % étaient des Blancs, 25 % étaient des Noirs ou des Afro-Américains, 2 % étaient d'une autre race.

Le paramètre principal d'efficacité des deux études était de démontrer une diminution de la latence d'endormissement. Dans l'étude 303, cette diminution était mesurée par la variation moyenne du niveau de référence à la fin du traitement (à 6 mois) pour la latence d'endormissement subjective (LES) déclarée par le patient et ayant subi une transformation logarithmique, définie comme le délai approximatif en minutes entre le moment où le patient a tenté de dormir et l'endormissement. Dans l'étude 304, la latence d'endormissement était mesurée par la variation moyenne du niveau de référence à la fin du traitement (jours 29/30) pour la latence avant le sommeil persistant (LASP) ayant subi une transformation logarithmique, définie comme étant le délai en minutes entre le moment d'éteindre les lumières et les 10 premières minutes consécutives de sommeil. Cette évaluation a été effectuée par une polysomnographie (PSG) nocturne. Les valeurs de la LES et de la LASP sont mesurées en minutes, et une diminution de ces valeurs indique une amélioration de la latence d'endormissement.

Dans l'étude 303, les paramètres d'efficacité secondaire prédéterminés qui ont été contrôlés pour l'erreur de type I étaient la variation du niveau de référence à la fin du traitement (à 6 mois) pour l'efficacité subjective du sommeil (ESS) déclarée par le patient, défini comme la proportion du temps de sommeil par rapport au temps passé au lit, et l'évaluation subjective du temps d'éveil après endormissement (ESTEAE) déclarée par le patient, défini comme la durée d'éveil en minutes entre l'endormissement et le réveil. Dans l'étude 304, les paramètres d'efficacité secondaires prédéterminés mesurés objectivement par une polysomnographie étaient la variation moyenne du niveau de référence à la fin du traitement (jours 29/30) pour l'efficacité du sommeil (ES), définie comme la proportion du temps de sommeil par rapport au temps passé au lit, et l'évaluation du temps d'éveil après endormissement (ETEAE), définie comme la durée d'éveil en minutes entre l'endormissement et le réveil.

L'étude 303 et l'étude 304 ont démontré une importance statistique dans leurs paramètres principaux d'efficacité, avec une amélioration (réduction) de la latence d'endormissement pour les patients souffrants d'insomnie, peu importe la dose (5 mg ou 10 mg) ou l'âge. Dans l'étude 303, la variation moyenne de la LES du niveau de base à 6 mois, comparativement au placebo, pour une dose de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo était de 12 minutes (IC de 95 % : ‑18, ‑8; p < 0,001) et de 15 minutes (IC de 95 % : ‑17, ‑7; p < 0,001), respectivement. Dans l'étude 304, la variation moyenne de la LASP du niveau de base aux jours 29/30, comparativement au placebo, pour une dose de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo était de 11 minutes (IC de 95 % : ‑15, ‑6; p < 0,001) et de 13 minutes (IC de 95 % : ‑17, ‑9; p < 0,001), respectivement. La validité de ces résultats est appuyée par des analyses de répondants. Dans l'étude 303, un répondant pour la LES a été défini comme indiquant une valeur de LES au niveau de référence de ≥ 30 minutes et de LES moyenne à 6 mois de ≤ 20 minutes. Les deux doses de Dayvigo indiquaient un nombre beaucoup plus élevé de répondants, comparativement au placebo. Dans l'étude 304, les critères d'inclusion n'exigeaient pas que les patients aient formulé des plaintes liées à l'endormissement; par conséquent, environ 40 % des patients n'étaient pas admissibles à l'analyse des répondants. Il n'y a pas de différence statistiquement importante dans la proportion de répondants sur la LASP pour l'une ou l'autre des doses de Dayvigo comparativement au placebo après l'une des deux premières doses ou à la fin d'un mois de traitement. Cependant, lors de l'évaluation des données des journaux sur le sommeil de ces patients, la différence dans la proportion de répondants sur la LES était beaucoup plus élevée pour les deux doses de Dayvigo comparativement au placebo après les deux premières doses et à la fin d'un mois de traitement.

Dans les deux études, le paramètre d'efficacité secondaire associé au sommeil a démontré une amélioration statistiquement et cliniquement importante. Dans l'étude 303, la variation de la moyenne des moindres carrés (MMC) de l'ESS du niveau de référence au pourcentage à 6 mois, comparativement au placebo, pour une dose de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo était de 5 % (IC de 95 % : 2,2, 6,9; p < 0,001) et de 5 % (IC de 95 % : 2,4, 7,0; p < 0,01), respectivement. Dans l'étude 304, la variation de la MMC de l'ES du niveau de référence en pourcentage aux jours 29/30, comparativement au placebo, pour une dose de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo était de 7 % (IC de 95 % : 5,6, 8,5; p < 0,001) et de 8 % (IC de 95 % : 6,6, 9,5; p < 0,001), respectivement. De plus, on a également observé des améliorations de l'efficacité du sommeil tôt dans le traitement (jours 1/2 dans l'étude 304 et à une semaine dans l'étude 303).

En ce qui a trait au paramètre secondaire associé au maintien du sommeil, la durée d'éveil en minutes après le début du sommeil a diminuée de façon considérable dans les deux études. Dans l'étude 303, la variation de la MMC de l'ESTEAE du niveau de base à 6 mois, comparativement au placebo, pour une dose de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo était de 17 minutes (IC de 95 % : ‑27, ‑8; p < 0,001) et de 13 minutes (IC de 95 % : ‑22, ‑3; p < 0,05), respectivement. Dans l'étude 304, la variation de la MMC de l'ETEAE du niveau de référence aux jours 29/30, comparativement au placebo, pour une dose de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo était de 24 minutes (IC de 95 % : ‑30, ‑18; p < 0,001) et de 25 minutes (IC de 95 % : ‑31, ‑19; p < 0,001), respectivement. Cet effet a également été observé au début de l'étude (après une semaine pour l'étude 303 et aux jours 1/2 pour l'étude 304), ainsi que tout au long des 6 mois de l'étude 303 (c.-à-d., au mois 3 et au mois 6; aucune différence importante n'a été observée au mois 1). Un répondant du maintien du sommeil dans l'étude 303 a été défini comme étant une ESTEAE au niveau de référence de ≥ 60 minutes et une ESTEAE moyenne de ≤ 60 minutes à 6 mois, ainsi qu'une diminution de > 10 minutes par rapport au niveau de référence. Dans l'étude 304, une amélioration du sommeil similaire de 10 minutes était nécessaire afin d'être considérée comme un répondant. Pour les deux études, la différence dans la proportion de répondants pour l'ESTEAE et l'ETEAE était beaucoup plus élevée pour les deux doses de Dayvigo comparativement au placebo après les deux premières doses et à la fin d'un mois de traitement.

Dans l'ensemble, les résultats des paramètres principaux et secondaires d'efficacité, ainsi que les paramètres exploratoires, fournissent des preuves cohérentes et complémentaires de l'efficacité de Dayvigo aux doses de 5 mg et de 10 mg. Les patients traités avec Dayvigo ont signalé une latence d'endormissement plus courte, une amélioration du maintien du sommeil et de la durée du sommeil comparativement aux patients traités avec le placebo. Ces effets ont été présents de façon constante tout au long des deux études pivots, ce qui démontre la persistance de l'effet. Les résultats de ces études étaient statistiquement et cliniquement importants et fondés autant sur des mesures objectives que des déclarations par les patients. De plus, les analyses des répondants appuient les effets importants sur l'endormissement et le maintien du sommeil des deux doses de Dayvigo comparativement au placebo.

Les personnes âgées (patients ≥ 65 ans) étaient bien représentées dans le programme de développement de Dayvigo, et les résultats liés à l'efficacité étaient généralement cohérents pour les populations âgées et non âgées. Les deux études pivots comptaient une proportion beaucoup plus élevée de femmes que d'hommes; cependant, ce déséquilibre est représentatif de la population générale, qui indique des taux plus élevés de troubles liés à l'insomnie chez les femmes. En général, les résultats favorisent le traitement de Dayvigo dans la plupart des sous‑groupes (hommes/femmes/indice de masse corporelle/âge, etc.) et pour la plupart des paramètres analysés.

Les résultats de l'étude 303 et de l'étude 304 sur le paramètre principal (LES/LASP) n'ont pas démontré un meilleur rendement de la dose plus élevée de 10 mg par rapport à la dose plus faible de 5 mg. La raison en est floue. Cependant, il est possible que l'efficacité de ce produit plafonne quelque part entre les doses de 5 mg et de 10 mg en raison d'une occupation adéquate des récepteurs provoquant le sommeil. Cette explication est soutenue par une étude de validation de principe de phase II, lors de laquelle on utilisait des mesures objectives par polysomnographie et où il ne semblait pas y avoir d'avantage supplémentaire lié à l'efficacité entre les doses de 10 mg et de 25 mg. Bien que la dose de 10 mg de Dayvigo n'ait pas été nettement plus bénéfique que la dose de 5 mg lorsqu'on compare les effets moyens liés au traitement, la proportion de patients ayant des réactions de différentes magnitudes suggère que, pour certains patients, la dose de 10 mg pourrait apporter davantage de bienfaits. Cette constatation, combinée à l'analyse pharmacocinétique/pharmacodynamique, qui a démontré un avantage supplémentaire en matière d'efficacité pour les doses plus élevées, appuie l'avantage de mettre les deux doses à la disposition du public. À ce titre, la section « Posologie et administration » de la monographie de produit de Dayvigo indique que les patients devraient utiliser la dose efficace la plus faible. La dose recommandée est de 5 mg, laquelle peut être augmentée à 10 mg en fonction de la réaction clinique et de la tolérabilité.

En résumé, des preuves suffisantes ont été fournies pour appuyer l'efficacité des doses de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo pour traiter les patients souffrant d'insomnie, caractérisée par des difficultés d'endormissement et/ou de maintien du sommeil.

Indication

La Présentation de drogue nouvelle relative à Dayvigo a été initialement déposée par le promoteur pour l'indication suivante :

  • Dayvigo (lemborexant) est indiqué pour le traitement de l'insomnie, caractérisée par des difficultés d'endormissement et/ou de maintien du sommeil, avec ou sans perturbation du fonctionnement quotidien.

Santé Canada a approuvé l'indication suivante :

  • Dayvigo (lemborexant) est indiqué pour le traitement de l'insomnie, caractérisée par des difficultés d'endormissement et/ou de maintien du sommeil.

Comme cela est souvent le cas avec cette catégorie de médicaments, l'indication comprend une déclaration précisant que les troubles du sommeil peuvent être la manifestation d'un trouble physique et/ou psychiatrique. Par conséquent, la décision d'instaurer un traitement symptomatique de l'insomnie ne doit être prise qu'après une évaluation minutieuse du patient.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Dayvigo approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

L'innocuité clinique de Dayvigo est fondée sur les données de 20 études cliniques comportant 3 371 participants. Parmi ces études, 16 étaient de phase I et évaluaient des doses uniques ou multiples de Dayvigo (1 mg à 200 mg), 1 était une étude de validation de principe/de sélection de la dose de phase II, 1 était une étude de phase II menée auprès de participants non liés à la population indiquée et 2 étaient des études de phase III (étude 303 et étude 304; consulter la section « Efficacité clinique »).

Dans l'ensemble, sur les 2 825 participants ayant des troubles du sommeil qui ont été étudiés, 1 848 d'entre eux ont reçu Dayvigo, 714 ont reçu un placebo et 263 ont reçu un comparateur actif. Dans ce groupe, il y a eu une exposition totale de 685,6 années-patients à Dayvigo (5 mg : 344,6 années-patients, 10 mg : 328,8 années-patients), avec 434 participants (5 mg : 230 participants, 10 mg : 204 participants) ayant été exposés pendant ≥ 12 mois. La durée moyenne de l'exposition à Dayvigo était de 135,8 jours (5 mg : 150,7 jours, 10 mg : 137,2 jours). Cette base de données était suffisante en termes d'exposition et dépassait les lignes directrices de l'International Council for Harmonisation (ICH E1) sur l'évaluation des médicaments destinés à un traitement à long terme de maladies non mortelles. Environ 40 % des participants au programme de développement étaient des personnes âgées (≥ 65 ans).

Dans une analyse d'innocuité regroupée de l'étude 303 et de l'étude 304 (bassin de phase III), à la mise à jour de l'innocuité du jour 120, l'incidence globale des événements indésirables apparus en cours de traitement (EIT) pour les participants traités avec une dose de 5 mg ou de 10 mg de Dayvigo ou le placebo était de 52,3 %, 52,6 %, et 47,9 %, respectivement. Il est à noter qu'en raison des conceptions d'étude, la durée d'exposition pour les doses de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo était plus longue (jusqu'à 12 mois) comparativement au placebo (jusqu'à 6 mois). Par conséquent, les EIT non liés au médicament à l'étude étaient plus susceptibles d'être signalés dans les groupes de traitement au Dayvigo. Lors de l'ajustement en fonction de la durée de l'exposition (patients par année-patient), l'incidence globale des EIT pour les doses de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo ou de placebo était de 1,1, 1,2 et 1,6 patient par année-patient, respectivement. De même, lorsqu'on l'ajustait en fonction de la durée de l'exposition, le taux global (événements par année-patient) des EIT était de 3,1, 3,1 et 3,3 événements par année-patient, respectivement. Le EIT le plus souvent signalé dans le bassin de phase III était la somnolence, laquelle semblait dépendre de la dose et s'est produite à une incidence plus élevée dans les groupes ayant reçu des doses de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo (6,9 % et 11,2 %, respectivement) comparativement au placebo (1,7 %). Il n'y avait pas de différence dans le profil d'innocuité en fonction de l'âge ou du sexe des participants.

Dans le bassin de phase III, l'incidence globale et le taux d'événements indésirables graves (EIG) apparus en cours de traitement, lorsqu'ils sont ajustés en fonction de la durée de l'exposition, ne diffèrent pas entre les participants traités avec Dayvigo ou un placebo (tous deux < 0,1 événement par année-patient). Il n'y avait aucune différence dans les EIG apparus en cours de traitement en fonction de facteurs intrinsèques, y compris l'âge, le sexe et l'indice de masse corporelle des patients. Notamment, l'incidence des EIG apparus en cours de traitement chez les personnes âgées (≥ 65 ans) était cohérente avec celle des patients plus jeunes. Il y a eu un événement de crise d'épilepsie dans l'étude de phase II à augmentation de la dose à une dose de 25 mg, dont il est question ci-dessous. Dans le bassin de phase III, il y a eu une faible incidence globale d'EIT entraînant le retrait pour les participants traités avec une dose de 5 mg ou de 10 mg de Dayvigo ou le placebo (3,5 %, 6,2 % et 2,7 %, respectivement), la somnolence étant l'événement le plus courant.

En raison de durées différentes pour les études 303 et 304, il a été déterminé qu'il serait difficile d'interpréter la simple mise en commun des effets indésirables des deux études. Par conséquent, l'examen des EIT effectué par Santé Canada s'est largement appuyé sur l'examen des données regroupées de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis provenant des 30 premiers jours des deux études. Dans le cadre de l'examen de l'innocuité de la FDA, un certain nombre de termes privilégiés pour les événements connexes ont été regroupés dans une seule analyse afin de déterminer s'il existait un signal d'innocuité. Un signal de 18,9 événements par 100 années-patients a été confirmé pour les événements liés à la somnolence (somnolence, fatigue et sédation) qui étaient liés à la dose, avec une différence de risque (toutes les doses de Dayvigo par rapport au placebo). Les parasomnies (comme les réveils confusionnels, les terreurs nocturnes, les troubles de l'alimentation liés au sommeil, la paralysie du sommeil, les cauchemars, le syndrome de la tête qui explose, les hallucinations liées au sommeil et le somnambulisme) étaient également liées à la dose, à un taux de 4,3 événements par 100 années-patients, comparativement à aucun pour le groupe ayant reçu le placebo.

De plus, un certain nombre d'événements d'intérêt clinique ont été sélectionnés pour le programme d'étude clinique en fonction de préoccupations relative à l'innocuité identifiées pour d'autres médicaments hypnotiques commercialisés et en raison de considérations théoriques en matière d'innocuité pour le lemborexant. Certains de ces événements ont été étudiés spécifiquement dans des études de phase I distinctes, tandis que d'autres événements ont été évalués plus en profondeur à mesure que les EIT survenaient dans les études cliniques. Ces EIT sont décrits ci-dessous et comprennent l'affaiblissement des facultés du lendemain, la sécurité en milieu de nuit, les idées suicidaires, le risque d'abus, les chutes et les fractures, la cataplexie, les comportements complexes liés au sommeil et les crises d'épilepsie. Des événements indésirables qui laissaient croire à une cataplexie ou à une crise d'épilepsie ont été soumis à un comité d'experts externe à l'aveugle pour évaluation afin de déterminer s'il s'agit bien de cataplexie.

Affaiblissement des facultés du lendemain

Lorsque les différences moyennes entre les groupes de traitement ont été comparées, les performances moyennes de conduite n'ont pas été affaiblies lors d'une étude de conduite sur route qui a eu lieu le lendemain matin environ 9 heures après une dose unique de Dayvigo ou après de multiples doses de Dayvigo (9 nuits consécutives de traitement). Cependant, certains participants ayant reçu une dose de 10 mg de Dayvigo ont démontré un affaiblissement des facultés de conduite, ce qui suggère une variabilité des effets à cette dose. Notamment, ce test n'a pas mesuré le temps de réaction ni les effets sur le fonctionnement exécutif (prise de décision), pas plus qu'il n'a mesuré les effets de la prise de Dayvigo après des périodes de sommeil plus courtes. La variabilité observée à la dose de 10 mg a été déclarée dans la monographie de produit de Dayvigo. Aucune différence de groupe cliniquement importante entre Dayvigo et le placebo n'a été observée sur la stabilité posturale matinale. D'après les évaluations quotidiennes autodéclarées à l'aide du journal du sommeil, les participants ont mentionné, de manière générale, être plus vigilants après le traitement. Aucune différence dans les tests de mémoire au réveil n'a été observée entre les patients qui avaient reçu Dayvigo et ceux qui avaient reçu le placebo. Les tests de performance sur le temps de réaction n'ont montré aucun affaiblissement des facultés au cours de la journée. Cependant, un délai de réaction plus long a été noté pour le test de vigilance psychomotrice chez les participants qui ont reçu la dose de 10 mg de Dayvigo. Ces effets sont apparus principalement dans les premiers jours du traitement et ont diminué par la suite.

Sécurité nocturne (mesurée environ 4 heures après la dose au réveil)

Dayvigo n'a pas entravé la capacité à se réveiller lors d'un stimulus sonore. Lors d'un réveil programmé, les participants ayant reçu une dose de 5 mg et de 10 mg de Dayvigo oscillaient davantage que ceux qui avaient reçu un placebo. Chez les patients traités avec une dose de 5 mg de Dayvigo, il n'y a eu aucune incidence sur leur performance aux tests d'attention ou de mémoire en milieu de nuit. Le rendement était pire pour ces tâches chez les patients traités avec une dose de 10 mg de Dayvigo comparativement à ceux ayant reçu le placebo. Les résultats chez les personnes âgées (≥ 65 ans) étaient comparables à ceux des participants plus jeunes.

 

 

Préoccupations sur l'innocuité d'intérêt particulier

Il n'y avait aucun signal de pensées suicidaires pendant le traitement avec Dayvigo. Il n'y avait pas non plus de preuve d'usage abusif ou de détournement du médicament d'étude dans les études cliniques portant sur Dayvigo. Dans une étude sur les risques d'abus chez les humains, les consommateurs de sédatifs à des fins récréatives ont attribué au Dayvigo des cotes semblables à celles d'autres somnifères courants lors d'évaluations subjectives positives. Ainsi, la monographie de produit de Dayvigo comprend des renseignements sur le risque accru d'abus et/ou de dépendance pour les personnes qui ont des antécédents d'abus ou de dépendance. Il n'y a eu aucun signal de symptômes de sevrage suivant l'arrêt de la prise de Dayvigo (de 1 mois à 1 an d'utilisation). Lors de l'arrêt de la prise de Dayvigo, aucune preuve de rebond du sommeil paradoxal n'a été observée. Autrement dit, les symptômes de l'insomnie n'étaient pas pires que ceux signalés avant le début de l'utilisation de Dayvigo, ce qui indique que l'insomnie n'a pas été aggravée. Aucun signal de sécurité n'a été trouvé pour les chutes et les fractures. Cependant, un avertissement général au sujet du risque accru de chutes lors de l'utilisation d'hypnotiques, en particulier chez les personnes âgées, a été ajouté à la monographie de produit de Dayvigo, conformément à l'étiquetage pour cette catégorie de médicament.

Un comité d'arbitrage indépendant à l'aveugle par rapport aux groupes de traitement a évalué les cas de cataplexie et de cataplexie potentielle dans le programme de développement. Aucun cas n'a été consideré comme cataplexe, mais aucune entente n'a été conclue dans un cas. Comme il s'agit d'une préoccupation connue pour les antagonistes des récepteurs de l'orexine, l'information a été incluse dans la monographie de produit de Dayvigo, conformément à d'autres hypnotiques, sur les risques potentiels de cet événement.

Il y a eu deux cas de comportements potentiellement complexes liés au sommeil chez les participants traités avec Dayvigo : un incident lors duquel une participante s'est réveillée pendant un rêve intense pour découvrir qu'elle faisait semblant d'écrire une lettre et un participant qui a signalé un événement de somnambulisme. Un avertissement est inclus dans la monographie de produit de Dayvigo relativement au risque de comportements complexes liés au sommeil.

Il y a eu un événement (deux épisodes pendant la même nuit) de crise d'épilepsie au cours du programme de développement d'un participant sans antécédents de crise d'épilepsie ayant reçu une dose de 25 mg de Dayvigo (2,5 fois la dose recommandée la plus élevée). Des résultats positifs à la cessation du médicament ont été signalés, et le chercheur et le comité d'arbitrage ont jugé que l'événement était lié au médicament. Cependant, un rendez-vous de suivi avec un neurologue laisse croire que l'événement n'était pas lié à l'utilisation de Dayvigo.

Aucune étude spécifique sur l'intervalle QT n'a été réalisée, mais la surveillance par électrocardiogramme et moniteur Holter dans les études de phase I ainsi que la modélisation suggèrent qu'aucun effet de l'intervalle QT n'est attendu. De plus, le suvorexant, un composé similaire au lemborexant, n'a montré aucun effet d'allongement de l'intervalle QT. La monographie de produit de Dayvigo comprend des renseignements sur la réponse prévue de l'intervalle QT fondés sur les données de modélisation.

L'innocuité liée au système respiratoire de Dayvigo a été évaluée chez des patients atteints d'apnée obstructive du sommeil (AOS) légère pour lesquels aucune différence importante n'a été observée comparativement à ceux traités avec le placebo. Dayvigo n'a pas été étudié chez les patients atteints d'AOS modérée à grave ou de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), par conséquent, on ne sait pas si Dayvigo entraînerait des effets sur le système respiratoire chez ces patients. En outre, aucune donnée n'a été fournie pour les femmes enceintes ou allaitantes ou les enfants. Ces enjeux ont été réglés grâce à un étiquetage approprié dans la monographie de produit de Dayvigo.

Eisai Limited a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Dayvigo. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable avec les révisions et le suivi requis. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Dans l'ensemble, Dayvigo présente un profil d'innocuité acceptable pour le traitement de l'insomnie, caractérisée par des difficultés d'endormissement et/ou de maintien du sommeil. L'autorisation de Dayvigo est acceptable du point de vue d'innocuité.

La monographie de produit approuvée de Dayvigo présente les mises en garde et les mesures de précaution appropriées concernant les problèmes d'innocuité relevés.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Dayvigo approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

 

7.2 Motifs non cliniques de la décision

 

Aucun décès n'a été constaté dans le cadre des études de toxicité à dose unique chez les rats et les primates à des doses administrées par voie orale allant jusqu'à 1 000 mg/kg, ce qui a donné lieu à des expositions systémiques qui étaient de 106 à 217 fois (chez les rats) et de 193 à 219 fois (chez les primates) l'exposition clinique (mesurée comme l'aire sous la courbe de concentration plasmatique en fonction du temps [SSC]) à la dose humaine maximale recommandée (DHMR) de 10 mg.

Dans les études de toxicité à doses répétées chez les rongeurs, le lemborexant a induit des changements mineurs dans les paramètres de la pathologie clinique et une diminution du gain de poids corporel et de la consommation alimentaire. L'augmentation du poids du foie et l'hypertrophie des hépatocytes étaient compatibles avec l'induction enzymatique microsomale, laquelle est bien décrite comme étant particulière aux rongeurs. Des changements défavorables ont été observés aux os (changements structurels histologiques, diminution de la densité minérale osseuse et fracture de l'os) et aux dents (décoloration et changements histologiques aux améloblastes), en accord avec la fluorose à ≥ 100 mg/kg/jour chez les femelles et à 1 000 mg/kg/jour chez les mâles. Plusieurs études expérimentales ont révélé que ces changements étaient attribuables à la défluorination du lemborexant particulière à l'animal au cours du métabolisme. Les métabolites défluorés n'ont pas été identifiés chez les humains. Aucun effet indésirable n'a été observé chez les rats à des expositions 41 fois (mâles) et 12 fois (femelles) l'exposition clinique à la DHMR de 10 mg.

Dans les études à doses répétées chez les primates, les résultats liés au lemborexant comprenaient des vomissements ou des selles anormales, des changements mineurs dans les paramètres de la pathologie clinique et une hypertrophie hépatocellulaire à des doses ≥ 100 mg/kg/jour. Une augmentation mineure mais liée à la dose de l'excrétion urinaire de fluorure a été observée sans aucun changement défavorable aux os. Aucun effet indésirable n'a été observé chez les primates à 12 fois l'exposition clinique à la DHMR de 10 mg.

Lemborexant était négatif dans les essais de génotoxicité in vitro et in vivo, et n'a pas entraîné d'augmentation des tumeurs lors d'une étude de 26 semaines chez des souris Tg‑rasH2 ni d'une étude de 2 ans chez des rats.

Dans les études de toxicité sur le développement et la reproduction, le traitement au lemborexant a entraîné une toxicité maternelle aux doses les plus élevées de 100 mg/kg/jour et de 1 000 mg/kg/jour, avec embryotoxicité et malformations fœtales en présence de toxicité maternelle chez les rats et des variations squelettiques, mais aucune embryotoxicité ou malformation chez les lapins. Le lemborexant n'a pas eu d'effet sur la fertilité des mâles, mais il a diminué la fertilité des femelles. Cette diminution était probablement liée à la toxicité maternelle ainsi qu'au potentiel d'inhibition de l'orexine. L'administration du médicament par voie orale à des rates enceintes pendant la gestation et l'allaitement a entraîné une diminution du poids corporel, de la longueur du fémur et du réflexe aux stimulus sonore chez les petits. Les doses sans effet nocif observé (DSENO) dans les études de toxicité sur le développement et la reproduction fournissent un rapport d'exposition adéquat (c.‑à‑d. > 10) par rapport à l'exposition à la DHMR.

Le lemborexant n'a pas induit d'effets physiques ou de renforcement chez les rats ou les singes rhésus, ce qui suggère un faible risque d'abus de médicament.

Des études in vitro et in vivo appuient le mécanisme d'action proposé du lemborexant. Ses principaux métabolites, M4, M9 et M10, sont présents chez les humains et les animaux et ont des effets antagonistes semblables sur les récepteurs d'orexine. Les effets non ciblés comprennent l'inhibition des récepteurs de mélatonine 1A.

Le lemborexant a induit une cataplexie provoquée par les émotions chez les souris à des doses thérapeutiques lorsqu'il a été administré conjointement avec un puissant stimulus émotionnel positif (comme le chocolat).

Aucune tolérance à l'effet pharmacologique ni aucun effet de rebond n'a été observé chez les rats dans les 2 jours suivant le traitement quotidien prolongé (24 jours) au lemborexant à 30 mg/kg/jour.

Le lemborexant aux doses thérapeutiques et élevées (30, 100 et 300 mg/kg) n'a pas eu d'incidence sur la coordination motrice des souris conditionnées lors de l'accélération de la tige tournante.

Des problèmes cardiovasculaires potentiels ont été notés. Le lemborexant et ses métabolites diminuent les courants de canaux ioniques du gène humain apparenté au gène éther-à-go-go (hERG) selon la concentration. Le lemborexant a prolongé la durée potentielle du champ des cardiomyocytes dérivés des cellules souches selon la concentration et exerçait une inhibition partielle des courants potassiques à rectification retardée (IK) à activation lente qui n'était pas liée à la concentration. Dans une étude cardiovasculaire utilisant des singes, le lemborexant a entraîné une augmentation significative des intervalles QTc à des doses élevées.

Le profil pharmacocinétique du lemborexant était différent entre les rats et les singes cynomolgus. Dans les deux cas, le lemborexant a indiqué une faible biodisponibilité. Cependant, chez les rats, la Cmax n'était pas linéaire et l'aire sous la courbe de concentration plasmatique par rapport à la courbe temporelle du temps zéro à la dernière concentration mesurable (SSC0‑t) et du temps zéro à l'infini (SSC0-inf) augmentait plus que la dose proportionnellement. Chez les singes, la Cmax, la SSC0‑t et la SSC0‑inf étaient proportionnelles à la dose. Après une seule administration intraveineuse, le lemborexant avait une clairance modérément élevée chez les rats (de 2 730 à 2 870 ml/h/kg), tandis que chez les singes, la clairance était modérée (de 1 210 à 1 190 ml/h/kg). Le volume de distribution à l'état stationnaire était modéré et semblable entre les espèces.

Les études pharmacocinétiques ont généralement été effectuées chez des animaux à jeun, ce qui pourrait avoir augmenté le taux d'absorption. Le lemborexant a rapidement été absorbé et distribué dans tous les tissus à l'intérieur de l'heure suivant l'administration par voie orale, et les concentrations plasmatiques ont diminué rapidement par la suite. Il a facilement franchi la barrière hémato-encéphalique. Les métabolites M4, M9 et M10 présentaient des concentrations plasmatiques élevées qui atteignaient le liquide céphalorachidien (LCR) une heure après l'administration chez les rats et les singes. Cependant, chez les rats, la proportion du LCR par rapport à la concentration plasmatique libre était plus élevée pour le lemborexant que ses métabolites. Ce n'était pas le cas chez les singes, ce qui suggère un profil de répartition particulier à l'espèce. Le lemborexant a franchi la barrière placentaire aux jours de gestation 13 et 18, atteignant le cerveau du fœtus.

Les principales voies métaboliques du lemborexant sont l'oxydation de la fraction diméthylpyrimidine ou de la fraction fluorophényle du lemborexant et l'oxydation ultérieure ou la conjugaison du glutathion des métabolites chez les rats ou la sulfatation ou la glucuronidation subséquente des métabolites chez les singes.

Le lemborexant est principalement éliminé dans les excréments. Il est aussi excrété dans le lait de rat, avec ses métabolites, à des concentrations supérieures au plasma maternel, à un ratio lait/plasma Cmax de 6 et un ratio lait/plasma SSC de 3.

Les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour les humains ont été inclus dans la monographie de produit de Dayvigo. Compte tenu de l'utilisation prévue de Dayvigo, il n'y a pas d'enjeux pharmacologiques ou toxicologiques prévus au sein de cette présentation qui empêche l'autorisation du produit. Les mises en garde et les précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit de Dayvigo pour résoudre les préoccupations sur l'innocuité soulevées.

Aucune preuve de risques d'abus liés au lemborexant n'a été observée lors des études non cliniques.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Dayvigo approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

 

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

 

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Dayvigo montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 24 mois est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé à la température ambiante (entre 15 ºC et 30 ºC).

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c'est-à-dire qu'elles se situent dans les limites établies par l'International Council for Harmonisation (ICH) et/ou qu'elles sont qualifiées à partir d'études toxicologiques.

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux (décrits précédemment) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés en vertu du Règlement sur les aliments et drogues pour usage dans les médicaments.

Le lactose monohydraté est le seul excipient d'origine animale utilisé dans la fabrication des comprimés de Dayvigo. Le lactose monohydraté utilisé dans la production des comprimés de Dayvigo est dérivé de lait de vache et est fabriqué conformément aux monographies officinales. Une lettre d'attestation confirmant la conformité des documents aux avis publics EMEA/CPMP/571/02 du 27 février 2002 a été fournie, indiquant que le risque de maladie de la vache folle dans le lactose de qualité pharmaceutique est négligeable et que le médicament est considéré comme sécuritaire pour l'utilisation chez les humains.