Sommaire des motifs de décision portant sur Tepmetko
Décisions d'examen
Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).
Type de produit:
- Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Tepmetko est accessible ci-dessous.
Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Activité récente relative à Tepmetko
Les SMD relatifs aux médicaments éligibles (tels que décrits dans la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision [SMD]) autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.
Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Tepmetko, un produit dont l’ingrédient médicinal est tepotinib (sous forme de chlorhydrate de tepotinib). Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la Liste des abréviations qui se trouvent dans les Tableaux des activités postautorisation (TAPA).
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez la Ligne Directrice : Gestion des présentations et des demandes de drogues.
Mise à jour : 2024-09-05
Identification numérique de drogue (DIN) :
DIN 02516322 – 225 mg tepotinib, comprimé, administration orale
Tableau des activités postautorisation (TAPA)
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Type et numéro d’activité ou de présentation |
Date de présentation |
Décision et date |
Sommaire des activités |
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SPDN-C Nº 274967 |
2023-05-08 |
Délivrance d’un AC 2024-03-04 |
Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément à la suite des engagements pris en vertu des dispositions de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). La présentation a fourni le rapport final de l’étude clinique VISION visant à caractériser davantage le bénéfice clinique de Tepmetko pour le traitement des patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules localement avancé, non résécable ou métastatique présentant des mutations conduisant au saut de l’exon 14 du gène codant pour le récepteur tyrosine kinase MET qui n’avaient jamais reçu de traitement de première intention et qui ont déjà reçu une traitement à action générale. Les données ont été examinées et sont considérées acceptables. La MP a été mis à jour en fonction des données les plus récentes de l’étude clinique. À la suite de la présentation, on a retiré les conditions de l’AC émis 2021-05-27 (PDN nº 242300). |
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RPEAR-C Nº 275795 |
2023-05-29 |
Déposée 2024-01-24 |
Présentation déposée à la suite des engagements pris en vertu des dispositions de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). RPEAR-C pour la période allant du 2022-03-25 au 2023-03-24. Les renseignements ont été examinés et jugés acceptables. Aucune autre mesure n’était requise. |
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SPDN-C Nº 270905 |
2022-12-21 |
Délivrance d’un AC en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C 2023-08-25 |
Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément à la suite des engagements pris en vertu des dispositions de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C) (PDN Nº 242300). La soumission fournit les rapports cliniques de deux études cliniques sur les interactions médicament-médicament chez des volontaires en bonne santé. La MP a été mise à jour pour refléter les résultats de ces études. Un AC-C a été délivré. |
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RPEAR-C Nº 264597 |
2022-05-26 |
Déposée 2022-10-06 |
Présentation déposée à la suite des engagements pris en vertu des dispositions de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). RPEAR-C pour la période allant du 2021-03-25 au 2022-03-24. Les renseignements ont été examinés et jugés acceptables. Aucune autre mesure n’était requise. |
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Avis de mise en marché d’un produit médicamenteux (DIN 02516322) |
Sans objet |
Date de la première vente : 2021-10-07 |
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues. |
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PDN Nº 242300 |
2020-07-31 |
Délivrance d’un AC en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C 2021-05-27 |
Délivrance d’un AC en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C relatif à une Présentation de drogue nouvelle. |
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Tepmetko
SMD émis le : 2021-10-21
L'information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Tepmetko.
Tepotinib (sous forme de chlorhydrate de tepotinib)
Identification(s) numérique(s) de drogue(s):
- DIN 02516322 - 225 mg tepotinib, comprimé, administration par voie orale
EMD Serono, une division d'EMD Inc. Canada
Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 242300
Le 27 mai 2021, Santé Canada a émis à l’intention de EMD Serono, une division d’EMD Inc., Canada un avis de conformité dans le cadre de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C) pour le produit pharmaceutique Tepmetko. Le produit a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en raison de données cliniques prometteuses, malgré la nécessité d’effectuer un suivi pour en confirmer les avantages cliniques. Les patients devraient être avisés du fait que l’autorisation de mise en marché a été émise sous certaines conditions.
L’autorisation de mise en marché s’appuie sur l’information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D’après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes de Tepmetko est considéré comme étant favorable pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules localement avancé, non résécable ou métastatique présentant des mutations conduisant au saut de l’exon 14 codant pour le récepteur de la tyrosine kinase de la transition mésenchymateuse-épithéliale.
1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?
Tepmetko, un inhibiteur de la protéine kinase, a été autorisé pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) localement avancé, non résécable ou métastatique présentant des mutations conduisant au saut de l’exon 14 (METex14) codant pour le récepteur de la tyrosine kinase de la transition mésenchymateuse-épithéliale (MET; CPNPC présentant des mutations conduisant au saut du METex14).
La documentation sur les mutations conduisant au saut du METex14 fondée sur un essai de METex14 validé est requise avant le traitement au moyen de Tepmetko.
Tepmetko n’a pas été autorisé chez les enfants (âgés de moins de 18 ans), son profil d’innocuité et d’efficacité n’ayant pas été établi pour cette population.
Au cours de l’étude pivot VISION, on n’a observé aucune différence cliniquement importante au niveau de l’innocuité ou de l’efficacité entre les patients âgés de 65 ans ou plus et les patients plus jeunes. Des 255 patients atteints de CPNPC avancé présentant des mutations conduisant au saut du METex14 dans l’étude VISION qui ont reçu 450 mg de Tepmetko une fois par jour, 79 % étaient âgés de 65 ans ou plus, 43 % étaient âgés de 75 ans ou plus et 8 % étaient âgés de 85 ans ou plus.
Tepmetko (225 mg tepotinib, sous forme de 250 mg de chlorhydrate de tepotinib) se présente sous la forme d’un comprimé. En plus de l’ingrédient médicinal, chaque comprime contient : cellulose microcristalline, crospovidone, dioxyde de silice colloïdal, dioxyde de titane, hypromellose, lactose monohydraté, mannitol, oxydes de fer rouge (E172), polyéthylène glycol, stéarate de magnésium et triacétine.
Tepmetko est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament, à l’un des ingrédients de la préparation, y compris les ingrédients non médicinaux, ou à un composant du contenant.
Tepmetko a été autorisé selon les conditions d’utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques associés à l’administration du médicament. Un encadré « Mises en gardes et précautions importantes » décrivant le risque d’hépatotoxicité, de maladie pulmonaire interstitielle/pneumonite et de toxicité embryo-fœtale a été inclus dans la monographie de produit de Tepmetko.
Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit de Tepmetko approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
2 Pourquoi Tepmetko a-t-il été autorisé?
Santé Canada estime que Tepmetko a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) localement avancé, non résécable ou métastatique présentant des mutations conduisant au saut de l’exon 14 (METex14) codant pour le récepteur de la tyrosine kinase de la transition mésenchymateuse-épithéliale (MET; CPNPC présentant des mutations conduisant au saut du METex14). Tepmetko a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en raison du caractère prometteur des données cliniques et de la nécessité de poursuivre le suivi afin d’attester les avantages cliniques du produit.
Au Canada, le cancer du poumon a été le diagnostic de cancer le plus courant en 2020, la plupart des nouveaux diagnostics ayant été effectués à un stade avancé ou métastatique. Le cancer du poumon est responsable de 25 % des décès par cancer chez les hommes et les femmes. Environ 85 % des cancers du poumon sont des CPNPC. Environ 3 % des CPNPC présentent des mutations conduisant au saut du METex14; l’incidence est de 3 % à 4 % chez les patients atteints d’un adénocarcinome et de 1 % à 2 % chez les patients atteints d’autres CPNPC, à l’exception des carcinomes sarcomatoïdes qui présentent une incidence plus élevée (de 8 % à 32 %). Au moment du diagnostic, l’âge médian des patients atteints d’un CPNPC présentant des mutations conduisant au saut du METex14 est de plus de 65 ans.
Au Canada, il n’existe aucun traitement approuvé qui cible spécifiquement les CPNPC présentant des mutations conduisant au saut du METex14. La norme de soins actuelle pour les patients atteints de CPNPC chez lesquels un biomarqueur prédictif de thérapie qui confère une sensibilité à une inhibition ciblée a été déterminée est un traitement ciblé, lorsque cela est possible. Certains patients participent à des essais cliniques pour des traitements expérimentaux, tandis que d’autres reçoivent une chimiothérapie avec ou sans immunothérapie ou bevacizumab (un inhibiteur du facteur de croissance endothélial vasculaire), conformément aux lignes directrices pour la maladie liée au mauvais fonctionnement des gènes suppresseurs (les anti-oncogènes). Même si l’efficacité de la chimiothérapie, y compris le doublet de chimiothérapie à base de sels de platine, n’a pas été établie pour le CPNPC présentant des mutations conduisant au saut du METex14, des données limitées suggèrent des réponses insatisfaisantes. Les inhibiteurs de point de contrôle semblent également être moins efficaces pour le traitement de la CPNPC présentant des mutations conduisant au saut du METex14. Les thérapies actuellement disponibles sont également associées à d’importants profils de toxicité et de fardeaux administratifs.
Le gène MET dirige la production du récepteur de la tyrosine kinase transmembranaire MET. Dans des conditions physiologiques normales, le MET régit la croissance et la morphogenèse invasives dans de multiples tissus embryonnaires, et il participe à la guérison des plaies et à la régénération d’organes endommagés, en particulier le foie. L’exon 14 du gène MET code la région de la juxtamembrane du récepteur qui contient plusieurs sites d’activité régulateurs négatifs. Le saut de l’exon 14 entraîne l’activation oncogénique du MET. Des mutations variées dans plusieurs endroits du gène entraînent le saut du METex14.
Tepmetko (tepotinib, fourni sous forme de chlorhydrate de tepotinib) est un inhibiteur de la kinase qui cible le MET, y compris les variantes présentant des mutations conduisant au saut de l’exon 14. Les résultats de l’étude pivot de phase II VISION appuient l’autorisation de mise sur le marché de Tepmetko pour le traitement de patients adultes atteints d’un CPNPC localement avancé et non résécable (stade IIIb) ou métastatique (stade IV) présentant des mutations conduisant au saut du METex14. L’étude VISION était une étude multicohorte, à répartition aléatoire, multicentrique, ouverte et à un seul groupe, sur Tepmetko 450 mg administré oralement une fois par jour jusqu’à ce qu’on atteigne la progression de la maladie ou la toxicité inacceptable. Le paramètre principal d’efficacité de l’étude était la réponse objective confirmée (réponse complète ou réponse partielle) comme définie par les critères d’évaluation de la réponse dans les tumeurs solides (RECIST), version 1.1 et fondée sur un examen indépendant à l’insu. Dans la population visée par l’analyse d’efficacité (nombre de patients [n] = 146), le taux de réponse objective (TRO) était de 45,2 % (intervalle de confiance à 95 % [IC] : 37,0, 53,6). La durée médiane de la réponse (DR), un paramètre secondaire, était de 11,1 mois (IC à 95 % : 8,4, 18,5). Dans l’ensemble, l’avantage observé avec Tepmetko semblait stable et indépendant du fait que les patients n’avaient jamais reçu de traitement ou qu’ils avaient déjà été traités. D’après la compréhension actuelle du CPNPC dirigé par oncogène, on a jugé qu’une extrapolation du stade métastatique (98 % des patients) au stade localement avancé et non résécable est raisonnable.
Les événements indésirables apparus en cours de traitement (ÉIT) les plus courants (≥ 20 %) dans l’ensemble d’analyse de l’innocuité de l’étude VISION (n = 255) étaient l’œdème (69,0 %), principalement l’œdème périphérique (60,0 %); la fatigue (27,5 %); la nausée (26,7 %); la diarrhée (26,3 %); l’augmentation de la créatinine (25,9 %); les douleurs musculosquelettiques (24,3 %); l’hypoalbuminémie (23,9 %) et la dyspnée (20,4 %). On a déterminé que les principaux risques graves étaient l’hépatotoxicité ainsi que les maladies pulmonaires interstitielles et la pneumonite. Selon les résultats des études chez les animaux et son mécanisme d’action, Tepmetko peut causer des lésions fœtales lorsqu’il est administré à une femme enceinte. De plus, on a observé des augmentations de la créatinine sérique qui pourraient être causées par l’inhibition par Tepmetko des protéines du transporteur tubulaire rénal : transporteur de cations organiques 2 et extrusion de multiples médicaments et toxine 2. Par conséquent, la créatinine seule n’est pas un biomarqueur fiable pour évaluer la fonction rénale chez les patients traités au moyen de Tepmetko.
Il faut éviter l’utilisation concomitante de Tepmetko avec de puissants inducteurs du cytochrome P450 (CYP) 3A4 ou de la glycoprotéine de perméabilité (gp-P) et avec de puissants inhibiteurs doubles du CYP3A et de la gp-P. On recommande la surveillance des effets cliniques des substrats de la gp-P avec un indice thérapeutique étroit au cours de la coadministration au moyen de Tepmetko. Une étude qui a évalué l'effet de la nourriture sur la pharmacocinétique des comprimés de tepotinib soutient la recommandation de prendre la dose quotidienne de Tepmetko avec de la nourriture.
EMD Serono, une division d’EMD Inc. Canada, a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Tepmetko. Après examen, le PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d’innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.
Les mises en garde et précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit approuvée de Tepmetko pour répondre aux préoccupations d’innocuité identifiées, y compris un encadré « Mises en garde et précautions importantes » décrivant le risque d’hépatotoxicité, de maladie pulmonaire interstitielle/pneumonite et de toxicité embryo-fœtale. De plus, le traitement au moyen de Tepmetko devrait être amorcé et supervisé par un médecin qualifié ayant de l’expérience dans l’utilisation de traitements anticancéreux.
Les étiquettes interne et externe, la notice d’accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Tepmetko qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception. Un examen de l’évaluation de la marque présentée, y compris des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables, a été effectué et le nom proposé de Tepmetko a été accepté.
En se fondant sur le profil avantages-nocivités-incertitudes du produit, Santé Canada a émis un avis de conformité avec conditions (AC-C) pour Tepmetko sous la Ligne directrice sur les AC-C, en attendant les résultats des essais pour vérifier son avantage clinique. EMD Serono, une division d’EMD Inc. Canada, s’est engagée à fournir le rapport final pour l’étude de confirmation VISION afin de vérifier les avantages cliniques de Tepmetko en fournissant une estimation plus précise du TRO et de la DR évalués centralement et indépendamment à l’insu. EMD Serono, une division d’EMD Inc. Canada, s’est également engagée à effectuer deux autres études sur l’interaction médicamenteuse.
Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Tepmetko?
La présentation de drogue nouvelle (PDN) pour Tepmetko a fait l’objet d’un examen préalable conformément à la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). Le promoteur a présenté des données probantes prometteuses de l’efficacité clinique pour démontrer que Tepmetko offre un traitement efficace contre le cancer du poumon non à petites cellules à un stade avancé (stades IIIb/IV) présentant des mutations conduisant au saut de l’exon 14 codant pour le récepteur de la tyrosine kinase de la transition mésenchymateuse-épithéliale, une maladie grave et potentiellement mortelle pour laquelle aucun médicament n’est actuellement commercialisé au Canada.
L’examen subséquent a entraîné la décision de délivrer l’autorisation de commercialisation du promoteur conformément à la Ligne directrice sur les AC-C, en reconnaissance des données probantes prometteuses mais non confirmées de l’efficacité clinique dans la présentation. Conformément aux dispositions de la Ligne directrice sur les AC-C, le promoteur a accepté de fournir des renseignements supplémentaires pour confirmer l’avantage clinique.
La présentation de drogue nouvelle (PDN) pour Tepmetko a été examinée en vertu du Projet Orbis qui fournit un cadre pour la présentation et l’examen simultanés de produits oncologiques ainsi que l’échange de renseignements parmi les autorités de réglementation de multiples secteurs de compétences. Santé Canada, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, la Therapeutic Goods Administration de l’Australie et Swissmedic de la Suisse ont participé à l’examen de la PDN relative à Tepmetko. Bien que l’examen de la présentation ait été collaboratif, chaque agence a pris sa décision réglementaire de façon indépendante. La décision réglementaire canadienne concernant l’examen de Tepmetko a été fondée sur une évaluation critique de l’ensemble des données soumises à Santé Canada. Les examens effectués à l’étranger par la FDA des États-Unis a été utilisé comme référence supplémentaire.
Étapes importantes de la présentation: Tepmetko
| Étape importante de la présentation | Date |
|---|---|
| Réunion préalable à la présentation | 2020-04-22 |
| Demande d'étude anticipée acceptée en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C) | 2020-06-30 |
| Dépôt de la présentation | 2020-07-31 |
| Examen préliminaire | |
| Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire | 2020-08-25 |
| Réponse déposée | 2020-09-30 |
| Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire | 2020-10-05 |
| Examen | |
| Évaluation biopharmaceutique terminée | 2020-12-14 |
| Évaluation de la qualité terminée | 2021-01-28 |
| Évaluation du plan de gestion des risques terminée | 2021-01-31 |
| Évaluation non clinique terminée | 2021-04-16 |
| Examen de l'étiquetage terminé | 2021-04-21 |
| Évaluation clinique/médicale terminée | 2021-04-23 |
| Délivrance de l'Avis d'admissibilité à un Avis de conformité avec conditions (AA-AC-C) | 2021-04-23 |
| Examen de la réponse de l'AA-AC-C : | |
| Réponse déposée (Lettre d'engagement) | 2021-04-30 |
| Évaluation clinique/médicale terminée | 2021-05-26 |
| Délivrance de l'Avis de conformité (AC) par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques dans le cadre de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C) | 2021-05-27 |
Pour de plus amples renseignements sur le processus de pr eacute;sentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l rsquo;industrie : gestion des pr eacute;sentations et des demandes de drogues.
4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?
En plus des exigences requises dans la Loi sur les aliments et drogues et son Règlement, et en vertu des dispositions décrites dans les provisions décrites dans la Ligne directrice sur les avis de conformité avec conditions (AC-C), le promoteur a accepté de présenter, à titre de supplément à la présentation de drogue nouvelle-confirmation (SPDN-C), un rapport final comprenant des ensembles de données de l’étude clinique pivot VISION pour confirmer et caractériser davantage l’avantage clinique de Tepmetko pour le traitement des patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules présentant des mutations conduisant au saut de l’exon 14 codant pour le récepteur de la tyrosine kinase de la transition mésenchymateuse-épithéliale, qui n’ont jamais été traités et qui ont déjà reçu un traitement systémique, en fournissant une estimation plus précise du taux de réponse global et de la durée de réponse globale de l’évaluation centrale indépendante à l’insu. On prévoit que le SPDN-C sera présenté aux environs d’avril 2023.
Dans le cadre de l’autorisation de commercialisation de Tepmetko, le promoteur a accepté d’autres conditions, notamment la réalisation de deux études supplémentaires. Une des études est une étude d’interaction médicamenteuse visant à évaluer la pharmacocinétique à dose unique de Tepmetko, lorsqu’elle est administrée en même temps qu’un puissant inducteur du cytochrome P450 (CYP) 3A4 et un inducteur modéré du CYP2C8, afin d’évaluer l’ampleur de la diminution de l’exposition au médicament et de déterminer les recommandations appropriées de schéma posologique. On estime que le SPDN-C pour cette étude sera déposé vers juillet 2022. La deuxième étude est une étude d’interaction médicamenteuse qui évalue l’effet de l’itraconazole sur la pharmacocinétique à dose unique de Tepmetko afin d’évaluer l’ampleur de l’exposition accrue au médicament et de déterminer les recommandations appropriées de schéma posologique lorsque Tepmetko est administré en même temps qu’un puissant inhibiteur du CYP3A4 et de la glycoprotéine de perméabilité. On estime que le SPDN-C pour cette étude sera déposé vers septembre 2022.
6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?
Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :
- Consulter MedEffet Canada pour connaître les derniers avis, mises en garde et retraits concernant les produits commercialisés.
- Voir la Base de données des avis de conformité (AC) pour accéder à la liste des dates d’autorisation de tous les médicaments ayant reçu un AC depuis 1994.
- Consulter la Base de données sur les produits pharmaceutiques (BDPP) pour obtenir la dernière monographie de produit. La BDPP contient des renseignements précis sur les médicaments dont l’utilisation a été approuvée au Canada.
- Voir l’Avis de conformité avec conditions (AC-C) et les documents connexes pour les produits ayant reçu un AC en vertu de la Ligne directrice sur les avis de conformité avec conditions (AC-C), le cas échéant. En cliquant sur les liens correspondant au nom du produit (selon le cas), vous pouvez accéder à la fiche de renseignements, partie III – Renseignements pour les patients sur les médicaments, à l’avis d’admissibilité, et/ou à la « Lettre aux professionnels de santé ».
- Consulter le Registre des brevets pour obtenir la liste des brevets déposés relativement à des ingrédients médicinaux, le cas échéant.
- Consulter le Registre des drogues innovantes pour obtenir la liste des drogues admissibles à la protection des données en vertu de l’article C.08.004.1 du Règlement sur les aliments et drogues, le cas échéant.
7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision
Pharmacologie clinique
Le récepteur de tyrosine kinase de la transition mésenenchymale-épithéliale (MET) est un récepteur de surface cellulaire. Ce récepteur et son ligand, le facteur de croissance hépatocytaire (FCH), participent à la carcinogenèse et à la progression tumorale. Il a été démontré que l’activation oncogène du MET favorise la prolifération, la survie, la migration et l’invasion des cellules cancéreuses ainsi que l’angiogenèse tumorale et médie la résistance aux traitements anticancéreux.
Le tepotinib est un inhibiteur de la protéine kinase qui cible le MET, y compris les variantes présentant des mutations conduisant au saut de l’exon 14. Le tepotinib inhibe la phosphorylation du MET dépendante et indépendante du FCH ainsi que les voies de signalisation en aval dépendante du MET. Le tepotinib a également inhibé les récepteurs de la mélatonine de type 2 et de l’imidazoline de type 1 à des concentrations atteintes en pratique clinique.
La dose clinique proposée de tepotinib est de 450 mg (500 mg sous forme de chlorhydrate de tepotinib) administrée une fois par jour chez les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) avancé présentant des mutations conduisant au saut de l’exon 14 (METex14) codant pour le récepteur de la tyrosine kinase de la transition du MET (CPNPC présentant des mutations conduisant au saut du METex14).
Le profil pharmacodynamique (PD) des tumeurs xénogreffées KP-4 suggère que l’inhibition presque complète de l’activité de la kinase MET (≥ 95 % de réduction de la phospho-MET) est nécessaire pour obtenir une régression tumorale. Par conséquent, ce niveau d’inhibition du MET a été utilisé comme objectif à atteindre chez les humains. Les simulations de modèles pharmacocinétiques humaines (PC)/PD suggèrent qu’une dose de tepotinib de 450 mg (500 mg sous forme de chlorhydrate de tepotinib) une fois par jour est suffisante pour obtenir une inhibition soutenue du phospho-MET à un niveau > 95 % dans plus de 90 % d’une population mixte ayant une tumeur solide. Selon un modèle translationnel PC/PD, une réduction de dose à 250 mg est prévue pour maintenir une inhibition biologiquement significative de l’objectif avec ≥ 95 % d’inhibition du phospho-MET chez plus de 80 % de la population.
Aucune dose clinique maximale tolérable n’a été atteinte au cours d’une administration d’augmentation de la dose jusqu’à 1 400 mg une fois par jour. L’exposition au tepotinib a augmenté en présence d’aliments, avec une augmentation de la surface sous la courbe de concentration plasmatique en fonction du temps (SSC) d’environ 1,6 fois et une double augmentation de la concentration plasmatique maximale (Cmax) observée, par rapport à l’état à jeun. On recommande de prendre le tepotinib avec de la nourriture. Dans le plasma humain, le tepotinib se lie fortement aux protéines (98 %). À la suite d’une dose intraveineuse unique de tepotinib étiqueté au carbone 14, on a montré que le volume de distribution au cours de la phase terminale était élevé, avec une moyenne géométrique (coefficient de variation géométrique) de 574 L.
Le tepotinib est principalement métabolisé par les enzymes 3A4 et 2C8 du cytochrome P450 (CYP). On a identifié un métabolite plasmatique important en circulation, le M506, et on a constaté qu’il contribue de façon mineure à l’efficacité globale du tepotinib.
Le tepotinib est principalement excrété dans les excréments (environ 85 % de la radioactivité administrée, ajustée en fonction de la récupération totale), l’urine étant une voie d’excrétion mineure. Les métabolites représentent 48 % de la radioactivité liée au tepotinib récupérée dans les selles et l’urine. À la suite d’une administration orale unique d’une dose de tepotinib étiquetée radioactive de 500 mg, le M506 ne représentait que 3 % de la radioactivité totale dans les matières fécales.
Après une dose intraveineuse unique de tepotinib, la clairance moyenne géométrique (coefficient de variation géométrique) a été estimée à 12,8 L/heure. La demi-vie efficace du tepotinib était d’environ 32 heures, selon l’analyse PC de la population. Après plusieurs administrations quotidiennes de tepotinib à une dose de 500 mg, l’accumulation médiane était 3,3 fois plus élevée pour la SSC entre 0 et 24 heures (SSC0-24h) et 2,5 fois plus élevée pour la Cmax.
La coadministration de Tepmetko avec un inhibiteur de la CYP3A ou de la glycoprotéine perméable (gp-P) peut augmenter l’exposition au tepotinib. La coadministration avec Tepmetko a également augmenté la concentration de certains substrats de la gp-P. Le tepotinib n’a pas d’effet clinique pertinent sur la PC du substrat de la CYP3A4, le midazolam. On n’a observé aucune différence cliniquement importante dans le tepotinib lorsqu’il est coadministré avec l’oméprazole. On n’a observé aucune différence cliniquement importante dans les taux de glycémie lorsque la metformine (un substrat d’extrusion multimédicamenteuse et de toxine 2 et un transporteur de cations organiques 2) a été coadministrée avec le tepotinib. On n’a observé aucune différence cliniquement importante au niveau des événements indésirables lorsque la résurvastatine (un substrat de protéine de résistance au cancer du sein, transporteur de médicaments) a été coadministrée avec le tepotinib.
Les analyses de l’exposition et de l’innocuité ont révélé que le risque d’œdème périphérique augmentait avec une exposition accrue au tepotinib. Une analyse des données intégrées regroupées de l’intervalle QT corrigé (QTc) en fonction de l’exposition et provenant de quatre études et d’une analyse des données de l’étude pivot VISION (voir la section Efficacité clinique) a conclu que le tepotinib à la dose clinique proposée de 500 mg une fois par jour n’est pas associé à une prolongation de l’intervalle QTc à une mesure cliniquement pertinente. On n’a pas évalué l’effet de l’exposition suprathérapeutique au tepotinib sur l’intervalle QTc.
Dans l’ensemble, les données pharmacologiques cliniques appuient l’usage de Tepmetko pour l’indication recommandée.
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Tepmetko approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Efficacité clinique
L’efficacité clinique de Tepmetko a été évaluée dans le cadre de l’étude pivot VISION, une étude de phase II en cours ouverte, multicentrique, à un seul groupe, non randomisée, multicohorte et à deux volets. L’étude VISION a évalué l’activité antitumorale et la tolérabilité de la monothérapie au moyen de Tepmetko (450 mg tepotinib sous forme de 500 mg de chlorhydrate de tepotinib par voie orale une fois par jour) chez des patients adultes atteints d’un CPNPC localement avancé non résécable (stade IIIb) ou métastatique (stade IV) présentant des mutations conduisant au saut du METex14. Les patients atteints d’un CPNPC avancé présentant des mutations conduisant au saut du METex14 confirmé ou ayant un statut d’amplification du MET après répartition dans la cohorte A (mutations conduisant au saut du METex14, peu importe le statut d’amplification du MET), dans la cohorte B (amplification du MET et négatif pour les mutations conduisant au saut du METex14) ou dans la cohorte C (mutations conduisant au saut du METex14, peu importe le statut d’amplification du MET). On a évalué l’efficacité clinique de Tepmetko dans la cohorte A. La cohorte C était une cohorte de confirmation visant à étendre et à confirmer les résultats existants pour la cohorte A. Les résultats provisoires ont été obtenus à l’aide d’une date limite pour la collecte de données (CD) du 1er janvier 2020 (CD 01 janvier 2020). Ces résultats ont été mis à jour le 1er juillet 2020 (CD 01 juillet 2020).
La mesure du principal paramètre d’efficacité de l’étude VISION était la réponse objective confirmée (RO), évaluée selon les critères d’évaluation de la réponse dans les tumeurs solides (RECIST), version 1.1 et fondée sur une évaluation effectuée par comité d’examen indépendant à l’aveugle (CEIA). Les patients ont été identifiés comme ayant une RO s’ils ont obtenu une réponse complète confirmée ou une réponse partielle de la première administration de Tepmetko à la première observation de maladie progressive. On a évalué le taux de réponse objective (TRO) confirmé. La durée de la réponse (DR; selon le CEIA), un paramètre d’efficacité secondaire, était le moment où les critères de réponse complète ou de réponse partielle ont été atteints pour la première fois jusqu’à la maladie progressive ou au décès attribuable à une cause quelconque dans les 84 jours suivant la dernière évaluation de la tumeur évaluable, selon la première éventualité. On considère ce paramètre comme un paramètre d’activité antitumorale cliniquement pertinent pour cette étude.
La population visée par l’analyse de l’efficacité comprenait 146 patients de la cohorte A qui avaient reçu au moins une dose de Tepmetko avant le 2 octobre 2019 et qui avaient eu au moins deux évaluations postérieures à la période de référence ou avaient interrompu le traitement à l’étude pour quelque raison que ce soit (intention de traiter [ITT]-02 octobre 2019 [CD 01 juillet 2020]). De plus, ces patients ont bénéficié d’au moins neuf mois de suivi depuis le début du traitement (qui devait donner lieu à six mois de suivi au-delà du début de la réponse chez les répondants) et ils étaient considérés comme étant adéquats pour appuyer des résultats stables RO significatifs de la DR. Fait à noter, dans la population en ITT-02 octobre 2019 (CD 01 juillet 2020), 99 patients ont reçu leur première dose avant le 2 avril 2019 et ont eu au moins 15 mois de suivi depuis le début du traitement (ITT-02 avril 2019 [CD 01 juillet 2020]).
Au point de référence, les patients de la population en ITT-02 octobre 2019 (CD 01 juillet 2020) avaient un âge médian de 73 ans et étaient répartis de manière égale en fonction du sexe. De plus, il y avait une proportion plus élevée de fumeurs que ce qu’on pouvait s’attendre d’une population atteinte d’un CPNPC dont les tumeurs sont causées par d’autres oncogènes. Quatre-vingt-dix-huit pour cent des patients avaient une maladie métastatique et 87 % avaient un adénocarcinome. Les patients n’avaient soit jamais été traités (n = 65), soit ils avaient reçu jusqu’à deux types de traitements anticancéreux systémiques antérieurs (n = 81). Parmi les patients traités antérieurement, 89 % avaient déjà reçu une chimiothérapie à base de sels de platine.
Les patients de la cohorte A ont été inscrits en fonction d’un résultat positif pour le METex14 soit par biopsie liquide (65 %), soit par biopsie tissulaire (58 %). On a détecté 33 patients (23 %) positifs au METex14 par la biopsie liquide et la biopsie tissulaire. Pour tenir compte des différences potentielles dans la détection du METex14 par différentes méthodes d’analyse, trois ensembles d’analyses primaires ont été élaborés à partir de l’ensemble d’analyses de l’ITT : biopsie liquide positive (ensemble d’analyses L+; n = 95), biopsie tumorale positive (ensemble d’analyses T+; n = 84) et tous les patients qui ont obtenu un résultat positif pour les mutations conduisant au saut du METex14, indépendamment de la méthodologie d’analyse (ensemble d’analyses combinées; n = 146). Les patients dans l’ensemble d’analyses combinées comprenaient des patients qui n’ont subi qu’une seule analyse.
L’étude visait à montrer un TRO (selon le CEIA) de l’ordre de 40 % à 50 % et à démontrer que la limite inférieure de l’intervalle de confiance bilatéral exact à 95 % (IC) correspondant pour le TRO dépassait 20 % pour l’ensemble des lignes de traitement. Compte tenu de l’absence de données probantes publiées documentant les résultats du traitement dans la population atteinte d’un CPNPC présentant des mutations conduisant au saut du METex14 au moment de la planification de l’étude, on a choisi le seuil de 20 % en tenant compte des TRO obtenus avec les traitements disponibles chez les patients atteints de CPNPC avancé (c.-à-d., chimiothérapie à base de sels de platine comme traitement de première ligne, monothérapie au moyen d’inhibiteurs du point de contrôle immunitaire comme traitement de deuxième ligne et chimiothérapie à agent unique comme traitement de troisième ligne).
Dans la population en ITT-02 octobre 2019 (CD 01 juillet 2020), le TRO était de 45,2 % (IC à 95 % : 37,0, 53,6). Tous les répondants (n = 66) ont obtenu la meilleure réponse globale de réponse partielle; aucun patient n’a obtenu la meilleure réponse globale de réponse complète. La plupart des réponses ont été obtenues dans les trois mois suivant la dose initiale et la majorité (44 des 66 répondants; 66,7 %) des réponses étaient profondes (c.-à-d., un rétrécissement des lésions ciblées de 50 % ou plus). La profondeur de la réponse était une mesure exploratoire des résultats. Même si le TRO a été cohérent entre les ensembles d’analyse primaire L+ et T+, les données cliniques étaient très limitées pour les patients qui ont obtenu des résultats positifs par biopsie liquide, mais négatifs par biopsie tissulaire tumorale (L+/T-). Dans l’ensemble, le TRO (selon le CEIA) était cohérent entre la population en ITT-02 octobre 2019 (CD 01 juillet 2020) et en ITT-02 avril 2019 (CD 01 juillet 2020) et entre le CD du 1er janvier 2020 et du CD du 1er juillet 2020. De plus, le TRO, conformément à l’évaluation des enquêteurs, appuyait l’analyse primaire du CEIA.
La DR médiane (selon le CEIA) de la population en ITT-02 octobre 2019 (CD 01 juillet 2020) était de 11,1 mois (IC à 95 % : 8,4, 18,5). La proportion de répondants ayant une DR ≥ 6, ≥ 9 et ≥ 12 mois était de 74,2 %, 43,9 % et 21,2 %, respectivement. Même si la proportion de répondants ayant une DR soutenue ≥ 6 mois et ≥ 9 mois a augmenté considérablement au cours de la mise à jour par rapport à la CD du 1er janvier 2020, on a observé une plus petite différence pour la proportion ayant une DR ≥ 12 mois.
Dans l’ensemble, on a observé que le bénéfice de Tepmetko était stable et indépendant du fait que les patients n’avaient jamais reçu de traitement ou qu’ils avaient déjà été traités. Chez les patients n’ayant jamais été traité comparativement aux patients traités antérieurement, il y avait 72,4 % et 75,7 % des répondants, respectivement, qui présentait une DR ≥ 6 mois; 34,5 % et 51,4 %, respectivement, présentant une DR ≥ 9 mois et 17,2 % et 24,3 %, respectivement, présentant une DR ≥ 12 mois. La participation de patients n’ayant jamais été traité a eu lieu au moyen d’une modification au protocole environ six mois après l’inscription du premier patient, ce qui a donné lieu à une période d’observation plus courte pour le traitement de première ligne comparativement aux lignes ultérieures. D’après la compréhension actuelle du CPNPC dirigé par oncogène, on a jugé qu’une extrapolation du stade métastatique (98 % des patients) au stade localement avancé et non résécable est raisonnable.
Les résultats d’efficacité présentés dans le contexte 1) des comparaisons intra-études dans l’étude VISION avant et après le début du traitement au moyen de Tepmetko et 2) des données probantes publiées sur les traitements disponibles pour le CPNPC utilisées pour traiter le CPNPC présentant des mutations conduisant au saut du METex14 suggèrent un avantage clinique accru avec Tepmetko, principalement en fonction des taux de réponse. Toutefois, il a été impossible de tirer des conclusions définitives. Les résultats dans le monde réel en matière d’efficacité n’ont pas non plus été concluants.
Ensemble, le TRO observé et la DR médiane sont considérés comme des données probantes prometteuses à l’appui d’avantages cliniques chez les patients atteints de CPNPC présentant des mutations conduisant au saut du METex14.
Indication
La Présentation de drogue nouvelle relative à Tepmetko a été initialement déposée par le promoteur pour l’indication suivante :
Tepmetko (tepotinib) est indiqué pour le traitement de patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) avancé présentant des mutations conduisant au saut de l’exon 14 (METex14) codant pour le récepteur de la tyrosine kinase de la transition du MET.
Pour assurer une utilisation sécuritaire et efficace du produit, Santé Canada a approuvé l’indication suivante :
Tepmetko (tepotinib) est indiqué pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) localement avancé, non résécable ou métastatique présentant des mutations conduisant au saut de l’exon 14 codant pour le récepteur de la tyrosine kinase de la transition mésenchymateuse-épithéliale (MET)
La documentation sur les mutations conduisant au saut de l’exon 14 codant pour le récepteur de la tyrosine kinase de la MET (METex14) fondée sur un essai de METex14 validé est requise avant le traitement au moyen de Tepmetko.
L’efficacité chez les patients atteints d’un CPNPC présentant des mutations conduisant au saut du METex14 était fondée sur le taux de réponse objectif et la durée de la réponse au cours d’une étude à un seul groupe.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Tepmetko approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Innocuité clinique
On a principalement évalué l’innocuité clinique de Tepmetko au moyen des données de l’ensemble d’analyse de l’innocuité (EAI) de l’étude pivot VISION en cours (voir la section Efficacité clinique).
Pour la CD du 1er juillet 2020, l’EAI comprenait une cohorte regroupée de 255 patients atteints d’un CPNPC avancé présentant des mutations conduisant au saut du METex14 de la cohorte A (n = 152) et de la cohorte C (n = 103), qui avaient tous reçu au moins une dose de monothérapie au moyen de Tepmetko à la dose recommandée de 450 mg de chlorhydrate de tepotinib (forme de base libre) une fois par jour.
Pour la CD du 1er juillet 2020, la durée médiane du traitement dans l’EAI était de 22,3 semaines (intervalle : de 0 à 188 semaines), dont 42 % et 18 % des patients exposés pendant ≥ 6 mois et > 12 mois, respectivement. On considère donc que les données d’innocuité à long terme sont limitées. L’âge médian était de 72 ans (intervalle : de 41 à 94 ans), dont 79 % des patients ≥ 65 ans et 43 % des patients ≥ 75 ans. La répartition entre les sexes était bien équilibrée (52 % de femmes). L’ethnicité la plus commune était les caucasiens (67 %), suivie des asiatiques (28 %). Le traitement à l’étude était en cours chez 40 % des patients, la progression de la maladie, les événements indésirables et le décès représentant les raisons les plus courantes de l’interruption permanente du traitement.
Les événements indésirables apparus en cours de traitement (ÉIT) sont survenus chez 96,5 % et les plus courants (≥ 20 %) dans l’ensemble d’analyse de l’innocuité de l’étude VISION (n = 255) étaient l’œdème (69,0 %), principalement l’œdème périphérique (60,0 %); la fatigue (27,5 %); la nausée (26,7 %); la diarrhée (26,3 %); l’augmentation de la créatinine (25,9 %); les douleurs musculosquelettiques (24,3 %); l’hypoalbuminémie (23,9 %) et la dyspnée (20,4 %). On a signalé des ÉIT liés au traitement, selon l’évaluation par un chercheur, chez 86,3 % des patients.
Les ÉIT de stade ≥ 3 sont survenus chez 52,9 % des patients. Les ÉIT de stade ≥ 3 qui sont survenus chez ≥ 5 % des patients comprenaient l’œdème périphérique (7,8 %), l’hypoalbuminémie (5,5 %) et l’effusion pleurale (5,1 %). On a signalé des ÉIT liées au traitement de stade ≥ 3 chez 25,1 % des patients; l’œdème périphérique (7,5 %) était le seul événement survenant chez ≥ 5 % des patients.
Les ÉIT graves sont survenus chez 45,1 % des patients. Les ÉIT graves survenus chez ≥ 2 % comprenaient l’effusion pleurale (6,7 %), la pneumonie (4,7 %), la dyspnée (3,9 %), la détérioration générale de la santé (3,5 %), l’œdème périphérique (2,4 %), l’œdème généralisé (2,0 %), l’embolie pulmonaire (2,0 %) et les douleurs musculosquelettiques (2,0 %).
Les ÉIT les plus fréquents (≥ 1 %) entraînant des interruptions permanentes de Tepmetko chez 20,4 % des patients étaient l’œdème périphérique (3,5 %), l’effusion pleurale (2,0 %), la dyspnée (1,6 %), la détérioration générale de la santé (1,6 %), la pneumonite (1,2 %) et l’œdème génital (1,2 %). Il y a eu des interruptions temporaires de traitement de Tepmetko en raison d’un ÉIT chez 43,9 % des patients; la période maximale permise d’interruption continue du traitement était de 21 jours. Un ÉIT a entraîné des réductions de dose de Tepmetko chez 29,8 % des patients.
Des ÉIT de stade 5 sont survenus chez 11,8 % des patients, et dans l’ensemble, semblaient typiques pour une population atteinte d’un CPNPC avancé. Un patient (0,4 %) a subi une réaction indésirable mortelle en raison d’une maladie pulmonaire interstitielle. Un cas d’insuffisance hépatique mortelle s’est produit chez un patient (0,4 %). Même si les défis liés à l’évaluation de la causalité dans le cas d’une insuffisance hépatique mortelle soient reconnus, une relation potentielle avec Tepmetko n’a pas pu être exclue. Parmi les autres considérations, il y a les données limitées sur l’innocuité à long terme de Tepmetko et les données communes de soutien (études POOL) provenant de cinq études à un seul groupe ouvertes dans lesquelles 448 patients atteints de diverses tumeurs solides, y compris 255 patients provenant de l’EAI, ont reçu une monothérapie de Tepmetko à la dose proposée de 450 mg une fois par jour. La durée médiane de l’exposition était de 16,9 semaines, ce qui représentait la courte durée de l’exposition des études de phase I ou des parties de l’étude. Les données des études POOL appuyaient l’hépatotoxicité observée dans l’étude VISION. En outre, le MET participe à la régénération d’organes endommagés, en particulier le foie. Un cas de dyspnée mortelle causée par une surcharge liquidienne potentielle s’est produit chez un patient (0,4 %). La causalité de la dyspnée mortelle est demeurée indéterminée, car des événements multifactoriels auraient pu y contribuer, y compris la surcharge liquidienne et la progression du cancer sous-jacent accompagné d’effusions pleurales bilatérales (cytologie inconnue).
On a déterminé que les principaux risques graves étaient l’hépatotoxicité ainsi que la maladie pulmonaire interstitielle/pneumonite. Selon les résultats des études chez les animaux et son mécanisme d’action, Tepmetko peut causer des lésions fœtales lorsqu’il est administré à une femme enceinte.
On a très souvent signalé l’œdème et l’hypoalbuminémie et ils pourraient être considérés comme des effets de classe. Tout en reconnaissant la possibilité de confusion par le CPNPC sous-jacent, et peut-être par la présence de mutations conduisant au saut du METex14, un rôle contributif de Tepmetko dans l’apparition de l’effusion pleurale ne pouvait pas être exclu.
On a calculé une augmentation médiane de la créatinine sérique de 31 % 21 jours après le début du traitement au moyen de Tepmetko chez les patients présentant ou non un ÉIT d’insuffisance rénale. L’inhibition de la sécrétion tubulaire active causée par Tepmetko est peut-être l’une des composantes de l’augmentation observée de la créatinine. Par conséquent, la créatinine seule n’est pas un biomarqueur fiable pour évaluer la fonction rénale. Tepmetko ne semblait pas avoir une toxicité directe pour les reins. Comme la pathophysiologie de la maladie prérénale est multifactorielle, il existe toujours la possibilité que Tepmetko contribue indirectement à une lésion rénale aiguë. Même si les ÉIT de type insuffisance rénale aient été plus couramment observés chez les patients atteints d’insuffisance rénale au niveau de référence, de nombreux facteurs auraient pu contribuer à ces observations et les expliquer.
Dans l’ensemble, le profil d’ÉIT était semblable entre les dates des CD du 1er janvier et du 1er juillet 2020 et le profil d’innocuité de l’EAI était habituellement conforme aux données des études POOL et il était appuyé par celles-ci.
D’après les renseignements examinés, Tepmetko a un profil d’innocuité acceptable et gérable en tenant compte de la population de patients prévue atteinte d’un CPNPC présentant des mutations conduisant au saut du METex14. Les problèmes d’innocuité relevés peuvent être gérés au moyen de l’étiquetage, d’une surveillance adéquate et de modifications de la dose.
Les mises en garde et précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit approuvée de Tepmetko pour répondre aux préoccupations d’innocuité identifiées, y compris un encadré « Mises en garde et précautions importantes » décrivant le risque d’hépatotoxicité, de maladie pulmonaire interstitielle/pneumonite et de toxicité embryo-fœtale. Le traitement au moyen de Tepmetko devrait être amorcé et supervisé par un médecin qualifié ayant de l’expérience dans l’utilisation de traitements anticancéreux.
EMD Serono, une division d’EMD Inc. Canada, a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Tepmetko. Après examen, le PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d’innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Tepmetko approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.2 Motifs non cliniques de la décision
L’ingrédient médicinal présent dans Tepmetko est le tepotinib, fourni sous forme de chlorhydrate de tepotinib. Dans un essai non clinique de la kinase biochimique, le tepotinib a inhibé l’activité du récepteur de la tyrosine kinase de la transition mésenchymateuse-épithéliale (MET). Tepotinib a montré une spécificité pour le récepteur du MET dans une série de quatre dépistages de la kinase. À des concentrations thérapeutiques significatives, on n’a observé aucune inhibition de la kinase hors cible. Cependant, on a noté une action inhibitrice à des concentrations cliniquement réalisables pour le récepteur de l’imidazoline 1 et le récepteur de la mélatonine 2, dont une inhibition de 106 % et 102 %, respectivement.
Dans les essais cellulaires fonctionnels, le tepotinib et le chlorhydrate de tepotinib ont inhibé la prolifération des cellules cancéreuses, la migration et la croissance indépendante de l’ancrage et inhibés la phosphorylation de la MET dans les tissus tumoraux chez les souris. Un métabolite important en circulation du tepotinib, le MSC2571109A, a inhibé la phosphorylation du MET dépendante du facteur de croissance hépatocytaire (FCH) avec des valeurs de concentration inhibitoire semi-maximales de deux à cinq fois plus élevées que le chlorhydrate de tepotinib. Tepotinib et le chlorhydrate de tepotinib ont démontré une puissante efficacité antitumorale dans les modèles de cancer présentant des modifications oncogènes au gène MET, y compris les mutations conduisant au saut de l’exon 14 codant pour le récepteur de la tyrosine kinase de la transition mésenchymateuse-épithéliale (METex14), ainsi que les modèles de cancer avec surexpression et expression élevée du MET et du FCH. Le chlorhydrate de tepotinib n’a eu aucun effet sur la guérison des plaies chez les souris à des doses uniques pouvant atteindre 50 mg/kg. L’analyse de l’innocuité cardiovasculaire a montré que ni le tepotinib ni le MSC2571109A n’ont démontré le potentiel d’induire une prolongation de l’intervalle QT in vitro et in vivo chez les rats et les chiens. Des doses uniques de tepotinib pouvant atteindre 200 mg/kg chez les rats n’ont pas modifié le système nerveux central et les fonctions respiratoires.
Le MSC2571109A représentait plus de 25 % de l’exposition plasmatique au tepotinib chez les humains. Les données in vitro déterminent le tepotinib et le MSC2571109A comme inhibiteurs et substrats de multiples enzymes et transporteurs. Le tepotinib a démontré une absorption rapide chez les souris, mais une absorption lente chez les rats, les chiens et les singes après administration orale. Des études in vivo sur divers modèles animaux ont montré une biodisponibilité orale modérée (de 21,4 % à 55,3 %) du tepotinib chez toutes les espèces sur lesquelles on a fait des essais. Des études in vitro ont montré que le tepotinib est un substrat de la glycoprotéine de perméabilité (gp-P). Ainsi, à faibles doses, le tepotinib est sensible à l’efflux, ce qui entraîne une faible absorption du médicament par les membranes intestinales. Cependant, à fortes doses, le tepotinib est capable de saturer son propre efflux, ce qui entraîne une augmentation de l’absorption transmembranaire du médicament. Une étude in vitro a démontré que le tepotinib a une grande capacité de perméabilité passive. Certaines études in vivo ont montré que le tepotinib étiqueté radioactif s’est accumulé dans l’intestin ou le tractus gastro-intestinal de rats après administration intraveineuse et qu’il a également été sécrété dans la bile. Ceci est révélateur de l’excrétion biliaire ou fécale du médicament. Le tepotinib a démontré une affinité de liaison plasmatique moyenne à élevée entre les espèces. Dans le plasma humain, l’affinité de liaison des protéines in vitro pour le tepotinib était de 96,6 % à 98,4 %. Le tepotinib se lie principalement à l’albumine sérique humaine et à la glycoprotéine acide alpha-1. Le tepotinib et son métabolite se lient à la mélanine. Dans une étude effectuée à l’aide d’un modèle de souris xénogreffé sur lequel des cellules tumorales humaines ont été transplantées, le tepotinib a démontré un ratio tumeur-plasma élevé de 11,6 six heures après l’administration de la dose. Seule la molécule du médicament apparenté s’accumule dans les tissus tumoraux, alors que les métabolites s’accumulent dans le plasma. Ainsi, seule la molécule apparentée devrait être responsable de l’efficacité antitumorale de ce médicament chez l’humain.
Des études in vitro ont démontré que la biotransformation séquentielle en deux étapes du tepotinib est principalement réalisée par le cytochrome P450 (CYP) 3A4 et le CYP2C8. D’autres enzymes qui ne métabolisent pas le CYP, comme la mono-oxygénase contenant des flavines, contribuent également au métabolisme de phase 1 (oxydatif) du tepotinib. Par conséquent, il semble peu probable que des effecteurs du CYP3A4 et du CYP2C8 administrés de manière concomitante puissent avoir une incidence sur la pharmacocinétique du tepotinib. La modélisation pharmacocinétique et pharmacodynamique, et la simulation chez les modèles de souris xénogreffées ont permis de prédire qu’une inhibition de plus de 95 % de la phosphorylation du MET est nécessaire pour observer une régression tumorale significative et que la concentration plasmatique efficace minimale ciblée du tepotinib chez l’homme devrait être de 146 ng/ml pour observer une réponse thérapeutique optimale.
Les études de toxicité à dose unique chez les rats et les souris n’ont révélé aucune preuve de toxicité à des doses allant jusqu’à 2 000 mg/kg de tepotinib. Les renseignements sur la toxicité aiguë chez les chiens ont été obtenus à partir d’une étude d’augmentation de la dose à court terme indiquant qu’une dose orale de 45 mg/kg/jour était cliniquement bien tolérée, alors que des doses plus élevées de 90 mg/kg/jour et de 180 mg/kg/jour ont entraîné une réduction de la consommation alimentaire et une diminution du poids corporel. Chez les rats, l’histopathologie a révélé une hypertrophie légère des cellules hépatiques et une activation minimale à légère de l’épithélium folliculaire de la thyroïde et des agrégats de macrophages dans les ganglions lymphatiques mésentériques. De plus, dans des études de quatre semaines à doses élevées, on a observé des incidences liées au traitement d’agrégats de macrophages alvéolaires (mousse cellulaire) dans les poumons chez certaines rates. Les agrégats de macrophages dans les poumons et les ganglions lymphatiques étaient réversibles et n’étaient associés à aucune réaction inflammatoire aux doses ≤ 450 mg/kg/jour. Dans toutes les études, on a observé de légères augmentations dépendantes de la dose des valeurs enzymatiques du foie (p. ex., alanine aminotransférase, aspartate aminotransférase, phosphatase alcaline et glutamate déshydrogénase). Tous les changements se sont avérés réversibles ou ont démontré des indications de réversibilité.
On a également noté l’activation de la thyroïde. Cependant, comme l’a décrit le promoteur, il s’agit d’un phénomène compensatoire secondaire connu dans les situations où le métabolisme des cellules hépatiques est amélioré en raison de la xénobiotique. La dose sans effet nocif observé chez le rat a été fixée à 90 mg/kg/jour dans les études de 4 semaines et à 45 mg/kg/jour dans l'étude de 26 semaines. Chez les chiens, les symptômes comprenaient une incidence et une gravité dépendantes de la dose de vomissements et de selles molles ou mucoïdes avec un mélange de sang et de diarrhée, et étaient accompagnés de diminutions du poids corporel et d’une réduction de la consommation alimentaire. L’augmentation des enzymes hépatiques hépatobiliaires et de la cholangite ainsi que de la péricholangite prononcées associées aux infiltrats inflammatoires dans le foie ont été les principales constatations des études sur les chiens d’une durée de quatre semaines et de 39 semaines. Tous les résultats ont montré une tendance à la normalisation ou à une inversion complète à la normale après une période de rétablissement adéquate allant jusqu’à 12 semaines. De plus, les études cardiovasculaires effectuées au cours de l’étude de toxicité à doses répétées chez les chiens n’ont montré aucun effet pertinent sur la fréquence cardiaque, la pression artérielle et les paramètres d’électrocardiogramme, y compris les intervalles QT corrigés du rythme cardiaque. On a établi les doses sans effet nocif observés chez les chiens à 10 mg/kg/jour dans les études de quatre semaines et de 39 semaines, et à 30 mg/kg/jour dans l’étude de 13 semaines.
Le tepotinib et ses métabolites n’ont démontré aucune activité génotoxique in vitro et in vivo. On n’a pas effectué d’études de cancérogénicité en fonction de l’évolution actuelle des patients atteints d’un cancer avancé et conformément aux lignes directrices de l’International Council for Harmonisation. Deux études préliminaires sur le développement embryo-fœtal chez les lapins ont révélé des effets maternotoxiques (à partir d’une dose de 50 mg/kg/jour) et une augmentation dépendante de la dose du nombre de malformations squelettiques (tératogenicité) (à partir d’une dose de 5 mg/kg/jour). Dans les études toxicologiques générales sur le tepotinib, l’histopathologie des organes reproducteurs n’a pas révélé d’effets indésirables. De plus, l’analyse du sperme (c.-à-d., morphologie et motilité) effectuée à la fin de la période de dosage dans l’étude de toxicité à dose répétée de 26 semaines chez les rats n’a révélé aucun changement lié au traitement. Dans l’ensemble, ces données n’indiquent aucun risque de modification de la fertilité. On n’a effectué aucune étude de la tolérance locale puisque le composé est élaboré sous forme de comprimé administré par voie orale. On n’a observé aucune constatation toxicologiquement pertinente au cours d’évaluations histologiques du tractus gastrique et intestinal incluses dans les études à doses répétées. Les études non cliniques n’indiquent aucun risque de phototoxicité. Les constatations pertinentes sur le plan toxicologique relevées dans le cadre du programme d’innocuité non clinique sont toutes considérées comme étant cliniquement surveillables et gérables avec les mesures d’atténuation des risques appropriées mises en place. Dans l’ensemble, les données toxicologiques de Tepmetko appuient l’indication proposée pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules avancé dont les tumeurs présentent des mutations conduisant au saut du METex14. Même si l’exposition systémique dans les études de toxicologie a été comparativement inférieure à l’exposition systémique mesurée chez l’humain, les études sur l’animal ont permis de déterminer les organes cibles potentiels de toxicité (système hépatique et hépatobiliaire). De plus, des études sur le développement embryo-fœtal chez les lapins ont démontré que le tepotinib peut entraîner des malformations squelettiques (tératogenicité).
Compte tenu de l’utilisation prévue de Tepmetko, il n’y a pas d’enjeux pharmacologiques ou toxicologiques prévus au sein de cette présentation qui empêche l’autorisation du produit. Des mises en garde et des mesures de précaution appropriées sont en place dans la monographie de produit de Tepmetko pour répondre aux préoccupations d’innocuité cernées, y compris un encadré « Mises en garde et précautions importantes » décrivant le risque d’hépatotoxicité, de maladie pulmonaire interstitielle/pneumonite et de toxicité embryo-fœtale.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Tepmetko approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.3 Motifs d'ordre qualitatif
L’information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Tepmetko montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables. D’après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 30 mois est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé à la température ambiante (entre 15 ºC et 30 ºC) et dans l’emballage original pour le protéger de la moisissure.
On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c’est-à-dire qu’elles se situent dans les limites établies par l’International Council for Harmonisation et/ou qu’elles sont qualifiées à partir d’études toxicologiques.
Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.
Tous les ingrédients non médicinaux (décrits précédemment) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés en vertu du Règlement sur les aliments et drogues pour usage dans les médicaments.
Un excipient, le lactose monohydraté, contenu dans le mélange de pelliculage prêt à l’emploi (rose Opadry II) est d’origine animale. Le lactose monohydraté est produit à partir du lait obtenu d’animaux sains (bovins) dans les mêmes conditions que celles utilisées pour la collecte du lait destiné à la consommation humaine. On a fourni une lettre d’attestation confirmant que les matières sont conformes à la Note explicative concernant la réduction du risque de transmission des agents des encéphalopathies spongiformes animales par les médicaments à usage humain et vétérinaire (EMEA/410/01 Révision 3), indiquant qu’elles sont considérées comme sans danger pour l’usage humain.
Produits pharmaceutiques connexes
| Nom du produit | DIN | Entreprise | Ingrédient(s) actif(s) & concentration |
|---|---|---|---|
| TEPMETKO | 02516322 | EMD SERONO, A DIVISION OF EMD INC., CANADA | Tépotinib (Chlorhydrate de tépotinib) 225 MG |