Sommaire des motifs de décision portant sur Livtencity
Décisions d'examen
Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).
Type de produit:
- Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Livtencity est accessible ci-dessous.
Activité récente relative à Livtencity
Les SMD relatifs aux médicaments éligibles (tels que décrits dans la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision [SMD]) autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.
Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Livtencity
Mise à jour : 2024-11-21
Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Livtencity, un produit dont l’ingrédient médicinal est maribavir. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision SMD) et à la Liste des abréviations qui se trouvent dans les Tableaux des activités postautorisation (TAPA).
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez la Ligne Directrice : Gestion des présentations et des demandes de drogues.
Identification numérique de drogue (DIN) :
DIN 02530740 – 200 mg maribavir, comprimé, administration orale
Tableau des activités postautorisation (TAPA)
Type et numéro d'activité ou de présentation | Date de présentation | Décision et date | Sommaire des activités |
---|---|---|---|
SPDN Nº 287353 | 2024-06-04 | 2024-11-01 | Présentation déposée en tant que Niveau II – Supplément (innocuité) afin de mettre à jour la MP en ajoutant de nouveaux renseignements sur l'innocuité et l’efficacité. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de la MP: Mises en gardes et précautions, Posologie et administration, Interactions médicamenteuses, Pharmacologie clinique et Microbiologie. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré. |
Avis de mise en marché d'un produit médicamenteux (DIN 02530740) | Sans objet | Date de la première vente : 2022-10-25 |
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues. |
PDN Nº 259676 | 2021-12-16 | Délivrance d'un AC 2022-09-15 |
Délivrance d’un AC relatif à une Présentation de drogue nouvelle. |
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Livtencity
SMD émis le : 2023-02-17
L'information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Livtencity.
Maribavir
Identification(s) numérique(s) de drogue(s):
- DIN 02530740 - 200 mg maribavir, comprimé, administration orale
Takeda Canada Inc.
Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 259676
Le 15 septembre 2022, Santé Canada a émis à l'intention de Takeda Canada Inc. un Avis de conformité pour le produit médicamenteux Livtencity.
L'autorisation de mise en marché s'appuie sur l'information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D’après l’évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes de Livtencity est considéré comme étant favorable pour le traitement des adultes greffés qui présentent une infection/une maladie à cytomégalovirus (CMV) réfractaire à un ou plusieurs des traitements antiviraux administrés antérieurement et qui affichaient ou non une résistance génotypique.
1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?
Livtencity, un agent antiviral, a été autorisé pour le traitement des adultes greffés qui présentent une infection/une maladie à cytomégalovirus (CMV) réfractaire à un ou plusieurs des traitements antiviraux administrés antérieurement et qui affichaient ou non une résistance génotypique.
L'utilisation de Livtencity n'a pas été autorisée chez les enfants (âge <18 ans), en raison de l'absence de données sur l'innocuité et l'efficacité du produit dans cette population de patients.
On n'a constaté aucune différence globale quant à l'efficacité ou à l'innocuité entre les patients âgés (≥ 65 ans) et les patients plus jeunes lors des essais cliniques. Dans l’étude pivot, sur les 235 participants qui ont été randomisés pour recevoir Livtencity, 23 % avaient 65 ans ou plus.
Livtencity (200 mg maribavir) se présente sous forme d'un comprimé. En plus de l'ingrédient médicinal, chaque comprimé contient cellulose microcristalline, glycolate sodique d’amidon, stéarate de magnésium, alcool polyvinylique, bleu FD&C no 1/laque d’aluminium bleu brillant FCF, dioxyde de titane, macrogol/polyéthylène glycol, talc.
L'utilisation de Livtencity est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité au produit, à un ingrédient de la formulation, y compris à un ingrédient non médicinal, ou à un composant du contenant. L’administration concomitante de Livtencity et de ganciclovir ou de valganciclovir est aussi contre-indiquée. Livtencity peut antagoniser l’effet antiviral du ganciclovir et du valganciclovir en inhibant la protéine sérine/thréonine kinase (codée par le gène UL97) du CMV humain, dont dépendent l’activation et la phosphorylation du ganciclovir et du valganciclovir.
Le produit médicamenteux a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à son administration. La monographie de produit de Livtencity est accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
2 Pourquoi Livtencity a-t-il été autorisé?
Santé Canada estime que Livtencity a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour le traitement des adultes greffés qui présentent une infection/une maladie à cytomégalovirus (CMV) réfractaire à un ou plusieurs des traitements antiviraux administrés antérieurement et qui affichaient ou non une résistance génotypique.
Le cytomégalovirus humain (CMVH) fait partie de la sous-famille des virus betaherpesvirinea enveloppés d’acide désoxyribonucléique (ADN) double brin. Comme les autres virus de l’herpès, le CMV établit la latence après l’infection primaire et persiste pendant la vie de l’individu. L’infection par le cytomégalovirus est courante et les personnes infectées en santé sont généralement asymptomatiques. On estime que de 40 à 100 % de la population mondiale a été infectée par le CMV, avec une prévalence plus élevée dans les pays en développement. Les infections graves par le CMV se développent généralement chez des nourrissons infectés avant la naissance ainsi que chez des personnes ayant un système immunitaire affaibli, y compris des personnes atteintes du syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA), les patients recevant une chimiothérapie ou les receveurs de greffes d’organes qui sont en thérapie immunosuppressive.
L’infection au cytomégalovirus est une cause importante de complications après la transplantation chez les receveurs de greffes de cellules souches hématopoïétiques (GCSH) ou de greffes d’organes solides (SOT) et est souvent associée à une morbidité et à une mortalité accrues. L’infection peut résulter de la transmission du CMV du tissu donneur, de la réactivation de l’infection latente dans le receveur de la greffe ou d’une infection primaire dans un receveur de greffe naïf. Une charge virale élevée de CMV est associée à une maladie d’organe cible, y compris la gastro-entérite, la pneumonie, l’hépatite, la rétinite et l’encéphalite. Les personnes ayant subi une greffe et qui sont infectées par le CMV sont également plus exposées au risque de la maladie du greffon contre l’hôte et à d’autres infections opportunistes.
La gestion de l’infection ou de la maladie causées par le CMV après la transplantation implique l'utilisation hors indication d'agents anti-CMV (c.-à-d. ganciclovir, valganciclovir, foscarnet, cidofovir et letermovir). L’utilisation de ces antiviraux est limitée par leur toxicité. Le développement de la résistance est également un problème avec les agents anti-CMV actuellement disponibles. Ganciclovir, valganciclovir, foscarnet et cidofovir ciblent tous la polymérase d’ADN viral UL54, ce qui les rend vulnérables au développement d’une résistance croisée.
Livtencity (maribavir) est un médicament antiviral de type benzimidazole riboside, biodisponible oralement, et doté d’un nouveau mécanisme d’action contre le CMVH. Le maribavir inhibe la protéine kinase virale CMV UL97 en empêchant la liaison de l’adénosine triphosphate (ATP) au site de liaison ATP de la kinase. En abolissant l’activité phosphotransférase de l’UL97, le maribavir inhibe des processus essentiels comme la réplication de l’ADN et l’élimination nucléaire des virions.
Livtencity s'est révélé efficace chez les receveurs de GCSH et d'organes solides qui ont des infections avec le CMV réfractaires au traitement avec des agents anti-CMV disponibles. L’autorisation de mise sur le marché était principalement fondée sur les résultats de l’étude pivot 303, une étude de supériorité de phase III multicentrique, randomisée, ouverte, à contrôle actif et contrôlée, conçue pour évaluer l’efficacité et l’innocuité du traitement avec Livtencity comparé à un traitement assigné par un chercheur. L'étude a porté sur 352 receveurs de GCSH et d'organes solides ayant des infections avec le CMV réfractaires au traitement par ganciclovir, valganciclovir, foscarnet ou cidofovir, y compris les infections avec le CMV avec ou sans résistance confirmée à un ou plusieurs agents anti-CMV. Les patients ont été stratifiés selon le type de greffe (GCSH ou organes solides) et la charge virale du dépistage, et ont été randomisés dans un ratio d’allocation de 2:1 pour recevoir soit 400 mg de Livtencity deux fois par jour (nombre total [n] = 235), soit un traitement assigné par le chercheur (ganciclovir, valganciclovir, foscarnet ou cidofovir; n = 117) pour une période de traitement de 8 semaines et une phase de suivi de 12 semaines. Le paramètre principal d’efficacité a été confirmé par la clairance de la virémie du CMV (concentration d’ADN de CMV plasmatique inférieure à la limite inférieure de quantification [<LLOQ]; c.-à-d. <137 UI/mL) à la 8e semaine. Le paramètre secondaire clé était l’obtention de l’élimination confirmée de la CMV (niveaux d’ADN de CMV non détectables) et un contrôle des symptômes d’infection avec le CMV (chez ceux qui étaient symptomatiques de la maladie du CMV) à la fin de la 8e semaine, avec maintien de cet effet de traitement jusqu’à la 16e semaine.
L’étude pivot a atteint son paramètre principal, en démontrant que Livtencity était supérieur à IAT en ce qui a trait à la clairance du CMV (56 % par rapport à [vs.] 24 %, respectivement, p <0,001). Le paramètre secondaire clé a montré une supériorité statistique de Livtencity par rapport à un traitement assigné par un chercheur, puisque 19 % des patients comparativement à 10 % des patients ont obtenu respectivement l’élimination de la virémie du CMV et le contrôle des symptômes d’infection par le CMV dans les groupes de Livtencity et de traitement assigné par le chercheur, respectivement (p = 0,013). Les taux de réponse globaux plus faibles observés pour le paramètre secondaire sont à prévoir, étant donné la nature latente du virus de CMV. L’effet du traitement a été constant dans tous les sous-groupes clés (c.-à-d. le type de greffe, la charge virale de l'ADN de CMV de référence, la résistance génotypique à d'autres agents anti-CMV, le syndrome/la maladie du CMV de référence et l'âge), ce qui a mis en évidence les résultats généralisables de l’étude. La seule exception était pour le sous-groupe de greffes rénales qui comprenait un très petit nombre de patients, par conséquent, ces résultats devraient être interprétés avec prudence.
Environ 50 % des patients du groupe Livtencity (65/131) et 39 % des patients du groupe de traitement assigné par le chercheur (11/28) qui ont atteint un niveau d’ADN de CMV <LLOQ ont connu une récidive virologique au cours de la période de suivi. La plupart des récurrences dans le groupe Livtencity (89 %; 58/65) et toutes les récurrences du groupe de traitement assigné par le chercheur (100 %; 11/11) se sont produites dans les 4 semaines suivant l’abandon du médicament à l’étude. Le temps médian de récurrence après un niveau d’ADN de CMV <LLOQ était de 15 jours pour le groupe Livtencity (plage : de 7 à 71 jours) et le groupe de traitement assigné par le chercheur (plage : de 7 à 29 jours). L’évolution clinique pour les patients qui développent une récidive virale après un traitement avec Livtencity demeure incertaine.
L’analyse de l’innocuité de l’étude pivot a permis de recueillir des événements indésirables survenus pendant la phase de traitement et la phase de suivi jusqu’à la 20e semaine. Les réactions indésirables les plus souvent signalées chez au moins 1 % des patients du groupe Livtencity étaient des troubles du goût (44,8 %), des nausées (8,5 %), des vomissements (7,7 %), une augmentation de niveau de concentration de médicament immunosuppresseur (6,4 %), de la diarrhée (3,8 %), des douleurs abdominales (2,1 %), une neutropénie (1,7 %), des lésions rénales aiguës (1,7 %), de l’anémie (1,3 %) et une diminution de l’appétit (1,3 %). Les réactions indésirables graves les plus souvent signalées étaient des lésions rénales aiguës (1,3 %), des nausées, de la fatigue, une augmentation du niveau de concentration de médicaments immunosuppresseurs, une pyrexie, un échec du traitement, une insuffisance hépatique, une gastro-entérite, une augmentation des enzymes hépatiques, et des vomissements, chacun se situant à <1 %.
Des réactions indésirables graves se sont produites moins fréquemment dans le groupe Livtencity que dans le groupe de traitement assigné par le chercheur (5,1 % et 14,7 %, respectivement). Aucun patient du groupe Livtencity n’a connu de neutropénie grave ni de neutropénie fébrile liée au médicament. En revanche, chez des patients traités avec ganciclovir/valganciclovir, 7,1 % des patients présentaient une neutropénie fébrile grave liée au médicament. De plus, 1 % des patients du groupe Livtencity et 11 % du groupe foscarnet ont connu de graves troubles rénaux connexes (lésions rénales aiguës et insuffisance rénale). Les réactions indésirables ont entraîné l’interruption de traitement chez 1,7 % des patients du groupe de traitement assigné par le chercheur, comparativement à 1,3 % des patients du groupe Livtencity.
Takeda Canada Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Livtencity. Le PGR est conçu de manière à décrire les problèmes d’innocuité connus et potentiels, à présenter le plan de surveillance prévu et, au besoin, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques associés au produit. Après examen, le PGR a été jugé acceptable.
Les étiquettes interne et externe, la notice d’accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Livtencity qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception.
Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables. Après examen, le nom proposé de Livtencity a été accepté.
Dans l’ensemble, les avantages thérapeutiques du traitement avec Livtencity constatés dans l’étude pivot sont positifs et l’emportent sur les risques potentiels. Les données non cliniques et les études cliniques ont démontré que Livtencity présente un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable et un profil d’innocuité acceptable. Les problèmes d’innocuité relevés peuvent être gérés à l’aide de l’étiquetage et une surveillance adéquate. La monographie de produit de Livtencity comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d’innocuité identifiées.
Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’Avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de decision d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Livtencity?
La Présentation de drogue nouvelle de Livtencity a fait l’objet d’un processus d’examen accéléré en vertu de la Politique sur l’évaluation prioritaire des présentations de drogues. Le promoteur a présenté des preuves substantielles de l’efficacité clinique pour démontrer que Livtencity offre un traitement ou une prévention efficace d’une maladie ou d’une affection grave et potentiellement mortelle pour laquelle aucun médicament n’est actuellement mis sur le marché au Canada.
L’examen des éléments qualité, non clinique, d’efficacité et d’innocuité clinique, et de pharmacologie clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) pour Livtencity était fondé sur une évaluation critique du dossier de données présenté à Santé Canada. Les examens effectués par la Food and Drug Administration des États-Unis ont été utilisés comme références ajoutées, conformément à la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada. La décision réglementaire canadienne sur la PDN de Livtencity a été prise de manière indépendante sur la base de l’examen canadien.
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice : gestion des présentations et des demandes de drogues.
Étapes importantes de la présentation: Livtencity
Étape importante de la présentation | Date |
---|---|
Réunion préalable à la présentation | 2021-07-08 |
Demande de traitement prioritaire déposée | 2021-10-29 |
Demande de traitement prioritaire approuvée | 2021-11-25 |
Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle | 2021-12-16 |
Examen préliminaire | |
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire | 2022-01-11 |
Réponse d'Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire déposée | 2022-02-25 |
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire émise | 2022-03-22 |
Examen | |
Évaluation biostatistique terminée | 2022-06-29 |
Évaluation du plan de gestion des risques terminée | 2022-08-19 |
Évaluation biopharmaceutique terminée | 2022-09-07 |
Évaluation de la qualité terminée | 2022-09-09 |
Évaluation non clinique terminée | 2022-09-09 |
Évaluation clinique/médicale terminée | 2022-09-14 |
Examen de l'étiquetage terminé | 2022-09-14 |
Délivrance de l'Avis de conformité par la directrice générale, Direction des produits pharmaceutiques | 2022-09-15 |
4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?
Les exigences en matière d’activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.
6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?
Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :
- Consulter MedEffet Canada pour connaître les derniers avis, mises en garde et retraits concernant les produits commercialisés.
- Voir la Base de données des Avis de conformité (AC) pour accéder à la liste des dates d’autorisation de tous les médicaments ayant reçu un AC depuis 1994.
- Consulter la Base de données sur les produits pharmaceutiques (BDPP) pour obtenir la dernière monographie de produit. La BDPP contient des renseignements précis sur les médicaments dont l’utilisation a été approuvée au Canada.
- Voir l’Avis de conformité avec conditions (AC-C) et les documents connexes pour les produits ayant reçu un AC en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C), le cas échéant. En cliquant sur les liens correspondant au nom du produit (selon le cas), vous pouvez accéder à la fiche de renseignements, partie III - Renseignements pour les patients sur les médicaments, à l’avis d’admissibilité, et/ou à la « Lettre aux professionnels de santé ».
- Consulter le Registre des brevets pour obtenir la liste des brevets déposés relativement à des ingrédients médicinaux, le cas échéant.
Consulter le Registre des drogues innovantes pour obtenir la liste des drogues admissibles à la protection des données en vertu de l’article C.08.004.1 du Règlement sur les aliments et drogues, le cas échéant.
7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision
Tel que décrit ci-dessus, l’examen de l’élément clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Livtencity a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.
Pharmacologie clinique
Livtencity (maribavir) est un médicament antiviral de type riboside benzimidazole, biodisponible oralement et doté d’un nouveau mécanisme d’action contre le cytomégalovirus humain (CMVH). Le maribavir inhibe la protéine kinase virale CMV UL97 en empêchant la liaison de l’adénosine triphosphate (ATP) au site de liaison ATP de la kinase. En abolissant l’activité phosphotransférase de l’UL97, le maribavir inhibe des processus essentiels comme la réplication de l’acide désoxyribonucléique (ADN) et l’élimination nucléaire des virions.
La composante pharmacologique clinique de cette présentation comprenait des données provenant d’études pharmacodynamiques et pharmacocinétiques humaines, ainsi que des études in vitro.
Après administration orale, le maribavir a été rapidement absorbé avec un temps médian pour atteindre la concentration maximale (Tmax) situé entre 1 et 3 heures. Le maribavir a présenté une pharmacocinétique linéaire avec une augmentation d’exposition à peu près proportionnelle à la dose. Le maribavir était fortement lié aux protéines plasmatiques (environ 98 %). D’après l’analyse pharmacocinétique de la population, il n’y a aucune preuve que l’âge, le sexe, la race, l’origine ethnique, le poids, le type de greffe, l’insuffisance hépatique, l’insuffisance rénale ou les inhibiteurs modérés et faibles du cytochrome P450 (CYP)3A4 ont affecté la pharmacocinétique à l’état stationnaire du maribavir d’une mesure cliniquement pertinente.
La demi-vie terminale moyenne à l’état d'équilibre du maribavir était de 4,32 heures chez les patients ayant reçu une greffe, avec une clairance orale moyenne de 2,85 L/h. L’état d'équilibre a été atteint en 2 jours et le rapport d’accumulation était de 1,37 pour la concentration maximale (Cmax) et de 1,47 pour la zone sous la courbe de concentration par rapport à la courbe en fonction du temps (SSC). Le métabolisme hépatique via le CYP3A4 est la principale voie métabolique du maribavir, avec une contribution mineure du CYP1A2.
Au cours des 24 premières heures après l’administration orale, le maribavir et le VP 4469 (principal métabolite du maribavir) représentaient toute la radioactivité observée dans le plasma (88 % pour le maribavir et 12 % pour le VP 4469). Le maribavir et 5 métabolites ont été récupérés dans l’urine. Le maribavir ne représentait que 1,8 % et 5,7 % de la dose dans l’urine et les excréments, ce qui suggère que l’excrétion rénale était minime. Le VP 44469 représentait respectivement 34,0 % et 7,2 % de la dose dans l’urine et les excréments.
Une seule dose de 1 200 mg de maribavir n’a pas prolongé l’intervalle QT corrigé (QTc) d’une mesure cliniquement pertinente. Une insuffisance rénale légère, modérée et grave a entraîné des augmentations de l’exposition de moins de 9 %. Une déficience hépatique modérée a été associée à une augmentation de 26 % et de 35 % de la surface sous la courbe et de la Cmax du maribavir, respectivement. Aucun ajustement de dose n’est requis pour des patients atteints d’une déficience hépatique légère ou modérée. Les paramètres pharmacocinétiques du maribavir n’ont pas été étudiés chez des patients atteints d’une déficience hépatique grave.
Comme le maribavir est principalement métabolisé par le CYP3A, l’administration concomitante de médicaments qui sont des inducteurs du CYP3A n’est pas recommandée en raison de la diminution potentielle de l’efficacité du maribavir. Le maribavir est un inhibiteur de la protéine p-glycoprotéine (P-gp) et de la protéine de résistance au cancer du sein (BCRP) et on s’attend à ce que la coadministration augmente l’exposition des médicaments qui sont des substrats sensibles du CYP3A4, de la P-gp et de la BCRP. Le maribavir peut augmenter l’exposition des immunosuppresseurs qui sont des substrats du CYP3A et de la P-gp, y compris le tacrolimus, la cyclosporine, l’everolimus et le sirolimus. Selon un modèle pharmacocinétique basé sur la physiologie, le maribavir devrait également accroître l’exposition aux statines qui dépendent de la BCRP pour leur élimination. Les risques associés au potentiel du maribavir pour des interactions médicaments-médicaments ont été atténués par l’étiquetage dans la monographie de produit de Livtencity.
Les résultats des études pivots comparatives de biodisponibilité ont montré qu’après l’administration d’une dose unique de 400 mg d’une formulation développementale de maribavir, un repas à teneur modérée en graisses a diminué la Cmax et la courbe de concentration en fonction du temps de zéro à l’infini (SSCt) d’environ 28 % et 14 %, respectivement.
De plus, le taux (Cmax) et l’étendue (SSCt) de l’absorption du maribavir étaient comparables entre une dose de 100 mg d’une préparation développementale de maribavir administrée concassée ou entière dans des conditions de jeûne.
Le taux (Cmax) et l’étendue (SSCt) de l’absorption du maribavir étaient comparables entre une dose de 100 mg d’une préparation développementale de maribavir administrée après un antiacide comparé à sans antiacide dans des conditions de jeûne.
Les données de pharmacologique clinique appuient l’usage de Livtencity pour l’indication recommandée. Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Livtencity approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Efficacité clinique
L’efficacité clinique de Livtencity pour l’indication autorisée a été évaluée principalement à partir des données de l’étude pivot de phase III 303.
L’étude 303 était une étude de supériorité de phase III, multicentrique, randomisée, ouverte, à contrôle actif, conçue pour évaluer l’efficacité et l’innocuité du traitement de Livtencity par rapport au traitement assigné par le chercheur. L'étude a porté sur 352 receveurs de greffes de cellules souches hématopoïétiques (GCSH) ou de greffes d'organes solides, ayant des infections par le CMV réfractaires au traitement par ganciclovir, valganciclovir, foscarnet ou cidofovir, y compris des infections par le CMV avec ou sans résistance confirmée à un ou plusieurs agents anti-CMV. L’âge médian des patients traités avec Livtencity était de 57 ans (plage : de 19 à 79 ans) par rapport à 54 ans (plage : de 19 à 77 ans) pour le groupe de traitement assigné par le chercheur. Dans l’ensemble, 60,5 % des patients de la population étudiée étaient des hommes et 39,5 % des femmes. La majorité (75,6 %) des patients étaient blancs, 13,4 % étaient noirs, 4,5 % étaient asiatiques et 6,5 % étaient d’autres races ou leurs données n’étaient pas disponibles. La résistance génotypique de certains patients au traitement standard a été confirmée lors de la randomisation, tandis que tous les sujets présentaient une infection à CMV réfractaire au dernier traitement anti-CMV standard administré (ganciclovir, valganciclovir, foscarnet ou cidofovir). Les principaux critères d’exclusion comprenaient la grossesse ou l’allaitement, une infection concomitante par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et une insuffisance hépatique grave (définie comme des enzymes hépatiques plus de cinq fois la limite supérieure de la normale).
Les patients ont été stratifiés par type de transplantation (GCSH ou greffe d’organe solide) et par dépistage de charge virale, puis ont été randomisés dans un ratio d’allocation de 2:1 pour recevoir 400 mg de Livtencity deux fois par jour (nombre total [n] = 117) ou de traitement assigné par le chercheur (ganciclovir, valganciclovir, foscarnet ou cidofovir); n = 235) pour une période de traitement de 8 semaines et une phase de suivi de 12 semaines. Le paramètre principal d’efficacité a été confirmé par la clairance du CMV (concentration d’ADN de CMV plasmatique inférieure à la limite inférieure de quantification [<LLOQ]; c.-à-d. <137 UI/mL) à la 8e semaine. Le paramètre secondaire clé était la clairance des virus de CMV (niveaux d’ADN de CMV non détectables) et le contrôle des symptômes d’infection par le CMV (chez ceux qui étaient symptomatiques de la maladie de CMV) à la fin de la 8e semaine d’étude, avec maintien de cet effet de traitement jusqu’à la 16e semaine d’étude. Tous les patients randomisés ont été inclus dans l’analyse d’efficacité, même s’ils n’ont pas terminé la totalité des 8 semaines de traitement, ou s’ils ont changé de traitement pendant la phase de traitement de 8 semaines (traitement assigné par le chercheur seulement).
L’étude pivot a atteint son paramètre principal en démontrant que Livtencity était supérieure au traitement assigné par le chercheur en ce qui a trait à la clairance du CMV à la semaine 8 (56 % contre [vs.] 24 %, respectivement, p <0,001). Les patients ont pu rester sur le traitement Livtencity 50 % plus longtemps que sur le traitement assigné par le chercheur, avec moins d’interruptions dues à des intolérances, des événements indésirables (32 % traitement assigné par le chercheur par rapport à [vs.] 13 % Livtencity), ou des réactions indésirables (1,7 % traitement assigné par le chercheur par rapport à 1,3 % Livtencity).
La principale raison de l’échec du traitement dans le groupe Livtencity était une défaillance virologique. Pour le groupe de traitement assigné par le chercheur, la principale raison de l’échec du traitement était l'abandon du médicament/de l'étude, principalement en raison d'effets indésirables. La proportion globale de défaillances virologiques était similaire entre les deux groupes de traitement, mais une proportion plus élevée de patients dans le groupe de traitement assigné par le chercheur n’a pas réussi à atteindre des niveaux d’ADN de CMV indétectables (30 % traitement assigné par le chercheur par rapport à 20 % Livtencity), alors que plus de patients dans le groupe Livtencity ont atteint des niveaux de CMV indétectables, mais ont ensuite connu une percée de l’ADN de CMV (6 % traitement assigné par le chercheur par rapport à 14 % Livtencity). Seulement 31,6 % des patients du groupe de traitement assigné par le chercheur ont suivi 8 semaines de traitement, comparativement à 77,9 % du groupe Livtencity, ce qui témoigne d’une plus grande tolérance à l’égard de Livtencity.
Dans une analyse de sensibilité des patients des deux groupes qui ont terminé 8 semaines de traitement et ont exclu tous les patients des deux groupes de traitement qui ont arrêté prématurément le traitement assigné par l'étude, le pourcentage de répondants qui ont atteint le paramètre principal d’efficacité dans le groupe de traitement assigné par le chercheur a augmenté de façon importante (de 24 % à 60 %). Par conséquent, le paramètre principal d’efficacité de Livtencity n’était plus statistiquement significatif. Livtencity est plus efficace que le traitement assigné par le chercheur pour le paramètre principal, cependant, une tolérance accrue peut être à l’origine d’une partie de cette constatation d’efficacité. Compte tenu des toxicités connues de la norme actuelle de traitements, une tolérance accrue est considérée comme un avantage important dans les soins cliniques.
Une des limites de conception de l’étude pivot 303 était qu’il s’agissait d’une étude ouverte. Ce choix a été fait pour deux raisons principales. Premièrement, certains médicaments du traitement assigné par le chercheur nécessitent une administration intraveineuse et des médicaments simulés ou fictifs présenteraient des difficultés étant donné les différentes voies d’administration. Deuxièmement, dans le groupe de traitement assigné par le chercheur, il fallait une certaine souplesse pour que les cliniciens traitants puissent ajuster les médicaments en fonction de l’état clinique du patient, de façon à se conformer aux lignes directrices actuelles en matière de traitement, tout en respectant les limites de la conception de l’étude. Ainsi, les cliniciens devaient savoir ce que le patient prenait pour que les ajustements nécessaires puissent être effectués de manière sécuritaire et éthique. Cela peut avoir donné lieu à un biais de sélection possible en permettant aux patients et aux chercheurs de l’étude de changer sélectivement de groupe (c.-à-d. d’entrer dans le groupe de secours Livtencity) ou de sortir de l’étude en sachant quels traitements les patients prenaient. Si un patient avait subi un événement indésirable dans le groupe de traitement assigné par le chercheur, le traitement aurait pu être interrompu ou le patient aurait pu être passé à un autre agent, ce qui serait considéré comme une défaillance du traitement dans l’analyse du paramètre principal d’efficacité. La raison la plus courante de l’échec du traitement dans le groupe de traitement assigné par le chercheur était l’interruption ou le changement de traitement en raison d’un événement indésirable; ainsi, il est possible que les résultats de l’efficacité soient biaisés envers Livtencity. Le promoteur a étudié cet effet en effectuant des analyses de sensibilité qui ont exclu des patients qui ont cessé de suivre le traitement après plusieurs périodes d’augmentation (72 heures, 7, 14, 21 et 28 jours). On a tout de même observé des résultats statistiquement significatifs pour le paramètre principal favorisant Livtencity.
Étant donné que les patients du groupe de traitement assigné par le chercheur pouvaient recevoir différents médicaments ou combinaisons de médicaments, ce groupe thérapeutique était hétérogène. Lorsque des analyses de sous-groupe ont été effectuées en fonction du type de traitement assigné par le chercheur, Livtencity a conservé sa supériorité d'efficacité, à l'exception du sous-groupe où plus d’un traitement a été assigné par le chercheur, qui comprenait des patients traités avec plus d'un agent viral anti-CMV standard. Étant donné que le traitement avec plus d’un agent est la norme de soins actuellement décrite dans les lignes directrices de la société de transplantation lorsqu’une clairance de la virémie de CMV n’est pas obtenue, Livtencity ne présente pas d’avantage sur le plan de l’efficacité par rapport à la norme de soins actuelle en ce qui concerne une clairance de la virémie de CMV. Il y avait moins de patients dans le groupe où plus d’un traitement a été assigné par le chercheur par rapport aux autres analyses du sous-groupe et, par conséquent, il faut être prudent avec l’interprétation.
Le paramètre secondaire clé a montré une supériorité statistique de Livtencity par rapport au traitement assigné par le chercheur, puisque 19 % des patients comparativement à 10 % des patients ont obtenu respectivement une clairance de la virémie de CMV et le contrôle des symptômes d’infection par le CMV dans les groupes Livtencity et de traitement assigné par le chercheur (p = 0,013). Toutefois, le paramètre secondaire d’efficacité clé exigeait que les patients qui avaient eu un résultat à la 8e semaine soient inclus. Par conséquent, tout biais de sélection (tel que discuté ci-dessus) qui pourrait réduire le taux de réponse pour le paramètre principal d’efficacité affecterait également le paramètre d’efficacité secondaire clé. Les taux de réponse globaux plus faibles observés pour le paramètre d’efficacité secondaire sont à prévoir, étant donné la nature latente du virus CMV.
L’évoultion clinique suivant la récidive virale chez des patients traités avec Livtencity reste incertaine. Lorsque des analyses de sous-groupes ont été effectuées (p. ex., type de greffe, charge virale de l'ADN de CMV de référence, résistance génotypique à d'autres agents anti-CMV, syndrome ou maladie de CMV de référence et âge), Livtencity a conservé sa supériorité d’efficacité, mais avec des intervalles de confiance plus larges. Cela était probablement dû aux tailles d’échantillons plus petites, à l’exception du sous-groupe de greffes rénales (qui comprenait un très petit nombre de patients, donc aucune interprétation claire ne peut être faite).
Dans l’ensemble, 400 mg de Livtencity, deux fois par jour est plus efficace que le traitement assigné par le chercheur dans le traitement des patients ayant reçu une greffe présentant infection par le CMV réfractaire ou résistante. L’efficacité peut être en grande partie attribuable à une plus grande tolérabilité, mais étant donné les toxicités connues des agents actuels, un agent plus tolérable qui demeure efficace offrirait plus d’options aux patients.
Résistance
La résistance génotypique confirmée à la base aux divers agents de traitement assignés par le chercheur était à peu près égale entre les groupes de traitement assigné par le chercheur et Livtencity. Il fallait s’y attendre, car les critères d’inclusion de la population à l’étude exigeaient un statut réfractaire (avec ou sans résistance) aux médicaments standards du traitement assigné par le chercheur. La plus forte proportion de résistance dans les deux groupes étudiés était à l’égard de ganciclovir/valganciclovir, ce à quoi on s’attend, car il s’agit de traitements de première ligne acceptés pour le CMV dans les populations ayant eu des greffes. Plus de la moitié des patients de chaque groupe ont démontré une résistance aux substitutions d’acides aminés pour des agents de référence de traitement assigné par le chercheur (67 % traitement assigné par le chercheur et 56 % Livtencity). Contrairement au traitement assigné par le chercheur, très peu des patients de chaque groupe ont présenté une résistance aux substitutions d’acides aminés pour Livtencity au niveau de référence (3,0 % traitement assigné par le chercheur et 0,5 % Livtencity).
Chez les patients ayant une résistance de base au traitement standard, une proportion plus élevée de patients traités avec Livtencity a atteint le paramètre principal d’efficacité par rapport à ceux traités avec un traitement assigné par le chercheur (62,8 % Livtencity par rapport à 20,3 % traitement assigné par le chercheur). L’efficacité accrue atteignant le paramètre principal d’efficacité était plus faible pour Livtencity chez des patients sans résistance de référence (43,8 % Livtencity par rapport à 32,4 % traitement assigné par le chercheur), ce qui indique que Livtencity a un effet plus important lorsque la résistance est présente, mais indique un effet plus marqué lorsque les patients sont réfractaires au point de référence. Pour l’analyse des mutations, l’emplacement des gènes a indiqué que les mutations à plusieurs emplacements de gènes indiquaient une performance diminuée à l’égard du paramètre principal d’efficacité chez les patients du traitement assigné par le chercheur, mais une meilleure performance chez les patients sous Livtencity (7,7 % par rapport à 69,2 %). Cela indique que chez des patients qui présentent ont des mutations de résistance à plusieurs endroits, Livtencity s’avère plus efficace pour obtenir la clairance d’ADN du CMV à la fin de la période de traitement de 8 semaines.
Un nombre plus élevé de patients du groupe Livtencity ont développé une résistance aux substitutions d’acides aminés aux emplacements typiques des gènes de l’agent de traitement comparativement aux patients assignés par le chercheur pendant l’étude (12,9 % Livtencity par rapport à 4,9 % traitement assigné par le chercheur). Les taux de développement de la résistance avec le traitement Livtencity étaient plus élevés et représentaient un risque pour le traitement futur du patient si son niveau de CMV s’élevait à nouveau.
Un très faible nombre de patients (4 au total dans les deux groupes de traitement) ont montré une résistance de base à Livtencity. Aucun de ces patients n’a été en mesure d’atteindre le paramètre principal d’efficacité. Comme les nombres sont faibles, il est difficile de tirer des conclusions quant à l’efficacité.
Aucune résistance à Livtencity ne s’est développée chez les patients traités par le traitement assigné par le chercheur, alors que 21 % des patients traités par Livtencity ont développé une résistance au maribavir pendant la période de traitement et 8 % pendant la période d’observation subséquente. Cela indique que Livtencity a un seuil relativement faible à la résistance dans cette population de patients réfractaires pendant la période de traitement de 8 semaines et la période d’observation de 12 semaines utilisées dans la présente étude. Dans la population de patients traités par Livtencity qui ont développé une résistance pendant la phase de traitement de l’étude pivot 303, un seul patient a atteint le paramètre principal d’efficacité. Pour ceux qui n’ont pas atteint le paramètre principal d’efficacité (41/42 patients), 57 % ont obtenu une réponse virologique à un moment donné pendant le traitement. Cela indique que si la résistance de Livtencity se développe au cours du traitement, l’efficacité est considérable, y compris celle à la fin de la période de traitement de 8 semaines.
Lorsque l’on a analysé l’emplacement génétique des résistances aux substitutions d’acides aminés de maribavir apparues en cours de traitement, 57 % d’entre elles ont également montré une résistance croisée au ganciclovir/valganciclovir. Cela est inquiétant, car une proportion élevée de ces patients avec des résistances aux substitutions d’acides aminés de maribavir apparues en cours de traitement est également résistante aux autres agents standard, ce qui les laisse avec des options de traitement limitées. Pour des patients chez lesquels la résistance se développe, il est nécessaire qu’ils aient une discussion avec leur clinicien traitant concernant les options de traitement restantes.
Indication
La Présentation de drogue nouvelle relative à Livtencity a été initialement déposée par le promoteur pour l’indication suivante :
Livtencity (maribavir) est indiqué pour le traitement des adultes atteints d’une infection ou d’une maladie post-greffe de cytomégalovirus (CMV) qui est réfractaire et/ou résistante à une ou plusieurs thérapies antivirales antérieures.
Pour favoriser une utilisation sécuritaire et efficace du produit, Santé Canada a approuvé l’indication suivante :
Livtencity (maribavir) est indiqué pour le traitement des adultes greffés qui présentent une infection/une maladie à cytomégalovirus (CMV) réfractaire à un ou plusieurs des traitements antiviraux administrés antérieurement et qui affichaient ou non une résistance génotypique.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Livtencity produit par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Innocuité clinique
L’innocuité clinique de Livtencity a été évaluée à partir des données de l’étude pivot de Phase III, multicentrique, randomisée, ouverte, à contrôle actif (étude 303) décrite dans la section Efficacité clinique. Des données complémentaires ont été fournies dans le cadre de deux études de phase II (Étude 202 et Étude 203). Les deux études étaient randomisées, dosées, et menées en parallèle afin d’évaluer Livtencity dans le traitement d’une infection par le CMV suivant la greffe.
L’analyse de l’innocuité de l’étude pivotale comprenait 234 patients qui ont reçu au moins une dose de 400 mg de Livtencity deux fois par jour et 116 patients qui ont reçu un traitement assigné par le chercheur qui consistait en une monothérapie ou une double thérapie avec ganciclovir, valganciclovir, foscarnet ou cidofovir pour une phase de traitement de 8 semaines. Le traitement de tous les patients a commencé après un diagnostic de CMV résistant ou réfractaire. Des événements indésirables (EIs) ont été recueillis pendant la phase de traitement et la phase de suivi jusqu’à la 20e semaine. Les expositions moyennes (écart type) pour Livtencity et un traitement assigné par le chercheur étaient de 48,6 jours (13,82) et de 31,2 jours (16,91), respectivement. Les patients traités par Livtencity ont reçu une durée maximale de traitement de 60 jours.
Les événements indésirables les plus souvent signalés chez au moins 1 % des patients du groupe Livtencity étaient des troubles du goût (44,8 %), des nausées (8,5 %), des vomissements (7,7 %), une augmentation des niveaux sériques de médicaments immunosuppresseurs (6,4 %), de la diarrhée (3,8 %), des douleurs abdominales (2,1 %), une neutropénie (1,7 %), des lésions rénales aiguës (1,7 %), de l’anémie (1,3 %) et une diminution de l’appétit (1,3 %). Les réactions indésirables graves les plus souvent signalées étaient des lésions rénales aiguës (1,3 %), des nausées, de la fatigue, une augmentation des niveau sériques de médicaments immunosuppresseurs, une pyrexie, un échec du traitement, une insuffisance hépatique, une gastro-entérite, une augmentation des enzymes hépatiques et des vomissements, chacune se situant à <1 %.
Des réactions indésirables graves se sont produites moins fréquemment dans le groupe Livtencity que dans le groupe de traitement assigné par le chercheur (5,1 % et 14,7 %, respectivement). Aucun patient du groupe Livtencity n’a connu de neutropénie grave ni de neutropénie fébrile liée au médicament. En revanche, 7,1 % des patients traités avec ganciclovir/valganciclovir présentaient une neutropénie fébrile grave liée au médicament. De plus, 1 % des patients du groupe Livtencity et 11 % du groupe foscarnet ont connu de graves troubles rénaux liés aux médicaments (lésion rénale aiguë et insuffisance rénale). Des réactions indésirables ont entraîné une interruption de 1,7 % du groupe de traitement assigné par le chercheur, comparativement à 1,3 % dans le groupe Livtencity.
Des troubles du goût (comprenant les termes préférés suivants : agueusie, dysgueusie, hypogueusie et trouble du goût) se sont produits chez 44,8 % des patients traités avec Livtencity. Ces événements ont rarement mené à l’abandon de Livtencity (0,9 %) et, pour la plupart des patients, ils se sont résolus pendant que les patients sont restés en thérapie (37 %) ou dans un délai médian de 7 jours (estimation de Kaplan-Meier, intervalle de confiance à 95 % : de 4 à 8 jours) après l’arrêt du traitement.
L’augmentation du niveau sérique de médicaments immunosuppresseurs a été observée chez 6,4 % des patients traités avec Livtencity. Livtencity a le potentiel d’augmenter les concentrations de médicaments immunosuppresseurs qui sont des substrats du CYP3A et/ou de la P-gp avec des gammes thérapeutiques étroites (y compris tacrolimus, cyclosporine, sirolimus et everolimus). Une surveillance fréquente des taux sériques d’immunosuppresseurs est recommandée tout au long du traitement avec Livtencity, surtout après le commencement et après l’interruption de Livtencity. Des ajustements de la dose peuvent être nécessaires.
Études de soutien
Le maribavir était généralement bien toléré dans les deux études de soutien de phase II : étude 202 et étude 203.
Dans l’étude 203, 119 patients ont été exposés à 400, 800 ou 1 200 mg de Livtencity, deux fois par jour (BID) pendant une période pouvant aller jusqu’à 12 semaines. Dans l’ensemble, 95 à 100 % des patients qui ont reçu Livtencity ont expérimenté des événements indésirables survenus pendant le traitement (EIT), tandis que les EIT liés à Livtencity ont été signalés pour 67,2 % des patients. Les événements indésirables graves liés au traitement (EIG) ont été observés chez 12 patients (10,1 %) qui ont reçu Livtencity, comparativement à un patient du groupe valganciclovir (3,4 %). De même, des EI menant à l’abandon du médicament à l’étude ont été signalés pour 27 patients (22,7 %) dans l’ensemble du groupe Livtencity et 5 patients (12,5 %) dans le groupe valganciclovir.
L’EIT le plus souvent signalé était une dysgueusie (40,3 % des patients dans l’ensemble du groupe Livtencity), sans tendance liée à la dose pour la proportion de patients ou la gravité. Des troubles gastro-intestinaux, qui comprenaient de la diarrhée, des vomissements et des nausées, ont été signalés à une fréquence plus élevée dans l’ensemble du groupe Livtencity que dans le groupe valganciclovir (42,9 % par rapport à 25 %). Par conséquent, sur les 10 patients qui ont eu besoin d’une réduction de dose de Livtencity, 5 souffraient d’une toxicité associée au système gastro-intestinal. Un autre EIT d’intérêt était l’augmentation des niveaux sériques de médicaments immunosuppresseurs, qui a été observée chez dix patients (8,0 %) qui ont reçu Livtencity. Des niveaux élevés ou toxiques de tacrolimus ont été signalés chez neuf patients. Une intoxication à la cyclosporine a été signalée chez un patient. L’incidence de l’augmentation des niveaux de médicaments immunosuppresseurs était plus élevée chez les groupes à dose plus élevée. Aucune neutropénie ni néphrotoxicité significative n’a été observée à des doses de Livtencity allant jusqu’à 1 200 mg deux fois par jour, pendant 12 semaines.
L’étude 202 incluait une population similaire à celle de l’étude pivot de phase III 303. Au total, 120 patients ont été exposés à 400, 800, ou 1 200 mg de Livtencity deux fois par jour, pendant 24 semaines. Tous les patients qui ont reçu Livtencity ont connu des EIT, tandis que les EIT liés au maribavir ont été signalés pour 77,5 % des patients. Des EI graves liés au traitement ont été observés chez 20 patients (16,7 %) et des EI menant à l’abandon du médicament à l’étude ont été signalés chez 41 patients (34,2 %). Dix-sept patients (14,2 %) ont prématurément abandonné le médicament à l’étude en raison d’une infection ou d’une maladie de CMV symptomatique. Trente-deux décès ont été signalés dans cette étude. Un décès attribuable à une défaillance de plusieurs organes dans le groupe qui a reçu une dose 800 mg deux fois par jour a été considéré par le chercheur comme étant possiblement lié à la thérapie de Livtencity.
L’EIT le plus souvent signalé était une dysgueusie (65,0 %) sans tendance liée à la dose pour la proportion de patients ou la gravité. Des augmentations du niveau sérique de médicaments immunosuppresseurs liées à l’administration de Livtencity ont été signalées chez 12 patients (10 %) et se sont produites plus fréquemment dans le groupe à dose plus élevée. Des niveaux élevés ou toxiques de tacrolimus ont été signalés chez 11 patients et un patient avait des niveaux élevés de sirolimus. Un patient avait abandonné Livtencity en raison d’une lésion rénale aiguë secondaire à une augmentation des niveaux de tacrolimus. Parmi d’autres EIT couramment rapportés liés à Livtencity, mentionnons des troubles gastro-intestinaux (nausées [20,8 %], de la diarrhée [7,5 %], des vomissements [6,7 %]), des éruptions cutanées (6,7 %) et de l’anémie (5,8 %). Vingt patients (16,7 %) ont eu des EI menant à l’interruption du médicament à l’étude, notamment des nausées, une dysgueusie, des éruptions cutanées et de l’anémie étant signalées comme étant les EI qui ont mené à l’interruption de Livtencity chez plus d’un patient.
Dans l’ensemble, Livtencity, à des doses allant jusqu’à 1 200 mg deux fois par jour, a été bien toléré par des personnes ayant reçu des greffes d’organes solides ou de cellules souches hématopoïétiques, infectées par le CMVH. Les réactions indésirables les plus fréquemment signalés liés au traitement de Livtencity étaient une dysgueusie, des troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements et diarrhée), une augmentation du niveau des immunosuppresseurs, et de l’anémie. Ces réactions indésirables sont décrites dans la monographie de produit de Livtencity et la possibilité d’une augmentation des niveaux sériques d’immunosuppresseurs a été mise en évidence. Il n'y avait aucune preuve de néphrotoxicité ou de neutropénie liée au médicament, qui sont des réactions indésirables associés à d'autres agents anti-CMV. Dans l’ensemble, les données sur l’innocuité tirées des études de phase II ont fourni des éléments de preuve à l’appui d’un profil d’innocuité favorable pour Livtencity.
En conclusion, la population de greffes réfractaires ou résistantes au CMV est une population qui présente une complexité et une morbidité médicales importantes. Dans l'ensemble, dans les études évaluées, le traitement de Livtencity n'était pas associé à des toxicités limitant le traitement, ce qui contraste avec les thérapies anti-CMV actuellement disponibles. Des avertissements et des précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit de Livtencity approuvée pour répondre aux préoccupations en matière d’innocuité.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Livtencity approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.2 Motifs non cliniques de la décision
Tel que décrit ci-dessus, l’examen de l’élément non clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Livtencity a été effectué selon la méthode 1 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.
Le maribavir est un médicament antiviral de type benzimidazole riboside, biodisponible oralement, et doté d’un nouveau mécanisme d’action contre le cytomégalovirus humain (CMVH). Un ensemble complet d’études non cliniques a fourni une évaluation détaillée du mécanisme d’action, de l’innocuité non clinique et de la pharmacocinétique non clinique complète du maribavir.
Le maribavir a inhibé sélectivement la réplication in vitro du CMVH dans la réduction de production, l’hybridation de l’acide désoxyribonucléique (ADN) et les essais de réduction de la plaque dans des modèles de culture cellulaire à des concentrations non cytotoxiques et inférieures à des concentrations micromolaires, avec une concentration moyenne mi-maximale effective (EC50) de 0,11 µM et une plage EC50 de 0,03 à 0,31 µM. Le maribavir n’a pas démontré d’activité antivirale contre le virus de l’hépatite B, le virus de l’immunodéficience humaine, le virus de la varicelle zona ou le virus simien 40. Lors d’essais en association avec d’autres composés anti-CMVH contre le CMVH de type sauvage et le CMVH mutant, aucune synergie ni aucun antagonisme évident n’a été démontré. Les études combinées avec l’azidothymidine, l’indinavir, l’abacavir et l’ampréavir ont démontré une potentialisation, alors que la combinaison avec la lamivudine, la didanosine et la zalcitabine n’a montré aucun effet.
Les mutations sur le gène UL97, à savoir L337M, F342Y, V353A, L397R, T409M, H411L/N/Y et C480F se traduisent par des augmentations de 3,5 à plus de 200 fois dans les valeurs EC50. Les variantes de gènes UL27 (R233S, W362R, W153R, L193F, A269T, V353E, L426F, E22stop, W362stop, 218delC, et 301-311del) sont associées à une augmentation de moins de 5 fois de l’EC50. On a observé une résistance croisée entre le maribavir et le ganciclovir/valganciclovir en culture cellulaire.
La pharmacocinétique du maribavir a été évaluée dans des études sur des animaux complétées par des études in vitro sur des cellules et/ou des tissus humains. Le maribavir a été administré comme base épurée dans toutes les études pharmacocinétiques.
Le maribavir démontre une haute absorption et la pharmacocinétique presque proportionnelle à la dose chez des animaux, avec des biodisponibilités orales absolues d’environ 90 % et 50 % chez les rats et les singes, respectivement. La demi-vie apparente (t½) était de 11,5 heures chez les singes et variait entre 1,18 et 2,74 heures chez les souris et les rats. Toutes les espèces ont montré des augmentations liées à la dose de la concentration maximale moyenne (Cmax) et de la surface sous la courbe de concentration en fonction du temps de zéro à l’infini (AUC0-t). L’exposition systémique semblait dépendre de l’âge. On a observé certaines preuves d’accumulation sur des doses orales répétées. Les concentrations plasmatiques du métabolite VP44469 étaient inférieures à celles du médicament parent maribavir chez les souris, les rats et les singes.
Le maribavir était lié à environ 98 % aux protéines plasmatiques humaines, mais était plus faible dans le plasma du singe (83,9 %), du rat (88,1 %), de la souris (84,7 %) et du lapin (89,7 %). Après l’administration orale du maribavir-14C aux rats, le maribavir a été largement distribué dans tout l’organisme. Le maribavir peut traverser la barrière hémato-encéphalique, mais la pénétration dans le système nerveux central devrait être faible par rapport aux taux plasmatiques. La glucuronidation est la principale voie métabolique chez les rats et les singes, tandis que la déalkylation-N était la principale voie métabolique chez les lignées cellulaires humaines. Dans les microsomes du foie humain, le métabolisme oxydatif du maribavir est catalysé principalement par le CYP3A4 et, dans une moindre mesure, par le CYP1A2. La formation de métabolite a été inhibée par les inhibiteurs du CYP3A4 et les anticorps neutralisants du CYP3A4, ce qui suggère que le CYP3A4 est la principale isoenzyme du CYP responsable de la conversion du maribavir à VP 4469.
Le maribavir est principalement éliminé par excrétion biliaire chez les rats et les singes, avec certaines preuves de recirculation entéro-hépatique. Plus de 89 % d’une dose intraveineuse ou orale a été récupérée sous forme de maribavir inchangé dans les excréments de rats. Les dégagements rénaux et métaboliques sont des voies d’élimination mineures.
Dans des études de toxicité orale à doses répétées chez les rats (26 semaines) et les singes (52 semaines), les principales conclusions étaient l’anémie régénérative et histologiquement une hyperplasie des cellules muqueuses des voies intestinales; ces effets se sont produits à des niveaux d’exposition inférieurs à l’exposition humaine à la dose humaine recommandée et étaient réversibles ou montraient une progression vers la guérison après l’arrêt de la dose.
Des études de carcinogénicité sur deux ans ont été menées à la fois sur des souris et des rats. Aucun potentiel cancérogène n’a été identifié chez des rats exposés à des expositions inférieures à l’exposition humaine à la dose humaine recommandée. Chez des souris mâles, une élévation équivoque de l’incidence d’hémangiome, d’hémangiosarcome et d’hémangiome/hémangiosarcome combinés sur plusieurs tissus s’est produite, à 150 mg/kg/jour. La pertinence de ces résultats pour les humains est inconnue et il n’y a pas eu de résultats cancérogènes à la dose inférieure suivante de 75 mg/kg/jour, ce qui est inférieur à l’exposition humaine à la dose humaine recommandée.
Le maribavir n’était pas mutagène dans un test de mutation bactérienne. Dans le test de lymphome de la souris, le maribavir a démontré un potentiel mutagène en l’absence d’activation métabolique et les résultats étaient équivoques en présence d’activation métabolique (non dépendante de la concentration et non reproduite dans le test de répétition). Le maribavir n’était pas clastogène dans le test in vivo du micronoyau de moelle osseuse de rat.
Le maribavir n’a pas affecté la croissance ou le développement embryofoetal, n’a pas produit de malformations et n’a pas été tératogène chez des rates ou des lapines à des doses allant jusqu'à 400 mg/kg/jour (à des expositions similaires à celles des humains à la RHD) ou 100 mg/kg/jour (environ 0,45 fois l'exposition humaine à la RHD), respectivement. On a observé une diminution du nombre de fœtus viables et des augmentations de résorptions précoces et de pertes post-implantation à environ 0,5 fois l’exposition humaine à la dose humaine recommandée. Dans une étude de toxicité pour le développement prénatal et postnatal chez les rats, on a observé une diminution de la survie des petits en raison de soins maternels médiocres et une réduction du gain de poids corporel associée à un retard dans les étapes du développement. Toutefois, le rendement subséquent de ces progénitures quant à leur fertilité et leur accouplement, de même que leur capacité de maintenir une grossesse et d’accoucher de progénitures vivantes n’a pas été affectée par le maribavir. Aucun effet n’a été observé à 50 mg/kg/jour, ce qui est estimé être inférieur à l’exposition humaine à la dose humaine recommandée. D’après ces données et l’absence d’expérience clinique du maribavir chez des femmes enceintes, Livtencity n’est pas recommandé pendant la grossesse et chez les femmes à potentiel de procréation qui n’utilisent pas de contraception.
Le maribavir n’a eu aucun effet sur la fertilité ou la performance reproductrice chez les rats dans le cadre d’une étude combinée sur la fertilité et le développement embryonnaire. Cependant, chez les rats, on a noté des diminutions de la vitesse de la ligne droite du sperme, sans effet sur la fertilité, à une exposition inférieure à l’exposition humaine à la dose humaine recommandée.
La monographie de produit de Livtencity présente les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour l’être humain. À la lumière de l’utilisation prévue de Livtencity, la présentation n’indique aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l’autorisation du produit.
Base de données sur les produits pharmaceutiques Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Livtencity produit par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.3 Motifs d'ordre qualitatif
Tel que décrit ci-dessus, l’examen de l’élément qualité de la Présentation de drogue nouvelle de Livtencity a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.
L’information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Livtencity montre que la substance médicamenteuse et le produit médicamenteux peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit médicamenteux ont été examinées et jugées acceptables. D’après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 36 mois est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé à la température ambiante (entre 15 ºC et 30 ºC).
On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c’est-à-dire qu’elles se situent dans les limites établies par l’International Council for Harmonisation (l’ICH) et/ou qu’elles sont qualifiées à partir d’études toxicologiques.
Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.
Aucun des ingrédients non médicinaux (excipients, décrits précédemment) présents dans le produit médicamenteux n’est interdit par le Règlement sur les aliments et drogues.
Aucun excipient d’origine humaine ou animale n’est utilisé pour la fabrication du produit médicamenteux.
Produits pharmaceutiques connexes
Nom du produit | DIN | Entreprise | Ingrédient(s) actif(s) & concentration |
---|---|---|---|
LIVTENCITY | 02530740 | TAKEDA CANADA INC | Maribavir 200 MG |