Sommaire de décision réglementaire portant sur Lynparza
Décisions d'examen
Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.
Type de produit:
Ingrédient(s) médicinal(aux):
Classe thérapeutique :
Type de présentation :
Numéro de contrôle :
Quel était l'objet de la présentation?
Cette demande d’évaluation prioritaire du supplément à une présentation de drogue nouvelle (SPDN) a été déposée par AstraZeneca Canada Inc. pour obtenir une autorisation de commercialisation pour l’indication suivante :
- Lynparza (olaparib) comme monothérapie pour le traitement adjuvant de patientes adultes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce à risque élevé, sans surexpression du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2-) avec mutation germinale ou somatique délétère ou présumée délétère d’un gène BRCA (mBRCA) ayant déjà reçu une chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante. Les patientes doivent avoir une confirmation de la mutation du gène BRCA (détectée par une analyse germinale ou tumorale) avant que le traitement au moyen de Lynparza ne soit amorcé.
Après examen, Santé Canada a approuvé l’indication suivante en vertu du processus sur les avis de conformité avec conditions (AC-C) :
- Lynparza (olaparib) est indiqué pour le traitement adjuvant de patientes adultes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce à risque élevé, sans surexpression du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2-) avec mutation germinale délétère ou présumée délétère d’un gène BRCA (mgBRCA) ayant déjà reçu une chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante. Les patientes doivent avoir une confirmation d’une mutation germinale du gène BRCA avant l’instauration du traitement par Lynparza.
Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?
Les bénéfices de l’olaparib ont été évalués dans le cadre de l’étude de phase 3 OlympiA, un essai multicentrique randomisé, à double insu et contrôlé par placebo. L’étude a permis d’enrôler 1 836 participantes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce à risque élevé, HER2- avec mgBRCA et ayant déjà été traitées au moyen d’une chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante. La majorité de la population de l’étude consistait de patiente du sous-type moléculaire de cancer du sein triple négatif (CSTN), tandis qu’une minorité représentait le sous-type de cancer du sein positif au récepteur hormonal (HR+)/HER2-. Les participantes ont été réparties aléatoirement selon un ratio de 1:1 pour recevoir des comprimés de 300 mg d’olaparib deux fois par jour ou un placebo, soit pendant un an ou jusqu’à la récurrence de la maladie ou jusqu’à ce que la toxicité devienne inacceptable. Le principal paramètre d’efficacité était la survie sans maladie invasive (SSMi). Les paramètres secondaires comprenaient la survie sans maladie distante (SSMD) et la survie globale (SG). L’étude a atteint le paramètre principale dès l’analyse intermédiaire de supériorité préétablie et a démontré une amélioration de la SSMi et de la SSMD dans la population en intention de traiter (IT) qui était cliniquement et statistiquement significative. Après une durée médiane de suivi de 2,3 ans pour le groupe traité au moyen de l’olaparib et de 2,5 ans pour le groupe traité à l’aide d’un placebo, le rapport des risques stratifiés de la SSMi était de 0,58 (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,41 à 0,82, p < 0,0001), ce qui démontre une réduction de 42 % du risque de récidive de la maladie invasive pour l’olaparib par rapport au placebo. Au sein de la population en IT, le taux de la SSMi sur trois ans était de 86 % dans le groupe traité au moyen de l’olaparib, comparativement à 77 % dans le groupe traité à l’aide d’un placebo, avec un avantage absolu de 9 %. La majorité des événements de SSMi étaient des récidives distantes. Le taux de SSMD sur trois ans était de 88 % dans le groupe traité au moyen d’olaparib comparativement à 80 % dans le groupe traité à l’aide d’un placebo, le rapport des risques stratifiés était de 0,57 (IC à 95 % : 0,39 à 0,83, p < 0,0001). La différence de survie globale n’était pas statistiquement significative. Cependant, on a observé une tendance positive en faveur du groupe traité au moyen de l’olaparib (6 % de décès dans le groupe traité au moyen de l’olaparib par rapport à 9 % dans celui traité à l’aide d’un placebo).
La plupart des réactions indésirables associées à l’olaparib étaient gérables au moyen de soins de soutien ou de modifications de la dose et étaient conformes au profil d’innocuité connu de ce médicament. Les événements indésirables (EI) les plus courants (≥ 20 %) étaient l’anémie, les vomissements, les nausées, la fatigue et les maux de tête. La gravité de la majorité de ces événements indésirables était de grade 1 ou 2. Les EI de grade ≥ 3 se sont produits chez 25 % des participantes du groupe traité au moyen de l’olaparib comparativement à 11 % des patientes du groupe traité à l’aide d’un placebo. Les EI de grade ≥ 3 ayant une incidence plus élevée de ≥ 2 % dans le groupe traité au moyen de l’olaparib comparativement aux groupes traités à l’aide d’un placebo étaient l’anémie, une diminution du nombre de neutrophiles et une diminution du nombre de globules blancs. De l’anémie de grade ≥ 3 ainsi que de l’anémie qualifiée d’événement indésirable grave ont été observées chez 8,7 % et 1,6 % des participantes. Les événements indésirables d’intérêt particulier comprennent le syndrome myélodysplasique (SMD), la leucémie myéloïde aiguë (LMA) et la pneumonite. On a observé des cas de SMD et de LMA chez deux patientes (0,2 %) du groupe traité au moyen de l’olaparib et chez trois patientes (0,3 %) du groupe traité à l’aide d’un placebo pendant la période comprenant le traitement et 30 jours après l’interruption. Le risque de pneumonite était semblable dans les deux groupes, à 1 %. Les EI entraînant une réduction de la dose se sont produits chez 23 % des patientes du groupe traité au moyen de l’olaparib par rapport à 3,7 % des patientes du groupe traité à l’aide d’un placebo. Les EI entraînant l’interruption de la dose se sont produits chez 31 % des patientes du groupe traité au moyen de l’olaparib par rapport à 11% des patientes du groupe traité à l’aide d’un placebo. Des réactions indésirables qui ont entraîné l’arrêt permanent du traitement se sont produites dans 11 % de la population. Les réactions indésirables les plus courantes entraînant la réduction, l’interruption ou l’arrêt permanent du traitement étaient les nausées, l’anémie et la fatigue.
Il existe un risque potentiel de génotoxicité pour les spermatozoïdes ou les ovocytes chez les hommes et les femmes ayant un potentiel de reproduction qui ont reçu l’olaparib. Les mesures d’atténuation de ce risque comprennent une période de contraception accrue pour éliminer les spermatozoïdes ou les ovocytes endommagés ainsi que l’utilisation de deux formes de contraception très efficaces pour les femmes qui reçoivent l’olaparib.
L’ampleur des avantages cliniques de l’olaparib dans la sous-population HR+/HER2- est incertaine. Les limites dans la conception de l’étude comprennent la sous-représentation des patientes HR+/HER2- (18 % de la population en IT) et l’absence de puissance statistique pour déceler des différences d’efficacité dans ce sous-groupe. Dans une analyse de sous-groupe exploratoire, l’avantage absolu de la SSMi sur trois ans dans la population HR+/HER2- était de 6,3 %, avec un rapport des risques de 0,70 (IC à 95 % : 0,281 à 1,27). Les rapports des risques de la SSMi et de la SSMD pour les patientes HR+/HER2- avaient des IC à 95 % qui dépassaient 1. De plus, les courbes de la SSMi par la méthode de Kaplan-Meier s’entrecoupaient à environ 3,5 ans dans le sous-groupe HR+/HER2-, alors que cela n’a pas été observé dans le sous-groupe du CSTN. Par conséquent, on ne peut exclure un effet néfaste sur la récurrence des maladies invasives chez les patientes présentant une rechute tardive. Les données de la SG sont immatures avec un rapport des risques propre au sous-groupe HR+/HER2- de 1,04 (IC à 95 % : 0,46 à 2,4). Par conséquent, on ne peut exclure un effet préjudiciable sur la survie de ce sous-groupe. Dans l’ensemble, l’avantage clinique de l’olaparib dans le sous-groupe HR+/HER2- est prometteur. La transmission de données de suivi sur l’efficacité à long terme est requise afin de répondre à ces incertitudes et fait partie des conditions associées à la mise en marché.
Le promoteur a demandé une indication élargie pour inclure les tumeurs ayant une mutation somatique d’un gène BRCA (msBRCA) dans le contexte du traitement adjuvant. Étant donné le manque de participantes présentant une msBRCA lors de l’essai OlympiA, l’indication a été limitée à la population présentant une mgBRCA.
AstraZeneca Canada Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR). Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Santé Canada a proposé une pharmacovigilance de routine pour le risque avéré de SMD et de LMA, ainsi que pour les risques potentiels de nouvelles tumeurs malignes primaires et d’effets sur le développement et la survie embryofœtal.
Les patientes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce HER2- avec mgBRCA présentent un risque élevé de récidive de la maladie locale et distante après une chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante. Dans cette présentation, il existe des données probantes substantielles de l’avantage clinique de l’olaparib comme traitement adjuvant pour la population atteinte d’un CSTN. D’autre part, étant donné les incertitudes quant à l’ampleur des avantages cliniques dans la sous-population HR+/HER2-, Santé Canada a octroyé une approbation conditionnelle (AC-C) pour l’indication générale de cancer du sein de stade précoce à risque élevé, HER2- avec mgBRCA. Dans la lettre d’engagement (LE), le promoteur a accepté tous les engagements demandés énumérés dans l’Avis d’admissibilité (AA). La LE est jugée acceptable.
Pour plus de détails sur Lynparza, veuillez consulter la monographie de produit, approuvée par Santé Canada et disponible dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Décision rendue
Autorisé; un avis de conformité a été délivré conformément au Règlement sur les aliments et drogues.