Sommaire de décision réglementaire portant sur Scemblix
Décisions d'examen
Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.
Type de produit:
Ingrédient(s) médicinal(aux):
Classe thérapeutique :
Type de présentation :
Numéro de contrôle :
Quel était l'objet de la présentation?
L’objectif de la présentation de drogue nouvelle pour substance active (PDN‑SA) était d’obtenir une autorisation de commercialisation en vertu de l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues, pour Scemblix (asciminib) pour le traitement de patients adultes porteurs du chromosome Philadelphie (Ph+) atteints de leucémie myéloïde chronique (LMC) en phase chronique (PC) déjà traitée au moyen d’au moins deux inhibiteurs de la tyrosine kinase. Cette indication proposée a été autorisée en fonction des données présentées.
Cette présentation a été examinée dans le cadre de l’initiative de partage du travail concernant les nouvelles substances actives (IPTNSA) avec l’Australie, Singapour, la Suisse et le Royaume‑Uni. Le promoteur a consenti à l’échange de renseignements entre Santé Canada et des organismes d’évaluation des technologies de la santé dans le cadre d’une voie d’examen harmonisée.
Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?
Le promoteur a effectué une étude pivot mondiale de phase III multicentrique, contrôlée activement, ouverte et randomisée (rapport 2:1) (étude ASCEMBL CABL001A2301) afin de comparer l’efficacité et l’innocuité de Scemblix avec le bosutinib pour le traitement de 233 patients atteints de leucémie myéloïde chronique (LMC) en phase chronique (PC) qui ont déjà reçu au moins deux inhibiteurs de la tyrosine kinase (ITK). De plus, on a évalué les patients atteints de LMC‑PC dans le cadre d’une étude de soutien de phase I à un seul groupe (étude X2101). L’étude pivot était bien équilibrée en ce qui concerne les caractéristiques démographiques et les caractéristiques des patients. Le principal paramètre était la réponse moléculaire majeure (RMM) à la 24e semaine pendant le traitement à l’étude sans qu’il y ait d’échec de traitement avant la 24e semaine. Un principal paramètre secondaire a été la RMM à la 96e semaine. La RMM est un paramètre validé qui est associé et prédictif de la survie à long terme.
Dans l’analyse d’efficacité primaire des patients atteints de LMC‑PC, Scemblix, administré à une dose de 40 mg deux fois par jour, a démontré un taux de RMM supérieur durable, constant, cliniquement significatif et statistiquement important comparativement au bosutinib à la 24e semaine (26 % par rapport à 13 %, respectivement). Les analyses des sous–groupes favorisaient également Scemblix dans toutes les catégories. Les résultats pour le principal paramètre secondaire de la RMM étaient prématurés. Dans une étude de soutien non randomisée de phase I à un seul groupe (étude X2101), les patients atteints de LMC‑PC traités au moyen de Scemblix ont obtenu une RMM de 23 % et de 39 % à la 24e semaine et à la 96e semaine, respectivement. Ces résultats étaient semblables et conformes à la RMM observée au cours de l’analyse primaire. On a observé l’effet de traitement chez les patients atteints de LMC‑PC ayant participé à l’étude de phase I indépendamment de la ligne de traitement (troisième, quatrième, cinquième ou plus).
On a évalué le profil d’innocuité global de Scemblix chez 356 patients atteints de LMC Ph+ en phase chronique (PC; N = 341) et en phase accélérée (PA; N = 15) qui ont reçu Scemblix comme monothérapie au cours de l’étude pivot A2301 et de l’étude de soutien X2101. Les risques d’innocuité cliniquement importants indiqués dans le groupe d’innocuité pour tous les patients étaient la toxicité cardiovasculaire, les arythmies (y compris l’allongement de l’intervalle QTc), l’hypertension, la myélosuppression, la toxicité pancréatique (y compris l’élévation asymptomatique de la lipase et de l’amylase sérique), la réactivation de l’hépatite B, l’hypersensibilité et la toxicité embryofœtale. Même s’il y a une incidence accrue de thrombocytopénie dans le groupe traité au moyen de Scemblix, la toxicité gastro–intestinale (GI), les éruptions cutanées et l’augmentation de la transaminase étaient nettement moins fréquentes comparativement au groupe traité à l’aide du bosutinib. Fait important, la fréquence accrue de thrombocytopénie n’a pas entraîné un risque accru d’hémorragie. Notamment, il y a eu moins de réductions de dose, d’interruptions de dose et d’arrêts permanents dans le groupe traité au moyen de Scemblix comparativement au groupe traité à l’aide du bosutinib. Tous les risques importants pour l’innocuité sont clairement mis en évidence dans le tableau des Réactions Indésirables et dans la section Mises en Garde et Précautions de la monographie de produit (MP). De plus, comme l’a démontré l’essai pivot, les risques importants sont gérables par la modification de la dose, l’interruption de la dose et l’application de normes de pratique de la médecine. Ces stratégies d’atténuation des risques sont clairement indiquées dans la MP.
Des données cliniques pharmacologiques et non cliniques appuient l’utilisation prévue de Scemblix dans la population cible. Les principaux résultats non cliniques, la pharmacologie clinique, les risques pertinents et les incertitudes ont été correctement traités dans la MP finale.
Cette présentation a été jugée conforme aux exigences relatives aux données sur la qualité de l’article C.08.002 du Règlement sur les aliments et drogues.
Les documents d’étiquetage sont conformes aux exigences réglementaires et aux lignes directrices sur l’étiquetage.
Le plan de gestion des risques a été jugé acceptable à la condition que le promoteur réponde aux préoccupations soulevées par la Direction des produits de santé commercialisés (DPSC) à la suite de cet examen.
En conclusion, l’étude pivot a atteint son objectif principal, qui était étayé par un effet uniforme indiqué dans les analyses de sous–groupe, les analyses de la sensibilité et par d’autres paramètres secondaires. De plus, l’analyse primaire était également appuyée par les résultats d’une étude de phase I. Les toxicités déterminées par l’évaluation de l’innocuité étaient habituellement conformes au profil d’innocuité des inhibiteurs du gène BCR‑ABL et ont démontré que des différences en matière d’innocuité cliniquement significatives favorisaient le traitement au moyen de Scemblix par rapport au traitement à l’aide du bosutinib. Les principales préoccupations en matière d’innocuité sont suffisamment indiquées dans la MP et sont considérées comme étant gérables et tolérables. Par conséquent, on considère que Scemblix a un profil avantages–risques positif et cliniquement significatif dans les conditions d’utilisation proposées.
Décision rendue
Autorisé; un avis de conformité a été délivré conformément au Règlement sur les aliments et drogues.