Sommaire de décision réglementaire portant sur Opdivo
Décisions d'examen
Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.
Type de produit:
Ingrédient(s) médicinal(aux):
Classe thérapeutique :
Type de présentation :
Numéro de contrôle :
Quel était l'objet de la présentation?
Le présent supplément à la présentation de drogue nouvelle (SPDN) avait pour objet d’obtenir une autorisation de mise en marché, conformément à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues, pour Opdivo, une demande présentée par Bristol‑Myers Squibb Canada.
Ce supplément à une présentation de drogue nouvelle a été déposé pour obtenir une autorisation de mise en marché pour l’indication suivante:
« Opdivo (nivolumab) est indiqué pour :
Carcinome squameux de l’œsophage avancé ou métastatique :
- Opdivo, en association avec l’ipilimumab, est indiqué dans le traitement de première intention des patients atteints d’un carcinome squameux de l’œsophage avancé ou métastatique.
- Opdivo, en association avec une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine et de platine, est indiqué dans le traitement de première intention des patients atteints d’un carcinome squameux de l’œsophage avancé ou métastatique.»
Après examen, l’indication approuvée était la suivante:
« Opdivo (nivolumab) est indiqué pour :
Carcinome squameux de l’œsophage avancé ou métastatique :
- Opdivo, en association avec l’ipilimumab, est indiqué pour le traitement des adultes atteints d’un carcinome épidermoïde de l’œsophage non résécable ou métastatique dont l’expression tumorale du PD‑L1 est ≥ 1 % tel que déterminé par un test validé et n’ayant reçu aucun traitement préalable à action générale contre un carcinome épidermoïde métastatique de l’œsophage.
- Opdivo, en association avec une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine et de platine, est indiqué pour le traitement des adultes atteints d’un carcinome épidermoïde de l’œsophage non résécable ou métastatique dont l’expression tumorale du PD‑L1 est ≥ 1 % tel que déterminé par un test validé et n’ayant reçu aucun traitement préalable à action systémique contre un carcinome épidermoïde métastatique de l’œsophage »
La présentation a été examinée de manière collaborative dans le cadre du projet Orbis.
Opdivo est utilisé chez des patients adultes qui expriment le PD‑L1 et qui ont un type de cancer de l’œsophage appelé carcinome squameux, qui ne peut pas être retiré par intervention chirurgicale et qui est réapparu ou qui s’est propagé à d’autres parties du corps.
Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?
Dans le cadre de l’étude Checkmate 648, on a évalué l’efficacité et l’innocuité du nivolumab en combinaison avec l’ipilimumab ou du nivolumab en combinaison avec le cisplatine et le fluorouracil (ci‑après la « chimiothérapie »). Cette étude comprenait 630 patients atteints d’un carcinome squameux de l’œsophage avancé ou métastatique non traité auparavant et qui expriment le PD‑L1. Les patients ont été répartis aléatoirement soit dans le groupe A (3 mg/kg de nivolumab une fois toutes les deux semaines [Q2W) + 1 mg/kg d’ipilimumab une fois toutes les six semaines [Q6W]), soit dans le groupe B (240 mg de nivolumab Q2W + chimiothérapie toutes les quatre semaines [Q4W], soit dans le groupe C [chimiothérapie seule]). Les principaux paramètres étaient la survie globale (SG) et la survie sans progression (SSP). Parmi les patients inscrits, 82 % étaient des hommes, 46 % avaient plus de 65 ans, 70 % se trouvaient en Asie. Les patients avaient une confirmation histologique du carcinome squameux (98,0 %) ou du carcinome adénosquameux (1,9 %) dans l’œsophage.
L’étude sur le nivolumab en combinaison avec l’ipilimumab a atteint ses principaux paramètres : parmi les 315 patients atteints d’une tumeur exprimant le PD‑L1, le rapport des risques (RR) pour la SG était de 0,64 (intervalle de confiance [IC] à 95 %) : 0,49, 0,84) avec une SG médiane de 13,7 et de 9,0 mois pour le nivolumab en combinaison avec l’ipilimumab et la chimiothérapie seulement, respectivement. Cela signifie que le risque de décès a été réduit de 37 % dans le groupe de traitement A (nivolumab jumelé à l’ipilimumab) comparativement à la chimiothérapie seule (groupe de traitement C). Cela s’est traduit par un avantage quant à la survie estimé à quatre mois supplémentaires. Il n’y avait aucun avantage apparent quant à la survie pour les tumeurs qui n’exprimaient pas le PD‑L1.
L’étude sur le nivolumab en association avec la chimiothérapie (cisplatine et fluorouracil) a atteint ses principaux paramètres : parmi les 315 patients atteints d’une tumeur exprimant le PD‑L1, le RR pour la SG était de 0,54 (IC à 95 % : 0,41, 0,71) avec une SG médiane de 15,4 mois et de 9,1 mois pour le nivolumab jumelé à la chimiothérapie et la chimiothérapie seulement, respectivement. Cela signifie que le risque de décès a été réduit de 44 % dans le groupe de traitement B (nivolumab jumelé à la chimiothérapie) comparativement à la chimiothérapie seule (groupe de traitement C). Cela s’est traduit par un avantage quant à la survie estimé à six mois supplémentaires. Il n’y avait aucun avantage apparent quant à la survie pour les tumeurs qui n’exprimaient pas le PD‑L1.
L’innocuité de l’immunothérapie combinée (nivolumab jumelé à l’ipilimumab) ou de l’immunothérapie combinée à la chimiothérapie (nivolumab jumelé au cisplatine et aux fluorouracil) chez des patients auparavant non traités atteints d’un carcinome squameux de l’œsophage avancé ou métastatique était acceptable dans le contexte de l’avantage clinique observé et conforme au profil d’innocuité établi de chaque composant individuel. Même si aucun nouveau signal d’innocuité ou de toxicité n’a été indiqué, la combinaison de deux immunothérapies ou d’une immunothérapie et d’une chimiothérapie est associée à une toxicité importante : parmi les risques importants associés aux combinaisons de nivolumab et de chimiothérapie ou de nivolumab et d’ipilimumab, il y a les réactions indésirables immunitaires comme la pneumonite, la colite, l’hépatite, la néphrite et le dysfonctionnement rénal, l’endocrinopathie et les réactions graves à la perfusion ou les événements d’intérêt particulier (syndrome myasthénique, pancréatite, uvéite, encéphalite, myocardite, myosite, rhabdomyolyse). Les risques particuliers sont inclus dans la monographie de produit et les prescripteurs ont accès à des lignes directrices de gestion appropriées, qui proviennent d’une partie de la stratégie visant à atténuer ces risques.
En ce qui concerne les risques et les avantages, les résultats d’efficacité de l’une des combinaisons de schémas thérapeutiques n’ont pas soutenu son utilisation pour les tumeurs n’exprimant pas le PD‑L1 (négatif), tandis que pour les tumeurs exprimant le PD‑L1 (positif), ces combinaisons ont eu un avantage important par rapport à la chimiothérapie seule et lorsqu’on tient compte des aspects liés à l’innocuité. Par conséquent, le profil avantages‑risques a été considéré comme étant positif pour les patients atteints d’un carcinome squameux de l’œsophage non résécable ou métastatique dont l’expression tumorale du PD‑L1 est ≥ 1 %.
Santé Canada a examiné un plan de gestion des risques (PGR) actualisé pour Opdivo et l’a jugé acceptable.
À la suite de l’examen et des révisions demandées, l’étiquetage final et la monographie de produit ont été jugés acceptables.
Dans l’ensemble, le profil avantages‑effets nocifs‑incertitudes est favorable pour Opdivo pour l’indication recommandée. Un avis de conformité (AC) a été émis.
Pour plus de détails sur Opdivo, veuillez consulter la monographie de produit, approuvée par Santé Canada et disponible dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Décision rendue
Autorisé; un avis de conformité a été délivré conformément au Règlement sur les aliments et drogues.