Sommaire de décision réglementaire portant sur Prevymis

Décisions d'examen

Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.


Type de produit:

Médicament

Ingrédient(s) médicinal(aux) :

Letermovir

Numéro de contrôle :

272553

Classe thérapeutique :

Antiviraux à usage systémique

Type de présentation :

Supplément à une présentation de drogue nouvelle

Décision rendue :

Autorisé; un avis de conformité a été délivré aux termes du Règlement sur les aliments et drogues.

Quel était l’objet de la présentation?

Ce supplément à une présentation de drogue nouvelle (SPDN) pour Prevymis a été déposé afin d’obtenir une autorisation de commercialisation pour obtenir une nouvelle indication pour la prophylaxie de la maladie au cytomégalovirus (CMV) chez les receveurs de greffes de reins adultes qui sont à risque. À la suite de l’examen des données présentées, on a autorisé l’indication pour la prophylaxie de la maladie au CMV chez les receveurs adultes de greffes de rein qui sont à risque élevé (donneur séropositif pour le CMV [D+] et receveur séronégatif pour le CMV [R-]).

Ce SPDN a été déposé et approuvé en vertu de la Politique sur l’examen prioritaire.

Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?

Les résultats d’une étude pivot de phase 3 appuient l’utilisation de Prevymis pour la prophylaxie de la maladie au cytomégalovirus (CMV) chez les receveurs de greffes de reins adultes qui sont à risque. L’étude pivot de phase 3, P002MK8228 (P002), était un essai clinique randomisé, à double insu et contrôlé par un comparateur actif visant à évaluer l’efficacité et l’innocuité du letermovir par rapport au valganciclovir pour la prévention du CMV chez 601 receveurs de greffes de reins adultes à risque élevé, c’est‑à‑dire que le donneur était séropositif pour le CMV [D+] et le receveur était séronégatif pour le CMV [R-]. Les patients ont été répartis aléatoirement selon un rapport de 1:1 dans les sept jours suivant la greffe de rein pour recevoir soit du letermovir (480 mg une fois par jour [QD] ou 240 mg QD si coadministré avec de la cyclosporine), soit du valganciclovir (900 mg QD) jusqu’à la 28e semaine suivant la greffe. Les patients du groupe traité au moyen du letermovir ont reçu 400 mg d’acyclovir deux fois par jour (BID) pour la prophylaxie du virus de l’herpès simplex (VHS) et du virus varicelle‑zona (VVZ); les patients du groupe traité à l’aide du valganciclovir ont reçu un placebo correspondant. L’administration des médicaments à l’étude a débuté entre le jour 0 et le septième jour suivant la greffe de rein et s’est poursuivie jusqu’à la 28e semaine (environ 200 jours) suivant la greffe. Sur les 589 patients, 292 patients du groupe traité au moyen du letermovir et 297 patients du groupe traité à l’aide du valganciclovir ont reçu le médicament à l’étude. On a évalué l’innocuité et l’efficacité jusqu’à la 52e semaine suivant la greffe.

Le principal paramètre d’efficacité de l’étude P002 était l’incidence de la maladie au CMV (maladie d’organe cible au CMV ou syndrome du CMV, confirmée par un comité d’arbitrage indépendant) évalué jusqu’à la 52e semaine suivant la greffe. On a utilisé l’approche de l’échec observé, dans laquelle les participants qui se sont retirés prématurément de l’étude pour quelque raison que ce soit ou pour lesquels il manquait de données à ce moment‑là n’étaient pas considérés comme étant des échecs. Il y a 32 participants qui ont abandonné l’étude avant la 52e semaine (11,1 %) dans le groupe traité au moyen du letermovir et 28 participants (9,4 %) dans le groupe traité à l’aide du valganciclovir. Il y a 24 participants qui ont eu un résultat manquant dans le créneau de la visite de la 52e semaine (8,3 %) dans le groupe traité au moyen du letermovir et 25 participants (8,4 %) dans le groupe traité à l’aide du valganciclovir. En fonction d’une marge de non‑infériorité préétablie de 10 %, au cours de l’étude P002, 200 jours de traitement au moyen du letermovir ne s’est pas révélé inférieur au traitement à l’aide du valganciclovir pour la prévention de la maladie au CMV jusqu’à la 52e semaine après la greffe chez les receveurs de greffes rénales présentant un risque élevé. Au total, 30 patients (10,4 %) du groupe traité au moyen du letermovir (24 patients atteints du syndrome du CMV et six patients atteints de la maladie d’organe cible au CMV) et 35 patients (11,8 %) du groupe traité à l’aide du valganciclovir (34 patients atteints du syndrome du CMV et un patient atteint de la maladie d’organe cible au CMV) avaient confirmé la présence de la maladie au CMV (différence entre les traitements selon la strate de randomisation [intervalle de confiance (IC) à 95 %] de -1,4 [-6,5, 3,8]).

Aucun patient du groupe traité au moyen du letermovir n’a reçu de diagnostic de maladie au CMV jusqu’à la 28e semaine suivant la greffe, comparativement à cinq patients (1,4 %) du groupe traité à l’aide du valganciclovir. La proportion des patients atteints d’ADNémie au CMV jusqu’à la 52e semaine après la greffe était plus faible dans le groupe traité au moyen du letermovir (31,8 %) comparativement au groupe traité à l’aide du valganciclovir (37,7 %). Aucun patient de l’étude P002 n’a développé de mutation associée à la résistance au letermovir qui a été détectée à une fréquence de ≥ 5 %.

Au cours de l’étude P002, l’administration du letermovir pendant 200 jours après la greffe était habituellement bien tolérée. La fréquence des événements indésirables graves (EIG) était similaire pour le groupe traité au moyen du letermovir et le groupe traité à l’aide du valganciclovir, c’est‑à‑dire 36,3 % par rapport à 38,0 %. Les événements indésirables (EI) liés au médicament et les EIG étaient moins fréquents dans le groupe traité au moyen du letermovir (19,9 % et 1,4 %, respectivement) comparativement au groupe traité à l’aide du valganciclovir (35,0 % et 5,1 %, respectivement). La proportion de participants qui ont interrompu l’étude en raison d’EI était plus faible dans le groupe traité au moyen du letermovir que dans le groupe traité à l’aide du valganciclovir, c’est‑à‑dire 4,1 % par rapport à 13,5 %. On a signalé des EI liés au médicament observés chez ≥ 2 % des patients dans une proportion plus faible de participants du groupe traité au moyen du letermovir comparativement au groupe traité à l’aide du valganciclovir et ces EI comprenaient la leucopénie (6,8 % par rapport à 22,9 %), la neutropénie (2,1 % par rapport à 8,1 %) et la diminution de la leucocytémie (1,0 % par rapport à 4,0 %). Cinq patients sont décédés dans le groupe traité au moyen du letermovir et trois patients dans le groupe traité à l’aide du valganciclovir, mais ces décès n’ont été considérés comme étant liés à aucun des deux médicaments à l’étude.

À la lumière de l’examen des données probantes présentées dans le présent SPDN, Santé Canada estime que le profil avantage‑préjudice‑incertitude de Prevymis est favorable lorsqu’il est utilisé pour la prophylaxie de la maladie au CMV chez les receveurs adultes de greffes de rein qui présentent un risque élevé (donneur séropositif pour le CMV [D+] et receveur séronégatif pour le CMV [R-]). Par conséquent, l’indication proposée a été modifiée afin de préciser que Prevymis est indiqué pour la prophylaxie de la maladie au CMV chez les receveurs adultes de greffes de rein qui présentent un risque élevé (D+/R-).

Pour plus de détails sur Prevymis, veuillez consulter la monographie de produit, approuvée par Santé Canada et disponible dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Date de décision :

2023‑09‑21

Fabricant / Promoteur :

Merck Canada Inc.

Identification(s) numérique(s) de drogue(s) émis(es) :

S.O.

Statut de vente sur ordonnance :

Disponible sur ordonnance seulement

Date de présentation :

2023‑02‑20