Sommaire des motifs de décision portant sur Aloxi ®
Décisions d'examen
Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).
Type de produit:
- Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
AloxiMD
Chlorhydrate de palonosétron, 0,05 mg/mL
0,5 mg, Solution
Gélule, Injection intraveineuse
Orale
Eisai Ltd.
No de contrôle de la présentation : 145491
Émis le : 2012-08-21
Avant-propos
Le Sommaire des motifs de décision (SMD) de Santé Canada expose les motifs d'ordre scientifique et réglementaire sur lesquels reposent les décisions de Santé Canada concernant la réglementation des médicaments et des instruments médicaux. Les SMD sont rédigés en langage technique à l'intention des personnes et groupes intéressés aux décisions de Santé Canada portant sur un produit donné et sont le reflet des observations consignées dans les rapports d'évaluation. À ce titre, les SMD servent à compléter et non à répéter l'information contenue dans la monographie de produit.
Nous invitons les lecteurs à consulter le « Guide du lecteur sur le Sommaire des motifs de décision - Médicaments au sujet de l'interprétation des termes et des acronymes utilisés ici. Ils trouveront également dans ce guide un aperçu du processus d'examen des présentations de drogue dans le feuillet intitulé « Comment les médicaments sont examinés au Canada », qui décrit les facteurs pris en considération par Santé Canada au cours du processus d'examen et d'autorisation d'une présentation de drogue. Les lecteurs devraient aussi consulter le document intitulé « Initiative du sommaire des motifs de décision - Foire aux questions ».
Le SMD correspond à l'information dont disposent les autorités de réglementation de Santé Canada au moment de prendre une décision. Les présentations subséquentes examinées à d'autres fins ne sont pas incluses dans la Phase I de la stratégie de mise en oeuvre des SMD. Pour obtenir de l'information à jour sur un produit en particulier, les lecteurs sont priés de consulter la monographie la plus récente de ce produit. Santé Canada fournit également l'information au sujet mises en garde diffusées après la commercialisation ou d'avis émis à la suite d'effets indésirables (EI).
Pour de plus amples renseignements sur un produit en particulier, les lecteurs peuvent également se rendre sur les sites Web des organismes de réglementation d'autres pays. L'information reçue à l'appui d'une présentation de drogue au Canada peut cependant ne pas être identique à celle reçue par d'autres gouvernements.
Autres politiques et lignes directrices
Les lecteurs sont invités à consulter le site Web de Santé Canada, où ils trouveront d'autres politiques et lignes directrices au sujet des médicaments, notamment le document intitulé «Gestion des présentations de drogues ».
1 Information sur le produit et la présentation
Marque nominative :
Fabricant/promoteur :
Ingrédient médicinal :
Dénomination commune internationale :
Concentration :
0,5 mg
Forme posologique :
Gélule
Voie d'administration :
Orale
Identification numérique de drogue (DIN) :
- 02381710 - solution
- 02381729 - gélule
Classe pharmaco-thérapeutique (classe ATC) :
Ingrédients non médicinaux :
Gélule : monoglycérides et diglycérides d'acide caprylique/caprique, gélatine, sorbitol, glycérine, eau, oléate de polyglycéryle, dioxyde de titane, hydroxyanisole butylé, encre d'imprimerie noire
Type et numéro de présentation :
Date de la présentation :
Date de l'autorisation :
2 Avis de décision
Le 14 mars 2012, Santé Canada a émis à l'intention de Eisai Limited un avis de conformité du produit pharmaceutique Aloxi. L'autorisation est recommandée pour deux formes posologiques d'Aloxi, soit la solution injectable à 0,05 mg/mL et la gélule de 0,5 mg.
Aloxi contient l'ingrédient médicinal chlorhydrate de palonosétron, qui est un antagoniste des récepteurs 5-HT3 utilisé pour prévenir les nausées et les vomissements associés à la chimiothérapie.
La solution injectable d'Aloxi est indiquée chez les adultes pour :
- La prévention des nausées et des vomissements aigus et différés associés à l'administration d'une chimiothérapie anticancéreuse modérément émétisante;
- La prévention des nausées et des vomissements aigus et différés associés à l'administration d'une chimiothérapie anticancéreuse hautement émétisante, notamment au moyen de cisplatine à dose élevée.
Les gélules d'Aloxi sont indiquées chez les adultes pour :
- La prévention des nausées et des vomissements aigus associés à l'administration d'une chimiothérapie anticancéreuse modérément émétisante.
L'autorisation de commercialisation s'appuie sur des données issues d'études de contrôle de la qualité et d'études non cliniques et cliniques. Quatre études pivotales ont été fournies à l'appui des indications d'Aloxi pour lesquelles une autorisation est demandée. Ces études de non-infériorité étaient à répartition aléatoire, à double insu et comparatives contre traitement de référence. Elles ont été menées chez des patients atteints de cancer qui recevaient une chimiothérapie anticancéreuse modérément ou hautement émétisante. Le critère d'évaluation principal était une réponse complète (aucun épisode émétique ni médicament de secours) dans les 24 heures (phase aiguë) suivant la chimiothérapie. Parmi les critères d'évaluation secondaires, mentionnons une réponse complète sur une plus longue période (plus de 24 heures, phase différée) et une maîtrise totale.
La solution injectable par voie intraveineuse (IV) de 0,25 mg d'Aloxi a été efficace pour prévenir les nausées et les vomissements aigus et différés associés au premier cycle d'une chimiothérapie anticancéreuse modérément émétisante. Elle a aussi été efficace pour prévenir les nausées et les vomissements aigus et différés associés à une chimiothérapie anticancéreuse hautement émétisante, en particulier chez les patients recevant des corticostéroïdes prophylactiques. Les gélules de 0,5 mg d'Aloxi ont été efficaces pour prévenir les vomissements associés à l'administration d'une chimiothérapie anticancéreuse modérément émétisante pendant la phase aiguë. Les résultats semblent indiquer que l'efficacité est améliorée lorsque les gélules d'Aloxi sont administrées avec des corticostéroïdes prophylactiques plutôt que seules. L'efficacité d'Aloxi pendant les cycles répétés de chimiothérapie n'a pas été démontrée.
Aloxi (chlorhydrate de palonosétron) est offert sous forme de solution injectable par voie intraveineuse (0,05 mg/mL) et de gélule (0,5 mg). Les directives posologiques sont uniquement destinées aux adultes. Pour l'injection d'Aloxi, il est recommandé d'administrer une seule dose de 0,25 mg par voie intraveineuse sur une période de 30 secondes environ 30 minutes avant le début de la chimiothérapie. Dans le cas des gélules, la recommandation est d'une gélule de 0,5 mg par voie orale environ une heure avant le début de la chimiothérapie. Les recommandations concernant la posologie sont énoncées dans la monographie de produit.
Aloxi est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité au produit, à un ingrédient de la formulation ou à un composant du contenant. Aloxi devrait être administré selon les conditions décrites dans la monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique. Les conditions détaillées relatives à l'usage d'Aloxi sont décrites dans la monographie de produit.
Conformément à son examen des données portant sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité du produit, Santé Canada juge que le rapport entre les avantages et les risques d'Aloxi est favorable aux indications ci-dessus.
3 Motifs d'ordre scientifique et réglementaire
3.1 Motifs d'ordre qualitatif
3.1.1 Substance médicamenteuse (ingrédient médicinal)
Renseignements généraux
Le chlorhydrate de palonosétron, l'ingrédient médicinal d'Aloxi, est un antagoniste des récepteurs 5-HT3. La chimiothérapie pour le traitement anticancéreux s'accompagne souvent d'une incidence élevée de nausées et de vomissements, qui sont probablement dus à une libération de sérotonine par les cellules entérochromaffines de l'intestin grêle. La sérotonine ainsi libérée active alors les récepteurs 5-HT3 situés sur les afférents vagaux, ce qui entraîne nausées et vomissements.
Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication
Le chlorhydrate de palonosétron est fabriqué par une synthèse en plusieurs étapes. Chaque étape du procédé de fabrication est considérée comme contrôlée à l'intérieur de limites acceptables :
- Le promoteur a fourni de l'information sur la qualité et les contrôles pour toutes les matières qui entrent dans la fabrication de la substance médicamenteuse.
- Les spécifications de la substance médicamenteuse sont jugées satisfaisantes. Les valeurs limites quant aux impuretés sont conformes aux exigences de l'International Conference on Harmonisation (ICH).
- Les étapes de traitement ont été évaluées, et des intervalles appropriés ont été établis relativement aux paramètres des procédés.
Caractérisation
La structure du chlorhydrate de palonosétron a été adéquatement élucidée, et les spectres représentatifs ont été fournis. Les propriétés physiques et chimiques ont été décrites et sont jugées satisfaisantes.
Les impuretés et les produits de dégradation découlant de la fabrication ou de l'entreposage ont été signalés et caractérisés. Ces produits étaient conformes aux limites établies par l'ICH ou ont été qualifiés au moyen d'études toxicologiques; ils sont donc considérés comme acceptables.
Contrôle de la substance médicamenteuse
Les spécifications de la substance médicamenteuse ainsi que les méthodes d'analyse utilisées pour le contrôle de la qualité du chlorhydrate de palonosétron sont jugées acceptables.
Les concentrations d'impuretés liées au produit et au procédé ont été adéquatement surveillées tout au long de la fabrication. Les résultats des rapports de validation des procédés et des contrôles en cours de fabrication démontrent que les impuretés de la substance médicamenteuse ont été adéquatement contrôlées. Les concentrations d'impuretés observées dans la substance médicamenteuse ont été jugées conformes aux limites établies.
Les spécifications sont jugées acceptables pour la substance médicamenteuse. Les résultats des analyses finales de lots ont été examinés et se situent à l'intérieur des critères d'acceptation proposés.
L'emballage de la substance médicamenteuse est jugé acceptable.
Stabilité
À la lumière des données sur la stabilité présentées, fondées sur des essais sous contrainte, de longue durée et en temps réel, la période de contre-essai proposée, la durée de conservation et les conditions d'entreposage de la substance médicamenteuse étaient bien étayées et sont jugées satisfaisantes.
3.1.2 Produit pharmaceutique
Description et composition
Le médicament se présente sous forme de solution injectable ou de gélule.
La forme injectable se présente en doses de 5 mL de solution aqueuse sans conservateurs contenant 0,25 mg de palonosétron. Chaque dose de 0,05 mg/mL contient les excipients suivants : mannitol; EDTA de disodium; citrate de sodium; acide citrique monohydrate; eau pour l'injection avec hydroxyde de sodium ou acide chlorhydrique, le cas échéant, afin d'ajuster le pH. La solution est présentée dans des flacons de verre de type I de 5 cc, scellés à l'aide d'un capuchon amovible et d'un bouchon en caoutchouc.
L'autre présentation est une gélule opaque, souple, en gélatine remplie de liquide, de forme ovale et de couleur beige clair. Chaque gélule contient 0,5 mg de chlorhydrate de palonosétron dissout dans un substrat liquide à base de glycérides contenant des monoglycérides et des diglycérides d'acide caprylique/caprique; de la gélatine; du sorbitol; de la glycérine; de l'eau; de l'oléate de polyglycéryle; du dioxyde de titane; et de l'hydroxyanisole butylé. Sur chaque gélule est imprimée la mention « AlO » à l'encre noire, et les gélules sont emballées dans des plaquettes alvéolées en aluminium.
Tous les ingrédients non médicinaux (excipients) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés par le Règlement sur les aliments et drogues pour un usage dans les médicaments. Les données sur la stabilité présentées à l'appui de la formulation commerciale proposée attestent la compatibilité du chlorhydrate de palonosétron avec les excipients.
Élaboration du produit pharmaceutique
Les modifications apportées au procédé de fabrication et aux formulations tout au long de l'élaboration du produit pharmaceutique ont été examinées et sont jugées acceptables. Ces modifications n'ont aucun effet sur les paramètres associés au comportement du produit pharmaceutique.
Les données sur l'élaboration du produit pharmaceutique, y compris sur l'élaboration du système récipient-fermeture, sont jugées acceptables. Les données présentées dans cette section décrivent la composition d'Aloxi, la justification du choix de la formulation, le procédé de fabrication du produit, y compris l'emballage, les lots ayant fait l'objet d'une caractérisation invitro et les effets des modifications de la formulation sur l'innocuité et/ou l'efficacité d'Aloxi. On a examiné les études sur lesquelles reposait le choix des excipients et de leur concentration, et elles sont jugées acceptables.
Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication
Le produit pharmaceutique sous forme de solution injectable est préparé, mélangé, soumis à une étape de filtration stérilisante, versé de façon aseptique dans des flacons au moyen d'équipement et d'installations pharmaceutiques classiques.
Le produit pharmaceutique sous forme de gélule est préparé, mélangé et encapsulé au moyen d'équipement et d'installations pharmaceutiques classiques.
La méthode de fabrication est jugée acceptable, et le procédé est considéré comme dûment contrôlé à l'intérieur des limites justifiées.
Contrôle du produit pharmaceutique
Aloxi a été soumis à des tests visant à en vérifier l'identité, l'aspect, l'uniformité de contenu, le dosage, le pH, la dissolution, la taille des particules, le volume de remplissage, la stérilité, la couleur, la clarté et les concentrations des produits de dégradation, des impuretés liées aux médicaments, des particules étrangères, des endotoxines bactériennes et des impuretés microbiologiques; les résultats étaient conformes aux critères d'acceptation. Les spécifications des tests et les méthodes d'analyse sont jugées acceptables; la durée de conservation ainsi que les limites de libération des produits de dégradation, pris séparément ou globalement, se situent à l'intérieur des limites.
Les rapports de validation des méthodes d'analyse utilisées pour l'évaluation des concentrations de chlorhydrate de palonosétron et d'impuretés liées au médicament sont jugés acceptables.
Les spécifications des tests sont jugées acceptables pour le contrôle du produit pharmaceutique, et les limites des concentrations d'impuretés ont été établies conformément aux recommandations de l'ICH.
Les résultats des analyses finales de lots ont été examinés et sont jugés conformes aux spécifications du produit pharmaceutique.
Bien que des impuretés et des produits de dégradation découlant de la fabrication et/ou de l'entreposage aient été signalés et caractérisés, ils ont été jugés conformes aux limites établies par l'ICH et/ou ont été qualifiés au moyen d'analyse des lots; ils sont donc considérés acceptables.
Stabilité
À la lumière des données sur la stabilité présentées, fondées sur des essais accélérés, de longue durée et en temps réel, les durées de conservation proposées de 36 mois pour les gélules d'Aloxi et de 60 mois pour la solution d'Aloxi à une température de 25 °C sont jugées acceptables.
La compatibilité du produit pharmaceutique avec le système récipient-fermeture a été établie au moyen de tests officinaux et d'études de stabilité. Ce dispositif satisfait à tous les critères d'acceptation des tests de validation.
3.1.3 Installations et équipement
L'aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l'équipement servant à la production d'Aloxi sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués.
Toutes les installations de fabrication proposées sont conformes aux exigences du titre 2 du Règlement sur les aliments et drogues. Toutes les installations sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.
3.1.4 Évaluation de l'innocuité des agents adventices
L'excipient (gélatine) présent dans l'enveloppe de la gélule est d'origine animale. Une lettre d'attestation confirmant que le matériel ne vient pas de pays touchés par l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou l'encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) a été fournie; il est donc considéré comme étant propre à l'usage humain.
3.1.5 Conclusion
L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication d'Aloxi montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées sur l'élaboration et la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation.
3.2 Motifs non cliniques de la décision
La décision réglementaire canadienne concernant le programme d'études non cliniques est fondée sur l'examen par Santé Canada des rapports d'examen par l'Agence européenne des médicaments (EMA) et la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, en se référant également aux données publiées au Canada, le cas échéant.
3.2.1 Pharmacodynamique
Les études pharmacologiques ont montré que le chlorhydrate de palonosétron est un antagoniste puissant et sélectif des récepteurs 5-HT3 à la sérotonine. Que ce soit dans la préparation intraveineuse (IV) ou celle par voie orale, le palonosétron a inhibé les effets émétiques des agents chimiothérapeutiques comme le cisplatine, la dacarbazine et l'actinomycine D dans les modèles animaux basés sur le chien et le furet. Le palonosétron n'a pas interféré avec l'effet des médicaments anticancéreux lors des tests effectués sur des animaux porteurs de tumeurs.
Les études d'innocuité pharmacologique n'ont montré aucun effet indésirable significatif sur le système nerveux central (SNC), le système respiratoire, la fonction rénale ou la vidange gastrique.
Les études d'innocuité cardiovasculaire incluaient notamment des études in vitro sur les courants ioniques et la durée des potentiels d'action, ainsi que des études in vivo. On a constaté que le palonosétron inhibait le gène apparenté au gène éther-à-go-go (hERG) ainsi que les courants sodiques (I-Kr et I-Na) à des doses plusieurs fois supérieures à l'exposition humaine prévue. Le palonosétron accroît également la durée des potentiels d'action dans les fibres de Purkinje chez le chien et le lapin à des concentrations plus de 100 fois supérieures à l'exposition humaine prévue. Par conséquent, l'exposition à de fortes doses de palonosétron peut bloquer les canaux ioniques participant à la repolarisation et à la dépolarisation ventriculaire et modifier les paramètres liés aux potentiels d'action.
Les études in vivo menées chez le chien ne corroborent pas les résultats des études in vitro. En effet, l'administration par IV de doses allant jusqu'à 1 mg/kg n'a eu aucun effet sur l'intervalle QTc, mais on a observé une légère prolongation du QT et une diminution du rythme cardiaque. On a observé des effets liés au traitement sur la conduction cardiaque ainsi qu'une arythmie chez des lapins anesthésiés à une dose de 10 mg/kg, qui est plus de 1000 fois supérieure à la dose clinique humaine prévue.
3.2.2 Pharmacocinétique
Le profil pharmacocinétique a été étudié chez le rat, le chien et le singe après administration par voie orale et IV.
Absorption
Administré par voie orale, le palonosétron a été rapidement absorbé avec une biodisponibilité faible (entre 6 et 13 %) chez toutes les espèces, ce qui suggère un métabolisme de premier passage important.
Distribution
On a constaté que le palonosétron était grandement distribué dans les tissus, notamment dans le cerveau, mais qu'il ne s'accumulait pas et qu'il était rapidement éliminé. Chez les rats pigmentés, la distribution tissulaire de palonosétron radioactif était semblable à celle des rats albinos, sauf dans les yeux, où elle était significativement plus importante et l'élimination plus lente.
Métabolisme
Dans le cadre d'études menées chez des animaux, on a décelé 14 métabolites dans le plasma, dont deux métabolites humains principaux, M4 (6-hydroxy-palonosétron) et M9 (N-oxyde-palonosétron). On a constaté que ces métabolites avaient une faible activité pharmacologique (100 fois inférieure) par rapport au palonosétron et ne devraient pas produire d'effets pertinents sur le plan clinique.
Élimination
L'élimination du palonosétron dans les tissus correspondait généralement à l'élimination dans le plasma, avec cependant un léger retard d'élimination au niveau des yeux. Après administration par voies IV et orale, l'élimination s'est principalement effectuée par la voie urinaire, chez plus de la moitié des espèces. L'élimination biliaire était également importante chez le rat, mais dans une moindre mesure que chez d'autres espèces.
3.2.3 Toxicologie
Toxicité aiguë
Des études sur la toxicité à dose unique ont été menées chez la souris, le rat et le chien avec administration par voies IV et orale. La dose létale minimale administrée par IV était de 30 mg/kg chez la souris et le rat, et elle était supérieure à 20 mg/kg chez le chien. La dose létale minimale administrée par voie orale était de 500 mg/kg chez le rat et de 200 mg/kg chez le chien. Les doses non létales maximales ont entraîné des effets sur le SNC chez toutes les espèces examinées.
Toxicité à doses répétées
Des études de toxicité à doses répétées ont été réalisées chez le rat et le chien. Chez ces deux espèces, la toxicité visait le SNC, causant une inactivité, une ataxie accompagnée de tremblements et des convulsions.
Chez les rats ayant reçu le traitement par IV pendant 26 semaines, on n'a constaté aucun signe clinique ou histopathologique lié au traitement qui n'ait pas entraîné d'effets sur le SNC. La dose sans effet nocif observé (DSENO) était de 7 mg/kg/jour. Les rats ont toléré des doses bien plus élevées de palonosétron lorsqu'il était administré par voie orale. Dans les études de toxicité par voie orale d'un mois et de trois mois, la DSENO était de 18 mg/kg/jour. Cependant, les doses élevées (60 et 120 mg/kg/jour) ont entraîné des effets indésirables observés lors des examens cliniques chimiques et histopathologiques, dont les suivants : augmentation du poids du foie, des surrénales, de l'hypophyse et de la rate, diminution de l'os trabéculaire, atrophie des testicules, du thymus et des ganglions lymphatiques et néphropathie.
Chez le chien, l'administration pendant neuf mois de palonosétron par IV n'a pas entraîné d'effet indésirable notable, par conséquent on a fixé la DSENO à 6 mg/kg/jour. Les chiens ont également bien toléré l'administration de palonosétron par voie orale pendant trois mois à des doses allant jusqu'à 20 mg/kg/jour.
Les études sur la toxicité pour les jeunes rats et chiens n'ont montré aucune toxicité particulière qui n'ait pas été observée chez les animaux adultes.
Génotoxicité et mutagénicité
Le palonosétron a fait l'objet d'une série d'épreuves sur la génotoxicité, dont un test de mutagenèse sur Salmonella, une analyse des aberrations chromosomiques, un essai de mutation sur des cellules de mammifères et un essai de synthèse non programmée d'acide désoxyribonucléique (ADN) dans des cellules hépatiques de rat. Toutes ces épreuves étaient négatives, sauf l'analyse des aberrations chromosomiques. Globalement, on considère que le palonosétron n'est pas mutagène.
Cancérogénicité
On a évalué le potentiel cancérogène du palonosétron dans le cadre d'études à long terme chez la souris et le rat. À des doses allant jusqu'à 60 mg/kg/jour administrées pendant deux années, le palonosétron ne s'est pas révélé cancérogène pour la souris, mais il l'était pour le rat.
On a réalisé une étude de cancérogénicité chez le rat à des doses de 15, 30 et 60 mg/kg/jour chez les mâles et de 15, 45 et 90 mg/kg/jour chez les femelles. On a observé une augmentation significative sur le plan statistique de l'incidence des tumeurs dues au traitement dans plusieurs tissus, chez les femelles comme chez les mâles. Chez les mâles, on a constaté une augmentation du nombre d'adénomes dans l'hypophyse, de phéochromocytomes dans les surrénales, d'adénomes à cellules C dans la thyroïde, d'adénomes et carcinomes dans les cellules des îlots pancréatiques et de kératoacanthomes et papillomes sur la peau recouvrant la queue des animaux. Chez les femelles, on a observé une augmentation du nombre d'adénomes à cellules C dans la thyroïde, de phéochromocytomes dans les surrénales, d'adénocarcinomes mammaires, d'adénomes hépatocellulaires et de l'incidence combinée de fibroadénomes, d'adénomes et d'adénocarcinomes.
Dans la plupart des cas, l'augmentation de l'incidence de tumeurs touchait le groupe de femelles recevant la dose élevée, et elle était plus prédominante chez les mâles. On a également observé des adénomes hypophysaires, des tumeurs du pancréas et des tumeurs cutanées dans les groupes de mâles recevant les doses intermédiaires et faibles. D'après les ratios de surface sous la courbe (SSC), l'exposition des rats recevant la dose élevée était 700 fois supérieure chez les mâles et plus de 1 700 fois supérieures chez les femelles à l'exposition humaine à une dose de 0,25 mg/jour. Étant donné que le palonosétron n'est pas mutagène, on estime que son mode d'action cancérogène n'est pas génotoxique. Bien que l'on n'ait pas déterminé la pathogénèse des tumeurs chez le rat, il est possible que les doses élevées de palonosétron, ayant une action sur les récepteurs neuro-endocriniens, entraînent une perturbation des voies endocriniennes et causent ainsi la formation de tumeurs.
Toxicité pour la reproduction et le développement
Les études sur la fertilité et la reproduction menées chez le rat et le lapin ont montré que le palonosétron n'était pas tératogène. Chez ces deux espèces, on n'a constaté aucune toxicité embryo-foetale ni aucun développement postnatal anormal. Toutefois, il a entraîné une infertilité chez le rat à la dose élevée de 120 mg/kg/jour.
Tolérance locale
Les études de toxicité menées chez le rat et le chien n'ont révélé aucun signe d'irritation locale après administration par IV.
Phototoxicité
Les études de phototoxicité n'ont révélé aucun potentiel d'effets phototoxiques liés au palonosétron.
3.2.4 Résumé et conclusion
Les études pharmacologiques ont montré que le palonosétron a la capacité d'inhiber les nausées et vomissements qui accompagnent les chimiothérapies anticancéreuses. D'après les études sur l'innocuité pharmacologique, l'utilisation du palonosétron aux doses thérapeutiques ne devrait entraîner aucun effet indésirable. Bien que les études in vitro semblent indiquer que des doses suprathérapeutiques pourraient prolonger le QTc, ce résultat n'a pas été confirmé dans les études chez le chien.
Globalement, les études non cliniques n'ont révélé aucun problème d'innocuité majeur. On considère que le palonosétron n'est pas génotoxique et que son potentiel cancérogène chez l'être humain aux doses thérapeutiques est négligeable.
3.3 Motifs cliniques de la décision
La décision réglementaire canadienne concernant les études pharmacologiques cliniques, dont une étude complète sur le QTc, est fondée sur l'examen par Santé Canada de rapports d'examen détaillés de la FDA, en se référant également aux données publiées au Canada, le cas échéant.
La décision réglementaire canadienne portant sur l'efficacité et l'innocuité cliniques d'Aloxi est fondée sur une évaluation critique du dossier de données canadiennes. Les examens effectués à l'étranger par l'EMA et la FDA ont servi de références.
3.3.1 Pharmacodynamique
Dans le cadre de cette présentation de drogue nouvelle (PDN), le promoteur a fourni des renseignements à l'appui de l'autorisation de commercialisation de deux formulations cliniques d'Aloxi (solution injectable par IV et gélules par voie orale). Les deux formulations ont été étudiées chez des sujets sains et des patients, la plupart du temps en tant que dose unique. On également effectué des études sur l'administration répétée de produit [une fois par jour pendant trois jours consécutifs chez des sujets sains et trois doses administrées un jour sur deux (aux jours 1, 3 et 5) chez des patients] pour la formulation IV uniquement.
Les études non cliniques in vitro ont montré que le palonosétron a le potentiel de prolonger l'intervalle QTc. De plus, une étude approfondie sur le QT a révélé une augmentation proportionnelle à la dose de la modification maximale de l'intervalle QTcI (intervalle QT corrigé individuellement) par rapport à la valeur initiale et du nombre de patients ayant un ∆QTcI compris entre 30 et 60 ms dans trois groupes recevant du palonosétron, bien que les valeurs maximales de ∆QTcI demeurent inférieures au témoin positif (400 mg de moxifloxacine). De plus, les cas de QTc long ont uniquement été observés dans les groupes recevant du palonosétron des études de phase III pivots, à contrôles actifs, mais le palonosétron n'a entraîné de prolongation pertinente sur le plan clinique de l'intervalle QTc pour aucune autre dose étudiée. Enfin, les antagonistes des 5-HT3 sont réputés pour causer une prolongation du QTc. Par conséquent, on a recommandé l'ajout de renseignements dans la monographie de produit d'Aloxi concernant l'effet potentiel du palonosétron sur l'intervalle QTc, compte tenu des risques accrus pour les patients souffrant d'un intervalle QT long ou qui sont susceptibles d'en acquérir un par exemple (p. ex.) syndrome du QT long congénital, déséquilibre électrolytique) ou en cas d'utilisation concomitante d'Aloxi avec des substances médicamenteuses causant une prolongation du QTc.
3.3.2 Pharmacocinétique
Absorption
Suite à l'administration par IV d'un seul bolus de produit chez des sujets volontaires sains, on a observé une diminution biphasique de la concentration plasmatique en palonosétron. Après une baisse initiale rapide dans le plasma, on a constaté fréquemment une diminution marquée deux à quatre heures après l'administration du produit, ce qui semble indiquer que le palonosétron fait l'objet d'une recirculation entérohépatique. Chez certains sujets, la valeur du pic secondaire était supérieure au premier pic.
Après administration par voie orale, le palonosétron a été bien absorbé, avec une biodisponibilité absolue d'environ 97 %. Les concentrations plasmatiques maximales (Cmax) ont généralement été atteintes quatre à cinq heures après administration.
La Cmax moyenne et la SSC étaient généralement proportionnelles à la dose après administration par IV ou par voie orale (pour des doses allant de 1 à 80 μg/kg) chez les sujets sains et les patients traités pour lutter contre les nausées et vomissements causés par la chimiothérapie (NVCC). On a constaté des variations considérables d'un sujet à l'autre concernant les valeurs de la Cmax et de la SSC de zéro à l'infini (SSC0-∞). D'après la comparaison effectuée entre les études, l'exposition systémique au palonosétron, en termes de SSC, était 30 % supérieure chez les patients atteints de cancer par rapport aux sujets sains.
Chez les sujets sains ayant reçu un bolus de 0,25 mg de palonosétron par IV chaque jour pendant trois jours consécutifs, on a constaté une accumulation 2,1 fois plus élevée. De même chez les patients atteints de cancer ayant reçu un bolus de 0,25 mg de palonosétron par IV pendant 30 secondes aux jours 1, 3 et 5, on a constaté une accumulation 1,42 fois plus élevée.
La prise d'un repas à teneur lipidique élevée n'a pas eu d'effet sur l'absorption des gélules de palonosétron par voie orale. Par conséquent, le palonosétron peut être administré par voie orale avec ou sans nourriture.
Distribution
Le palonosétron se distribue largement dans le corps, comme le laisse suggérer l'important volume apparent moyen de distribution de 8,3 L/kg. Le taux de fixation aux protéines dans le plasma humain était constant au-dessus de la fourchette de concentrations de 5 à 412 ng/mL, atteignant 62 % en moyenne. Les paramètres liés à la clairance et au volume de distribution étaient les mêmes après administration orale qu'après administration par IV.
Métabolisme
Les études in vitro semblent indiquer que le métabolisme du palonosétron s'effectue principalement par l'intermédiaire de l'enzyme cytochrome P450 (CYP) 2D6, mais également par l'intermédiaire du CYP3A4 et du CYP1A2. Après administration par IV, les métabolites principaux étaient un métabolite N-oxyde (M9, représentant environ 12,5 % de la dose administrée) et un métabolite hydroxylé (M4, représentant environ 10,9 % de la dose administrée).
Élimination
Le palonosétron est éliminé inchangé par excrétion rénale et selon les voies métaboliques utilisant de multiples isozymes CYP. Suite à l'administration par IV d'une dose unique de chlorhydrate de palonosétron marqué au [14C] à raison de 10 μg/kg, la clairance rénale de médicament inchangé a atteint 42 % de la clairance totale, tandis qu'environ 50 % de la dose administrée a été métabolisée. Près de 80 % de la dose a été récupérée dans les urines dans les 144 heures suivant l'administration. D'après une étude de phase I, la demi-vie terminale apparente moyenne était de 37,4 heures. Les estimations de clairance rénale après administration par voie orale étaient comprises entre 4,06 et 6,29 L/heure.
Populations particulières
L'âge, le sexe et la race n'ont pas eu d'effet significatif sur la pharmacocinétique du palonosétron.
Insuffisance rénale
Les valeurs moyennes des paramètres pharmacocinétiques primaires chez les patients atteints d'insuffisance rénale légère à modérée étaient les mêmes que celles des sujets sains. Chez les patients atteints d'insuffisance rénale grave, la SSC moyenne de zéro au temps (t) (SSC0-t) était supérieure d'environ 50 % à celle des sujets sains, et l'on a observé une demi-vie terminale prolongée (115-300 heures) chez certains patients. Cependant, aucun ajustement posologique n'est recommandé pour les patients souffrant d'insuffisance rénale, quelle qu'en soit la gravité.
Insuffisance hépatique
Chez les patients atteints de différents degrés d'insuffisance hépatique, la SSC moyenne du palonosétron n'a pas été affectée de façon significative par l'administration d'une dose unique de palonosétron par intraveineuse, tandis que l'exposition systémique à un métabolite, M9, était considérablement réduite chez les patients atteints d'insuffisance hépatique modérée à grave. Bien que la demi-vie terminale apparente du palonosétron ait été prolongée d'environ 50 % chez les patients atteints d'insuffisance hépatique modérée à grave, aucun ajustement posologique n'est nécessaire, car le palonosétron sera administré en une seule dose en milieu clinique.
Interactions entre les médicaments
Les études in vitroindiquent qu'aux concentrations thérapeutiques, le palonosétron n'inhibe pas l'activité des isozymes CYP ni ne l'induit. Les études pharmacocinétiques in vivomontrent que l'administration d'une dose unique de palonosétron par IV n'entraîne pas d'interaction avec le métoclopramide par voie orale à l'état d'équilibre, la dexaméthasone par IV ou l'aprépitant par voie orale, et que l'administration concomitante d'antiacide n'a eu aucun effet sur l'absorption orale ni sur les caractéristiques pharmacocinétiques du palonosétron administré par voie orale.
Bioéquivalence
Une étude de biodisponibilité croisée, comparative et à dose unique, avec inversion de traitement, a été menée auprès de sujets adultes sains à jeun pour comparer la formulation de l'essai clinique et la formulation commerciale du palonosétron par voie orale (0,5 mg). Les données présentées montrent que la formulation utilisée en essai clinique et la formulation commerciale d'Aloxi sous forme de gélule de 0,5 mg sont bioéquivalentes, d'après les normes de bioéquivalence de Santé Canada.
3.3.3 Efficacité clinique
Solution injectable d'Aloxi pour chimiothérapie modérément émétisante
Deux études pivots (PALO-99-03 et PALO-99-04) ont servi à montrer l'efficacité du palonosétron par IV chez les patients recevant un traitement initial de chimiothérapie modérément émétisante (CME).
Ces deux études pivots portaient sur 1132 patients. Elles visaient à comparer une dose unique d'Aloxi par IV (0,25 mg et 0,75 mg) à une dose unique par IV d'ondansétron (32 mg) ou de dolasétron (100 mg) administrées 30 minutes avant une CME comprenant du carboplatine, du cisplatine ≤ 50 mg/m², du cyclophosphamide < 1500 mg/m², de la doxorubicine > 25 mg/m², de l'épirubicine, de l'irinotécan ou du méthotrexate. Aucun corticostéroïde à visée prophylactique n'a été administré dans l'étude PALO-99-03, et seuls 4 à 6 % des patients en ont reçu dans l'étude PALO-99-04. Par conséquent, l'effet de l'administration concomitante de corticostéroïdes n'a pas pu être évalué dans ces études.
Le critère d'évaluation principal était une réponse complète [(RC); aucun épisode émétique ni médicament de secours] dans les 24 heures suivant la chimiothérapie (phase aiguë). Les critères secondaires étaient notamment le contrôle complet [(CC); correspondant à une RC avec au maximum de légères nausées] le nombre d'épisodes émétiques, le délai avant le premier épisode émétique, le délai avant la première administration de médicament de secours, le délai avant l'échec du traitement, la gravité et l'intensité des nausées, la satisfaction globale du patient relativement au traitement antiémétique et la qualité de vie.
Les deux études ont montré la non-infériorité du palonosétron, que ce soit avec la dose de 0,25 ou de 0,75 mg, par rapport à la dose de 32 mg d'ondansétron et à la dose de 100 mg de dolasétron pour la prévention des nausées et vomissements causés par une CME, compte tenu de la RC durant les 24 premières heures suivant la chimiothérapie. L'efficacité du produit est également étayée par sa non-infériorité relativement à tous les critères d'évaluation secondaires dans les 24 heures suivant la chimiothérapie.
Étant donné que l'ondansétron et le dolasétron sont indiqués pour la prévention de la phase aiguë des vomissements et non la phase différée (entre 24 et 120 heures), la supériorité par rapport aux comparateurs est requise pour déterminer l'efficacité du palonosétron durant la phase différée. Durant la phase différée et dans l'ensemble (entre 0 et 120 heures), on a constaté dans les deux études pivots la supériorité du produit dans le groupe ayant reçu 0,25 mg de palonosétron par IV en ce qui concerne les taux de RC, les taux de CC et les taux d'absence de nausées. On a constaté la supériorité du produit concernant ces mêmes taux dans le groupe ayant reçu 0,75 mg de palonosétron dans l'étude PALO-99-04, mais non dans l'étude PALO-99-03. Par conséquent, on considère que la dose de 0,25 mg de palonosétron par IV est efficace pour prévenir les nausées et les vomissements aigus et différés causés par un traitement initial de CME.
Solution injectable d'Aloxi pour chimiothérapie hautement émétisante
L'efficacité du palonosétron par IV chez les patients recevant un traitement initial de chimiothérapie hautement émétisante (CHE) a été prouvée dans le cadre de deux études : l'étude pivot PALO-99-05; et une étude complémentaire de détermination posologique (étude 2330).
L'étude PALO-99-05 était une étude de phase III randomisée à double insu qui comportait trois groupes, pour un total de 667 patients. Elle visait à comparer une dose unique d'Aloxi par IV (0,25 mg et 0,75 mg) à une dose unique par IV d'ondansétron (32 mg) administrées 30 minutes avant une CME comprenant du cisplatine ≥ 60 mg/m², du cyclophosphamide ou de la dacarbazine. Des corticostéroïdes (de la dexaméthasone, ou de la méthylprednisolone en cas de pénurie) à visée prophylactique ont été co-administrés chez 67 % des patients avant la chimiothérapie, à la discrétion des chercheurs.
On a constaté la non-infériorité des deux doses de palonosétron par rapport à la dose de 32 mg d'ondansétron relativement aux taux de RC durant les 24 premières heures suivant la chimiothérapie. Les résultats au sein de la cohorte conforme au protocole étaient compatibles avec les résultats de l'analyse en intention de traiter. On a également constaté la non-infériorité des deux doses de palonosétron par rapport à l'ondansétron en ce qui concerne les taux de RC pour toutes les périodes supplémentaires dans les résultats cumulatifs et quotidiens. Cependant, la supériorité du produit n'a pas été prouvée concernant les taux de RC et de CC ni les autres critères secondaires durant la phase différée (entre 24 et 120 heures) ou globalement (entre 0 et 120 heures).
L'analyse par sous-groupe semble indiquer que le recours à des corticostéroïdes à visée prophylactique était nécessaire pour que l'efficacité de la dose de 0,25 mg de palonosétron reste non inférieure à l'ondansétron durant la phase aiguë, selon les taux de RC observés, bien que l'on ait noté que l'étude n'était pas équipée pour montrer la non-infériorité dans ces sous-groupes individuels. Par conséquent, il est indiqué dans la monographie de produit que l'efficacité d'Aloxi pour la prévention des nausées et vomissements aigus causés par une CHE a été montrée principalement chez des patients recevant de façon concomitante des corticostéroïdes à visée prophylactique.
Les résultats relatifs à l'efficacité observés chez les patients ayant reçu une CHE dans l'étude de phase III sont étayés par ceux de l'étude de phase II de détermination posologique. Par conséquent, on considère que la dose de 0,25 mg de palonosétron par IV est efficace pour prévenir les nausées et les vomissements aigus causés par un traitement initial de CHE.
Gélules d'Aloxi pour chimiothérapie modérément émétisante
Une étude pivot (PALO-99-13) a servi à montrer l'efficacité du palonosétron par voie orale chez les patients recevant un traitement initial de CME.
PALO-03-13 était une étude clinique multicentrique, randomisée, à double insu et avec contrôle actif portant sur 635 patients recevant une CME comprenant du cyclophosphamide < 1500 mg/m², de la doxorubicine, du carboplatine, de l'épirubicine ou de l'idarubicine. On a comparé une dose unique en gélule de 0,25, de 0,5 ou de 0,75 mg d'Aloxi administrée par voie orale une heure avant la CME à une dose unique de 0,25 mg d'Aloxi administrée par IV 30 minutes avant la chimiothérapie. Dans chaque groupe de traitement, les patients ont de nouveau été répartis aléatoirement afin de recevoir soit de la dexaméthasone, soit un placebo.
Le principal critère d'évaluation de l'efficacité était la RC durant les 24 premières heures suivant le début de la chimiothérapie. Les critères secondaires étaient notamment la RC dans la phase différée, le CC, le nombre d'épisodes émétiques, le délai avant le premier épisode émétique, le délai avant la première administration de médicament de secours, le délai avant l'échec du traitement, la gravité et l'intensité des nausées, la satisfaction globale du patient relativement au traitement antiémétique et la qualité de vie. L'efficacité était fondée sur la non-infériorité du palonosétron administré par voie orale par rapport à la formulation par IV.
On a constaté la non-infériorité des trois doses de palonosétron par voie orale par rapport à la dose de 0,25 mg de palonosétron par IV relativement aux taux de RC durant les 24 premières heures suivant la chimiothérapie. Toutefois, la comparaison des trois groupes de traitement par voie orale n'a révélé aucun lien avec la dose. Les taux de RC durant la phase aiguë étaient comparables dans les trois groupes ayant reçu du palonosétron par voie orale, le taux le plus élevé ayant été relevé dans le groupe à 0,50 mg. De plus, l'étude n'a pas prouvé la non-infériorité des trois doses orales de palonosétron en ce qui concerne la RC par rapport à la dose de 0,25 mg de palonosétron par IV durant la phase différée. Ces résultats coïncident avec ceux relatifs aux taux de CC et aux autres critères d'évaluation secondaires. Enfin, on a observé une efficacité améliorée (augmentation de 20 % des taux de RC) lorsque l'on co-administrait du palonosétron par voie orale ou IV et des corticostéroïdes; ces résultats figurent dans la monographie de produit. Par conséquent, on considère que la dose de 0,5 mg de palonosétron par voie orale est efficace pour prévenir les nausées et les vomissements aigus causés par un traitement initial de CME.
3.3.4 Innocuité clinique
Solution injectable d'Aloxi
Dans les études de phase I et II, les événements indésirables les plus courants, signalés chez ≥ 5 % des patients ayant reçu du palonosétron, étaient les suivants : céphalées; constipation; fièvre; douleurs abdominales; diarrhée; démangeaisons (prurit); douleurs; asthénie; et insomnie. De plus, on a signalé des cas d'étourdissement et d'anorexie chez plus de 5 % des patients ayant reçu ≥ 30 μg/kg de palonosétron, ainsi que des douleurs dorsales chez plus de 5 % des patients ayant reçu 10 à 20 μg/kg de palonosétron. On a également observé les événements indésirables suivants : augmentation des enzymes hépatiques, tachycardie, électrocardiogrammes anormaux, douleurs thoraciques (angine), hypotension et hypertension.
Dans les études cliniques de phase III, 1374 patients ont reçu du palonosétron par IV, parmi lesquels 605 ont reçu une dose unique de 0,25 mg. La plupart des effets indésirables couramment signalés étaient liés à des troubles gastro-intestinaux, à des troubles du système nerveux ou à des troubles généraux. Les événements indésirables les plus fréquents étaient les suivants : maux de tête; constipation; diarrhée; fatigue; et douleurs musculosquelettiques.
La plupart des événements indésirables signalés étaient d'une intensité légère, et l'on a considéré qu'ils n'étaient pas ou probablement pas liés à l'administration de palonosétron. On a observé des événements indésirables dus au traitement chez environ 20 % des patients en tout dans les trois études pivots. Les plus fréquemment liés à la dose de 0,25 mg de palonosétron par IV étaient les maux de tête et la constipation. Les événements indésirables graves (EIG) étaient rares. Tous sauf un (convulsions signalées chez un patient ayant reçu de façon concomitante de la dexaméthasone dans l'étude avec traitement répété) ont été examinés et jugés non liés ou probablement non liés à l'administration de palonosétron. Aucun décès n'a été considéré comme étant dû au médicament étudié.
Dans l'ensemble, on n'a relevé aucune préoccupation constante et significative sur le plan clinique en matière d'innocuité relativement aux paramètres de laboratoire ou aux signes vitaux. Toutefois, on a signalé des résultats d'ECG anormaux pertinents sur le plan clinique, dont des cas de QTc légèrement prolongé, dans les groupes recevant du palonosétron par rapport au groupe recevant de l'ondansétron ou du dolasétron dans les études pivots.
Gélules d'Aloxi
La base de données relative à l'innocuité du palonosétron par voie orale comprend des données issues de quatre études : deux études de phase II (études 2332 et PALO-04-03); et deux études de phase III (études PALO-03-13 et PALO-03-14). Au total, 1061 patients ont participé à ces études, dont 182 ont reçu une dose de 0,50 mg de palonosétron par voie orale.
Dans l'ensemble, les événements indésirables les plus fréquents étaient les troubles gastro-intestinaux (19,7 %), suivis par les troubles du système nerveux (18,2 %). La plupart des événements signalés étaient d'une intensité légère. Moins de 8 % des événements indésirables ont été jugés graves.
La plupart des événements indésirables n'ont pas été considérés comme étant causés par le médicament étudié. La fréquence d'événements indésirables dus au médicament signalés était similaire dans les trois groupes ayant reçu du palonosétron par voie orale (7 %, 8,1 % et 7,6 %, respectivement), tandis que le pourcentage de patients subissant des événements indésirables dus au médicament était pratiquement deux fois plus élevé (16 %) dans le groupe ayant reçu du palonosétron par IV. Les événements indésirables dus au médicament les plus fréquents étaient les maux de tête et la constipation.
Dans l'étude pivot de phase III (PALO-03-13), 32 EIG ont été signalés chez 17 patients (2,7 %) et un EIG (bloc atrio-ventriculaire du deuxième degré) a été jugé comme étant dû au palonosétron. Les seuls EIG signalés chez plus d'un patient et dans plus d'un groupe de traitement étaient l'anémie, les douleurs thoraciques et la dyspnée. Aucun décès n'a été considéré lié au médicament étudié. Sur les ECG enregistrés environ trois heures après l'administration du produit, on a constaté une incidence légèrement accrue du nombre de patients présentant un ECG anormal ainsi qu'une augmentation de la durée moyenne du QTc (QTcB = 4 à 6 ms dans les quatre groupes de traitement par rapport aux valeurs d'ECG initiales. Dans le groupe recevant la dose de 0,5 mg par voie orale, 26 % des patients présentaient une augmentation du QTcB de 30 à 60 ms, mais aucune augmentation du QTcB > 60 ms n'a été observée.
Solution injectable et gélules d'Aloxi
Le palonosétron (dose suprathérapeutique par IV et voie orale) a fait l'objet de deux études d'innocuité ouvertes durant une suite de traitements répétés (jusqu'à neuf et quatre cycles; médiane : deux et trois cycles pour l'administration par IV et par voie orale, respectivement) de chimiothérapie (CME ou CHE). Globalement, les profils d'innocuité du palonosétron signalés étaient similaires à chaque cycle.
Dans une étude de phase I, 12 sujets sains ont reçu 0,25 mg de palonosétron par IV une fois par jour pendant trois jours consécutifs. On a observé une accumulation 2,1 supérieure de l'exposition systémique (rapport entre la SSC0-24 heures du jour 3 et du jour 1). Dans une autre étude à doses multiples, on a administré 0,25 mg de palonosétron par IV aux jours 1, 3 et 5 à des patients cancéreux de sexe masculin recevant 20 mg/m² de cisplatine aux jours 1 à 5. On a alors constaté une accumulation 1,4 fois supérieure (rapport entre la SSC0-t du jour 5 et du jour 1). On dispose de données limitées sur l'innocuité de l'administration de doses multiples d'Aloxi. Dans la deuxième étude, l'administration quotidienne de palonosétron a entraîné un profil pharmacocinétique conforme à la longue demi-vie d'élimination du palonosétron dans le plasma d'environ 40 heures.
On ne dispose d'aucunes données cliniques sur les conséquences de l'exposition au palonosétron durant la grossesse, et des études non cliniques sur la reproduction ont montré un faible poids foetal, une ossification réduite ainsi qu'une toxicité maternelle. Le palonosétron ne devrait donc être utilisé durant la grossesse que s'il est clairement nécessaire.
On ne sait pas si le palonosétron est excrété dans le lait humain. Étant donné que de nombreux médicaments le sont et que ce produit présente des risques d'effets indésirables graves et de tumorigénicité chez les enfants allaités, l'utilisation du palonosétron durant la lactation n'est pas recommandée.
Il n'existe pas d'antidote connu contre le palonosétron; les cas de surdosage doivent être pris en charge à l'aide de soins de soutien. La dose la plus élevée de palonosétron administrée dans le cadre des études cliniques était de 90 μg/kg, soit environ 12 fois la dose recommandée par voie orale de 0,5 mg. Dans ce groupe à dose élevée, les événements indésirables étaient similaires à ceux observés avec les doses moins élevées dans ces études.
3.4 Évaluation des avantages / risques et recommandation
3.4.1 Évaluation des avantages/risques
Les nausées et vomissements provoqués par la chimiothérapie sont des effets indésirables problématiques et difficiles du traitement contre le cancer. La prise en charge efficace des vomissements peut profiter aux patients en améliorant leur qualité de vie et la tolérance à la chimiothérapie.
Le critère d'évaluation principal (réponse complète durant la phase aiguë) des études à double insu et à contrôle actif a montré la non-infériorité du palonosétron par rapport à l'ondansétron et au dolasétron. Ces études appuient l'emploi du palonosétron par IV durant la phase aiguë des CME et CHE et du palonosétron par voie orale durant la phase aiguë des CME. De plus, la dose de 0,25 mg de palonosétron par IV s'est révélée efficace durant la phase différée de CME par rapport à l'ondansétron et au dolasétron. Le profil d'innocuité du palonosétron était semblable à celui des comparateurs actifs de ces études. On considère donc que le palonosétron est une substance de remplacement efficace par rapport aux antagonistes des récepteurs 5-HT3 actuellement commercialisés.
À l'heure actuelle, le schéma thérapeutique standard pour la prise en charge des NVCC en cas de CME et de CHE utilise généralement une combinaison de médicaments incluant un corticostéroïde. Cependant, ces schémas thérapeutiques standard n'ont pas été examinés dans le cadre des études pivots. Dans l'étude sur la formulation par voie orale en cas de CME, on a distribué aléatoirement aux patients des corticostéroïdes à visée prophylactique, tandis que dans l'étude sur la formulation par IV, les corticoïdes ont été administrés à la discrétion des chercheurs et les deux tiers des patients en ont reçu. Dans la plupart des groupes de traitement, on a noté une efficacité améliorée (mesurée en fonction des critères d'évaluation primaires et secondaires) lorsque des corticostéroïdes à visée prophylactique étaient administrés par rapport à l'efficacité du palonosétron seul, et ce, dans les deux études.
On a également remarqué que l'efficacité observée n'était pas liée à la dose, et ce, dans toutes les études pivots. On ne sait pas si cela est dû à un effet de plateau du traitement aux doses recommandées ou si d'autres facteurs entrent en jeu.
Le palonosétron aux doses recommandées par IV et par voie orale n'a pas fait l'objet d'études durant une série de chimiothérapies multiples, mais deux études d'innocuité ont montré qu'il présente un profil d'innocuité similaire durant le premier traitement et des traitements répétés à une dose suprathérapeutique. Comme les autres antagonistes des récepteurs 5-HT3, le palonosétron peut entraîner une prolongation de l'intervalle QTc, et ce risque est mentionné dans la monographie de produit d'Aloxi. De plus, l'innocuité du palonosétron est également démontrée dans les données post-commercialisation compilées pendant huit années aux États-Unis et en Europe.
Globalement, les avantages du palonosétron (Aloxi) sont supérieurs aux risques pour la prévention des vomissements chez les patients traités par chimiothérapie anticancéreuse.
3.4.2 Recommandation
Après avoir examiné les données portant sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité du produit, Santé Canada juge que le rapport entre les avantages et les risques d'Aloxi est favorable aux indications suivantes :
La solution injectable d'Aloxi est indiquée chez les adultes pour :
- La prévention des nausées et des vomissements aigus et différés dus à l'administration d'une chimiothérapie anticancéreuse modérément émétisante.
- La prévention des nausées et des vomissements aigus dus à l'administration d'une chimiothérapie anticancéreuse hautement émétisante, notamment au moyen de cisplatine à dose élevée.
Les gélules d'Aloxi sont indiquées chez les adultes pour :
- La prévention des nausées et des vomissements aigus dus à l'administration d'une chimiothérapie anticancéreuse modérément émétisante.
Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1 et, par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu par l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues.
4 Étapes importantes de la présentation
Étapes importantes de la présentation: AloxiMD
Étape importante de la présentation | Date |
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Réunion préalable à la présentation : | 2007-01-25 |
Dépôt de la présentation : | 2011-03-31 |
Examen préliminaire | |
Délivrance de la lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire : | 2011-05-20 |
Examen | |
Réalisation de l'évaluation biopharmaceutique : | 2012-02-10 |
Réalisation de l'évaluation de la qualité : | 2012-03-08 |
Réalisation de l'évaluation clinique : | 2012-03-09 |
Réalisation de l'évaluation des statistiques biologiques : | 2012-01-16 |
Examen de l'étiquetage terminé : | 2012-03-07 |
Avis de conformité émis par le directeur général : | 2012-03-14 |
Produits pharmaceutiques connexes
Nom du produit | DIN | Entreprise | Ingrédient(s) actif(s) & concentration |
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ALOXI | 02381729 | KNIGHT THERAPEUTICS INC. | Palonosétron (Chlorhydrate de Palonosétron) 0.5 MG |
ALOXI | 02381710 | KNIGHT THERAPEUTICS INC. | Palonosétron (Chlorhydrate de Palonosétron) 0.25 MG / 5 ML |