Sommaire des motifs de décision portant sur Bexxar ™ Therapy

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
BexxarTM Therapy

Tositumomab et 131 I tositumomab, 35 mg et 225 mg, solution

GlaxoSmithKline Inc.

No de contrôle de la présentation : 084518

Émis le : 2006-11-08

Direction générale des produits de santé et des aliments

Notre mission est d'aider les Canadiens à maintenir et à améliorer leur santé.
Santé Canada

Le mandat de la DGPSA est d'adopter une approche intégrée à la gestion des risques et des avantages pour la santé liés aux produits de santé et aux aliments :

  • en réduisant les facteurs de risque pour la santé des Canadiens et des Canadiennes tout en maximisant la protection offerte par le système réglementaire des produits de la santé des aliments;
  • et en favorisant des conditions qui permettent aux Canadiens et aux

anadiennes de faire des choix sains, ainsi qu'en leur donnant des renseignements afin qu'ils ou elles puissent prendre des décisions éclairées en ce qui a trait à leur santé.

Direction générale des produits de santé et des aliments

Also available in English under the following title: Summary Basis of Decision (SBD), BEXXAR™ THERAPY, Tositumomab and Iodine I 131 tositumomab, 35 mg and 225 mg, Solution, GlaxoSmithKline Inc., Submission Control No. 084518

Avant-propos

Le Sommaire des motifs de décision (SMD) de Santé Canada expose les motifs d'ordre scientifique et réglementaire sur lesquels reposent les décisions de Santé Canada concernant la réglementation des médicaments et des instruments médicaux. Les SMD sont rédigés en langage technique à l'intention des personnes et groupes intéressés aux décisions de Santé Canada portant sur un produit donné et sont le reflet des observations consignées dans les rapports d'évaluation. À ce titre, les SMD servent à compléter et non à répéter l'information contenue dans la monographie de produit.

Nous invitons les lecteurs à consulter le « Guide du lecteur sur le Sommaire des motifs de décision - Médicaments au sujet de l'interprétation des termes et des acronymes utilisés ici. Ils trouveront également dans ce guide un aperçu du processus d'examen des présentations de drogue dans le feuillet intitulé « Comment les médicaments sont examinés au Canada », qui décrit les facteurs pris en considération par Santé Canada au cours du processus d'examen et d'autorisation d'une présentation de drogue. Les lecteurs devraient aussi consulter le document intitulé « Initiative du sommaire des motifs de décision - Foire aux questions ».

Le SMD correspond à l'information dont disposent les autorités de réglementation de Santé Canada au moment de prendre une décision. Les présentations subséquentes examinées à d'autres fins ne sont pas incluses dans la Phase I de la stratégie de mise en oeuvre des SMD. Pour obtenir de l'information à jour sur un produit en particulier, les lecteurs sont priés de consulter la monographie la plus récente de ce produit. Santé Canada fournit également l'information au sujet mises en garde diffusées après la commercialisation ou d'avis émis à la suite d'effets indésirables (EI).

Pour de plus amples renseignements sur un produit en particulier, les lecteurs peuvent également se rendre sur les sites Web des organismes de réglementation d'autres pays. L'information reçue à l'appui d'une présentation de drogue au Canada peut cependant ne pas être identique à celle reçue par d'autres gouvernements.

Autres politiques et lignes directrices

Les lecteurs sont invités à consulter le site Web de Santé Canada, où ils trouveront d'autres politiques et lignes directrices au sujet des médicaments, notamment le document intitulé «Gestion des présentations de drogues ».

1 Information sur le produit et la présentation

Marque nominative :

BexxarTM Therapy

Fabricant/promoteur :

GlaxoSmithKline Inc.

Ingrédient médicinal :

Tositumomab; Iodine I 131 tositumomab

Dénomination commune internationale :

Tositumomab; Iodine I 131 tositumomab

Concentration :

35 mg et 225 mg

Forme posologique :

Solution

Voie d'administration :

Intraveineuse

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • 02270471

Classe pharmaco-thérapeutique (classe ATC) :

Radio-immunothérapie antinéoplasique

Ingrédients non médicinaux :

Tositumomab : acide phosphorique, hydroxyde de potassium, maltose, chlorure de sodium, eau (pour injection)
131 I tositumomab : povidone, acide ascorbique, maltose, chlorure de sodium, acide phosphorique, hydroxyde de potassium

Type et numéro de présentation :

Présentation de drogue nouvelle, no de contrôle 084518

Date de la présentation :

2003-05-16

Date de l'autorisation :

2005-08-18

BEXXARMD THERAPY est utilisé sous licence par GlaxoSmithKline Inc.

2 Avis de décision

Le 18 août 2005, Santé Canada a émis, à l'intention de GlaxoSmithKline Inc., un avis de conformité du produit thérapeutique BexxarMD Therapy, un antinéoplasique utilisé en radio-immunothérapie. BexxarMD Therapy est composé d'un anticorps monoclonal, le tositumomab, et d'un anticorps monoclonal radiomarqué, le 131 I tositumomab. Cette demande a fait l'objet d'un traitement prioritaire, étant donné que le besoin en nouveaux traitements contre le lymphome folliculaire n'a pas été comblé.

BexxarMD Therapy est indiqué pour le traitement des lymphomes non hodgkiniens de faible grade, folliculaires ou transformés, récidivants ou réfractaires, CD20 positifs, y compris pour le traitement des lymphomes non hodgkiniens réfractaires au rituximab. Le tositumomab est un anticorps monoclonal murin de classe IgG2a, dirigé contre l'antigène CD20 situé à la surface des lymphotyes B normaux et malins. BexxarMD Therapy vise spécifiquement les cellules tumorales en leur administrant une dose élevée de rayonnement, qui a pour effet de les détruire.

L'autorisation de commercialisation de BexxarMD Therapy s'appuie sur des données adéquates tirées d'études de contrôle de la qualité (chimie et fabrication), ainsi que d'études non cliniques et cliniques. Les résultats observés chez les patients traités au BexxarMD Therapy sont suffisamment concluants pour que soit établie l'efficacité du médicament, lorsqu'il est utilisé pour l'indication autorisée. Les données soumises démontrent que BexxarMD Therapy peut être administré de façon sécuritaire selon les conditions décrites dans la monographie de produit.

BexxarMD Therapy est commercialisé sous forme d'une trousse qui comprend deux emballages administrés en deux étapes distinctes : une étape dosimétrique et une étape thérapeutique. Chaque étape consiste à administrer une dose de tositumomab, suivie d'une dose de 131 I tositumomab. L'étape thérapeutique survient sept à quatorze jours après l'étape dosimétrique. Les conditions détaillées relatives à l'usage de BexxarMD Therapy sont décrites dans la monographie de produit.

BexxarMD Therapy est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité aux protéines murines ou à n'importe quelle composante du traitement.

Conformément à son examen des données portant sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité du produit, Santé Canada juge que le rapport entre les avantages et les risques de BexxarMD Therapy est favorable pour l'utilisation du médicament chez les patients présentant un lymphome non hodgkinien à cellules B CD20 positif, de type folliculaire, de faible grade, récidivant ou réfractaire au rituximab.

3 Motifs d'ordre scientifique et réglementaire

3.1 Motifs d'ordre qualitatif

3.1.1 Substance médicamenteuse (Ingrédient médicinal)

Description

Tositumomab is a murine IgG2a monoclonal antibody that binds to the CD20 antigen on the surface of normal and malignant B cells.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication

L'anticorps monoclonal tositumomab est produit à partir d'un substrat d'hybridomes murins. Pour fabriquer le tositumomab, on a recours à une banque de cellules que l'on a au préalable dûment caractérisée et analysée de manière à détecter les agents adventices (bactérie, mycoplasme, virus) et les virus endogènes, conformément aux lignes directrices internationales. Les résultats de ces tests ont permis de confirmer l'identité des lignées cellulaires et l'absence d'agents adventices. La caractérisation génétique (p. ex. séquençage nucléotidique) a également mis en évidence la stabilité de la banque de cellules maîtresses.

La fabrication du tositumomab comprend une série d'étapes dont la fermentation, la récolte et la purification. La purification est effectuée par une série d'étapes chromatographiques et d'élimination/inactivation virale. La validation du procédé de fabrication et des contrôles en cours de fabrication se fait par la production de trois lots consécutifs; chaque lot était conforme aux spécifications de fabrication. Les contrôles en cours de fabrication ont été examinés et jugés acceptables. Les spécifications des matières premières utilisées pour la fabrication de la substance médicamenteuse ont également été jugées satisfaisantes.

Characterisation

Le tositumomab est un anticorps monoclonal dont la structure correspond à celle de la classe des immunoglobulines IgG, à savoir deux chaînes d'acides aminés lourdes et deux chaînes d'acides aminés légères.

Les structures du tositumomab et du 131 I tositumomab ont été bien expliquées et les spectres représentatifs ont été fournis. Les propriétés physiques et chimiques ont été décrites et jugées satisfaisantes. Une comparabilité des lots de tositumomab par trois fabricants différents, processus différents et clones différentes a été effectuée : tous les lots étaient semblables sur le plan de l'immunoréactivité et des caractéristiques physico-chimiques.

Contrôle de la substance médicamenteuse

Les rapports de validation de touts les procédés qui ont servi à l'analyse de la substance médicamenteuse demi-finie et finie ont été jugés satisfaisants. Les résultats des études de validation montrent que les méthodes utilisées pour traiter la substance font l'objet d'un contrôle adéquat et que les impuretés signalées et caractérisées demeurent à l'intérieur des limites justifiées Les spécifications de la substance médicamenteuse ainsi que les méthodes d'analyse utilisées pour l'évaluation de l'identité, de la composition, de l'activité et de la pureté du tositumomab ont été jugées acceptables.

Les données liées au lot ayant servi d'étalon de référence et aux trois lots de qualification ont été jugées acceptables au regard des spécifications de la substance médicamenteuse.

Stabilité

À la lumière des données sur la stabilité fondées sur des essais accélérés et en temps réel, la durée de conservation ainsi que les conditions d'entreposage proposées pour le tositumomab ont été jugées bien étayées et sont donc considérées comme satisfaisantes.

3.1.2 Produit pharmaceutique

Description et composition

BexxarMD Therapy est composé d'un anticorps monoclonal, le tositumomab, et d'un anticorps monoclonal radiomarqué, le 131 I tositumomab. Le tositumomab est présenté sous la forme d'une solution stérile, sans substances pyrogènes, limpide ou opalescente, incolore ou jaunâtre, sans agent de conservation, à une concentration de 14 mg/mL. Le 131 I tositumomab est présenté sous la forme d'une solution stérile, limpide, sans agent de conservation, pour administration intraveineuse. BexxarMD Therapy est offert dans une trousse contenant deux flacons à usage unique de 225 mg (16,1 mL) et un flacon à usage unique de 35 mg (2,5 mL) de tositumomab pour chacune des étapes de préparation (étape dosimétrique et étape thérapeutique). La trousse de préparation de la dose à l'étape dosimétrique contient un flacon à usage unique de 131 I tositumomab à 22,57 MBq/mL, et la trousse de préparation de la dose à l'étape thérapeutique contient un ou deux flacons à usage unique de 131 I tositumomab à 207,2 MBq/mL. Le système récipient-fermeture utilisé dans le cas du tositumomab consiste en un flacon de verre de type I, doté d'un bouchon de caoutchouc et d'une capsule amovible en aluminium.

Tous les excipients contenus dans le produit pharmaceutique sont autorisés par le Règlement sur les aliments et drogues du Canada. Les données sur la stabilité présentées à l'appui de la formulation commerciale proposée attestent la compatibilité du tositumomab avec les excipients et le système récipient-fermeture.

Élaboration du produit pharmaceutique

Les données sur l'élaboration du produit pharmaceutique, y compris sur l'élaboration du système récipient-fermeture, ont été jugées acceptables. Les données présentées dans cette section décrivent la composition de la forme posologique dosimétrique et de la forme posologique thérapeutique du 131 I tositumomab, la justification du choix de la formulation, le procédé de fabrication du produit, y compris de l'emballage, les lots ayant fait l'objet d'une caractérisation in vitro et les effets des modifications de la formulation sur l'innocuité et/ou l'efficacité du 131 I tositumomab. Des études justifiant la nature et la concentration proposée des excipients utilisés dans le produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication

Le procédé de fabrication du tositumomab consiste en les étapes suivantes : filtration stérilisante de la substance médicamenteuse tositumomab, remplissage en conditions d'asepsie, capsulage, étiquetage, conditionnement.

Le procédé de fabrication du 131 I tositumomab consiste en les étapes suivantes : préparation des solutions d'acide ascorbique et de povidone, filtration stérilisante, distribution, étiquetage et inspection, conditionnement, décontamination et nettoyage.

Les paramètres critiques du procédé, tels que le débit volumétrique des solutions de réactifs, la concentration de billes enduites d'IODO-GEN, la source de fabrication des anticorps non marqués, le temps de maintien pour le produit intermédiaire en vrac et le produit final en vrac et les taux de particules (viables et non viables) mesurés au cours du procédé, ont été soumis à un protocole de validation.

Tout l'équipement, les paramètres de fonctionnement, les tests en cours de fabrication et les instructions détaillées sont dûment décrits dans la présentation. Le procédé de fabrication est considéré comme dûment contrôlé à l'intérieur de limites justifiées.

Contrôle du produit pharmaceutique

BexxarMD Therapy a été soumis à des tests visant à en vérifier l'apparence, la composition, l'identité, l'immunoréactivité, la pureté, l'activité, la stérilité et les caractéristiques radiochimiques.

Les résultats des analyses de différents lots de produit pharmaceutique tositumomab (forme posologique dosimétrique et forme posologique thérapeutique) ont été soumis et examinés, et ils ont été jugés conformes aux spécifications requises.

Stabilité

À la lumière des données sur la stabilité, le tositumomab aurait une durée de conservation de 36 mois lorsqu'il est entreposé dans des flacons de verre de 2,5 mL ou de 16,1 mL à la température recommandée de 2 à 8oC. Selon d'autres données sur la stabilité, les solutions diluées de tositumomab (contenant 0,9 % de NaCl ou 5 % de dextrose) seraient stables jusqu'à 24 heures à une température de 2 à 8oC, et jusqu'à 8 heures à la température ambiante. Les données sur la stabilité du tositumomab radiomarqué à l'iode-131 indiquent que la durée de conservation serait de 14 jours dans le cas de la forme posologique dosimétrique et de 5 jours dans le cas de la forme posologique thérapeutique lorsque les produits sont conservés congelés. Ces données montrent également que les deux formes posologiques peuvent être fabriquées de façon à répondre systématiquement à la spécification voulant qu'il y ait au plus 3,0 % d'iode-131 libre à la fin du processus de fabrication.

Au moins un lot représentatif de chacune des formes posologiques sera surveillé chaque année afin de vérifier la stabilité post-commercialisation.

3.1.3 Installations et équipement

L'aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l'équipement servant à la production du tositumomab et de BexxarMD Therapy sont jugés acceptables. Toutes les installations sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication (BPF).

3.1.4 Évaluation de l'innocuité des agents adventices

Des analyses d'échantillons liquides de culture pré-récolte effectuées sur chaque lot de tositumomab permettent de vérifier l'absence de microorganismes adventices (biocontamination, mycoplasmes et virus). Les différentes étapes du procédé de purification du tositumomab visant à éliminer et inactiver les virus sont adéquatement validées. Les matières premières d'origine animale ou recombinante ayant servi à la fabrication du tositumomab ont subi des tests permettant de garantir qu'elles sont exemptes d'agents adventices. Les excipients utilisés dans la formulation du tositumomab ne sont pas d'origine animale ni humaine.

3.1.5 Résumé et conclusion

Cette présentation de drogue nouvelle satisfait aux exigences de l'article C.08.002 du Règlement sur les aliments et drogues en ce qui concerne l'information sur la qualité (chimie et fabrication). L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication pour BexxarMD Therapy montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications convenues. Des études appropriées sur l'élaboration et la validation ont été menées et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation.

3.2 Motifs non cliniques de la décision

3.2.1 Pharmacodynamique

Le promoteur a présenté des données provenant d'articles scientifiques portant sur l'anticorps anti-B1. Il a plus particulièrement été question des sujets suivants dans la présentation : la nature de l'anticorps anti-B1 (tositumomab); la molécule ciblée par l'anticorps anti-B1, soit l'antigène CD20, également appelé antigène B1; l'iode-131, utilisé comme radiomarqueur; les mécanismes d'action connus de l'anticorps.

Le promoteur a présenté de solides données scientifiques pour étayer le mécanisme moléculaire par lequel l'anticorps anti-B1 interagit avec les cellules qui portent l'antigène CD20 à la surface de leur membrane :

  • l'antigène CD20 est une protéine transmembranaire qui agit comme un canal perméable au calcium et comme un modulateur de l'IGF-I dans les lymphocytes B normaux et les lymphocytes B malins; l'antigène CD20 joue vraisemblablement un rôle dans le mécanisme de prolifération des lymphocytes B;

  • l'anticorps anti-B1 se lie aux cellules CD20+;

  • après s'être lié à l'anticorps anti-B1, l'antigène CD20 n'est pas libéré de la membrane cellulaire et ne s'internalise pas;

  • l'anticorps anti-B1 se fixe à l'antigène CD20 chez les primates mais non chez les autres mammifères;

  • l'anticorps anti-B1 marqué à l'iode-131 est un anticorps murin de classe IgG2a couplé à l'iode-131, un radio-isotope;

  • on peut accroître l'accumulation d'anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131 dans les tumeurs exprimant l'antigène CD20 en administrant au préalable une dose d'anticorps anti-B1 non marqués;

  • outre les émissions gamma (364 keV), dont on se sert pour réaliser les examens par imagerie, l'iode-131 émet un rayonnement ionisant bêta moins, de haute énergie (606 keV), lequel traverse un grand nombre de cellules et peut provoquer la mort des cellules tumorales avoisinantes;

  • on croit que l'effet antitumoral de l'anticorps anti-B1 marqué à l'iode-131 serait attribuable à l'effet combiné du rayonnement ionisant cytotoxique, d'une part, et de la cytotoxicité directe de l'anticorps pour les cellules CD20+, d'autre part; dans ce deuxième cas, les effets cytotoxiques peuvent englober les suivants : apoptose suivant l'interaction de l'anticorps avec l'antigène CD20 en présence de cellules porteuses de récepteurs Fc, cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps (ADCC), cytotoxicité dépendante du complément (CDC).

Les expériences réalisées sur des singes ont révélé qu'au bout d'un certain temps, la radioactivité disparaissait presque entièrement dans le sang et les organes dépourvus de lymphocytes B, et que l'anticorps anti-B1 marqué à l'iode-131 persistait dans la rate et les ganglions lymphatiques. Les biopsies de la rate et des ganglions lymphatiques ont révélé que l'anticorps anti-B1 marqué à l'iode-131 se liait de façon spécifique aux lymphocytes B dans ces tissus, et les biopsies des reins, du foie et du pancréas n'ont montré aucune interaction de l'anticorps avec les cellules non B.

Selon les résultats des études de scintigraphie menées sur des souris immunodéficientes ayant reçu une greffe de lymphocytes B humains malins, le tositumomab radiomarqué à l'iode-125 ou à l'iode-131 ciblait spécifiquement les tumeurs et affichait un tropisme préférentiel pour les tissus normaux. L'administration préalable d'une dose d'anticorps non marqués a considérablement accru le nombre d'anticorps se liant aux tumeurs, le temps de transit et le taux d'anticorps dans le sang des animaux.

Selon des articles cités par le promoteur, aucune réactivité croisée de l'anticorps anti-B1 n'a été constatée autre qu'avec l'antigène CD20 chez le macaque de Buffon, le macaque rhésus et le babouin. Il est difficile de déterminer si les IgG2a murins peuvent se lier aux récepteurs Fc-gamma (récepteurs Fc associés aux immunoglobulines de la classe des IgG) chez les primates non humains, les auteurs de l'étude citée n'ayant observé « aucune coloration de cellules non B » in vivo après injection intraveineuse, chez des macaques rhésus, d'anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131 à raison de 0,1 mg/kg. Cependant, il a été démontré ailleurs (non cité par le promoteur) que les anticorps murins IgG2a peuvent se lier aux trois types de récepteurs Fc-gamma de l'humain, et qu'il est donc possible que ces anticorps se lient aux cellules réticulo-endothéliales (en particulier, les macrophages tissulaires) portant des récepteurs Fc-gamma à la surface de leur membrane. Dans la présentation, on ne tient pas compte des effets possibles de l'interaction des IgG2a avec des récepteurs Fc-gamma sur la physiologie du système immunitaire des primates et des humains au-delà d'éventuels effets cytotoxiques antitumoraux, tels que l'apoptose et la cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps.

On indique que l'antigène CD20 est également présent chez une population mineure de lymphocytes T (CD20DIM), lesquels représenteraient 2,4 ± 1,5 % des lymphocytes B chez les primates. Il est difficile de déterminer si la fixation du tositumomab aux lymphocytes T CD20DIM pourrait avoir, à long terme, une incidence sur la physiologie du système immunitaire. On précise, dans d'autres sources, que les lymphocytes T CD20DIM font majoritairement partie de la classe des cellules-mémoire cytotoxiques et que leur nombre croît avec l'âge.

Aucun effet pharmacodynamique indésirable potentiel sur les fonctions physiologiques n'a été décrit dans les publications scientifiques ni observé dans les expériences réalisées sur des animaux. Tous les animaux ayant reçu l'anticorps ont produit des anticorps sériques contre l'anticorps murin, ce qui est conforme à l'apparition d'anticorps humains antimurins (HAMA) observée chez les patients traités (voir la section 3.3 Motifs cliniques de la décision). Aucune interaction médicamenteuse connue n'a été signalée dans les études précliniques de pharmacodynamique.

De façon générale, les données présentées dans les publications scientifiques tendent à confirmer l'existence d'un mécanisme d'action selon lequel le 131 I tositumomab se fixe de façon spécifique à l'antigène CD20 des lymphocytes B chez les humains et les primates ou aux tumeurs humaines exprimant l'antigène CD20 chez les souris immunodéficientes. Selon les données dont on dispose, l'administration préalable d'anticorps non marqués renforcerait la réaction de fixation des anticorps anti-B1 et augmenterait la durée de séjour des anticorps dans les tumeurs in vivo. L'effet cytotoxique éventuel sur les cellules tumorales pourrait être médié par des mécanismes tels que la cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps, la cytotoxicité dépendante du complément et/ou l'exposition à des rayonnements ionisants.

3.2.2 Pharmacocinétique

Le promoteur a cité des publications faisant état d'expériences réalisées sur des singes auxquels on avait administré l'anticorps anti-B1 radiomarqué. En ce qui concerne la clairance plasmatique, la demi-vie finale de la radioactivité totale était de 24 à 28 heures; dans le cas de la radioactivité associée aux protéines, elle était de 27 à 31 heures. Après perfusion, le degré de radioactivité associée aux protéines sériques était de 90 % après 24 heures et de 53 % à 72 % après 144 heures. L'iode-131 libre était principalement éliminé par les urines; sur une période de 7 jours, l'élimination totale de l'iode-131 oscillait entre 28 % et 34 %, selon la dose. Dans les urines, la radioactivité était associée à des protéines dans moins de 7 % des cas. Comme on l'a constaté à divers moments entre la 40e heure et le 6e jour ayant suivi la perfusion, jusqu'à 70 % des lymphocytes B des ganglions lymphatiques étaient liés à des anticorps anti-B1 in vivo. Selon d'autres travaux publiés ayant porté sur l'administration d'anticorps anti-B1 radiomarqués à l'iode-131 à des souris immunodéficientes ayant reçu une greffe de lymphocytes B humains tumoraux, l'anticorps radiomarqué se lie spécifiquement aux tumeurs et affiche un tropisme préférentiel pour les tissus normaux, à l'exception du sang.

Le promoteur et ses affiliés ont mené cinq études de pharmacocinétique/biodistribution chez des souris et des macaques de Buffon en utilisant l'anticorps anti-B1 radiomarqué :

Étude B1-PT-019

Il s'agit d'une étude non conforme aux bonnes pratiques de laboratoire dans le cadre de laquelle on a administré, à des souris, deux préparations par voie intraveineuse de façon concomitante : l'une contenant des anticorps anti-B1 radiomarqués à l'iode-131 dans une installation centrale, et l'autre, des anticorps anti-B1 radiomarqués sur place à l'iode-125. On a réalisé diverses analyses ponctuelles sur six animaux à la fois, pour lesquelles on avait effectué soit des prélèvements sanguins à 12 reprises dans les 216 heures suivant l'injection du produit afin d'en déterminer la clairance plasmatique, soit des sacrifices à six reprises afin de calculer le rapport entre la radioactivité présente dans les tissus et la radioactivité plasmatique. Après l'administration intraveineuse des deux préparations d'anticorps anti-B1 radiomarqués à des souris normales, il n'y avait, selon les résultats, aucune différence significative sur le plan des clairances tissulaire et plasmatique ou de la distribution tissulaire.

Étude B1-PT-002

Il s'agit d'une étude non conforme aux bonnes pratiques de laboratoire, semblable à l'étude précédente, mais présentant les différences suivantes : l'anticorps radiomarqué dans une installation centrale provenait d'un lot différent, et la solution utilisée pour l'établissement de la dose a été préparée sur le modèle de la forme posologique dosimétrique plutôt que sur celui de la forme posologique thérapeutique. Après l'administration intraveineuse des deux préparations d'anticorps anti-B1 radiomarqués à des souris normales, il n'y avait, selon les résultats, aucune différence significative sur le plan des clairances tissulaire et plasmatique ou de la distribution tissulaire. Il est à noter, cependant, que la demi-vie finale du produit était, de façon répétée, presque deux fois plus élevée que dans l'étude précédente.

Étude B1-PT-001

Il s'agit d'une autre étude non conforme aux bonnes pratiques de laboratoire comparant le profil de distribution tissulaire et de clairance plasmatique de deux préparations d'anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131 faisant appel à des excipients différents dans un tampon phosphate, soit 5,5 % de polyvinylpyrrolidone et 5 % de sérumalbumine humaine, après administration intraveineuse à des souris. On a effectué des prélèvements sanguins à 13 reprises sur une période de 168 heures et on a mesuré la distribution tissulaire 168 heures suivant l'injection. Selon les résultats, il n'y avait aucune différence significative entre les deux formulations; cependant, la demi-vie finale du produit variait davantage dans le cas où l'excipient était la polyvinylpyrrolidone (240 ± 191 heures) que dans celui où l'excipient était la sérumalbumine humaine (175 ± 84 heures).

Étude 3-F44

Il s'agit d'une étude conforme aux bonnes pratiques de laboratoire comparant, chez des singes, la clairance plasmatique et la clairance corporelle totale de deux préparations d'anticorps marqués successivement à l'iode-131 et à l'iode-125. L'étude avait pour objectif de fournir des données à l'appui d'un éventuel changement du procédé de fabrication de l'anticorps anti-B1. Après avoir bloqué le captage, par la glande thyroïde, des radio-isotopes de l'iode libres (48 heures, 24 heures et 1 heure avant le traitement, puis une fois par jour jusqu'au jour 4), on a administré par perfusion des préparations d'anticorps non marqués à des macaques de Buffon pendant 60 minutes; on a ensuite procédé à la perfusion, pendant 30 minutes, d'un mélange des préparations d'anticorps radiomarqués. La dose administrée était de
7,5 mg/kg dans le cas du tositumomab non marqué et de 0,125 mCi (0,3 mg) dans celui du tositumomab marqué à l'iode-131 et du tositumomab marqué à l'iode-125. L'activité spécifique des doses d'anticorps radiomarqués administrées était d'environ 125 uCi/kg. Les profils de clairance des deux groupes étaient semblables, et les anticorps administrés semblaient se localiser principalement dans le plasma. La radioactivité plasmatique semblait être essentiellement (à 80 %) associée à des protéines plasmatiques précipitables. Les résultats indiquent que l'élimination de la radioactivité se faisait presque exclusivement par les reins. Les analyses de récupération des isotopes provenant des deux préparations ont produit des résultats sensiblement analogues.

Étude 3-K06

Il s'agit d'une étude conforme aux bonnes pratiques de laboratoire comparant la clairance de deux lots d'anticorps anti-B1 après administration intraveineuse chez des macaques de Buffon. L'étude avait pour objectif de fournir des données à l'appui d'un éventuel changement du procédé de fabrication de l'anticorps anti-B1. Après avoir saturé d'iode la glande thyroïde de singes pour empêcher le captage des radio-isotopes libres, on a administré aux singes les deux préparations d'anticorps anti-B1 marqués successivement à l'iode-131 et à l'iode-125 pendant 60 minutes, par perfusion; on a ensuite procédé à la perfusion, pendant 30 minutes, d'un mélange des préparations d'anticorps radiomarqués. La dose administrée était de
7,5 mg/kg dans le cas du tositumomab non marqué et de 0,125 mCi (0,3 mg) dans celui du tositumomab marqué à l'iode-131 et du tositumomab marqué à l'iode-125. L'activité spécifique des doses d'anticorps radiomarqués administrées était d'environ 125 uCi/kg. Les profils de clairance des deux groupes étaient semblables. Les anticorps administrés semblaient se localiser principalement dans le plasma. La radioactivité plasmatique semblait être essentiellement (à 90 %) associée à des protéines plasmatiques précipitables. Les résultats indiquent que l'élimination de la radioactivité se faisait presque exclusivement par les reins. On indique que la clairance des deux préparations d'anticorps était sensiblement analogue chez les macaques de Buffon.

Aucune interaction connue avec d'autres médicaments n'a été signalée dans les études précliniques de pharmacocinétique.

3.2.3 Toxicologie

Figurent dans la présente section les résultats d'études de toxicologie menées sur des primates non humains et les résultats d'études de réactivité menées in vitro. Aucune étude animale de longue durée n'a été réalisée pour évaluer le potentiel cancérogène ou mutagène de BexxarMD Therapy ou pour étudier les effets de ce produit sur la fertilité des mâles et des femelles.

Dans l'une des études de toxicité, on a administré des doses répétées de tositumomab à des singes par voie intraveineuse afin d'évaluer la toxicité de l'anticorps. On a administré l'anticorps anti-B1 à des groupes de macaques de Buffon mâles et femelles en deux injections espacées d'une semaine, à raison de 7,5 mg/kg ou de 75 mg/kg. On a observé une déplétion des lymphocytes B (ce qui est conforme à l'interaction pharmacologique se produisant entre l'anticorps monoclonal et l'antigène CD20) chez tous les singes ayant reçu les injections, entre la 24e heure et le 10e jour suivant l'administration du produit; après trois mois, les taux de lymphocytes B avaient grimpé à une valeur correspondant à 88 % à 100 % de la valeur de départ chez les mâles, et à 62 % à 65 % de la valeur de départ chez les femelles. L'analyse des lymphocytes prélevés par biopsie ganglionnaire au jour 30 a révélé que les populations de lymphocytes B CD20+ et CD40+ avaient chuté de 33 à 69 % chez tous les animaux. Chez les singes qui avaient reçu 75 mg/kg d'anticorps anti-B1, la prolifération des lymphocytes T atteignait jusqu'au double de la valeur de départ en présence de concanavaline A (un activateur spécifique des lymphocytes T), avant de redescendre à la valeur de départ au jour 84; on ne connaît pas les causes biologiques de cet effet. Tous les singes ayant reçu 7,5 mg/kg ou 75 mg/kg d'anticorps anti-B1 ont produit des anticorps anti-IgG murins, et cette réaction était généralement plus importante chez les femelles. Il n'y avait aucune indication d'une quelconque immunosuppression au cours de l'étude. L'anticorps anti-B1 était généralement bien toléré chez les singes à des concentrations atteignant jusqu'à dix fois l'équivalent de la dose thérapeutique destinée aux humains, ce qui tend à confirmer l'innocuité de l'anticorps anti-B1 pour l'indication clinique en question.

Trois études in vitro ont été menées pour examiner la réactivité du produit dans les tissus (fixation de l'anticorps). Deux études consistaient en une comparaison de la spécificité tissulaire des anticorps anti-B1 non radiomarqués produits par divers fabricants. On a noté une certaine coloration de fond, non spécifique, dans certains tissus humains; on a conclu que les anticorps anti-B1 de tous les fabricants présentaient des profils de réactivité impossibles à distinguer, qui correspondaient à ce que l'on sait de l'expression de l'antigène CD20. La troisième étude visait à montrer que le couplage avec l'iode, réalisé à l'aide du même procédé que celui de la radio-iodation, n'altérait pas la spécificité tissulaire de l'anticorps anti-B1. On a conclu que le profil de réactivité des anticorps anti-B1 non iodés était impossible à distinguer de celui du même lot d'anticorps anti-B1 couplés à l'iode-127 et que les profils correspondaient à ce que l'on savait de l'expression de l'antigène CD20.

3.2.4 Résumé et conclusion

La métabolisation de l'anticorps anti-B1 marqué à l'iode-131 produit de petits peptides et de l'iode-131 libre, dont l'élimination se fait principalement par les urines. Chez les animaux recevant des anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131, la majeure partie de l'iode-131 se trouvant dans le sang demeure liée à l'anticorps durant les premiers jours qui suivent la perfusion, ce qui signifie que la période effective de l'iode-131 dépend fortement de la demi-vie de l'anticorps auquel il est couplé. Chez les primates non humains ayant servi aux études précliniques, les caractéristiques pharmacocinétiques et la biodistribution du tositumomab et du 131 I tositumomab étaient semblables indépendamment du fabricant, du lieu où l'on a réalisé le radiomarquage ou de la formulation.

Bien que les études de pharmacocinétique n'aient pas expressément comporté de paramètres de toxicité, on n'a noté aucun effet toxique manifeste et non prévu qui puisse susciter des préoccupations sur le plan de l'innocuité. Les risques cliniques d'une exposition à l'iode-131 (myélosuppression, ablation de la glande thyroïde, effets mutagènes, cancérogènes et tératogènes), que l'on connaît bien, n'ont pas été pris en considération dans les études réalisées sur des animaux. Cependant, l'inoculation in vitro de l'anticorps anti-B1 et du complément à des cultures de moelle osseuse humaine ne s'est pas révélée toxique pour les cellules de la moelle osseuse dans les premiers stades de leur différentiation.

Le tositumomab était immunogène chez tous les singes auxquels on l'a administré. La réponse immunitaire (anticorps humains antimurins) était toutefois légèrement plus importante chez les femelles que chez les mâles et, chez elles, la remontée du nombre de cellules CD20+ dans le sang s'est effectuée plus lentement; il n'y avait cependant aucun signe d'immunosuppression pendant l'étude. Cette observation n'élimine cependant pas la possibilité que les anticorps IgG administrés aux animaux aient altéré le fonctionnement du système réticulo-endothélial en ce qui concerne la production d'anticorps dirigés contre d'autres antigènes auxquels les animaux auraient pu avoir été exposés dans le courant de l'étude.

D'après les résultats de l'étude de toxicité ayant consisté en l'administration intraveineuse de doses répétées de tositumomab à des macaques de Buffon, les animaux ont bien toléré l'anticorps, et il n'y a eu aucun effet toxique manifeste. De façon globale, les données précliniques générales tendent à confirmer l'innocuité et l'efficacité du 131 I tositumomab, ainsi que la validité du schéma posologique choisi.

3.3 Motifs cliniques de la décision

L'objectif du traitement par le 131 I tositumomab est d'exposer les cellules tumorales à une dose de rayonnements de façon sélective et de réduire le plus possible les effets toxiques pour les cellules saines. Des doses non myéloablatives de 131 I tositumomab ont été administrées en deux étapes : une étape dosimétrique, permettant de déterminer la dose totale d'irradiation qui convient à chaque patient, et une étape thérapeutique. À chacune de ces étapes, on a administré du tositumomab non marqué juste avant d'administrer l'anticorps marqué, de façon à améliorer le ciblage des tumeurs. Les patients ont également reçu une dose d'iode par voie orale (solution iodurée) avant, pendant et après les étapes dosimétrique et thérapeutique afin d'empêcher le captage de l'iode-131 libre par la glande thyroïde.

Il y a eu au total sept essais cliniques. Deux études cliniques de phase I/II (RIT-I-000 et RIT-II-001) portaient sur la dose optimale d'anticorps non marqués, sur la dose maximale tolérée et sur la reproductibilité des résultats associés à la dosimétrie corps entier, à l'innocuité et à l'efficacité. Cinq essais cliniques (RIT-II-002, RIT-II-003, RIT-II-004, CP-97-012 et CP-98-020) ont fourni des données supplémentaires sur le plan de la biodisponibilité, de la pharmacocinétique et de la dosimétrie, ainsi que sur l'efficacité et l'innocuité du produit.

Le traitement des patients s'est effectué en deux étapes, chacune ayant été précédée de l'administration d'une dose fixe d'anticorps. Dans la première étape, désignée l'étape dosimétrique, les patients ont reçu par perfusion
450 mg d'anticorps anti-B1 non marqués pendant 70 minutes (comprenant un rinçage de 10 minutes), puis 35 mg d'anticorps anti-B1 radiomarqués à l'iode-131 (5 mCi) par perfusion pendant 30 minutes (comprenant un rinçage de 10 minutes). Les données de dosimétrie corps entier ont été recueillies à des intervalles prédéterminés au cours des six ou sept jours suivants. Dans la seconde étape, désignée l'étape thérapeutique, les patients ont reçu par perfusion 450 mg d'anticorps anti-B1 non marqués pendant 70 minutes (comprenant un rinçage de 10 minutes) puis, encore par perfusion, 35 mg d'anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131 pendant 30 minutes (comprenant un rinçage de 10 minutes), l'activité de l'iode-131 ayant été déterminée de façon que chaque patient reçoive une dose totale d'irradiation qui lui soit adaptée. La dose d'irradiation corps entier était de 75 cGy; elle était légèrement moins élevée chez les patients obèses et ceux qui avaient reçu une greffe de moelle osseuse. Selon cette méthode d'établissement d'une dose individuelle, les patients chez qui la clairance de l'anticorps anti-B1 marqué à l'iode-131 était plus rapide recevaient une plus forte dose de rayonnements que ceux chez qui la clairance se faisait plus lentement. Il était ainsi possible d'exposer les tumeurs à la dose optimale de rayonnements tout en limitant l'exposition de l'organisme entier.

On a empêché de manière active, chez les patients, le captage compétitif par la glande thyroïde de l'iode-131 libre résultant de la métabolisation du 131 I tositumomab avant, pendant et après le traitement, en administrant aux patients de l'iode non radioactif (solution iodurée).

On s'est servi du comptage de la radioactivité associée à l'iode-131 couplé à l'anticorps anti-B1 pour estimer les paramètres pharmacocinétiques cliniques. On a mesuré la radioactivité totale (émissions gamma associées à l'iode-131) chez chaque patient. On a également effectué un comptage de la radioactivité associée à l'iode-131 dans le sang et diverses régions d'intérêt (tumeurs, rate et autres organes) afin d'analyser la pharmacocinétique plasmatique du produit ainsi que les doses de rayonnement atteignant les organes et les tumeurs. Les études RIT-I-000 et RIT-II-003 englobaient certains éléments de l'analyse pharmacocinétique et dosimétrique de l'anticorps anti-B1 marqué à l'iode-131. D'autres données sur la pharmacocinétique de l'anticorps anti-B1, obtenues par dosage immunoenzymatique (ELISA), ont été recueillies dans l'étude RIT-II-004.

3.3.1 Biodisponibilité et bioéquivalence

Le promoteur a fourni une comparaison des paramètres pharmacocinétiques associés à des anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131 produits par trois fabricants. On a également comparé les paramètres de dosimétrie corps entier, la durée de séjour dans les organes et les paramètres de dosimétrie associés aux organes. Toutes les données utilisées pour effectuer les comparaisons cliniques des données pharmacocinétiques et dosimétriques ont été obtenues par le promoteur par comptage de la radioactivité associée aux anticorps marqués à l'iode-131 administrés à l'étape dosimétrique. Il n'y avait aucune différence significative entre les jeux de données respectifs. Les doses parvenant aux organes étaient semblables et inférieures aux doses tolérées par les tissus sains. Les données de pharmacocinétique plasmatique étaient également semblables. La taille de la rate avait la plus grande incidence sur les paramètres d'exposition aux anticorps (aire sous la courbe) : plus la rate était volumineuse, moins l'aire sous la courbe était grande (les effets associés aux anticorps des trois fabricants étaient semblables). Le poids des patients avait la plus grande incidence sur la concentration maximale (Cmax) des anticorps : plus il était élevé, plus la Cmax était faible.

On a noté que le facteur limitant la dose chez les patients ayant reçu des anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131 était une toxicité hématologique. La dose de rayonnements délivrée à la moelle osseuse rouge par les anticorps des trois fabricants était comparable. De façon globale, les profils d'hématotoxicité des patients des deux groupes étaient comparables.

L'interprétation qualitative (visuelle) du ciblage et de la biodistribution des anticorps radiomarqués a été effectuée par l'un des chercheurs de l'étude, associé à l'Université du Michigan. Selon les données, les anticorps avaient des effets comparables chez ces patients, et il n'y avait aucune différence apparente sur le plan du ciblage tumoral ou de la distribution des anticorps dans les organes.

Globalement, les données de pharmacocinétique, d'hématologie, de dosimétrie corps entier, de dosimétrie spécifique aux organes et de biodistribution recueillies chez les patients ayant reçu des anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131 produits par l'un ou l'autre des trois fabricants étaient comparables et considérées comme bioéquivalentes.

3.3.2 Pharmacodynamique

Dans l'étude RIT-I-000, on a noté une activité antitumorale croissante liée à la dose d'irradiation corps entier (dans les études suivantes, les patients ont reçu la dose maximale qu'ils pouvaient tolérer). En ce qui concerne l'activité antitumorale, la dose d'anticorps et la dose de rayonnements absorbés constituaient des variables confusionnelles. Le taux de réponse variait de
33 % (1 sur 3), pour une dose d'irradiation corps entier de 0 cGy, à 67 % (2 sur 3), pour une dose d'irradiation corps entier de 85 cGy. On a noté, dans l'étude RIT-I-000 et la branche B de l'étude RIT-II-002, une réponse tumorale de moins longue durée sans dose thérapeutique d'anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131 que lorsque la dose d'irradiation corps entier était plus élevée. La durée médiane de la réponse tumorale était de 7,4 mois chez les patients ayant reçu une dose corps entier de 75 cGy et de 8,9 mois chez ceux qui avaient reçu une dose corps entier de 65 cGy.

On a recueilli des données sur la pharmacocinétique associée aux lymphocytes B dans les études RIT-I-000 et RIT-II-003. On a déterminé le nombre absolu de cellules CD20+ par millimètre cube par cytométrie en flux et par la réalisation d'un hémogramme. Après le traitement, le nombre de lymphocytes B était sous la normale, voire nul, chez 86 patients sur 110
(78 %) chez qui on a pu effectuer une numération de suivi. Le nombre de lymphocytes B est ensuite revenu à la normale chez 66 de ces 86 patients (77 %). Le délai médian correspondant au recouvrement d'un nombre normal de lymphocytes B était de 167 jours, comptés à partir du moment de l'administration de la dose de l'étape dosimétrique. Comme on n'a pu effectuer qu'un suivi limité, le nombre de lymphocytes B chez les 20 autres patients était inférieur à la normale au moment de la dernière numération (intervalle : 6 à 271 jours) réalisée après l'étape dosimétrique. On a également noté que le recouvrement d'un nombre normal de lymphocytes B était lié à la dose de protéines administrée, à savoir que le processus était plus rapide chez les patients qui recevaient une moins forte dose de protéines.

Compte tenu des effets cliniques observés (réduction tumorale, décelable à l'étape dosimétrique chez certains patients; chute marquée du nombre de cellules CD20+), on peut dire que l'effet pharmacodynamique de l'anticorps anti-B1 marqué à l'iode-131 était manifeste chez les patients traités. Il est toutefois difficile de déterminer le pourcentage des cellules tumorales qui ont été touchées par les effets cytotoxiques; d'après les données précliniques, il est raisonnable de présumer que le traitement ne peut entraîner qu'une rémission temporaire en réduisant le nombre de cellules néoplasiques et la population normale de lymphocytes B. Il reste à déterminer le nombre maximal de fois que le traitement peut être répété chez un même patient, compte tenu de l'apparition d'anticorps humains antimurins chez la majorité des sujets.

Le mécanisme d'action in vivo de l'anticorps anti-B1 marqué à l'iode-131 n'a apparemment pas fait l'objet d'essais cliniques. L'hématotoxicité générale observée peut vraisemblablement être attribuée aux rayonnements émis par l'iode-131. On ignore cependant dans quelle mesure l'effet cytotoxique global du 131 I tositumomab vis-à-vis de la population des lymphocytes B dépend de l'iode-131 ou de l'anticorps lui-même; plus particulièrement, on ne sait pas si l'on pourrait obtenir un effet cytotoxique semblable en administrant davantage de tositumomab non radiomarqué.

La possibilité d'une saturation des cellules humaines porteuses de récepteurs Fc-gamma par les IgG murines n'a pas été étudiée.

De façon globale, on considère que les données de pharmacologie clinique appuient les objectifs des essais effectués avec l'anticorps anti-B1 marqué à l'iode-131.

3.3.3 Pharmacocinétique

Selon un rapport sommaire, l'aire sous la courbe associée à l'anticorps anti-B1 allait de 0,38 % à 3,32 % DI h/mL (valeur médiane : 1,47 % DI h/mL), la concentration maximale, de 0,011 % à 0,036 % DI/mL (valeur médiane : 0,019 % DI/mL) et la demi-vie finale, de 26,3 à 196,7 heures (valeur médiane : 66,4 heures). On a noté l'existence d'une relation entre les paramètres pharmacocinétiques de l'anticorps et les doses administrées - après la pré-administration de doses importantes d'anticorps anti-B1 non radiomarqués, la clairance était moins rapide, et la demi-vie finale, plus longue - de même qu'une corrélation entre la demi-vie du produit dans le corps entier et l'aire sous la courbe et la demi-vie finale dans le sang. Bien que l'on n'ait noté aucune différence significative en ce qui concerne les moyennes calculées dans les différentes études, le sexe des sujets et les propriétés des anticorps anti-B1 des différents fabricants, il y avait des différences considérables en ce qui concerne les facteurs qui avaient une incidence sur les paramètres pharmacocinétiques plasmatiques du produit (voir ci-dessous).

On s'est aperçu, en mesurant les concentrations sanguines d'anticorps anti-B1 et en analysant la distribution sanguine de l'iode-131 par CLHP, que les propriétés des anticorps anti-B1 non marqués et des anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131 étaient semblables sur le plan de la concentration sanguine et de la pharmacocinétique et que l'iode-131 présent dans le sang était le plus souvent (dans plus de 90 % des cas) lié aux anticorps, la proportion de l'iode-131 libre étant restreinte.

Les paramètres pharmacocinétiques plasmatiques correspondaient à un modèle à deux compartiments, variable, mais indépendant du fabricant des anticorps. Chez les patients qui présentaient une charge tumorale élevée, une splénomégalie ou une atteinte de la moelle osseuse, la clairance du produit était plus rapide, sa demi-vie, plus courte et son volume de distribution, plus important. Il y avait également une corrélation entre les paramètres pharmacocinétiques du produit à l'étape dosimétrique et à l'étape thérapeutique. Comme le traitement était adapté à chaque patient et visait à exposer les patients à une même dose d'irradiation corps entier, on a ajusté l'activité (en mCi) de la dose thérapeutique en fonction des différences pharmacocinétiques observées après l'administration de la dose fixe de 5 mCi d'anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131.

L'élimination se faisait principalement par voie rénale. Malgré la variabilité de la clairance totale d'un patient à l'autre, l'élimination était relativement constante et corrélée avec les paramètres pharmacocinétiques plasmatiques.

Il n'y avait aucune différence apparente sur le plan pharmacocinétique entre les patients qui ont produit des anticorps humains antimurins et ceux qui n'en ont pas produit après les étapes dosimétrique ou thérapeutique.

Aucune interaction avec d'autres médicaments n'a été observée. Il pourrait toutefois y avoir, en théorie, une interaction entre le tositumomab et le rituximab ou d'autres anticorps se liant à l'antigène CD20 utilisés en radio-immunothérapie, car ces produits se fixent tous au même antigène. Il faut faire preuve de prudence lorsqu'on administre de façon concomitante du tositumomab et d'autres agents myélosuppresseurs, car il pourrait s'ensuivre une multiplication de l'effet myélosuppresseur.

3.3.4 Dosimétrie des rayonnements

On a calculé la durée de séjour des anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131 dans les reins, le foie, les poumons, la rate, la moelle osseuse, le sang et l'organisme entier, afin d'estimer, à l'aide du logiciel MIRDOSE 3.1, les doses auxquelles seraient exposés les organes sains; ces doses étaient inférieures aux doses de rayonnements externes tolérées par les tissus sains. Les doses atteignant les tumeurs étaient en moyenne plus de dix fois supérieures à la dose d'irradiation corps entier lorsqu'elle était de 75 cGy. À cette dose, on n'a noté aucun effet toxique radio-induit significatif sur les organes autre qu'une toxicité pour la moelle osseuse. Aucune étude clinique n'a signalé de différence apparente sur le plan de la dose atteignant les organes d'après la production d'anticorps humains antimurins.

Les doses de rayonnement atteignant les tumeurs témoignent de l'effet antitumoral du produit. À une dose d'irradiation corps entier de 75 cGy, la dose globale atteignant les tumeurs était de 895 cGy. Les doses atteignant les tumeurs étaient semblables chez tous les sous-groupes, peu importe l'étude en question, le sexe et le grade des tumeurs.

Comme on l'a signalé plus tôt, le facteur limitant la dose chez les patients ayant reçu des anticorps anti-B1 marqués à l'iode-131 était une toxicité hématologique. Des 20 patients ayant reçu une dose d'irradiation corps entier de 75 cGy, 8 (40 %) ont présenté une thrombocytopénie de grade IV, 6
(30 %), une neutropénie de grade IV et 1 (5 %), une anémie de grade IV; des 38 patients ayant reçu une dose d'irradiation corps entier de 65 cGy, 11
(29 %) ont présenté une thrombocytopénie de grade IV, 10 (26 %), une neutropénie de grade IV et 1 (3 %), une anémie de grade IV. Dans certains cas, il était difficile de distinguer les symptômes pouvant être attribuables à un quelconque effet hématotoxique du produit, des effets physiopathologiques de la maladie (myélosuppression, neutropénie, thrombocytopénie, etc.) ou d'affections préexistantes (p. ex. troubles de la glande thyroïde).

Chez les patients atteints d'un lymphome non hodgkinien (LNH) ayant déjà été traités par le rituximab, un anticorps monoclonal chimérique murin-humain dirigé contre l'antigène CD20, 19 (48 %) ont subi un ou plusieurs effets indésirables de nature hématologique de grade III/IV, les trois plus courants étant un nombre absolu de neutrophiles inférieur à 1 000 cellules/mm3 (38 %), un nombre de leucocytes inférieur à 2 000 cellules/mm3 (33 %) et un nombre de thrombocytes inférieur à 50 000 cellules/mm3 (25 %). Sur les 32 patients chez qui l'on a pu mesurer la concentration de thyréostimuline (TSH), 3 (9 %) présentaient un taux élevé de TSH ou avaient entrepris une hormonothérapie thyroïdienne après le traitement au 131 I tositumomab. Deux des 40 patients évaluables (5 %) ont produit des anticorps humains antimurins, le délai médian avant la production de ces anticorps étant de 9 jours. On a diagnostiqué une myélodysplasie (MDS) chez l'un de ces 40 patients (3 %) après l'administration de l'anticorps 131 I tositumomab. Le patient en question avait déjà reçu un traitement à la fludarabine/au cyclophosphamide et au rituximab avant de participer à l'étude; le 131 I tositumomab lui a été administré 2,2 ans après un diagnostic de LNH, et le diagnostic de MDS a été posé 2,1 ans après l'étape dosimétrique. Le taux d'incidence annuel de MDS chez les patients de cette étude était de 2,0 % par année. On en a conclu que le traitement au 131 I tositumomab était bien toléré et qu'il avait un effet antitumoral considérable chez les patients réfractaires au rituximab ou en rechute/progression après un traitement par cet anticorps.

De façon globale, on considère que les données de dosimétrie clinique appuient les objectifs des essais effectués avec l'anticorps anti-B1 marqué à l'iode-131.

3.3.5 Efficacité clinique

L'analyse intégrée des études cliniques présentées a permis la constitution d'une banque de données sur 250 patients présentant un LNH indolent ou un LNH de bas grade à lymphocytes B transformés récidivant ou réfractaire. Dans son ensemble, le groupe comptait plusieurs caractéristiques associées à un mauvais pronostic. Chez certains patients, la maladie avait atteint un stade avancé; dans la majorité des cas, les patients avaient suivi trois ou quatre traitements auxquels ils étaient devenus réfractaires et présentaient une atteinte de la moelle osseuse et des taux élevés de LDH. L'analyse d'efficacité globale a révélé que le taux de réponse globale était de 45 % à
68 % et que le taux de réponse complète était de 20 % à 43 %. Il existe cependant un fait qui est encore plus surprenant : la validation indépendante de réponses durables chez 78 patients.

On a comparé l'efficacité primaire du produit aux réponses affichées par les patients dans le cadre d'autres traitements. Cette comparaison a révélé qu'un nombre considérablement plus élevé de patients ont réagi au 131 I tositumomab par rapport à leur dernier traitement de chimiothérapie. Il s'agit d'une observation significative en ceci qu'elle révèle un renversement des tendances, les patients réfractaires réagissant habituellement moins au fil des traitements. Il est également intéressant de constater que le produit s'est avéré efficace pour les patients chez qui un traitement au rituximab a échoué et que le fait d'avoir réagi au rituximab pourrait servir de prédicteur de la réponse complète, mais non de la réponse globale. Il faudra mieux examiner ces deux observations après la mise en marché du produit, car elles pourraient faciliter le choix des patients qui sont les plus susceptibles de bénéficier d'un traitement au 131 I tositumomab.

Il convient également de souligner l'efficacité du produit chez les cas de lymphome de bas grade à lymphocytes B transformés. Ces cas sont associés à un assombrissement important du pronostic; ils résistent généralement davantage aux traitements et sont associés à une durée médiane de survie peu élevée (< 12 mois). Le traitement au 131 I tositumomab a eu un effet significatif et durable et constitue une option thérapeutique intéressante dans le cas de ces patients.

3.3.6 Innocuité clinique

L'analyse intégrée de l'innocuité du produit était fondée sur l'analyse détaillée d'une vaste banque de données portant sur 995 patients, dont 230 ont participé aux essais cliniques de base, et 765, à un programme d'accès élargi visant à accroître l'accès au 131 I tositumomab et l'expérience de son utilisation.

Conformément aux attentes, l'hématotoxicité du traitement de radio-immunothérapie s'est révélée le facteur limitant la dose; ces effets hématotoxiques se sont fait ressentir plus longtemps que ce que l'on observe normalement à la suite d'un premier cycle de chimiothérapie classique. La réalisation d'un suivi constant a facilité la caractérisation de la durée de la myélosuppression et du temps de rétablissement. L'effet toxique était traitable; il nécessitait un nombre modeste de traitements de soutien, comme la réalisation de transfusions ou l'administration de facteurs de croissance hématopoïétiques. Il était intéressant de constater la relative rareté des infections malgré une neutropénie; cette situation est vraisemblablement due au fait que les effets toxiques du 131 I tositumomab étaient rarement associés à une toxicité gastro-intestinale, telle qu'une inflammation des muqueuses, comme on l'observe dans le cas d'autres traitements de chimiothérapie. Les effets toxiques de nature non hématologique étaient généralement rares et bénins. La production d'anticorps humains antimurins était également rare; on n'a observé la production de tels anticorps que dans moins de 10 % des cas sur une période de 15 mois, et l'incidence cumulative d'hypothyroïdie était de 12,5 % sur une période de suivi de quatre ans.

L'une des plus grandes préoccupations associées aux traitements de radio-immunothérapie est l'apparition, à long terme, d'une myélodysplasie/leucémie. Une leucémie et une myélodysplasie peuvent apparaître à long terme lorsqu'on traite des cas de lymphome par radiothérapie, ou encore par chimiothérapie à l'aide d'agents alkylants. Après un suivi étroit des patients de toutes les études, on a déterminé, dans l'analyse intégrée d'innocuité, que l'incidence annualisée de myélodysplasie et leucémie était de 1,6 % (1,1 %, selon une analyse indépendante). Plusieurs cas de myélodysplasie existaient avant le traitement au 131 I tositumomab. Les patients atteints de myélodysplasie présentaient les caractéristiques typiques d'une exposition répétée à des agents alkylants, à des inhibiteurs de la topoisomérase II, à la fludarabine et/ou à des rayonnements ionisants, ainsi que les anomalies chromosomiques normalement associées à de tels traitements. Fait intéressant, dans l'étude menée auprès des patients ayant reçu du 131 I tositumomab, on ne fait aucune mention d'une telle complication chez les patients qui n'avaient jamais subi de tels traitements auparavant. À la lumière des connaissances actuelles, il est impossible de déterminer dans quelle mesure le 131 I tositumomab peut contribuer à l'apparition d'une myélodysplasie/leucémie aiguë chez ces patients; il est donc justifié d'effectuer un suivi après la mise en marché du produit.

3.4 Évaluation des avantages / risques et recommandation

3.4.1 Évaluation des avantages / risques

Les données sur l'efficacité du tositumomab et du 131 I tositumomab dans le traitement des cas de lymphome non hodgkinien de faible grade, folliculaire ou transformé, récidivant ou réfractaire, CD20 positif, y compris dans le traitement des cas de lymphome non hodgkinien réfractaire au rituximab, de même que les données indiquant une innocuité et une tolérabilité satisfaisantes, militent fortement en faveur de l'utilisation de BexxarMD Therapy. La présentation a par ailleurs fait l'objet d'un traitement prioritaire, étant donné que le besoin en nouveaux traitements contre le lymphome folliculaire n'a pas été comblé et que les avantages associés à l'utilisation de BexxarMC Therapy l'emportent sur les risques.

3.4.2 Recommandation

Après avoir examiné les données sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité de ce produit, Santé Canada estime que BexxarMD Therapy a un profil avantages/risques favorable au traitement des cas de lymphome non hodgkinien de faible grade, folliculaire ou transformé, récidivant ou réfractaire, CD20 positif, y compris les cas de lymphome non hodgkinien réfractaire au rituximab. La présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1, et par conséquent, Santé Canada a émis l'Avis de conformité prévu par l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues.

4 Étapes importantes de la présentation

Étapes importantes de la présentation: BexxarTM Therapy

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation:2003-03-07
Demande de statut prioritaire
Déposée:2003-03-18
Approuvée par le directeur, Centre d'évaluation des produits biologiques et radiopharmaceutiques:2003-04-14
Dépôt de la présentation:2003-05-21
Examen préliminaire
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire:2003-07-14
Réponse déposée:2003-07-30
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire:2003-07-31
Avis de mise à jour émis: 2004/01/292004-01-29
Réponse déposé:2004-03-01
Examen
Évaluation de la qualité terminée:2005-08-10
Évaluation clinique terminée: 2005/07/182005-07-18
Évaluation de l'étiquetage terminée:2005-08-09
Délivrance de l'AC par le directeur général: 2005/08/182005-08-18