Sommaire des motifs de décision portant sur Cervarix ™

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
CervarixMC

Vaccin contre les types 16 et 18 de virus du papilloma humain (recombinant, avec AS04 comme adjuvant)

GlaxoSmithKline Inc.

No de contrôle de la présentation : 127987

Émis le : 2010-10-26

Avant-propos

Le Sommaire des motifs de décision (SMD) de Santé Canada expose les motifs d'ordre scientifique et réglementaire sur lesquels reposent les décisions de Santé Canada concernant la réglementation des médicaments et des instruments médicaux. Les SMD sont rédigés en langage technique à l'intention des personnes et groupes intéressés aux décisions de Santé Canada portant sur un produit donné et sont le reflet des observations consignées dans les rapports d'évaluation. À ce titre, les SMD servent à compléter et non à répéter l'information contenue dans la monographie de produit.

Nous invitons les lecteurs à consulter le « Guide du lecteur sur le Sommaire des motifs de décision - Médicaments au sujet de l'interprétation des termes et des acronymes utilisés ici. Ils trouveront également dans ce guide un aperçu du processus d'examen des présentations de drogue dans le feuillet intitulé « Comment les médicaments sont examinés au Canada », qui décrit les facteurs pris en considération par Santé Canada au cours du processus d'examen et d'autorisation d'une présentation de drogue. Les lecteurs devraient aussi consulter le document intitulé « Initiative du sommaire des motifs de décision - Foire aux questions ».

Le SMD correspond à l'information dont disposent les autorités de réglementation de Santé Canada au moment de prendre une décision. Les présentations subséquentes examinées à d'autres fins ne sont pas incluses dans la Phase I de la stratégie de mise en oeuvre des SMD. Pour obtenir de l'information à jour sur un produit en particulier, les lecteurs sont priés de consulter la monographie la plus récente de ce produit. Santé Canada fournit également l'information au sujet mises en garde diffusées après la commercialisation ou d'avis émis à la suite d'effets indésirables (EI).

Pour de plus amples renseignements sur un produit en particulier, les lecteurs peuvent également se rendre sur les sites Web des organismes de réglementation d'autres pays. L'information reçue à l'appui d'une présentation de drogue au Canada peut cependant ne pas être identique à celle reçue par d'autres gouvernements.

Autres politiques et lignes directrices

Les lecteurs sont invités à consulter le site Web de Santé Canada, où ils trouveront d'autres politiques et lignes directrices au sujet des médicaments, notamment le document intitulé «Gestion des présentations de drogues ».

1 Information sur le produit et la présentation

Marque nominative :

CervarixMC

Fabricant/promoteur :

GlaxoSmithKline Inc.

Ingrédient médicinal :

Types 16 et 18 du virus du papillome humain (recombinant, avec AS04 comme adjuvant)

Dénomination commune internationale :

Vaccin contre les types 16 et 18 du virus du papillome humain (recombinant, avec AS04 comme adjuvant)

Concentration :

1 dose (0,5 mL) contient :
20 µg de protéine L1 du VPH-16
20 µg de protéine L1 du VPH-18

Forme posologique :

Suspension

Voie d'administration :

Injection intramusculaire

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • 02342227

Classe pharmaco-thérapeutique (classe ATC) :

Agent d'immunisation active

Ingrédients non médicinaux :

3-0-désacyl-4'-monophosphoryl lipide A; hydroxyde d'aluminium hydraté; chlorure de sodium; dihydrate de phosphate de sodium dihydrogéné; eau pour injection

Type et numéro de présentation :

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 127987

Date de la présentation :

2009-04-01

Date de l'autorisation :

2010-02-03
2 Avis de décision

Le 3 février 2010, Santé Canada a émis à l'intention de GlaxoSmithKline Inc. un avis de conformité du vaccin CervarixMC.

CervarixMC est un vaccin contre les types 16 et 18 du virus du papillome humain (VPH), non infectieux, recombinant, constitué de l'adjuvant AS04 et d'un agent immunisant actif. Les ingrédients actifs de CervarixMC sont des pseudo-particules virales hautement purifiées composées de la principale protéine de la capside (L1) des types oncogènes 16 et 18 du VPH. Comme elles ne contiennent pas d'acide désoxyribonucléique viral (ADN), les pseudo-particules virales sont incapables d'infecter les cellules, de se reproduire ou de causer une maladie. CervarixMC confère une protection en stimulant la production d'anticorps dirigés contre les types oncogènes 16 et 18 du VPH, responsables de plus de 70 % des cas de cancer du col de l'utérus. D'autres types de VPH peuvent aussi causer un cancer du col de l'utérus.

Les antigènes L1 du VPH-16 et du VPH-18 présents dans le vaccin sont combinés à l'adjuvant AS04. L'adjuvant AS04 est composé de 3-O-désacyl-4'-monophosphoryl lipide A adsorbé sur de l'aluminium (sous forme de sel d'hydroxyde). Il a été établi au cours d'essais cliniques que les antigènes combinés à l'AS04 induisaient une réponse immunitaire plus forte et constante que les mêmes antigènes uniquement combinés à du sel d'aluminium.

CervarixMC est indiqué chez les jeunes filles et jeunes femmes âgées de 10 à 25 ans dans le but de prévenir le cancer du col de l'utérus (carcinome épidermoïde et adénocarcinome), car il confère une protection contre les lésions précancéreuses ou dysplasiques suivantes causées par les types oncogéniques 16 et 18 du VPH :

  • Néoplasie intraépithéliale cervicale (NIC) de grade 2 et de grade 3;
  • Adénocarcinome cervical in situ (AIS);
  • Néoplasie intraépithéliale cervicale (NIC) de grade 1.

L'autorisation de commercialisation s'appuie sur des données issues d'études de contrôle de la qualité et d'études non cliniques et cliniques.

CervarixMC a été évalué dans le cadre de deux études cliniques menées à double insu, randomisées et contrôlées auxquelles ont participé en tout 19778 jeunes femmes âgées de 15 à 25 ans au moment du recrutement. CervarixMC s'est révélé efficace dans la prévention des lésions précancéreuses et des adénocarcinomes cervicaux associés au VPH-16 ou au VPH-18. Chez les femmes ayant obtenu un résultat négatif au test de détection de l'ADN du VPH et séronégatives pour le VPH-16 ou le VPH-18, l'efficacité du vaccin contre la néoplasie intraépithéliale cervicale de grade 2 ou 3 ou l'adénocarcinome cervical associé au VPH-16 ou au VPH-18 dans l'ensemble de la cohorte vaccinée était de 97,7 %. Chez les femmes ayant obtenu un résultat négatif au test décelant l'ADN du VPH et séropositives pour le VPH-16 ou le VPH-18 (femmes ayant présenté des signes d'une exposition dans le passé, mais non infectées), l'efficacité du vaccin contre la néoplasie intraépithéliale cervicale de grade 2 ou 3 ou l'adénocarcinome cervical associé au VPH-16 ou au VPH-18 était de 88,5 %.

D'autres études cliniques ont été réalisées pour évaluer l'immunogénicité de CervarixMC chez 1193 jeunes filles âgées de 10 à 14 ans. Chez ces dernières, la réponse immunitaire mesurée après la troisième dose était de 100 % autant pour l'antigène VPH-16 que pour l'antigène VPH-18 et elle était non inférieure à celle qui a été observée chez les jeunes femmes de 15 à 25 ans.

CervarixMC (vaccin contre les types 16 et 18 du virus du papillome humain [recombinant, avec AS04 comme adjuvant]) est offert sous forme d'une suspension pour injection. Les trois doses individuelles de CervarixMC devraient être administrées par voie intramusculaire selon un calendrier établi conformément aux recommandations concernant la posologie énoncées dans la monographie de produit.

CervarixMC est contre-indiqué chez les femmes présentant une hypersensibilité connue à un composant du vaccin. CervarixMC devrait être administré selon les conditions décrites dans la monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique. Les conditions détaillées relatives à l'usage de CervarixMC sont décrites dans la monographie de produit.

Conformément à son examen des données portant sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité du produit, Santé Canada juge que le rapport entre les avantages et les risques de CervarixMC est favorable aux indications ci-dessus.

3 Motifs d'ordre scientifique et réglementaire

Une présentation de drogue nouvelle (PDN) portant sur CervarixMC (numéro de contrôle 104624) a été déposée auprès de Santé Canada le 10 mars 2006. En raison de plusieurs lacunes dans les études non cliniques et cliniques, un avis d'insuffisance (ADI) a été émis le 24 octobre 2006. En réponse à l'ADI, le promoteur a fourni des renseignements supplémentaires. Toutefois, le 20 décembre 2007, Santé Canada a émis un avis de non-conformité (ANC). Les principaux problèmes d'innocuité soulevés par Santé Canada dans l'ANC concernaient l'innocuité à long terme, l'innocuité chez la femme enceinte et la possibilité d'autres réactions immunitaires. On a également noté des lacunes concernant les données sur l'efficacité. Par la suite, on a tenu des réunions en vue d'analyser la réponse à l'ANC; les questions en suspens ont été envoyées à un comité consultatif externe (CCE). Santé Canada a reçu le rapport final du CCE le 19 août 2008. À la lumière de ces données supplémentaires, on a émis un ANC-Lettre de retrait pour CervarixMC le 16 octobre 2008. Le 1er avril 2009, une PDN a de nouveau été déposée pour CervarixMC (numéro de contrôle : 127987). Une quantité considérable de renseignements additionnels a été fournie en réponse aux problèmes d'innocuité et d'efficacité soulevés et une monographie de produit concordant avec les données scientifiques disponibles sur CervarixMC a été négociée avec le fabricant. Le 3 février 2010, un avis de conformité a été émis.

3.1 Motifs d'ordre qualitatif

3.1.1 Substance médicamenteuse (ingrédient médicinal)
Renseignements généraux

Le vaccin CervarixMC est composé de protéines L1 recombinantes du VPH-16 et du VPH-18, tronquées à l'extrémité C-terminale, qui sont produites à l'aide d'un vecteur d'expression baculovirus dans des cultures cellulaires de Trichoplusia ni (une lignée cellulaire d'insecte). Les protéines sont assemblées sous forme de pseudoparticules virales (VLP). Le vaccin contient l'adjuvant AS04, composé de 3-O-désacyl-4'-monophosphoryl lipide A (MPL) adsorbé sur de l'aluminium (sous forme de sel d'hydroxyde). Le vaccin ne contient pas d'agent de conservation. L'adjuvant AS04 assure la production durable de titres d'anticorps élevés ainsi qu'une immunité par à médiation cellulaire spécifique.

Il s'agit du premier vaccin produit à l'aide de cellules d'insecte infectées par un vecteur d'expression à faire l'objet d'une demande d'autorisation de commercialisation au Canada. Il s'agit également de la première présentation d'un vaccin prophylactique contenant un adjuvant de type nouveau.

Cette présentation a été déposée pour la première fois en mars 2006. En septembre et en octobre 2006, le CBER de la Food and Drug Administration Center for Biologics Evaluation and Research (FDA CBER) des États-Unis a publié une ligne directrice à l'intention de l'industrie intitulée Characterization and Qualification of Cell Substrates and Other Biological Starting Materials Used in the Production of Viral Vaccines for the Prevention and Treatment of Infectious Diseases (caractérisation et qualification des substrats cellulaires et des autres matières biologiques d'origine servant à la production des vaccins antiviraux destinés à prévenir et à traiter des maladies infectieuses) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié une ligne directrice portant spécifiquement sur le vaccin anti-VPH : Guidelines to assure the quality, safety and efficacy of recombinant Human Papillomavirus virus-like particle vaccines (Lignes directrices visant à assurer la qualité, l'innocuité et l'efficacité des vaccins recombinants contenant des pseudoparticules virales du virus du papillome humain). Lors de l'examen des données sur la qualité de la présentation, on a eu recours à ces lignes directrices ainsi qu'aux exigences canadiennes en matière de qualité pertinentes.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication

Les antigènes L1, sous forme de VPL, du VPH-16 et du VPH-18 sont produits par une nouvelle technologie basée sur l'utilisation de cellules d'insecte Hi-5 Rix4446 dérivées de Trichoplusia ni et de baculovirus recombinant. Les protéines L1 sont obtenues par l'inoculation dans la lignée cellulaire Hi-5 Rix4446 de baculovirus recombinant suivie d'une purification en profondeur. Le fabricant a affirmé qu'aucune protéine d'origine humaine ou animale n'a été utilisée.

Le procédé de fabrication des protéines L1 du VPH-16 et du VPH-18 comprend deux étapes principales : la préparation de l'inoculum de baculovirus recombinant contenant le gène L1 du VPH-16 et le gène L1 VPH-18 et la production des lots purifiés de protéines L1 du VPH-16 et du VPH-18. Le procédé de fabrication des deux antigènes (L1 du VPH-16 et L1 du VPH-18) est pratiquement le même. La principale différence est que pour obtenir l'antigène L1 du VPH-18, on a recours à la souche du baculovirus contenant le gène L1 du VPH-18 comme inoculum au lieu de la souche contenant le gène L1 du VPH-16.

Les matières utilisées dans la fabrication de la substance médicamenteuse sont jugées appropriées à l'usage prévu. Le procédé de fabrication est considéré comme dûment contrôlé à l'intérieur de limites justifiées. 

Les spécifications et les analyses de lot des inoculums du baculovirus recombinant et les récoltes uniques d'antigènes L1 du VPH-16 et du VPH-18 sont jugées acceptables.

Caractérisation

Des études de caractérisation détaillées ont été effectuées pour garantir que l'antigène L1 du VPH-16 et l'antigène L1 du VPH-18 présentent systématiquement la structure caractéristique et l'activité biologique désirées.

Le promoteur a présenté un sommaire de toutes les impuretés liées au médicament. Des tests adéquats permettent de bien contrôler les concentrations d'impuretés liées au produit et au procédé.

Contrôle de la substance médicamenteuse

Les essais, spécifications et méthodes concernant les lots en vrac purifiés d'antigènes L1 du VPH-16 et du VPH-18 sont jugés acceptables. Les méthodes qui ont servi à l'analyse des lots en vrac de substance purifiée ont été choisies pour assurer la qualité de l'ingrédient actif en ce qui concerne son identité, sa pureté, son contenu et son activité antigénique. Les rapports de validation ont été jugés satisfaisants.

Après examen, on a déterminé que les résultats des analyses de lots sont tous conformes aux spécifications et témoignent d'une qualité constante des lots produits. 

L'emballage de la substance médicamenteuse est jugé acceptable. 

Stabilité

À la lumière des données sur la stabilité présentées, la durée de conservation et les conditions d'entreposage proposées pour la substance médicamenteuse étaient bien étayées et sont jugées satisfaisantes.

3.1.2 Produit pharmaceutique

CervarixMC est offert sous forme de suspension pour injection. Le produit pharmaceutique est composé d'un dépôt blanc et d'un surnageant incolore après sédimentation; il se présente comme un liquide trouble après agitation. La suspension (0,5 mL) est offerte soit dans un flacon en verre de type I doté d'un bouchon en caoutchouc, en boîtes de 1, 10 ou 100 flacons, soit dans une seringue en verre de type I munie d'un bouchon-piston, avec ou sans aiguille, en boîtes de 1 ou 10 seringues.

Chaque dose (0,5 mL) contient : 20 µg de protéine L1 du VPH de type 16, 20 µg de protéine L1 du VPH de type 18, 50 µg de MPL et 0,5 mg d'hydroxyde d'aluminium hydraté. Les autres excipients sont le chlorure de sodium, le dihydrate de phosphate de sodium dihydrogéné et de l'eau pour injection.

Tous les ingrédients non médicinaux (excipients) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés par le Règlement sur les aliments et drogues. Les données sur la stabilité présentées à l'appui de la formulation commerciale proposée attestent la compatibilité de la substance médicamenteuse avec les excipients.

Élaboration du produit pharmaceutique

Les modifications apportées au procédé de fabrication tout au long de l'élaboration du produit pharmaceutique ont été examinées et sont jugées acceptables.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication

La fabrication de CervarixMC comporte les étapes suivantes :

  • préparation des lots (en vrac) monovalents de protéine L1 du VPH-16 et de protéine L1 du VPH-18 adsorbées sur de l'Al(OH)3,
  • préparation du lot stérile de MPL liquide,
  • préparation du lot de MPL adsorbé sur l'hydroxyde d'aluminium,
  • préparation du lot final de vaccin anti-VPH,
  • remplissage des seringues ou des flacons en verre,
  • étiquetage et conditionnement.

La méthode de fabrication est jugée acceptable, et le procédé est considéré comme dûment contrôlé à l'intérieur de limites justifiées.

Contrôle du produit pharmaceutique

CervarixMC a été soumis à des tests visant à en vérifier l'identité, l'apparence, l'activité, la stérilité, la teneur en protéines, le degré d'absorption et le pH; le résultat était conforme aux critères d'acceptation. Les spécifications des tests sont jugées acceptables pour le contrôle du produit pharmaceutique. Les résultats des analyses finales de lots ont été examinés et sont jugés conformes aux spécifications du produit pharmaceutique. 

Stabilité

À la lumière des données sur la stabilité présentées, fondées sur des essais en temps réel, la durée de conservation proposée pour CervarixMC de 48 mois à une température de 2 °C est considérée comme acceptable.

La compatibilité du produit pharmaceutique avec le système récipient-fermeture a été établie au moyen de tests officinaux et d'études de stabilité. Le système récipient-fermeture satisfait à tous les critères d'acceptation des tests de validation.

3.1.3 Installations et équipement

Du 15 au 17 octobre 2007, Santé Canada a effectué une évaluation sur place des installations et de l'équipement de fabrication et d'analyse de CervarixMC.

L'aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l'équipement servant à la production de CervarixMC sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués.

3.1.4 Évaluation de l'innocuité des agents adventices

Plusieurs précautions sont prises pendant la fabrication de CervarixMC pour s'assurer que le produit final est exempt de bactéries, de mycoplasmes et de champignons. Les analyses effectuées par le fabricant permettent de démontrer que le produit est stérile.

Les résultats de l'étude indiquent que les caractéristiques cellulaires de Hi-5 Rix4446 correspondent aux caractéristiques inhérentes de la lignée cellulaire Hi-5, à un faible degré, exempte de propriétés réplicatives ou infectieuses à l'égard des cellules d'insectes et de mammifères et chez les animaux.

Aucune matière d'origine humaine ne sert à la fabrication de CervarixMC. La seule matière d'origine animale utilisée pour fabriquer le vaccin anti-VPH est l'hydrolysat acide de caséine servant à la production du MPL, une poudre immunostimulante. L'hydrolysat acide de caséine est dérivé du lait de bovins originaires de Nouvelle-Zélande et d'Australie, qui sont des pays exempts d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB); il est donc considéré comme étant propre à l'usage humain.

Des analyses approfondies de contrôle de la qualité pour la détection d'agents adventices ont été réalisées sur les banques de cellules Hi-5 Rix4446, les souches de baculovirus contenant le gène L1 du VPH-16 et le gène L1 du VPH-18 et les produits intermédiaires; on a également effectué un contrôle de la qualité des lots purifiés de produits intermédiaires des antigènes L1 du VPH-16 et du VPH-18.

Les procédés de purification des antigènes L1 du VHP-16 et du VPH-18 possèdent une capacité d'élimination virale importante et robuste qui permet d'éliminer non seulement des virus adventices potentiels, mais également les baculovirus servant à produire les antigènes L1.

3.1.5 Conclusion

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de CervarixMC montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées sur l'élaboration et la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation.

3.2 Motifs non cliniques de la décision

3.2.1 Pharmacodynamique

Des études pharmacodynamiques primaires ont été menées chez des animaux afin d'évaluer les propriétés immunostimulantes de l'adjuvant AS04, d'estimer les concentrations relatives de chacune des composantes du vaccin anti-VPH (antigènes L1 du VPH-16 et du VPH-18, AS04) et de caractériser l'immunogénicité du vaccin candidat avec AS04 contre les antigènes L1 des types 16 et 18 du VPH. Selon les données pharmacodynamiques primaires, la combinaison des protéines L1 du VPH-16 et du VPH-18 sous forme de VLP, associée à l'adjuvant AS04, entraîne une production importante d'anticorps persistants ainsi que de lymphocytes B mémoire et de cytokines associés à des propriétés antivirales favorisant la promotion de l'efficacité protectrice du vaccin. En outre, les études pharmacologiques menées chez la souris, le singe et le rat indiquaient également que CervarixMC déclenche une réponse immunitaire spécifique forte et persistante. Il ne produit pas d'effet indésirable sur la fonction cardiorespiratoire dans les modèles animaux.

3.2.2 Pharmacocinétique

Les études pharmacocinétiques non cliniques ne sont pas directement applicables aux vaccins.

3.2.3 Toxicologie
Toxicité à dose unique et à doses multiples

À l'aide d'études combinées à dose unique et à doses multiples, on a analysé la toxicité d'une dose unique ou de quatre doses chez le lapin. On a étudié CervarixMC à des doses pouvant aller jusqu'à trois fois la dose chez l'humain ou l'adjuvant AS04 à la dose équivalente à la dose chez l'humain. Les analyses de l'hématologie, de la chimie clinique, des frottis de moelle osseuse, des données sur le poids des organes, de la pathologie macroscopique et des signes cliniques n'ont pas abouti à des résultats uniformes associés au traitement ou à la dose. On n'a constaté aucun décès dans ces études.

On n'a pas pu reproduire la diminution de la numération plaquettaire observée chez les sujets d'un sexe à un moment donné lors d'une étude à doses multiples chez le lapin dans les études subséquentes à doses multiples chez le rat et chez le lapin. Par conséquent, cette diminution constatée dans une étude chez le lapin n'a pas été considérée comme liée à l'administration du vaccin.

On a réalisé des études de toxicité à dose unique et à doses multiples sur le monophosphoryl lipide A (MPL), la principale composante de l'adjuvant AS04. Le MPL n'a présenté aucun des effets associés au traitement attendus en cas de forte stimulation du système immunitaire. Le MPL semble avoir une grande marge d'innocuité et il est approprié comme immunostimulant dans un vaccin destiné à l'humain à la concentration proposée de 50 µg/dose de vaccin, qui correspond à une dose de 1,7 à 0,7 µg/kg chez une personne pesant de 30 à 70 kg.

Génotoxicité et cancérogénicité

Aucune étude de génotoxicité ou de cancérogénicité n'a été effectuée à l'égard de CervarixMC. L'absence d'étude de génotoxicité et de cancérogénicité respecte les lignes directrices de l'OMS et de l'European Medicines Agency (EMEA) pour l'évaluation non clinique de l'innocuité des vaccins. En revanche, l'adjuvant MPL ne s'est pas révélé mutagène dans des tests de mutagénicité standard.

Toxicité pour l'appareil reproducteur et le développement

L'administration de CervarixMC à des rats femelles n'a pas eu d'effet nuisible sur la fertilité, la gestation, le développement embryofoetal, la parturition ou le développement post-natal.

Tolérance locale

On a administré à des lapins quatre injections intramusculaires au total de l'adjuvant AS04 ou de CervarixMC. Les réactions locales au point d'injection observées immédiatement après l'administration de la première dose étaient plus légères que celles notées après trois doses; elles étaient comparables pour le vaccin et l'adjuvant. Les changements observés dans le muscle trois jours après la quatrième dose de vaccin ou d'adjuvant consistaient principalement en une inflammation subaiguë légère à modérée. On a noté une légère hémorragie à la plupart des points d'injection traités. La gravité et l'incidence des réactions locales étaient légèrement plus importantes au point d'injection du vaccin qu'au point d'injection de l'adjuvant seul.

3.2.4 Conclusion

Les études non cliniques présentées à l'appui de la présentation sont jugées acceptables. Les études d'immunogénicité, de pharmacologie et de toxicité appuient l'utilisation de CervarixMC pour la vaccination des humains contre les infections à VPH.

3.3 Motifs cliniques de la décision

3.3.1 Pharmacologie humaine

La pharmacodynamique de CervarixMC a été évaluée dans le cadre de l'analyse de l'immunogénicité et elle est décrite à la section 3.3.2. Efficacité clinique. Aucune étude pharmacocinétique n'a été présentée, car elles ne sont généralement pas requises dans le cas des vaccins injectables.

3.3.2 Efficacité clinique

Pour évaluer l'efficacité et l'immunogénicité de CervarixMC, on a réalisé six études, regroupant au total 23281 sujets. De ce nombre, 12363 ont reçu CervarixMC et 10918, un vaccin témoin.

  • Étude HPV-001
  • Étude HPV-007 (prolongation de l'étude HPV-001)
  • Étude HPV-008
  • Étude HPV-012
  • Étude HPV-013
  • Étude HPV-014

Deux études cliniques à double insu, randomisées et contrôlées (étude HPV-001/HPV-007 et étude HPV-008) regroupaient 19778 femmes âgées de 15 à 25 ans au moment du recrutement. Les patientes ont été suivies pendant 6,4 ans dans l'étude HPH-001/HPV-007 et pendant environ 39 mois dans l'étude HPV-008. Les paramètres d'efficacité comprenaient les marqueurs de substitution du cancer du col de l'utérus : les néoplasies ultra-épithéliales cervicales (CIN) de grade 2 et de grade 3 et les adénocarcinomes in situ (AIS) du col de l'utérus, précurseurs du carcinome épidermoïde et de l'adénocarcinome du col utérin, respectivement. Les autres paramètres incluaient l'évaluation de l'efficacité du vaccin à prévenir l'apparition d'une infection persistante à 6 mois et à 12 mois.

Parmi ces études cliniques, l'étude HPV-008 est considérée comme l'étude pivotale pour cette présentation de drogue. Cette étude visait principalement à démontrer l'efficacité de CervarixMC comparativement à celle d'un vaccin témoin pour ce qui est de prévenir une CIN2+ (définie comme CIN 2, CIN 3, AIS ou cancer invasif) confirmée par un examen histopathologique et associée à l'infection du col de l'utérus par le VPH-16 ou le VPH-18 détecté dans l'élément lésionnel, par exemple un échantillon de tissu du col de l'utérus (par amplification par la polymérase [PCR]); les résultats étaient présentés pour l'ensemble des sujets ou étaient stratifiés selon le statut sérologique initial (mois 0) à l'égard du VPH -16 ou du HPV-18 (déterminé par épreuve immunoenzymatique [méthode ELISA]).

Les participantes recrutées pour l'étude HPV-008 ont été vaccinées indépendamment du résultat du test de détection de l'ADN du VPH et des épreuves sérologiques et cytologiques effectués au départ. Ces participantes sont représentatives d'une population générale, comprenant à la fois des sujets jamais exposés au VPH (ni infectés au moment de la vaccination, ni exposés antérieurement) et des sujets exposés (infection présente et/ou exposition antérieure). Avant la vaccination, on a recueilli des échantillons cervicaux pour la recherche d'ADN de VPH oncogéniques (types 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 66 et 68) et d'anticorps anti-VPH de types 16 et 18.

L'étude incluait deux cohortes :

Cohorte conforme au protocole

La cohorte conforme au protocole servant à l'analyse de l'efficacité comprenait :

  • Toutes les participantes ayant reçu trois doses du vaccin pour lesquelles on disposait de données sur les paramètres d'efficacité.
  • Toutes les participantes qui étaient ADN-négatives et séronégatives au départ pour le type de VPH visé par l'analyse.
  • Toutes les participantes qui étaient ADN-négatives au mois 6 pour le type de VPH visé par l'analyse.
  • Les participantes qui présentaient une cytologie normale ou de bas grade (ASC-US ou LSIL) au départ (les femmes présentant une cytologie de haut grade ont été exclues).
  • Toutes les femmes qui répondaient à tous les critères d'admissibilité.
  • Toutes les participantes qui ont suivi les instructions énoncées dans le protocole et qui n'ont présenté aucun des critères d'élimination pendant la durée de l'étude.
Ensemble de la cohorte vaccinée

L'ensemble de la cohorte vaccinée comprenait :

  • Toutes les participantes ayant reçu au moins une dose du vaccin pour lesquelles on disposait de données sur les critères d'efficacité.
  • Toutes les participantes ont été incluses indépendamment de la présence ou de l'absence d'ADN du VPH et des résultats sérologiques au départ.

Le paramètre primaire correspondait à la protection contre les lésions CIN2+ associées à l'infection à VPH-16 et/ou à VPH-18 chez les femmes ayant obtenu un résultat négatif au test de détection de l'ADN du VPH (par PCR) au début de l'étude pour le type de VPH correspondant.

Les paramètres secondaires comprenaient :

  • La protection contre une infection persistante (à 6 mois et à 12 mois) à VPH-16 ou à VPH-18 chez les femmes ayant obtenu un résultat négatif au test de détection de l'ADN du VPH au début de l'étude pour le type de VPH correspondant.
  • La protection contre une infection persistante (à 6 mois) à VPH oncogénique de types 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 66 et 68.
  • La protection contre le CIN2+ et le CIN1+ associées au VPH de types 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 66 et 68.

CervarixMC diminue significativement l'incidence des lésions CIN2+ causées par le VPH-16 et le VPH-18, comparativement au vaccin contre l'hépatite A, chez les sujets qui ne présentaient pas de signe d'infection à VPH-16 ou à VPH-18 au moment de la vaccination. L'efficacité était de 98,1 % (intervalle de confiance [IC] : 88,4 à 100) dans la cohorte conforme au protocole. Dans l'ensemble de la cohorte vaccinée, peu importe le statut à l'égard du VPH au moment de la vaccination, l'efficacité était de 54,7 % (IC : 39,5 à 66,3).

Les sous-analyses en fonction du statut initial à l'égard du VPH dans l'ensemble de la cohorte vaccinée indiquaient une efficacité de 97,7 % (IC : 91,1 à 99,8) chez les sujets dont les tests de détection de l'ADN et les épreuves sérologiques étaient négatifs pour le VPH-16/18. Dans une cohorte beaucoup plus petite de sujets dont le résultat au test de l'ADN du VPH-16/18 était négatif au début de l'étude, mais dont les résultats sérologiques indiquaient une infection antérieure, l'efficacité était de 88,5 % (IC : 10,8 à 99,8); l'IC étendu était en partie causé par la petite taille de cette cohorte (environ 1700 sujets comparativement à un peu plus de 8000 dans la cohorte présentant des résultats négatifs au test de l'ADN et aux épreuves sérologiques). Les sujets chez qui le test de détection de l'ADN indiquait initialement une infection à VPH de type 16 ou 18 étaient peu nombreux (environ 300 par cohorte) et ils ne présentaient pas de signes d'efficacité : la diminution observée était de 32,8 %, mais avec un seuil inférieur de l'intervalle de confiance (IC : -27,4 à 65,3) négatif, chez les sujets positifs pour l'ADN, mais séronégatifs, chez les sujets séropositifs atteints d'une infection active le résultat était négatif, soit -13,8 % (IC : 77,6 à 26,7).

Des réductions observées dans les infections persistantes à VPH-16/18, mesurées sur une période de 12 mois et dans des échantillons consécutifs à des intervalles de 6 mois, ont permis d'étayer l'efficacité du vaccin contre le VPH-16/18.

Peu importe le type de VPH, et sans tenir compte du statut à l'égard du VPH au moment de la vaccination, CervarixMC affichait toujours une efficacité, représentée par une réduction de 30,4 % (IC : 16,4 à 42,1). Dans la cohorte qui n'avait pas été exposée au VPH, l'efficacité était meilleure; comme prévu elle s'élevait à 70,2% (IC : 54,7 à 80,9).

Dans l'étude HPV-008, on a effectué des analyses a posteriori sur l'efficacité du vaccin, avec ajustement pour tenir compte de la multiplicité des types de VPH, dans la cohorte conforme au protocole et dans l'ensemble de la cohorte vaccinée, en vue d'évaluer l'effet de CervarixMC sur les CIN 2/3 ou les AIS causés par 12 types oncogéniques de VPH non contenus dans le vaccin (VPH de types 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 66 et 68). L'efficacité du vaccin pour la prévention des CIN 2/3 ou des AIS associés au VPH-31 était de 91,3 % (IC à 99,7 % : 43,7 à 99,8) dans la cohorte conforme au protocole et de 38,9 % (IC à 99,7 % : -25,2 à 71,4) dans l'ensemble de la cohorte vaccinée. L'efficacité du vaccin à prévenir les CIN 2/3 ou les AIS associés au VPH-45 était de 100,0 % (IC à 99,7 % : -298,4 à 100,0) dans la cohorte conforme au protocole et de 100,0 % (IC à 99,7 % : 29,0 à 100,0) dans l'ensemble de la cohorte vaccinée

3.3.3 Innocuité clinique

Les résultats de l'étude pivotale HPV-008 ont révélé une fréquence accrue de symptômes post-vaccinaux locaux et immédiats chez les patientes qui avaient reçu CervarixMC comparativement aux patientes qui avaient reçu un vaccin anti-hépatite A autorisé. Les réactions locales au point d'injection comprenaient la douleur, la rougeur et l'enflure. Les effets indésirables généraux incluaient les suivants : fatigue, fièvre, symptômes gastro-intestinaux, céphalées, éruptions cutanées, arthralgie, myalgie et urticaire.

Comparativement aux sujets recevant le vaccin témoin anti-hépatite A, les sujets recevant CervarixMC présentaient plus de réactions locales et générales, dont un plus grand nombre de réactions de grade 3, même si la plupart étaient de courte durée.

La myalgie de grade 3 était plus fréquente dans le groupe recevant CervarixMC (1,8 % vs 0,6 %) et les IC ne se chevauchaient pas.

On a relevé un cas de choc anaphylactique dans le groupe recevant CervarixMC, tout comme dans le groupe recevant le vaccin anti-hépatite A.

Les événements indésirables étaient de courte durée et leur fréquence ne variait pas significativement en fonction des doses. On n'a pas constaté plus de réactions indésirables chez les sujets séropositifs que chez les sujets positifs pour l'ADN du VPH-16/18 au moment du recrutement, même si les données laissent à penser que le taux de réaction était plus faible dans le groupe dont le résultat du test de l'ADN était négatif.

En résumé, l'administration de CervarixMC était associée à un plus grand nombre de symptômes locaux et généraux à court terme pendant les périodes de 7 et 30 jours après la vaccination que la vaccination contre l'hépatite A. Les événements indésirables obligeant le sujet à s'absenter de l'école ou du travail étaient peu nombreux.

On a constaté plusieurs différences en ce qui concerne les événements indésirables graves, notamment les avortements spontanés. Il faut souligner que, comme les données sur l'innocuité ont été préparées vers la fin de l'étude, la plupart des patientes vaccinées à 0, 6 et 12 mois ont été suivies pendant quatre ans; par conséquent, la relation temporelle entre de nombreux événements et la vaccination est faible.

Tant dans l'étude pivotale que dans les analyses des données sur l'innocuité combinées, un plus grand nombre d'avortements spontanés ont été signalés dans les groupes recevant CervarixMC que dans les groupes témoins. L'augmentation était marginale, mais lorsque l'analyse ne tenait compte que de l'issue de la grossesse chez les patientes dont la dernière menstruation était rapprochée de la vaccination, l'augmentation du taux d'avortements spontanés dans le groupe recevant CervarixMC comparativement au groupe témoin était plus marquée, mais elle n'était pas statistiquement significative. Chez les 761 femmes dont la dernière menstruation avait eu lieu dans les 30 jours précédant ou les 45 jours suivant l'administration du vaccin et dont l'issue de la grossesse était connue, on a noté des avortements spontanés chez une plus grande proportion de femmes recevant CervarixMC (13,6 %) que chez celles recevant une substance témoin (9,6 %). On ne sait pas s'il s'agit d'un effet associé au vaccin.

Même si on a note un plus grand nombre d'avortements spontanés chez les sujets recevant CervarixMC que chez les sujets témoins, la différence n'était pas statistiquement significative et elle différait entre les études et les cohortes au sein d'une même étude (par exemple, les cohortes régionales); de plus, elle n'était pas apparente lorsque l'issue de la grossesse était analysée chez les participantes nord-américaines. Des mises en garde adéquates et des renseignements clairs à ce sujet sont inclus dans la monographie de produit. Les autres événements indésirables graves les plus fréquents dans le groupe recevant le vaccin anti-VPH comprenaient la pyélonéphrite et les infections pelviennes.

À l'exception d'un petit nombre d'affections rares d'origine immunitaire, on n'a noté aucune augmentation du nombre de diagnostics de maladies auto-immunes ou de maladies classées comme des affections chroniques pendant la période à l'étude. L'apparition de maladies auto-immunes et de maladies chroniques était trop rare pour tirer des conclusions fermes. Le promoteur prévoit surveiller ces événements après l'autorisation de commercialisation.

Données postcommercialisation

Les données post-commercialisation n'ajoutent rien de notable aux données sur l'innocuité de CervarixMC. Le taux de déclaration spontanée ne semble pas inhabituel et le nombre de déclarations correspond en général à celui prévu pour un vaccin.

On a observé des événements indésirables qui n'avaient pas été constatés dans l'étude pivotale, notamment l'oedème de Quincke, mais, dans le cas d'un vaccin, cela n'a rien d'inattendu.

Des registres de grossesse sont mis en place en Europe et aux États-Unis. L'issue de la grossesse post-vaccination continuera d'être suivie dans le cadre des études en cours.

3.4 Évaluation des avantages / risques et recommandation

3.4.1 Évaluation des avantages/risques

CervarixMC est efficace pour ce qui est de réduire le taux de lésions CIN2+ chez les sujets non infectés par l'un des deux types de VPH contenus dans le vaccin au début de la série vaccinale. Le vaccin diminue l'incidence générale de lésions CIN2+ peu importe le statut à l'égard du VPH oncogénique au début de la série vaccinale. Il a aussi montré un certain effet contre des types de VPH autres que le VPH-16 et le VPH-18 spécifiques à CervarixMC.

On a noté un nombre modéré d'effets secondaires de courte durée associés à la vaccination qui ne différent pas des événements indésirables associés aux vaccins en général, même s'ils sont plus marqués que dans le cas du vaccin anti-hépatite A (Havrix) utilisé comme témoin dans de nombreuses études.

Aucune donnée n'indique une augmentation de l'apparition de maladies chroniques ou auto-immunes liées au nouvel adjuvant plus puissant, AS04 utilisé dans CervarixMC.

On a constaté un plus grand nombre d'avortements spontanés chez les patientes recevant CervarixMC que chez les patientes des groupes témoins. La différence n'était pas statistiquement significative et elle différait entre les études et les cohortes au sein d'une même étude (par exemple, les cohortes régionales); de plus, elle n'était pas apparente lorsque l'issue de la grossesse était analysée chez des participantes nord-américaines. Des mises en garde adéquates et des renseignements clairs à ce sujet sont inclus dans la monographie de produit.

Dans le cadre du programme de gestion des risques, le promoteur a accepté de se conformer aux exigences suivantes aux fins de l'autorisation de CervarixMC.

  1. CervarixMC a été classé dans le groupe 2 durant la période d'évaluation dans le cadre du Programme d'autorisation de mise en circulation des lots de la Direction. Les exigences s'appliquant au groupe 2 comprennent :
    1. Pour chaque lot destiné au marché canadien, 15 flacons, accompagnés du certificat d'analyse/des protocoles de l'étude, devraient être soumis à la Direction pour une analyse ciblée et un examen du protocole. Une lettre d'autorisation officielle approuvant la vente du lot au Canada doit être obtenue de la DPBTG avant la mise en marché de chaque lot.
    2. Les fabricants de drogues visés à l'annexe D (produits biologiques) et classés dans les groupes d'évaluation 2, 3 et 4 doivent, en vertu des articles C.01.014.5, C.08.007 et/ou C.08.008 du Règlement sur les aliments et drogues, fournir annuellement certains renseignements à Santé Canada (DPBTG). En ce qui a trait au Programme d'autorisation de mise en circulation des lots, un rapport annuel sur les produits biologiques (RAPB) visés est requis.
    3. Les promoteurs sont priés d'aviser la DPBTG du moment où ils ont l'intention de soumettre les RAPB pour chacun de leurs produits biologiques
  2. Le promoteur s'engage à fournir les renseignements suivants :
    1. Des données à jour en temps réel sur la stabilité de tous les récipients intermédiaires et finaux de CervarixMC, produits à l'aide des procédés de fabrication actuels, lorsqu'elles sont disponibles.
    2. Aviser immédiatement la DPBTG de toute non-conformité à la spécification des inoculums de baculovirus contenant le gène L1 du VPH-16 et du VPH-18.
    3. Fournir les données sur la stabilité pendant cinq ans pour les lots de poudre de MPL dérivée des procédés C et D lorsqu'elles sont disponibles.

D'après les profils d'innocuité et d'efficacité, les avantages de CervarixMC semblent l'emporter sur les risques. Des restrictions relatives aux risques sur le plan de l'innocuité ont été intégrées dans la monographie de produit.

3.4.2 Recommandation

Après avoir examiné les données sur la qualité, l'innocuité, l'efficacité de ce produit, Santé Canada estime que CervarixMC a un profil avantages/risques favorable chez les jeunes filles et jeunes femmes âgées de 10 à 25 ans pour ce qui est de prévenir le cancer du col de l'utérus (carcinome épidermoïde et adénocarcinome), car il confère une protection contre les lésions précancéreuses ou dysplasiques suivantes causées par les types oncogéniques 16 et 18 du VPH :

  • néoplasie intraépithéliale cervicale (CIN) de grade 2 et de grade 3,
  • adénocarcinome cervical in situ (AIS),
  • néoplasie intraépithéliale cervicale (CIN) de grade 1.

La PDN répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1 et, par conséquent, Santé Canada a émis l'Avis de conformité (AC) prévu par l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues.

4 Étapes importantes de la présentation

Étapes importantes de la présentation: CervarixMC

Étape importante de la présentationDate
Numéro de contrôle : 104624
Réunion préalable à la présentation :2005-08-11
Dépôt de la présentation2006-03-10
Examen préliminaire 1
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2006-05-24
Examen 1
Délivrance de l' avis d'insuffisance par le directeur général :2006-10-24
Réponse déposée :2007-01-19
Examen préliminaire 2
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2007-03-01
Examen 2
Évaluation sur place :2007-10-19
Évaluation clinique terminée :2007-12-07
Délivrance de l'avis de non-conformité par le directeur général (problèmes d'innocuité et d'efficacité)2007-12-20
Examen préliminaire 3
Partie 1 de la réponse à l'un avis de non-conformité reçue2008-03-20
Examen de la partie 1 de la réponse à l'un avis de non-conformité2008-04-15
Partie 2 de la réponse à l'un avis de non-conformité reçue2008-05-15
Lettre d'acceptation (réponse à l'un avis de non-conformité terminée)2008-05-16
Examen 3
Évaluation de la qualité terminée :2008-07-21
Évaluation clinique terminée :2008-10-15
Groupe consultatif Spécialisé sur du virus du papillome humain2008-08-15
Un avis de non-conformité lettre de retrait émis par le directeur général2008-10-16
Numéro de contrôle : 127987
Réunion préalable à la présentation :2009-02-06
Nouveau dépôt de la présentation2009-04-01
Examen préliminaire 1
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2009-04-16
Examen 1
Évaluation de la qualité terminée2009-11-10
Évaluation clinique terminée2010-02-02
Examen de l'étiquetage terminé2010-02-02
Délivrance de l'avis de conformité par le directeur général2010-02-03