Sommaire des motifs de décision portant sur Posanol ™

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
PosanolMC

Posaconazole, 40 mg/mL, Suspension, Orale

Schering-Plough Canada Inc.

No de contrôle de la présentation : 108193

Émis le : 2008-08-07

Direction générale des produits de santé et des aliments

Notre mission est d'aider les Canadiennes et les Canadiens à maintenir et à améliorer leur état de santé.
Santé Canada

Le mandat de la DGPSA est d'adopter une approche intégrée à la gestion des risques et des avantages pour la santé liés aux produits de santé et aux aliments:

  • en réduisant les facteurs de risque pour la santé des Canadiens et Canadiennes tout en maximisant la protection offerte par le systPme réglementaire des produits de la santé et des aliments ; et
  • en favorisant des conditions qui permettent aux Canadiens et Canadiennes de faire des choix sains ainsi qu'en leur donnant des renseignements afin qu'ils ou qu'elles puissent prendre des décisions éclairées en ce qui a trait à leur santé.

Direction générale des produits de santé et des aliments

Also available in English under the following title: Summary Basis of Decision (SBD), PrPOSANOL™, Posaconazole, 40 mg, suspension, Schering-Plough Canada Inc., Submission Control No. 108193

Avant-propos

Le Sommaire des motifs de décision (SMD) de Santé Canada expose les motifs d'ordre scientifique et réglementaire sur lesquels reposent les décisions de Santé Canada concernant la réglementation des médicaments et des instruments médicaux. Les SMD sont rédigés en langage technique à l'intention des personnes et groupes intéressés aux décisions de Santé Canada portant sur un produit donné et sont le reflet des observations consignées dans les rapports d'évaluation. À ce titre, les SMD servent à compléter et non à répéter l'information contenue dans la monographie de produit.

Nous invitons les lecteurs à consulter le « Guide du lecteur sur le Sommaire des motifs de décision - Médicaments au sujet de l'interprétation des termes et des acronymes utilisés ici. Ils trouveront également dans ce guide un aperçu du processus d'examen des présentations de drogue dans le feuillet intitulé « Comment les médicaments sont examinés au Canada », qui décrit les facteurs pris en considération par Santé Canada au cours du processus d'examen et d'autorisation d'une présentation de drogue. Les lecteurs devraient aussi consulter le document intitulé « Initiative du sommaire des motifs de décision - Foire aux questions ».

Le SMD correspond à l'information dont disposent les autorités de réglementation de Santé Canada au moment de prendre une décision. Les présentations subséquentes examinées à d'autres fins ne sont pas incluses dans la Phase I de la stratégie de mise en oeuvre des SMD. Pour obtenir de l'information à jour sur un produit en particulier, les lecteurs sont priés de consulter la monographie la plus récente de ce produit. Santé Canada fournit également l'information au sujet mises en garde diffusées après la commercialisation ou d'avis émis à la suite d'effets indésirables (EI).

Pour de plus amples renseignements sur un produit en particulier, les lecteurs peuvent également se rendre sur les sites Web des organismes de réglementation d'autres pays. L'information reçue à l'appui d'une présentation de drogue au Canada peut cependant ne pas être identique à celle reçue par d'autres gouvernements.

Autres politiques et lignes directrices

Les lecteurs sont invités à consulter le site Web de Santé Canada, où ils trouveront d'autres politiques et lignes directrices au sujet des médicaments, notamment le document intitulé «Gestion des présentations de drogues ».

1 Information sur le produit et la présentation

Marque nominative :

PosanolMC

Fabricant/promoteur :

Schering-Plough Canada Inc.

Ingrédient médicinal :

Posaconazole

Dénomination commune internationale :

Posaconazole

Concentration :

40 mg/mL

Forme posologique :

Suspension

Voie d'administration :

Orale

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • 02293404

Classe pharmaco-thérapeutique (classe ATC) :

Antifongique

Ingrédients non médicinaux :

Arôme artificiel de cerise, acide citrique monohydraté, glycérine, glucose liquide, polysorbate 80, eau purifiée, siméthicone, benzoate de sodium, citrate de sodium dihydraté, dioxyde de titane et gomme de xanthane

Type et numéro de présentation :

Présentation de drogue nouvelle,
no de contrôle 108193

Date de la présentation :

2006-08-31

Date de l'autorisation :

2007-03-26

MC Schering-Plough Canada Inc.

2 Avis de décision

Le 26 mars 2007, Santé Canada a émis à l'intention de Schering-Plough Canada Inc. un avis de conformité du produit pharmaceutique Spriafil, qui maintenant s'appelle Posanol.

Posanol contient l'ingrédient médicinal posaconazole, qui est un antifongique.

Posanol est indiqué pour :

  • la prévention des infections Aspergillus et Candida chez les patients âgés de 13 ans ou plus qui ont un risque élevé d'être exposés de telles infections, par exemple s'ils ont connu une neutropénie prolongée ou s'ils ont reçu une greffe de cellules souches hématopoétiques (GCSH);
  • le traitement de l'aspergillose invasive chez les patients âgés de 13 ans ou plus dont la maladie est réfractaire l'amphotéricine B ou l'itraconazole, ou chez les patients qui ne tolèrent pas ces médicaments.
  • le traitement de la candidose oropharyngienne (COP) chez les patients âgés de 13 ans ou plus.

Posanol est un puissant inhibiteur de l'enzyme lanostérol 14αdéméthylase, qui catalyse une étape essentielle de la biosynthèse de l'ergostérol. Il a donc une activité antifongique à large spectre contre diverses levures et moisissures.

L'autorisation de commercialisation s'appuie sur des données issues d'études de contrôle de la qualité (chimie et fabrication) et d'études non cliniques et cliniques. En tout, cinq études pivots ont été effectuées pour examiner l'efficacité de Posanol pour les indications recherchées. Dans les études de prophylaxie, Posanol a présenté une net effet prophylactique et a réduit l'incidence des infections fongiques invasives. Posanol était généralement bien toléré.

Posanol (40 mg/mL, posaconazole) se présente sous la forme d'une suspension buvable. La dose recommandée de Posanol dépend de l'indication. La durée du traitement varie selon plusieurs facteurs, notamment la gravité de la maladie sous-jacente, le rétablissement après une immunodépression et la réponse clinique. On devrait administrer chaque dose avec un repas, ou avec un supplément nutritionnel chez les patients qui ne peuvent tolérer les aliments, afin d'accroître l'absorption orale. Les recommandations posologiques sont décrites dans la monographie de produit.

Posanol est contre-indiqué dans les cas suivants : patients qui sont hypersensibles à ce médicament ou à tout ingrédient dans la formulation ou constituant du contenant; et co-administration avec des alcaloïdes de l'ergot de seigle et certains produits médicinaux métabolisés par le système CYP3A4 (terfénadine, astémizole, cisapride, pimozide et quinidine). Rares sont les médicaments qui peuvent influer sur la concentration du posaconazole, mais ce dernier peut avoir un effet sur les concentrations de certains autres médicaments. Les conditions détaillées relatives à l'usage de Posanol sont décrites dans la monographie de produit. Posanol devrait être administré selon les conditions décrites dans la monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique.

La présentation de Posanol a été évaluée dans le cadre de la Politique sur le traitement prioritaire, car on dispose de suffisamment de données indiquant qu'il offre des avantages prophylactiques contre un vaste éventail d'infections fongiques pour lesquelles il n'existe pas actuellement de modalité thérapeutique adéquate.

Conformément à son examen des données sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité du produit, Santé Canada juge que le rapport entre les avantages et les risques de Posanol est favorable dans le cas des indications susmentionnées.

Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

3 Motifs d'ordre scientifique et réglementaire

Le 26 mars 2007, Santé Canada a émis à l'intention de Schering-Plough Canada Inc. un avis de conformité du produit pharmaceutique Spriafil. Immédiatement après avoir reçu l'autorisation de commercialisation, on a constaté un problème lié aux produits de santé à présentation et à consonance semblables (PSPCS), compte tenu du risque de confusion avec un autre produit pharmaceutique. Le nom commercial Spriafil a ultérieurement été remplacé par Posanol (no de contrôle 122256).

3.1 Motifs d'ordre qualitatif

3.1.1 Substance médicamenteuse (Ingrédient médicinal)

Renseignements généraux

Le posaconazole est un agent antifongique. C'est un puissant inhibiteur de la lanostérol 14α-déméthylase, enzyme qui catalyse une étape essentielle de la biosynthèse de l'ergostérol; il a donc une activité antifongique à large spectre contre diverses levures et moisissures.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication

Le posaconazole est fabriqué par synthèse en plusieurs étapes. Chaque étape de la fabrication est considérée comme étant contrôlée dans des limites acceptables :

  • Le promoteur a fourni de l'information sur la qualité et les contrôles pour toutes les matières qui entrent dans la fabrication de la substance médicamenteuse.
  • Les spécifications de la substance médicamenteuse sont jugées acceptables. Les valeurs limites pour les impuretés sont conformes aux exigences de l'ICH.
  • Les étapes de traitement ont été évaluées et des intervalles appropriés pour les paramètres des procédés ont été établis.

Caractérisation

La structure du posaconazole a été bien expliquée et des spectres représentatifs ont été fournis. Des études détaillées de caractérisation ont été effectuées pour garantir que le posaconazole présente constamment la structure caractéristique souhaitée. Des tests adéquats permettent de bien contrôler les concentrations du produit et les impuretés liées au procédé.

Contrôle de la substance médicamenteuse

Des copies des méthodes d'analyse et, s'il y a lieu, des rapports de validation ont été présentés et ont été jugés satisfaisants pour toutes les méthodes d'analyse utilisées pour les tests de libération et de stabilité du posaconazole.

Les spécifications sont jugées acceptables pour le posaconazole. Les données relatives aux analyses de lots ont été passées en revue et respectaient les critères d'acceptation proposés.

Les composantes proposées pour l'emballage sont considérées acceptables.

Stabilité

À la lumière des données sur la stabilité fondées sur des essais accélérés et de longue durée, la durée de conservation ainsi que les conditions d'entreposage et d'expédition proposées pour le posaconazole étaient bien étayées et ont été jugées satisfaisantes.

3.1.2 Produit pharmaceutique

Description et composition

Posanol est une suspension orale blanche, à arôme de cerise et à libération immédiate. La formulation contient 40 mg/mL de posaconazole et renferme les ingrédients non médicinaux suivants : arôme artificiel de cerise, acide citrique monohydraté, glycérine, glucose liquide, polysorbate 80, eau purifiée, siméthicone, benzoate de sodium, citrate de sodium dihydraté, dioxyde de titane et gomme de xanthane.

La suspension orale (105 mL) est emballée dans un flacon de 4 onces (123 mL) en verre ambre, fermé par un bouchon de plastique protège-enfants. Une cuillère doseuse avec deux graduations, 2,5 mL et 5 mL, est fournie avec chaque flacon.

Tous les ingrédients non médicinaux (excipients) présents dans le produit pharmaceutique sont conformes au Règlement sur les aliments et drogues du Canada. Les données sur la stabilité présentées à l'appui de la formulation commerciale proposée attestent la compatibilité du posaconazole avec les excipients.

Élaboration du produit pharmaceutique

Les changements apportés au procédé de fabrication et à la formulation durant l'élaboration du produit sont, après examen, jugés acceptables.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication

Tout l'équipement, tous les paramètres de fonctionnement, les contrôles en cours de fabrication et les consignes détaillées sont dûment décrits dans la présentation et sont jugés acceptables. On considère que le procédé de fabrication fait l'objet d'un contrôle adéquat dans des limites raisonnables.

Contrôle du produit pharmaceutique

Posanol a été soumis à des tests visant à en vérifier l'apparence, la teneur, le pH, la dissolution, la granulométrie, la viscosité, le volume de remplissage, l'homogénéité, ainsi que les concentrations des produits de dégradation et des impuretés microbiologiques; les résultats étaient conformes aux critères d'acceptation. Les spécifications des tests sont jugées acceptables pour le contrôle du produit pharmaceutique, et les limites des concentrations d'impuretés ont été fixées conformément aux recommandations de l'ICH. On a également évalué l'exactitude avec laquelle la cuillère doseuse permettait d'administrer la quantité adéquate de suspension (2,5 mL et 5 mL), et les résultats ont été jugés acceptables.

Des copies des méthodes d'analyse et, s'il y a lieu, des rapports de validation ont été présentés et sont jugés satisfaisants pour toutes les méthodes d'analyse utilisées pour les tests de libération et de stabilité portant sur Posanol.

Les données tirées des analyses de lots finals ont été révisées et ont été jugées conformes aux spécifications requises.

Stabilité

À la lumière des données d'études de stabilité de longue durée et accélérées soumises, la durée de conservation proposée pour Posanol à une température de 15 à 30 °C est considérée acceptable. Il ne faut pas congeler le produit. Celui-ci devrait être utilisé dans les 4 semaines suivant l'ouverture du contenant.

3.1.3 Installations et équipement

L'aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l'équipement servant à la production de Posanol sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués. Toutes les installations de fabrication proposées sont conformes aux exigences du Titre 2 du Règlement sur les aliments et drogues.

3.1.4 Évaluation de l'innocuité des agents adventices

S.O.

3.1.5 Conclusion

Les données sur la chimie et la fabrication présentées pour Posanol ont prouvé que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être systématiquement fabriqués de façon à respecter les spécifications approuvées. Des études appropriées sur l'élaboration et la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation.

3.2 Motifs non cliniques de la décision

3.2.1 Pharmacodynamique

Les études pharmacodynamiques (PD) non cliniques ne sont pas directement applicables aux agents antifongiques. Les antifongiques diffèrent d'autres médicaments en ce qu'ils exercent leurs effets pharmacologiques sur des micro-organismes sensibles et non sur des cellules animales ou humaines. Certaines études pharmacologiques non cliniques sur l'innocuité ont été effectuées. Les études microbiologiques ont évalué l'activité fongique du posaconazole.

Des tests pharmacologiques d'innocuité ont été réalisés chez des rats et des singes. Chez les rats, l'administration orale de 30 mg/kg de posaconazole n'a pas modifié les paramètres fonctionnels cardiovasculaires, comportementaux, neurologiques et neuro-végétatifs. L'administration intraveineuse (IV) d'une dose forte (60 mg/kg) ou faible (30 mg/kg) n'a pas modifié significativement les paramètres respiratoires. Le posaconazole n'exerçait pas d'effets majeurs sur les fonctions organiques et systémiques les plus importantes. Dans une étude cardiovasculaire comportant l'administration de doses fortes et faibles à des singes, aucune altération des intervalles, du rythme ou de la morphologie des ECG n'a pu être attribuée au posaconazole. Des tests in vitro portant sur le canal hERG recombinant et des fibres de Purkinje isolées indiquent que le posaconazole serait peu susceptible d'entraîner un allongement de l'intervalle QT in vivo.

Microbiologie

Le posaconazole est un antifongique triazolé ayant une puissante activité in vitro et in vivo contre les espèces de Candida et d'Aspergillus. Les antifongiques triazolés bloquent, comme on le sait, la biosynthèse des stérols en inhibant l'enzyme lanostérol 14α-déméthylase.

Des études animales in vitro et in vivo portant sur environ 12 500 souches de micro-organismes (levures et moisissures) ont révélé que le posaconazole était plus actif contre un spectre plus large de champignon et présentait une activité contre un certain nombre d'isolats réfractaires, comparativement à des médicaments auparavant autorisés. Cette puissante activité in vitro contre un vaste éventail de champignons est étayée par les données d'études publiées. Les résultats sur l'activité prophylactique et thérapeutique provenant de modèles animaux corroborent la conclusion que le posaconazole est efficace pour prévenir l'aspergillose pulmonaire et pour traiter et prévenir la candidose systémique. La monographie de produit contient une liste des micro-organismes (levures et moisissures) et des concentrations minimales inhibitrices (CMI) empêchant 90 % des souches testées de croître.

3.2.2 Pharmacocinétique

Absorption

Des concentrations plasmatiques maximales de radioactivité ont été observées 6 à 8 heures après l'administration orale de posaconazole radiomarqué (15, 60 et 90 mg/kg) chez des souris, et la radioactivité plasmatique était toujours détectable après 48 heures. Les paramètres plasmatiques d'exposition au médicament, soient la Cmax et l'ASC, tant de la radioactivité que du posaconazole, étaient liés à la dose pour une gamme de doses de 15 à 90 mg/kg. La Cmax et l'ASC de la radioactivité dans le foie étaient également liées à la dose. La radioactivité hépatique (basée sur les valeurs de l'ASC) était environ 7 fois plus forte que la radioactivité plasmatique après l'administration de chacune des trois niveaux de dose.

Distribution

La liaison aux protéines plasmatiques in vitro était similaire chez toutes les espèces testées (souris, rats, lapins, singes, chiens et humains), variant de 97,0 à 98,8 %. La liaison aux protéines plasmatiques chez toutes les espèces ne semblait pas être liée à la concentration à l'intérieur d'une gamme toxicologiquement ou cliniquement pertinente.

Après administration orale du posaconazole radiomarqué à des rats, les tissus présentant les plus fortes concentrations de radioactivité chez les individus des deux sexes (à l'exclusion du tube digestif) étaient les surrénales, le foie, les glandes de Harder et le pancréas, alors que les concentrations les plus faibles ont été observées dans le cerveau et la moelle épinière. On n'a relevé aucune différence dans la concentration de la radioactivité dans la peau pigmentée et non pigmentée, ce qui indique qu'il n'y a pas de liaison préférentielle à la mélanine. Le ratio tissu/plasma de la radioactivité était relativement constant pour la plupart des tissus 1 à 48 heures après l'administration de la dose. Le ratio a augmenté dans les surrénales, l'oil et la peau pigmentée après 48 heures.

Le posaconazole radiomarqué était largement distribué chez des rates gravides depuis 19 jours. En 2 à 6 heures, de faibles concentrations de radioactivité étaient détectables dans le sang et les tissus fotaux. Les concentrations les plus élevées ont été enregistrées 8 à 12 heures après l'administration de la dose. Le posaconazole radiomarqué a également été sécrété dans le lait de rates en lactation, mais on a estimé que l'exposition au médicament par le lait serait minimale.

Métabolisme

Le posaconazole n'était pas grandement métabolisé chez les rats et les chiens. La plupart de la radioactivité fécale était due au composé d'origine intact.

L'incubation du posaconazole avec des microsomes hépatiques humains enrichis avec de l'UDPGA a entraîné la formation d'un métabolite majeur. La formation de ce posaconazole glucuronide a été médiée par l'UGT1A4.

Excrétion

Après administration orale, l'excrétion fécale était la principale voie d'élimination du posaconazole chez les rats (98-99 %) et les chiens (90-93 %). L'urine ne contenait que 0,5 % et 1 % de la dose orale administrée chez les rats et les chiens, respectivement.

3.2.3 Toxicologie

Toxicité aiguë

Le posaconazole a présenté une toxicité relativement faible lorsqu'il a été administré en une seule dose par voie orale à des souris et à des rats. Chez les souris, un organe cible possible pour la toxicité était le poumon, une toxicité ayant été détectée chez les femelles et les mâles aux doses >2000 mg/kg et >5000 mg/kg, respectivement. Chez les rats, on n'a identifié aucun organe cible de la toxicité. La dose sans effet symptomatique était >5 000 mg/kg chez les rats mâles et <4 000 mg/kg chez les rates.

L'administration de 2 000 mg/kg de posaconazole chez les chiens a provoqué des signes cliniques marqués indiquant que le tube digestif était l'organe cible potentiel de la toxicité.

Toxicité prolongée

Des études de toxicité de longue durée ont été effectuées chez des souris, des rats et des chiens.

Dans l'étude de 3 mois chez des souris, les organes cibles de la toxicité (identifiés dans les groupes recevant 60 et 90 mg/kg) étaient le foie, la rate, les ganglions mésentériques, les ganglions mandibulaires, les poumons et le cortex surrénalien (rates seulement). Les ovaires constituaient un autre organe cible (seulement à la dose de 90 mg/kg).

Dans une étude de toxicité chez des rats d'une durée de 1 mois, les organes cibles touchés après toutes les doses étaient les surrénales, les tissus lymphoïdes, les poumons, les glandes salivaires mandibulaires, le cour et l'appareil reproducteur féminin. Le foie et le rein étaient d'autres organes cibles identifiés dans les groupes ayant reçu des doses de 45, 90 et 180 mg/kg. Les changements dans le foie, les poumons et les tissus lymphoïdes étaient compatibles avec une phospholipidose.

Les organes cibles de la toxicité étaient les mêmes dans les études de toxicité chez le chien, mais le cerveau, la moelle épinière et l'intestin grêle ont également été identifiés comme organes cibles dans le groupe ayant reçu des doses de 30 mg/kg. Les observations au niveau du cerveau (vacuolisation minimale des neurones dans le thalamus et gonflement des axones médullaires), de la moelle épinière (gonflement axonal minimal) et de l'intestin grêle (vacuolisation minimale des neurones ganglionnaires) étaient compatibles avec une phospholipidose. La portée toxicologique de la phospholipidose dans le système nerveux fait l'objet d'une évaluation indépendante. Quant à la toxicité systémique, on n'a pas identifié de dose sans effet à partir des observations suivantes : phospholipidose dans plusieurs organes (y compris le tissu nerveux); modifications testiculaires et épididymaires probablement liées à l'altération de la stéroïdogenèse; vacuolisation focale de la zone réticulée des surrénales; et changements dans la chimie du sérum (élévation des ALAT, diminution de l'albumine et du calcium) et la chimie urinaire (élévation du calcium).

Cancérogénicité

Le posaconazole n'était pas cancérogène dans l'étude de cancérogénicité sur 2 ans menée sur des souris. Celles-ci ont reçu des doses quotidiennes de 60 mg/kg pendant cinq semaines, puis 90 mg/kg pendant 18 semaines, et des doses de 10 et de 30 mg/kg pendant au plus 104 ou 105 semaines. On n'a observé aucune tumeur liée au médicament.

Dans l'étude de cancérogénicité de 2 ans chez des rats, les mâles (30 mg/kg) et les femelles (20 mg/kg) ayant reçu de fortes doses présentaient une augmentation liée au médicament du nombre de tumeurs surrénales (phéochromocytomes, cortico-surrénalomes bénins et/ou malins). Les tumeurs de la surrénale ont été interprétées comme une réponse d'adaptation à la dégénérescence et à la regénérescence subséquente des cellules cortico- et médullo-surrénales. Au nombre des modifications surrénaliennes figuraient une nécrose monocellulaire, ainsi qu'une dégénérescence kystique, une hypertrophie et une hyperplasie. Une lipidose et une vacuolisation corticale diffuse ont en outre été observées. On n'a relevé aucune augmentation liée au médicament de la fréquence d'autres types de tumeurs, quelle que soit la dose.

Mutagénicité

Le posaconazole n'a présenté aucun potentiel génotoxique/mutagène dans le test bactérien de mutagénicité, les études sur des cellules d'ovaires de hamster chinois ou les tests de numération des micronoyaux chez la souris.

Toxicité pour la reproduction et le développement

Le posaconazole n'exerçait aucun effet sur la fertilité chez les rats mâles, mais a augmenté le nombre de résorptions chez les rates à la dose de 45 mg/kg. L'administration des doses les plus fortes de posaconazole (45 et 90 mg/kg/jour) était associée à la mort maternelle et à des malformations chez le fotus. Des signes maternels (hypertrophie surrénalienne, petit nombre ou nombre réduit de boulettes fécales) et une toxicité pour le développement (malformations et diminution du poids corporel des fotus) ont également été observés à la dose de 30 mg/kg/jour. Des doses plus faibles ont été en général bien tolérées.

Chez le lapin, l'incidence des résorptions était accrue de façon proportionnelle à la dose dans les groupes ayant reçu 40 et 80 mg/kg comparativement aux témoins. Le poids des petits était plus faible dans le groupe ayant reçu 80 mg/kg. Dans les deux groupes (40 et 80 mg/kg), l'incidence totale des variations squelettiques était plus élevée que chez les témoins.

3.2.4 Résumé et conclusion

Posanol (posaconazole) a présenté une activité in vitro et in vivo puissante contre des espèces de Candida et d'Aspergillus. Dans l'ensemble, les études pharmacologiques et toxicologiques appuient l'utilisation de Posanol pour l'indication proposée. Des énoncés adéquats visant à apaiser les craintes concernant l'innocuité figurent dans la monographie de produit.

3.3 Motifs cliniques de la décision

3.3.1 Pharmacodynamique

Les études pharmacodynamiques cliniques ne s'appliquent pas directement aux antifongiques. Les antifongiques diffèrent d'autres médicaments, en ce qu'ils exercent leurs effets pharmacologiques exclusivement sur des micro-organismes sensibles et non sur des cellules humaines. Des tests microbiologiques ont été effectués pour confirmer le mécanisme d'action du posaconazole. Voir la section 3.2.1.

L'innocuité et la tolérabilité du posaconazole ont été évaluées chez les humains et dans des études portant sur une dose unique et des doses multiples durant une période de traitement pouvant atteindre 14 jours. Aucune augmentation liée à la dose dans la fréquence des événements indésirables (EI) n'a été observée. Environ 100 volontaires en santé ont reçu des doses de posaconazole variant entre 50 mg et 1 200 mg sans éprouver d'EI importants liés à la dose. Les EI comprenaient les symptômes suivants : céphalées, somnolence, étourdissements et fatigue.

Le posaconazole fait partie de la classe des azoles dont on connaît les effets potentiels sur l'intervalle QT; toutefois, l'étude de référence de phase I pour l'allongement de l'intervalle QT qui est recommandée par les lignes directrices internationales n'a pas été réalisée. On a plutôt obtenu de multiples ECG appariés dans le temps chez des volontaires en santé pour déterminer si un effet sur l'intervalle QT pouvait être détecté en étudiant les changements au jours 8 par rapport au niveau de départ. Dans l'étiquetage de la monographie de produit, on mentionne donc que le posaconazole a comme les autres azoles le potentiel d'allonger l'intervalle QT.

3.3.2 Pharmacocinétique

Absorption

Le posaconazole était absorbé lentement après son administration par voie orale. Le Tmax médian a été enregistré dans la plupart des études environ cinq heures après l'administration de la dose. Des augmentations de l'absorption liées à la dose ont été relevées après l'administration de doses multiples de 100 à 800 mg/jour.

La biodisponibilité du posaconazole était 2,6 fois plus grande lorsque ce dernier était pris avec de la nourriture et 4 fois plus grande s'il s'agissait d'un repas à forte teneur en matières grasses. Il semble y avoir une association entre la réponse au posaconazole et des concentrations plasmatiques plus élevées. On devrait donc optimiser l'exposition au posaconazole si possible en l'administrant en même temps que de la nourriture.

Distribution

Le posaconazole a un grand volume de distribution, ce qui indique qu'il est largement réparti dans les tissus.

Métabolisme

Le seul constituant médicamenteux présent dans le plasma était le posaconazole. Le principal métabolite plasmatique était un mono-glucoronide du posaconazole. La majeure partie du posaconazole était excrétée intacte dans les fèces. Environ 10 à 14 % de la dose administrée par voie orale était récupérée dans l'urine sous forme de plusieurs glucuronides non biologiquement actifs.

Excrétion

Le posaconazole est surtout excrété dans les fèces. La clairance rénale était une voie d'élimination mineure.

Interactions médicamenteuses

Le posaconazole est à la fois un inhibiteur et un substrat de la P-glycoprotéine et peut subir les effets de médicaments qui agissent sur cette voie. Le posaconazole est également un inhibiteur de l'isoenzyme 3A4 du cytochrome P450 et peut donc agir sur les médicaments métabolisés par cette voie. Il faut ainsi user de prudence lorsqu'on administre Posanol (posaconazole) avec des médicaments qui sont des substrats connus du CYP3A4. Des substrats spécifiques du CYP3A4 ont été administrés à des volontaires en santé dans une étude d'interaction avec le CYP 450 et, comme dans les données in vitro, le posaconazole exerçait le rôle d'inhibiteur du CYP3A4 à des concentrations d'intérêt clinique.

Les patients qui prennent des immunosuppresseurs devraient se montrer extrêmement prudents lorsqu'ils utilisent Posanol. Des cas d'élévation des concentrations de cyclosporine ont entraîné des décès dans les essais cliniques, et une mise en garde a été incluse dans la section Mises en garde et précautions de la monographie de produit.

Le posaconazole ne devrait pas être pris en même temps que les médicaments suivants : alcaloïdes de l'ergot de seigle, terfénadine, astémizole, cisapride, pimozide et quinidine. L'administration concomitante de cimétidine, de rifabutine et de phénytoïne devrait être évitée. Avant d'administrer avec de la cyclosporine, du tacrolimus et du sirolimus, il faudrait envisager une réduction de la dose lors de la mise en route du traitement concomitant et exercer une surveillance thérapeutique étroite des concentrations de médicaments durant le traitement. Il faudrait envisager une réduction de la dose lorsqu'on amorce le traitement concomitant par les médicaments suivants et exercer une surveillance étroite des événement indésirables durant le traitement : alcaloïdes de la pervenche, midazolam, inhibiteurs de la HMG-CoA réductase (statines), inhibiteurs calciques et digoxine.

Populations particulières

Le posaconazole devrait être administré avec prudence aux patients souffrant d'une insuffisance hépatique. La longue demi-vie d'élimination peut accroître l'exposition.

L'interprétation des effets du posaconazole sur les patients hémodialysés n'est pas concluante. La monographie de produit indique que les patients atteints d'insuffisance rénale grave devraient faire l'objet d'une surveillance étroite pendant la prise de posaconazole afin qu'on puisse détecter toute récidive d'infection fongique à cause des grandes variations dans la pharmacocinétique. On a observé une diarrhée et des résultats élevés aux tests hépatiques chez les dialysés qui prenaient du posaconazole.

3.3.3 Efficacité clinique

Effet prophylactique

Deux études pivots (C/198-316 et P01899) ont été présentées à l'appui de l'efficacité de Posanol (posaconazole) pour la prévention des infections fongiques invasives (IFI).

L'étude C/198-316 était un essai à double insu, contrôlé par un traitement actif, qui a comparé le posaconazole (POS) au fluconazole (FLU) pour le traitement prophylactique des IFI chez les receveurs d'une greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques à risque élevé qui étaient atteints d'une forme aiguë de réaction du greffon contre l'hôte (GvH) de grade 2 à 4 ou d'une GvH chronique. Six cents patients (≥13 ans) ont été répartis au hasard (1:1) en deux groupes de traitement, POS ou FLU : 579 ont reçu au moins une dose du médicament étudié. Le traitement a été poursuivi jusqu'à 16 semaines ou jusqu'à ce qu'une IFI soit soupçonnée ou diagnostiquée. Le paramètre primaire d'efficacité était l'incidence d'IFI avérées ou probables, déterminée par un comité indépendant d'experts externes qui ne connaissaient pas le plan de l'étude (comité d'examen des données, CED), durant la période de 16 semaines qui a suivi la randomisation. L'analyse du paramètre primaire a montré que le POS n'était pas inférieur au FLU comme mode de traitement prophylactique des IFI. Trente-huit des 43 pathogènes responsables d'IFI avérées ou probables durant la période de 16 semaines étaient résistants au FLU, notamment le pathogène le plus fréquent dans l'étude, Aspergillus (28 sur 43). Le POS s'est montré supérieur au FLU uniquement pour ce qui est de l'incidence des IFI causées par Aspergillus sp., alors que l'incidence des infections à Candida était similaire, soit quatre cas dans chaque groupe de traitement.

L'étude P01899 a examiné l'efficacité du POS comparativement au « traitement type par des azoles » (fluconazole [FLU] ou itraconazole [ITZ] en solution) pour la prévention des IFI chez les patients présentant une neutropénie prolongée (>0,5 x 109 cellules/L) d'une durée d'au moins 7 jours. La neutropénie était due à une chimiothérapie inductrice de la rémission pour une leucémie myéloïde aiguë (LMA) ou un syndrome myélodysplasique; environ 72 % des patients souffraient d'une LMA. Dans l'étude, 602 patients (≥13 ans) ont été répartis au hasard en deux groupes : 304 dans le groupe POS et 298 dans le groupe FLU/ITZ (240 recevant du FLU et 58 de l'ITZ). Le paramètre d'efficacité primaire était l'incidence d'IFI avérées ou probables (établie par le CED) durant la phase de traitement par voie orale.

Dans l'étude prophylactique, le médicament était administré avec chaque cycle de neutropénie induite par la chimiothérapie jusqu'à concurrence de 12 semaines (84 jours), soit de façon continue ou cyclique, selon la résolution de la neutropénie.

Les taux d'IFI (paramètres d'efficacité primaire) pour le POS et les médicaments de comparaison (association FLZ/ITZ) étaient de 7/304 (2 %) et de 25/298 (8 %), respectivement. Les principaux micro-organismes qui ont causé une infection malgré le traitement étaient des espèces d'Aspergillus et de Candida. Le POS semble être associé à un taux beaucoup plus faible d'infection perthérapeutique, mais il convient de noter que le FLZ est connu pour son inefficacité contre Aspergillus sp. Dans le cas des IFI causées par d'autres micro-organismes qu'Aspergillus, le POS était associé à un taux de 5/304 (0,02 %) d'IFI, le FLZ à un taux de 5/240 (0,02 %) et l'ITZ à un taux de 1/58 (0,02 %). Pour ce qui est des IFI causées par Aspergillus, le taux pour POS était de 2/304 (0,007 %), pour FLZ de 15/240 (0,06 %) et pour l'ITZ de 5/58 (0,08 %); mais l'allégation de supériorité du POS par rapport à un autre traitement est tempérée par deux facteurs de confusion : l'absence d'efficacité du FLZ contre Aspergillus et la petite taille de l'échantillon dans le cas de l'ITZ. Une allégation d'efficacité contre d'autres micro-organismes que les espèces d'Aspergillus et de Candida ne peut être corroborée, car il n'y avait que 6 cas d'IFI causés par « d'autres » micro-organismes chez les quelque 600 sujets examinés dans l'étude. Ce niveau de preuve n'est pas considéré suffisant pour une indication contre toutes les IFI, vu qu'on sait que la majorité des IFI sont causées par Aspergillus sp. et Candida sp.

Posanol exerce un effet prophylactique évident malgré les problèmes entourant les allégations de supériorité par rapport à d'autres traitements. D'après le paramètre d'efficacité primaire, Posanol a entraîné une réduction de l'incidence des IFI avérées ou probables et a bien fonctionné par rapport aux groupes de comparaison. Cet effet est corroboré par les paramètres secondaires qui ont mis en évidence une diminution de l'incidence de l'échec thérapeutique et du délai avant le décès chez les sujets prenant Posanol. Une indication concernant l'usage prophylactique de Posanol contre Aspergillus sp. et Candida sp. est justifiée et acceptable.

Traitement des infections fongiques invasives réfractaires

Une étude non comparative ouverte de phase III (étude P00041) a été effectuée pour évaluer l'efficacité et l'innocuité cliniques du posaconazole chez 330 patients souffrant d'une IFI qui étaient intolérants ou réfractaires. Il a été impossible d'effectuer un essai comparatif pour ce groupe de patients vu qu'ils étaient atteints d'infections qui se sont avérées réfractaires à d'autres traitements antifongiques ou étaient intolérants à ces agents, ce qui ne laissait aucune autre modalité thérapeutique. Une étude distincte (étude P02387) a fourni à la place des patients témoins, présentant les mêmes facteurs de risque sous-jacents d'IFI et le même diagnostic primaire, qui étaient traités par les mêmes antifongiques de rattrapage pour une IFI réfractaire ou par d'autres antifongiques à cause d'une intolérance au traitement antifongique type de première intention. Pour réduire au minimum le biais, un comité d'examen des données a passé en revue les cas, les données et a évalué tous les patients à l'aide de critères uniformisés, dans les deux études, sans connaître la répartition des groupes. L'absence d'études comparatives randomisées prospectives portant sur des patients souffrant d'une aspergillose invasive limitait la fiabilité de l'évaluation des rapports risques-avantages.

La principale comparaison statistique entre les deux études (P00041 et P02387) a porté sur des patients souffrant d'une infection avérée ou probable à Aspergillus. Environ 32 % de toutes les infections fongiques observées chez les patients étaient une aspergillose, soit 107 cas et 86 cas documentés dans les études P00041 et P02387, respectivement. Chez les sujets qui se sont révélés être réfractaires ou intolérants à l'amphotéricine B ou à l'itraconazole, un taux global de succès de 42 % a été signalé pour le groupe POS (étude P00041), comparativement à 26 % pour le groupe témoin (étude P02387).

Comme la principale comparaison statistique portait sur des sujets souffrant d'une infection avérée ou probable à Aspergillus, les autres IFI réfractaires (p. ex. fusariose, coccidioidomycose, zygomycose, chromoblastomycose/mycétome) n'ont pas pu être incluses dans la section Indications de la monographie de produit. Toutefois, Posanol peut avoir des effets bénéfiques sur certaines des infections susmentionnées; un énoncé pour indiquer qu'il existe des données limitées concernant l'utilisation de Posanol chez les patients infectés par certains de ces micro-organismes est donc inclus dans la section Indications, avec un renvoi à la section Essais cliniques de la monographie de produit.

Traitement de la candidose oropharyngée

L'étude C/I97-331 a examiné l'efficacité du POS dans le traitement de la candidose oropharyngée (COP) sensible aux azoles. Il s'agissait d'une étude randomisée, avec témoins actifs et à évaluateurs aveugles, portant sur des patients infectés par le VIH qui souffraient d'une COP sensible aux azoles. Dans cette étude, 366 patients ont été répartis au hasard en deux groupes (182 dans le groupe POS et 184 dans le groupe FLZ). Dans le cadre des paramètres de l'étude, le POS s'est révélé équivalent au FLZ pour ce qui est du paramètre d'efficacité primaire, c.-à-d. le taux de succès clinique (défini comme une guérison ou une amélioration de l'état) après 14 jours de traitement (91,7 % contre 92,5 %, respectivement).

3.3.4 Innocuité clinique

La base de données sur l'innocuité concernant l'administration de 800 mg par jour en doses fractionnées est limitée et est tirée du bassin de 428 patients atteints d'IFI (études P0041 et P01893), qui ont été pour la plupart traités pendant une période maximale de trois mois. Des événements indésirables (EI) apparus durant le traitement ont été signalés dans 96 % des cas d'IFI réfractaires. Les EI les plus souvent déclarés en rapport avec le POS étaient les troubles gastro-intestinaux tels que nausées, diarrhée, vomissements et douleurs abdominales (20-29 %), fièvre (36 %), et céphalées (26 %).

Dans le bassin COP de l'essai comparatif (n=557 POS; n=262 FLU), 64 % et 67 % des sujets dans les groupes de traitement POS et FLU, respectivement, ont signalé des EI apparus pendant le traitement. Les EI les plus souvent cités pour le POS par rapport au FLU étaient la diarrhée (10 % c. 13 %), les nausées (9 % c. 11 %), les céphalées (8 % c. 9 %), la fièvre (6 % c. 8 %) et les vomissements (7 % chacun).

Dans le bassin COP réfractaire (n=239 POS; aucun médicament de comparaison), 92 % des patients ont fait état d'EI durant le traitement. Cette plus forte proportion témoigne de la gravité de la maladie dans la population réfractaire au traitement, comme le démontre le nombre plus faible de CD4 chez ces sujets. Les EI les plus fréquents étaient la fièvre (34 %), la diarrhée (29 %), les nausées (29 %), les vomissements (28 %) et la toux (25 %). Dans les trois bassins de sujets, l'incidence des EI les plus fréquemment associés au traitement était similaire, les écarts dépendant de la gravité de la maladie.

Dans le bassin de sujets atteints d'une IFI réfractaire, des événements indésirables graves (EIG) liés au traitement ont été signalés chez 8 % des patients; parmi ceux qui ont été déclarés par plus de deux patients (1 %), citons l'altération des concentrations de médicaments (augmentation des concentrations de cyclosporine, de tacrolimus et de digitale), l'élévation des enzymes hépatiques, les nausées, une éruption cutanée et des vomissements. Tous les EIG liés au traitement ont été signalés chez <1 % des patients. On a observé très peu d'EIG liés au traitement dans le bassin COP de l'essai comparatif et le bassin COP réfractaire.

Dans le bassin IFI réfractaire, 157 (37 %) des patients sont décédés. La même proportion de sujets (103/279) sont morts durant l'étude avec témoins externes (étude P02387), dans le cadre de laquelle les sujets ont reçu un traitement antifongique de rattrapage autre que le POS. La plupart des décès ont été attribués à des EI associés à des complications de pathologies sous-jacentes. En général, une insuffisance cardiaque, respiratoire ou polyviscérale a été relevée dans ces cas à la suite d'une IFI progressive ou d'une autre maladie sous-jacente. Dans le bassin COP de l'essai comparatif, la proportion de sujets morts était similaire à celle dans les groupes POS (3 %) et FLU (2 %). La plupart des décès ont été attribués à la progression ou à des complications d'une infection à VIH sous-jacente. Dans le bassin COP réfractaire, 22 % des sujets sont décédés. La plupart de ces décès ont été attribués à des EI peu susceptibles d'être liés au POS ou à la progression ou à des complications d'une infection à VIH sous-jacente. Un décès a été imputé aux complications d'une COP.

Interactions médicament-médicament

Dans les études sur les IFI, 21 sujets (5 %) ont présenté comme EI une altération des concentrations de médicaments ou une toxicité médicamenteuse associée aux médicaments suivants : cyclosporine, tacrolimus, digitale/digoxine, tobramycine, acide valproïque et association benzodiazépine-hydromorphone. Deux sujets ont cessé le traitement par POS à cause d'une élévation des concentrations de cyclosporine, et dans un de ces cas, les événements soupçonnés d'être liés à la toxicité de la cyclosporine se sont soldés par un décès. Une mise en garde a été ajoutée dans la monographie de produit concernant l'usage concomitant de Posanol chez les patients prenant des immunosuppresseurs.

Effets cardiovasculaires

Dans le bassin IFI réfractaire, le pourcentage de sujets identifiés par les enquêteurs comme présentant un allongement de l'intervalle QTc/QT comme EI survenu durant le traitement était similaire au pourcentage de sujets dans le bassin sous prophylaxie (3 % c. 4 %, respectivement); ainsi, dans les études sur les IFI réfractaires, la plus forte dose de POS (800 mg/jour) n'était pas associée à une augmentation du taux d'allongement du QTc/QT survenu durant le traitement. Aucun patient n'a interrompu la prise du médicament étudié à cause d'un allongement du QTc/QT dans le bassin IFI réfractaire. Des mises en garde contre l'utilisation de Posanol chez les patients fortement prédisposés, de même que contre l'usage concomitant d'autres composés connus qui allongent l'intervalle QTc ont été incluses dans la monographie de produit.

Effets hépatobiliaires

Comme pour d'autres azoles, des cas de troubles hépatiques, tels qu'une élévation des transaminases, ont été signalés. Les populations de patients étudiées ont présenté des EI hépatobiliaires et des résultats plus élevés aux tests hépatiques qui peuvent être attribués à diverses maladies et divers médicaments concomitants, l'effet de chaque entité étant ainsi difficile à quantifier. Les EI hépatobiliaires et l'augmentation des résultats aux tests hépatiques semblaient être sans rapport avec la durée de traitement. La monographie de produit contient une mise en garde concernant les réactions hépatiques, notamment certaines réactions rares, mais plus sévères, comme le cholestase ou l'insuffisance hépatique, qui ont été signalées chez des patients souffrant de pathologies sous-jacentes graves.

3.4 Évaluation des avantages / risques et recommandation

3.4.1 Évaluation des avantages / risques

Posanol a fait l'objet d'un examen prioritaire à cause des conséquences graves et mortelles des IFI non traitées et de la possibilité que Posanol accroisse l'efficacité de la prophylaxie ou du traitement contre les IFI par rapport aux traitements existants. Les traitements disponibles sont loin d'être satisfaisants, et la résistance aux agents existants progresse à mesure qu'augmente le nombre de patients soumis à une chimiothérapie et à une greffe d'organe. De plus, le taux élevé d'échec thérapeutique dans les cas d'IFI milite en faveur du recours à une prophylaxie contre les IFI chez les patients à risque élevé. Les IFI surviennent principalement chez les patients immunodéprimés et sont associés à un taux important de mortalité.

À l'exception du fluconazole, qui est approuvé pour la prophylaxie de la candidose chez les greffés médullaires, il n'existe aucun agent approuvé pour le traitement prophylactique des infections à Aspergillus au Canada. Aspergillus et Candida sont les agents fongiques les plus courants chez les patients qui subissent une greffe de cellules souches hématopoiétique. Posanol a montré qu'il pouvait réduire l'incidence des IFI causées par chacun de ces micro-organismes et qu'il fonctionnait bien par rapport à des traitements de comparaison. Les risques de toxicité spécifiques aux azoles et la plus forte probabilité d'infections perthérapeutiques associés à un traitement prophylactique sont compensés par l'avantage d'avoir accès à un agent qui a une activité démontrée contre Aspergillus dans cette sous-population de patients très susceptibles.

Pour ce qui est du traitement des IFI, Posanol a démontré qu'il pouvait être utilisé de façon sûre pour lutter contre un vaste éventail de micro-organismes responsables d'IFI chez des patients intolérants ou réfractaires aux traitements existants. Pour le traitement de la candidose oropharyngée, le posaconazole s'est avéré équivalent au fluconazole et présentait un profil d'innocuité similaire. Comme membre de la famille des « azoles », il comporte certains effets secondaires connus, notamment des effets cardiovasculaires (allongement de l'intervalle QTc), des effets hépatobiliaires et des interactions médicament-médicament. Des mises en garde appropriées ont été incluses dans la monographie de produit.

3.4.2 Recommandation

Après avoir examiné les données sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité de ces produits, Santé Canada estime que Posanol a un profil avantages/risques favorable aux traitements suivants :

  • Prophylaxie des infections à Aspergillus et Candida chez les patients de 13 ans et plus, qui risquent fort de développer ces infections, notamment les patients atteints d'une neutropénie prolongée ou ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques
  • Traitement de l'aspergillose invasive chez les patients de 13 ans ou plus, atteints d'une maladie réfractaire à l'amphotéricine B ou à l'itraconazole, ou chez les patients qui sont intolérants à ces produits médicinaux.
  • Traitement de la candidose oropharyngée chez les patients de 13 ans ou plus.

La présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1 et, par conséquent, Santé Canada a émis l'Avis de conformité prévu par l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues.

4 Étapes importantes de la présentation

Étapes importantes de la présentation: PosanolMC

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation2006-06-07
Demande de traitement prioritaire
Déposée2006-06-29
Approuvée2006-08-03
Dépôt de la Présentation2006-08-31
Examen préliminaire
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire2006-09-28
Examen
Évaluation de la qualité terminée2007-03-20
Évaluation clinique terminée2007-03-09
Examen de l'étiquetage terminé2007-03-21
Délivrance de l'AC par le directeur général2007-03-26
Changement de nom en raison d'un problème lié aux produits de santé à présentation et à consonance semblables et émission d'un AC révisé par le directeur général (no de contrôle 122256)2008-06-12