Sommaire des motifs de décision portant sur Saphris ™

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
SaphrisMC

Asénapine, sous forme de maléate d'asénapine, 5 mg et 10 mg, Comprimés, Sublinguale

Merck Canada Inc.

No de contrôle de la présentation : 127427

Émis le : 2012-02-14

Avant-propos

Le Sommaire des motifs de décision (SMD) de Santé Canada expose les motifs d'ordre scientifique et réglementaire sur lesquels reposent les décisions de Santé Canada concernant la réglementation des médicaments et des instruments médicaux. Les SMD sont rédigés en langage technique à l'intention des personnes et groupes intéressés aux décisions de Santé Canada portant sur un produit donné et sont le reflet des observations consignées dans les rapports d'évaluation. À ce titre, les SMD servent à compléter et non à répéter l'information contenue dans la monographie de produit.

Nous invitons les lecteurs à consulter le « Guide du lecteur sur le Sommaire des motifs de décision - Médicaments au sujet de l'interprétation des termes et des acronymes utilisés ici. Ils trouveront également dans ce guide un aperçu du processus d'examen des présentations de drogue dans le feuillet intitulé « Comment les médicaments sont examinés au Canada », qui décrit les facteurs pris en considération par Santé Canada au cours du processus d'examen et d'autorisation d'une présentation de drogue. Les lecteurs devraient aussi consulter le document intitulé « Initiative du sommaire des motifs de décision - Foire aux questions ».

Le SMD correspond à l'information dont disposent les autorités de réglementation de Santé Canada au moment de prendre une décision. Les présentations subséquentes examinées à d'autres fins ne sont pas incluses dans la Phase I de la stratégie de mise en oeuvre des SMD. Pour obtenir de l'information à jour sur un produit en particulier, les lecteurs sont priés de consulter la monographie la plus récente de ce produit. Santé Canada fournit également l'information au sujet mises en garde diffusées après la commercialisation ou d'avis émis à la suite d'effets indésirables (EI).

Pour de plus amples renseignements sur un produit en particulier, les lecteurs peuvent également se rendre sur les sites Web des organismes de réglementation d'autres pays. L'information reçue à l'appui d'une présentation de drogue au Canada peut cependant ne pas être identique à celle reçue par d'autres gouvernements.

Autres politiques et lignes directrices

Les lecteurs sont invités à consulter le site Web de Santé Canada, où ils trouveront d'autres politiques et lignes directrices au sujet des médicaments, notamment le document intitulé «Gestion des présentations de drogues ».

1 Information sur le produit et la présentation

Marque nominative :

SaphrisMC

Fabricant/promoteur :

Merck Canada Inc.

Ingrédient médicinal :

Asénapine, sous forme de maléate d'asénapine

Dénomination commune internationale :

Asénapine

Concentration :

5 mg et 10 mg

Forme posologique :

Comprimés

Voie d'administration :

Sublinguale

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • 02374803 - comprimé de 5 mg
  • 02374811 - comprimé de 10 mg

Classe pharmaco-thérapeutique (classe ATC) :

Antipsychotique

Ingrédients non médicinaux :

Gélatine et mannitol

Type et numéro de présentation :

Présentation de droque nouvelle, numéro de contrôle : 127427

Date de la présentation :

2009-11-12

Date de l'autorisation :

2011-10-07
2 Avis de décision

Le 7 octobre 2011, Santé Canada a émis à l'intention de Merck Canada Inc. un avis de conformité du produit pharmaceutique SaphrisMC.

SaphrisMC contient l'ingrédient médicamenteux asénapine, sous forme de maléate d'asénapine, qui est un antipsychotique.

SaphrisMC est indiqué chez les adultes

  • pour le traitement de la schizophrénie.
  • pour le traitement en phase aigüe des épisodes maniaques et des épisodes mixtes du a un trouble bipolaire I. SaphrisMC peut être utilisé en phase aigüe dans le cadre d'une monothérapie ou d'une cothérapie avec du lithium ou du divalproex de sodium.

Les médecins qui choisissent d'utiliser SaphrisMC pour une longue période devraient régulièrement réévaluer les avantages et les risques à long terme du médicament pour le patient. SaphrisMC devrait être utilisé avec prudence chez les personnes âgées. Des données limitées sur l'innocuité et l'efficacité sont disponibles pour les patients de 65 ans et plus.

Tout comme le mécanisme d'action des autres médicaments efficaces dans le traitement de la schizophrénie et du trouble bipolaire, celui de l'asénapine n'est pas tout à fait compris. Toutefois, d'après la pharmacologie de ses récepteurs, on croit que l'efficacité de l'asénapine est assurée par la combinaison d'un effet antagoniste au niveau des récepteurs dopaminergiques de type 2 et des récepteurs sérotoninergiques (5-HT) 5-HT2A. Les effets à d'autres récepteurs, par exemple (p. ex.) 5-HT1A, 5-HT1B, 5-HT2C, 5-HT6, 5-HT7, D3, et aux récepteurs adrénergiques α2, peuvent également contribuer aux effets cliniques de l'asénapine.

L'autorisation de commercialisation s'appuie sur les données qualitatives, non cliniques et cliniques qui ont été présentées.

L'efficacité de SaphrisMC pour le traitement de la schizophrénie a été évaluée dans le cadre de trois études à doses fixes et d'une étude à doses flexibles, de courte durée (6 semaines), randomisées, à double insu, contrôlées avec placebo et un comparateur actif, menées auprès de patients qui satisfaisaient aux critères du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 4e édition (DSM-IV) concernant la schizophrénie et qui présentaient des signes d'exacerbation aigus de leur schizophrénie. De ces quatre études, deux indiquaient que SaphrisMC [5 mg deux fois par jour (BID)] était statistiquement supérieur au score total du placebo à l'échelle Positive and Negative Syndrome Scale (PANSS). Dans la troisième étude, on ne pouvait pas distinguer SaphrisMC du placebo. Toutefois, le comparateur actif était supérieur au placebo. Dans la quatrième étude, ni SaphrisMC ni le comparateur actif n'était supérieur au placebo. En revanche, dans le cadre d'une étude clinique à long terme, ouverte, randomisée, contrôlée avec placebo, à double insu, SaphrisMC était statistiquement beaucoup plus efficace que le placebo pour repousser le moment de la rechute ou de la rechute imminente. D'après les résultats de ces cinq études, il existe suffisamment de données probantes pour étayer l'efficacité de SaphrisMC pour le traitement de la schizophrénie.

L'efficacité de SaphrisMC utilisé en monothérapie pour le traitement d'épisodes maniaques ou mixtes associés au trouble bipolaire I a été évaluée dans deux études semblables, randomisées, à double insu, contrôlées avec placebo, contrôlées avec un comparateur actif, d'une durée de 3 semaines menées auprès de patients qui satisfaisaient aux critères du DSM-IV concernant le trouble bipolaire I avec épisodes maniaques ou mixtes, avec ou sans caractéristiques psychotiques. SaphrisMC s'est avéré supérieur au placebo pour réduire les symptômes maniaques pendant 3 semaines. Lorsque les patients qui reçoivent un traitement actif prolongeaient leur traitement de 9 semaines, le maintien de l'effet de SaphrisMC pendant les neuf 9 semaines supplémentaires a également été démontré.

L'efficacité de SaphrisMC utilisé en cothérapie avec du lithium ou du divalproex de sodium pour le traitement des épisodes maniaques ou mixtes associés au trouble bipolaire I a été démontrée dans le cadre d'une étude d'une durée de 12 semaines, randomisée et contrôlée avec placebo. Pour réduire les symptômes maniaques, SaphrisMC utilisé en cothérapie avec du lithium ou du divalproex de sodium a été plus efficace comparativement à l'utilisation en monothérapie avec du lithium ou du valproate de la 3e à la 12e  semaine suivant la randomisation.

Dans le cadre des études cliniques, SaphrisMC a été administré à plus de 3150 patients souffrant de schizophrénie ou présentant des épisodes maniaques ou mixtes associés au trouble bipolaire I. Le profil d'innocuité de SaphrisMC était, de façon générale, semblable à celui d'autres médicaments antipsychotiques de deuxième génération qui sont des antagonistes des récepteurs dopaminergiques de type 2 et 5-HT2A. La monographie de produit comporte un encadré sur les mises en garde et les précautions sérieuses pour mettre en garde contre une mortalité accrue chez les patients âgés atteints de démence. Des analyses de treize études contrôlées avec placebo, menées avec divers antipsychotiques atypiques (d'une durée de 10 semaines) chez des patients âgés atteints de démence, ont indiqué une augmentation de 1,6 fois du taux de mortalité chez les patients traités avec ces médicaments. Même si les causes de décès variaient, la plupart semblaient reliées à des troubles cardiovasculaires (p. ex., insuffisance cardiaque, mort subite) ou à des infections (p. ex., pneumonie).

L'asénapine possède des propriétés anesthésiques. Une hypoesthésie orale et une paresthésie orale peuvent survenir immédiatement après l'administration et disparaissent habituellement dans l'heure qui suit.

Des réactions d'hypersensibilité, notamment une anaphylaxie et un œdème de Quincke, ont été observées chez des patients traités avec de l'asénapine. Par conséquent, SaphrisMC est contre-indiqué chez les patients présentant une hypersensibilité connue à ce médicament ou à tout ingrédient de la formulation. Dans plusieurs cas, ces réactions sont survenues après la première dose. Les réactions d'hypersensibilité comprenaient ce qui suit : anaphylaxie; œdème de Quincke; hypotension; tachycardie; enflure de la langue; dyspnée; respiration sifflante; et éruption cutanée. Les patients doivent être informés des signes et symptômes d'une grave réaction allergique (p. ex., difficultés respiratoires; prurit; enflure du visage, de la langue, de la gorge; ou étourdissements, et cetera). On doit conseiller aux patients d'obtenir sans tarder une aide médicale s'ils présentent l'un de ces signes et symptômes.

SaphrisMC (5 mg et 10 mg d'asénapine, sous forme de maléate d'asénapine) est présenté en comprimés sublinguaux. Chez les patients atteints de schizophrénie, la dose de départ et la dose cible recommandées de SaphrisMC sont de 5 mg deux fois par jour. Chez les patients atteints du trouble bipolaire, la dose de départ et la dose cible recommandées de SaphrisMC sont de 5 ou 10 mg deux fois par jour. Après l'administration de SaphrisMC, pour permettre une absorption sublinguale, on devrait conseiller aux patients d'attendre 10 minutes avant de manger ou de boire. On trouve les recommandations concernant la posologie dans la monographie de produit. SaphrisMC devrait être administré dans les conditions décrites dans la monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique. Les conditions détaillées relatives à l'usage de SaphrisMC sont décrites dans la monographie de produit.

Conformément à son examen des données portant sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité du produit, Santé Canada juge que le rapport entre les avantages et les risques de SaphrisMC est favorable dans le cas des indications susmentionnées.

3 Motifs d'ordre scientifique et réglementaire

3.1 Motifs d'ordre qualitatif

3.1.1 Substance médicamenteuse (ingrédient médicinal)
Renseignements généraux

L'asénapine, sous forme de maléate d'asénapine, est l'ingrédient médicinal de SaphrisMC. L'asénapine est un nouvel agent antipsychotique ayant une forte affinité pour les récepteurs dopaminergiques de type 2, sérotoninergiques de type 2 et histaminergiques de type 1. En revanche, elle n'a aucune affinité marquée pour les récepteurs cholinergiques muscariniques.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication

La substance médicamenteuse est un dérivé synthétique.

Les contrôles en cours de fabrication ont été examinés et jugés acceptables. Les spécifications des matières premières utilisées pour la fabrication de la substance médicamenteuse ont également été jugées satisfaisantes.

Caractérisation

La voie de synthèse du maléate d'asénapine appuie la structure chimique déterminée. La structure chimique a été confirmée par des analyses élémentaires et spectroscopiques.

Les impuretés et produits de dégradation découlant de la fabrication et/ou de l'entreposage ont été signalés et caractérisés. Ces produits étaient conformes aux limites établies par l'International Conference on Harmonisation (l'ICH) et/ou ont été qualifiés au moyen d'analyses de lots et d'études toxicologiques; ils sont donc considérés comme acceptables.

Contrôle de la substance médicamenteuse

Les spécifications de la substance médicamenteuse ainsi que les méthodes d'analyse utilisées pour le contrôle de la qualité du maléate d'asénapine ont été jugées acceptables.

Après examen, on a déterminé que les résultats des analyses de lots sont tous conformes aux spécifications et témoignent d'une qualité constante des lots produits.

L'emballage de la substance pharmaceutique est jugé acceptable.

Stabilité

À la lumière des données sur la stabilité présentées, fondées sur des essais accélérés, la période de contre-essai proposée pour la substance médicamenteuse était bien étayée et est jugée satisfaisante.

3.1.2 Produit pharmaceutique
Description et composition

Chaque comprimé de SaphrisMC contient 5 mg ou 10 mg d'asénapine, sous forme de maléate d'asénapine. Les ingrédients non médicinaux sont la gélatine et le mannitol.

Les comprimés de 5 mg et de 10 mg sont des comprimés sublinguaux, ronds, de blanc à blanc cassé et à dissolution rapide. Les comprimés de 5 mg et de 10 mg portent respectivement l'inscription « 5 » et « 10 » en creux sur un côté.

Les deux types de comprimés sublinguaux sont présentés dans des plaquettes alvéolées d'aluminium détachable en boîtes de 20, de 60 ou de 100 comprimés. Ces présentations ne sont peut-être pas toutes commercialisées.

Tous les ingrédients non médicinaux (excipients) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés par le Règlement sur les aliments et drogues pour un usage dans les médicaments. Les données sur la stabilité présentées à l'appui de la formulation commerciale proposée attestent la compatibilité du maléate d'asénapine avec les excipients.

Élaboration du produit pharmaceutique

Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation tout au long de l'élaboration du produit pharmaceutique ont été examinées et sont jugées acceptables.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication

La méthode de fabrication est jugée acceptable, et le procédé est considéré comme dûment contrôlé à l'intérieur des limites justifiées.

Contrôle du produit pharmaceutique

SaphrisMC a été soumis à des tests visant à en vérifier l'identité, l'aspect, l'uniformité de contenu, l'activité, la désintégration, la teneur en humidité ainsi que les concentrations des produits de dégradation et des impuretés liées aux médicaments; les résultats étaient conformes aux critères d'acceptation. Les spécifications des tests et les méthodes d'analyse sont jugées acceptables; la durée de conservation ainsi que les limites de libération des produits de dégradation, pris séparément ou globalement, se situent à l'intérieur des limites.

Le processus de validation est jugé complet.

Les résultats des analyses finales de lots ont été examinés et sont jugés conformes aux spécifications du produit pharmaceutique.

Bien que des impuretés et des produits de dégradation découlant de la fabrication et/ou de l'entreposage aient été signalés et caractérisés, ils ont été jugés conformes aux limites établies par l'ICH et/ou ont été qualifiés au moyen d'analyse des lots; ils sont donc considérés comme acceptables.

Stabilité

À la lumière des données sur la stabilité présentées, fondées sur des essais de longue durée et accélérés, la durée de conservation proposée de 36 mois entre 2 et 30 °C pour SaphrisMC est considérée comme acceptable si les comprimés sont conservés dans leur emballage original.

La compatibilité du produit pharmaceutique avec le système récipient-fermeture a été établie au moyen d'études de stabilité. Le système récipient-fermeture satisfait à tous les critères d'acceptation des tests de validation.

3.1.3 Installations et équipement

L'aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l'équipement servant à la production de SaphrisMC sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués.

Toutes les installations sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

3.1.4 Évaluation de l'innocuité des agents adventices

L'ingrédient non médicinal, la gélatine, est d'origine animale. Une lettre d'attestation confirmant que le matériel ne vient pas de pays touchés par l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou l'encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) a été fournie; il est donc considéré comme étant propre à l'usage humain.

3.1.5 Conclusion

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de SaphrisMC montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées sur l'élaboration et la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation.

3.2 Motifs non cliniques de la décision

3.2.1 Pharmacodynamique

Les propriétés pharmacodynamiques de l'asénapine montrent des similitudes et des différences par rapport aux autres médicaments antipsychotiques atypiques. Par rapport aux autres médicaments antipsychotiques courants, l'asénapine présentait généralement une plus grande affinité pour les récepteurs sérotoninergiques 5-HT1A, 5-HT2A et 5-HT2C; les récepteurs dopaminergiques D1, D2 et D3; et les récepteurs adrénergiques α1- et α2 dans le cerveau des rats. L'asénapine avait aussi une affinité élevée pour les récepteurs histaminergiques H1. En revanche, l'affinité de l'asénapine pour les récepteurs cholinergiques muscariniques était très faible. D'après les propriétés de liaison et selon la dose, l'asénapine devrait présenter un taux d'occupation différent en fonction des sous-types de récepteurs sérotoninergiques, noradrénergiques, dopaminergiques et histaminergiques. En particulier, à des doses permettant un taux d'occupation des récepteurs D2, l'asénapine devrait avoir un effet préférentiel plus important sur les voies associées aux récepteurs sérotoninergiques. D'autres données démontrant l'affinité de l'asénapine pour les récepteurs sérotoninergiques, noradrénergiques et dopaminergiques ainsi que leur modulation différentielle ont été obtenues dans le cadre d'études sur les effets de l'administration à long terme d'asénapine sur la densité de liaison à ces récepteurs dans les régions corticale et sous-corticale du cerveau des rats.

Du fait qu'il s'agit d'un antagoniste des récepteurs 5-HT2A, D2, et α2, l'asénapine a augmenté la concentration de récepteurs D2, et α2 tout en réduisant la liaison aux récepteurs 5-HT2A. De plus, l'asénapine a entraîné des changements moléculaires distincts comme une augmentation de la densité de récepteurs D1 dans le cortex préfrontal médian, une augmentation des récepteurs 5-HT1A dans la région CA1 de l'hippocampe et une augmentation de la densité de récepteurs AMPA dans les sous-régions CA1 et CA3 de l'hippocampe. L'asénapine n'a pas eu d'incidence significative sur la densité de liaison aux récepteurs 5-HT2C aux doses étudiées malgré une affinité élevée pour ces récepteurs et une activité antagoniste.

Les propriétés pharmacologiques des deux énantiomères de l'asénapine étaient généralement semblables à celles de l'asénapine in vitro et in vivo. Par conséquent, ils devraient contribuer à l'activité de l'asénapine. La contribution de l'activité pharmacologique provenant des métabolites de l'asénapine est considérée comme peu probable à des doses thérapeutiques de 5 à 10 mg deux fois par jour (b.i.d.).

Les résultats de l'essai « human Ether-à-go-go Related Gene » (hERG) semblent indiquer un faible risque de prolongement de l'espace QT. Les principaux effets hémodynamiques de l'asénapine étaient une diminution de la tension artérielle, probablement causée par l'effet de blocage des récepteurs adrénergiques α1, et une hypotension orthostatique. Ces effets étaient moins marqués par voie sublinguale que par voie orale.

Dans une étude sur le système respiratoire menée chez le rat, l'asénapine a déclenché un effet dépressif transitoire sur les centres respiratoires centraux 20 minutes après l'administration d'une dose de 5 mg/kg par voie orale.

L'évaluation des effets gastro-intestinaux a révélé une ulcération après l'administration par voie orale d'une seule dose de 1 ou 10 mg/kg d'asénapine chez des rats à jeun, mais pas après cinq doses répétées chez des rats qui n'étaient pas à jeun. Chez les cobayes, l'asénapine a augmenté la fréquence et diminué l'amplitude des contractions intestinales après l'administration par voie intraveineuse d'une dose de 1 ou 5 mg/kg. Chez des singes ayant précédemment été désensibilisés aux neuroleptiques, l'asénapine a causé des effets secondaires extrapyramidaux (dystonie et bradykinésie), et a entraîné une diminution de l'activité locomotrice et de la réactivité à un stimulus environnemental à des doses inférieures à la dose thérapeutique de 10 mg b.i.d. chez l'humain.

3.2.2 Pharmacocinétique
Absorption

L'asénapine était bien absorbée quelle que soit la voie d'administration, bien que l'exposition générale après l'administration par voie orale était relativement faible en raison de l'importance du métabolisme de premier passage. L'exposition chez les espèces non cliniques était liée à la dose et généralement proportionnelle à la dose. Elle était comparable chez les mâles et les femelles, et restait stable dans le cas de doses répétées.

Distribution

Après son administration par voie orale ou sublinguale, l'asénapine se répartissait dans tout le corps et pénétrait rapidement dans le système nerveux central (SNC). L'asénapine et ses métabolites se dispersaient dans les tissus contenant de la mélanine (peau et yeux), mais n'y demeuraient pas à long terme.

Le taux de liaison aux protéines plasmatiques et sériques était élevé chez toutes les espèces étudiées, y compris l'humain (≥ 96 %). L'asénapine était au mieux un substrat faible pour la glycoprotéine P humaine (transporteur).

La radioactivité liée à l'asénapine a traversé la barrière placentaire des rats et des lapins. Une radioactivité liée à l'asénapine a été mesurée dans le lait des rates en lactation. Par conséquent, il est recommandé que les femmes ne prennent pas d'asénapine pendant l'allaitement.

Métabolisme

L'asénapine était largement métabolisée par les voies d'oxydation et de conjugaison. La N-desméthylasénapine était le principal métabolite de phase 1 chez toutes les espèces. Le N-oxyde était prédominant chez les animaux (souris, lapins et chiens), mais pas chez l'humain.

L'enzyme 1A2 était l'enzyme du cytochrome P450 (CYP) le plus important dans le métabolisme de l'asénapine. Le CYP3A4 et le CYP2D6 y participaient également.

In vitro, l'asénapine n'a pas inhibé la plupart des enzymes du CYP humain, mais a inhibé le CYP2D6 et le CYP1A2. L'asénapine peut interagir avec les médicaments qui sont métabolisés de façon importante par le CYP2D6. L'inhibition du CYP1A2 est survenue à une concentration inhibitrice (CI50 ) plus élevée et ne devrait pas occasionner d'interactions.

Élimination

L'asénapine et ses métabolites ont été éliminés dans l'urine et les selles; les pourcentages variaient selon les espèces.

3.2.3 Toxicologie

Le programme de toxicologie non clinique mené pour l'asénapine a été jugé approprié dans l'ensemble. La toxicité in vivo a été évaluée à la suite de l'administration d'asénapine par voie orale ou parentérale (intraveineuse ou sous-cutanée).

Toxicité à dose unique

À la suite de l'administration d'une dose unique élevée d'asénapine par voie orale (rats et chiens) ou intraveineuse (rats), la toxicité aiguë était modérée en ce qui concerne les effets sur le SNC.

Toxicité à dose répétée

Bon nombre des effets observés dans les études toxicologiques reflètent les activités pharmacologiques qui ont une incidence sur les mécanismes dopaminergiques et sérotoninergiques.

La morbidité et la mortalité observées après l'administration de doses uniques ou répétées relativement élevées étaient attribuables aux effets sur le SNC. Bien qu'on puisse raisonnablement considérer que les effets sur le SNC chez les animaux découlent de l'activité pharmacologique, il faut noter que des signes cliniques légers attribuables au SNC ont été observés chez les animaux (souris, rats et chiens) à de faibles doses. Les valeurs d'exposition générale (ASC) à l'asénapine étaient plus faibles que celles prévues pour les patients traités avec une dose d'asénapine de 10 mg b.i.d. De plus, des effets induits par la prolactine sur les glandes mammaires et des perturbations du cycle œstral ont été observés. Les changements histopathologiques observés sur les organes reproducteurs femelles (ovaires, utérus et vagin) et les glandes mammaires, qui indiquent une modification ou une perturbation de la morphologie liée au cycle œstral, peuvent être associés aux effets potentiels sur la prolactine.

De plus, certains des effets observés dans les études toxicologiques ne sont pas expliqués par l'activité pharmacologique, par exemple (p. ex.) l'augmentation de la concentration en enzymes hépatiques et du poids du foie; les changements histopathologiques dans le foie; l'augmentation de la concentration en urée et en créatine; l'hypertrophie des cellules folliculaires thyroïdiennes; et la tachycardie associée au traitement. En général, les effets légers sur le foie, les reins et la thyroïde sont survenus à des doses relativement élevées. Toutefois, les effets de l'asénapine sur les organes reproducteurs et les glandes mammaires des femelles, les glandes surrénales, ainsi que les électrocardiogrammes des chiens, sont survenus à des niveaux d'exposition générale plus faibles que prévus pour les patients traités avec une dose d'asénapine de 10 mg b.i.d. Les effets observés dans les études toxicologiques à long terme chez les rats et les chiens ne sont pas toujours disparus à la suite d'une période sans traitement de six semaines.

Dans une étude toxicologique menée chez de jeunes rats, l'hyperactivité liée au traitement était toujours présente au cours des quatre semaines suivant la fin du traitement par l'asénapine. Dans une étude similaire, les rats adultes présentaient également une hyperactivité immédiatement après la fin du traitement. Cette hyperactivité a graduellement diminué au cours des huit semaines suivantes. Des effets semblables sur l'activité de jeunes rats et de rats adultes ont été observés avec l'halopéridol.

Génotoxicité

L'asénapine n'est pas considérée comme génotoxique selon les essais sur la mutagénicité bactérienne et les études in vitro et in vivo menées chez les mammifères.

Cancérogénicité

Une étude de deux ans menée chez la souris n'a révélé aucun signe manifeste de cancérogénicité à des doses d'asénapine de 0,5, de 1,5 et de 4 à 5 mg/kg (mâles) ou de 5 à 7,5 mg/kg (femelles) administrées une fois par jour par voie sous-cutanée. L'incidence statistiquement plus élevée de lymphomes microscopiques observée chez les femelles recevant une dose de 5 à 7,5 mg/kg par rapport au groupe témoin a été jugée fortuite et non liée à l'asénapine puisqu'il n'y a pas eu d'augmentation des lymphomes chez les groupes de femelles traitées par rapport au groupe témoin de rates non traitées ou aux données de contrôle historiques.

L'administration sous-cutanée d'asénapine chez les rats mâles et femelles à des doses de 0,3, de 1,2 et de 3 à 5 mg/kg une fois par jour pendant deux ans n'a pas révélé un pouvoir tumorigène à une échelle organique, locale ou générale.

Toxicité pour la reproduction et le développement

L'asénapine présente une toxicité embryofœtale significative, notamment une perte des petits, et ce, à des doses sans marge d'innocuité relativement à l'exposition humaine. Par conséquent, elle représente un risque significatif pour les embryons ou les fœtus et ne devrait pas être administrée durant la grossesse à moins que ce ne soit clairement nécessaire et seulement si les bienfaits potentiels l'emportent sur les risques potentiels pour le fœtus. Dans une étude menée chez de jeunes rats, le potentiel d'effet à long terme sur le comportement s'est manifesté de façon évidente par l'augmentation de l'activité après la fin du traitement avec des doses quotidiennes répétées. Seuls les mâles ont montré des signes de rétablissement 30 jours après l'arrêt du traitement, à toutes les doses étudiées. Chez le rat, une radioactivité liée à l'asénapine a été mesurée dans le lait des rates en lactation. Par conséquent, il est recommandé que les femmes ne prennent pas d'asénapine pendant l'allaitement.

Tolérance locale

Les comprimés d'asénapine administrés à des chiennes par voie sublinguale à des doses de 1,6 ou 15 mg b.i.d. pendant 7 jours n'ont pas causé d'irritation locale au site d'administration.

Antigénicité et phototoxicité

L'asénapine n'a montré aucun signe d'antigénicité humorale ou cellulaire chez les cobayes.

L'asénapine n'était pas phototoxique selon le test de fixation du rouge neutre in vitro 3T3.

3.2.4 Résumé et conclusion

Les études non cliniques de cette présentation de drogue sont considérées comme acceptables. Des énoncés adéquats figurent dans la monographie de produit pour répondre aux problèmes soulevés en matière d'innocuité. À la lumière de l'utilisation prévue de SaphrisMC, la présentation n'indique aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l'autorisation du produit pour l'indication demandée. Les études cliniques et non cliniques sont jugées suffisantes pour caractériser le profil d'innocuité de SaphrisMC.

3.3 Motifs cliniques de la décision

3.3.1 Pharmacodynamique

L'asénapine présente une forte affinité pour les récepteurs sérotoninergiques 5-HT1A, 5-HT1B, 5-HT2A, 5-HT2B, 5-HT2C, 5-HT5, 5-HT6 et 5-HT7 (valeurs de Ki de 2,5, 2,7, 0,07, 0,18, 0,03, 1,6, 0,25 et 0,11 nM, respectivement); les récepteurs dopaminergiques D2A, D2B D3, D4 et D1 (valeurs de Ki de 1,3, 1,4, 0,42, 1,1 et 1,4 nM, respectivement); les récepteurs α1A, α2A, α2B et α2C-adrénergiques (valeurs de Ki de 1,2, 1,2, 0,33 et 1,2 nM, respectivement); et les récepteurs histaminergiques H1 (valeur de Ki de 1,0 nM); ainsi qu'une affinité modérée pour les récepteurs H2 (valeur de Ki de 6,2 nM).

L'asénapine n'avait pas d'affinité marquée pour les récepteurs cholinergiques muscariniques.

Les essais in vitro ont montré que l'asénapine agit comme un antagoniste de la plupart des récepteurs 5-HT1. Toutefois, comme dans le cas des autres médicaments antipsychotiques qui présentent une affinité appréciable pour les récepteurs 5-HT1A, les études électrophysiologiques ont montré que l'asénapine est un agoniste partiel de ces récepteurs.

3.3.2 Pharmacocinétique
Absorption

Après son administration par voie sublinguale, l'asénapine était rapidement absorbée, atteignant les pics de concentrations plasmatiques en l'espace de 0,5 à 1,5 heure. Jusqu'à une dose de 5 mg b.i.d. l'exposition générale à l'asénapine augmentait de façon proportionnelle à la dose. À des doses plus élevées, c'est-à-dire 5 ou 10 mg b.i.d. l'augmentation n'était plus aussi proportionnelle.

La biodisponibilité absolue de l'asénapine administrée à une dose de 5 mg par voie sublinguale est estimée à environ 35 %. Une partie de la dose administrée par voie sublinguale était avalée. De fait, l'ASC de la N-desméthylasénapine après l'administration sublinguale était considérablement plus faible après un traitement avec du charbon que sans prétraitement avec du charbon, tandis que l'ASC de l'asénapine demeurait essentiellement la même. Lorsque le comprimé était avalé, la biodisponibilité absolue de l'asénapine était faible (< 2 %).

L'ingestion d'eau, 2 ou 5 minutes après l'administration d'asénapine par voie sublinguale, a entraîné une plus faible exposition générale. Un repas riche en lipides immédiatement après la prise d'asénapine ainsi que la consommation de nourriture 4 heures après la prise du médicament réduisaient également l'exposition.

Distribution

L'asénapine était rapidement distribuée et présentait un fort volume de distribution. Elle était fortement liée (95 %) aux protéines plasmatiques, y compris l'albumine et l'α1-glycoprotéine acide.

Métabolisme

Les principales voies métaboliques de l'asénapine sont la glucuronidation directe par la protéine UDP-glucuronosyltransférase 1-4 (UGT1A4) et le métabolisme oxydatif par les isoenzymes du CYP (principalement le CYP1A2).

Le profil des métabolites a révélé au moins 5 différentes concentrations maximales plasmatiques, au moins 15 différentes concentrations maximales dans l'urine et au moins 13 différentes concentrations maximales dans les selles. Les concentrations maximales plasmatiques étaient associées à l'asénapine, la N-desméthylasénapine, l'asénapine N+-glucuronide, le N-desméthylasénapine-N-carbamylglucuronide et l'asénapine 11-O-sulfate. Aucun de ces métabolites ne devrait contribuer de façon significative à l'activité pharmacologique de l'asénapine en raison de leur faible affinité pour les récepteurs et leur incapacité à franchir la barrière hématoencéphalique. L'asénapine N+-glucuronide et l'asénapine sous forme inchangée étaient les principaux métabolites du médicament dans les échantillons plasmatiques.

Élimination

Après l'administration d'une seule dose d'asénapine radiomarquée, environ 90 % de la dose a été récupérée : soit environ 50 % dans l'urine; et 40 % dans les selles.

Populations particulières

Insuffisance rénale

Les paramètres pharmacocinétiques de l'asénapine et de la N-desméthylasénapine après l'administration d'une seule dose de 5 mg étaient similaires chez les sujets atteints d'une insuffisance rénale de divers degrés et chez les sujets ayant une fonction rénale normale; ce qui indique qu'aucun ajustement de la posologie n'est requis en fonction du degré d'insuffisance rénale.

Insuffisance hépatique

Les paramètres pharmacocinétiques de l'asénapine ainsi que des métabolites N-desméthylasénapine et N+-glucuronide après l'administration d'une seule dose de 5 mg d'asénapine étaient similaires chez les sujets atteints d'une insuffisance hépatique légère ou modérée (classes A et B de Child-Pugh) et chez les sujets ayant une fonction hépatique normale; ce qui indique qu'aucun ajustement de la posologie n'est requis pour ces patients. Chez les sujets atteints d'une insuffisance hépatique grave (classe C de Child-Pugh), on a observé une augmentation substantielle de l'exposition : 7 fois plus élevée pour l'asénapine; 3 fois plus élevée pour la N-desméthylasénapine; et 2 fois plus élevée pour l'asénapine N+-glucuronide. À la lumière de ces observations, l'asénapine n'est pas recommandée pour les patients atteints d'une insuffisance hépatique grave.

Adolescents

À une dose de 5 mg d'asénapine b.i.d., les paramètres pharmacocinétiques chez les adolescents étaient semblables à ceux des adultes. Chez les adolescents, la dose de 10 mg b.i.d. n'augmentait pas l'exposition à l'asénapine comparativement à la dose de 5 mg b.i.d. L'explication semble être que les patients de l'étude avalaient seulement une partie de la dose de 10 mg.

Personnes âgées

Dans un ensemble de données préliminaires, l'exposition à l'asénapine était environ 30 % plus élevée chez les personnes âgées (65 à 85 ans) que chez les adultes plus jeunes. Aucun ajustement de la posologie n'est nécessaire.

Race

Une étude comparative menée chez des patients de race blanche et des Japonais n'a révélé aucun effet de la race sur les paramètres pharmacocinétiques de l'asénapine.

Sexe

Aucune différence d'importance clinique n'a été observée entre les hommes et les femmes en ce qui a trait aux paramètres pharmacocinétiques.

Études sur les interactions médicamenteuses

L'asénapine est principalement éliminée par la glucuronidation directe et le métabolisme oxydatif (principalement le CYP1A2). Les effets possibles des inhibiteurs et d'un inducteur de plusieurs de ces voies enzymatiques sur la pharmacocinétique de l'asénapine ont été étudiés. À l'exception de la fluvoxamine (puissant inhibiteur du CYP1A2), aucun de ces médicaments n'a entraîné des modifications d'importance clinique de la pharmacocinétique de l'asénapine. Un résumé des effets des médicaments administrés en concomitance est présenté dans la monographie de SaphrisMC.

3.3.3 Efficacité clinique
Efficacité pour le traitement de la schizophrénie

L'efficacité de SaphrisMC dans le traitement de la schizophrénie a été évaluée dans le cadre de cinq études pivotales. Quatre études (041004, 041021, 041022 et 041023) de courte durée (6 semaines), à répartition aléatoire, à double insu et contrôlées par placebo ainsi qu'un comparateur actif ont été menées auprès de patients qui satisfaisaient aux critères du DSM-IV concernant la schizophrénie et qui présentaient des signes d'exacerbation aigus de cette maladie. Trois des études contrôlées par placebo ou un comparateur actif étaient à doses fixes : une étude de phase II avec des doses de SaphrisMC de 5 mg b.i.d. (étude 041004); et deux études de phase III avec des doses de SaphrisMC de 5 mg b.i.d. et de 10 mg b.i.d. (études 041021 et 041023). L'étude 041022 était à doses variables (SaphrisMC, 5 mg ou 10 mg b.i.d.). Les quatre études comprenaient un groupe témoin recevant un comparateur actif (rispéridone, olanzapine ou halopéridol), mais leur méthodologie ne permettait pas de comparer directement SaphrisMC et le comparateur actif. La cinquième étude pivotale (A7501012) était une étude de prévention des rechutes standard qui comprenait un traitement ouvert de six mois par SaphrisMC suivi d'une répartition aléatoire au groupe prenant le placebo ou au groupe traité par SaphrisMC pour six autres mois. Cette étude comportait des doses variables de SaphrisMC, soit 5 mg ou 10 mg b.i.d.

Trois des quatre études de courte durée (6 semaines) étaient des études de phase III auxquelles participaient 100 patients par groupe de traitement. La quatrième étude de courte durée était une étude de phase II (étude 041004) qui comprenait 60 patients par groupe. Dans l'étude de prévention des rechutes, chacun des groupes de traitement comprenait environ 200 patients répartis de façon aléatoire.

La principale échelle d'évaluation de l'efficacité utilisée était l'échelle PANSS (Positive and Negative Syndrome Scale / échelle d'appréciation des symptômes positifs et négatifs). L'analyse principale de l'efficacité était une comparaison de la variation moyenne (méthode des moindres carrés) du score total à l'échelle PANSS (avec report de la dernière valeur mesurée) du début à la fin du traitement pour chacun des groupes traités par SaphrisMC comparativement au placebo. Les paramètres d'efficacité principaux et secondaires comportaient la variation du score total à l'échelle PANSS par rapport aux valeurs initiales et chacun des scores aux sous-échelles PANSS (sous-échelles d'appréciation des symptômes positifs, des symptômes négatifs et de la psychopathologie générale), les scores aux sous-échelles PANSS basées sur les facteurs de Marder et le score de gravité à l'échelle CGI-S (Clinical Global Impression - Severity / impression clinique globale  gravité).

Résultats des études pivotales

L'étude 041004 était une étude de phase II contrôlée par placebo qui comprenait l'administration de SaphrisMC à une dose de 5 mg b.i.d. ainsi qu'un comparateur actif (rispéridone). SaphrisMC s'est révélé significativement plus efficace que le placebo pour atténuer les symptômes de la schizophrénie de la semaine 2 à la semaine 6 (fin de l'étude), selon le score total à l'échelle PANSS. SaphrisMC s'est révélé significativement plus efficace que le placebo pour réduire les scores aux sous-échelles PANSS de la semaine 3 à la semaine 6 (fin de l'étude). Pour les scores à l'échelle CGI (gravité de la maladie et amélioration globale), tant SaphrisMC que la rispéridone se sont avérés significativement plus efficaces que le placebo à la fin de l'étude, l'ampleur du changement étant similaire pour ces deux médicaments. L'étude 041004 a été jugée positive en appui à l'efficacité de SaphrisMC dans le traitement de courte durée de la schizophrénie.

L'étude 041021 comprenait deux groupes de traitement avec des doses fixes de SaphrisMC (5 mg b.i.d. et 10 mg b.i.d.) ainsi qu'un comparatif actif (olanzapine). Des résultats statistiquement significatifs ont été obtenus seulement pour l'olanzapine. Par conséquent, l'étude 041021 a été jugée négative.

L'étude 041022 comprenait des doses variables (la dose cible initiale de SaphrisMC était de 10 mg b.i.d. avec la possibilité de la réduire à 5 mg b.i.d.) ainsi qu'un comparatif actif (olanzapine). Dans cette étude, ni SaphrisMC ni l'olanzapine n'a été statistiquement supérieur au placebo. Par conséquent, l'étude 041022 a été considérée comme étant un échec.

L'étude 041023 visait à comparer SaphrisMC (5 mg b.i.d.), SaphrisMC (10 mg b.i.d.), l'halopéridol (4 mg b.i.d.) et le placebo. Chaque groupe comportait environ 110 patients). Des différences statistiquement significatives ont été observées dans l'analyse principale de l'efficacité, selon le score total à l'échelle PANSS entre le début et la fin du traitement, chez les patients traités par SaphrisMC (5 mg b.i.d.) et l'halopéridol (4 mg b.i.d.) par rapport aux patients qui recevaient le placebo. Les résultats pour le groupe traité par SaphrisMC (10 mg b.i.d.) n'étaient pas significatifs. Toutefois, dans le cas observé et l'analyse des mesures répétées, SaphrisMC (10 mg b.i.d.) a atteint la signification statistique par rapport au placebo. Ces résultats ont également été observés pour certains paramètres d'efficacité secondaires (c.-à-d. le score pour l'appréciation des symptômes positifs et les taux de réponse selon l'échelle PANSS). Dans l'ensemble, l'étude 041023 a été jugée positive. Néanmoins, elle a révélé que SaphrisMC (5 mg b.i.d.) était aussi, sinon plus, efficace que la dose élevée.

Parmi ces quatre études de courte durée sur le traitement de la schizophrénie, une étude a été jugée négative, une étude a échoué et deux études ont confirmé l'efficacité de SaphrisMC à une dose de 5 mg b.i.d. Toutefois, les résultats pour la dose de 10 mg b.i.d. étaient ambigus.

L'étude A7501012 portait sur la prévention des rechutes. Bien que l'on considère que ce plan d'étude ne permet pas d'appuyer cette indication, il est jugé pertinent pour l'évaluation de l'efficacité du médicament. Dans le cas des patients qui ont pu tolérer SaphrisMC pendant toute la période de l'étude ouverte de 26 semaines avant la répartition aléatoire dans le groupe prenant le placebo ou le groupe continuant à prendre ce médicament, l'étude a montré qu'il était significativement supérieur au placebo pour la maîtrise des symptômes de la schizophrénie. Même si cette étude comportait des doses variables (5 ou 10 mg de SaphrisMC b.i.d.), elle témoigne de l'efficacité de SaphrisMC à une dose de 10 mg b.i.d. puisque la majorité des patients recevaient cette dose plutôt que la dose de 5 mg b.i.d. (80 % contre à 20 % respectivement).

D'après les résultats de ces cinq études pivotales, il existe suffisamment de données probantes pour étayer l'efficacité de SaphrisMC pour le traitement de la schizophrénie. Toutefois, aucune donnée ne laisse croire que la dose de 10 mg b.i.d. est supérieure à la dose de 5 mg b.i.d. Par conséquent, la dose recommandée est de 5 mg b.i.d. (Les premières études de phase II n'ont pu démontrer l'efficacité du médicament à des doses inférieures à 5 mg b.i.d.)

Efficacité dans le traitement des épisodes maniaques ou mixtes associés au trouble bipolaire de type I

L'efficacité de SaphrisMC dans le traitement des épisodes maniaques ou mixtes associés au trouble bipolaire de type I a été évaluée dans le cadre de deux études similaires (A7501004 et A7501005) de phase III d'une durée de 3 semaines. Cette évaluation comprenait également des études à plus long terme : une étude de prolongation de 9 semaines (A7501006) et une étude portant sur un traitement d'association de 12 semaines (A7501008). De ces quatre études, trois étaient considérées comme des études pivotales. Seule l'étude A7501006 n'était pas jugée pivotale.

Les études A7501004 et A7501005, d'une durée de 3 semaines chacune, avaient une méthodologie identique. Elles étaient à doses variables (SaphrisMC à 10 mg de b.i.d. avec la possibilité de diminuer la dose à 5 mg b.i.d.), à répartition aléatoire, à double insu ainsi que contrôlées par placebo et un comparateur actif. Elles ont été menées auprès de patients qui présentaient des épisodes maniaques ou mixtes aigus associés au trouble bipolaire de type I. Les patients ont été répartis aléatoirement selon un rapport 2:2:1 dans des groupes traités respectivement par SaphrisMC l'olanzapine ou le placebo. Dans chacune de ces deux études, environ 100 patients ont été répartis aléatoirement dans le groupe prenant le placebo et environ 200, dans le groupe traité par SaphrisMC en monothérapie.

L'étude A7501006 était une étude de prolongation de 9 semaines qui visait les patients ayant terminé les études A7501004 et A7501005, et suivant un traitement actif. Les patients [nombre (n) = 397] pouvaient poursuivre le même traitement actif (SaphrisMC à 5 ou 10 mg b.i.d. ou l'olanzapine à 5 ou 20 mg une fois par jour) pendant 9 semaines additionnelles. Le principal objectif de l'étude A7501006 était de démontrer la non-infériorité de SaphrisMC comparativement à l'olanzapine dans le cadre d'un traitement à court terme pouvant aller jusqu'à 12 semaines. Néanmoins, la méthodologie n'était pas adéquate pour évaluer la non-infériorité des deux traitements actifs puisque les patients qui ont poursuivi le traitement ont continué à prendre le médicament qui leur avait procuré des bienfaits lors des études précédentes; il n'y a donc pas eu de changement de médicament ni d'autre répartition aléatoire. Cette étude n'a pas été considérée comme une étude pivotale. Malgré tout, elle a démontré le maintien de l'effet de SaphrisMC au cours des 9 semaines additionnelles.

L'étude A7501008, d'une durée de 12 semaines, a été menée chez des patients qui présentaient des épisodes maniaques ou mixtes aigus associés au trouble bipolaire de type I et qui prenaient du lithium depuis au moins 2 semaines avant la répartition aléatoire. Les patients ont été répartis aléatoirement selon un rapport (1:1) dans le groupe traité par SaphrisMC ou le groupe prenant le placebo. La prise de lithium ou de valproate s'est poursuivie pendant toute la durée de l'étude. Le traitement par SaphrisMC a débuté avec une dose de 5 mg b.i.d. Par la suite, la dose est demeurée la même ou a été augmentée à 10 mg b.i.d. Dans cette étude sur l'association de SaphrisMC avec du lithium ou du valproate, environ 106 patients ont été répartis aléatoirement dans chacun des groupes (c.-à-d. SaphrisMC ou le placebo).

Dans ces études sur l'efficacité, le principal instrument d'évaluation des symptômes de manie était l'échelle YMRS (Young Mania Rating Scale / échelle d'évaluation de la manie de Young). On a également utilisé l'échelle CGI-BP (Clinical Global Impression - Bipolar / impression clinique globale - trouble bipolaire) pour évaluer les patients. Le principal critère d'évaluation de l'efficacité était le changement, d'après le score total de l'échelle YMRS fondé sur l'analyse du report de la dernière valeur mesurée, du début du traitement au jour 21. Pour l'étude A7501006, le principal critère d'efficacité était le même que celui ci-dessus, mais a été évalué au jour 84 (12 semaines). Ce critère d'efficacité a également été utilisé dans l'étude A7501008 au jour 21, et les mesures se sont poursuivies jusqu'au jour 84.

Résultats des études pivotales

L'étude A7501004 a été menée aux États-Unis, en Europe de l'Est, en Inde et à quelques endroits en Asie du Sud-Est. Elle a montré un résultat positif pour SaphrisMC par rapport au placebo [probabilité (p) = 0,007], mais l'interaction significative entre le traitement et le centre constituait un facteur de confusion. Deux sites importants en Inde ont montré des différences de plus de 25 points sur l'échelle YMRS entre SaphrisMC et le placebo. Bien que ces deux sites représentaient seulement 3 % de la population à l'étude, leur exclusion a non seulement éliminé l'interaction significative entre le traitement et le centre, mais elle a aussi donné un résultat non significatif (p = 0,1412).

Environ 60 % des données provenaient des États-Unis, 20 %, de l'Europe de l'Est et 20 %, de l'Asie. Les résultats en matière d'efficacité présentaient des différences notables entre les régions. En Asie, l'effet du traitement était marqué et significatif pour les deux groupes suivant un traitement actif (SaphrisMC et olanzapine) par rapport au placebo, tandis que dans le sous-groupe bien plus important des États-Unis ou le sous-groupe combinant les États-Unis et l'Europe, SaphrisMC n'a pas donné de meilleurs résultats que le placebo, alors que l'olanzapine a montré une supériorité par rapport au placebo. L'interaction entre le traitement et le centre ainsi que les différences régionales demeurent inexpliquées.

Cette étude a été jugée équivoque en raison de l'interaction entre le traitement et le centre pour le critère principal, de l'absence de supériorité observable du traitement par SaphrisMC par rapport au placebo aux États-Unis et en Europe; ce qui représente 80 % de la population à l'étude, et de la supériorité constante de l'olanzapine par rapport au placebo en ce qui a trait aux critères d'efficacité, laquelle n'a pas observée pour SaphrisMC.

Contrairement à l'étude A7501004, l'étude A7501005 a montré un résultat positif pour SaphrisMC par rapport au placebo (p < 0,0001), sans interaction significative entre le traitement et le centre. Bien que l'étude A7501005 n'ait pas révélé de différences régionales, comme c'était le cas dans l'étude A7501004, le traitement par SaphrisMC a présenté des effets significatifs par rapport au placebo dans le sous-groupe des États-Unis et le sous-groupe combinant les États-Unis et l'Europe (l'effet était toutefois moins marqué que dans le sous-ensemble de données pour l'Asie). Cette étude est jugée positive pour ce qui est de l'efficacité de SaphrisMC.

Les protocoles des études A7501004 et A7501005 étaient identiques. Lorsque les données de ces deux études ont été regroupées, SaphrisMC a montré une supériorité statistique par rapport au placebo pour ce qui est du critère principal dans l'ensemble de la population à l'étude ainsi que dans le sous-groupe combinant les États-Unis et l'Europe.

L'étude A7501008 a montré un résultat positif pour SaphrisMC par rapport au placebo aux semaines 3 et 12. Aucune différence régionale importante n'a été observée en ce qui a trait aux résultats du traitement. Cette étude appuie l'efficacité de SaphrisMC dans le traitement des épisodes maniaques, sans interruption du traitement par le lithium ou le valproate. Par contre, elle ne soutient pas l'ajout d'un traitement d'appoint pour SaphrisMC. La population à l'étude n'a pas clairement été définie comme « ne répondant pas » ou « répondant partiellement » au traitement par le lithium ou le valproate.

Étant donné que deux des trois études pivotales ont montré des résultats positifs et que les résultats regroupés pour la sous-population combinant les États-Unis et l'Europe dans le cadre des études A7501004 et A7501005 ont aussi montré la supériorité de SaphrisMC par rapport au placebo, on estime que, dans l'ensemble, les données sont suffisantes pour appuyer l'efficacité de SaphrisMC utilisé en monothérapie ou en association avec le lithium ou le divalproex de sodium dans un traitement de courte durée pour les épisodes maniaques ou mixtes aigus associés au trouble bipolaire.

Les recommandations concernant la posologie de SaphrisMC pour le trai

tement du trouble bipolaire sont quelque peu problématiques puisqu'aucune étude à dose fixe n'a été menée. Dans les études sur SaphrisMC administré en monothérapie, les patients ont d'abord reçu une dose de 10 mg b.i.d. alors que dans le traitement d'association la dose commençait à 5 mg b.i.d. Ces deux études permettaient une augmentation (de 5 à 10 mg b.i.d.) ou une diminution de la dose (de 10 à 5 mg b.i.d.). Dans les études en monothérapie, presque tous les patients ont continué à prendre la dose de 10 mg b.i.d. alors que dans l'étude sur le traitement d'association, environ 55 % des patients ont continué à prendre la dose de 5 mg b.i.d. et environ 45 % ont vu leur dose augmenter à 10 mg b.i.d durant l'étude. Ces données sont loin d'être idéales en ce qui a trait à la formulation des recommandations les plus appropriées concernant la posologie de SaphrisMC dans le traitement des épisodes maniaques associés au trouble bipolaire. Néanmoins, SaphrisMC est raisonnablement bien toléré à une dose de 10 mg b.i.b. et des données attestent son efficacité à cette dose. Par conséquent, la monographie de SaphrisMC recommande une dose de 5 mg à 10 mg b.i.d, tout en indiquant les limites des données cliniques actuelles à l'appui. Tant l'Agence européenne des médicaments que la Food and Drug Administration des États-Unis ont approuvé l'utilisation de SaphrisMC dans le traitement des épisodes maniaques aigus en se fondant sur les mêmes données cliniques.

3.3.4 Innocuité clinique

Dans le cadre des études cliniques de phase II ou III, des comprimés de SaphrisMC ont été administrés par voie sublinguale à des doses de 5 ou 10 mg b.i.d. à environ 3100 patients atteints de schizophrénie ou présentant des épisodes maniaques ou mixtes associés au trouble bipolaire de type I. Dans le cadre de ces études, environ 1700 patients ont été traités pendant au moins 12 semaines, 1300 patients, pendant au moins 6 mois et presque 800 patients, pendant une année.

En date du 1er décembre 2008, 19 décès (0,5 %) sont survenus dans l'ensemble des groupes traités par SaphrisMC : un décès (0,1 %) est survenu dans le groupe prenant le placebo; 5 décès (0,4 %) sont survenus dans les groupes traités par l'olanzapine; et un décès (0,9 %) est survenu dans les groupes traités par l'halopéridol. Certains décès sont survenus par suicide et d'autres décès étaient liés à divers troubles médicaux, sans tendance apparente. De plus, aucune association avec le traitement par SaphrisMC n'a pu être mise en évidence pour les décès survenus au cours des études cliniques.

Dans la base de données des études de phase II et III, les effets indésirables graves potentiellement liés à SaphrisMC étaient les suivants : syncope (0,2 %, n = 7); syndrome malin des neuroleptiques (SMN) (0,1 %, n = 3); hyponatrémie (0,1 %, n = 3); et rhabdomyolyse (0,1 %, n = 2). Les cas de syncope et de SMN ont été observés avec la plupart des médicaments antipsychotiques. L'hyponatrémie est associée à la schizophrénie (c.-à-d. à la suite d'une polydipsie). Les cas de rhabdomyolyse faisaient suite à une hyponatr&eaceacute;mie et à ses séquelles ou à une autre cause primaire.

Les effets indésirables fréquents (c.-à-d. à une fréquence d'au moins 2 % et deux fois plus importante que pour le placebo) associés à SaphrisMC (5 ou 10 mg b.i.d.) dans les études à court terme contrôlées par placebo (6 semaines pour la schizophrénie et 3 semaines pour les épisodes maniaques du trouble bipolaire) étaient les suivants :

  • Sédation (9,1 % pour SaphrisMC, 4,4 % pour le placebo);
  • Somnolence (8,4 % pour SaphrisMC, 2,3 % pour le placebo);
  • Acathisie (5,4 % pour SaphrisMC, 2,4 % pour le placebo);
  • Hypoesthésie buccale (5,0 % pour SaphrisMC, 0,7 % pour le placebo);
  • Gain de poids (3,5 % pour SaphrisMC, 0,4 % pour le placebo);
  • Dystonie (2,5 % pour SaphrisMC, 0,6 % pour le placebo);
  • Augmentation de l'appétit (2,5 % pour SaphrisMC, 0,7 % pour le placebo);
  • Syndrome parkinsonien (2,4 % pour SaphrisMC, 1,1 % pour le placebo).

L'incidence des effets indésirables fréquents était similaire pour les études sur le trouble bipolaire et celles sur la schizophrénie, à l'exception d'une incidence un peu plus élevée pour la sédation, la somnolence et les étourdissements dans les études sur le trouble bipolaire.

Dans les études de courte durée sur la schizophrénie qui comportaient des doses fixes de SaphrisMC, les effets indésirables suivants ont montré une tendance liée à la dose :

  • Acathisie (2,4 % pour le placebo, 0,7 % pour SaphrisMC à une dose < 5 mg b.i.d., 4,0 % pour SaphrisMC à une dose de 5 mg b.i.d., 10,6 % pour SaphrisMC à une dose de 10 mg b.i.d.);
  • Tremblements (1,4 % pour le placebo, 1,7 % pour SaphrisMC à une dose < 5 mg b.i.d., 1,8 % pour SaphrisMC à une dose de 5 mg b.i.d., 4,3 % pour SaphrisMC à une dose de 10 mg b.i.d.).

Dans les études de phase II et III, le profil d'innocuité de SaphrisMC était semblable aux autres médicaments antipsychotiques de deuxième génération qui bloquent les récepteurs dopaminergiques de type 2 et 5-HT2 . Le seul effet indésirable associé à SaphrisMC relevé dans la base de données des études cliniques était l'hypoesthésie. Le profil pharmacologique de SaphrisMC montre effectivement que ce médicament possède un certain effet anesthésique local. Cet effet s'observe uniquement sur le plan clinique en raison de la voie d'administration utilisée, à savoir sublinguale (pour éviter un effet de premier passage très important, ce qui limite la biodisponibilité orale).

En plus des données sur l'innocuité découlant des études cliniques, il existe une base de données sur l'innocuité après la mise en marché du produit (SaphrisMC a été mis en marché pour le traitement de la schizophrénie et du trouble bipolaire aux États-Unis et à Puerto Rico en octobre 2009, ainsi qu'en Allemagne en décembre 2010). Les données post-commercialisation (estimées selon les ventes à 1300 années-patients d'exposition) ont permis de mettre en lumière deux autres problèmes potentiels en matière d'innocuité. En date du plus récent rapport périodique de pharmacovigilance (février 2011), quatre autres cas de réactions d'hypersensibilité graves ont été rapportés. Tous ces cas étaient caractérisés par une enflure de la gorge ou de la langue. L'examen des données disponibles a révélé une ambiguïté quant au rôle de l'engourdissement de l'oropharynx (dû aux propriétés anesthésiques de l'asénapine) ainsi que des réactions dystoniques aiguës touchant la langue et le pharynx dans les symptômes observés.

En plus des réactions d'hypersensibilité présentées ci-dessus, quatre cas potentiels du syndrome de Stevens-Johnson (SSJ) ont été signalés. À la lumière de l'information disponible, il n'est pas possible d'établir une relation de cause à effet entre l'administration de SaphrisMC et le début du SSJ. Pour ces quatre cas, des facteurs de confusion étaient présents ou l'information fournie concordait mal avec un diagnostic de SSJ (c.-à-d. un rétablissement sans interruption du traitement par SaphrisMC). La monographie de SaphrisMC comporte des mises en garde en ce qui concerne de possibles réactions d'hypersensibilité associées à la prise de ce médicament.

3.4 Évaluation des avantages / risques et recommandation

3.4.1 Évaluation des avantages et des risques

Les études pivotales de cette présentation sont jugées adéquates pour étayer l'efficacité de SaphrisMC dans le traitement de courte durée de la schizophrénie et des épisodes maniaques ou mixtes associés au trouble bipolaire de type I.

Pour le traitement de la schizophrénie, SaphrisMC (5 mg b.i.d. résultats équivoques pour la dose de 10 mg b.i.d.) s'est révélé statistiquement supérieur au placebo selon le score total à l'échelle PANSS dans deux des quatre études de courte durée. Dans une étude à plus long terme (26 semaines), il s'est également avéré plus efficace que le placebo sur le plan statistique en ce qui a trait au prolongement du délai avant la rechute ou de la rechute imminente.

Pour le traitement des épisodes maniaques aigus, deux des trois études portant sur SaphrisMC (un traitement en monothérapie et un traitement d'association avec le lithium ou le valproate) ont donné des résultats positifs en ce qui concerne l'efficacité. La troisième étude a été jugée équivoque. Toutefois, lorsque les résultats de cette étude ont été regroupés avec ceux de l'étude positive utilisant la même méthodologie, SaphrisMC a montré une supériorité par rapport au placebo. Par conséquent, les données sont suffisantes pour étayer l'efficacité de SaphrisMC dans le traitement des épisodes maniaques et mixtes aigus associés au trouble bipolaire de type I.

Le profil d'innocuité de SaphrisMC était semblable à celui d'autres médicaments antipsychotiques de deuxième génération qui bloquent les récepteurs dopaminergiques de type 2 et 5-HT2. Le risque de mortalité accru dans le cadre du traitement des personnes âgées atteintes de démence a été mis en évidence dans l'encadré sur les mises en garde et les précautions importantes de la monographie de produit). Ce risque est valable pour tous les médicaments antipsychotiques atypiques. Treize études contrôlées avec placebo et menées avec divers antipsychotiques atypiques (d'une durée de 10 semaines) ont montré que le taux de mortalité était 1,6 fois plus important chez cette population de patients.

Le seul effet indésirable associé à SaphrisMC relevé dans la base de données des études cliniques était l'hypoesthésie. En raison des propriétés anesthésiques de SaphrisMC, une hypoesthésie orale et une paresthésie orale peuvent survenir immédiatement après l'administration du médicament et disparaissent habituellement dans l'heure qui suit.

Les réactions d'hypersensibilité observées chez les patients traités par SaphrisMC comprenaient des éruptions cutanées, une anaphylaxie et un œdème de Quincke. Dans plusieurs cas, ces réactions sont survenues après la première dose. SaphrisMC est contre-indiqué chez les patients présentant une hypersensibilité connue à ce médicament ou à tout ingrédient de la formulation. Le risque de réactions d'hypersensibilité est souligné dans la section sur les mises en garde et les précautions de la monographie de SaphrisMC.

Dans l'ensemble, les données de cette présentation démontrent que le profil risques/avantages de SaphrisMC est favorable. Des restrictions concernant la prise en charge des risques associés aux préoccupations indiquées en matière d'innocuité ont été ajoutées à la monographie de SaphrisMC.

3.4.2 Recommandation

Après avoir examiné les données sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité de ce produit, Santé Canada estime que SaphrisMC a un profil avantages/risques favorable au traitement de la schizophrénie et des épisodes maniaques ou mixtes associés au trouble bipolaire de type I. SaphrisMC peut être utilisé en monothérapie ou en association avec le lithium ou le divalproex de sodium comme traitement de courte durée. Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1 et, par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu par l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues.

4 Étapes importantes de la présentation

Étapes importantes de la présentation: SaphrisMC

Étape importante de la présentationDate
Dépôt de la présentation :2009-11-12
Réunion préalable à la présentation :2009-12-22
Examen préliminaire
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2010-12-24
Examen
Évaluation de la qualité terminée :2011-03-31
Évaluation clinique terminée :2011-10-06
Examen de l'étiquetage terminé :2011-10-07
Avis de conformité émis par le directeur général :2011-10-07