Sommaire des motifs de décision portant sur Ferriprox
Décisions d'examen
Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).
Type de produit:
- Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Ferriprox est accessible ci-dessous.
Activité récente relative à Ferriprox
Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.
Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Ferriprox
Mise à jour :
Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l'égard de Ferriprox, un produit dont l'ingrédient médicinal est défériprone. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations de drogues.
Identification numérique des drogue (DIN):
- DIN 02436531 - 500 mg, défériprone, comprimé, orale
- DIN 02436558 - 1000 mg, défériprone, comprimé, orale
- DIN 02436523 - 100 mg/mL, défériprone, solution, orale
Tableau des activités postautorisation (TAPA)
Type et numéro d'activité ou de présentation | Date de présentation | Décision et date | Sommaire des activités |
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Résumé de l'examen de l'innocuité publié | Sans objet | Publié2019-02-25 | Résumé de l'examen de l'innocuité publié pour Ferriprox. |
SPDN Nº 216743 | 2018-05-30 | Délivrance d'un AC2018-12-21 | Présentation déposée en tant que Niveau I - Supplément d'apporter des révisions au procédé de fabrication de la substance médicamenteuse. Les renseignements ont été examinés et sont considérées acceptable. Un AC a été délivré. |
Nouvel examen de l'innocuité débuté par Santé Canada | Sans objet | Débuté entre2018-05-01 | Santé Canada a débuté un examen de l'innocuité pour Ferriprox entre 2018-05-01 et 2018-05-31, indiquées sur le site web. |
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02436523) | Sans objet | Date de la première vente :2016-07-28 | Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues. |
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02436531) | Sans objet | Date de la première vente :2016-03-21 | Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues. |
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02436558) | Sans objet | Date de la première vente :2015-04-28 | Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues. |
PDN Nº 162924 | 2013-02-28 | Délivrance d'un AC2015-02-13 | Délivrance d'un Avis de conformité relatif à une Présentation de drogue nouvelle |
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Ferriprox
SMD émis le : 2015-06-10
L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Ferriprox.
Défériprone, 500 mg and 1,000 mg; 100 mg/mL, Comprimés; solution,
Identification(s) numérique(s) de drogue(s):
- DIN 02436531 - 500 mg par comprimé
- DIN 02436558 - 1000 mg par comprimé
- DIN 02436523 - 100 mg/mL, solution orale
ApoPharma Inc.
Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle: 162924
Le 13 février 2015, Santé Canada a émis à l'intention d'ApoPharma, Inc. un avis de conformité du produit pharmaceutique, Ferriprox.
L'autorisation de mise sur le marché appuie sur l'information sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques présentées (pharmacologie, innocuité et efficacité). Après avoir examiné les données reçues, Santé Canada estime que Ferriprox a un profil avantages/risques favorable au traitement des patients présentant une surcharge en fer post-transfusionnelle en raison de syndromes thalassémiques et lorsque le traitement par chélation actuel est inefficace.
1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?
Ferriprox, un chélateur du fer, a été autorisé pour le traitement des patients présentant une surcharge en fer post-transfusionnelle en raison de syndromes thalassémiques et lorsque le traitement par chélation actuel est inefficace.
Ferriprox ne devrait être prescrit que par un médecin qualifié ayant de l'expérience dans le traitement de patients présentant une surcharge en fer post-transfusionnelle en raison de syndromes thalassémiques.
Au sein de la population pédiatrique (moins de 16 ans), les patients ont connu une fréquence accrue de diminutions du nombre de neutrophiles par rapport aux patients plus âgés.
Au sein de la population gériatrique (> 65 ans), les données concernant l'utilisation de Ferriprox sont limitées.
Ferriprox est contre-indiqué dans les cas suivants :
- Les patients qui présentent une hypersensibilité au produit, à un ingrédient de la formulation ou à un composant du contenant.
- Les femmes qui sont enceintes ou qui allaitent.
- Les patients qui sont atteints de neutropénie grave en début d'étude (un nombre absolu de neutrophiles < 0,5 × 109/L).
Ferriprox a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans la monographie de produit de Ferriprox, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique.
Ferriprox (500 mg, 1000 mg et 100 mg/mL, défériprone) est présenté sous la forme d'un comprimé et également sous la forme d'une solution orale. Outre l'ingrédient médicinal défériprone, les ingrédients non médicinaux contenus dans le comprimé de 500 mg sont notamment les suivants : silice sublimée, hydroxypropylméthyl cellulose, octadécanoate de magnésium, cellulose microcristalline, polyéthylèneglycol et dioxyde de titane. Les ingrédients non médicinaux contenus dans le comprimé de 1000 mg sont les suivants : crospovidone, hydroxypropylcellulose, hydroxypropylméthyl cellulose, stéarate de magnésium, méthylcellulose, glycol polyéther et dioxyde de titane. Les ingrédients non médicinaux contenus dans la solution orale de 100 mg/mL sont notamment les suivants : arôme artificiel de cerise, jaune soleil FCF, glycérol, acide chlorhydrique, hydroxyéthylcellulose, essence de menthe, eau purifiée et sucralose.
Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit Ferriprox approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
2 Pourquoi Ferriprox a-t-il été autorisé?
Santé Canada estime que Ferriprox a un profil avantages/risques favorable pour le traitement des patients présentant une surcharge en fer post-transfusionnelle en raison de syndromes thalassémiques et lorsque le traitement par chélation actuel est inefficace.
Ferriprox ne devrait être prescrit que par un médecin qualifié ayant de l'expérience dans le traitement de patients présentant une surcharge en fer post-transfusionnelle en raison de syndromes thalassémiques.
Les patients atteints de thalassémie majeure, une anémie héréditaire nécessitant des transfusions sanguines, ont besoin de transfusions sanguines régulières et fréquentes pour rester en vie. Les patients ayant d'autres syndromes thalassémiques peuvent nécessiter des transfusions sanguines répétées. Une surcharge en fer est une complication des programmes de traitement de ce type qui est prévisible et qui peut menacer le pronostic vital, étant donné qu'il n'existe pas d'autres moyens naturels de supprimer le surplus de fer introduit par transfusion de globules rouges. Sans une intervention pour supprimer le surplus de fer, la mort survient souvent durant la deuxième ou troisième décennie suivant le début des transfusions, principalement en raison de la toxicité dans les organes due à une surcharge en fer. Ces patients nécessitent un traitement par chélateurs de fer pour empêcher la morbidité et la mortalité dues à la surcharge en fer.
À l'heure actuelle, deux chélateurs du fer, la déféroxamine parentérale (par voie sous-cutanée ou intraveineuse) et le déférasirox par voie orale, sont disponibles au Canada pour le traitement de la surcharge en fer. Malgré la capacité de la déféroxamine et du déférasirox à favoriser l'excrétion nette de fer dans les populations traitées, un autre chélateur du fer efficace et tolérable demeure nécessaire pour ces patients chez qui les chélateurs existants sont inadéquats en raison de l'absence de contrôle des concentrations de fer, d'effets nocifs intolérables ou de l'incapacité à suivre un traitement parentéral.
L'approbation de Ferriprox était fondée principalement sur deux études cliniques : l'étude LA16-0102, une étude clinique ouverte de phase III, multicentrique, randomisée et contrôlée par substance active, et l'étude LA36-0310, une analyse groupée et planifiée de façon prospective des données préexistantes provenant d'études cliniques sur Ferriprox pour évaluer son efficacité chez les patients présentant une surcharge en fer et pour lesquels le précédent traitement par chélation s'était avéré inadéquat. L'étude LA16-0102 a été conçue pour évaluer l'efficacité relative de Ferriprox par rapport à celle de la déféroxamine en matière d'élimination du surplus de fer cardiaque chez des patients atteints de thalassémie majeure et qui dépendent des transfusions. L'étude LA36-0310 a été conçue pour évaluer l'effet de Ferriprox sur les concentrations sériques de ferritine, une mesure indirecte commune des réserves en fer corporel. Les résultats de ces études pivotales ont démontré que Ferriprox, en monothérapie, réduisait le fer cardiaque chez des patients présentant une surcharge en fer cardiaque légère à modérée et qui étaient traités pendant une période de 12 mois, et qu'il réduisait les concentrations sériques de ferritine au cours d'une année chez des patients qui n'ont pas répondu à leur précédent traitement par chélation.
Les avantages (efficacité) à long terme de Ferriprox en matière de contrôle de la charge en fer corporel devraient être évalués régulièrement, tout au long de la durée du traitement. Il est recommandé de surveiller les concentrations sériques de ferritine tous les deux à trois mois et de surveiller les concentrations de fer hépatique et cardiaque chaque année, sauf si la situation clinique l'indique autrement.
Le profil d'innocuité de Ferriprox est considéré comme bien établi, d'après des rapports d'études cliniques et une surveillance post-commercialisation approfondie. L'agranulocytose et la neutropénie ont été désignées comme des événements indésirables (EI) significatifs. L'agranulocytose associée à la défériprone (ingrédient médicinal de Ferriprox) est imprévisible et son mécanisme demeure incertain. En raison de la gravité potentielle de l'agranulocytose et de la neutropénie, ainsi que de l'incapacité de prédire les patients pour lesquels le risque que ces EI surviennent est plus élevé, la neutropénie et l'agranulocytose sont considérées comme des risques significatifs associés au traitement par Ferriprox et nécessitent une atténuation des risques afin de gérer le risque pour les patients. Ce risque peut être suffisamment bien géré grâce à une combinaison de recommandations ajoutées à la monographie de produit concernant la surveillance et les abandons de traitement et grâce au programme de distribution contrôlée mis en œuvre pour Ferriprox.
ApoPharma a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Ferriprox. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, s'il y a lieu, à décrire les mesures qui seront prises pour réduire les risques liés au produit.
Ferriprox n'est offert que par l'entremise d'un programme de distribution contrôlée appelé Ferriprox Assist. En vertu de ce programme, seuls les médecins et les pharmaciens inscrits au programme sont autorisés respectivement à prescrire et à délivrer le produit. En outre, Ferriprox ne peut être remis qu'aux patients inscrits au programme et qui remplissent toutes les conditions afférentes.
Globalement, à la lumière des données soumises au sujet de l'innocuité et de l'efficacité, on considère que les avantages thérapeutiques démontrés dépassent les risques potentiels du traitement des patients présentant une surcharge en fer post-transfusionnelle en raison de syndromes thalassémiques et lorsque le traitement par chélation actuel est inefficace. D'après les données non cliniques et les études cliniques, Ferriprox présente un profil d'innocuité acceptable. Les problèmes d'innocuité relevés peuvent être gérés à l'aide d'une surveillance et d'un étiquetage adéquats. La monographie de produit de Ferriprox présente les mises en garde et les précautions appropriées concernant les problèmes d'innocuité relevés. Le programme de distribution contrôlée, qui fournit au patient une carte pour portefeuille concernant le risque d'agranulocytose, est un élément essentiel à l'atténuation des risques.
Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).
3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Ferriprox?
Une réunion préalable à l'actuelle PDN a eu lieu le 12 juin 2012. La PDN a ensuite été déposée auprès de Santé Canada le 28 février 2013. Au cours de l'évaluation clinique de la PDN, un certain nombre de problèmes liés à l'efficacité et à l'innocuité ont été déterminés, ce qui n'a pas permis à Santé Canada de réaliser une évaluation du profil avantages/risques. Ces problèmes comprenaient les limites des données soumises pour étayer l'indication proposée, l'extrapolation des anémies thalassémiques à d'autres anémies héréditaires, une fibrose hépatique, une cancérogénicité et une perte potentielle d'efficacité avec le traitement à long terme. Par conséquent, le 14 février 2014, un avis d'insuffisance (ADI) indiquant la nécessité de revoir l'indication proposée et d'effectuer une évaluation approfondie des problèmes d'innocuité restants a été émis à l'intention du promoteur. Le promoteur a présenté une réponse à l'avis d'insuffisance (ADI-R) le 15 mai 2014 afin de répondre aux principales objections et à d'autres préoccupations décrites dans l'ADI qui comprenaient les preuves supplémentaires de l'efficacité de Ferriprox, des discussions plus approfondies concernant des problèmes d'innocuité ainsi qu'une monographie de produit et un plan de gestion des risques révisés.
Étapes importantes de la présentation: Ferriprox
Étape importante de la présentation | Date |
---|---|
Réunion préalable à la présentation : | 2012-06-12 |
Dépôt de la présentation : | 2013-02-28 |
Examen préliminaire 1 | |
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire : | 2013-05-01 |
Réponse déposée : | 2013-06-13 |
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire : | 2013-07-29 |
Examen 1 | |
Évaluation biopharmaceutique terminée : | 2013-12-23 |
Évaluation de la qualité terminée : | 2014-02-04 |
Avis d'insuffisance (ADI) émis par le directeur général (indication proposée et problèmes d'innocuité restants) : | 2014-02-14 |
Réponse déposée : | 2014-05-15 |
Examen préliminaire 2 | |
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire : | 2014-06-19 |
Examen 2 | |
Évaluation de la qualité terminée : | 2015-02-09 |
Évaluation clinique terminée : | 2015-01-20 |
Évaluation biostatistique terminée : | 2015-01-12 |
Examen de l'étiquetage terminé : | 2015-01-13 |
Délivrance de l'Avis de conformité (AC) par le directeur général : | 2015-02-13 |
La décision réglementaire canadienne portant sur l'examen clinique de Ferriprox est fondée principalement sur une évaluation critique du dossier de données canadiennes. Les examens effectués à l'étranger par l'Agence européenne des médicaments (EMA) et par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis ont servi de références supplémentaires. L'examen des rapports périodiques de pharmacovigilance (RPP), de la date de mise en marché internationale de Ferriprox, le 25 août 1999, au 28 février 2009, a été traité dans l'examen clinique de la Food and Drug Administration (FDA) et Santé Canada s'est appuyée sur l'évaluation de la FDA pour cet élément de l'examen des soumissions.
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.
4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?
Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le règlement connexe.
6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?
Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :
- Consultez MedEffet Canada pour connaître les derniers avis, mises en garde et retraits concernant les produits commercialisés.
- Voir la Base de données des avis de conformité (AC) pour accéder à la liste des dates d'autorisation de tous les médicaments ayant reçu un AC depuis 1994.
- Consultez la Base de données sur les produits pharmaceutiques (BDPP) pour obtenir la dernière monographie de produit. La BDPP contient des renseignements précis sur les médicaments dont l'utilisation a été approuvée au Canada et qui ont été déclarés (l'entreprise a déclaré à Santé Canada que le produit était commercialisé).
- Voir l'Avis de conformité avec conditions (AC-C) et les documents connexes pour obtenir les fiches de renseignements et les avis les plus récents concernant les produits ayant reçu un AC en vertu de la Ligne directrice sur les avis de conformité avec conditions (AC-C), le cas échéant. En cliquant sur les liens correspondant au nom du produit (selon le cas), vous pouvez accéder à la fiche de renseignements, l'avis d'admissibilité et la « Lettre aux professionnels de santé ».
- Consultez le Registre des brevets pour obtenir la liste des brevets déposés relativement à des ingrédients médicinaux, le cas échéant.
- Consultez le Registre des drogues innovantes pour obtenir la liste des drogues admissibles à la protection des données en vertu de l'article C.08.004.1 du Règlement sur les aliments et drogues, le cas échéant.
7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision
Pharmacologie clinique
La défériprone est rapidement absorbée par le tractus gastro-intestinal à la suite à son administration orale. Les expositions à la défériprone sont proportionnelles à la dose dans la gamme de doses comprise entre 22 et 50 mg/kg. La défériprone est principalement éliminée par l'intermédiaire du métabolisme en 3O glucuronide. Les études in vitro semblent indiquer que cette biotransformation est catalysée principalement par l'uridine-diphosphate (UDP) glucuronyl-transférase 1A6 (UGT1A6). L'exposition à la défériprone peut être augmentée en présence d'un inhibiteur de l'UGT1A6. Cependant, la pertinence clinique de la coadministration de Ferriprox avec un inhibiteur de l'UGT1A6 [par exemple (p. ex.), l'acétaminophène, le probénécide et l'acide valproïque] ou un inducteur (p. ex., l'oméprazole, le phénobarbital et la carbamazépine) n'a pas été déterminée.
L'utilisation concomitante de Ferriprox avec des suppléments de minéraux et des antiacides contenant des cations polyvalents n'a pas été étudiée. La défériprone ayant la capacité de lier des cations polyvalents (p. ex., fer, aluminium et zinc), l'utilisation concomitante pourrait entraîner la diminution de l'absorption de la défériprone et des suppléments de minéraux.
Une étude clinique effectuée chez des patients atteints de thalassémie et présentant une surcharge en fer a démontré une relation dose-réponse relativement à la défériprone et une excrétion de fer urinaire sur 24 heures à des doses journalières comprises entre 25 et 100 mg/kg. Des études du bilan en fer menées chez des patients atteints de thalassémie et présentant une surcharge en fer ont démontré une relation dose-réponse relativement à la défériprone et une excrétion de fer à des doses comprises entre 17 et 33 mg/kg trois fois par jour. La défériprone administrée trois fois par jour à des doses de 25 mg/kg favorisait une excrétion de fer suffisante pour obtenir un bilan en fer négatif ou pour neutraliser la charge en fer post-transfusionnelle continue chez la plupart des patients qui dépendent des transfusions.
La pharmacocinétique de la défériprone n'a pas été évaluée chez les patients atteints d'insuffisance hépatique.
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit Ferriprox approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Efficacité clinique
Le programme clinique global qui a permis d'évaluer l'efficacité de Ferriprox comprenait, au total, douze études cliniques qui étaient les suivantes : huit études cliniques (dont une, l'étude LA16-0102, est considérée comme une étude pivotale), trois études sur l'utilisation à titre humanitaire et une étude parrainée par un chercheur. L'étude LA36-0310, une deuxième étude pivotale, est une analyse groupée et planifiée de façon prospective des données préexistantes tirées de ces douze études qui a évalué l'efficacité de Ferriprox chez des patients atteints de surcharge en fer associée à une dépendance transfusionnelle (presque tous atteints d'une thalassémie) chez qui le traitement par chélation du fer (déféroxamine ou déférasirox, mais principalement déféroxamine) a échoué en raison d'une réponse inadéquate ou d'une mauvaise tolérance. L'efficacité clinique de Ferriprox en monothérapie est fondée sur la démonstration de la diminution du fer cardiaque chez des patients atteints de surcharge en fer cardiaque légère à modérée et traités pendant une période de 12 mois dans l'étude LA16-0102 et sur la diminution des concentrations sériques de ferritine au cours d'une année chez des patients qui n'ont pas répondu à leur précédent traitement par chélation dans l'étude LA36-0310. Bien qu'un essai clinique randomisé, visant à montrer que le traitement par défériprone est associé à des maladies cardiaques moins fréquentes et à une amélioration de la survie par rapport au traitement par déféroxamine, n'ait pas été mené chez des patients présentant une surcharge en fer, les données tirées de deux études de l'histoire naturelle [LA12-9907 (Piga A, 2003); étude de Borgna-Pignatti (Borgna-Pignatti C, 2006)] étayent l'efficacité clinique de Ferriprox dans le traitement d'une surcharge en fer post-transfusionnelle en raison de syndromes thalassémiques.
Étude LA16-0102
L'étude LA16-0102 était une étude clinique ouverte de phase III, multicentrique, randomisée et contrôlée par substance active d'une durée de 12 mois menée chez des patients atteints de bêta-thalassémie majeure avec dépendance transfusionnelle et âgés de 18 à 36 ans. Les patients ont reçu un traitement continu par chélation avec la déféroxamine au moins au cours des cinq dernières années et ils ont présenté une valeur anormale (< 20 ms), mais pas gravement anormale (> 8 ms) du temps T2-étoile de l'imagerie par résonance magnétique cardiaque (T2* de l'IRM), une fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) supérieure à 56 % (mesurée par résonance magnétique cardiovasculaire) et une fraction de raccourcissement du ventricule gauche (FRVG) supérieure à 30 % (mesurée par échocardiogramme).
Les patients ont été classés dans la catégorie correspondant à une surcharge en fer cardiaque modérée (≥ 8 ms à < 14 ms) ou légère (≥ 14 ms à < 20 ms), conformément à leur évaluation du T2* de l'IRM cardiaque au début de l'étude et ils ont été répartis aléatoirement en groupes de taille égale afin de recevoir du Ferriprox, administré trois fois par jour par voie orale en doses de 25 mg/kg pendant les quatre premières semaines, puis en doses augmentées à 28,3 mg/kg pendant les quatre semaines suivantes et maintenues à 33,3 mg/kg pour le reste de l'étude, ou pour poursuivre avec la déféroxamine à une dose de 50 mg/kg/jour administrée par perfusion sous-cutanée du 5er au 7er jour, chaque semaine. Au total, 61 patients ont été répartis aléatoirement et traités par Ferriprox (nombre de patients, n = 29) à une dose moyenne de 92 mg/kg/jour ou par déféroxamine (n = 32) à une dose moyenne de 43 mg/kg/jour du 5er au 7er jour, chaque semaine.
Le paramètre primaire d'efficacité était le statut en fer cardiaque des patients déterminé par le T2* de l'IRM cardiaque. Une augmentation de la concentration en fer cardiaque fera décroître la valeur du T2* de l'IRM cardiaque. Une valeur du T2* de l'IRM cardiaque inférieure à 20 ms démontre une surcharge en fer cardiaque et des valeurs du T2* de l'IRM cardiaque plus faibles sont observées avec une gravité accrue de la surcharge. Les mesures d'efficacité secondaires étaient l'évaluation de la concentration sérique de ferritine et la concentration hépatique en fer (CHF). La CHF a été évaluée par le dispositif d'interférence quantique supraconductrice BioSusceptometer. Une mesure d'efficacité tertiaire était la FEVG mesurée par résonance magnétique cardiovasculaire.
Les résultats de l'étude au moment de l'évaluation d'une durée de 12 mois ont révélé une amélioration du T2* de l'IRM cardiaque de 3,5 ms chez les patients traités par Ferriprox par rapport à une variation de 1,7 ms chez les patients traités par déféroxamine. L'amélioration du T2* de l'IRM cardiaque était nettement plus importante pour le Ferriprox que pour la déféroxamine (p = 0,02). Aucune différence significative entre les groupes de traitement n'a été détectée dans la variation moyenne de ferritine sérique ou de CHF depuis le début de l'étude jusqu'à 12 mois.
Au cours de cette même période de 12 mois, la FEVG a augmenté par rapport au début de l'étude de 3,1 ± 3,6 unités absolues (%) dans le groupe traité par Ferriprox et de 0,3 ± 3,4 unités absolues (%) dans le groupe traité par déféroxamine (différence entre les groupes; valeur nominale p = 0,003).
Étude LA36-0310
L'étude LA36-0310 est une analyse groupée et planifiée de façon prospective des données préexistantes tirées de douze études (mentionnées précédemment) qui a évalué l'efficacité de Ferriprox chez des patients présentant une surcharge en fer associée à la dépendance transfusionnelle (presque tous atteints d'une thalassémie) et chez qui le traitement par chélation du fer précédent (déféroxamine ou déférasirox, mais principalement déféroxamine) a échoué en raison d'une réponse inadéquate ou d'une mauvaise tolérance.
Dans l'étude LA36-0310, les données provenant de 747 patients qui avaient reçu un traitement par Ferriprox ont été analysées aux fins d'admissibilité à l'étude. Les critères d'échec de la chélation ont été définis par une ou plusieurs mesures d'accumulation du fer supérieures à un niveau-seuil associé à un risque accru de lésions aux organes comme suit : ferritine sérique > 2500 µg/L avant le traitement par Ferriprox (principal critère) ou CHF > 7 mg/g poids sec ou réserves excessives en fer cardiaque, comme cela a été démontré par le T2* de l'IRM cardiaque < 20 ms. Les résultats des patients ayant reçu du Ferriprox en association avec un autre traitement par chélation sont exclus de l'analyse présentée, étant donné que les données fiables étayant l'autorisation dans le cadre de cette étude à volet unique sont considérées comme venant des patients auxquels du Ferriprox a été administré en monothérapie. Les critères d'analyse ont été remplis en ce qui concerne la ferritine sérique, la CHF et le T2* de l'IRM cardiaque pour 236 patients, 87 patients et 31 patients, respectivement. La plupart [29/31 (93,5 %)] des patients évalués pour le critère relatif au T2* de l'IRM cardiaque provenaient de l'étude LA16-0102.
Dans cette étude, le traitement par Ferriprox a été jugé efficace chez des patients qui ont connu une diminution de la ferritine sérique supérieure ou égale à 20 % par rapport au début de l'étude dans l'année suivant le début du traitement. Il s'agissait du paramètre d'efficacité primaire.
D'autres paramètres d'efficacité secondaires étaient une baisse de la CHF supérieure ou égale à 20 % par rapport au début de l'étude dans l'année qui suit le début du traitement, ou une baisse de la surcharge en fer cardiaque définies par une augmentation du T2* de l'IRM cardiaque supérieure ou égale à 20 % par rapport au début de l'étude, dans l'année suivant le début du traitement. Les taux de réussite globaux ont été calculés comme étant la proportion de patients ayant obtenu de bons résultats. Pour juger le traitement par Ferriprox efficace pour une mesure en particulier, le seuil de l'intervalle de confiance à 95 % concernant cette mesure d'efficacité devait être supérieur à 20 %.
La diminution proposée de la ferritine sérique ou de la CHF supérieure ou égale à 20 % reposait sur l'idée selon laquelle cela signifierait une baisse d'au moins 500 μg/L ou de 1,4 mg Fe/g poids sec, respectivement. Ces changements représentent une augmentation significative de la charge en fer fondée sur l'expérience avec d'autres chélateurs. Le même critère concernant une augmentation en pourcentage a également été utilisé pour le T2* de l'IRM cardiaque. Une diminution de 20 % en un an de la ferritine sérique ou de la CHF, ou une augmentation du T2* de l'IRM semble indiquer que la prise en charge par chélation est sur la bonne voie compte tenu du fait que la maladie correspond à une surcharge en fer iatrogène.
La dose de Ferriprox variait de 35 à 100 mg/kg/jour, administrée par voie orale sous la forme d'un comprimé ou d'une solution. La majorité (77 %) des patients admissibles à une évaluation relativement au paramètre d'efficacité primaire se sont vu administrer une dose de 75 mg/kg/jour; 18 % ont reçu une dose de 100 mg/kg/jour et 5 % ont reçu une dose inférieure ou égale à 50 mg/kg/jour.
Les résultats provenant de l'étude LA36-0310 ont démontré que le taux de réussite relatif à la ferritine sérique pour les patients utilisant Ferriprox en monothérapie était de 50 %. La ferritine sérique moyenne a diminué de 940 μg/L dans l'année suivant le traitement, c'est-à-dire (c.-à-d.) qu'elle est passée de 4444 μg/L au début de l'étude à 3503 μg/L au moment de la dernière observation. Le taux de réussite global pour la CHF était de 38 %. Le taux de réussite global pour le T2* de l'IRM cardiaque était de 65 %.
Les analyses par sous-groupe étaient conformes à l'analyse primaire dans la mesure où le seuil de l'intervalle de confiance à 95 % était supérieur à 20 % pour tous les sous-groupes faisant l'objet d'analyses examinant les effets selon l'âge, le sexe et la région.
Les données sont limitées à une année d'évaluation du T2* de l'IRM cardiaque et à l'année durant laquelle l'évaluation de la ferritine sérique est effectuée. Cependant, les données provenant d'études de l'histoire naturelle étayent l'efficacité clinique de Ferriprox dans le traitement de la surcharge en fer post-transfusionnelle en raison de syndromes thalassémiques sur une période plus longue. De plus, les données du T2* de l'IRM cardiaque sont limitées aux patients atteints de surcharge en fer cardiaque légère à modérée. Ces limites peuvent être maîtrisées à l'aide d'une surveillance minutieuse des patients chélatés par les médecins connaissant la thalassémie et la thérapeutique transfusionnelle afin d'assurer une efficacité et une innocuité continues.
Bien que les données concernant l'évaluation de l'efficacité de Ferriprox en matière de diminution de la CHF soient limitées, elle peut être adéquatement atténuée par l'étiquetage. La surveillance appropriée et continue des patients chélatés devrait permettre une évaluation prudente de l'efficacité de la chélation en ce qui concerne le foie, et donner au médecin traitant l'occasion de modifier le traitement par chélation de chaque patient, au besoin.
La dose de Ferriprox devrait être adaptée à la réponse et aux objectifs thérapeutiques de chaque patient (maintien ou réduction de la charge en fer). La diminution de la dose de Ferriproxdevrait être envisagée si les mesures de la ferritine sérique sont proches des valeurs normales. Les données issues de la base de données d'ApoPharma fournissent les preuves cliniques selon lesquelles l'utilisation de la défériprone n'est pas associée à une toxicité accrue lors du traitement des patients atteints de thalassémie et dont la ferritine sérique est inférieure à 500 μg/L. Les données présentées provenant de la documentation publiée (études de cas) semblent également indiquer que l'utilisation de la défériprone n'a pas été associée à une toxicité accrue lors du traitement des patients qui étaient atteints de thalassémie et dont la ferritine sérique était inférieure à 500 μg/L.
Études à l'appui
Trois études cliniques (LA-02 et LA-02/06, suivi de quatre ans et de sept ans) ont été présentées pour étayer l'utilisation à long terme de Ferriprox. Les données sur l'efficacité provenant de ces études ont révélé qu'après 12 mois, la défériprone ne faisait pas diminuer, mais maintenait aux valeurs initiales, la ferritine sérique. Les données sur quatre ans montrent une augmentation non significative sur le plan statistique de la ferritine sérique qui est devenue une hausse significative sur le plan statistique après sept ans. Cependant, le protocole d'étude a précisé qu'une dose fixe de 75 mg/kg/jour de défériprone était nécessaire, quel que soit le traitement transfusionnel du patient. Les études du bilan en fer ont démontré que l'excrétion totale de fer augmentait lorsque la dose augmentait. Les patients participant à l'étude et dont le traitement transfusionnel dépasse les capacités d'une dose de 75 mg/kg/jour pour excréter du fer devraient accumuler du fer corporel lorsqu'une augmentation de la dose de Ferriprox n'est pas permise. Étant donné que plusieurs objectifs de traitement existent en fonction des besoins de chaque patient (maintien ou diminution du fer) et que les traitements transfusionnels varient dans la population de patients, on peut raisonnablement s'attendre à ce que différentes doses de chélateur de fer soient nécessaires dans diverses situations. Par conséquent, du point de vue de l'efficacité (en particulier l'efficacité à long terme) de Ferriprox, le promoteur a fourni une justification suffisante pour expliquer que les résultats de l'étude LA-02/06 pourraient être causés principalement par la dose de Ferriprox. On considère que les doses allant jusqu'à 100 mg/kg/jour pourraient être plus efficaces chez de nombreux patients. Compte tenu des données sur l'efficacité à long terme limitées concernant Ferriprox, la monographie de produit recommande que l'efficacité à long terme de Ferriprox en matière de contrôle de la charge en fer corporel soit évaluée régulièrement. Elle recommande de surveiller les concentrations sériques de ferritine tous les deux à trois mois et de surveiller les concentrations de fer hépatique et cardiaque chaque année, sauf si la situation clinique l'indique autrement. Ces recommandations sont jugées suffisantes pour surveiller l'efficacité à long terme du médicament.
L'étude LA12-9907 était une évaluation rétrospective des données sur l'efficacité préexistantes provenant d'un seul registre de patients atteints de bêta-thalassémie et dépendants des transfusions traités par Ferriprox ou déféroxamine pendant au moins quatre ans, effectuée à la demande de l'Agence européenne des médicaments (EMA), à titre d'étude d'approbation post-commercialisation. Cette étude a été considérée comme une étude à l'appui et non comme une étude clinique pivotale, car il s'agissait d'un essai non randomisé fondé sur la collecte de données historiques/rétrospectives et, par conséquent, on a estimé qu'elle n'était pas contrôlée adéquatement ou qu'elle ne contenait pas des données adéquates objectives et fiables. Bien que les données aient été limitées par la conception de l'étude, la survie sans maladie cardiaque, sur une période de cinq ans, était beaucoup plus favorable dans le groupe traité par Ferriprox. La comparaison des différents aspects des maladies cardiaques entre les groupes recevant un traitement, effectuée à l'aide de la classification de la New York Heart Association (NYHA), a révélé une différence significative. Cependant, la base du diagnostic des incidents de maladie cardiaque récemment diagnostiqués relatifs aux modifications de la classification de la NYHA est demeurée floue, tout comme la pertinence des incidents.
Une publication de 2006 (Borgna-Pignatti C, 2006), une étude de l'histoire naturelle d'une durée totale de presque neuf ans, a signalé une plus faible prévalence des incidents cardiaques et des décès d'origine cardiaque chez les patients qui passaient du traitement par déféroxamine à celui par défériprone par rapport aux patients qui continuaient d'être chélatés avec la déféroxamine. Conformément aux critères d'inclusion, les patients n'avaient pas eu d'incident cardiaque avant leur participation à l'étude. La durée moyenne du traitement par déféroxamine était de 7 ans et une fois la défériprone administrée, la durée moyenne du traitement était de 4,3 ans. L'exposition moyenne au traitement par défériprone pourrait ne pas avoir été suffisamment longue, étant donné que les incidents cardiaques et les décès d'origine cardiaque reposent sur une durée prolongée du suivi. Bien que des limites inhérentes à une étude de l'histoire naturelle soient constatées, on considère que les résultats appuient l'étude pivotale LA16-0102 en ce qui concerne l'observation de l'efficacité de Ferriprox pour empêcher la morbidité et la mortalité d'origine cardiaque causées par le fer chez les patients atteints de thalassémie et qui dépendent des transfusions.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Ferriprox approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Innocuité Clinique
L'analyse de l'innocuité était fondée sur les données sur l'innocuité provenant de l'étude LA16-0102 et sur les données regroupées sur l'innocuité de toutes les études incluses dans la présentation. En outre, étant donné que Ferriprox est autorisé depuis 1999 en Europe et depuis 2011 aux États-Unis, des données approfondies post-commercialisation, qui ont également été prises en considération au cours de l'examen sur l'innocuité, sont disponibles. L'examen des rapports périodiques de pharmacovigilance (RPP), de la date de mise en marché internationale de Ferriprox, le 25 août 1999, au 28 février 2009, a été traité dans l'examen clinique de la Food and Drug Administration (FDA), et Santé Canada s'est appuyée sur l'évaluation de la FDA pour cet élément de l'examen des soumissions. Santé Canada a examiné les RPP disponibles restants du 1er mars 2009 au 31 août 2013.
Le nombre total de patients traités par Ferriprox inclus dans l'analyse groupée sur l'innocuité était de 642. La plupart des événements indésirables (EI) courants étaient la pyrexie (28,2 %), l'arthralgie (15,7 %), des nausées (18,2 %), des vomissements (16,8 %), la chromaturie (14,6 %), les douleurs abdominales (12,3 %), la diarrhée (11,2 %), l'augmentation de l'alanine aminotransférase (8,7 %) et la neutropénie (6,7 %).
Bien que les proportions globales de patients adultes et d'enfants présentant au moins un événement indésirable ne diffèrent pas, davantage d'enfants ont connu un faible nombre de neutrophiles, ce qui correspond au taux plus important de neutropénie observé chez les enfants par rapport aux adultes dans des populations en santé. La diminution du nombre de neutrophiles (p = 0.001), la neutropénie (p = 0.17), l'augmentation de l'alanine aminotransférase (p = 0.05) et l'agranulocytose (p = 0.28) ont été signalées plus souvent chez les enfants de moins de six ans que chez les patients plus âgés.
Les EI graves les plus importants observés cliniquement au cours d'un traitement par Ferriprox sont l'agranulocytose définie comme un nombre absolu de neutrophiles (NAN) confirmé inférieur à 0,5 × 109/L et la neutropénie correspondant à un NAN confirmé compris entre 0,5 et 1,5 × 109/L.
Dans les études cliniques parrainées par ApoPharma, la neutropénie est survenue chez 43 (6,7 %) des 642 patients : 37 cas observés chez 34 (6,1 %) des 560 patients atteints de thalassémie majeure et 12 cas constatés chez 9 (11 %) des 82 patients présentant une autre affection liée à une surcharge en fer. Chez les patients qui présentent une thalassémie majeure, ceux âgés de 2 à 33 ans ont développé une neutropénie et ont été traités par Ferriprox pendant environ 300 jours en moyenne avant de signaler une neutropénie pour la première fois. La plupart des protocoles d'études cliniques exigeaient un abandon du traitement pour tous les patients déclarant une neutropénie (ou une agranulocytose). Tous les épisodes de neutropénie ont disparu dans un délai de 2 à 175 jours, surtout à l'abandon du traitement par Ferriprox.
Dans les études cliniques sur le Ferriprox, l'agranulocytose est survenue chez onze patients (1,7 %). Les onze épisodes ont tous disparu après avoir arrêté de prendre du Ferriprox. La plupart des cas sont apparus dans la première année suivant le début du traitement. Le délai avant la survenue d'agranulocytose variait de 65 à 3352 jours. La durée moyenne d'agranulocytose chez les patients atteints de thalassémie majeure variait de 3 à 18 jours.
Quatorze décès sont survenus après les déclarations d'agranulocytose dans le cadre de la surveillance post-commercialisation. L'apparition de l'agranulocytose est imprévisible et le mécanisme demeure incertain. Ces risques peuvent être suffisamment bien gérés par une combinaison de recommandations ajoutées à la monographie de produit concernant la surveillance du nombre absolu de neutrophiles et les abandons du traitement par Ferriprox, ainsi que grâce au programme de distribution contrôlée mis en œuvre pour Ferriprox. L'utilisation concomitante de produits médicinaux connus pour être associés à la neutropénie ou de produits pouvant causer une agranulocytose n'est pas recommandée. De plus, Ferriprox est contre-indiqué chez les patients atteints de neutropénie grave au début de l'étude. Une autre mesure de gestion des risques comprend un programme de distribution contrôlée dans le cadre duquel les patients et les fournisseurs de soins de santé sont informés du risque d'agranulocytose associé au médicament et où seuls les prescripteurs et les pharmaciens inscrits au programme sont autorisés à prescrire et à délivrer le médicament. Une composante supplémentaire de ce programme est une carte pour portefeuille renfermant des renseignements ayant trait au risque d'agranulocytose qui doit être présentée à tout professionnel de la santé traitant ces patients pour quelque raison que ce soit.
Une association potentielle entre le traitement par Ferriprox et une progression de la fibrose hépatique a déjà été source de préoccupation. Cependant, un corpus de documents, comprenant des études réalisées par des chercheurs indépendants, a évalué l'histologie du foie au cours du traitement par Ferriprox. Toutes les études, sauf une, n'ont pas étayé d'association entre Ferriprox et la progression de la fibrose hépatique chez les patients. Il n'existe aucune donnée non clinique pour appuyer le rôle de Ferriprox dans la progression de la fibrose hépatique, et aucun cas de fibrose hépatique n'a été signalé par l'intermédiaire de la surveillance post-commercialisation depuis la première autorisation de Ferriprox en 1999. Il est important de tenir compte des facteurs de confusion, y compris la mort elle-même, ainsi que du statut de l'hépatite C chez de nombreux patients. Lorsque les données disponibles sont examinées ensemble, elles n'indiquent pas un risque de progression de la fibrose hépatique associée au médicament chez les patients traités par Ferriprox.
Questions d'innocuité présentant un intérêt particulier
Étude approfondie de QT/QTc
Une étude a été menée pour évaluer l'effet des doses orales uniques thérapeutiques (33 mg/kg) et suprathérapeutiques (50 mg/kg) de défériprone sur la durée des intervalles QT et QTc de la fréquence cardiaque chez des sujets en santé. La limite supérieure de l'intervalle de confiance unilatéral à 95 % calculé pour connaître la variation moyenne des moindres carrés de l'intervalle QTcF entre le placebo et l'une ou l'autre des doses était inférieure à 10 ms) en tout temps, après l'administration de la dose. Les variations moyennes les plus importantes de l'intervalle QTcF du placebo ont été enregistrées à la deuxième heure et étaient de 3 ms [limite supérieure de l'intervalle de confiance (LSC) unilatéral à 95 % : 5 ms] pour la dose de 33 mg/kg et de 5,2 ms (LSC unilatéral à 95 % : 7,2 ms) pour la dose de 50 mg/kg. On a conclu que Ferriprox ne produit pas un allongement significatif de l'intervalle QTc.
Anémie de Blackfan-Diamond
Aucun essai clinique n'a été effectué pour évaluer l'innocuité et l'efficacité de Ferriprox chez les patients présentant une anémie de Blackfan-Diamond. Les cas signalés portent à croire que les patients présentant une anémie de Blackfan-Diamond, une indication non autorisée, sont davantage exposés au risque d'agranulocytose associée au Ferriprox. Des événements d'agranulocytose ayant entraîné la mort ont été signalés après la commercialisation du produit et dans la documentation publiée chez des patients présentant une anémie de Blackfan-Diamond et traités par Ferriprox. Par conséquent, une mise en garde a été incluse dans la monographie de produit.
Surveillance des enzymes hépatiques chez des patients atteints de thalassémie et d'hépatite C
D'après les données examinées, les variations des enzymes hépatiques peuvent être plus fréquentes et avoir une plus grande ampleur chez les patients atteints d'hépatite C. Une mise en garde concernant la nécessité d'une surveillance étroite chez les patients atteints de thalassémie et d'hépatite C positive et suivant un traitement par chélation avec Ferriprox a été intégrée à la monographie de produit. Des mesures particulières doivent être prises afin de s'assurer que la chélation du fer est optimale chez les patients atteints d'hépatite C. Chez de tels patients, une surveillance étroite des enzymes hépatiques et de l'histologie du foie est recommandée.
La monographie de produit approuvée de Ferriprox présente les mises en garde et les mesures de précaution appropriées concernant les problèmes d'innocuité relevés.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Ferriprox approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.2 Motifs non cliniques de la décision
La décision réglementaire canadienne portant sur l'examen non clinique de Ferriprox est fondée principalement sur une évaluation critique du dossier de données canadiennes. Cependant, l'examen de l'étude de développement embryofœtal reposait sur l'évaluation pharmacologique et toxicologique de la Food and Drug Administration.
La défériprone (ingrédient médicinal de Ferriprox) est un agent de chélation présentant une affinité pour les ions ferriques (fer III) qui les lie en complexes neutres 3:1 (défériprone-fer). La défériprone a une affinité de liaison faible pour les ions métalliques tels que le cuivre, l'aluminium, le zinc et les ions ferreux (fer III) par rapport aux ions ferriques.
La défériprone empêche l'absorption par les cultures primaires de cellules, y compris les cardiomyocytes des rats, les hépatocytes des rats et des humains et les macrophages des souris, et elle mobilise le fer à partir de ces cultures. La chélation du fer réduit les dommages causés par les radicaux libres et médiés par le fer et protège contre la perte d'activités des complexes enzymatiques de la chaîne respiratoire mitochondriale I-III causée par le fer.
La défériprone accroît l'excrétion de fer chez plusieurs espèces, y compris la souris, le rat, la gerbille, le cobaye et le singe, et élimine le fer présent dans les reins, le pancréas et le foie des animaux ayant une surcharge en fer. Certaines études ont révélé une réduction des niveaux excessifs de fer cardiaque.
La défériprone est sans équivoque génotoxique et est une substance carcinogène trans espèces présumée, ce qui sous-entend un risque de cancérogénicité pour l'homme. Des études sur la cancérogénicité des rongeurs à court terme et à long terme n'ont pas été effectuées. Les résultats de l'étude toxicologique de 52 semaines chez le rat sont difficiles à interpréter en raison de sa puissance insuffisante et d'un taux naturel de tumorigénèse apparent élevé. En l'absence d'études spécialisées, il convient de conclure que la défériprone est une substance carcinogène. La monographie de produit de Ferriprox présente également les mises en garde et les précautions pertinentes concernant les problèmes d'innocuité relevés.
Les études sur la tératogénicité menées chez les lapins et les rats ont révélé que la défériprone est potentiellement tératogène chez les deux espèces [les doses minimales testées étaient 25 mg/kg/jour chez les rats et 10 mg/kg/jour chez les lapins, sans avoir établi une dose sans effet nocif observé (DSENO)]. Aucune étude n'a été menée pour étudier la transmission de la défériprone résultant de la lactation et aucune étude pré- ou post-natale n'a été réalisée. Ferriprox est contre-indiqué lors de la grossesse et de l'allaitement.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Ferriprox approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.3 Motifs d'ordre qualitatif
L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Ferriprox montre que la substance pharmaceutique et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées relatives à l'élaboration et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation tout au long de l'élaboration du produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité présentées, la durée de conservation proposée de 60 mois pour les comprimés de 500 mg, de 36 mois pour les comprimés de 1000 mg et de 36 mois pour la solution orale de 100 mg/mL est acceptable.
On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées [à savoir qu'elles se situent à l'intérieur des limites recommandées par l'International Conference on Harmonisation (l'ICH) et/ou qu'elles ont été qualifiées à partir d'études toxicologiques].
Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.
Tous les ingrédients non médicinaux (décrits ci-dessus) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés par le Règlement sur les aliments et drogues.
Le promoteur a fourni les certificats délivrés par ApoPharma Inc. et Srini Pharmaceuticals Ltd. qui attestent que la défériprone n'est pas fabriquée à l'aide de matières provenant de sources qui risquent de transmettre l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou l'encéphalopathie spongiforme transmissible (EST).
Produits pharmaceutiques connexes
Nom du produit | DIN | Entreprise | Ingrédient(s) actif(s) & concentration |
---|---|---|---|
FERRIPROX | 02436523 | CHIESI CANADA CORP. | Défériprone 100 MG / ML |
FERRIPROX | 02436558 | CHIESI CANADA CORP. | Défériprone 1000 MG |
FERRIPROX | 02436531 | CHIESI CANADA CORP. | Défériprone 500 MG |