Sommaire des motifs de décision portant sur Juxtapid

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Juxtapid est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Juxtapid

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Juxtapid

Mise à jour :

2017-11-08

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l'égard de Juxtapid, un produit dont l'ingrédient médicinal est mésylate de lomitapide. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations de drogues.

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • DIN 02420341 - Capsule de 5 mg
  • DIN 02420376 - Capsule de 10 mg
  • DIN 02420384 - Capsule de 20 mg

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d'activité ou de présentationDate de présentationDécision et dateSommaire des activités
PM Nº 2043382017-03-31Délivrance d'une Lettre de non-opposition
2017-06-29
Présentation déposée à titre de changements de Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements relatifs à la gestion du risque) afin d'ajouter dans la section Effets indésirables, de la MP. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la partie III de l'MP intitulée Renseignements pour le consommateur. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Une LNO a été délivrée.
SPDN Nº 1986502016-09-26Délivrance d'un AC
2017-03-27
Présentation déposée en tant que Niveau I - Supplément pour the ajouter un nouveau site de fabrication de la substance pharmaceutique et apporter des changements mineurs au processus de fabrication pour ce nouveau site. De plus, la période des contre-essais pour la substance pharmaceutique a été prolongée de un an à trois ans. Les renseignements ont été examinés et sont considérées acceptable. Un AC a été délivré.
PM Nº 1949452016-07-09Délivrance d'une Lettre de non-opposition
2016-10-28
Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements relatifs à la gestion du risque) afin de mettre à jour l'MP en ajoutant de nouveaux renseignements sur l'innocuité. A cause du PM, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de l'MP : Mises en gardes et précautions, Interactions médicamenteuses, et Posologie et administration. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la partie III de l'MP intitulée Renseignements pour le consommateur. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Une LNO a été délivrée.
PM Nº 1756982014-06-16Délivrance d'une Lettre de non-opposition
2014-08-29
Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements relatifs à l'innocuité) visant à modifier la monographie de produit (MP) afin que l'antirétroviral tipranavir/ritonavir soit classé comme un puissant inhibiteur du cytochrome P450 (CYP) 3A4 et non comme un faible inhibiteur du CYP 3A4. Par conséquent, l'utilisation du tipranavir/ritonavir en association avec du Juxtapid est désormais contre-indiquée.
Une modification a également été apportée à la section Mises en garde et précautions de la MP relativement au nombre de patients ayant développé une stéatose hépatique.
Après examen de cette présentation, une Lettre de non-opposition a été délivrée.
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02420341, 02420376, 02420384)Sans objetDate de la première vente :
2014-05-06
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.
PDN Nº 1603852012-11-21Délivrance d'un AC
2014-02-04
Délivrance d'un Avis de conformité relatif à une Présentation de drogue nouvelle.
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Juxtapid

SMD émis le : 2014-04-07

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Juxtapid.

Mésylate de lomitapide, 5 mg, 10 mg et 20 mg, Capsules, voie orale

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02420341 - Capsule de 5 mg
  • DIN 02420376 - Capsule de 10 mg
  • DIN 02420384 - Capsule de 20 mg

Aegerion Pharmaceuticals Canada Ltd.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 160385

Le 4 février 2014, Santé Canada a émis à l'intention d'Aegerion Pharmaceuticals Canada Inc. un avis de conformité du produit pharmaceutique Juxtapid.

L'autorisation de mise sur le marché s'appuie sur l'information sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques présentées (pharmacologie, innocuité et efficacité). Après avoir examiné les données reçues, Santé Canada estime que Juxtapid a un profil avantages/risques favorable en complément d'un régime alimentaire et d'hypolipidémiants, avec ou sans LDL-aphérèse, pour abaisser le taux de cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL-C) chez les patients adultes atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote. Il ne doit être utilisé que par des médecins ayant de l'expérience dans l'administration de médicaments pour traiter l'hypercholestérolémie familiale.

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Santé Canada estime que Juxtapid, un inhibiteur de la protéine microsomale de transfert des triglycérides (protéine MTP) est favorable en complément d'un régime alimentaire et d'hypolipidémiants, avec ou sans LDL-aphérèse, pour abaisser le taux de cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL-C) chez les patients adultes atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote.

Juxtapid est contre-indiqué :

  • chez les patients qui présentent une insuffisance hépatique modérée ou grave;
  • chez les patients atteints d'une maladie de l'intestin inflammatoire chronique connue;
  • en administration concomitante de simvastatine, à raison d'une dose quotidienne de 20 mg ou plus (une dose quotidienne de 40 mg peut être administrée aux patients qui ont déjà toléré la prise d'une dose quotidienne de 80 mg pendant au moins un an sans présenter de toxicité musculaire);
  • en combinaison avec des inhibiteurs modérés ou puissants de l'isoensyme CYP3A4, y compris les inhibiteurs de protéase du VIH, certains antibiotiques macrolides, certains inhibiteurs des canaux calciques et le dronédarone, un ingrédient anti-arythmique;
  • en cas de grossesse;
  • chez les patients qui présentent de rares troubles héréditaires d'intolérance au galactose, la déficience en lactase de Lapp ou la malabsorption du glucose/galactose;
  • chez les patients qui présentent une hypersensibilité au produit, à un ingrédient de la formulation ou à un composant du contenant.

Juxtapid a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans la monographie de produit de Juxtapid, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique.

Juxtapid (5 mg, 10 mg et 20 mg de mésylate de lomitapide) est offert sous forme de capsule. En plus de l'ingrédient médicinal, la capsule contient de la gélatine, du lactose monohydraté blanc, du stéarate de magnésium, de la cellulose microcristalline, de l'amidon prégélatinisé, de l'oxyde de fer rouge (capsules de 5 mg et de 10 mg seulement), du dioxyde de silicium, du glycolate d'amidon sodique et du dioxyde de titane.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit Juxtapid approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

2 Pourquoi Juxtapid a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Juxtapid (lomitapide) a un profil avantages/risques favorable. Le lomitapide est un inhibiteur de la protéine microsome de transfert des triglycérides (protéine MTP). L'inhibition de la protéine MTP permet d'abaisser le taux de cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL-C) chez les patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote, une maladie héréditaire rare et mortelle. Cette maladie est généralement causée par des mutations dans les deux allèles du gène récepteur des lipoprotéines de basse densité (LDL-R), ce qui conduit à une importante accumulation de cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL-C) dans le sang. Historiquement, la prévalence de l'homozygosité des mutations du gène LDL-R est de 1 sur 1 million.

Les troubles gastro-intestinaux sont les événements indésirables (EI) les plus fréquemment signalés par 93 % des patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote recevant du lomitapide pendant les 26 premières semaines de traitement, et par 74 % des patients pendant la phase d'évaluation de l'innocuité de l'étude pivotale, ce qui suppose une atténuation des effets une fois que la dose maximale tolérée est établie. Ces troubles gastro-intestinaux sont entièrement dus au mécanisme d'action du lomitapide, dont l'activité pharmacologique dans l'intestin provoque une perturbation au niveau de l'absorption des lipides par la lumière intestinale, causant ainsi des troubles d'absorption des lipides.

D'après le mécanisme d'action, on peut s'attendre à observer une accumulation remarquable de lipides dans le foie chez tous les patients recevant du lomitapide à des doses pertinentes sur le plan clinique. Le taux d'accumulation varie d'un patient à l'autre et n'est pas directement lié à la dose, bien qu'une administration prolongée de doses plus élevées prédispose habituellement les patients à une accumulation accrue de lipides dans le foie. Cette accumulation semble être réversible sur une période de plusieurs semaines ou de quelques mois lors de l'arrêt du traitement par lomitapide. Au cours du programme de développement clinique, aucun signe de stéatose hépatique évoluant vers une stéatohépatite, avec ou sans fibrose hépatique associée, n'a été observé. Aucun cas de cirrhose ni d'insuffisance hépatique n'a été observé sur le plan clinique.

Une hausse des transaminases hépatiques a été observée pendant le traitement par lomitapide, à une fréquence beaucoup plus marquée que ce qui avait été observé dans les groupes de contrôle. L'accumulation de lipides dans le foie pendant le traitement par lomitapide a été associée à une hausse significative sur le plan clinique du taux d'alanine aminotransférase (ALT) et d'aspartate aminotransférase (AST) chez une minorité de patients. Ces élévations des transaminases hépatiques répondent habituellement bien à une diminution de la dose de lomitapide, au besoin, et ne sont pas associées à une augmentation concomitante des taux de bilirubine sérique.

Aegerion Pharmaceuticals Canada Ltd. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Juxtapid. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit. Dans des mesures de pharmacovigilance qui doivent être mises en œuvre, on propose de créer un registre mondial de patients traités par lomitapide et de le conserver pendant au moins dix ans.

Globalement, les avantages thérapeutiques du traitement par Juxtapid sont favorables et semblent dépasser les risques potentiels si le produit est utilisé conformément aux indications. Les problèmes d'innocuité relevés peuvent être gérés à l'aide de l'étiquetage et d'une surveillance appropriée. La monographie de produit de Juxtapid présente les mises en garde et les précautions appropriées concernant les problèmes d'innocuité relevés.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Juxtapid?

Étapes importantes de la présentation: Juxtapid

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation :2012-08-02
Dépôt de la présentation :2012-11-21
Examen préliminaire
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire :2013-01-18
Réponse déposée :2013-02-28
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2013-03-12
Examen
Évaluation biopharmaceutique terminée :2013-11-07
Évaluation de la qualité terminée :2014-01-27
Évaluation clinique terminée :2013-12-16
Examen de l'étiquetage terminé :2014-01-24
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général :2014-02-04

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

Lomitapide a été développé en tant que traitement d'appoint pour les patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote, une maladie héréditaire rare et mortelle. Cette maladie est généralement causée par des mutations dans les deux allèles du gène récepteur des lipoprotéines de basse densité (LDL-R), ce qui conduit à une importante accumulation de cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL-C) dans le sang. Historiquement, la prévalence de l'homozygosité des mutations du gène LDL-R est de 1 sur 1 million, en fonction de la fréquence des mutations observées.

Lomitapide est un inhibiteur puissant et sélectif de la protéine microsomale de transfert des triglycérides (protéine MTP), une protéine de transfert de lipides intracellulaires observée dans la lumière du réticulum endoplasmique et qui est responsable de lier les molécules lipidiques et de les transporter entre les membranes. L'inhibition de la protéine MTP perturbe la synthèse du cholestérol à lipoprotéines de très basse densité (VLDL-C) et des chylomicrons étant donné que cette protéine joue un rôle clé dans l'assemblage de l'apolipoprotéine B (apo B) dans les lipoprotéines au niveau du foie et des intestins. L'inhibition de la synthèse du VLDL conduit à une baisse du taux de cholestérol plasmatique à lipoprotéines de basse densité (LDL-C). Le mécanisme d'action du lomitapide diffère de celui des autres agents hypolipidémiants (par exemple, statines, chélateurs des acides biliaires, inhibiteurs de l'absorption du cholestérol). Ce mécanisme distinct s'avère complémentaire à celui des autres agents hypolipidémiants.

Des études sur le métabolisme in vitro du lomitapide, effectuées à partir des microsomes et des hépatocytes, ainsi que des données provenant de deux études de pharmacologie clinique ont montré que la substance est métabolisée de façon marquée. Les données in vitro montrent que le lomitapide est essentiellement métabolisé par l'isoenzyme CYP3A4. L'activité pharmacologique de lomitapide et de ses deux métabolites primaires, M1 et M3, a été examinée in vitro à l'aide de vésicules contenant une protéine MTP bovine, de manière à permettre l'évaluation du transfert des triglycérides par un procédé d'imagerie de fluorescence. L'étude a confirmé que le lomitapide est un inhibiteur puissant du transfert des triglycérides de la protéine MTP dont la valeur de concentration inhibitrice 50 % (CI50) atteint 15,5 nm. Il a été démontré que les deux métabolites primaires n'ont pas d'activité pharmacodynamique aux concentrations pertinentes sur le plan clinique.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit Juxtapid approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Interactions médicamenteuses

Des études sur les interactions médicamenteuses ont mis en évidence une interaction avec le kétoconazole, un inhibiteur puissant de l'isoenzyme CYP3A4, qui a multiplié par 27 le degré d'exposition plasmatique au lomitapide. Par conséquent, l'utilisation du lomitapide est contre-indiquée en concomitance avec des inhibiteurs modérés ou puissants de l'isoenzyme CYP3A4, dont le kétoconazole. Il faut éviter de consommer du jus de pamplemousse pendant la prise de lomitapide. En présence de faibles inhibiteurs de l'isoenzyme CYP3A4, comme l'atorvastatine, les contraceptifs oraux et les préparations à base de plantes contenant du gingko, de l'hydraste du Canada et de l'essence de menthe poivrée, la dose maximale recommandée de Juxtapid est diminuée de moitié (30 mg par jour). Lomitapide est un inhibiteur de la glycoprotéine P (gp-P), mais n'est pas le substrat même. Une réduction de la dose des substrats de la glycoprotéine P (gp-P) doit être évaluée lorsque le produit est utilisé de façon concomitante avec le lomitapide. Tous ces renseignements figurent dans la monographie de produit de Juxtapid. Aucun effet n'a été observé pendant une étude approfondie sur l'intervalle QT.

Efficacité clinique

L'étude pivotale UP1002/AEGR-733-005 est un essai clinique de phase III, ouvert et à un seul groupe, conçue pour évaluer l'efficacité et l'innocuité à long terme du lomitapide chez des patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote, à une dose maximale tolérée déterminée individuellement ne dépassant pas 60 mg, administrée une fois par jour, en complément d'autre médicament hypolipémiante avec ou sans une LDL-aphérèse.

La moyenne d'âge des 29 patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote traités dans le cadre de l'étude de phase III était de 30,7 ans (entre 18 et 55 ans). À peine un peu plus de la moitié des patients étaient de sexe masculin [16 sur 29 (55 %)] et la majorité d'entre eux étaient de race blanche [25 sur 29 (86 %)].

Le pourcentage moyen de changement, à partir du taux de référence, du cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL-C) après 26 semaines de traitement était le paramètre primaire d'efficacité. Le taux de cholestérol total (CT), le cholestérol lié aux lipoprotéines de densité peu élevée (non-HDL-C) et l'apolipoprotéine B (apo-B) représentent les paramètres secondaires. Ces paramètres lipidiques et lipoprotéiniques ont été mesurés dans des échantillons sanguins prélevés après une période de jeûne au début de l'étude et à plusieurs reprises pendant le traitement.

Sur les 29 patients qui ont participé à l'étude UP1002/AEGR-733-005, 23 ont terminé l'essai de 56 semaines et 6 l'ont interrompu prématurément avant la première évaluation des paramètres primaires prévue à la 26e semaine. La population de patients visés pour l'analyse de l'efficacité primaire était la population en intention de traiter (ITT). Des essais statistiques standards ont été réalisés pour les analyses de l'efficacité avec un test d'échantillons appariés pour vérifier l'hypothèse selon laquelle il n'y aurait aucune modification au pourcentage à partir des valeurs de départ dans le groupe de traitement. Les données manquantes en raison du retrait des patients ont été imputées selon la méthode statistique de la dernière observation rapportée (LOCF) au paramètre primaire.

Les résultats d'efficacité sont essentiellement axés sur la population en intention de traiter (ITT), puis sur la population évaluable selon le protocole ayant terminé le traitement. Tous les patients ayant terminé l'étape d'évaluation de l'efficacité de l'étude UP1002/AEGR-733-005 jusqu'à la semaine 26 ont également terminé l'étape d'évaluation de l'innocuité jusqu'à la semaine 56. Par conséquent, la population de patients de la semaine 26 est identique à la population de patients ayant terminé le traitement à la semaine 56. À ce titre, les résultats de l'étape d'évaluation de l'efficacité de l'essai portent essentiellement sur l'analyse de l'ITT, alors que les résultats concernant la population ayant terminé le traitement présentent des données obtenues pendant l'étape d'évaluation de l'efficacité et de l'innocuité.

Le traitement par lomitapide, dont la posologie a été ajustée en fonction de la dose maximale tolérée par chaque patient, à la limite pré-établie de 60 mg par jour, administré en même temps qu'une thérapie hypolipédimiante et un régime pauvre en lipides pendant 26 semaines, a considérablement et significativement réduit les taux de LDL-C chez les patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote. Au sein de la population ITT, le taux moyen de LDL-C est passé de 336 mg/dL (8,7 mmol/L), au début de l'étude, à 190 mg/dL (4,9 mmol/L) à la fin de l'étape d'évaluation de l'efficacité (Semaine 26/LOCF), un changement moyen de -146,9 mg/dL (3,8 mmol/L), représentant un pourcentage moyen de changement significatif sur le plan statistique et pertinent sur le plan clinique de -40 % (p < 0,001) à partir du taux de référence.

Les valeurs et les changements observés entre le début de l'étude et les semaines 26 et 56 concernant les niveaux de LDL-C chez les 23 patients qui ont atteint la semaine 26 (point temporel d'évaluation du paramètre primaire d'efficacité) ont également été consignés. Au sein de cette population, le taux moyen de LDL-C est passé de 352 mg/dL (9,1 mmol/L), au début de l'étude, à 168 mg/dL (4,3 mmol/L) à la fin de l'étape d'évaluation de l'efficacité (Semaine 26), un changement moyen de -185 mg/dL (4,8 mmol/L), représentant un pourcentage moyen de changement significatif sur le plan statistique et pertinent sur le plan clinique de -50 % (p < 0,001) à partir du taux de référence.

Les résultats des paramètres secondaires d'efficacité, comme le taux de CT, l'apolipoprotéine B (apo-B), les triglycérides, le cholestérol lié aux lipoprotéines de densité peu élevée (non-HDL-C) et le cholestérol à lipoprotéines de très basse densité (VLDL-C), correspondent aux résultats concernant l'orientation, l'ampleur du changement et l'importance du paramètre primaire mesurant le taux de LDL-C. La baisse du pourcentage de lipoprotéine A était plus faible que dans le cas des autres lipoprotéines renfermant l'apo B, avec un pourcentage moyen de changement de -13 % entre le début de l'étude et la semaine 26, et non significatif sur le plan statistique.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Juxtapid approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Études à l'appui

La principale étude de soutien de phase II, UP1001, était conçue de manière assez semblable à l'étude de phase III, car on a également choisi un essai clinique ouvert à un seul groupe pour évaluer l'innocuité et l'effet hypolipédimiant du lomitapide chez les patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote à l'aide d'un schéma thérapeutique à dose croissante. Toutefois, contrairement aux patients de l'étude UP1002/AEGR-733-005 qui devaient poursuivre leur thérapie hypolipédimiante, les patients de l'étude UP1001 devaient interrompre leur thérapie hypolipédimiante, y compris l'aphérèse, quatre semaines avant la première visite et ne la reprendre qu'après l'évaluation de suivi menée quatre semaines après la fin de l'étude.

Innocuité Clinique

Dans l'ensemble, l'évaluation de l'innocuité du lomitapide est fondée sur des données recueillies sur un total de 1145 patients traités par lomitapide ou un agent de comparaison dans le programme de développement clinique de phase I, II et III. Au total, 925 patients ont reçu du lomitapide par voie orale en monothérapie ou en association avec une autre thérapie. Le lomitapide a été administré à raison de doses variant de 1 mg à 200 mg. La majorité des patients, c'est-à-dire 959 patients sur 1145, ont été invités à participer à un essai contrôlé par placebo ou par comparateur actif.

Les données provenant de 20 des 24 études sur le lomitapide ont été regroupées aux fins d'analyse de l'innocuité en fonction de la population traitée et de la conception de l'étude. Quatre groupes d'études différents ont été formés en fonction des indications et du type d'étude réalisée :

  • population atteinte d'hypercholestérolémie familiale homozygote : Études UP1001 et UP1002/AEGR-733-005.
  • population présentant un taux élevé de LDL-C et autres facteurs de risque : Études AEGR-733-001, AEGR-733-003b, AEGR-733-004, AEGR-733-006, CV145-002, CV145-009, CV145-010.
  • population recevant une dose unique : Études AEGR-733-010, AEGR-733-017, CV145-001, CV145-003, CV145-006.
  • Études sur les doses multiples, sur les interactions médicamenteuses ou croisées : Études AEGR-733-002, AEGR-733-013, AEGR-733-015, AEGR-733-018, AEGR-733-019, CV145-005.

L'apparition d'un événement indésirable (EI) est la cause la plus fréquente d'abandon de l'étude. On a observé que la fréquence de l'abandon du traitement en raison d'EI était plus élevée dans la population présentant un taux élevé de LDL-C et autres facteurs de risque (19 %), même si la durée de cette étude était plus courte que celle menée sur la population atteinte d'hypercholestérolémie familiale homozygote, dont la fréquence de l'abandon en raison d'EI était de 11 %.

Dans l'étude UP1002/AEGR-733-005 menée sur une population atteinte d'hypercholestérolémie familiale homozygote, les événements indésirables dus au traitement (EIDT) les plus courants étaient les troubles gastro-intestinaux, y compris la diarrhée (79 %), la nausée (65 %), les vomissements (35 %), la dyspepsie (35 %), l'inconfort abdominal (31 %), les douleurs abdominales (28 %), la constipation, les flatulences et la perte de poids (21 % chacun). Tous les autres EI ont été signalés par moins de 20 % des patients de l'étude.

Des résultats semblables ont été observés pendant l'essai de phase II (Étude UP1001). L'EI le plus fréquemment signalé par 5 des 6 patients (83 %) de l'étude était la diarrhée. Les troubles pulmonaires, c'est-à-dire les symptômes associés au rhume et à la grippe, les douleurs oropharyngées (4 patients dans chaque étude, 67 %) l'augmentation du taux d'alanine aminotransférase (ALT), l'augmentation du taux d'aspartate aminotransférase (AST) et les céphalées (3 patients dans chaque étude, 50 %) sont les autres événements indésirables les plus souvent signalés.

Aucun décès n'a été signalé dans l'étude UP1002/AEGR-733-005 ni dans l'étude UP1001. Des événements indésirables graves (EIG) ont été observés chez 3 (10 %) des 29 patients jusqu'à les 56 semaines de l'étude UP1002/AEGR-733-005 et chez 1 (17 %) des 6 patients de l'étude d'une durée de 16 semaines (UP1001). Aucun des EIG n'était lié au traitement à l'étude, selon les chercheurs.

La plupart de ces EIG étaient liés à une maladie cardio-vasculaire sous-jacente chez le patient, notamment le syndrome coronarien aigu et l'angine de poitrine (1 patient) et l'athérosclérose coronaire (1 patient), ou découlait des suites d'une chirurgie cardiaque, par exemple, sérome post-opératoire et masse au sein (1 patient). Aucun patient de l'étude UP1002/AEGR-733-005 n'a signalé d'EIG après la date limite de collecte de données à la semaine 56, le 8 septembre 2011. Dans l'étude de prolongation (AEGR-733-012), 3 des 18 patients ont signalé un EIG après la date limite indiquée ci-dessus, notamment une fistule artérioveineuse, un choc hypovolémique, une œsophagite peptique, une infection des voies respiratoires inférieures, une hospitalisation pour une anticoagulothérapie et une transfusion. Tous les EIG ont été jugés non liés ou probablement non liés au traitement à l'étude par les chercheurs.

Cinq patients de l'étude sur la population atteinte d'hypercholestérolémie familiale homozygote (17 %) ont signalé des EI entraînant l'abandon du traitement. Ils participaient tous à l'étude UP1002/AEGR-733-005. Tous ces abandons, sauf un, étaient liés à un trouble gastro-intestinal. Un patient a interrompu le traitement en raison de douleurs abdominales, de nausées et de diarrhées alors que deux autres ont abandonné à cause de symptômes de diarrhée, de gastroentérite et de céphalée. Tous ces troubles gastro-intestinaux entraînant l'abandon du traitement ont été considérés comme liés au traitement. Aucun de ces EI entraînant l'abandon du traitement n'était grave et tous ont été évalués comme présentant un effet modéré.

Aucun patient n'a signalé d'EIG ou d'EI entraînant l'abandon du traitement après la date limite de collecte de données à la semaine 56, le 8 septembre 2011. Après que le promoteur ait examiné les données supplémentaires tirées de l'étude de prolongation en cours, on a observé qu'un patient de l'étude AEGR-733-012 avait dû abandonner le traitement, car il présentait une augmentation des taux d'ALT cinq fois supérieure à la limite supérieure de la normale (LSN), compliquée par la consommation d'alcool.

En conclusion, l'étude pivotale UP1002/AEGR-733-005 a permis de démontrer que le lomitapide abaissait le taux de LDL-C d'environ 40 % à la semaine 26 chez les 29 patients, selon la méthode statistique de la dernière observation rapportée dans une analyse de l'ensemble de la population selon le principe de l'intention de traiter (ITT). Les 23 patients qui ont terminé le traitement de 26 semaines, appelé phase d'évaluation de l'efficacité de l'étude pivotale, ont aussi terminé l'étude de prolongation, appelée étape d'évaluation de l'innocuité, pour une durée totale de traitement de 56 semaines. En termes de réaction sur le plan du taux de LDL-C, on constate que la variation moyenne à la semaine 56 montre une diminution de 44 % par rapport aux valeurs de référence, et de 38 % à la semaine 78 dans le prolongement de l'étude pivotale.

On a également observé que le lomitapide améliore les autres paramètres lipidiques à la semaine 26, dont le taux de cholestérol total (CT), l'apolipoprotéine B (apo-B) et les triglycérides (TG) chez les patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote.

La monographie de produit approuvée de Juxtapid présente les mises en garde et les mesures de précaution appropriées concernant les problèmes d'innocuité relevés.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Juxtapid approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Dans le but d'étayer l'utilisation clinique du lomitapide, un ensemble complet d'études non cliniques ont été menées à l'aide d'essais in vitro et in vivo sur différents modèles animaux. L'évaluation pharmacologique a permis de déterminer que le lomitapide entraîne une inhibition efficace de la protéine MTP, avec une réduction dose-dépendante du taux de cholestérol total et du taux de cholestérol à lipoprotéines de très basse densité et de basse densité.

L'accumulation de lipides dans le foie et l'intestin grêle, en raison de l'effet pharmacologique du lomitapide, est l'effet le plus important observé dans les études sur l'administration de doses répétées. Cette accumulation a été observée à des expositions plasmatiques équivalentes à l'exposition prévue chez l'humain après l'administration de la dose thérapeutique. On a noté des hémorragies multifocales et une hématopoïèse extramédullaire ainsi qu'une prolongation du temps de céphaline activée (TCA) et du temps de prothrombine chez le rat, probablement causées par une carence en vitamine K découlant d'une diminution du taux d'absorption de vitamines liposolubles,  puisqu'aucune hémorragie n'a été observée chez les animaux recevant des suppléments vitaminés.

Un ensemble prédéfini d'essais de génotoxicité n'a pas permis de définir le potentiel mutagène ou génotoxique du lomitapide. Or, dans les études sur la cancérogénicité chez la souris, des incidences d'adénome ou de carcinome hépatocellulaires ont été observées, sans accumulation apparente importante de lipides dans le foie. On a également observé une vacuolisation lipidique et une augmentation du nombre de cellules de carcinome épithélial dans l'intestin grêle de la souris. Dans les études sur la cancérogénicité chez le rat, il n'y a eu aucune augmentation marquée de la fréquence des tumeurs hépatiques, mais une tendance vers l'augmentation a été observée en présence d'adénomes et de carcinomes à la dose la plus élevée lorsque les données sur les mâles et les femelles ont été comptabilisées. On a relevé une vacuolisation lipidique dans l'intestin grêle, mais sans augmentation du nombre de tumeurs. Cependant, étant donné que le risque d'apparition de tumeurs associé à la prise de lomitapide ne peut être entièrement écarté, le promoteur réalisera d'autres analyses à ce sujet dans le cadre d'une étude comparative de cohortes axée surtout sur les tumeurs de l'intestin grêle, hépatiques et colorectales.

Bien qu'on n'ait observé aucun effet significatif dû au traitement sur la fertilité des rats ou des rates, il a été démontré que le lomitapide est tératogène chez les rats et les furets, sans marge de sécurité raisonnable établie en fonction du degré d'exposition prévue chez l'humain. Par conséquent, l'utilisation de lomitapide est contre-indiquée pendant la grossesse.

Dans l'ensemble, les données pharmacodynamiques non cliniques et pharmacocinétiques, et les études sur l'innocuité pharmacologique et les effets toxicologiques appuient l'utilisation clinique de lomitapide chez les patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote, si le médicament est prescrit par des médecins qui ont l'habitude de diagnostiquer et de prendre en charge cette maladie.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Juxtapid  approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Juxtapid montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées sur l'élaboration et la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation tout au long de l'élaboration du produit pharmaceutique ont été examinées et sont jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité présentées, on estime que la durée de conservation proposée de 24 mois est acceptable lorsque les capsules sont emballées dans des bouteilles polyéthylène de haute densité (PEHD) de 100 mL avec fermeture à l'épreuve des enfants de 38 mm scellée par induction, entreposées entre 15°C et 30°C dans un contenant bien fermé et protégé de l'humidité.

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux (décrits ci-dessus) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés par le Règlement sur les aliments et drogues.

Deux excipients d'origine animale, le lactose monohydrate et la gélatine, sont utilisés dans la production des enveloppes des capsules. Cependant, aucun risque d'encéphalopathie spongiforme bovine ou d'encéphalopathie spongiforme transmissible n'est anticipé.

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