Sommaire des motifs de décision portant sur Otezla

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Otezla est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Otezla

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Otezla

Mise à jour :

2018-11-30

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l'égard d'Otezla, un produit dont l'ingrédient médicinal est aprémilast. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations de drogues.

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • DIN 02434318 - 10 mg, 20 mg, et 30 mg aprémilast, ensemble de comprimés, voie orale
  • DIN 02434334 - 30 mg aprémilast, comprimé, voie orale

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d'activité ou de présentationDate de présentationDécision et dateSommaire des activités
PM Nº 2086742017-08-23Délivrance d'une LNO
2017-11-03
Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements relatifs à la gestion du risque) pour mettre à jour l'MP afin d'y apporter des modifications touchant l'innocuité. A cause du PM, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de l'MP : Mises en gardes et précautions, et à la partie III de l'MP intitulée Renseignements pour le consommateur. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Une LNO a été délivrée.
PDN Nº 164228Sans objetDélivrance d'un AC
2015-06-10
Sommaire de décision réglementaire publié.
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02434334)Sans objetDate de la première vente :
2014-12-01
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.
Avis de mise en marché d’un produit pharmaceutique (DIN 02434318)Sans objetDate de la première vente :
2014-11-27
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.
PDN Nº 1698622013-11-08Délivrance d'un AC
2014-11-12
Délivrance d’un Avis de conformité relatif à une Présentation de drogue nouvelle.
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Otezla

SMD émis le : 2015-01-20

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Otezla.

Aprémilast, 10 mg, 20 mg et 30 mg, comprimés, voie orale

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02434318 - ensemble de comprimés de 10 mg, 20 mg et 30 mg
  • DIN 02434334 - comprimé de 30 mg

Celgene Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 169862

Le 12 novembre 2014, Santé Canada a émis à l'intention deCelgene Inc. un avis de conformité concernant le produit pharmaceutique Otezla.

L'autorisation de mise sur le marché s'appuie sur l'information sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques présentées (pharmacologie, innocuité et efficacité). Après avoir examiné les données reçues, Santé Canada estime que Otezla a un profil avantages/risques favorable au traitement du psoriasis en plaques modéré à sévère chez les adultes qui sont candidats à la photothérapie ou au traitement systémique.

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Otezla, un inhibiteur de l'activité enzymatique de la phosphodiestérase 4 (PDE4), a été autorisé pour le traitement du psoriasis en plaques modéré à sévère chez les adultes qui sont candidats à la photothérapie ou au traitement systémique.

Otezla n'a pas été étudié en association à d'autres traitements systémiques (traditionnels ou biologiques) ou à la photothérapie contre le psoriasis, et il n'est donc pas indiqué avec ceux-ci.

Les études cliniques n'ont révélé aucune différence globale entre le profil d'innocuité ou d'efficacité des personnes de 65 ans et plus et celui des moins de 65 ans. En raison des données limitées sur les personnes très âgées (de 75 ans et plus), Otezla devrait être utilisé avec prudence dans cette population.

L'innocuité et l'efficacité d'Otezla n'ont pas été établies chez les enfants. Otezla ne devrait donc pas être utilisé pour cette population de patients.

Otezla est contre-indiqué chez les femmes enceintes ou qui allaitent. Otezla est également contre-indiqué chez les patients hypersensibles à la substance active ou à l'un des excipients du produit pharmaceutique. Otezla a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans la monographie de produit d'Otezla, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique.

Otezla (10 mg, 20 mg et 30 mg d'aprémilast) se présente sous forme de comprimé. Outre l'ingrédient médicinal, aprémilast, le comprimé contient également du croscarmellose sodique, du lactose monohydraté, du stéarate de magnésium, de la cellulose microcristalline, de l'alcool polyvinylique, du dioxyde de titane, du polyéthylèneglycol, du talc, de l'oxyde de fer rouge, de l'oxyde de fer jaune (comprimés de 20 et 30 mg uniquement) et de l'oxyde de fer noir (comprimés de 30 mg uniquement).

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit Otezla approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

2 Pourquoi Otezla a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime qu'Otezla a un profil avantages/risques favorable au traitement du psoriasis en plaques modéré à sévère chez les adultes qui sont candidats à la photothérapie ou au traitement systémique.

Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau, dont l'intensité va de légère à sévère. Au Canada, environ 1,7 % de la population est atteinte de psoriasis. Le psoriasis en plaques, affectant 80 à 90 % des patients, en est la forme la plus courante. Il se caractérise par des plaques et des papules squameuses et érythémateuses, souvent pruritiques. Pour traiter le psoriasis en plaques modéré à sévère, les traitements privilégiés incluent les traitements systémiques, comme la photothérapie, les agents traditionnels comme le méthotrexate, la cyclosporine et l'acitrétine, et les traitements biologiques. À l'exception du calcipotriol avec onguent à base de bêtaméthasone, les médicaments topiques sont jugés utiles uniquement en complément d'un traitement systémique ou d'une photothérapie, et ne sont pas réalisables en monothérapie contre les formes modérées à sévères de psoriasis. L'aprémilast est un inhibiteur de phosphodiestérase de type 4 (PDE4); c'est le premier médicament de sa classe destiné au traitement du psoriasis en plaques.

L'innocuité et l'efficacité d'Otezla à raison de 30 mg deux fois par jour pour le traitement du psoriasis en plaques modéré à sévère ont été étayées par deux études pivotales similaires de phase III. Le paramètre primaire était une amélioration de 75 % du score à l'index de surface et de sévérité du psoriasis (PASI-75). Ce paramètre est utile pour évaluer l'efficacité clinique des produits thérapeutiques contre le psoriasis en plaques. La proportion de patients ayant atteint ce paramètre dans les études cliniques était supérieure de 28 et de 23 % au placebo, ce qui représente un nombre raisonnable de patients pour qui ce médicament serait bénéfique. Le paramètre secondaire principal correspondait à une absence d'atteinte ou une absence presque complète d'atteinte, avec une réduction d'au moins deux points par rapport au score initial selon l'échelle sPGA (static Physician Global Assessment). D'après ce paramètre secondaire, les études cliniques ont montré un niveau d'efficacité plus modeste qu'avec le PASI-75, mais néanmoins statistiquement significatif. Les autres paramètres secondaires utilisés ont également globalement confirmé le paramètre primaire. D'après le PASI-75, l'efficacité d'Otezla a été observée dans tous les sous-groupes de patients, et elle est restée stable jusqu'à la 32e semaine. La conception des études n'a pas permis d'évaluer l'efficacité du produit au-delà de la 32e semaine, mais il semblerait que certains patients répondant au traitement à cette date pourraient continuer de bénéficier du traitement jusqu'à un an.

Les événements indésirables les plus courants avec Otezla étaient les troubles gastro-intestinaux (diarrhée, nausées, vomissements), les céphalées et les infections des voies respiratoires supérieures. D'importantes différences ont été constatées par rapport au placebo en ce qui concerne les événements gastro-intestinaux et les céphalées. Ces événements étaient plus courants chez les femmes que les hommes, mais la majorité était d'intensité légère et de courte durée (de deux à quatre semaines) avec l'emploi continu du médicament. Le traitement par Otezla était également lié à une perte de poids : pratiquement 20 % des patients ont connu une perte de poids de 5 % par rapport au début de l'étude après un an de traitement. Les femmes étaient plus susceptibles à cette perte de poids que les hommes. Des signaux d'alarme préliminaires ont également été observés en matière d'innocuité, avec des signes de dépression et de tachyarythmie. Otezla a entraîné une modeste augmentation du rythme cardiaque, mais sans montrer de signe de prolongation du QT.

Les stratégies d'atténuation des risques adoptées sont notamment les suivantes : approbation d'un plan d'atténuation des risques; mention de ne pas utiliser Otezla en association avec d'autres agents systémiques pour traiter le psoriasis (en raison du manque de données); contre-indication chez les patients présentant une hypersensibilité à Otezla et chez les femmes enceintes et qui allaitent; création d'un registre de surveillance de l'issue des grossesses; ajout de mises en garde sur les événements de perte de poids, de tachyarhythmie (en particulier de fibrillation auriculaire) et de dépression (y compris d'humeur dépressive et d'idéations suicidaires). Surtout pour des raisons théoriques, des précautions supplémentaires ont été ajoutées pour les femmes qui tentent de concevoir un enfant, les patients sensibles à l'immunosuppression, les personnes très âgées (de 75 ans et plus) et les patients atteints d'insuffisance rénale. Un ajustement posologique est requis chez les patients atteints d'une insuffisance rénale sévère.

Il existe plusieurs traitements disponibles contre le psoriasis en plaques modéré à sévère, qui présentent différents degrés d'efficacité et de risques. Bien qu'Otezla ait une efficacité générale modeste, il présente une faible probabilité de risques graves et peut offrir un mode d'utilisation plus pratique que d'autres traitements. Contrairement à plusieurs autres agents utilisés contre le psoriasis, aucun signe de risque d'hépatotoxicité, de néphrotoxicité ou d'infection grave n'a été relevé.

De façon générale, on considère que les avantages thérapeutiques constatés dans les études pivotales sont positifs et que les avantages du traitement par Otezla dépassent les risques. D'après les données non cliniques et les études cliniques, Otezla présente un profil d'innocuité acceptable. Les problèmes d'innocuité relevés peuvent être gérés à l'aide de l'étiquetage et d'une surveillance appropriée. La monographie de produit d'Otezla présente les mises en garde et les précautions appropriées concernant les problèmes d'innocuité relevés.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif  (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Otezla?

Étapes importantes de la présentation: Otezla

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation :2013-06-04
Dépôt de la présentation :2013-11-08
Examen préliminaire
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2014-01-16
Examen
Évaluation biopharmaceutique terminée :2014-06-30
Évaluation de la qualité terminée :2014-10-20
Évaluation clinique terminée :2014-11-12
Examen de l'étiquetage terminé :2014-10-30
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général :2014-11-12

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

L'aprémilast, l'ingrédient médicinal d'Otezla, est un inhibiteur à petite molécule de la phosphodiestérase 4 (PDE4). Son action intracellulaire module un réseau de médiateurs pro- et anti-inflammatoires. Dans des études cliniques menées des patients atteints de psoriasis, l'aprémilast a entraîné une diminution de l'épaisseur épidermique des lésions cutanées, l'infiltration de cellules inflammatoires et l'expression des gènes pro-inflammatoires.

Les caractéristiques pharmacocinétiques de l'aprémilast étaient considérablement modifiées chez les patients atteints d'insuffisance rénale sévère; une réduction posologique jusqu'à un maximum de 30 mg une fois par jour (1x/j) est donc indiquée chez ces patients. Aucun ajustement posologique n'est requis chez les patients atteints d'insuffisance hépatique.

Lors de la coadministration avec de la rifampine, un inducteur du cytochrome P450, l'exposition et les concentrations maximales d'aprémilast ont diminué pour atteindre 72 % et 42 %, respectivement, ce qui peut causer une baisse de l'efficacité. Il est donc déconseillé d'administrer le produit avec des inducteurs de CYP3A4 (comme le phénobarbital, la rifampine, la carbamazépine et la phénytoïne).  L'aprémilast n'a pas été évalué et n'est pas indiqué en association avec les immunosuppresseurs puissants (comme la cyclosporine et le tacrolimus) ou les produits thérapeutiques biologiques contre le psoriasis comme les antagonistes de TNF et les anticorps anti-IL-12/23 p40.

Les effets de l'aprémilast sur les paramètres d'électrocardiogramme (ECG) (intervalles) ont été étudiés dans le cadre d'une étude croisée à double insu, randomisée, contrôlée par placebo, avec groupe témoin positif, à doses multiples et comptant quatre périodes. Lors de cette étude, portant sur des sujets sains [nombre (n) = 60], on a constaté une augmentation modeste du rythme cardiaque. L'aprémilast a subi des tests à raison d'une dose thérapeutique de 30 mg deux fois par jour (2x/j) du 1er au 4e jour, et de 30 mg 1x/j le 5e jour, et à raison d'une dose suprathérapeutique de 50 mg 2x/j du 1er au 4e jour et de 50 mg 1x/j le 5e jour. Le 5e jour de traitement, la variation moyenne maximale par rapport au placebo du rythme cardiaque était de 3,4 battements par minute (bpm) [intervalle de confiance (IC) à 90 % : 1,1, 5,6] avec la dose de 30 mg et 4,9 bpm (IC à 90 % : 3,3, 6,6) avec la dose de 50 mg. L'aprémilast n'a pas causé d'effet notable sur les intervalles QTc, QRS ou PR au 5e jour de traitement aux doses testées.

Globalement, les données pharmacologiques cliniques appuient l'usage d'Otezla pour l'indication précisée.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit Otezla approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L'efficacité clinique d'Otezla est fondée sur deux études pivotales de phase III multicentriques, randomisées, à double insu et contrôlées par placebo (les études ESTEEM 1 et ESTEEM 2), auxquelles 1257 patients de 18 ans et plus ont participé. Ces personnes avaient reçu un diagnostic de psoriasis en plaques au mois 12 mois auparavant, ce psoriasis étant d'intensité modérée à sévère au moment de l'examen préliminaire (à savoir une surface du corps touchée supérieure ou égale à 10 %, un score selon l'échelle sPGA (static Physician Global Assessment) supérieur ou égal à 3 (maladie modérée à sévère) et un score à l'index de surface et de sévérité du psoriasis (PASI) supérieur ou égal à 12]. Les participants devaient également être candidats à la photothérapie ou au traitement systémique. L'emploi concomitant de médicaments antipsoriasiques était interdit durant l'étude jusqu'à la 32e semaine, à l'exception des corticostéroïdes topiques peu puissants sur le visage, les aisselles et l'aine, les shampooings au goudron et les préparations pour le cuir chevelu à base d'acide salicylique. L'efficacité d'Otezla dans le contexte d'autres traitements ou d'une photothérapie n'a pas été adéquatement étudiée.

Les études ESTEEM 1 et ESTEEM 2 présentaient une conception similaire jusqu'à la 32e semaine. Dans les deux études, les patients ont été répartis aléatoirement (2:1) afin de recevoir 30 mg d'Otezla 2x/j ou bien un placebo pendant 16 semaines (phase de contrôle par placebo). Chez tous les patients, l'administration du médicament à l'étude a commencé par un ajustement posologique sur cinq jours. De la 16e à la 32e semaine, chaque patient a reçu 30 mg d'Otezla 2x/j (phase d'entretien). De la 32e à 52e semaine, un sous-groupe de patients sélectionnés a suivi une phase de sevrage randomisé.

Les données démographiques de base étaient généralement similaires et comparables dans tous les groupes de traitement et dans chaque étude. Dans les deux études, les patients étaient âgés de 18 à 83 ans, avec un âge moyen de 46 ans. Au total, 108 patients étaient âgés de 65 ans ou plus, dont neuf personnes (0,7 %) de 75 ans ou plus. La plupart des patients étaient des hommes (68 %) et étaient de race blanche (90 %).

Les caractéristiques de la maladie au début de l'étude étaient généralement similaires et comparables dans tous les groupes de traitement et dans chaque étude. Au début de l'étude, la surface corporelle moyenne touchée était de 25,2 % (médiane : 21 %), le score PASI moyen était de 19,1 % (médiane : 16,8) et la proportion de patients présentant un score sPGA de 3 (modéré) et 4 (sévère) était de 70 % et de 29,8 %, respectivement. Le temps moyen écoulé depuis le diagnostic de psoriasis en plaques était de 19 années (médiane : 16,6 ans). Au total, 18 % des patients avaient des antécédents d'arthrite psoriasique.

Environ 35 % des patients n'avaient jamais reçu de photothérapie, de traitement systémique traditionnel ou de traitement biologique contre le psoriasis. Près de 30 % des patients avaient déjà reçu une photothérapie, 38 % avaient reçu un traitement systémique traditionnel et 30 % avaient reçu un traitement biologique contre le psoriasis.

Dans les deux études, le paramètre primaire d'efficacité correspond à la variation de proportion de patients dans les groupes de traitement avec 30 mg d'Otezla 2x/j et avec placebo ayant atteint une amélioration d'au moins 75 % du score à l'index de surface et de sévérité du psoriasis (PASI-75) à la 16e semaine par rapport à la visite initiale. L'analyse primaire est fondée sur l'ensemble d'analyse complète selon la méthode de dernière observation reportée pour imputer les valeurs manquantes à la 16e semaine. Dans l'étude ESTEEM 1, le taux de réponse ajusté en fonction du placebo (IC à 95 %) était de 27,8 % chez les patients ayant atteint le paramètre primaire PASI-75 à la 16e semaine (23,1, 32,5; p < 0,0001) dans le groupe avec 30 mg d'Otezla 2x/j. Le pourcentage de sujets répondant au traitement était de 5,3 % (15/282) dans le groupe placebo et de 33,1 % (186/562) dans le groupe Otezla. Dans l'étude ESTEEM 2, le taux de réponse ajusté en fonction du placebo (IC à 95 %) était de 23 % chez les patients ayant atteint le paramètre primaire PASI-75 à la 16e semaine (16,3, 29,6; p < 0,0001) avec Otezla. Le pourcentage de sujets répondant au traitement était de 5,8 % (8/137) dans le groupe placebo et de 28,8 % (79/274) dans le groupe Otezla.

Le paramètre secondaire principal était la variation de proportion de patients dans les groupes avec 30 mg d'Otezla 2x/j et avec placebo ayant atteint un score de sPGA d'absence d'atteinte (0) ou d'absence presque complète d'atteinte (1) avec une diminution d'au moins deux points entre le début de l'étude et la 16e semaine. Dans l'étude ESTEEM 1, le taux de réponse ajusté en fonction du placebo (IC à 95 %) était de 17,8 % (13,7, 21,9; p < 0,0001) chez les patients ayant reçu Otezla et ayant atteint un score sPGA de 0 ou 1 à la 16e semaine. Dans l'étude ESTEEM 2, le taux de réponse ajusté en fonction du placebo (IC à 95 %) était de 16,1 % (10,2, 21,9; p < 0,0001) chez les patients ayant reçu Otezla et ayant atteint un score sPGA de 0 ou 1 à la 16e semaine. Ces données, ainsi que certains autres paramètres secondaires comme la proportion de patients ayant atteint une amélioration PASI-50 (amélioration de 50 %, considérée comme la variation significative minimale), appuient le paramètre primaire.

Les données tendent à indiquer que le traitement par Otezla pourrait continuer d'être bénéfique chez certains patients répondant rapidement au traitement (à la 32e semaine) jusqu'à la 52e semaine, mais la conception des essais ne permet pas de tirer de conclusion significative quant à la durabilité de l'efficacité du produit au-delà de la 32e semaine. Chez les patients exposés à Otezla pendant une durée allant jusqu'à un an, le motif le plus courant d'abandon du traitement était le manque d'efficacité (21 % des patients).

Dans l'ensemble, on a constaté qu'Otezla avait une efficacité cliniquement significative sur une proportion modeste, mais raisonnable de patients atteints de psoriasis en plaques qui sont candidats à la photothérapie ou au traitement systémique.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Otezla approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité Clinique

Le principal groupement de données sur l'innocuité (groupement de données de phase III PSOR) correspondait aux données découlant de deux études pivotales de phase III, multicentriques, randomisées, à double insu et contrôlées par placebo (les études ESTEEM 1 et ESTEEM 2), qui sont décrites dans la section Efficacité clinique. Dans ce groupement de données, 1184 patients atteints de psoriasis en plaques modéré à sévère avaient été exposés à Otezla (aprémilast), 968 avaient été traités pendant au moins 24 semaines et 564 pendant au moins 52 semaines. Le groupement de données sur l'aprémilast, plus complet, comportait des données sur 2357 patients de phase II ou III exposés à 30 mg d'Otezla 2x/j, dont 1308 faisaient partie du programme clinique sur le psoriasis et les autres de programmes cliniques sur l'arthrite psoriasique ou l'arthrite rhumatoïde. Ce groupement de données comprenait des patients ayant des profils pathologiques différents, mais il a été jugé utile pour détecter les signaux d'alarme d'événement indésirable peu courant.

Dans les deux études pivotales, durant la période avec contrôle par placebo de 16 semaines, le motif principal de l'abandon d'Otezla était les événements indésirables (4,3 %), tandis que pendant l'exposition complète à Otezla, qui comprenait des patients traités pendant plus de 52 semaines, on a constaté un abandon du traitement chez 644 des 1184 patients (54,4 %), principalement en raison d'un manque d'efficacité (25,4 %), d'un retrait volontaire (10,8 % ) ou d'événements indésirables (8,4 %).

Dans le groupement de données de phase III PSOR, 57,2 % des patients répartis aléatoirement dans le groupe placebo ont connu un événement indésirable au cours de la période avec contrôle par placebo (du début à la 16e semaine), contre 68,9 % des patients du groupe Otezla. Dans le groupe Otezla, les événements indésirables les plus courants qui étaient plus fréquents que dans le groupe placebo étaient la diarrhée (17,8 %), les nausées (16,6 %), les infections des voies respiratoires supérieures (8,4 %), la rhinopharyngite (7,3 %), les céphalées de tension (7,3 %) et les céphalées (5,8 %). Ces événements étaient plus fréquents chez les femmes. Plus particulièrement, 29,7 % des femmes ont connu des nausées (contre 9,9 % des hommes), 24 % ont connu des diarrhées (contre 14,6 % des hommes), 7,9 % ont connu des vomissements (contre 1,6 % des hommes) et 11,5 % ont connu des céphalées de tension (contre 5,2 % des hommes). Dans la majorité des cas de diarrhée, de nausées, de céphalées et de céphalées de tension, la plus grande incidence a été observée durant les deux premières semaines de traitement par Otezla. Ces événements étaient généralement d'intensité légère; les épisodes sévères étaient peu courants.

D'une manière générale dans les études pivotales, le profil d'innocuité d'Otezla est resté le même entre les périodes d'exposition précoce et tardive.

Au cours de la période d'exposition complète à Otezla (avec des patients exposés pendant plus de 52 semaines), les événements indésirables les plus courants chez les patients traités étaient le psoriasis (0,5 %), les céphalées (0,4 %), la migraine (0,4 %), la diarrhée (0,3 %), les nausées (0,3 %) et les vomissements (0,3 %). Les événements indésirables les plus courants ayant entraîné l'abandon du traitement étaient les nausées (1,4 %), la diarrhée (0,9 %), le psoriasis (0,9 %), les céphalées (0,4 %) et les vomissements (0,4 %). Les événements indésirables graves les plus fréquents étaient la néphrolithiase (0,3 %), l'ostéoarthrite (0,3 %) et les coronaropathies (0,3 %). Dans le programme clinique sur le psoriasis, on a constaté un total de six décès, dont deux chez des patients n'ayant jamais reçu d'Otezla. Un décès pour cause d'insuffisance cardiaque aiguë a été observé chez une femme de 30 ans, sans pouvoir trouver d'étiologie plausible ni de facteur de risque important. Aucun lien direct n'a été établi entre Otezla et les décès constatés dans ces études.

Dans le groupement de données sur l'aprémilast, plus complet, l'exposition à Otezla a entraîné une incidence accrue de tachyarythmies, et notamment de fibrillation auriculaire. Au cours de la période avec contrôle par placebo, l'incidence des événements indésirables regroupés sous le terme privilégié de tachyarythmie était de 0,2 % avec le placebo et de 0,6 % avec Otezla. L'événement indésirable de tachyarythmie le plus courant était la fibrillation auriculaire, avec une incidence de 0,1 % (0,2 événement par 100 sujets-année) dans le groupe placebo et de 0,3 % (0,8 événement par 100 sujets-année) dans le groupe Otezla.

Dans le groupement de données de phase III PSOR, au cours de la période avec contrôle par placebo, l'incidence de la dépression (suicide et automutilation exclus) était de 1,2 % chez les patients ayant reçu Otezla (0,5 % avec le placebo). Dans le groupement de données global sur l'aprémilast, l'incidence de la dépression en tant qu'événement indésirable grave était de 0,85 % avec Otezla (0 % avec le placebo), et l'incidence d'événements indésirables liés à des idéations ou des comportements suicidaires était de 0,12 % avec Otezla (contre 0,07 % avec le placebo).

On a constaté une perte de poids supérieure à 5 % par rapport au poids initial au cours de la période avec contrôle par placebo chez 13,3 % des patients traités par Otezla (contre 5 % des patients recevant un placebo) et chez 19,6 % des patients après 52 semaines de traitement; 5,7 % des patients ont connu une diminution du poids supérieure ou égale à 10 % du poids initial.

Malgré le manque de données cliniques, l'utilisation d'Otezla chez les femmes enceintes ou qui allaitent pourrait présenter des problèmes d'innocuité. Le caractère tératogène d'Otezla n'a pas été démontré par des données mécanistes ou non cliniques, mais une partie de sa molécule est identique à une classe de tératogènes (thalidomide, lénalidomide et pomalidomide). Cependant, le pharmacophore que l'on pense être la cause principale de la tératogénicité dans le thalidomide, le lénalidomide et le pomalidomide (l'anneau amino-glutarimide, qui se fixe à la protéine céréblon) est différent dans Otezla. Dans les études menées chez la souris, aucune malformation en cours de développement n'a été observée jusqu'au dosage le plus élevé de 80 mg/kg/jour (quatre fois plus élevé que l'exposition clinique), et aucun effet sur le développement du fœtus dû au traitement ni aucune malformation n'ont été constatés chez le singejusqu'au dosage le plus élevé de 1000 mg/kg/jour (3,5 fois plus élevé que l'exposition clinique). Chez la souris et le singe, Otezla ne s'est donc pas  révélé tératogène

Les données non cliniques ont montré que le traitement par aprémilast entraîne des risques embryofœtaux (augmentation des résorptions chez la souris et des avortements chez le singe) et une mortalité chez les souriceaux allaités à des doses équivalentes à deux à quatre fois l'exposition humaine. Chez l'être humain, la perte de poids importante constatée avec Otezla, en particulier chez les femmes, peut présenter un risque théorique durant la grossesse. En raison de la possibilité d'exposition des femmes en mesure de procréer et de l'usage prévu pour traiter une maladie non mortelle, Otezla est contre-indiqué chez les femmes enceintes ou qui allaitent.

Aucun risque d'infection grave n'a été observé, mais compte tenu de son mécanisme d'action, il existe théoriquement un risque accru d'infection chez les personnes susceptibles, dont le nombre était limité dans les études. D'après les signaux d'alarme observés dans les études non cliniques, les événements de vascularite ont été examinés dans l'ensemble des études cliniques menées sur Otezla, y compris celles ne portant pas sur le psoriasis. Au total, le promoteur a confirmé qu'il y a eu trois cas de vascularite chez des patients ayant reçu Otezla, dont un cas grave ayant entraîné l'abandon du traitement. Les autres cas se sont résolus pendant le traitement par le médicament à l'étude.

Globalement, Otezla présente un profil d'innocuité acceptable et gérable pour le traitement du psoriasis en plaques modéré à sévère chez les adultes qui sont candidats à la photothérapie ou au traitement systémique. La monographie de produit approuvée d'Otezla présente les mises en garde et les mesures de précaution appropriées concernant les problèmes d'innocuité relevés.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Otezla  approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Le profil non clinique (pharmacologie et toxicologie) de l'aprémilast, l'ingrédient médicinal d'Otezla, a été caractérisé de façon adéquate. L'aprémilast est un inhibiteur à petite molécule de l'activité enzymatique de la phosphodiestérase 4 (PDE4) qui participe à des effets anti-inflammatoires in vitro et in vivo.

Chez la souris et le rat, la mortalité due à aprémilast était principalement liée à une inflammation vasculaire ou périvasculaire. On a également observé des réponses inflammatoires liées à la dose associées à l'artérite et à l'inflammation périvasculaire dans divers tissus et organes. Ces résultats n'ont pas été observés chez le singe.

Dans le cadre d'une étude sur la toxicité pour le développement embryofœtal effectuée chez le singe, l'administration par voie orale de 20, 50, 200 ou 1000 mg/kg/jour de produit a entraîné une augmentation liée à la dose des pertes prénatales (avortements) à partir de 50 mg/kg/jour (deux fois plus élevé que l'exposition clinique). Aucune perte prénatale n'a été constatée avec la dose de 20 mg/kg/jour (équivalente à 1,4 fois l'exposition clinique). Au cours de l'étude, aucune malformation et aucun effet sur le développement du fœtus n'ont été observés chez le singe jusqu'à la dose maximale de 1000 mg/kg/jour (3,5 fois  plus élevée que l'exposition clinique). L'aprémilast ne s'est donc pas révélé tératogène chez le singe.

Dans une étude sur le développement postnatal menée chez la souris, on a constaté une augmentation de la mortalité des souriceaux péri- et postnatale ainsi qu'une réduction du poids corporel des petits durant la première semaine d'allaitement chez les animaux ayant reçu de l'aprémilast. Ces effets étaient probablement dus à une toxicité de l'aprémilast pour les petits ou à un manque de soins maternels.

La monographie de produit d'Otezla contient les résultats des études non cliniques ainsi que les risques pour l'être humain.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Otezla approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication d'Otezla montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées relatives à l'élaboration et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation tout au long de l'élaboration du produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité, la durée de conservation proposée est jugée acceptable.

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées [à savoir qu'elles se situent à l'intérieur des limites recommandées par l'International Conference on Harmonisation (l'ICH) et/ou qu'elles ont été qualifiées à partir d'études toxicologiques].

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés par le Règlement sur les aliments et drogues.

Le procédé de fabrication de la substance pharmaceutique, aprémilast, n'utilise aucun réactif qui risquerait de transmettre l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou l'encéphalopathie spongiforme transmissible (EST). Le lactose utilisé pour la fabrication du produit pharmaceutique ne présente aucun risque d'ESB ou d'EST, car il provient d'un lait servant à la fabrication d'un fromage destiné à la consommation humaine. Le stéarate de magnésium utilisé dans la fabrication du produit pharmaceutique est d'origine animale; il ne présente donc aucun risque d'ESB ou d'EST. Des lettres de certification à l'appui de ces allégations ont été fournies par le promoteur.