Sommaire des motifs de décision portant sur Bridion

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Bridion est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Bridion

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Bridion

Mise à jour :

2016-08-03

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Bridion, un produit dont l’ingrédient médicinal est sugammadex sodique. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations de drogues.

Identification numérique de drogue (DIN):

  • DIN 02451816  - 100 mg/mL, sugammadex sodique, solution injectable, intraveineuse

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d'activité ou de présentationDate de présentationDécision et dateSommaire des activités
Avis de mise en marché d’un produit pharmaceutique (DIN 02451816)Sans objetDate de la première vente :
2016-02-19
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.
PDN Nº 1803852014-12-23Délivrance d’un AC
2016-02-05
Délivrance d’un Avis de conformité relatif à une Présentation de drogue nouvelle.
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Bridion

SMD émis le : 2016-05-13

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Bridion.

Sugammadex sodique, 100 mg/mL, solution injectable, intraveineuse

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • 02451816

Merck Canada Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 180385

Le 5 février 2016, Santé Canada a émis à l'intention de Merck Canada Inc. un avis de conformité pour le produit pharmaceutique Bridion.

L'autorisation de mise sur le marché s'appuie sur l'information sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques présentées (pharmacologie, innocuité et efficacité). Après avoir examiné les données reçues, Santé Canada estime que Bridion a un profil risques-avantages-incertitudes favorable pour la décurarisation après un bloc neuromusculaire modéré à profond induit par le rocuronium ou le vécuronium chez les adultes qui doivent subir une chirurgie.

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Bridion (sugammadex sodique), un antagoniste sélectif d'agents relaxants neuromusculaires, a été autorisé pour la décurarisation après un bloc neuromusculaire modéré à profond induit par le rocuronium ou le vécuronium chez les adultes qui doivent subir une intervention chirurgicale.

Bridion est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament, ou à l'un des composants du produit ou de son contenant. Des réactions d'hypersensibilité, allant de réactions cutanées isolées à des réactions générales graves (c'est-à-dire anaphylaxie ou réactions anaphylactoïdes) sont survenues chez des personnes ayant déjà été exposées ou non au sugammadex (ingrédient médicinal de Bridion). Bridion a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique.

Bridion (100 mg/mL, sugammadex, sous forme de sugammadex sodique) est offert sous forme de solution injectable. En plus de l'ingrédient médicinal, la solution contient les ingrédients non médicinaux suivants : acide chlorhydrique, hydroxyde de sodium et eau pour injection.

Pour de plus amples renseignements, consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit Bridion approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

2 Pourquoi Bridion a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Bridion a un profil risques-avantages-incertitudes favorable pour la décurarisation après un bloc neuromusculaire modéré à profond induit par le rocuronium ou le vécuronium chez les adultes qui doivent subir une chirurgie.

Bridion doit être administré par un professionnel de la santé qualifié qui connaît son utilisation, son mode d'action, ses caractéristiques ainsi que les complications des bloqueurs neuromusculaires et des agents décurarisants.

La chirurgie sous anesthésie générale nécessite habituellement un bloc neuromusculaire pour faciliter la gestion de la fonction respiratoire et les procédures chirurgicales. Le rocuronium et le vécuronium sont deux relaxants neuromusculaires courants qui sont administrés à un patient avant une chirurgie. Dès que la chirurgie est terminée, il faut procéder à la décurarisation du bloc neuromusculaire. Pour inverser les effets du relaxant musculaire, un inhibiteur de l'acétylcholinestérase, notamment la néostigmine, l'édrophonium ou la pyridostigmine, est utilisé pour augmenter la quantité d'acétylcholine dans la jonction neuromusculaire. Cependant, l'augmentation de l'activité cholinestérasique n'est pas limitée à la jonction neuromusculaire; elle survient également dans les synapses cholinergiques autonomes, causant des effets secondaires indésirables (par exemple, arythmies cardiaques, hypotension, bronchospasme, sécrétions bronchiques accrues, salivation, crampes intestinales, diarrhée, nausées et vomissements). Ces effets indésirables peuvent être contrés en partie par un antagoniste cholinergique muscarinique, comme l'atropine ou le glycopyrrolate.

Bridion est une gamma-cyclodextrine modifiée qui offre une solution de rechange pour l'inversion des effets du bloc neuromusculaire induit par le rocuronium ou le vécuronium. Bridion agit en encapsulant très efficacement le rocuronium ou le vécuronium. Le complexe médicamenteux combiné qui en résulte est transporté jusqu'au courant sanguin, puis éliminé dans l'urine. Ce mécanisme d'action provoque la décurarisation du bloc neuromusculaire induit par le relaxant musculaire généralement plus rapidement, comparativement à la méthode traditionnelle qui consiste à administrer en concomitance un inhibiteur de l'acétylcholinestérase et un antagoniste cholinergique muscarinique.

Trois études pivots de phase III (étude 19.4.301, étude 19.4.310 et étude 19.4.302) ont mis en évidence l'efficacité de Bridion pour la décurarisation du bloc neuromusculaire induit par le rocuronium ou le vécuronium. Ces trois études ont montré que l'administration de Bridion à des patients récupérant d'une anesthésie a donné lieu à un délai de décurarisation du bloc neuromusculaire considérablement plus court sur le plan statistique comparativement aux méthodes d'inversion classiques, tel que mesuré avec un stimulateur neuromusculaire avec modèles de stimulation spécifiques appropriés pour l'estimation de la relaxation musculaire modérée à profonde.

Bridion est associé à plusieurs effets nocifs possibles, mais ceux-ci sont limités à la salle d'opération ou à l'unité de soins post-anesthésie, là où ils peuvent être pris en charge efficacement. Des réactions d'hypersensibilité, notamment l'anaphylaxie ou des réactions anaphylactoïdes, dès la première exposition ou à la suite d'expositions subséquentes, posent un risque d'innocuité grave. La monographie de produit de Bridion contient un encadré « Mises en garde et précautions importantes » qui explique ce risque. D'autres risques importants associés à l'utilisation de Bridion incluent: interférence possible avec la coagulation sanguine et effets cardiovasculaires (bradycardie marquée). Des renseignements pertinents concernant l'innocuité figurent dans la monographie de produit de Bridion et sur l'étiquette du produit.

Bridion pourrait aussi être associé à d'autres incertitudes en matière d'innocuité relativement à l'environnement anesthésique périopératoire, dont la nécessité d'assurer une anesthésie appropriée. La fonction respiratoire des patients qui récupèrent après une chirurgie et une anesthésie doit être activement surveillée afin d'assurer la protection des voies respiratoires et la restauration de la fonction respiratoire. Bien que ces problèmes d'innocuité ne soient pas directement liés à Bridion, ils sont néanmoins pertinents à son utilisation clinique et sont abordés dans la monographie du produit.

Merck Canada Inc. a soumis un Plan de gestion des risques (PGR) pour Bridion à Santé Canada. Après examen, le PGR a été jugé acceptable. Le PGR sert à caractériser les risques d'innocuité connus et potentiels, à soumettre le plan d'activités de surveillance de l'innocuité après l'approbation du produit et, au besoin, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques associés à l'utilisation du produit.

Santé Canada a examiné le rapport sur les produits à présentation et à consonance semblables soumis par le promoteur, et le nom proposé pour le produit pharmaceutique a été accepté.

De façon générale, les avantages thérapeutiques constatés dans les études pivots sont comparables à ceux des méthodes de décurarisation traditionnelles et les avantages du traitement par Bridion semblent dépasser les risques et les incertitudes possibles en matière d'innocuité. D'après les données non cliniques et les études cliniques, Bridion présente un profil d'innocuité acceptable. Les problèmes d'innocuité relevés peuvent être gérés à l'aide de l'étiquetage et d'une surveillance périopératoire appropriée. La monographie de produit de Bridion présente les mises en garde et les précautions appropriées concernant les problèmes d'innocuité soulevés. Les activités de pharmacovigilance post-commercialisation viendront compléter le mode d'emploi du produit.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Bridion?

Une présentation de drogue nouvelle (PDN) (numéro de contrôle [nº] 117204) pour Bridion a été déposée le 30 juillet 2008. Après examen de cette PDN, un avis d'insuffisance (ADI) a été émis à l'intention du promoteur le 9 octobre 2009 puisqu'il avait été déterminé que l'analyse du profil risques-avantages-incertitudes ne pouvait être effectuée de façon appropriée d'après les renseignements fournis. Santé Canada a exigé des données d'étude supplémentaires qui permettraient de procéder à une évaluation exhaustive. Étant donné que le promoteur n'a pas été en mesure de fournir les données demandées dans le délai prévu par l'ADI, le promoteur a décidé d'annuler la PDN 117204 le 1er avril 2010.

Le promoteur a déposé à nouveau une PDN (nº de contrôle 162165) pour Bridion le 1er février 2013. Dans le cadre de cette nouvelle présentation, le promoteur a soumis les données de l'étude 194.117 qui évaluait le risque de réactions d'hypersensibilité associées à Bridion chez des volontaires en santé. Cependant, il a été établi que l'étude 194.117 ne satisfaisait pas aux normes d'essai clinique réglementaires. Santé Canada a émis un avis de non-conformité (ANC) à l'intention du promoteur le 16 janvier 2014, principalement en raison des lacunes relevées dans l'étude 194.117 et de la nécessité de données d'innocuité supplémentaires pour permettre une évaluation exhaustive de ces réactions d'hypersensibilité. Étant donné que le promoteur n'a pas été en mesure de répondre à toutes les lacunes relevées dans le délai prévu par l'ANC, le promoteur a décidé d'annuler la PDN (nº de contrôle 162165) le 7 mars 2014.

Par la suite, le promoteur a déposé une autre PDN (nº de contrôle 180385) pour Bridion le 23 décembre 2014. Cette soumission constituait essentiellement une réponse à l'ANC émis précédemment sous le numéro de contrôle 162165. À l'examen de la PDN numéro 180385, Santé Canada a jugé que les problèmes d'innocuité relevés dans l'ANC pour la PDN 162165 avaient été abordés de façon satisfaisante. Un avis de conformité (AC) a donc été émis le 5 février 2016.

Étapes importantes de la présentation: Bridion

Étape importante de la présentationDate
Numéro de contrôle de la présentation de drogue nouvelle (PDN) : 117204
Dépôt de la présentation :2008-07-30
Examen préliminaire
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire :2008-09-19
Réponse déposée :2008-10-31
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2008-12-12
Examen
Évaluation de la qualité terminée :2009-10-09
Évaluation clinique terminée :2009-10-09
Avis d'insuffisance (ADI) émis par la Directrice générale, Direction des produits thérapeutiques (indiquant les lacunes sur le plan de l'innocuité) :2009-10-09
Lettre d'annulation reçue :2010-04-01
Numéro de contrôle du nouveau dépôt d'une PDN : 162165
Réunion préalable à la présentation :2011-01-26
Dépôt de la présentation :2013-02-01
Examen préliminaire
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2013-03-27
Examen
Évaluation de la qualité terminée :2014-01-16
Évaluation clinique terminée :2014-01-16
Avis d'insuffisance (ADI) émis par la Directrice générale, Direction des produits thérapeutiques (indiquant les lacunes sur le plan de l'innocuité) :2014-01-16
Lettre d'annulation reçue :2014-03-07
Numéro de contrôle du nouveau dépôt d'une PDN : 180385
Dépôt de la présentation :2014-12-23
Examen préliminaire
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2015-04-13
Examen
Évaluation de la qualité terminée :2016-02-04
Évaluation clinique terminée :2016-02-04
Examen de l'étiquetage terminé :2016-02-03
Délivrance de l'Avis de conformité par la Directrice générale, Direction des produits thérapeutiques :2016-02-05

La décision réglementaire canadienne quant à l'examen de la qualité et des données non cliniques et cliniques de Bridion a été fondée sur une évaluation critique du dossier de données canadiennes. Le rapport européen public d'évaluation (European Public Assessment Report) rempli par l'Agence européenne pour l'évaluation des médicaments (EMA) émis par l'entremise de sa procédure centralisée en 2008 a été consulté et cité en référence, de même que des rapports de la Therapeutic Goods Administration (TGA) de l'Australie et de la Pharmaceuticals and Medical Devices Agency (PMDA) du Japon. Les documents tirés de deux réunions de comité consultatif, tenues le 11 mars 2008 et en novembre 2015, organisées par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, ont été consultés et cités en référence.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

Bridion est un agent de liaison spécifique de certains myorelaxants doté d'une structure de gamma cyclodextrine modifiée. Il encapsule les bloqueurs neuromusculaires stéroïdiens, notamment le rocuronium et le vécuronium, en formant un complexe avec ces derniers. Le complexe médicamenteux est ensuite éliminé par l'urine. Le mécanisme d'action de Bridion diffère de celui des méthodes habituelles utilisées pour inverser les effets du bloc neuromusculaire induit par le rocuronium ou le vécuronium.

Les études de pharmacologie clinique ont fourni une caractérisation appropriée du sugammadex (ingrédient médicamenteux de Bridion) pour appuyer l'utilisation de Bridion pour la décurarisation après un bloc neuromusculaire modéré à profond induit par le rocuronium ou le vécuronium. Il est à noter, cependant, que des études spécifiques n'ont pas été menées chez des patients atteints d'une insuffisance hépatique puisque Bridion n'est ni métabolisé ni éliminé par le foie chez l'humain.

En outre, il a été établi que le sugammadex augmentait le temps de thromboplastine partielle (TPP) et le temps de prothrombine (TP) du plasma humain in vitro et in vivo. Dans des études cliniques chez des patients soumis à une chirurgie pour une fracture de la hanche, chirurgie qui nécessite une thromboprophylaxie de routine, de légères augmentations transitoires du TTP et du temps de prothrombine (TP) exprimé en rapport international normalisé (RIN) ont été observées. Cependant, ces observations ne se sont pas traduites par une augmentation du risque hémorragique avec Bridion comparé aux méthodes de décurarisation classiques.

Le sugammadex à des doses plus élevées peut aussi modifier les résultats d'analyses en laboratoire (p. ex., œstrogène, progestérone, etc.).

Le sugammadex a provoqué des interactions médicamenteuses avec les contraceptifs hormonaux et les glucocorticoïdes. En ce qui a trait aux interactions avec les contraceptifs hormonaux, on estime que l'effet final correspond à l'omission d'une dose quotidienne. En ce qui a trait à l'interaction avec les hormones stéroïdes (surtout les glucocorticoïdes), on juge que l'incidence clinique peut être gérée, même chez les patients qui nécessitent une utilisation supplémentaire.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit Bridion approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L'efficacité de Bridion pour la décurarisation du bloc neuromusculaire modéré induit par le rocuronium ou le vécuronium a été établie par deux études contrôlées par un agent actif (étude 19.4.301 et étude 19.4.310). L'efficacité de Bridion pour la décurarisation d'un bloc neuromusculaire profond a été mise en évidence dans le cadre d'une troisième étude contrôlée par un agent actif, l'étude 19.4.302.

Selon la classification de l'American Society of Anesthesiologists (ASA), tous les patients soumis à une chirurgie dans le contexte de ces études ont été classés en fonction de leur état physique général afin de faciliter la gestion de l'anesthésie et des risques. Les groupes incluaient des patients en bonne santé générale, sauf pour la condition nécessitant la chirurgie (classe ASA I), des patients atteints d'une légère condition systémique (classe ASA II), des patients atteints d'une condition systémique grave compensée (classe ASA III) et des patients atteints d'une condition systémique grave décompensée (classe ASA IV).

La fonction neuromusculaire a été surveillée par électromyographie normalisée. Deux modèles de stimulation ont été utilisés pour évaluer le degré de blocage neuromusculaire. La stimulation par train de quatre consiste à utiliser quatre stimuli consécutifs (T1 à T4) qui sont appliqués sur la peau le long de la voie du nerf cubital pour provoquer la contraction du pouce. Le modèle des contractions sert à évaluer le blocage neuromusculaire. Lorsque la conduction neuromusculaire est faible, on a recours au compte post-tétanique (CPT). La stimulation tétanique consiste en l'application de stimuli très rapides sur une période de cinq secondes, suivie par l'application de stimuli plus lents. Le nombre de contractions provoquées sert à évaluer le degré de blocage neuromusculaire.

Essais pivots

Étude 19.4.301 (décurarisation d'un bloc neuromusculaire modéré)

L'étude 19.4.301 est une étude pivot de phase III, multicentrique comparative, randomisée, avec groupes parallèles, contrôlée par un comparateur actif, à l'insu de l'évaluateur, menée chez des patients adultes afin de comparer 2,0 mg/kg de Bridion à 50 μg/kg de néostigmine pour la décurarisation d'un bloc neuromusculaire induit par le rocuronium ou le vécuronium. En tout, 198 patients ont participé à l'étude et ont subi une procédure de chirurgie laparoscopique ou ouverte nécessitant une anesthésie générale. Les chirurgies étaient principalement de nature endocrinienne, oculaire, ORL, abdominale (gynécologique, colorectale, urologique), orthopédique, vasculaire ou dermatologique.

La méthodologie de l'étude reposait sur quatre groupes : deux groupes ont été soumis à un bloc neuromusculaire avec du rocuronium, suivi d'une décurarisation avec Bridion à raison de 2,0 mg/kg ou néostigmine à raison de 50 μg/kg; deux autres groupes ont été soumis à un bloc neuromusculaire avec du vécuronium, suivi d'une décurarisation avec Bridion à raison de 2,0 mg/kg ou néostigmine à raison de 50 μg/kg. L'étude prévoyait l'inclusion de patients des classes I à IV de l'ASA.

Le principal paramètre de l'étude était la comparaison du temps de récupération d'un bloc neuromusculaire induit par le rocuronium ou le vécuronium après une décurarisation avec Bridion à raison de 2,0 mg/kg par rapport à une décurarisation avec 50 µg/kg de néostigmine, les deux agents étant administrés à la réapparition du T2.

En tout, 189 patients ont été évalués dans le cadre de l'étude sur l'efficacité. D'après les résultats de l'étude, la moyenne géométrique du temps de décurarisation pour le rocuronium était de 1,5 minute avec Bridion, à raison de 2,0 mg/kg (nombre de patients [n] = 48, plage de 0,9 à 5,4 minutes), comparativement à 18,5 minutes avec la néostigmine à raison de 50 μg/kg (n = 48, plage de 3,7 à 106,9 minutes) (p< 0,0001). La moyenne géométrique du temps de décurarisation pour le vécuronium était de 2,8 minutes avec Bridion, à raison de 2 mg/kg (n = 48, plage de 1,20 à 64,2 minutes), comparativement à 16,8 minutes avec la néostigmine à raison de 50 μg/kg (n = 45, plage de 2,92 à 76,2 minutes) (p< 0,0001).

Étude 19.4.310 (décurarisation d'un bloc neuromusculaire modéré)

L'étude 19.4.310 est une étude multicentrique comparative, randomisée, avec groupes parallèles, contrôlée par un comparateur actif, à l'insu de l'évaluateur, menée chez des patients adultes afin de comparer Bridion à raison de 2,0 mg/kg à la néostigmine à raison de 50 μg/kg pour la décurarisation d'un bloc neuromusculaire induit par le rocuronium ou le vécuronium. Quatre-vingt-quatre patients ont participé à l'étude et ont subi une procédure de chirurgie laparoscopique ou ouverte nécessitant une anesthésie générale. Les chirurgies étaient principalement de nature abdominale, ORL, orthopédique ou reconstructive.

La méthodologie de l'étude supposait la répartition aléatoire des patients dans deux groupes expérimentaux : le premier groupe a reçu du rocuronium pour assurer le bloc neuromusculaire, suivi par une décurarisation avec Bridion à raison de 2,0 mg/kg; le deuxième groupe a reçu du cisatracurium pour assurer le bloc neuromusculaire, suivi d'une décurarisation avec de la néostigmine à raison de 50 µg/kg. L'étude prévoyait l'inclusion de patients des classes I à III de l'ASA.

Le principal paramètre de l'étude était la comparaison du temps de récupération d'un bloc neuromusculaire induit par le rocuronium suivi par une décurarisation avec Bridion à raison de 2,0 mg/kg par rapport à un bloc neuromusculaire induit par le cisatracurium suivi par une décurarisation avec 50 µg/kg de néostigmine, les deux agents étant administrés à la réapparition du T2.

Soixante-treize patients ont été inclus dans l'étude sur l'efficacité. Les résultats de l'étude ont révélé que la moyenne géométrique du temps de décurarisation pour le rocuronium était de 2,0 minutes avec Bridion, à raison de 2,0 mg/kg (n = 34, plage de 0,7 à 6,4 minutes), comparativement à 8,8 minutes pour le cisatracurium avec la néostigmine, à raison de 50 μg/kg (n = 39, plage de 4,2 à 28,2 minutes) (p< 0,0001).

Étude 19.4.302 (décurarisation d'un bloc neuromusculaire profond)

L'étude 19.4.302 est une étude pivot de phase III, multicentrique comparative, randomisée, avec groupes parallèles, contrôlée par un comparateur actif, à l'insu de l'évaluateur, menée chez des patients adultes afin de comparer Bridion à raison de 4,0 mg/kg à la néostigmine à raison de 70 μg/kg pour la décurarisation d'un bloc neuromusculaire induit par le rocuronium ou le vécuronium. En tout, 182 patients ont participé à l'étude et ont subi une procédure de chirurgie laparoscopique ou ouverte nécessitant une anesthésie générale. Les chirurgies étaient principalement de nature abdominale (gynécologique, colorectale, urologique), orthopédique, reconstructive ou neurologique.

Le principal paramètre de l'étude était la comparaison du temps de récupération d'un bloc neuromusculaire induit par le rocuronium ou le vécuronium après une décurarisation avec Bridion à raison de 4,0 mg/kg par rapport à une décurarisation avec 70 µg/kg de néostigmine, les deux agents étant administrés à la réapparition du CPT 1-2.

La méthodologie de l'étude consistait en deux groupes de patients soumis à un bloc neuromusculaire avec du rocuronium, suivi d'une décurarisation avec Bridion à raison de 4,0 mg/kg ou de la néostigmine à raison de 70 μg/kg; deux autres groupes ont été soumis à un bloc neuromusculaire avec du vécuronium, suivi d'une décurarisation avec Bridion à raison de 4,0 mg/kg ou de la néostigmine à raison de 70 μg/kg.

Cent cinquante-sept patients ont été pris en compte dans l'analyse finale. Les résultats de l'étude ont révélé que la moyenne géométrique du temps de décurarisation pour le rocuronium était de 2,9 minutes avec Bridion, à raison de 4,0 mg/kg (n = 37, plage de 1,2 à 16,1 minutes), comparativement à 50,4 minutes avec la néostigmine, à raison de 70 μg/kg (n = 37, plage de 13,3 à 145,7 minutes) (p< 0,0001). La moyenne géométrique du temps de décurarisation pour le vécuronium était de 4,5 minutes avec Bridion à raison de 4,0 mg/kg (n = 47, plage de 1,4 à 68,4 minutes) comparativement à 66,2 minutes avec la néostigmine à raison de 70 μg/kg (n = 36, plage de 46,0 à 312,7 minutes) (p< 0,0001).

Dans l'ensemble, trois études pivots de phase III (étude 19.4.301, étude 19.4.310 et étude 19.4.302) ont révélé que la décurarisation du bloc neuromusculaire induit par le rocuronium ou le vécuronium était considérablement plus rapide avec Bridion comparativement aux méthodes de décurarisation classiques. Cependant, certaines incertitudes demeurent quant à savoir si une décurarisation du bloc neuromusculaire plus rapide se traduit par un avantage clinique significatif pour la récupération du patient. En outre, des questions demeurent quant au fait que certains patients réagissent beaucoup plus lentement à l'effet du sugammadex, comparativement à d'autres patients, et quant à la façon d'améliorer l'utilisation de Bridion chez les patients ayant des problèmes de santé particuliers. On croit que la pratique clinique et des études cliniques à venir sauront lever ces incertitudes. Lorsque Bridion est utilisé conformément aux conditions recommandées qui figurent dans la monographie de produit approuvée, le profil risques-avantages-incertitudes de Bridion est jugé acceptable pour l'instant.

Dans le cadre de cette présentation de drogue nouvelle (PDN), le promoteur souhaitait obtenir l'approbation de l'indication suivante : Bridion (sugammadex sodique) est indiqué pour la décurarisation après un bloc neuromusculaire modéré à profond induit par le rocuronium ou le vécuronium.

L'indication approuvée par Santé Canada est la suivante : Bridion (sugammadex sodique) est indiqué pour la décurarisation après un bloc neuromusculaire modéré à profond induit par le rocuronium ou le vécuronium chez des adultes appelés à subir une chirurgie.

Population pédiatrique (<18 ans) :

L'innocuité et l'efficacité de Bridion n'ont pas été établies chez les enfants.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Bridion approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

L'innocuité clinique de Bridion a été évaluée en fonction des données fournies par les études pivots contrôlées par un agent actif décrites précédemment à la section Efficacité clinique, ajoutées aux données d'innocuité totalisées tirées des essais cliniques de phase I-II.

Dans l'ensemble de données d'études contrôlées par un traitement actif, la fréquence globale des effets indésirables était de 79,8 % pour le rocuronium administré avec Bridion par rapport à 84,2 % pour le rocuronium administré avec la néostigmine; et de 93,8 % pour le vécuronium administré avec Bridion par rapport à 94,0 % pour le vécuronium administré avec la néostigmine. Le seul effet indésirable apparu chez au moins 2,0 % des patients traités avec Bridion et au moins deux fois plus souvent que chez les patients traités avec la néostigmine était l'hypertension (3,8 % avec Bridion, 1,5 % avec la néostigmine). Dans l'ensemble de données d'études contrôlées par placebo, qui portaient sur 1078 patients exposés au Bridion et 544 patients exposés au placebo, les fréquences globales de tous les effets indésirables étaient de 70,7 % pour le rocuronium administré avec Bridion par rapport à 82,5 % pour le rocuronium administré avec un placebo; et de 88,7 % pour le vécuronium administré avec Bridion par rapport à 95,2 % pour le vécuronium administré avec un placebo. Les effets indésirables individuels survenus chez au moins 2,0 % des sujets qui ont reçu Bridion et au moins deux fois plus souvent qu'avec le placebo incluaient la toux (4,7 % avec Bridion, 2,0 % avec le placebo), les complications au niveau des voies aériennes attribuables à l'anesthésie (3,9 % avec Bridion, 0 % avec le placebo), les complications de l'anesthésie (3,4 % avec Bridion, 0,2 % avec le placebo), l'hypotension liée à l'intervention (3,3 % avec Bridion, 1,7 % avec le placebo) et les complications procédurales au moment de l'intervention (2,0 % avec Bridion, 0,6 % avec le placebo).

Le programme de mise au point clinique de Bridion a relevé plusieurs problèmes d'innocuité. Voici les principaux problèmes relevés : réactions d'hypersensibilité graves, interférence avec la coagulation sanguine et effets cardiovasculaires (bradycardie marquée).

Réactions d'hypersensibilité

Bridion a été associé à des réactions d'hypersensibilité graves (incluant des réactions anaphylactiques) à la première exposition ou à la suite d'expositions subséquentes. Actuellement, on ne comprend pas bien le mécanisme de ces réactions d'hypersensibilité. Des cas de réactions d'hypersensibilité graves ont été observés dans les études cliniques de phase I et II, dans le cadre du programme clinique de Bridion. Une étude clinique spécifique (étude P101) menée auprès de 375 volontaires sains ayant reçu jusqu'à 3 doses de placebo ou de Bridion a révélé que le Bridion peut causer des réactions d'hypersensibilité; les taux observés étaient de 1,3 % (1/76) dans le groupe placebo, de 6,6 % (10/151) dans le groupe Bridion à la dose de 4 mg/kg et de 9,5 % (14/148) dans le groupe Bridion à la dose de 16 mg/kg. Un cas d'anaphylaxie (0,7 %, 1/148) a été signalé dans le groupe de patients recevant le traitement à raison de 16 mg/kg. L'anaphylaxie et des réactions anaphylactoïdes ont aussi été signalées après la commercialisation de Bridion, notamment à des doses allant de 2 à 4 mg/kg. Les caractéristiques cliniques décrites le plus souvent dans les rapports d'anaphylaxie étaient des symptômes dermatologiques (y compris de l'urticaire, des démangeaisons, de l'érythème, des bouffées vasomotrices et une éruption cutanée) et de l'hypotension importante sur le plan clinique, nécessitant souvent le recours à des vasopresseurs aux fins d'assistance circulatoire. De plus, la prolongation de l'hospitalisation et/ou le recours à une assistance respiratoire supplémentaire jusqu'à la récupération complète (réintubation, intubation prolongée, ventilation manuelle ou mécanique) ont été notés dans un certain nombre de rapports d'anaphylaxie.

En outre, les cliniciens peuvent avoir à prendre en charge des problèmes respiratoires lorsque le patient manifeste une réaction anaphylactoïde au sugammadex. La monographie de produit de Bridion contient un encadré « Mises en garde et précautions importantes » qui met en garde les cliniciens contre les risques de réactions d'hypersensibilité (dont l'anaphylaxie et les réactions anaphylactoïdes).

Fonction hématologique

Dans les études cliniques, des doses de Bridion allant jusqu'à 16 mg/kg ont été associées à une augmentation faible (≤ 25 %) et transitoire (≤ 1 heure) de certains paramètres de la coagulation, soit le temps de thromboplastine partielle (TTP) et le temps de prothrombine (TP) exprimé en rapport international normalisé (RIN) chez des volontaires sains. Chez les patients ayant subi une intervention chirurgicale et qui recevaient un anticoagulant en concomitance, on a observé une augmentation légère et transitoire du TTP et du RIN avec une dose de 4 mg/kg de Bridion, laquelle n'a pas entraîné un risque hémorragique accru par rapport au traitement habituel.

Une mise en garde contre les augmentations des paramètres de coagulation figure dans la monographie de produit de Bridion; on y indique aussi que les paramètres de la coagulation doivent être étroitement surveillés conformément à la pratique clinique courante chez les patients présentant une coagulopathie connue et chez les patients traités avec un anticoagulant qui reçoivent une dose de Bridion supérieure à 4 mg/kg.

Système cardiovasculaire

Une bradycardie marquée a été observée quelques minutes après l'administration de Bridion pour la décurarisation d'un bloc neuromusculaire. Des cas isolés de bradycardie avec arrêt cardiaque ont été signalés. Les patients doivent faire l'objet d'une surveillance étroite pour déceler toute modification des paramètres hémodynamiques pendant et après la décurarisation du bloc neuromusculaire. Dans certains cas, un traitement avec un anticholinergique comme l'atropine peut être nécessaire.

Considérations périopératoires

Bridion peut être associé à d'autres risques liés à l'environnement anesthésique périopératoire, notamment la nécessité d'assurer une profondeur d'anesthésie appropriée pour l'intervention chirurgicale et anesthésique et la gestion des voies respiratoires chez les patients après la chirurgie et l'anesthésie. Ces enjeux d'innocuité ne sont pas directement liés à Bridion, mais son utilisation peut donner une fausse impression de confiance dans l'utilisation du rocuronium ou du vécuronium, et d'autres pratiques anesthésiques. Ces renseignements figurent dans la section Mises en garde et précautions de la monographie de produit de Bridion, en ce qui a trait à la gestion des incertitudes associées.

Conclusion sur l'innocuité

Le programme de mise au point clinique de Bridion a révélé et abordé plusieurs problèmes d'innocuité. Les réactions d'hypersensibilité, notamment des réactions anaphylactiques, à la première exposition ou à la suite d'expositions subséquentes sont le risque le plus important associé au sugammadex. Le mécanisme de ces réactions demeure incertain. La majorité des réactions d'hypersensibilité semblent exiger peu ou pas d'intervention médicale. Les cas graves, dont les réactions anaphylactiques, semblent répondre à la norme de soins médicaux prodigués dans l'environnement de soins anesthésiques post-chirurgicaux. La monographie de produit de Bridion contient un encadré de mise en garde qui explique clairement le risque associé à l'utilisation aux cliniciens.

Le principal avantage de Bridion établi dans le cadre d'essais cliniques est la décurarisation plus rapide du bloc neuromusculaire induit par vécuronium ou rocuronium, comparativement aux méthodes d'inversion classiques, chez des patients soumis à une anesthésie générale. Les effets nocifs possibles associés à Bridion ont été évalués de façon appropriée dans des études non cliniques et cliniques. On croit que ces effets nocifs possibles, de même que les incertitudes relevées quant à l'innocuité, peuvent être pris en charge de façon appropriée en tenant compte des mises en garde et des directives d'utilisation fournies dans la monographie de produit de Bridion.

Cependant, certaines incertitudes demeurent quant à savoir si une décurarisation du bloc neuromusculaire plus rapide se traduit par un avantage clinique significatif pour la récupération du patient. En outre, des questions demeurent quant au fait que certains patients réagissent beaucoup plus lentement à l'effet de Bridion et quant à la façon d'améliorer l'utilisation de Bridion chez les patients ayant des problèmes de santé particuliers. On croit que la pratique clinique et des études cliniques à venir pourraient lever ces incertitudes.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Bridion approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Chez des animaux de laboratoire, le sugammadex (ingrédient médicamenteux de Bridion) est largement distribué dans le corps après l'injection, y compris dans le placenta et le fœtus. En outre, il est excrété dans le lait des femelles allaitant. Le sugammadex en circulation est éliminé rapidement, principalement par l'urine chez les rats et par les selles chez les chiens.

Dans le cadre d'études de laboratoire, il a été établi que le sugammadex augmentait le temps de thromboplastine partielle (TTP) et le temps de prothrombine (TP) du plasma humain, qui font état de la fonction des cascades de coagulation sanguine interne et externe, respectivement. Il a été prouvé que le sugammadex ralentissait l'activation du facteur Xa, soit le point d'intégration des séquences de coagulation interne et externe.

Dans des études chez des animaux, il a été noté que le sugammadex se déposait dans les os et les dents, en se liant à l'hydroxyapatite. L'étendue de ce dépôt est importante uniquement à des doses répétées chez les animaux, mais le dépôt ne semble pas modifier la structure ou la force des os et des dents. Des études animales ont également révélé que le sugammadex avait peu d'effet sur la réparation des fractures. Étant donné l'utilisation prévue chez l'humain, le sugammadex sera probablement limité à quelques doses répétées et on ne prévoit donc pas que le dépôt osseux de sugammadex posera un risque pour l'humain.

À des doses répétées de sugammadex sur une période de 7 à 14 jours, on a constaté que la dose sans effet nocif observé (DSENO) était d'environ 30 mg/kg par jour. La DSENO en ce qui a trait à la fertilité et à la toxicité maternelle est d'environ 20 mg/kg par jour. La DSENO quant à la toxicité chez l'embryon et le fœtus est d'au moins 65 mg/kg par jour.

Des études de cancérogénicité n'ont pas été réalisées puisque le sugammadex est destiné à une utilisation unique et qu'il est rarement utilisé à des doses répétées.

Les résultats des études non cliniques de même que les risques possibles pour l'être humain figurent dans la monographie de produit de Bridion. Étant donné l'utilisation prévue de Bridion, aucun enjeu pharmacologique ou toxicologique n'empêche l'autorisation du produit.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Bridion approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Bridion montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées relatives à l'élaboration et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation tout au long de l'élaboration du produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables. À la lumière des données sur la stabilité présentées, la durée de conservation proposée de 36 mois est acceptable lorsque le produit pharmaceutique est conservé à l'abri de la lumière, à une température variant entre 15 et 30 °C.

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c'est-à-dire qu'elles se situent à l'intérieur des limites recommandées par l'International Council for Harmonisation (l'ICH) ou qu'elles ont été validées par des études toxicologiques.

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux (décrits ci-dessus) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés en vertu du Règlement sur les aliments et drogues pour un usage dans les médicaments.