Sommaire des motifs de décision portant sur Mylotarg

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Mylotarg est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Mylotarg

Les SMD relatifs aux médicaments éligibles (tels que décrits dans la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision [SMD]) autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

 

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Mylotarg, un produit dont l’ingrédient médicinal est gemtuzumab ozogamicine. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la Liste des abréviations qui se trouvent dans les Tableaux des activités postautorisation (TAPA).

 

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez la Ligne Directrice : Gestion des présentations et des demandes de drogues.

 

Mise à jour : 2024-07-26

 

Identification numérique de drogue (DIN) :

DIN 02494388 - 4.5 mg/fiole poudre pour solution, gemtuzumab ozogamicine, administration intraveineuse

 

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

 

Type et numéro d’activité ou de présentation

Date de présentation

Décision et date

Sommaire des activités

PM Nº 276921

2023-07-04

Délivrance d’une LNO 2023-08-15

Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements modérés à la qualité) pour un changement concernant les matières/ réactifs auxiliaires d'origine biologique. La présentation a été considérée acceptable. Une LNO a été délivrée.

SPDN Nº 262317

2022-03-11

Délivrance d’un AC 2023-02-02

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour mettre à jour la MP avec les données de l’étude B1761031, et la faire passer au format 2020. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de la MP : Mises en gardes et précautions, Effets indésirables, Pharmacologie clinique, Essais cliniques et Entreposage, stabilité et traitement. Un AC a été délivré.

SPDN Nº 263494

2022-04-25

Délivrance d’un AC 2022-11-30

Présentation déposée en tant que Niveau I - Supplément pour l'ajout d'un nouveau site de fabrication de la substance médicamenteuse et une augmentation de l'échelle de production de la substance médicamenteuse. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré.

PM Nº 255008

2021-07-22

Délivrance d’une LNO 2021-09-20

Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements modérés à la qualité) pour un changement aux conditions d'entreposage indiquées sur l'étiquette pour le produit médicamenteux ou le produit dilué ou reconstitué. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Une LNO a été délivrée.

Avis de mise en marché d’un produit médicamenteux (DIN 02494388)

Sans objet

Date de la première vente : 2020-03-11

Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.

PDN Nº 223091

2018-12-17

Délivrance d’un AC 2019-11-28

Délivrance d’un AC relatif à une Présentation de drogue nouvelle.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Mylotarg

SMD émis le : 2020-07-10

L'information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Mylotarg.

Gemtuzumab ozogamicine

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02494388 - 4.5 mg/fiole poudre pour solution, voie intraveineuse

Pfizer Canada ULC

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 223091

 

Le 28 novembre, 2019, Santé Canada a émis à l'intention de Pfizer Canada ULC un avis de conformité pour le produit pharmaceutique Mylotarg.

L'autorisation de mise en marché s'appuie sur l'information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-risques de Mylotarg est considéré comme étant favorable pour utilisation en combinaison avec la daunorubicine (DNR) et la cytarabine (AraC) dans le traitement des patients adultes atteints de leucémie myéloïde aigüe (LMA) de novo et exprimant le CD33, non traitée auparavant, à l'exception de la leucémie promyélocytaire aiguë.

 

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

 

Mylotarg, un antinéoplasique, a été autorisé pour une utilisation en combinaison avec la daunorubicine (DNR) et la cytarabine (AraC) dans le traitement des patients adultes atteints de leucémie myéloïde aigüe (LMA) de novo et exprimant le CD33, non traitée auparavant, à l'exception de la leucémie promyélocytaire aiguë.

Sur la base des données soumises et examinées par Santé Canada, l'innocuité et l'efficacité de Mylotarg en association avec la chimiothérapie chez les enfants atteints de LMA récemment diagnostiquée n'ont pas été établies; par conséquent, Santé Canada n'a pas autorisé d'indication pour l'utilisation pédiatrique.

L'utilisation de Mylotarg en association avec la DNR et l'AraC chez des patients adultes nouvellement diagnostiqués comme atteints de LMA de novo est soutenue par un essai contrôlé randomisé qui a inclus 50 patients âgés de 65 ans ou plus. Aucune différence globale d'innocuité ou d'efficacité n'a été observée dans cet essai entre ces sujets et des sujets plus jeunes.

Mylotarg est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament ou à tout ingrédient de la formulation, y compris tout ingrédient non médicamenteux, ou composant du récipient.

Mylotarg a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration du médicament.

Mylotarg (4,5 mg/flacon de gemtuzumab ozogamicine) est présenté sous forme de fiole à usage unique contenant 4,5 mg de poudre lyophilisée pour solution à perfusion intraveineuse uniquement. Outre l'ingrédient médicinal, la poudre contient également les ingrédients non médicinaux suivants : dextran 40, phosphate de sodium dibasique anhydre, phosphate de sodium monobasique monohydraté, chlorure de sodium, et saccharose.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit de Mylotarg approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

2 Pourquoi Mylotarg a-t-il été autorisé?

 

Santé Canada estime que Mylotarg a un profil avantages-risques favorable pour une utilisation en combinaison avec la daunorubicine (DNR) et la cytarabine (AraC) dans le traitement des patients adultes atteints de leucémie myéloïde aigüe (LMA) de novo et exprimant le CD33, non traitée auparavant, à l'exception de la leucémie promyélocytaire aiguë.

La leucémie myéloïde aiguë est une maladie hétérogène du sang et de la moelle osseuse qui a un pronostic extrêmement défavorable. La leucémie myéloïde aiguë est principalement une maladie d'adulte d'âge avancé, l'âge médian au moment du diagnostic se situant entre 65 et 67 ans. La leucémie myéloïde aiguë se manifeste chez les enfants, mais elle est moins fréquente. La survie à 5 ans des patients atteints de LMA est estimée à 21 %. La leucémie myéloïde aiguë est associée à un certain nombre de caractéristiques morphologiques, cytogénétiques, moléculaires et immunophénotypiques qui, avec les caractéristiques des patients, orientent les décisions de traitement et ont un impact sur les résultats de survie. Le traitement standard actuel pour les patients atteints de LMA de novo comprend une chimiothérapie combinée composé de DNR et de cytarabine AraC. Il est utilisé à la fois dans une phase d'induction et de consolidation du traitement. Midostaurine peut être ajoutée au traitement d'induction standard et comme traitement d'entretien chez les patients atteints d'une LMA récemment diagnostiquée qui présente une mutation du gène de la tyrosine kinase 3 (FLT3) de type SFM.

L'efficacité de Mylotarg, en combinaison avec la chimiothérapie (DNR et AraC), comme traitement de première ligne des patients atteints de LMA de novo non traitée auparavant, a été évaluée principalement dans un essai clinique de phase III, ALFA‑0701. La conception de l'essai était un essai clinique multicentrique, ouvert, à bras parallèles. La population en intention de traiter modifiée était composée de 271 patients randomisés au total, 135 patients dans le groupe traité par Mylotarg et 136 patients dans le groupe témoin. La population étudiée comprenait des patients âgés de 50 à 70 ans. Le principal paramètre de l'essai était la survie sans événement. Les résultats de l'essai, fondés sur une analyse indépendante, ont démontré que l'ajout de Mylotarg à un schéma de chimiothérapie standard de DNR et d'AraC a amené une amélioration cliniquement significative de la survie sans événement, avec une réduction de 34 % du risque d'échec d'induction, de rechute ou de décès avec un rapport des risques (RR) = 0,66 (intervalle de confiance [IC] de 95 %) : 0,49, 0,89). Le délai médian avant l'événement était de 13,6 mois (IC de 95 %) : 9,0, 19,2) pour le groupe recevant Mylotarg et 8,5 mois (IC de 95 % : 7,5, 12,0) pour le groupe témoin. En outre, les résultats de la survie globale ont montré une réduction de 19 % du risque de décès (RR = 0,81 [IC de 95 % : 0,60, 1,1]). Le temps médian avant l'événement, tel qu'estimé par l'analyse de Kaplan‑Meier, était de 27,5 mois (IC de 95 % : 21,4, 45,6) pour les patients du groupe recevant Mylotarg et 21,8 mois (IC de 95 % : 15,5, 27,4) pour les patients du groupe témoin. Le résultat global de la survie n'était pas statistiquement significatif.

Le profil d'innocuité global de Mylotarg est fondé sur les données de patients atteints de LMA provenant de l'étude ALFA‑0701 sur le traitement combiné, d'études sur la monothérapie et de l'expérience après commercialisation. L'examen rétrospectif a montré que la majorité des patients de l'essai ont subi un événement indésirable survenu pendant le traitement (EIST), 98,5 % des patients du groupe recevant Mylotarg et 94,2 % des patients du groupe témoin. L'incidence d'hémorragie et de maladie veino‑occlusive, tout grade et grade ≥ 3 était plus élevée chez les patients du groupe recevant Mylotarg que chez ceux du groupe témoin. Les EIST les plus fréquemment signalés et dont l'incidence était plus élevée dans le groupe recevant Mylotarg étaient l'épistaxis, le purpura, l'hématome, les pétéchies, l'hématurie, les saignements gingivaux, l'hémorragie buccale et la thrombocytopénie.

L'incidence des événements indésirables graves survenus pendant le traitement (EIGST) était plus élevée chez les patients du groupe recevant Mylotarg que chez ceux du groupe témoin, soit 67,2 % contre 55,5 % respectivement. Les EIGST les plus fréquemment signalés dans le groupe recevant Mylotarg étaient la thrombocytopénie, l'aspergillose broncho-pulmonaire, le choc septique, l'aplasie fébrile de la moelle osseuse et la septicémie bactérienne.

Pour répondre aux principales préoccupations en matière d'innocuité, un encadré « Mises en garde et précautions graves » contenant des risques accrus d'hépatotoxicité (y compris la maladie veino‑occlusive/le syndrome d'obstruction sinusoïdale), de myélosuppression/cytopénie (y compris les infections et les saignements/événements hémorragiques), de syndrome de lyse tumorale et de réactions liées à la perfusion a été inclus dans la monographie de produit de Mylotarg.

Pfizer Canada ULC a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Mylotarg. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Les étiquettes interne et externe, la notice d'accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Mylotarg qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l'étiquetage, à l'utilisation d'un langage clair et aux éléments de conception.

Après évaluation des marques nominatives à présentation et à consonance semblables, le nom proposé de Mylotarg a été accepté.

Dans l'ensemble, les bénéfices thérapeutiques de Mylotarg observés dans l'essai clinique ALFA‑0701 sont positifs et on considère que les avantages du traitement par Mylotarg l'emportent sur les risques potentiels. Mylotarg a un profil d'innocuité acceptable sur la base des données non cliniques et des études cliniques. Les problèmes d'innocuité cernés peuvent être gérés par l'étiquetage, une surveillance adéquate et des interruptions ou modifications de traitement. Des mises en garde et des précautions appropriées sont prévues dans la monographie de produit Mylotarg pour répondre aux problèmes d'innocuité cernés.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

 

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Mylotarg?

 

Étapes importantes de la présentation: Mylotarg

Étape importante de la présentation Date
Réunion préalable à la présentation : 2018-05-22
Réponse déposée : 2018-12-19
Examen préliminaire  
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire : 2019-02-01
Examen  
Évaluation du plan de gestion des risques terminée : 2019-09-30
Évaluation de la qualité terminée : 2019-11-14
Évaluation clinique/médicale terminée : 2019-11-25
Examen de l'étiquetage terminé : 2019-11-25
Délivrance de l'Avis de conformité par la directrice générale, Direction des produits biologiques et des thérapies génétiques : 2019-11-28

 

La décision réglementaire canadienne relative à l'examen de Mylotarg était fondée sur une évaluation critique du dossier de données soumis à Santé Canada. Les examens effectués à l'étranger par l'Agence européenne des médicaments (EMA) et par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis ont servi de références supplémentaires.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.

 

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

 

Les exigences en matière d'activités post‑commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

 

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

 

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

 

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

 

Pharmacologie clinique

La gemtuzumab ozogamicine (ingrédient médicinal de Mylotarg) est un conjugué anticorps‑médicament composé de l'anticorps monoclonal dirigé contre le CD33 (hP67.6, immunoglobuline humanisée recombinante [Ig] G4, anticorps kappa) qui est lié de manière covalente à l'antibiotique antitumoral cytotoxique calichéamicine (N‑acétyl gamma‑calichéamicine diméthyle hydrazide). Une fois introduite dans le corps humain, par perfusion intraveineuse, la portion d'anticorps de la gemtuzumab ozogamicine se lie spécifiquement à l'antigène CD33. L'antigène CD33 est une protéine que l'on trouve à la surface des blastes leucémiques myéloïdes et des cellules normales immatures de lignée myélomonocytaire, mais pas sur les cellules souches hématopoïétiques normales. Après que la gemtuzumab ozogamicine se lie à l'antigène CD33, le complexe antigène‑anticorps se déplace vers l'intérieur de la cellule. Une fois à l'intérieur de la cellule, le dérivé de la calichéamicine est libéré. Le dérivé de la calichéamicine se fixe à l'acide désoxyribonucléique (ADN), ce qui entraîne la rupture du double brin d'ADN et la mort de la cellule myéloïde.

Des essais de cytotoxicité in vitro ont montré que la gemtuzumab ozogamicine était efficace pour tuer de manière sélective les cellules cibles de la lignée cellulaire de leucémie humaine (HL‑60). On suppose qu'un pourcentage élevé de sites antigéniques CD33 doit être saturé pour que la calichéamicine soit délivrée au maximum aux cellules blastiques leucémiques. Une saturation périphérique en CD33 presque maximale a été observée dans toutes les études après l'administration de gemtuzumab ozogamicine à des doses de 2 mg/m² et plus.

La pharmacocinétique de la gemtuzumab ozogamicine est décrite en mesurant les caractéristiques pharmacocinétiques de l'anticorps (hP67.6) ainsi que des dérivés de la calichéamicine totale et non conjuguée. Étant donné que la portion de hP67.6 rend la cible sélective sur la molécule intacte, et que les dosages de Mylotarg sont rapportés en termes de milligrammes de protéine (hP67.6), les résultats de la concentration de hP67.6 sont rapportés comme les principales mesures pharmacocinétiques. Une fois que la gemtuzumab ozogamicine se lie à la cible, elle est internalisée et le N‑acétyl calichéamicine diméthyle hydrazide est libéré par clivage hydrolytique.

Aucune donnée pharmacocinétique clinique n'a été recueillie en utilisant le schéma fractionné; cependant, la pharmacocinétique a été simulée en utilisant un modèle pharmacocinétique standard de population à deux compartiments avec une clairance en fonction du temps du compartiment central. D'après les simulations, bien que la dose totale du schéma posologique fractionné soit la moitié de celle du schéma posologique original (9 contre 18 mg/m²), la surface totale prévue sous la courbe de concentration plasmatique en fonction du temps (SSC) de la hP67,6 au cours du traitement est de 25 %, et la concentration maximale observée (Cmax) est de 24 %, des valeurs du schéma posologique original de 9 mg/m², car la pharmacocinétique est non linéaire. Lorsque la gemtuzumab ozogamicine est administrée à 3 mg/m² les jours 1, 4 et 7, la Cmax de la hP67.6, qui se produirait à la fin de la perfusion, devrait être de 0,38 mg/L après la première dose et passer à 0,63 mg/L après la troisième dose.

Dans l'ensemble, les études de pharmacodynamique et de pharmacocinétique des populations incluses dans la présentation de nouveau médicament de Mylotarg soutiennent l'utilisation de Mylotarg pour l'indication recommandée.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Mylotarg approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L'efficacité clinique de Mylotarg (gemtuzumab ozogamicine) en association avec la daunorubicine (DNR) et la cytarabine (AraC) pour le traitement des patients adultes atteints de leucémie myéloïde aiguë (LMA) de novo non traitée auparavant était principalement fondée sur un essai clinique ouvert de phase III, randomisé, à deux bras parallèles, connu sous le nom d'ALFA‑0701. Le principal objectif de l'essai était de comparer l'efficacité clinique de la daunorubicine (DNR) et de la cytarabine (AraC) en combinaison avec des doses fractionnées de Mylotarg par rapport à la DNR et à l'AraC seuls.

L'essai ALFA‑0701 a été conçu avec 271 patients randomisés dans un rapport de 1:1, soit dans le groupe de traitement par Mylotarg (Mylotarg + DNR + AraC, nombre de patients [n] = 135), soit dans le groupe témoin (DNR + AraC, n = 136). Selon le groupe de traitement randomisé, les patients ont reçu un traitement d'induction composée de DNR (60 mg/m2 les jours 1 à 3) et d'AraC (200 mg/m2 les jours 1 à 7) en combinaison ou non avec Mylotarg 3 mg/m2 (jusqu'à un maximum d'un fiole de 4,5 mg) les jours 1, 4 et 7. Les patients qui n'ont pas obtenu de réponse après la première induction pouvaient recevoir une seconde induction avec DNR + AraC à la dose suivante : DNR 35 mg/m²/jour les jours 1 et 2, et AraC 1 g/m² toutes les 12 heures du jour 1 au jour 3. Mylotarg n'a pas été administré lors de la seconde induction. Les patients qui ont obtenu une réponse ont ensuite reçu un traitement de consolidation avec 2 séries de traitements, dont DNR (60 mg/m² le jour 1 du traitement de consolidation 1, 60 mg/m² les jours 1 et 2 du traitement de consolidation 2) et AraC (1 g/m² toutes les 12 heures les jours 1 à 4) avec ou sans Mylotarg 3 mg/m² (jusqu'à un maximum d'un fiole) le jour 1 selon leur randomisation initiale. Les patients qui ont connu une rémission étaient également admissibles pour une allogreffe. Un intervalle d'au moins 2 mois entre la dernière dose de Mylotarg et la greffe a été recommandé.

Le principal paramètre d'efficacité de l'essai clinique ALFA‑0701 était la survie sans événement, mesurée à partir de la date de randomisation jusqu'à l'échec d'induction, la rechute ou le décès, quelle qu'en soit la cause. L'échec d'induction et la rechute ont été évalués par un examen indépendant, la date de l'échec d'induction étant fixée à la date de randomisation. Le principal paramètre secondaire était la survie globale. La survie globale a été définie comme le temps écoulé entre la date de la randomisation et la date du décès, quelle qu'en soit la cause. La réponse globale, définie par les patients qui ont eu une rémission complète ou une rémission complète avec récupération incomplète des plaquettes, a également été évaluée.

Pour l'analyse primaire de l'essai, la durée médiane du suivi était de 25,5 mois pour les patients du groupe recevant Mylotarg et de 22,1 mois pour les patients du groupe témoin. Les résultats de l'analyse primaire ont démontré que l'ajout de Mylotarg en doses fractionnées (3 mg/m² × 3) à la chimiothérapie d'induction standard pour les patients atteints de LMA de novo non traités auparavant a entraîné une amélioration statistiquement significative de la survie sans événement. Sur la base d'un examen indépendant, le temps médian avant l'événement, tel qu'estimé par l'analyse de Kaplan‑Meier, était de 13,6 mois (IC de 95 % : 9,0, 19,2) pour le groupe recevant Mylotarg et 8,5 mois (IC de 95 % : 7,5, 12,0) pour le groupe témoin. Le rapport des risques (RR) correspondant a été estimé à 0,66 (IC de 95 %) : 0,49, 0,89), ce qui représente une réduction de 34 % du risque d'échec d'induction, de rechute ou de décès. Les résultats de la survie sans événement, selon l'évaluation des enquêteurs, étaient conformes à l'évaluation de l'examen indépendant avec une survie sans événement de 17,3 mois dans le groupe recevant Mylotarg et de 9,5 mois dans le groupe témoin (RR : 0,56, IC de 95 % : 0,42, 0,76). L'analyse indépendante de la survie sans événements a été considérée, par Santé Canada, comme l'analyse la plus pertinente de la survie sans événements pour cette étude. Cette analyse a permis de répondre aux préoccupations concernant les biais et les facteurs de confusion qui étaient attendus dans l'évaluation des chercheurs fondée sur la conception de l'étude.

L'un des principaux paramètres secondaires de l'étude ALFA‑0701 était la survie globale. La durée médiane du suivi pour la survie globale était de 47,6 mois et de 41,0 mois pour les patients du groupe recevant Mylotarg et du groupe témoin, respectivement. Le temps médian avant l'événement, tel qu'estimé par l'analyse de Kaplan‑Meier, était de 27,5 mois (IC de 95 % : 21,4, 45,6) pour les patients du groupe recevant Mylotarg et 21,8 mois (IC de 95 % : 15,5, 27,4) pour les patients du groupe témoin. Le RR pour la survie globale a été estimé à 0,81 (IC de 95 %) : 0,60, 1,10), ce qui représente une réduction de 19 % du risque de décès. Cependant, le résultat pour la survie globale n'était pas statistiquement significatif.

En outre, la réponse globale, parmi les 271 patients randomisés, était de 74,1 % pour les patients du groupe recevant Mylotarg et de 70,6 % pour les patients du groupe témoin.

Indication

La Présentation de drogue nouvelle relative à Mylotarg a été initialement déposée par le promoteur pour l'indication suivante :

  • Mylotarg est indiqué en combinaison avec la daunorubicine (DNR) et la cytarabine (AraC) pour le traitement des patients âgés de 15 ans et plus atteints de leucémie myéloïde aiguë (LMA) de novo CD33 positive non traitée auparavant, à l'exception de la leucémie promyélocytaire aiguë.

Santé Canada a révisé l'indication proposée et a supprimé la formulation « patients âgés de 15 ans et plus » et l'a remplacée par « patients adultes » sur la base des éléments probants soumis. Les résultats observés dans la méta-analyse et le COG AAML0531 étaient insuffisants pour soutenir une indication pour les patients âgés de 15 à 17 ans.

  • Mylotarg est indiqué en combinaison avec la daunorubicine (DNR) et la cytarabine (AraC) dans le traitement des patients adultes atteints de leucémie myéloïde aigüe (LMA) de novo et exprimant le CD33, non traitée auparavant, à l'exception de la leucémie promyélocytaire aiguë.

Étude à l'appui

L'étude COG AAML0531 a été menée auprès de 1 063 patients pédiatriques et jeunes adultes, âgés de 1 mois à 29 ans, chez qui une LMA de novo a été diagnostiquée. L'objectif de cette étude était de comparer la survie sans événement et la survie globale des patients atteints de LMA de novo randomisés entre la meilleure chimiothérapie actuelle avec ou sans Mylotarg.

La conception de l'étude était une étude de phase III randomisée, sans insu, dans laquelle les patients ont été répartis de manière aléatoire entre une chimiothérapie standard à 5 traitements seuls (cytarabine, daunorubicine et étoposide) ou la même chimiothérapie avec 2 doses de Mylotarg (3 mg/m²/dose). Mylotarg a été administré une fois pendant le traitement d'induction (cours 1) et une fois pendant le traitement d'intensification (cours 2). Le principal paramètre d'efficacité, à savoir la survie sans événement, a été amélioré pour le groupe recevant Mylotarg (RR : 0,84, IC de 95 % : 0,71, 1,0) avec une signification statistique marginale (p = 0,0431). La survie globale n'a pas été améliorée dans le groupe recevant Mylotarg par rapport au groupe sans Mylotarg (RR : 0,90, IC de 95 % : 0,72, 1,33).

Au cours de la deuxième période d'intensification, une plus grande proportion de patients dans le groupe recevant Mylotarg a connu un temps de récupération des neutrophiles prolongé (> 59 jours) par rapport au groupe comparateur (21,0 % contre 11,5 %), et bien qu'il y ait eu plus de décès dus à la maladie à l'étude dans le groupe de comparaison (83 [15,6 %] contre 57 [10,7 %] patients dans le groupe recevant Mylotarg), il y a eu plus de décès dus à une infection dans le groupe recevant Mylotarg (26 [4,9 %] contre 16 [3,0 %] patients dans le groupe comparateur). La dose optimale de Mylotarg à utiliser chez les patients pédiatriques n'a pas été établie. La conception de l'étude avait plusieurs limites et les résultats de cette étude doivent être interprétés avec prudence.

Dans l'ensemble, les résultats obtenus dans l'étude COG AAML0531 ne fournissent pas de preuves suffisantes pour justifier l'autorisation de Mylotarg dans la population pédiatrique avec le schéma posologique recommandé chez les patients adultes, comme indiqué dans la monographie de produit Mylotarg, pour les raisons suivantes :

  • la survie sans événement a été marginalement significative avec la conception de l'étiquette ouverte et la survie sans événement n'a pas été examinée en insu au niveau central. De plus, il n'y avait aucune différence de survie globale entre les groupes de traitement;
  • certains jeunes adultes ont été inclus dans l'essai;
  • les types, la durée du traitement et le schéma posologique des chimiothérapies étaient différents de ceux utilisés dans l'essai pivot;
  • le schéma posologique de Mylotarg était différent de celui utilisé dans l'essai pivot et de celui recommandé dans la monographie approuvée de Mylotarg;
  • plus de patients sont morts d'une infection dans le groupe traité par Mylotarg que dans le groupe non traité par Mylotarg. La dose optimale de Mylotarg en combinaison avec la chimiothérapie ne peut être établie avec l'étude.

Méta-analyse

L'objectif de la méta-analyse était d'évaluer l'efficacité et l'innocuité de Mylotarg en combinaison avec la chimiothérapie par rapport à la chimiothérapie seule pour les patients nouvellement diagnostiqués de LMA et de syndrome myélodysplasique.

Au total, cinq essais randomisés et ouverts de phase III ont répondu aux critères de sélection. Les données individuelles des patients issues de ces essais ont été incluses dans cette méta-analyse. Dans ces essais, les patients âgés d'au moins 15 ans souffrant d'une LMA non traitée précédemment ont été randomisés pour recevoir soit une chimiothérapie d'induction standard, soit Mylotarg en association avec une chimiothérapie standard.

Parmi les 3 331 patients inclus dans l'analyse, 1 663 patients (49,9 %) ont été randomisés pour recevoir Mylotarg (3 mg/m² en dose unique, 3 × 3 mg/m² fractionnés ou 6 mg/m² en dose unique) tandis que 1 668 patients (50,1 %) ont été randomisés pour recevoir une chimiothérapie seule (pas Mylotarg).

Les résultats obtenus par la méta-analyse sont insuffisants pour soutenir une indication pour les patients âgés de 15 à 17 ans, car un seul essai inclus dans la méta-analyse contenait des patients pédiatriques (n = 44) et cet essai n'a pas réussi à démontrer l'efficacité de Mylotarg.

Sur la base de l'ensemble des éléments probants fournis concernant l'innocuité et l'efficacité de l'utilisation dans la population pédiatrique, un profil bénéfice-risque positif n'a pas pu être établi pour les patients âgés de 15 à 17 ans.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Mylotarg approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

L'évaluation globale de l'innocuité de Mylotarg a été fondée sur les données de l'essai pivot ALFA‑0701, décrit précédemment dans la section Efficacité clinique , des études en monothérapie et de l'expérience acquise après commercialisation. La population d'innocuité de l'essai pivot ALFA‑0701 était représentée par des patients qui avaient reçu au moins une dose de Mylotarg (n = 131) ou un traitement témoin (n = 137).

L'examen rétrospectif a montré que la majorité des patients de l'essai pivot ont subi un événement indésirable survenu pendant le traitement (EIST), 98,5 % des patients du groupe recevant Mylotarg et 94,2 % des patients du groupe témoin. L'incidence d'hémorragie et de maladie veino‑occlusive, de tout grade et de grade ≥ 3 était plus élevée chez les patients du groupe recevant Mylotarg que chez ceux du groupe témoin. Les EIST (tous grades confondus) les plus fréquemment signalés et dont l'incidence est la plus élevée dans le groupe recevant Mylotarg sont l'épistaxis (Mylotarg) : 62,6 % par rapport au groupe témoin : 36,5 %), le purpura (Mylotarg : 26,0 % par rapport au groupe témoin : 14,6 %), l'hématome (Mylotarg : 25,2 % par rapport au groupe témoin : 17,5 %), les pétéchies (Mylotarg : 22,9 % par rapport au groupe témoin : 16,8 %), les pétéchies (Mylotarg : 22,1 % par rapport au groupe témoin : 8,0 %), l'hématurie (Mylotarg : 19,1 % par rapport au groupe témoin : 10,2 %), les saignements gingivaux (Mylotarg : 17,6 % par rapport au groupe témoin : 8,8 %), hémorragie buccale (Mylotarg : 16,0% par rapport au groupe témoin : 4,4 %) et, thrombocytopénie (Mylotarg : 15,3 % par rapport au groupe témoin : 0 %).

L'incidence des événements indésirables graves survenus pendant le traitement (EIGST) était plus élevée chez les patients du groupe recevant Mylotarg que chez ceux du groupe témoin, soit 67,2 % contre 55,5 % respectivement. Les événements indésirables graves les plus pertinents sur le plan clinique dans le groupe recevant Mylotarg étaient l'hépatotoxicité, notamment la maladie veino‑occlusive/le syndrome d'obstruction sinusoïdale (3,8 %), l'hémorragie (9,9 %), l'infection grave (41,2 %) et le syndrome de lyse tumorale (SLT) (1,5 %), ainsi que les réactions liées à la perfusion. Un encadré « Mises en garde et précautions graves » a été inclus dans la monographie de produit Mylotarg pour mettre en évidence ces événements indésirables graves. Les EIGST les plus fréquemment signalés dans le groupe recevant Mylotarg étaient la thrombocytopénie, l'aspergillose broncho-pulmonaire, le choc septique, l'aplasie fébrile de la moelle osseuse et la septicémie bactérienne. L'incidence d'EIST mortel était similaire entre les groupes de traitement.

Les arrêts de traitement dus aux EIST étaient plus nombreux dans le groupe recevant Mylotarg que dans le groupe témoin, et principalement en raison de l'incidence plus élevée de thrombocytopénie et de maladie veino‑occlusive. Le trouble hépatobiliaire le plus fréquent était la maladie veino‑occlusive. Deux cas de maladie veino occlusive mortelle sont survenus dans le groupe recevant Mylotarg. Il est à noter que la majorité des cas de maladie veino‑occlusive se sont développés sans greffe préalable de cellules souches hématopoïétiques. L'incidence des troubles hépatobiliaires, autres que la maladie veino‑occlusive, était plus élevée chez les patients du groupe recevant Mylotarg. L'augmentation dans le groupe recevant Mylotarg était due à une plus grande incidence d'hépatite cholestatique, de lésions hépatiques cholestatiques, de lésions hépatiques mixtes, de lésions hépatiques induites par le médicament et de résultats d'analyses anormales de la fonction hépatique.

Une incidence plus élevée d'anomalies de laboratoire de la chimie du foie a également été observée chez les patients du groupe recevant Mylotarg par rapport au groupe témoin. Une incidence plus élevée de valeurs de laboratoire de grade 3 et de grade 4 a été observée chez les patients du groupe recevant Mylotarg, qui comprenait une phosphatase alcaline élevée, une aspartate aminotransférase (AST) élevée, un taux de bilirubine élevé, un faible taux de phosphate, un faible taux de potassium et un faible taux de sodium. Les patients du groupe recevant Mylotarg ont connu une incidence plus élevée de thrombocytopénie persistante, et le temps de récupération des plaquettes a été plus long pour les patients du groupe Mylotarg que pour ceux du groupe témoin. Ce phénomène a été observé de manière constante tout au long des phases de traitement. En outre, le nombre médian de transfusions de plaquettes était plus élevé pour les patients du groupe recevant Mylotarg que pour ceux du groupe témoin, soit 23,0 contre 12,0 respectivement.

Le nombre de décès survenus au cours de l'essai ALFA‑0701 était de 80 (59,3 %) dans le groupe recevant Mylotarg et de 88 (64,7 %) dans le groupe témoin. La progression de la maladie ou la rechute était la raison la plus fréquente du décès. Les décès dus à un choc septique, une hémorragie et une toxicité hépatique sont plus fréquents chez les patients du groupe recevant Mylotarg. La fréquence des décès précoces (dans les 28 ou 30 jours suivant la dernière dose d'un traitement de l'étude) était similaire entre les groupes de traitement. La mortalité liée au traitement était légèrement plus élevée pour les patients du groupe recevant Mylotarg, 5,3 % contre 3,6 % dans le groupe témoin. Cette augmentation est due aux décès dus aux hémorragies et à l'hépatotoxicité. Dans l'ensemble, ces risques ont été correctement pris en considération dans la monographie de produit Mylotarg.

Lors de l'examen de la présentation de nouveau médicament pour Mylotarg, l'analyse de la toxicité cardiaque effectuée a été jugée inadéquate. Aucun examen cardiovasculaire clinique de l'allongement de l'intervalle QT ou de l'espace PR n'a été effectué. L'allongement de l'intervalle QT et de l'espace PR sont un risque connu associé à d'autres conjugués anticorps-médicaments contenant de la calichéamicine. Un allongement de l'intervalle QT a été observé chez les patients qui ont été traités par Mylotarg. Ce risque pour la sécurité cerné a été inclus dans la monographie de produit Mylotarg. En outre, il existe peu de données sur les anticorps anti-médicament (ADA). L'immunogénicité a été définie comme un risque potentiel important dans le plan de gestion des risques de Mylotarg. Le promoteur a actuellement un essai clinique de phase IV en cours (B1761031), qui examine la monothérapie de Mylotarg chez les patients atteints de LMA récidivante/réfractaire CD33 positive. Cette étude examine la pharmacocinétique, l'intervalle QT corrigé (QTc) et les ADA. Le promoteur doit soumettre les résultats de cet essai à Santé Canada, si les résultats de l'essai ont une incidence sur le rapport bénéfice/risque de Mylotarg.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Mylotarg approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

 

 

7.2 Motifs non cliniques de la décision

 

Le profil toxicologique non clinique de la gemtuzumab ozogamicine (l'ingrédient médicinal de Mylotarg) a été bien caractérisé par la réalisation d'études de toxicité à dose unique et à doses répétées d'une durée pouvant atteindre 12 semaines, ainsi que d'études de toxicité génétique, de fertilité (hommes et femmes) et de développement embryonnaire précoce, de développement embryo‑fœtal et de réactivité tissulaire croisée. Des études supplémentaires ont été menées avec le N‑acétyl gamma‑calichéamicine diméthyl hydrazide et comprenaient des études de toxicité à dose unique et à doses répétées d'une durée maximale de 6 semaines, des études de phototoxicité et de toxicité génétique.

Les principaux effets de la gemtuzumab ozogamicine sur les organes cibles ont été cernés dans le foie, les tissus hématolymphopoïétiques, les reins, les yeux et les organes reproducteurs mâles et femelles chez les rats et les singes après l'administration d'une dose unique et/ou répétée. Les effets de classe observés avec d'autres conjugués d'anticorps calichéamicine comprenaient des observations du système nerveux (dégénérescence axonale) et des lésions néoplasiques (foie) chez le rat. Les observations hépatiques faites chez le singe avec de la gemtuzumab ozogamicine et dans un conjugué anticorps de la calichéamicine expérimental ont été cohérentes avec les lésions microvasculaires du foie et ont été considérées comme représentant les premiers stades de la maladie veino‑occlusive/le syndrome d'obstruction sinusoïdale, morphologiquement similaires à ceux rapportés dans les essais cliniques. La réversibilité partielle à complète des toxicités a été démontrée dans les études de 6 semaines chez le rat et le singe après une période de non-administration de 4 semaines, à l'exception des effets sur le foie, les reins et la reproduction mâle chez le rat, et de l'atrophie/la déplétion lymphoïde chez le singe. Cependant, en raison des différences d'absorption, de distribution, de métabolisme et de caractéristiques d'excrétion de la gemtuzumab ozogamicine et du N‑acétyl gamma‑calichéamicine diméthyl hydrazide, il y a eu des différences de gravité et/ou d'incidence des toxicités entre les deux molécules. Des baisses de poids et/ou de consommation alimentaire liées à la dose ont été observées après l'administration d'une dose unique et de doses répétées de Mylotarg. Une morbidité/mortalité précédée de signes cliniques d'intolérance a été observée après l'administration d'une dose unique de Mylotarg à des rats ou des singes et pendant 12 semaines d'administration à des singes (à des expositions dépassant les expositions cliniquement pertinentes). Des effets sur la fertilité masculine ont été observés alors qu'aucun effet sur la fertilité féminine (à l'exception d'une diminution du corps jaune) n'a été identifié, mais des preuves de toxicité embryo‑foetale ont été observées avec Mylotarg chez le rat. On a déterminé que le Mylotarg était un clastogène. Des lésions prénéoplasiques ont été cernées dans le foie de rats après 6 semaines d'administration.

Des études non cliniques utilisant des essais de cytotoxicité in vitro ont montré que Mylotarg était efficace pour tuer sélectivement les cellules cibles CD33 positives, par rapport à la calichéamicine non conjuguée, un conjugué anticorps médicament non spécifique, ou à l'anticorps hP67.6. Mylotarg a également démontré des effets cytotoxiques sélectifs, ciblant les CD33, sur une proportion significative d'échantillons de moelle osseuse chez les patients atteints de LMA dans un essai de formation de colonies. L'activité anti‑tumorale de Mylotarg a également été démontrée dans des modèles de LMA chez la souris utilisant des doses uniques et multiples, ainsi qu'en combinaison avec la chimiothérapie DA.

Dans l'ensemble, les résultats de sécurité non cliniques liés à l'administration de Mylotarg représentent des toxicités qui peuvent être surveillées et/ou sont considérées comme cliniquement gérables dans la population de patients visée. Les problèmes d'innocuité cernés peuvent être gérés grâce à l'étiquetage et à une surveillance adéquate (le cas échéant). Des mises en garde et des précautions appropriées sont prévues dans la monographie de produit Mylotarg pour répondre aux problèmes d'innocuité cernés. Compte tenu de l'utilisation prévue de Mylotarg, il n'y a pas de problèmes pharmacologiques/toxicologiques dans cette présentation de nouveau médicament qui empêchent l'autorisation du produit.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Mylotarg approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

 

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

 

Mylotarg est un conjugué anticorps-médicament composé de l'anticorps monoclonal hP67.6, qui est un anticorps recombinant humanisé IgG4, kappa, dirigé contre le CD33 et qui a été lié de manière covalente à l'agent cytotoxique N‑acétyl‑gamma‑calichéamicine.

Caractérisation de la substance médicamenteuse

Les intermédiaires de la substance médicamenteuse gemtuzumab et le dérivé activé de la calichéamicine (utilisé pour fabriquer la gemtuzumab ozogamicine) et la gemtuzumab ozogamicine (l'ingrédient médicinal du Mylotarg) ont fait l'objet d'une analyse approfondie afin de déterminer leurs caractéristiques structurelles, physico-chimiques et fonctionnelles.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique

La substance médicamenteuse intermédiaire, le gemtuzumab, est produite dans des cellules NS0 de mammifères génétiquement modifiées. Le processus de fabrication comprend quatre étapes, dont la culture cellulaire, la récolte, la purification et l'échange de tampons. Le processus de purification comprend une série d'étapes de chromatographie et de filtration. Les matériaux utilisés dans la fabrication de la substance médicamenteuse intermédiaire sont considérés comme appropriés et/ou répondent à des normes appropriées pour l'usage auquel ils sont destinés. Les contrôles associés à chaque opération des unités de fabrication ont été décrits et justifiés de manière adéquate. Le rendement du processus de fabrication est régulièrement contrôlé par des essais en cours de fabrication utilisant des méthodes analytiques validées ou qualifiées par rapport à des critères d'acceptation justifiés. Le procédé de fabrication a été validé à l'échelle commerciale et/ou caractérisé à l'aide de modèles qualifiés à petite échelle, entre autres pour sa capacité à éliminer des impuretés spécifiques, y compris des virus. Le deuxième intermédiaire de la substance médicamenteuse, le dérivé activé de la calichéamicine, est fabriqué selon des étapes de traitement chimique établies et fait l'objet d'une stratégie de contrôle appropriée.

La substance médicamenteuse, la gemtuzumab ozogamicine, est produite en fixant par covalence le dérivé de calichéamicine activée au gemtuzumab, puis en le purifiant et en le formulant. Les matériaux utilisés dans la fabrication de la substance médicamenteuse intermédiaire sont considérés comme appropriés et/ou répondent à des normes appropriées pour l'usage auquel ils sont destinés. Les contrôles associés à chaque opération des unités de fabrication ont été décrits et justifiés de manière adéquate. Le rendement du processus de fabrication est régulièrement contrôlé par des essais en cours de fabrication utilisant des méthodes analytiques validées ou qualifiées par rapport à des critères d'acceptation justifiés. Le procédé de fabrication a été validé à l'échelle de la fabrication commerciale.

Le produit pharmaceutique, Mylotarg, est fabriqué par un procédé qui comprend le mélange, la filtration stérile, le remplissage aseptique, la lyophilisation, le capsulage et le scellage, puis l'inspection visuelle. Le rendement du processus de fabrication est régulièrement contrôlé par des essais en cours de fabrication utilisant des critères d'acceptation justifiés. Le rendement du procédé de fabrication a été validé à l'échelle de la fabrication pour établir la cohérence et l'efficacité globales des opérations aseptiques.

Contrôle de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique

La substance et le produit médicamenteux sont testés par rapport à des normes de référence appropriées, qui comprennent des tests pour évaluer l'identité, la pureté, l'activité et les caractéristiques pertinentes de la forme de dosage. Les méthodes d'analyse associées ont été validées ou qualifiées, et les critères d'acceptation ont été justifiés de manière appropriée. Les données d'analyse des lots confirment que le procédé de fabrication proposé permet d'obtenir de manière constante une substance médicamenteuse de qualité acceptable.

Les données d'analyse des lots fournies confirment que le procédé de fabrication proposé permet d'obtenir de façon constante un produit pharmaceutique de qualité acceptable. Des analyses ciblées en laboratoire interne des méthodes de libération des produits pharmaceutiques ont montré que ces méthodes sont adaptées à l'usage auquel elles sont destinées.

Stabilité de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique

Sur la base des données de stabilité présentées, la durée de conservation et les conditions de stockage proposées pour la substance et le produit pharmaceutiques étaient suffisamment étayées. La durée de conservation de 60 mois proposée pour le médicament Mylotarg lorsqu'il est stocké entre 2 et 8°C est acceptable.

L'emballage et les composants proposés sont acceptables.

Installations et équipement

La conception, le fonctionnement et les contrôles des installations et équipements respectifs utilisés dans la fabrication de la substance médicamenteuse et la production du produit médicamenteux sont acceptables.

Une évaluation sur place des installations impliquées dans la fabrication et l'essai de la substance médicamenteuse intermédiaire, de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique à base d'anticorps monoclonal n'était pas justifiée, car les installations ont été récemment évaluées comme étant en règle.

Les sites impliqués dans la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Évaluation de l'innocuité des agents adventifs

Le liquide de culture de chaque lot est testé avant la récolte pour s'assurer qu'il est exempt d'agents fortuits (charge biologique, mycoplasmes et virus). Les étapes de purification conçues pour éliminer et/ou inactiver les virus sont validées de manière adéquate.

Les matières premières d'origine animale et recombinante utilisées dans le processus de fabrication ont été convenablement testées pour garantir l'absence d'agents fortuits. Les excipients utilisés dans la formulation du produit pharmaceutique ne sont pas d'origine animale ou humaine.