Sommaire des motifs de décision portant sur Inqovi

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Inqovi est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Inqovi

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Inqovi

SMD émis le : 2020-09-21

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Inqovi.

Décitabine et cédazuridine

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02501600 - comprimés de 35 mg de décitabine et de 100 mg de cédazuridine pour administration orale

Otsuka Pharmaceutical Co., Ltd.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 234610

Le 7 juillet 2020, Santé Canada a émis à l'intention de Otsuka Pharmaceutical Co., Ltd. un avis de conformité pour le produit pharmaceutique Inqovi.

L'autorisation de mise en marché s'appuie sur l'information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes d'Inqovi (décitabine et cédazuridine) est considéré comme étant favorable pour le traitement des patients adultes atteints des syndromes myélodysplasiques (SMD), y compris des SMD traités précédemment et non traités, de novo et secondaires des sous-types français-américains-britanniques qui suivent (anémie réfractaire, anémie réfractaire avec sidéroblastes en couronne, anémie réfractaire avec excès de blastes et leucémie myélomonocytaire chronique) et des groupes à risque intermédiaire 1, à risque intermédiaire 2 et à risque élevé de l'IPSS (International Prognostic Scoring System, le Score pronostique international).

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Inqovi est un produit médicamenteux d'association à doses fixes qui contient de la décitabine, un analogue de la pyrimidine (cytidine) et une nouvelle entité moléculaire, la cédazuridine, qui est un inhibiteur de la cytidine désaminase. Il a été autorisé pour le traitement des patients adultes atteints des syndromes myélodysplasiques (SMD), y compris des SMD traités précédemment et non traités, de novo et secondaires des sous-types français-américains-britanniques qui suivent (anémie réfractaire, anémie réfractaire avec sidéroblastes en couronne, anémie réfractaire avec excès de blastes et leucémie myélomonocytaire chronique) et des groupes à risque intermédiaire 1, à risque intermédiaire 2 et à risque élevé de l'IPSS (International Prognostic Scoring System).

Le syndrome myélodysplasique est rare chez les enfants. L'innocuité et l'efficacité d'Inqovi n'ont pas été étudiées chez les patients âgés de moins de 18 ans. Par conséquent, Inqovi n'est pas indiqué pour la population pédiatrique.

Sur les 208 patients traités à l'aide d'Inqovi, 75 % étaient âgés de 65 ans et plus, alors que 36 % étaient âgés de 75 ans et plus. On n'a noté aucune différence globale en matière d'efficacité et d'innocuité d'Inqovi entre les patients de 65 ans et les patients plus âgés et plus jeunes.

Inqovi est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament ou à tout autre ingrédient dans la formulation, y compris tout ingrédient non médicinal ou tout composant du contenant.

Inqovi a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration du médicament.

Inqovi est présenté sous forme de comprimé oral d'association à doses fixes de décitabine et de cédazuridine (35 mg de décitabine et 100 mg de cédazuridine). En plus des deux ingrédients médicamenteux, le comprimé contient du dioxyde de silicium colloïdal, du croscarmellose sodique, de l'hydromellose, du lactose monohydraté et du stéarate de magnésium. La matière d'enrobage contient de l'oxyde de fer rouge, du polyéthylène glycol, de l'alcool de polyvinyle, du talc et du dioxyde de titane.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit d'Inqovi approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

2 Pourquoi Inqovi a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime qu'Inqovi a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour le traitement des patients adultes atteints des syndromes myélodysplasiques (SMD), y compris des SMD traités précédemment et non traités, de novo et secondaires des sous-types français-américains-britanniques qui suivent (anémie réfractaire, anémie réfractaire avec sidéroblastes en couronne, anémie réfractaire avec excès de blastes et leucémie myélomonocytaire chronique) et des groupes à risque intermédiaire 1, à risque intermédiaire 2 et à risque élevé de l'IPSS (International Prognostic Scoring System, le Score pronostique international).

Le syndrome myélodysplasique (SMD) constitue un groupe hétérogène de troubles des cellules souches hématopoïétiques caractérisés par une hématopoïèse dysplasique inefficace menant à la cytopénie. La présentation clinique du SMD comprend la fatigue, les infections et les saignements. La transformation en leucémie myéloïde aiguë (LMA) peut se produire chez 35 % à 40 % des patients atteints de SMD. Le principal système de cotation pronostique pour le SMD est l'International Prognostic Scoring System (IPSS), qui a été introduit en 1997 et révisé en 2012 (IPSS-Révisé, IPSS-R). Les SMD à risque élevé sont classés comme étant un SMD à risque intermédiaire (note > 3,5), un SMD à risque élevé et un SMD à risque très élevé selon l'IPSS-R, qui sont tous associés à un taux médian de survie prévu de moins de 3,5 ans. Le SMD à risque plus élevé peut être traité en première ligne avec des agents d'hypométhylations, de l'azacitidine ou de la décitabine.

La leucémie myélomonocytique chronique, précédemment classée comme étant un SMD, est un trouble hématopoïétique connexe caractérisé par une monocytose de sang périphérique. Elle est actuellement classée comme étant un néoplasme myélodysplasique/myéloprolifératif. L'approche de traitement est semblable à celle du SMD.

Inqovi est une combinaison orale de deux ingrédients médicinaux, la décitabine (un analogue de la pyrimidine [cytidine]) et une nouvelle entité moléculaire, la cédazuridine (un inhibiteur de la cytidine désaminase). On a déjà autorisé la décitabine pour l'administration intraveineuse au Canada. L'administration orale de la cédazuridine en combinaison avec la décitabine augmente la biodisponibilité orale de la décitabine. Inqovi doit être administré à jeun avec de l'eau, à peu près au même moment chaque jour.

L'autorisation de mise en marché d'Inqovi était fondée sur des données probantes provenant de deux études croisées randomisées, ouvertes, comportant deux séquences de traitement et deux cycles de traitement : une étude de phase II (ASTX727-01-B) et une étude de phase III (ASTX727-02). Les études ont été effectuées chez des patients adultes atteints de SMD (de risque IPSS intermédiaire 1, intermédiaire 2 ou élevé) ou de leucémie myélomonocytique chronique, qui étaient candidats pour un traitement avec un agent d'hypométhylation. Il y avait 80 patients dans l'étude de phase II. L'étude de phase III comprenait 133 patients.

Les patients ont été répartis de manière aléatoire selon un rapport de 1:1 pour recevoir Inqovi au cycle 1 et la décitabine par voie intraveineuse (20 mg/m2) au cycle 2, ou la séquence de traitement inverse. Inqovi et la décitabine par voie intraveineuse ont été administrés une fois par jour pendant cinq jours selon des cycles de 28 jours. À partir du cycle 3, tous les patients ont reçu Inqovi jusqu'à la progression de la maladie, la mort ou une toxicité inacceptable.

Les études visaient à établir l'équivalence entre Inqovi (administré par voie orale) et la décitabine par voie intraveineuse par rapport au paramètre pharmacocinétique primaire, l'exposition cumulative pendant cinq jours à la décitabine (surface sous la courbe de la concentration plasmatique en fonction du temps, SSC). Les paramètres secondaires étaient le taux de réponse global (réponse complète et réponse partielle), la durée de la réponse et le taux d'indépendance à la transfusion (aucune transfusion pendant au moins 56 jours consécutifs) chez les patients dépendants de la transfusion au niveau de référence.

Selon les mesures de la SSC pour la période allant de zéro à 24 heures (SSC0-24), Inqovi a atteint des expositions équivalentes à celles observées avec une perfusion intraveineuse de décitabine à une dose de 20 mg/m2. Le rapport de la moyenne géométrique de la SSC0-24 de la dose de décitabine totale sur cinq jours entre Inqovi et la décitabine par voie intraveineuse était de 99 % (intervalle de confiance à 90 % [IC] : 93 %, 106 %). L'IC bilatérale à 90 % était entièrement contenu dans l'intervalle de bioéquivalence prédéfini de 80 % à 125 %.

L'efficacité a été établie en fonction du taux de réponse complète (puisqu'il n'y avait aucune réponse partielle dans les deux études) et du taux de conversion pour passer de la dépendance à la transfusion à l'indépendance à la transfusion.

Dans l'ensemble, les réponses observées dans les études de phase II et de phase III étaient comparables à celles obtenues avec la décitabine par voie intraveineuse à une dose de 20 mg/m2 (taux de réponse complet de 16 % dans un essai historique à un seul groupe).

Dans l'étude de phase II, la proportion de patients ayant une réponse complète était de 18 % (14 patients sur 80) (IC à 95 % : 10 %, 28 %). La durée médiane de la réponse complète était de 8,7 mois (intervalle : de 1,1 à 18,2 mois) et le délai médian de réponse était de 4,8 mois (intervalle : de 1,7 à 10 mois). Parmi les 41 patients qui dépendaient de transfusions de globules rouges et de plaquettes au niveau de référence, 20 patients (49 %) sont devenus indépendants des transfusions de globules rouges et de plaquettes au cours d'une période consécutive de 56 jours après la période de référence. Des 39 patients qui étaient indépendants des transfusions de globules rouges et de plaquettes à la période de référence, 25 patients (64 %) sont demeurés indépendants des transfusions pendant une période consécutive de 56 jours après la période de référence.

Dans l'étude de phase III, une réponse complète a été observée chez 21 % des patients (38 patients sur 133) (IC à 95 % : 15 %, 29 %). La durée médiane de la réponse complète égalait 7,5 mois (intervalle : de 1,6 à 17,5 mois) et le délai médian de réponse était de 4,3 mois (intervalle : de 2,1 à 15,2 mois). Des 57 patients qui dépendaient des transfusions de globules rouges et de plaquettes au niveau de référence, 30 patients (53 %) sont devenus indépendants des transfusions de globules rouges et de plaquettes au cours de toute période de 56 jours après la période de référence. Parmi les 76 patients qui étaient indépendants des transfusions de globules rouges et de plaquettes à la période de référence, 48 patients (63 %) sont demeurés indépendants des transfusions pendant une période de 56 jours après la période de référence.

Le profil d'innocuité d'Inqovi a été évalué en fonction des données d'innocuité regroupées de 208 patients (130 patients de l'étude de phase III et 78 patients de l'étude de phase II). La majorité des patients ont reçu 80 % ou plus des doses prévues d'Inqovi pour la plupart des cycles de traitement. Parmi les patients traités avec Inqovi, 61 % ont reçu le médicament pendant six mois ou plus et 24 % ont reçu le médicament pendant plus d'un an.

L'ensemble des 208 patients (100 %) ont connu un effet indésirable survenant pendant le traitement. Au cycle 1, 106 (99 %) des 107 patients traités à l'aide d'Inqovi et 105 (99 %) des 106 patients traités à l'aide de la décitabine par voie intraveineuse ont connu un effet indésirable pendant le traitement. Dans l'ensemble, les effets indésirables survenant pendant le traitement semblent être plus fréquents chez les patients traités à l'aide d'Inqovi que chez ceux qui recevaient de la décitabine par voie intraveineuse au cours du premier cycle de traitement. Cette observation peut être due à des déséquilibres dans les données démographiques de base des patients.

Chez les patients traités à l'aide d'Inqovi, les effets indésirables les plus courants (survenant à une fréquence d'au moins 20 %) étaient la fatigue, la constipation, l'hémorragie, la myalgie, la mucosite, l'arthralgie, la nausée, la dyspnée, la diarrhée, les éruptions cutanées, la neutropénie fébrile, l'œdème, les maux de tête, la toux, la diminution de l'appétit, l'infection des voies respiratoires supérieures, la pneumonie et l'augmentation des transaminases.

Les anomalies de laboratoire de niveau 3 ou 4 ayant une fréquence d'au moins 50 % étaient la neutropénie, la thrombocytopénie et l'anémie. Les cytopénies de niveau 3 ou 4 étaient légèrement plus prononcées chez les patients traités à l'aide d'Inqovi au cours du cycle 1 que chez les patients traités à l'aide de la décitabine par voie intraveineuse au cours du cycle 1, à l'exception de la diminution du nombre de plaquettes.

Soixante-huit pour cent des patients traités à l'aide d'Inqovi ont connu des effets indésirables graves qui sont survenus pendant le traitement. Parmi ceux-ci, les effets qui se sont produits chez plus de 5 % des patients comprenaient la neutropénie fébrile (30 %), la pneumonie (14 %) et la septicémie (13 %).

Parmi les effets indésirables qui ont entraîné la mort chez 6 % des patients, mentionnons la septicémie (1 %), le choc septique (1 %), la pneumonie (1 %), l'insuffisance respiratoire (1 %) et un cas d'hémorragie cérébrale et de mort subite.

Les effets indésirables les plus courants survenant pendant le traitement qui ont entraîné des retards de dose ou une réduction de dose d'Inqovi étaient les événements liés aux cytopénies. L'interruption permanente du traitement en raison d'un effet indésirable survenant pendant le traitement a été requise pour 5 % des patients qui ont reçu Inqovi. Les effets indésirables survenant pendant le traitement les plus fréquents et entraînant une interruption permanente sont la neutropénie fébrile (1 %) et la pneumonie (1 %).

Dans l'ensemble, le profil d'innocuité d'Inqovi observé dans la population d'innocuité regroupée est conforme au profil d'innocuité connu de la décitabine par voie intraveineuse. Les risques de neutropénie et de thrombocytopénie ont été en particulier abordés dans un encadré intitulé : Sérieuses mises en garde et précautions de la monographie de produit d'Inqovi. De plus, selon les résultats des données sur l'humain et l'animal et son mécanisme d'action, la décitabine peut causer des lésions fœtales lorsqu'elle est administrée à une femme enceinte. Par conséquent, l'encadré « Sérieuses mises en garde et précautions » met en garde contre le risque de lésions causées au fœtus en raison de l'utilisation d'Inqovi.

La monographie de produit d'Inqovi énumère également les effets indésirables qui ont été déterminés au cours de l'utilisation après l'approbation de la décitabine administrée par voie intraveineuse : syndrome de différenciation, réactions anaphylactiques, entérocolite mortelle et maladie pulmonaire interstitielle.

Otsuka Pharmaceutical Co., Ltd. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Inqovi. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Les étiquettes interne et externe, la notice d'accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit d'Inqovi qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l'étiquetage, à l'utilisation d'un langage clair et aux éléments de conception.

Après évaluation des marques nominatives à présentation et à consonance semblables, le nom proposé d'Inqovi a été accepté.

Selon les études cliniques et non cliniques, il a été démontré qu'Inqovi présente un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour la population de patients visée. Les problèmes d'innocuité relevés peuvent être gérés à l'aide de l'étiquetage et d'une surveillance adéquate. La monographie de produit d'Inqovi comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d'innocuité identifiées.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Inqovi?

La présentation de drogue nouvelle (PDN) pour Inqovi a été examinée dans le cadre du projet Orbis. Le projet Orbis fournit un cadre pour la présentation et l'examen simultanés de produits d'oncologie ainsi que pour l'échange de renseignements entre les organismes de réglementation de plusieurs administrations nationales. Santé Canada, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et la Therapeutic Goods Administration (TGA) d'Australie ont participé à l'examen de la PDN pour Inqovi. Même si l'examen de la présentation était axé sur la collaboration, chaque administration a pris sa décision en matière de réglementation de façon indépendante. La décision réglementaire canadienne portant sur l'examen d'Inqovi est fondée sur une évaluation critique du dossier présenté à Santé Canada. On a utilisé les commentaires des équipes multidisciplinaires d'organismes de réglementation étrangers comme références supplémentaires.

Étapes importantes de la présentation: Inqovi

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation2018-11-15
Dépôt de la présentation2019-12-31
Examen préliminaire
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire2020-01-22
Réponse déposée2020-01-24
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire2020-01-27
Examen
Évaluation du plan de gestion des risques terminée2020-06-10
Évaluation de la qualité terminée2020-06-26
Évaluation biopharmaceutique terminée2020-07-06
Évaluation clinique/médicale terminée2020-07-06
Examen de l'étiquetage terminé, comprenant l'évaluation des marques nominatives à présentation et à consonance semblables2020-07-06
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques2020-07-07

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post‑commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

Inqovi est une combinaison orale de deux ingrédients médicinaux, la décitabine, un analogue de la pyrimidine (cytidine) et une nouvelle entité moléculaire, la cédazuridine, qui est un inhibiteur de la cytidine désaminase. On a déjà autorisé la décitabine pour administration intraveineuse au Canada.

La décitabine est un inhibiteur métabolique nucléosidique dont on croit qu'il exerce ses effets antinéoplasiques après phosphorylation et son incorporation directe dans l'acide désoxyribonucléique (ADN) et l'inhibition de la méthyltransférase de l'ADN, causant une hypométhylation de l'ADN et une différenciation cellulaire et/ou une apoptose.

La nouvelle entité moléculaire, la cédazuridine, inhibe la cytidine désaminase, une enzyme responsable de la dégradation des nucléotides de cytidine, y compris la cytidine analogue à la décitabine. Des niveaux élevés de cytidine désaminase dans le tractus gastro-intestinal et le foie dégradent rapidement ces nucléotides et empêchent ou limitent leur biodisponibilité orale. L'administration orale de cédazuridine avec la décitabine augmente la biodisponibilité orale de la décitabine par inhibition du métabolisme de cette dernière au premier passage dans l'intestin et le foie par la cytidine désaminase.

La cédazuridine est principalement métabolisée par la conversion en épimère de la cédazuridine dans le tractus gastro-intestinal avant absorption. La somme de cédazuridine, de son épimère et du métabolite M266/1 représentait 99 % des matières liées au médicament en circulation.

La voie d'élimination prédominante de la cédazuridine est la voie rénale, comme le médicament parent et son épimère. Après l'administration intraveineuse de 14C-cédazuridine, 80,9 % de la radioactivité totale a été récupérée dans l'urine et 0,6 % dans les selles. Après une dose orale unique de 100 mg de cédazuridine étiquetée radioactive, 45,7 % (17,1 % comme cédazuridine inchangée) de la dose administrée a été récupérée dans l'urine et 51,2 % (médicament pour la plupart non absorbé, 27,3 % comme médicament inchangé) a été récupérée dans les selles.

Après l'administration d'Inqovi, l'exposition à la décitabine le premier jour était de 40 % inférieure à celle après l'administration de la décitabine par voie intraveineuse. Des expositions à l'état stable pour la cédazuridine et la décitabine ont été atteintes le deuxième jour de l'administration de la dose d'Inqovi. Inqovi a atteint des expositions à la décitabine (surface sous la courbe de concentration plasmatique en fonction du temps, SSC) équivalentes à celles obtenues par perfusion intraveineuse de décitabine de 20 mg/m2 avec la dose recommandée d'Inqovi pendant cinq jours consécutifs.

Chez les patients qui ont reçu les cinq doses quotidiennes consécutives recommandées d'Inqovi, la moyenne de réduction maximale par rapport à la référence de la déméthylation des longs éléments nucléaires intercalés-1 (LINE-1) a été observée au huitième jour, avec une récupération inférieure à la totalité de la méthylation des LINE-1 par rapport à la référence à la fin du cycle de traitement.

Selon une analyse de l'exposition et de l'innocuité de certains effets indésirables chez les patients inscrits aux études de phase II (ASTX727-01-B) et de phase III (ASTX727-02) (décrites dans la section Efficacité clinique), les augmentations de l'exposition à la décitabine sont associées à des risques accrus de neutropénie et de thrombocytopénie.

On n'a réalisé aucune étude consacrée à l'évaluation du potentiel de prolongation de l'intervalle QT d'Inqovi.

Une analyse pharmacocinétique de la population a indiqué que l'insuffisance hépatique légère n'a pas eu d'effet cliniquement significatif sur la pharmacocinétique de la décitabine ou de la cédazuridine après l'administration orale d'Inqovi. On ignore les effets d'une insuffisance hépatique modérée et grave sur la pharmacocinétique de la décitabine et de la cédazuridine.

D'après l'analyse pharmacocinétique de la population, l'insuffisance rénale légère ou modérée a augmenté l'exposition à la cédazuridine, mesurée comme étant la SSC allant de zéro à 24 heures (SSC0-24), par 1,2 fois et par 1,4 fois respectivement. Les expositions cumulatives à la décitabine sur cinq jours ont été multipliées par 1,4 et par 1,8 respectivement. Les augmentations de l'exposition à la décitabine chez les patients atteints d'insuffisance rénale modérée étaient associées à une toxicité accrue. Par conséquent, une surveillance fréquente des effets indésirables est recommandée chez les patients ayant une insuffisance rénale modérée. On ignore les effets d'une insuffisance rénale grave et terminale sur la pharmacocinétique de la décitabine et de la cédazuridine.

Selon l'analyse pharmacocinétique de la population, l'exposition à la décitabine et à la cédazuridine a été affectée par le poids corporel, l'âge et le sexe, après l'administration orale d'Inqovi. Les expositions cumulatives à la décitabine sur cinq jours ont augmenté de 1,3 fois chez les patients ayant un poids corporel de base inférieur (< 70 kg) et diminué de 24,1 % chez les patients ayant un poids corporel de base plus élevé (> 93 kg). La SSC0-24 de la cédazuridine a diminué de 21,3 % chez les patients ayant un poids corporel de base plus élevé (> 93 kg). Les expositions cumulatives sur cinq jours pour la décitabine étaient 1,4 fois plus élevées et la SSC0-24 pour la cédazuridine était 1,2 fois plus élevée chez les patients âgés de plus de 75 ans. La SSC0-24 de la cédazuridine et les expositions cumulatives sur cinq jours de la décitabine étaient 1,2 fois et 1,6 fois plus élevées chez les patientes.

Environ 42 % des sujets traités avec Inqovi avaient pris des médicaments gastriques modifiant le pH à un moment donné pendant les études cliniques. Les médicaments qui modifient le pH gastrique, y compris les inhibiteurs de la pompe à protons, peuvent influer sur le taux de conversion de la cédazuridine en son épimère beaucoup moins actif. D'après l'analyse pharmacocinétique de la population, aucun effet sur la pharmacocinétique de la cédazuridine ou de la décitabine n'a été démontré avec les inhibiteurs de la pompe à protons administrés après 4 heures d'administration d'Inqovi.

On n'a effectué aucune étude sur l'interaction entre les médicaments avec la décitabine ou la cédazuridine. Étant donné que la cédazuridine est un inhibiteur de la cytidine désaminase, l'administration concomitante d'Inqovi et de médicaments métabolisés par cette enzyme peut entraîner une exposition systémique accrue présentant un potentiel d'augmentation de la toxicité de ces médicaments. Par conséquent, la coadministration d'Inqovi avec des médicaments métabolisés par la cytidine désaminase devrait être évitée.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit d'Inqovi approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

Les données probantes appuyant l'autorisation d'Inqovi ont fondé sur deux études croisées randomisées, ouvertes, comportant deux séquences de traitement et deux cycles de traitement : une étude de phase II (ASTX727-01-B) et une étude de phase III (ASTX727-02).

Les études ont été menées chez des patients adultes atteints de syndrome myélodysplasique (SMD) (à risque intermédiaire 1, intermédiaire 2 ou à risque élevé selon l'International Prognostic Scoring System, IPSS) ou de leucémie myélomonocytique chronique, qui étaient candidats pour un traitement avec un agent d'hypométhylation. Parmi les autres critères d'admissibilité, on retrouve le score sur l'échelle de rendement de 0 à 2 de l'Eastern Cooperative Oncology Group. Il y avait 80 patients dans l'étude de phase II. L'étude de phase III comprenait 133 patients.

Les patients ont été répartis de manière aléatoire selon un rapport de 1:1 pour recevoir Inqovi au cycle 1 et la décitabine par voie intraveineuse (20 mg/m2) au cycle 2, ou la séquence de traitement inverse. La randomisation a été stratifiée par niveau de risque de l'IPSS dans l'étude de phase II, alors qu'aucune stratification n'a été effectuée dans l'étude de phase III. Inqovi et la décitabine par voie intraveineuse ont été administrés une fois par jour pendant cinq jours selon des cycles de 28 jours. À partir du cycle 3, tous les patients ont reçu Inqovi jusqu'à la progression de la maladie, la mort ou une toxicité inacceptable. Au cours de l'étude de phase II, le temps médian de suivi des patients était de 24 mois (intervalle : de 12 à 28,8 mois) et la durée médiane du traitement était de 6,6 mois (intervalle : < 0,1 à 28 mois). Douze (15 %) des 80 patients ont subi une greffe de cellules souches à la suite d'un traitement à l'aide d'Inqovi. L'étude de phase III avait un délai médian de suivi de 12,6 mois (intervalle : de 9,3 à 20,5 mois) et une durée médiane de traitement de 8,2 mois (intervalle : de 0,2 à 19,7 mois). Vingt-sept (20 %) des 133 patients ont subi une greffe de cellules souches à la suite du traitement à l'aide d'Inqovi.

Les études visaient à établir l'équivalence entre Inqovi (administré par voie orale) et la décitabine par voie intraveineuse par rapport au paramètre pharmacocinétique primaire, l'exposition cumulative sur cinq jours à la décitabine (SSC). Les paramètres secondaires étaient le taux de réponse global (réponse complète et réponse partielle), la durée de la réponse et le taux d'indépendance de la transfusion (aucune transfusion pendant au moins 56 jours consécutifs) chez les patients dépendants de la transfusion au niveau de référence.

Selon les mesures de la SSC pour la période allant de zéro à 24 heures (SSC0-24), Inqovi a atteint des expositions équivalentes à la décitabine à celles observées avec une perfusion intraveineuse de décitabine à 20 mg/m2. Le rapport de la moyenne géométrique de la SSC0-24 de la dose de décitabine totale sur cinq jours entre Inqovi et la décitabine par voie intraveineuse était de 99 % (intervalle de confiance à 90 % [IC] : 93 %, 106 %). L'IC bilatérale à 90 % était entièrement contenu dans l'intervalle de bioéquivalence prédéterminée de 80 % à 125 %.

L'efficacité a été établie en fonction du taux de réponse complète (puisqu'il n'y avait aucune réponse partielle dans les deux études) et du taux de conversion pour passer de la dépendance à la transfusion à l'indépendance à la transfusion.

Dans l'étude de phase II, la proportion de patients ayant une réponse complète était de 18 % (14 patients sur 80) (IC à 95 % : 10 %, 28 %). La durée médiane de la réponse complète était de 8,7 mois (intervalle : de 1,1 à 18,2 mois) et le délai médian de réponse était de 4,8 mois (intervalle : de 1,7 à 10 mois). Parmi les 41 patients qui dépendaient de transfusions de globules rouges et de plaquettes au niveau de référence, 20 patients (49 %) sont devenus indépendants des transfusions de globules rouges et de plaquettes au cours d'une période consécutive de 56 jours après la période de référence. Des 39 patients qui étaient indépendants des transfusions de globules rouges et de plaquettes à la période de référence, 25 patients (64 %) sont demeurés indépendants des transfusions pendant une période consécutive de 56 jours après la période de référence.

Dans l'étude de phase III, une réponse complète a été observée chez 21 % des patients (38 patients sur 133) (IC à 95 % : 15 %, 29 %). La durée médiane de la réponse complète égalait 7,5 mois (intervalle : de 1,6 à 17,5 mois) et le délai médian de réponse était de 4,3 mois (intervalle : de 2,1 à 15,2 mois). Des 57 patients qui dépendaient de transfusions de globules rouges et de plaquettes au niveau de référence, 30 patients (53 %) sont devenus indépendants des transfusions de globules rouges et de plaquettes au cours d'une période de 56 jours après la période de référence. Parmi les 76 patients qui étaient indépendants des transfusions de globules rouges et de plaquettes à la période de référence, 48 patients (63 %) sont demeurés indépendants des transfusions pendant une période de 56 jours après la période de référence.

Dans l'ensemble, les réponses observées dans les études de phase II et de phase III étaient comparables à celles obtenues avec la décitabine par voie intraveineuse à une dose de 20 mg/m2 (taux de réponse complet de 16 % dans un essai historique à un seul groupe).

Indication

La Présentation de drogue nouvelle relative à Inqovi a été initialement déposée par le promoteur pour l'indication suivante :

  • Inqovi est indiqué pour le traitement des patients adultes atteins de syndromes myélodysplasiques (SMD), y compris des SMD traités précédemment et non traités, de novo et secondaires accompagnés de tous les sous-types français-américains-britanniques qui suivent (anémie réfractaire, anémie réfractaire avec sidéroblastes en couronne, anémie réfractaire avec excès de blastes, anémie réfractaire avec excès de blastes en transformation et leucémie myélomonocytaire chronique) et des groupes à risque intermédiaire 1, à risque intermédiaire 2 et à risque élevé de l'International Prognostic Scoring System (IPSS).

Le sous-type de classification français-américain-britannique d'un syndrome myélodysplasique avec anémie réfractaire avec excès de blastes en transformation est actuellement classé selon la nouvelle classification de l'Organisation mondiale de la santé comme étant une leucémie myéloïde aiguë. Donc, il a été exclu de l'indication proposée initialement. Par conséquent, Santé Canada a approuvé l'indication suivante :

  • Inqovi (décitabine et cédazuridine) est indiqué pour le traitement des patients adultes atteins de syndromes myélodysplasiques (SMD), y compris des SMD traités précédemment et non traités, de novo et secondaires accompagnés des sous-types français-américains-britanniques qui suivent (anémie réfractaire, anémie réfractaire avec sidéroblastes en couronne, anémie réfractaire avec excès de blastes, anémie réfractaire avec excès de blastes en transformation et leucémie myélomonocytaire chronique [LMMC]) et des groupes à risque intermédiaire 1, à risque intermédiaire 2 et à risque élevé de l'International Prognostic Scoring System (IPSS).

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d'Inqovi approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

Le profil d'innocuité d'Inqovi a été évalué en fonction des données d'innocuité regroupées de 208 patients atteints de syndromes myélodytiques et de leucémie myélomonocytique chronique. La population de patients regroupée comprenait 130 patients d'une étude de phase III (ASTX727-02) et 78 patients d'une étude de phase II (ASTX727-01-B). Les deux études sont décrites dans la section Efficacité clinique.

La majorité des patients ont reçu 80 % ou plus des doses prévues d'Inqovi pour la plupart des cycles de traitement. Parmi les patients traités avec Inqovi, 61 % ont reçu le médicament pendant six mois ou plus et 24 % ont reçu le médicament pendant plus d'un an.

L'ensemble des 208 patients (100 %) ont connu un effet indésirable survenant pendant le traitement. Au cycle 1, 106 (99 %) des 107 patients traités à l'aide d'Inqovi et 105 (99 %) des 106 patients traités à l'aide de la décitabine par voie intraveineuse ont connu un effet indésirable pendant le traitement.

Dans l'ensemble, les effets indésirables survenant pendant le traitement semblent être plus fréquents chez les patients traités à l'aide d'Inqovi que chez ceux qui recevaient de la décitabine par voie intraveineuse au cours du premier cycle de traitement. Cette observation peut être due à des déséquilibres dans les données démographiques de base des patients.

Les effets indésirables les plus courants (survenant à une fréquence d'au moins 20 %) étaient la fatigue, la constipation, l'hémorragie, la myalgie, la mucosite, l'arthralgie, la nausée, la dyspnée, la diarrhée, les éruptions cutanées, la neutropénie fébrile, l'œdème, les maux de tête, la toux, la diminution de l'appétit, l'infection des voies respiratoires supérieures, la pneumonie et l'augmentation des transaminases.

Deux cas de dermatose aiguë fébrile neutrophilique de niveau 2 (aussi appelé syndrome de Sweet) ont été signalés (un patient pour chaque essai).

Trois patients (1 %) de la population de patients regroupée ont connu une augmentation des valeurs d'alanine aminotransférase (ALT) et d'aspartate aminotransférase (AST) qui étaient trois fois plus élevées que les limites supérieures à la normale (LSN), combinée à une augmentation des valeurs de bilirubine totale au moins deux fois plus élevées que la LSN et une augmentation de la phosphatase alcaline inférieure à deux fois la LSN. L'examen de tous les cas potentiels liés à la loi de Hy a écarté les lésions hépatiques causées par des médicaments en fonction d'autres causes plausibles.

Les anomalies de laboratoire de niveau 3 ou 4 ayant une fréquence d'au moins 50 % étaient la neutropénie, la thrombocytopénie et l'anémie. Les cytopénies de niveau 3 ou 4 étaient légèrement plus prononcées chez les patients traités à l'aide d'Inqovi au cours du cycle 1 que chez les patients traités à l'aide de la décitabine par voie intraveineuse au cours du cycle 1, à l'exception de la diminution du nombre de plaquettes.

Soixante-huit pour cent des patients traités à l'aide d'Inqovi ont connu des effets indésirables graves qui sont survenus pendant le traitement. Parmi ceux-ci, les effets qui se sont produits chez plus de 5 % des patients comprenaient la neutropénie fébrile (30 %), la pneumonie (14 %) et la septicémie (13 %).

Parmi les effets indésirables qui ont entraîné la mort chez 6 % des patients, mentionnons la septicémie (1 %), le choc septique (1 %), la pneumonie (1 %), l'insuffisance respiratoire (1 %) et un cas d'hémorragie cérébrale et de mort subite.

Les effets indésirables les plus courants survenant pendant le traitement qui ont entraîné des retards de dose ou une réduction de dose d'Inqovi étaient les événements liés aux cytopénies.

Des effets indésirables survenant pendant le traitement ont entraîné des retards de dose chez 86 patients (41 %), y compris sept patients (7 %) traités à l'aide d'Inqovi et neuf patients (8 %) traités à l'aide de la décitabine par voie intraveineuse au cours du cycle 1.

On a dû procéder à des réductions de doses chez 39 patients (19 %) en raison d'effets indésirables survenant pendant le traitement. Les effets indésirables survenant pendant le traitement qui ont mené à des réductions de dose pendant tous les cycles étaient la neutropénie (12 %), l'anémie (3 %) et la thrombocytopénie (3 %). Le nombre médian de cycles de réduction de doses chez les patients était 2 (intervalle : de 1 à 10 cycles).

L'interruption permanente du traitement en raison d'un effet indésirable survenant pendant le traitement a été requise pour 5 % des patients qui ont reçu Inqovi. Les effets indésirables survenant pendant le traitement les plus fréquents et entraînant une interruption permanente d'Inqovi sont la neutropénie fébrile (1 %) et la pneumonie (1 %).

Dans l'ensemble, le profil d'innocuité d'Inqovi observé dans la population d'innocuité regroupée est conforme au profil d'innocuité connu de la décitabine par voie intraveineuse.

Les risques de neutropénie et de thrombocytopénie et le potentiel de lésions fœtales associés à l'administration d'Inqovi ont été incorporés dans un encadré intitulé : Sérieuses mises en garde et précautions de la monographie de produit d'Inqovi. De plus, la monographie de produit d'Inqovi précise des recommandations pour une surveillance étroite des patients recevant ce médicament.

La monographie de produit d'Inqovi énumère également les effets indésirables qui ont été déterminés au cours de l'utilisation après l'approbation de la décitabine administrée par voie intraveineuse : syndrome de différenciation, réactions anaphylactiques, entérocolite mortelle et maladie pulmonaire interstitielle.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d'Inqovi approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Inqovi est une combinaison orale de deux ingrédients médicinaux, la décitabine (un analogue de la pyrimidine [cytidine]) et une nouvelle entité moléculaire, la cédazuridine (un inhibiteur de la cytidine désaminase). On a déjà autorisé la décitabine pour l'administration intraveineuse au Canada.

La nouvelle entité moléculaire, la cédazuridine, inhibe la cytidine désaminase. Cette enzyme est responsable de la dégradation des nucléotides de cytidine, y compris la cytidine analogue à la décitabine. Des niveaux élevés de cytidine désaminase dans le tractus gastro-intestinal et le foie dégradent rapidement ces nucléotides et interdisent ou limitent leur biodisponibilité orale. L'administration orale de la cédazuridine en combinaison avec la décitabine augmente la biodisponibilité orale de la décitabine.

Les études in vitro appuient le mécanisme d'action proposé de la cédazuridine. La cédazuridine augmente la demi-vie de la gemcitabine (connue pour être métabolisée par la cytidine désaminase) de moins de 36 minutes à plus de 66 heures. La cédazuridine est un puissant inhibiteur de la cytidine désaminase humaine avec une valeur de la concentration inhibitrice médiane (CI50) de 281 nM. La cédazuridine orale augmente in vivo l'activité antitumorale de la décitabine orale, comme en témoigne l'augmentation de la durée de vie dans les modèles souris de leucémie disséminée KG-1 et L1201.

Dans les études pharmacologiques d'innocuité, les paramètres potentiels d'action n'ont pas été touchés dans les muscles papillaires isolés des cobayes par le traitement avec une dose allant jusqu'à 100 µM de cédazuridine. La cédazuridine a montré une inhibition négligeable du courant du canal potatique du gène humain apparenté au gène éther-à-go-go (hERG) (CI50 estimé à > 300 µM). Les paramètres cardiovasculaires et respiratoires in vivo n'ont pas été touchés par le traitement à la cédazuridine chez les macaques de Buffon instrumentés pour la télémétrie. Puisque la cédazuridine n'a pas une forte tendance à se distribuer dans les tissus, on n'a pas évalué le système nerveux central au cours des études pharmacologiques d'innocuité.

La cedazuridine radiomarquée a été largement distribuée dans le tractus gastro-intestinal chez la souris. La liaison médiane des protéines in vitro de la cédazuridine dans le plasma humain, chez la souris et le singe variait de 29,8 % à 37,6 %. La cédazuridine non modifiée était la composante la plus abondante dans le plasma, dans les modèles animaux et chez les humains. Le principal métabolite de la cédazuridine était son épimère. Après administration orale chez les souris et les singes, la cédazuridine a été excrétée principalement dans les fèces sous forme de médicament non absorbé.

Dans les études de toxicité à doses répétées, les profils toxicocinétiques de la cédazuridine et de son métabolite principal, l'épimère de la cédazuridine, ont été caractérisés chez les souris, les macaques rhésus et les macaques de Buffon. D'après ces données non cliniques, les organes suivants ont été déterminés comme étant des cibles potentielles de la toxicité de la cédazuridine chez l'humain : moelle osseuse, tractus gastro-intestinal, rate, tissus lymphoïdes (thymus, rate, ganglions lymphatiques mésentériques) et testicules.

On n'a pas effectué d'études de toxicité pour la reproduction ou le développement avec la cédazuridine.

La cédazuridine s'est révélée génotoxique au cours du test d'Ames et d'un test d'aberration chromosomique dans les lymphocytes humains.

La monographie de produit d'Inqovi présente les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour l'être humain. À la lumière de l'utilisation prévue d'Inqovi, la présentation n'indique aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l'autorisation du produit.

Des mesures adéquates de précaution et des mises en garde ont été incluses dans la monographie de produit d'Inqovi afin de répondre aux préoccupations soulevées en matière d'innocuité.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d'Inqovi approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication d'Inqovi montre que les substances médicamenteuses et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 24 mois est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé à la température ambiante (entre 15 ºC et 30 ºC).

Compte tenu de l'utilisation prévue d'Inqovi et du potentiel génotoxique de ce produit combiné, les limites proposées des impuretés liées au médicament sont considérées comme acceptables.

Les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux (c'est-à-dire les excipients décrits précédemment) présents dans le produit pharmaceutique peuvent être utilisés dans les médicaments conformément au Règlement sur les aliments et drogues. L'excipient de lactose monohydraté est dérivé de lait obtenu d'animaux sains sous les mêmes conditions que du lait recueilli aux fins de consommation humaine. Des renseignements satisfaisants ont été fournis pour établir que cet excipient ne pose pas un risque de contamination par des agents d'encéphalopathie spongiforme transmissible.