Sommaire des motifs de décision portant sur Tukysa

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Tukysa est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Tukysa

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Tukysa

Mise à jour :

2022-12-14

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Tukysa, un produit dont l’ingrédient médicinal est tucatinib. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations et des demandes de drogues.

Identification numérique de drogue (DIN) :

DIN 02499835 – 150 mg, tucatinib, comprimé, administration orale

DIN 02499827 - 50 mg, tucatinib, comprimé, administration orale

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d'activité ou de présentationDate de présentationDécision et dateSommaire des activités
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DINs 02499835 et 02499827)Sans objetDate de la première vente :
2022-09-23

Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.

PDN Nº 2528232021-05-18
2021-07-09

Présentation déposée afin de modifier le nom du promoteur du médicament, passant de Seattle Genetics, Inc. to Seagen Inc.

Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02499827)Sans objetDate de la première vente :
2020-10-08

Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.

Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02499835)Sans objetDate de la première vente :
2020-08-27

Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.

PDN Nº 2352952020-01-20Délivrance d'un AC
2020-06-05

Délivrance d’un AC relatif à une Présentation de drogue nouvelle.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Tukysa

SMD émis le : 2020-10-01

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Tukysa.

Tucatinib

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02499835 - 150 mg tucatinib, comprimé, administration orale
  • DIN 02499827 - 50 mg tucatinib, comprimé, administration orale

Seattle Genetics Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 235295

Le 5 juin, 2020, Santé Canada a émis à l'intention de Seattle Genetics Inc. un avis de conformité pour le produit pharmaceutique, Tukysa.

L'autorisation de mise en marché s'appuie sur l'information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages‑effets nocifs‑incertitudes de Tukysa en association avec le trastuzumab et la capécitabine est considéré comme étant favorable pour le traitement des patients atteints d'un cancer du sein du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) positif non résécable, localement avancé ou métastatique, y compris les patients présentant des métastases cérébrales et ayant auparavant reçu un traitement par trastuzumab, pertuzumab et trastuzumab emtansine, pris séparément ou en association.

Les données cliniques étayant l'efficacité de Tukysa en association avec le trastuzumab et la capécitabine sont limitées aux patients ayant reçu au moins une thérapie dirigée contre HER2 dans le contexte métastatique.

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Tukysa, un inhibiteur de protéine kinase, a été autorisé en association avec le trastuzumab et la capécitabine pour le traitement des patients atteints d'un cancer du sein du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) positif non résécable, localement avancé ou métastatique, y compris les patients présentant des métastases cérébrales et ayant auparavant reçu un traitement par trastuzumab, pertuzumab et trastuzumab emtansine, pris séparément ou en association.

Les données cliniques étayant l'efficacité de Tukysa en association avec le trastuzumab et la capécitabine sont limitées aux patients ayant reçu au moins une thérapie dirigée contre HER2 dans le contexte métastatique.

Santé Canada ne dispose d'aucune donnée concernant l'utilisation de Tukysa chez les patients de moins de 18 ans. En conséquence, aucun usage pédiatrique n'a été autorisé.

Il importe de faire preuve de prudence lors du traitement des patients âgés (de 65 ans et plus) à l'aide de Tukysa puisqu'une fréquence accrue d'événements indésirables graves et des arrêts de traitement ont été observés au sein de cette population étudiée par rapport aux patients plus jeunes.

Tukysa est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament ou à l'un des ingrédients de la formulation de ce dernier, incluant les ingrédients non médicinaux ou un composant du contenant.

Tukysa a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration du médicament.

Tukysa (50 mg et 150 mg tucatinib) se présente sous forme comprimé. En plus de l'ingrédient médicinal, le comprimé contient de la silice colloïdale, de la copovidone, de la crospovidone, du chlorure de potassium, du bicarbonate de sodium, du chlorure de sodium, du stéarate de magnésium, de la cellulose microcristalline, d'alcool polyvinylique, du dioxyde de titane, du macrogol/polyéthylène glycol, du talc, et de l'oxyde de fer jaune non irradié.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit de Tukysa approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

2 Pourquoi Tukysa a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Tukysa a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour le traitement des patients atteints d'un cancer du sein du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) positif non résécable, localement avancé ou métastatique, y compris les patients présentant des métastases cérébrales et ayant auparavant reçu un traitement par trastuzumab, pertuzumab et trastuzumab emtansine (T-DM1), pris séparément ou en association.

Les données d'essais cliniques à l'appui de l'efficacité de Tukysa en association avec le trastuzumab et la capécitabine sont limitées aux patients ayant auparavant reçu au moins une thérapie antérieure dirigée par HER2 dans le contexte métastatique.

Au Canada, le cancer du sein est le plus courant chez les femmes, et le troisième cancer le plus répandu toutes catégories confondues. Le cancer du sein HER2 positif qui représente de 15 à 30 % des cancers du sein est une maladie grave et mortelle qui touche de façon disproportionnée les patients plus jeunes et qui a tendance à être plus virulente et plus susceptible de se reproduire qu'un cancer du sein HER2-négatif. Une fois que le cancer du sein HER2 positif a métastasé, le taux de survie général quinquennal estimé varie de 15 à 26 %. De plus, les patients atteints d'un cancer du sein présentant des métastases cérébrales ont un pronostic plus faible que ceux qui n'ont pas de métastases cérébrales. Environ 1 % des cas de cancer du sein se produisent chez les hommes.

Le récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain est un récepteur transmembranaire de la tyrosine kinase qui joue un rôle de médiateur dans la croissance des cellules, la différenciation, et la survie. Dans les cellules cancéreuses, les niveaux de protéines HER2 peuvent être accrus de 10 à 100 fois au-dessus de ceux que l'on trouve dans des cellules normales.

Le traitement de première ligne pour la plupart des patients atteints d'un cancer du sein métastatique HER2 positif est un mélange de trastuzumab, de pertuzumab et d'une taxane, à moins que le patient ait une contre-indication aux taxanes. En moins de deux ans, la majorité des patients traités avec cette combinaison progresseront. Si la maladie a progressé pendant ou après le traitement ciblé de première ligne HER2, T-DM1 est recommandé comme traitement de seconde ligne. Si le cancer du sein avancé HER2 positif d'un patient a progressé pendant ou après le traitement ciblé HER2 de seconde ligne d'un patient, et si le patient a déjà reçu du pertuzumab et du T-DM1, un traitement basé sur une thérapie ciblée HER2 de troisième ligne ou plus est recommandé. Les options incluent de la lapatinib et de la capécitabine ainsi que d'autres combinaisons de chimiothérapie, de la lapatinib et du trastuzumab, ou une hormonothérapie (chez les patients atteints d'une maladie à récepteurs d'œstrogènes positifs ou d'une maladie à récepteurs de la progestérone positifs). Cependant, l'efficacité de ces schémas dans cette situation demeure modeste, avec une survie sans progression (SSP) médiane signalée de 3,3 à 4,9 mois, et une médiane de la survie globale (SG) de 15,8 à 17,2 mois. Par conséquent, au moment de l'autorisation, il y avait un important besoin médical non satisfait pour les patients atteints d'un cancer du sein métastatique HER2 positif qui avait progressé malgré qu'ils aient reçu le traitement standard.

Tukysa (tucatinib) est un inhibiteur de tyrosine-kinase au niveau moléculaire de HER2 ciblé réversible administré par voie orale. In vitro, le tucatinib inhibe la phosphorylation de HER2 et du facteur de croissance épidermique humain 3 (HER3), ce qui entraîne une inhibition de la signalisation cellulaire et de la prolifération cellulaire, et provoque la mort des cellules tumorales induites par le HER2.

L'autorisation de mise en marché de Tukysa, en association avec le trastuzumab et la capécitabine, pour son indication approuvée était basée principalement sur les données relatives à l'efficacité et à l'innocuité fournies par une étude randomisée, à double insu, contrôlée par placebo appelée HER2CLIMB. Les patients inscrits (nombre de patients [n] = 612, incluant cinq hommes) devaient avoir un cancer du sein HER2 positif non résécable, localement avancé ou métastatique, avec ou sans métastases cérébrales, et avoir reçu un traitement antérieur à l'aide de trastuzumab, de pertuzumab et du T-DM1, séparément ou en association, dans un contexte néoadjuvant, adjuvant ou métastatique. Tous les patients avaient reçu au moins un agent dirigé contre HER2 dans un contexte métastatique. La surexposition ou l'amplification de HER2 a été confirmée par l'analyse du laboratoire central avant l'inscription des patients.

Les patients atteints de métastases cérébrales, y compris ceux qui ont des lésions non traitées ou progressantes, étaient admissibles à l'inscription, à condition d'être neurologiquement stables et de ne pas avoir besoin de radiographie ou de chirurgie immédiate. Les patients qui ont reçu des corticostéroïdes à action systémique pour la prévention ou l'atténuation des symptômes de métastases du système nerveux central moins de 28 jours avant la première dose du traitement à l'étude ont été exclus de l'essai. Les responsables de l'essai ont également exclu les patients atteints d'une atteinte de la leptoméninge.

Le paramètre d'efficacité principal était la SSP chez les 480 patients randomisés, tel qu'il a été évalué par un comité d'examen central indépendant à l'insu (ECII) selon les critères RECIST (Response Evaluation Criteria in Solid Tumours, Critères d'évaluation de la réponse des tumeurs solides), version 1.1. Les paramètres d'efficacité secondaires ont été évalués chez les 612 patients randomisés, et incluaient la SG, la SSP chez les patients ayant des antécédents de métastases cérébrales ou présentant des métastases cérébrales, et ont confirmé le taux de réponse objective (TRO).

La durée médiane d'exposition à Tukysa a été de 7,3 mois (étendue : < 0,1 et 35,1) pour les patients inscrits dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa comparativement à 4,4 mois (étendue : < 0,1 et 24,0) pour les patients inscrits dans le volet de traitement à l'aide d'un placebo. Après une durée médiane de suivi de 10,4 mois, il y a eu une réduction statistiquement et cliniquement significative (de 46 %) du risque d'événement de SSP chez les patients traités à l'aide de Tukysa comparativement aux patients inscrits dans le volet de traitement à l'aide d'un placebo, ce qui correspondait à une augmentation de la SSP médiane de 5,6 mois dans le volet de traitement à l'aide d'un placebo à 7,8 mois dans le volet de traitement avec Tukysa.

Les paramètres d'efficacité secondaires favorisaient aussi statistiquement le volet de traitement à l'aide de Tukysa, avec une SG médiane passant de 17,4 mois pour le volet du traitement par placebo à 21,9 mois pour le volet du traitement à l'aide de Tukysa. Les patients ayant des métastases cérébrales au niveau de base avaient une SSP médiane de 7,6 mois dans le volet du traitement à l'aide de Tukysa comparativement à 5,4 mois dans le volet du traitement par placebo. De plus, le TRO confirmé par le comité ECII chez les patients ayant une maladie mesurable était de 40,6 % pour le volet de traitement à l'aide de Tukysa comparativement à 22,8 % pour le volet de traitement par placebo. Les résultats de l'efficacité étaient cohérents à l'échelle de tous les sous-groupes de patients incluant le statut de récepteurs hormonaux, la présence ou des antécédents de métastases cérébrales, l'état de rendement selon l'Eastern Cooperative Oncology Group (0 comparativement à 1), et la région (Canada, États-Unis, ou reste du monde).

Presque tous les patients inscrits dans le HER2CLIMB ont connu un événement indésirable apparu en cours de traitement (ÉIT), et l'incidence globale des ÉIT a été semblable entre les volets de traitement à l'aide de Tukysa et de traitement par placebo (99 % comparativement à 97 %). Les plus fréquents ÉIT dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa (≥ 20 %) ont été la diarrhée, l'érythrodysesthésie palmo-plantaire, la nausée, la fatigue, l'hépatotoxicité, les vomissements, la stomatite, la perte d'appétit, des douleurs abdominales, des céphalées, l'anémie, et les éruptions cutanées. Les évènements indésirables (ÉI) ont été mesurés du moins grave (catégorie 1) au plus grave (catégorie 5). Les ÉI de catégorie égale ou supérieure à 3 se sont produits chez 53 % des patients traités à l'aide de Tukysa, comparativement à 45,7 % des patients inscrits dans le volet de traitement par placebo; le plus souvent l'érythrodysesthésie palmo-plantaire, la diarrhée, l'hépatotoxicité, l'élévation des niveaux d'alanine aminotransférase (ALT), et la fatigue. Des événements indésirables liés au traitement se sont produits chez 85 % des patients inscrits dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa comparativement à 73 % de ceux inscrits dans le volet de traitement par placebo. Les événements indésirables graves ont été équilibrés entre les deux volets de traitement (26 % par rapport à 27 %). Les plus fréquents événements indésirables graves dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa étant la diarrhée (4 %), les vomissements (2 %), la nausée (2 %), les douleurs abdominales (2 %), et la crise épileptique (2 %).

Les signaux d'alarme importants relatifs à Tukysa incluent une diarrhée grave et une hépatotoxicité grave. Les évènements indésirables à l'origine des abandons du traitement à l'aide de Tukysa ou par placebo se sont produits chez 6 % des patients du volet de traitement à l'aide de Tukysa comparativement à 3 % de ceux du volet de traitement par placebo. Les principaux événements indésirables à l'origine des abandons du traitement à l'aide de Tukysa étaient la diarrhée (1 %) et l'ALT accrue (1 %). Les événements indésirables à l'origine d'une réduction de doses se sont produits chez 21 % des patients dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa comparativement à 11 % des patients dans le volet de traitement par placebo. Les principaux événements indésirables à l'origine d'une réduction de doses étaient la diarrhée (6 %), l'ALT accrue (5 %), et l'aspartate aminotransférase accrue (4 %).

Le profil d'innocuité de Tukysa est considéré comme acceptable dans le contexte de cette maladie grave potentiellement mortelle, dont les événements indésirables peuvent être gérés par le biais d'une réduction de la dose de Tukysa, l'arrêt temporaire du traitement ou des soins médicaux. Un étiquetage en conséquence est inclus dans la monographie de produit de Tukysa, y compris des recommandations relatives à la surveillance des événements indésirables et des modifications de doses, pour gérer adéquatement les risques associés au traitement à l'aide de Tukysa. De plus, les mises en garde ont été incluses dans un encadré « Mises en garde et précautions importantes » dans la monographie de produit relative à Tukysa :

  • Tukysa, en association avec le trastuzumab et la capécitabine, peut causer une diarrhée grave entraînant une déshydratation, une lésion rénale aiguë et le décès. Un traitement par antidiarrhéique pourrait être indiqué.
  • Tukysa peut causer une hépatotoxicité grave; surveiller la transaminase et la bilirubine.
  • Tukysa pourrait nuire au fœtus et causer une malformation congénitale s'il est administré à une femme enceinte

Seattle Genetics Inc. a présenté un plan de gestion des risques (PGR) pour Tukysa à Santé Canada. Le PGR est conçu pour décrire les problèmes d'innocuité connus et potentiels, présenter le programme de surveillance, et au besoin, décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire au minimum les risques associés au produit.

Après examen, le PGR relatif à Tukysa a été considéré comme acceptable. Le promoteur sera appelé à :

  • soumettre des Rapports périodiques biennaux de pharmacovigilance et des Rapports périodiques biennaux d'évaluation des avantages et des risques (RPPV/(RPEAR) pendant les quatre (4) premières années suivant la commercialisation au Canada;
  • inclure dans les prochains RPPV et les prochains RPEAR les renseignements propres au résumé des données de sécurité provenant de toutes les activités de pharmacovigilance (rapport provisoire et rapport final), et les études en cours et prévues, y compris HER2CLIMB-02, une étude en cours/prévue, randomisée, à double insu de phase 3 de tucatinib ou d'un placebo en association avec du T-DM1 pour les patients atteints d'un cancer du sein HER2 positif non résécable, localement avancé ou métastatique. Cette étude permettra d'établir une caractérisation plus poussée du profil d'innocuité de Tukysa et de son innocuité à long terme.

Les étiquettes interne et externe, la notice d'accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Tukysa qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l'étiquetage, à l'utilisation d'un langage clair et aux éléments de conception. Une évaluation de marque nominative à présentation et à consonance semblables a été effectuée et le nom proposé Tukysa a été accepté.

Dans l'ensemble, il a été démontré que Tukysa possède un profil avantages-risques favorable basé sur des études non cliniques et cliniques et représente une nouvelle option thérapeutique pour les patients atteints d'un cancer du sein HER2 positif non résécable, localement avancé ou métastatique, y compris ceux présentant des métastases cérébrales. Notamment, Tukysa est le premier médicament à montrer une amélioration de la SG médiane après le traitement à l'aide de T-DM1.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Tukysa?

La présentation de drogue nouvelle (PDN) pour Tukysa a été examinée en vertu du Projet Orbis qui fournit un cadre pour la présentation et l'examen simultanés de produits oncologiques ainsi que l'échange de renseignements parmi les autorités de réglementation de multiples secteurs de compétences. Santé Canada, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, l'Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic) de la Suisse, la Health Sciences Authority de Singapour, et la Therapeutic Goods Administration de l'Australie ont participé à l'examen de la PDN relative à Tukysa. Bien que l'examen de la présentation ait été collaboratif, chaque secteur de compétence a pris sa décision réglementaire de façon indépendante. La décision réglementaire canadienne sur l'examen de Tukysa était basée sur une évaluation critique de l'ensemble des données soumises à Santé Canada. L'examen provenant de l'étranger achevé par la FDA a servi de référence supplémentaire.

En raison de la nature collaborative des présentations examinées en vertu du Projet Orbis et de la nécessité de faire correspondre les dates de dépôt le plus étroitement possible avec celles des partenaires de réglementation internationaux, Santé Canada a autorisé Seattle Genetics Inc. à soumettre la PDN relative à Tukysa pendant que la demande de l'évaluation prioritaire était encore à l'étude.

La PDN relative à Tukysa a été examinée suivant la Politique sur l'évaluation prioritaire. La PDN relative à Tukysa a satisfait aux critères relatifs au dossier d'information pour évaluation prioritaire, étant donné qu'une solide preuve de l'efficacité clinique a été fournie pour le traitement d'une maladie qui n'est pas adéquatement gérée par des médicaments commercialisés au Canada. Pour les patients atteints d'un cancer du sein métastatique HER2 positif, il n'y a eu aucun traitement approuvé au Canada qui a démontré une amélioration cliniquement significative de la survie sans progression et de la survie globale après la progression du traitement de deuxième ligne (T-DM1). De plus, les patients atteints de métastases cérébrales ont traditionnellement été exclus d'une participation à des essais cliniques.

Étapes importantes de la présentation: Tukysa

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation :2017-09-19
Demande de traitement prioritaire
Déposée :2019-12-12
Approuvée par le directeur, Bureau des sciences médicales:2020-01-21
Dépôt de la présentation :2020-01-20
Examen préliminaire
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire :2020-01-24
Réponse déposée :2020-01-31
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2020-02-07
Examen
Évaluation biostatistique terminée :2020-04-17
Examen de l'étiquetage terminé, comprenant l'évaluation des marques nominatives à présentation et à consonance semblables :2020-04-21
Évaluation du plan de gestion des risques terminée :2020-05-01
Évaluation de la qualité terminée :2020-05-07
Évaluation clinique/médicale terminée :2020-06-02
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques :2020-06-05

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post‑commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

Tucatinib, l'ingrédient médicinal de Tukysa, est un inhibiteur de tyrosine kinase réversible et sélectif du récepteur du facteur de croissance épidermique humain (HER) 2. Dans les essais de signalisation cellulaire, le tucatinib est plus de 1 000 fois plus sélectif pour le HER2 que le récepteur du facteur de croissance épidermique humain (EGFR) du kinase étroitement lié. In vitro, le tucatinib inhibe la phosphorylation de HER2 et HER3, ce qui entraîne une inhibition de la signalisation et de la prolifération cellulaires en aval, et provoque la mort à l'intérieur des cellules tumorales induites par le HER2. In vivo, il inhibe la croissance des tumeurs induites par le HER2. La combinaison de tucatinib et de trastuzumab a montré une activité anti-tumorale accrue in vitro et in vivo comparativement à chaque médicament pris individuellement. Dans un modèle de tumeur intracrânienne de souris, le tucatinib a démontré une distribution accrue au tissu tumoral comparativement au parenchyme cérébral, et a entraîné une survie accrue.

Tucatinib est métabolisé principalement par le cytochrome P450 (CYP) 2C8, et, dans une moindre mesure, par l'intermédiaire du CYP3A. L'utilisation concomitante de tucatinib avec des inhibiteurs ou des inducteurs modérés ou puissants de CYP2C8 peut modifier l'exposition au tucatinib. D'après les études portant sur des interactions médicament-médicament, le tucatinib est un puissant inhibiteur de CYP3A, et un faible inhibiteur de la glycoprotéine et du CYP2C8. Tucatinib inhibe le transport assisté de metformine par MATE (multidrug and toxin extrusion protein, la protéine d'extrusion de multiples médicaments et toxines) 1 et MATE2-K et le transport assisté de créatinine par OCT2 (organic cation transporter 2, transporteur de cation organique 2) et MATE1. L'augmentation observée de créatinine sérique dans les études cliniques avec le tucatinib est due à l'inhibition de la sécrétion tubulaire de créatinine par le biais de l'OCT2 et de MATE1.

La pharmacocinétique à dose unique et à doses multiples de tucatinib à 300 mg deux fois par jour a été caractérisée comme une monothérapie ou en association avec le trastuzumab et la capécitabine chez les volontaires en santé et les patients atteints d'un cancer du sein métastatique.

Après une dose unique par voie orale de 300 mg de tucatinib, le temps médian qu'il a fallu pour atteindre la concentration maximale de plasma a été d'environ 2 heures (étendue : de 1 heure à 4 heures). La consommation concomitante d'aliments n'a eu aucun effet cliniquement significatif sur l'exposition au tucatinib. Celui-ci a été autorisé à partir du plasma avec une demi-vie moyenne d'environ 8,7 heures et une clairance apparente de 148 L par heure chez les volontaires en santé.

Chez les patients atteints d'un cancer du sein métastatique, après l'administration de 300 mg de tucatinib deux fois par jour, la demi-vie estimée et la clairance apparente estimée de tucatinib était respectivement d'environ 9,6 heures et d'environ 57,3 L par heure. L'état stable a été atteint après quatre jours de dosage chez les patients, avec moins de 2 fois l'accumulation. L'exposition au tucatinib plasmatique, mesurée d'après la surface sous la courbe vers le temps infini (SSC0-inf), et la concentration sérique maximale (Cmax), ont démontré approximativement des augmentations de doses proportionnelles à des doses orales de 50 à 300 mg deux fois par jour (de 0,17 à 1 fois la dose recommandée) administrée seule chez les volontaires en santé. Tucatinib a montré une accumulation de 1,7 fois pour SSC, et de 1,5 fois pour Cmax après l'administration de 300 mg de Takysa deux fois par jour pendant 14 jours chez les patients atteints d'un cancer du sein métastatique. Le temps qu'il a fallu pour atteindre un état stable a été d'environ quatre jours.

Le volume apparent de distribution de tucatinib a été d'environ 1 670 L chez les volontaires en santé. La liaison de la protéine plasmatique était à 97,1 % à des concentrations cliniquement pertinentes. Dans le plasma, environ 75,6 % de la radioactivité plasmatique était du tucatinib, 19,3 % était des métabolites identifiés dont 9,2 % était le métabolite actif ONT-993, et 5,1 % étaient des métabolites non assignés.

Le Tucatinib est principalement éliminé par la voie hépatobiliaire (85,8 %), avec l'excrétion rénale comme voie mineure (4,1 %). Aucun ajustement de la dose de départ n'est requis chez les patients qui souffrent d'insuffisance rénale légère ou modérée. Tukysa en association avec la capécitabine et le trastuzumab ne peuvent être utilisés chez de patients atteints d'insuffisance rénale grave, étant donné que la capécitabine est contre-indiquée chez les patients souffrant d'insuffisance rénale grave. D'après les analyses pharmacocinétiques de la population, l'âge, l'albumine, l'origine ethnique n'ont pas eu d'effet cliniquement significatif sur l'exposition au tucatinib. De plus, l'effet du sexe sur la pharmacocinétique de tucatinib est inconnu.

D'après une étude sur l'insuffisance hépatique, l'insuffisance hépatique modérée à grave n'a aucune incidence significative sur l'exposition au tucatinib, alors que la SSC0-inf a augmenté de 1,6 fois chez les personnes atteintes d'insuffisance hépatique grave comparativement à celles dont la fonction hépatique est normale. Une réduction de la dose de départ est recommandée pour les patients souffrant d'insuffisance hépatique grave.

Dans une étude d'évaluation aléatoire d'électrocardiographe randomisée, partiellement à double insu, avec placebo, à contrôle positif, croisée, constituée de trois groupes et réalisée chez 50 volontaires en santé, la tucatinib, administrée sous forme de dose de 300 mg deux fois par jour pendant quatre jours puis sous forme de dose unique de 300 mg le matin du 5e jour, n'a eu aucun effet cliniquement pertinent sur l'intervalle QTcF (intervalle QT corrigé par Fridericia), la durée du QRS, l'intervalle PR, ou la fréquence cardiaque ventriculaire. Dans la présente étude, la moyenne géométrique (CV %) Cmax, la valeur du tucatinib était de 519 ng/ml (26,7 %).

Dans l'ensemble, les données pharmacologiques cliniques appuient l'utilisation prévue du tucatinib en association avec le trastuzumab et la capécitabine au sein du groupe-cible. Les principales constatations pharmacologiques cliniques, les risques pertinents, et les incertitudes sont adéquatement abordés dans la monographie du produit de Tukysa.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Tukysa approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L'efficacité clinique de Tukysa (tucatinib) pour l'indication proposée a été appuyée principalement par l'étude globale de phase II, pivot, randomisée, à double insu et contrôlée contre placebo, avec comparateur actif HER2CLIMB, aussi appelée : Étude ONT-380-206. Les patients inscrits dans l'étude HER2CLIMB devaient avoir un cancer du sein HER2 positif non résécable localement avancé ou métastatique, avec ou sans métastases cérébrales et avoir reçu un traitement antérieur à l'aide de trastuzumab, de pertuzumab, et trastuzumab emtansine (T-DM1), soit séparément soit en association, dans un contexte néoadjuvant, adjuvant ou métastatique. Tous les patients ont auparavant reçu au moins un agent dirigé contre HER2, dans le contexte métastatique, avec 94 % des patients qui ont reçu un traitement antérieur à l'aide de trastuzumab, 91 % des patients qui ont reçu un traitement antérieur à l'aide de pertuzumab, et 99 % des patients qui ont reçu un traitement antérieur à l'aide de T-DM1 dans le contexte métastatique. La surexpression ou l'amplification de l'HER2 a été confirmée par l'analyse du laboratoire central avant l'inscription des patients. D'après les données tirées d'une étude à l'appui de phase I (ARRAY-380-101), la toxicité limitant les doses de tucatinib en monothérapie s'est révélée être une élévation de transaminases réversible de catégorie 3. En conséquence, le protocole d'HER2CLIMB a exclu des patients atteints de maladie chronique du foie ou des patients ayant eu des résultats anormaux aux tests de la fonction hépatique.

Dans l'étude HER2CLIMB, un total de 612 patients a été randomisé dans un rapport de 2 : 1 pour recevoir soit Tukysa en association avec le trastuzumab et la capécitabine (nombre de patients [n] = 410) ou un placebo en association avec le trastuzumab et la capécitabine (n = 202). Les patients admissibles ont reçu un traitement administré en cycles de 21 jours chacun. Tukysa (300 mg) ou un placebo (300 mg) a été administré par voie orale deux fois par jour pour un total de 600 mg/jour. La capécitabine a été administrée à 1 000 mg/m2 par voie orale deux fois par jour du premier au 14e jour de chaque cycle de 21 jours. Le trastuzumab a été administré par voie intraveineuse sous forme de dose de charge de 8 mg/kg le 1er jour du premier cycle de 21 jours, puis maintenu à une dose de 6 mg/kg le premier jour de chaque cycle subséquent de 21 jours. Une autre possibilité de dosage pour le trastuzumab était une dose fixe de 600 mg administrée par voie intraveineuse le 1er jour du premier cycle de 21 jours, sauf dans des circonstances spécifiques où il était administré chaque semaine pour compenser les modifications apportées au calendrier de traitement. La randomisation a été stratifiée par la présence ou les antécédents de métastases cérébrales (oui par opposition à non), état du rendement (0 par rapport à 1) de l'Eastern Cooperative Oncology Group (ECOG) et la région (le Canada, les États-Unis, ou le reste du monde).

Le paramètre d'efficacité principal était la survie sans progression (SSP) chez les 480 patients randomisés, tel qu'il a été évalué par un comité d'examen central indépendant à l'insu (ECII) selon les critères RECIST (Response Evaluation Criteria in Solid Tumours, Critères d'évaluation de la réponse des tumeurs solides), version 1.1. Les paramètres d'efficacité secondaires ont été évalués chez tous les patients randomisés (n = 612) et incluaient la survie globale (SG), la SSP parmi les patients ayant des antécédents ou la présence de métastases au cerveau, et le taux de réponse objectif (TRO) confirmé.

La durée médiane de l'exposition a été de 7,3 mois (étendue : < 0,1 et 35,1) pour le volet du traitement à l'aide du tucatinib, et de 4,4 mois (étendue : < 0,1 et 24,0) pour le volet du traitement à l'aide du placebo. Après une durée médiane de suivi de 10,4 mois, il y a eu une réduction statistiquement et cliniquement significative de 46 % du risque d'un événement de SSP chez les patients traités à l'aide de tucatinib comparativement à ceux traités à l'aide d'un placebo, tels qu'ils ont été évalués par le ECII avec un rapport de risques instantanés (HR) de 0,54 (95 % intervalle de confiance [CI] à 95 % : 0,42 et 0,71); p < 0,00001. Cela correspond à une augmentation de la SSP médiane de 5,6 mois dans le volet de traitement par placebo à 7,8 mois dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa. Les paramètres secondaires clés d'évaluation alpha-contrôlés de l'efficacité favorisaient aussi statistiquement et cliniquement le volet de traitement à l'aide de Tukysa, avec une SG HR de 0,66 (95 % CI : 0,50 et 0,87; p = 0,0048), ce qui représente une augmentation de la SG médiane de 17,4 mois pour le volet de traitement par placebo à 21,9 mois pour le volet de traitement à l'aide de Tukysa. La SSP chez les patients atteints de métastases cérébrales au niveau de référence avaient un HR de 0,48 (95 % CI : 0,34 et 0,69), avec une SSP médiane correspondante de 7,6 mois dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa comparativement à 5,4 mois dans le volet de traitement par placebo.

De plus, le TRO confirmé par le ECII chez les patients atteints d'une maladie mesurable était de 40,6 % (95 % CI : 35,3 et 46,0) pour le volet de traitement à l'aide de Tukysa, et 22,8 % (95 % CI : 16,7 et 29,8) pour le volet de traitement par placebo. Les résultats d'efficacité étaient conformes à l'échelle de tous les sous-groupes de patients, y compris le statut des récepteurs hormonaux, la présence ou les antécédents de métastases au cerveau, le statut de l'ECOG, et la région.

Les analyses exploratoires post-hoc effectuées spécifiquement chez les patients atteints de métastases au cerveau appuyaient les analyses principales de l'efficacité, et donnent à penser que le tucatinib a une activité directement sur les métastases cérébrales. À la suite de ces analyses exploratoires, il y avait une réduction signalée de 68 % du risque de progression de maladies ou de décès (HR = 0.32 [95 % CI : 0,216 et 0,479]) lorsque la SSP relative aux métastases cérébrales seulement a été analysée, avec une augmentation correspondante de la SSP médiane de 4,2 mois dans le volet de traitement par placebo à 9,9 mois dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa dans ce sous-groupe de patients. De plus, il y a eu une amélioration cliniquement significative du TRO, de 20,0 % à 47,3 % respectivement dans le volet par placebo et le volet de traitement à l'aide de tucatinib, lorsqu'on prend en considération seulement les lésions cérébrales.

Indication

La Présentation de drogue nouvelle relative à Tukysa a été initialement déposée par le promoteur pour l'indication suivante :

  • Tukysa (tucatinib) est indiqué en association avec le trastuzumab et la capécitabine pour le traitement des patients atteints d'un cancer du sein HER2 positif non résécable, localement avancé ou métastatique, y compris les patients présentant des métastases cérébrales et ayant auparavant reçu au moins 3 agents dirigés contre HER2, soit séparément soit en association, dans un contexte néoadjuvant, adjuvant ou métastatique.

Afin de rendre mieux compte de la population de patients dans l'étude pivot, Santé Canada a approuvé l'indication suivante :

  • Tukysa (tucatinib) est indiqué en association avec le trastuzumab et la capécitabine pour le traitement des patients atteints d'un cancer du sein HER2 positif non résécable, localement avancé ou métastatique, y compris les patients présentant des métastases cérébrales et ayant auparavant reçu un traitement par trastuzumab, pertuzumab et trastuzumab emtansine, pris séparément ou en association.

  • Les données cliniques étayant l'efficacité de Tukysa en association avec le trastuzumab et la capécitabine sont limitées aux patients ayant reçu au moins une thérapie dirigée contre HER2 dans le contexte métastatique.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Tukysa approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

L'innocuité clinique de Tukysa (tucatinib) était basé principalement les données tirées d'une étude pivot globale de phase II, randomisée, à double insu et contrôlée contre placebo, avec comparateur actif HER2CLIMB décrite dans la section Efficacité clinique.

Des événements indésirables apparus en cours de traitements (ÉIT) ont été observés chez presque tous les patients inscrits dans l'étude, et la fréquence globale d'ÉIT était semblable entre les volets de traitement à l'aide de Tukysa et le volet de traitement à l'aide d'un placebo. Les ÉIT les plus fréquents dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa (≥ 20 %) étaient la diarrhée, le syndrome d'érythrodysesthésie palmo-plantaire, la nausée, la fatigue, l'hépatotoxicité, les vomissements, la stomatites, la perte d'appétit, l'élévation des niveaux d'aminotransaminases (ALT), l'augmentation de la bilirubine sanguine, l'élévation de l'alanine aminotransférase (ALT), l'élévation de l'aspartate aminotransférase (AST), les céphalées, les douleurs abdominales, l'anémie, et les éruptions cutanées.

Les événements indésirables (ÉI) ont été classés du moins grave (de catégorie 1) au plus grave (de catégorie 5). Des événements indésirables égaux ou supérieurs à la catégorie 3 se sont produits chez environ la moitié des patients inscrits dans l'étude HER2CLIMB, et ont été légèrement plus nombreux dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa que dans le volet de traitement à l'aide du traitement par placebo. Les ÉI de catégories 3 et 4 les plus fréquents dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa (≥ 5 %) étaient le syndrome d'érythrodysesthésie palmo-plantaire, la diarrhée, l'hépatotoxicité, l'élévation des niveaux d'ALT, et la fatigue.

Les événements indésirables graves (ÉIG) étaient équilibrés entre les deux volets de traitement. Les ÉIG le plus couramment signalés (≥ 2 %) chez les patients du volet de traitement à l'aide de Tukysa étaient la diarrhée (4 %), les vomissements (2,5 %), la nausée (2 %), les douleurs abdominales (2 %), et la crise (2 %). Les ÉIT menant à une interruption, à une réduction, et à un arrêt de la dose étaient tous plus couramment signalés dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa que dans le volet de traitement par placebo. Cependant, un arrêt de dose a été relativement peu fréquent, et s'est produit chez 6 % des patients dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa.

Une diarrhée grave et une hépatotoxicité grave sont indiquées comme des signaux d'alarme importants relativement au tucatinib. La diarrhée a mené à des réductions de la dose de Tukysa chez 6 % des patients et à un arrêt chez 1 % des patients. Deux patients dans le volet de traitement à l'aide de Tukysa ont eu un ÉIG de diarrhée de catégorie 4. Ces 2 patients sont décédés, et la diarrhée a contribué à leur mort. L'hépatotoxicité a entraîné des réductions de dose chez 8 % des patients et un arrêt chez 1,5 % d'entre elles. Une hépatotoxicité grave s'est produite chez 2 % des patients du volet à l'aide de Tukysa, où l'AST et l'ALT étaient égaux ou supérieurs à la limite supérieure de la normale. Aucun cas d'hépatotoxicité n'a entraîné d'insuffisance hépatique ni de décès.

Des mesures adéquates de précaution et des mises en garde ont été incluses dans la monographie de produit de Tukysa afin de répondre aux préoccupations soulevées en matière d'innocuité. Les mises en garde suivantes ont été incluses dans un Encadré « Mises en garde et précautions importantes » dans la monographie de produit :

  • Tukysa en association avec le trastuzumab et la capécitabine peut causer une diarrhée grave entraînant une déshydratation, une lésion rénale aiguë et le décès. Un traitement par antidiarrhéiques pourrait être indiqué.
  • Tukysa peut causer une hépatotoxicité grave; surveiller la transaminase et la bilirubine.
  • Tukysa pourrait nuire au fœtus et causer une malformation congénitale s'il est administré à une femme enceinte.

Dans l'ensemble, le profil d'innocuité de Tukysa est considéré comme acceptable pour l'usage auquel le produit est destiné. Les événements indésirables sont habituellement gérables par le biais d'une réduction de la dose, d'une interruption temporaire, ou d'un arrêt définitif du traitement, ou de soins médicaux normaux. Des instructions et des recommandations ont été incluses dans la monographie de produit de Tukysa pour promouvoir son utilisation sûre et efficace.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Tukysa approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Les données non cliniques appuient l'utilisation de tucatinib (l'ingrédient médicinal dans Tukysa) pour l'indication spécifiée.

Conformément à la Ligne directrice : Non-clinical Evaluation for Anticancer Pharmaceuticals («Évaluation non clinique des produits pharmaceutiques anticancéreux») de l'International Council for Harmonisation (ICH), la toxicité de tucatinib a été évaluée dans des études non cliniques pour appuyer son utilisation dans le traitement de patients atteints d'un cancer du sein localement avancé ou métastatique HER2 positif.

Les cibles primaires du tucatinib dans les études de toxicité étaient le tube digestif, le foie, et les organes reproducteurs des mâles ni des femelles. Chez les rats et les singes cynomolgus, la toxicité gastro-intestinale limitait la dose, et était généralement associée à des poids corporels plus bas, à des doses plus élevées, et étaient plus proéminents chez les singes cynomolgus que chez les rats. La diarrhée a également été observée chez d'autres agents ciblant les membres de la famille HER, les agents qui ciblent l'EGFR comportant un plus grand risque de diarrhée que ceux qui ciblent l'HER2.

Tukysa administré par voie orale aux rats à des doses égales ou supérieures à 6 mg/kg/jour a entraîné une élévation de l'ALT, et de la Phosphatase alcaline, une hypertrophie d'hépatocytes centrolobulaires, une augmentation des cellules interstitielles dans l'ovaire, une atrophie de l'utérus, une mucification du vagin, et une atrophie lobulaire de la glande mammaire chez les mâles. D'autres changements incluaient respectivement des poids de foie minimalement supérieurs à des doses égales ou supérieures à 20 mg/kg/jour et des poids inférieurs d'utérus, de cervix et de prostate chez les mâles et les femelles. Il n'y a pas eu de constatations relatives à l'article-test à la fin de la reprise à l'exception du changement de poids des ovaires des femelles à des doses égales ou supérieures à 20 mg/kg/jour. L'exposition obtenue à une dose de 6 mg/kg/jour est d'environ 2 % de l'exposition obtenue à la dose humaine maximale recommandée de 300 mg deux fois par jour, d'après une comparaison de la SSC.

Le tucatinib administré par voie orale aux singes cynomolgus à des doses égales ou supérieures à 5 mg/kg/jour a provoqué des anomalies fécales et des hausses de la fréquence cardiaque (à la prise des signes vitaux seulement). D'autres constatations à une dose de 40 mg/kg/jour incluaient la perte de poids corporel transitoire, une condition corporelle maigre, le poids accru du foie, et du sang apparent dans les selles, qui a été traité avec succès à l'aide d'une thérapie antibiotique. Tous les changements étaient réversibles. Dans la présente étude, la dose de 20 mg/kg/jour est d'environ 24 % de la dose maximale humaine recommandée de 300 mg deux fois par jour, d'après une comparaison de la SSC.

Dans les études de toxicité à doses répétées chez les rats, une diminution du corps jaune/kyste de corpus luteum, une augmentation des cellules interstitielles de l'ovaire, une atrophie de l'utérus et une mucification du vagin ont été observés à des doses égales ou supérieures à 6 mg/kg/jour administrées deux fois par jour, qui ont entraîné des expositions basées sur une SSC0-12 d'environ 4 % de l'exposition humaine à la dose recommandée à la dose recommandée. Les changements qui se sont produits chez les rats mâles incluaient une atrophie lobulaire de la glande mammaire des mâles et une diminution des poids des prostates. Aucun effet histologique n'a été observé sur les organes de reproduction mâles et femelles chez les singes cynomolgus ou les organes de reproduction mâles chez les rats à des doses entraînant des expositions jusqu'à 8 fois (chez les singes) ou 18 fois (chez les rats), l'exposition humain à la dose recommandée, basée sur la SSC0-12.

Des études sur le développement de l'embryon et du fœtus ont été menées chez les lapins et les rats. Le tucatinib administré à des mères enceintes a entraîné une téranogénicité chez les lapins et une toxicité pour le développement de l'embryon et du fœtus vivants, ainsi que chez les rates. Chez les lapines enceintes, les résorptions accrues, les diminutions de pourcentages de fœtus vivants, et de malformations squelettiques, viscérales et externes ont été observées à des doses égales ou supérieures à 90 mg/kg/jour. À cette dose, l'exposition maternelle est approximativement équivalente à l'exposition humaine à la dose recommandée, basée sur la SSC. Chez les rates enceintes, une diminution du poids corporel maternel et un gain pondéral ont été observés à des doses égales ou supérieures à 90 mg/kg/jour. Les effets des diminutions de poids et d'un retard de l'ossification ont été observés à des doses égales ou supérieures à 120 mg/kg/jour.

Aucune évaluation de la carcinogénicité n'a été effectuée avec le tucatinib. Tucatinib n'était pas mutagène dans une étude bactérienne de mutation inversée in vitro (test d'Ames) ou clastogène,soit dans un essai d'aberration chromosomique sur moelle osseuse de souris in vitro, soit dans un essai d'érythroblaste de moelle osseuse de souris in vivo.

Des mesures adéquates de précaution et des mises en garde ont été incluses dans la monographie de produit de Tukysa afin de répondre aux préoccupations soulevées en matière d'innocuité. Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Tukysa approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Tukysa montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 24 mois est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé entre 15 ºC et 30 ºC.

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c'est-à-dire qu'elles se situent dans les limites établies par l'International Council for Harmonisation et/ou qu'elles sont qualifiées à partir d'études toxicologiques. Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux (décrits précédemment) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés en vertu du Règlement sur les aliments et drogues pour usage dans les médicaments.

Aucun excipient d'origine humaine ou animale n'est utilisé pour la fabrication du produit pharmaceutique.