Sommaire des motifs de décision portant sur Increlex

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Increlex est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Increlex

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

AnchorLe tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Increlex, un produit dont l’ingrédient médicinal est mécasermine. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations et des demandes de drogues.

Mise à jour : 2023-10-31

Identification numérique de drogue (DIN) :

DIN 02509733 – 40 mg/4 ml, mécasermine, solution, administration sous‑cutanée

 

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d’activité ou de présentation

Date de présentation

Décision et date

Sommaire des activités

SPDN No 275140

2023-05-09

Délivrance d’un AC 2023-10-04

Présentation déposée en tant que Niveau II – Supplément (innocuité) pour mettre à jour la MP avec des informations concernant l’utilisation sûre et appropriée d’Increlex. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de la MP : Mises en gardes et précautions et Posologie et administration. Un AC a été délivré.

SPDN No 272795

2023-02-27

Délivrance d’un AC 2023-07-28

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour modifier l’étiquette du flacon. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré.

PM No 269154

2022-10-28

Délivrance d’une LNO 2022-12-16

Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements modérés à la qualité) pour l'ajout d'un nouveau site pour les épreuves de contrôle de la qualité de la substance médicamenteuse et pour mettre à jour le protocole de stabilité de la substance médicamenteuse et du produit médicamenteux. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Une LNO a été délivrée.

SPDN No 259822

2021-12-20

Délivrance d’un AC 2022-08-10

Présentation déposée en tant que Niveau I - Supplément pour l'ajout d'un établissement de fabrication du produit médicamenteux. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré.

SPDN No 252184

2021-04-29

Délivrance d’un AC 2021-10-14

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour mettre à jour la section Posologie et administration de la MP afin de faciliter le dosage avec une seringue à base unitaire. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré.

Avis de mise en marché d’un produit pharmaceutique (DIN 02509733)

Sans objet

Date de la première vente : 2021-03-01

Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.

PDN Nº 235023

2020-01-09

Délivrance d’un AC 2020-12-17

Délivrance d’un AC relatif à une Présentation de drogue nouvelle.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Increlex

SMD émis le : 2021-03-25

L'information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Increlex.

Mécasermine

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02509733 - 40 mg/4 ml mécasermine, solution, administration sous‑cutanée

Ipsen Biopharmaceuticals Canada Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 235023

 

Le 17 décembre 2020, Santé Canada a émis à l'intention de Ipsen Biopharmaceuticals Canada Inc. un avis de conformité pour le produit pharmaceutique Increlex.

L'autorisation de mise en marché s'appuie sur l'information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-risques d'Increlex est considéré comme étant favorable pour le traitement du retard de croissance chez les enfants et les adolescents âgés de 2 à 18 ans présentant un déficit primaire sévère confirmé en facteur de croissance insulinomimétique de type 1 (IGF‑1). Un déficit primaire sévère en IGF‑1 est défini par les caractéristiques suivantes :

  • un score d'écart‑type pour la taille inférieur ou égal à -3,0 et;
  • un taux d'IGF‑1 initial inférieur au 2,5e percentile pour l'âge et le sexe et;
  • un taux d'hormone de croissance (GH) adéquat.
  • Une exclusion des formes secondaires de déficit en IGF‑1 (malnutrition, hypopituitarisme, hypothyroïdie ou traitement prolongé par des stéroïdes anti‑inflammatoires à dose pharmacologique).

Les patients atteints d'un déficit primaire sévère en IGF‑1 comprennent les cas de mutation du gène du récepteur de l'hormone de croissance (syndrome de Laron), d'altération de la signalisation en aval du récepteur de l'hormone de croissance et d'altération du gène de l'IGF‑1. Ces patients ne présentent pas un déficit en hormone de croissance et par conséquent, un traitement par une hormone de croissance exogène ne leur convient pas.

 

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

 

Increlex, un facteur de croissance insulinomimétique de type 1 (IGF‑1) humain de l'acide désoxyribonucléique (ADN) recombinant, a été autorisé pour le traitement du retard de croissance chez les enfants et les adolescents âgés de 2 à 18 ans présentant un déficit primaire sévère confirmé en facteur de croissance insulinomimétique de type 1. Un déficit primaire sévère en IGF‑1 est défini par les caractéristiques suivantes :

  • un score d'écart‑type pour la taille inférieur ou égal à -3,0 et;
  • un taux d'IGF‑1 initial inférieur au 2,5e percentile pour l'âge et le sexe et;
  • un taux d'hormone de croissance (GH) adéquat.
  • Une exclusion des formes secondaires de déficit en IGF‑1 (malnutrition, hypopituitarisme, hypothyroïdie ou traitement prolongé par des stéroïdes anti‑inflammatoires à dose pharmacologique).

Les patients atteints d'un déficit primaire sévère en IGF‑1 comprennent les cas de mutation du gène du récepteur de l'hormone de croissance (syndrome de Laron), d'altération de la signalisation en aval du récepteur de l'hormone de croissance et d'altération du gène de l'IGF‑1. Ces patients ne présentent pas un déficit en hormone de croissance et par conséquent, un traitement par une hormone de croissance exogène ne leur convient pas.

Increlex n'est pas autorisé pour une utilisation chez les patients pédiatriques de moins de deux ans, car son innocuité et son efficacité n'ont pas été établies pour cette population.

Increlex est contre‑indiqué chez :

  • Les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament ou à tout autre ingrédient dans la formulation, y compris tout ingrédient non médicinal ou composant du contenant.
  • Les enfants et les adolescents qui présentent une néoplasie active ou soupçonnée ou tout autre état ou antécédent médical associé à une augmentation du risque de néoplasie bénigne ou maligne.

De plus, il ne faut pas administrer Increlex aux nouveau‑nés ou aux prématurés, car il contient de l'alcool benzylique. De plus, Increlex ne doit pas être utilisé pour stimuler la croissance chez les patients dont les épiphyses sont soudées.

Increlex a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration du médicament.

Increlex sera distribué par un réseau de distribution restreint afin d'atténuer le risque potentiel d'une erreur de médication due à une confusion de nom de marque.

Increlex (40 mg/4 ml de mécasermine) se présente sous forme de solution. En plus de l'ingrédient médicinal, la solution contient de l'alcool benzylique, du chlorure de sodium, du polysorbate 20, de l'acide acétique glacial, de l'acétate de sodium trihydraté et de l'eau pour injection.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit d'Increlex approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

2 Pourquoi Increlex a-t-il été autorisé?

 

Santé Canada estime qu'Increlex a un profil avantages‑risques favorable pour le traitement du retard de croissance chez les enfants et les adolescents âgés de deux à 18 ans présentant un déficit primaire sévère confirmé en facteur de croissance insulinomimétique de type 1 (IGF‑1). Un déficit primaire sévère en IGF‑1 est défini par les caractéristiques suivantes :

  • un score d'écart‑type pour la taille inférieur ou égal à -3,0 et;
  • un taux d'IGF‑1 initial inférieur au 2,5e percentile pour l'âge et le sexe et;
  • un taux d'hormone de croissance (GH) adéquat.
  • Une exclusion des formes secondaires de déficit en IGF‑1 (malnutrition, hypopituitarisme, hypothyroïdie ou traitement prolongé par des stéroïdes anti‑inflammatoires à dose pharmacologique).

Les patients atteints d'un déficit primaire sévère en IGF‑1 comprennent les cas de mutation du gène du récepteur de l'hormone de croissance (syndrome de Laron), d'altération de la signalisation en aval du récepteur de l'hormone de croissance et d'altération du gène de l'IGF‑1. Ces patients ne présentent pas un déficit en hormone de croissance et par conséquent, un traitement par une hormone de croissance exogène ne leur convient pas.

Un déficit primaire sévère en facteur de croissance insulinomimétique de type 1 est une maladie rare. On estime qu'il n'y a que de 10 à 100 personnes atteintes d'un déficit primaire sévère en IGF‑1 au Canada. Le retard de croissance chez les enfants présentant un déficit primaire sévère en IGF‑1 est une affection grave et chroniquement débilitante. S'il n'est pas traité, le déficit primaire sévère en IGF‑1 a une incidence sur le développement et peut mener à une stature adulte extrêmement petite (une taille adulte finale qui peut être de 4 à 10 écarts‑types en dessous de la moyenne). Cela peut mener à toute une gamme de conditions de santé comme l'obésité, l'hyperlipidémie, la résistance à l'insuline, la faiblesse musculaire ou les muscles sous‑développés et l'ostéoporose. Les recommandations actuelles suggèrent que le traitement optimal pour le déficit primaire sévère en IGF‑1 est le remplacement de l'hormone manquante par l'administration du facteur croissance insulinomimétique de type 1 humain recombinant, car l'hormone de croissance humaine recombinante peut ne pas être un traitement approprié pour ces patients.

Increlex (mécasermine), un facteur croissance insulinomimétique de type 1 humain recombinant, est le seul traitement approuvé dans le monde pour le traitement du retard de croissance chez les enfants présentant un déficit primaire sévère en IGF‑1. La Food and Drug Administration des États‑Unis, l'Agence européenne des médicaments et la « Therapeutic Goods Administration » de l'Australie ont approuvé Increlex pour l'indication proposée en 2005, en 2007 et en 2019, respectivement. À l'heure actuelle, il n'y a pas de traitement approuvé disponible au Canada pour le traitement du déficit primaire sévère en IGF‑1. Toutefois, Increlex est disponible pour les patients par l'entremise du Programme d'accès spécial depuis 2014.

Increlex s'est révélé efficace chez les patients présentant un déficit primaire sévère en IGF‑1. L'autorisation de commercialisation était fondée sur les résultats d'une étude pivot de phase III (étude 1419), y compris les données provenant d'études antérieures qui ont évalué l'innocuité et l'efficacité d'un traitement de remplacement à long terme avec Increlex chez 92 enfants présentant un déficit primaire sévère en IGF‑1. Les patients de l'étude pivot recevaient des doses de 0,06 à 0,12 mg/kg par voie sous‑cutanée deux fois par jour.

Le principal paramètre d'efficacité était le changement de la vitesse de croissance par rapport à la période avant le traitement pendant chaque année de traitement chez les patients n'ayant jamais été traités au moyen d'Increlex. Le paramètre principal d'efficacité de l'étude pivotale a été atteint puisque la vitesse moyenne de croissance en taille a augmenté de 8,0 cm/an au cours de la première année de traitement, par rapport à la vitesse moyenne de croissance en taille de 2,6 cm/an avant le traitement. Cet effet a duré sept ans. On a également atteint les paramètres secondaires, car les scores moyens de vitesse de croissance en taille et d'écart‑type de taille ont augmenté, passant de -3,4 à 1,7 et de -6,9 à -6,1, respectivement, après une année de traitement. Cet effet a duré dix ans. En outre, on a obtenu des données réelles auprès du Registre européen (UE) 2‑79‑52800‑002. Les résultats de cette étude concordaient avec ceux de l'étude 1419.

Le profil d'innocuité d'Increlex est en général conforme aux mécanismes d'action connus de l'IGF‑1. L'événement indésirable survenu durant le traitement le plus courant était l'hypoglycémie. On a noté un risque accru de néoplasie bénigne et maligne chez les enfants et les adolescents traités à l'aide d'Increlex. Cependant, l'augmentation du risque de néoplasie peut être plus élevée chez les patients qui reçoivent Increlex pour des utilisations non approuvées, à des doses supérieures à celles recommandées ou à des doses qui ont produit des taux sériques d'IGF-1 supérieurs aux plages de référence normales pour l'âge et le sexe. Parmi les autres problèmes d'innocuité cernés dans la présentation se trouvent les réactions allergiques, y compris l'anaphylaxie, l'hypertension intracrânienne, l'hypertrophie des amygdales, l'hypertrophie des sites d'injection, l'épiphysiolyse fémorale supérieure, l'aggravation de la scoliose, l'organomégalie et l'immunogénicité.

Increlex a un profil d'innocuité acceptable selon les données non cliniques et les études cliniques. Les questions en matière d'innocuité soulevées peuvent être gérées au moyen de l'étiquetage et de la surveillance adéquate. Les mises en garde et précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit d'Increlex afin de répondre aux préoccupations en matière d'innocuité.

Ipsen Biopharmaceuticals Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Increlex. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Les étiquettes interne et externe, la notice d'accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit d'Increlex qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l'étiquetage, à l'utilisation d'un langage clair et aux éléments de conception.

Un examen de l'évaluation de la marque présentée, y compris des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables, a été effectué et le nom proposé d'Increlex a été accepté.

Dans l'ensemble, les avantages thérapeutiques du traitement avec Increlex constatés dans l'étude pivot sont favorables. Compte tenu des conséquences cliniques du déficit primaire sévère en IGF‑1 non traité et du besoin de traitement non satisfait, les avantages d'une augmentation de la vitesse de croissance et de la taille surpassent les risques connus ou potentiels associés au traitement par Increlex. Le profil avantages‑risques d'Increlex est considéré comme étant favorable pour les patients présentant un déficit primaire sévère en IGF‑1.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

 

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Increlex?

 

Étapes importantes de la présentation: Increlex

Étape importante de la présentation Date
Réunion préalable à la présentation 2019-09-24
Dépôt de la présentation 2020-01-09
Examen préliminaire  
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire 2020-02-24
Examen  
Évaluation clinique/médicale terminée 2020-12-01
Évaluation du plan de gestion des risques terminée 2020-12-01
Évaluation biostatistique terminée 2020-12-01
Examen de l'étiquetage terminé 2020-12-15
Évaluation de la qualité terminée 2020-12-16
Délivrance de l'Avis de conformité par la directrice générale, Direction des médicaments biologiques et radiopharmaceutiques 2020-12-17

 

La décision réglementaire canadienne sur la qualité ainsi que l'examen clinique et non‑clinique d'Increlex étaient fondés sur une évaluation critique de l'ensemble des données présentées à Santé Canada. L'examen effectué à l'étranger par l'Agence européenne des médicaments (AEM) et la Therapeutic Goods Administration de l'Australie a été utilisé comme référence supplémentaire.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues et demandes.

 

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

 

Les exigences en matière d'activités post‑commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

 

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

 

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

 

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

 

Pharmacologie clinique

Increlex (mécasermine) est un facteur de croissance insulinomimétique de type 1 humain dérivé de l'acide désoxyribonucléique (ADN) recombinant (rhIGF‑1) produit par Escherichia coli. Increlex est identique au peptide humain naturel, le facteur de croissance insulinomimétique 1 humain (IGF‑1), qui est un médiateur hormonal clé de la croissance statique.

Dans des circonstances normales, l'hormone de croissance (GH) se lie à son récepteur dans le foie et d'autres tissus. Cette liaison stimule la synthèse et la sécrétion de l'IGF‑1. Dans les tissus cibles, l'IGF‑1 active le récepteur IGF‑1 de type 1. La signalisation intracellulaire qui en résulte stimule de multiples processus qui entraînent la croissance staturale. Les actions métaboliques de l'IGF‑1 comprennent également la stimulation de l'absorption de glucose, d'acides gras et d'acides aminés afin que le métabolisme appuie les tissus en croissance.

La pharmacocinétique de la mécasermine après administration sous‑cutanée (SC) a été caractérisée en se fondant sur deux études de pharmacocinétique effectuées chez des patients pédiatriques présentant un déficit primaire sévère en facteur de croissance insulinomimétique de type 1 (IGF‑1) et une analyse de modélisation de la pharmacocinétique de la population fondée sur des données de pharmacocinétique recueillies au cours de deux études de pharmacocinétique de phase II et deux études de phase III.

La mécasermine présente une pharmacocinétique non linéaire. L'exposition a augmenté moins que proportionnellement avec des doses SC uniques allant de 0,015 mg/kg à 0,12 mg/kg chez les patients présentant un déficit primaire en IGF‑1. La biodisponibilité absolue de l'IGF‑1 après l'administration SC chez des sujets sains a été estimée à près de 100 % en fonction d'une comparaison des études croisées. À la suite de l'administration unique d'une dose de 0,12 mg/kg par voie SC de mécasermine, la clairance était de 0,053 L/h/kg (coefficient de variation de 69 % [CV]), la demi‑vie était de 5,8 h (CV de 64 %), et le volume de distribution était d'environ 0,31 L/kg chez les patients présentant un déficit primaire sévère confirmé en facteur de croissance insulinomimétique de type 1. Après une administration sous‑cutanée d'une dose allant de 0,04 mg/kg à 0,12 mg/kg deux fois par jour de mécasermine, on a atteint un état stationnaire après environ quatre jours avec un rapport d'accumulation d'environ 1,1 à 1,5, selon l'analyse pharmacocinétique de la population. Les valeurs du score d'écart‑type inférieur ou égal ont été calculées à partir des concentrations d'IGF‑1 par rapport à la moyenne de la population ajustée en fonction de l'âge et du sexe. À l'état stationnaire, le score d'écart‑type moyen de l'IGF‑1 se situait à l'intérieur de l'intervalle normal (de -2 à +2) pour les patients pédiatriques présentant un déficit primaire sévère en IGF‑1, le score d'écart‑type supérieur étant atteint à des doses plus élevées.

Les données pharmacologiques cliniques appuient l'usage d'Increlex pour l'indication recommandée.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit d'Increlex approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L'efficacité clinique d'Increlex a été principalement appuyée par les données de l'étude pivot de prolongation de phase III 1419, qui comprenait les données de quatre études antérieures. Les données de ces études ont été regroupées pour évaluer l'efficacité du traitement de remplacement à long terme au moyen d'Increlex chez les patients présentant un retard de croissance en raison d'un déficit primaire sévère en IGF‑1.

On a analysé des données complémentaires dans le cadre de l'étude en cours du Registre européen (UE) 2‑79‑52800‑002, qui permet actuellement d'obtenir des données à long terme sur l'innocuité et l'efficacité d'Increlex chez les enfants présentant un retard de croissance.

Étude 1419

L'étude 1419 était une étude de prolongation de phase III ouverte et multicentrique effectuée chez les patients atteints d'un retard de croissance dû à un déficit primaire sévère en IGF‑1. L'étude a été conçue pour suivre les patients jusqu'à ce qu'ils atteignent leur taille adulte. La plupart des patients avaient été traités continuellement avec Increlex pendant plusieurs années au cours de quatre études antérieures (étude de phase II F0206s et études de phase III F0375g, F0632g et F0671g). Les résultats de chaque patient étaient liés aux résultats des études antérieures.

L'étude 1419 et les études précédentes ont évalué l'innocuité et l'efficacité du traitement de remplacement au moyen d'Increlex (dose de 0,06 mg à 0,12 mg/kg par voie sous‑cutanée deux fois par jour) chez 92 enfants présentant un retard de croissance attribuable au déficit primaire sévère en IGF‑1.

Le paramètre d'efficacité primaire était le changement de la vitesse de croissance en taille (cm/an) de la mesure avant le traitement chez les patients n'ayant jamais été traités au moyen d'Increlex (ceux qui n'avaient pas reçu de traitement Increlex avant l'inscription à la présente étude ou à l'une des études antérieures). Quatre‑vingt‑un des 92 patients n'avaient jamais reçu de traitement au moment du début du traitement à l'étude et ont effectué au moins un an de traitement au moyen d'Increlex. Soixante‑quinze de ces 81 patients avaient des vitesses de croissance en taille au niveau de référence et des vitesses de croissance en taille après traitement.

Les paramètres secondaires d'efficacité étaient les scores d'écart‑type de vitesse de croissance en taille et les scores d'écart‑type de taille chez les patients qui n'ont jamais été traités. On a comparé la vitesse de croissance en taille et la taille à celles prévues pour les enfants selon l'âge et le sexe dans la population générale en calculant les scores d'écart‑type.

Au niveau de référence, les patients étaient sévèrement petits avec un score d'écart‑type moyen de grandeur de -6,9 (intervalle de -12,1 à -2,8) et un score d'écart‑type moyen de IGF‑1 au niveau de référence de -3,9 (intervalle de -9,5 à -0,6). De plus, au niveau de référence, les patients avaient un âge chronologique moyen de 6,8 ans (intervalle de 1,7 à 15,2 ans) avec un âge osseux moyen correspondant de 3,8 ans (intervalle de 0,1 à 12,3 ans). Au niveau de référence, quatre‑vingt‑onze pour cent (91 %) des patients étaient prépubères (stade pubertaire 1).

Les résultats pour le paramètre d'efficacité primaire ont démontré que la vitesse de croissance moyenne en taille a augmenté à 8,0 cm/an, passant de 2,6 cm/an (± 1,7 cm/an) au niveau de référence après une année de traitement au moyen d'Increlex. Ces résultats provenaient de 75 enfants qui n'ont jamais été traités au moyen d'Increlex. Les vitesses de croissance moyennes pour la deuxième à la septième année sont restées meilleures qu'au niveau de référence (respectivement 5,9, 5,5, 5,2, 4,9, 4,8, 4,3, et 4,4 cm/an).

En ce qui concerne les résultats du paramètre d'efficacité secondaire, le score d'écart-type moyen de la vitesse de croissance en taille avant le traitement était de -3,4 comparativement à une moyenne de 1,7 après une année de traitement au moyen d'Increlex chez les enfants n'ayant jamais été traités à l'aide de ce médicament. Le score d'écart‑type moyen de la vitesse de croissance en taille pour la période couvrant la deuxième à la 8e année est demeuré meilleur qu'au niveau de référence (-0,0, -0,1, -0,2, -0,3, -0,2, -0,5, et -0,2 respectivement). Deuxièmement, le score d'écart‑type moyen de la taille au niveau de référence était de -6,9 comparativement à une moyenne de ‑6,1 après une année de traitement au moyen d'Increlex chez les enfants n'ayant jamais été traité à l'aide de ce médicament. Le score d'écart‑type moyen de la vitesse de croissance en taille pour la période couvrant la deuxième à la 8e année est demeuré meilleur qu'au niveau de référence (‑5,6, -5,3, -5,1, -5,0, -4,9, -4,9, et ‑5,1, respectivement).

Après cinq ans de traitement au moyen d'Increlex, l'âge osseux a progressé en moyenne de 0,9 an par rapport à l'âge chronologique. Vingt‑six des 91 patients (dont 21 n'avaient jamais été traités au moyen d'Increlex) ont atteint une taille proche de celle des adultes, 57 patients se sont retirés avant d'atteindre une taille proche de celle des adultes et huit patients suivaient toujours le traitement lorsqu'on a recueilli les données de l'étude.

Le nombre de patients a diminué au fur et à mesure que l'étude 1419 progressait. Malgré le petit nombre de participants à l'étude, ce qui est prévu dans le contexte d'une maladie rare, les tendances des résultats pour les paramètres primaires et secondaires sont considérées comme cliniquement significatives et appuient l'indication proposée pour Increlex.

Études à l'appui

Registre européen

On a obtenu des données d'appui supplémentaires sur l'efficacité à partir d'un registre en cours. Le Registre européen (UE) 2‑79‑52800‑002 est une étude du registre de surveillance post‑autorisation descriptive, multicentrique, observationnelle, prospective, ouverte et non interventionnelle conçue pour obtenir des données probantes réelles sur l'innocuité et l'efficacité du traitement au moyen d'Increlex chez les enfants présentant un déficit primaire sévère en IGF‑1.

Au total, 242 patients de 10 pays européens ont participé au registre. Les patients avaient un âge chronologique moyen de 10,2 ans pour les garçons et de 8,9 ans pour les filles. La dose moyenne initiale administrée était de 0,04 mg/kg (de 0,01 mg/kg à 0,27 mg/kg) deux fois par jour. Entre le 18e et le 114e mois, on a augmenté la dose à 0,12 mg/kg deux fois par jour. Malgré diverses limites, après une année de traitement au moyen d'Increlex, les résultats globaux pour les vitesses de croissance en taille et les scores d'écart‑type pour la taille chez les enfants au moyen d'Increlex présentant un déficit primaire sévère en IGF‑1 étaient cohérents avec ceux de l'étude 1419.

Analyse globale de l'efficacité

En conclusion, l'étude 1419 a démontré l'efficacité d'Increlex pour le traitement du déficit primaire sévère en IGF‑1 à la dose recommandée administrée deux fois par jour. Le Registre de l'UE 2‑79‑52800‑002 a confirmé l'efficacité d'Increlex administré deux fois par jour dans des conditions de soins cliniques de routine à la dose recommandée. Les résultats, en termes de vitesse de croissance en taille au cours de la première année de traitement, concordent dans les études pivotales et les études à l'appui.

Indication

La Présentation de drogue nouvelle relative à Increlex a été initialement déposée par le promoteur pour l'indication suivante :

  • Increlex (mécasermine) est indiqué pour le traitement du retard de croissance chez les enfants et les adolescents âgés de deux à 18 ans présentant un déficit primaire sévère confirmé en facteur de croissance insulinomimétique de type 1 (IGF‑1). Un déficit primaire sévère en IGF‑1 est défini par les caractéristiques suivantes :
    • un score d'écart‑type pour la taille inférieur ou égal à ‑3,0 et;
    • un taux d'IGF‑1 initial inférieur au 2,5e percentile pour l'âge et le sexe et;
    • un taux d'hormone de croissance (GH) adéquat.
    • Une exclusion des formes secondaires de déficit en IGF‑1 (malnutrition, hypopituitarisme, hypothyroïdie ou traitement prolongé par des stéroïdes anti‑inflammatoires à dose pharmacologique).
       
  • Les patients atteints d'un déficit primaire sévère en IGF‑1 comprennent les cas de mutation du gène du récepteur de l'hormone de croissance (syndrome de Laron), d'altération de la signalisation en aval du récepteur de l'hormone de croissance et d'altération du gène de l'IGF‑1. Ces patients ne présentent pas un déficit en hormone de croissance et par conséquent, un traitement par une hormone de croissance exogène ne leur convient pas.

Pour assurer l'utilisation sécuritaire et efficace du produit, Santé Canada a approuvé l'indication susmentionnée en supprimant la mention « à long terme » de la première phrase. La durée du traitement au moyen d'Increlex sera déterminée par le médecin en fonction de la réaction de chaque patient.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d'Increlex approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

Les données de l'étude pivot 1419 (décrite dans la section Efficacité clinique) et de quatre études antérieures ont été mises en commun pour les analyses de l'innocuité et ont formé la base de données intégrée sur l'innocuité, qui comprenait 92 enfants présentant un déficit primaire sévère en IGF‑1 et qui ont reçu au moins une dose d'Increlex. La durée moyenne de l'exposition pour les patients dans l'étude 1419 était de 6,0 ans (516 années‑patients). De plus, on a fourni des données de soutien à partir d'une étude du registre américain (États‑Unis [É.-U.]) et d'une étude du registre européen (UE). Il y a eu 1 342 patients et 246 patients présentant un retard de croissance en raison de diverses causes (certaines pour des raisons autres que le déficit primaire sévère en IGF‑1) dans les études des registres aux É.‑U. et dans l'UE, respectivement, qui ont reçu au moins une dose d'Increlex. Une base de données sur l'innocuité de cette taille est jugée suffisante pour une maladie rare. Toutefois, la base de données sur l'innocuité contenait des résultats provenant de différentes populations de patients. La plupart des études, y compris l'étude pivot 1419, n'étaient pas contrôlées, ce qui rendait difficile l'évaluation de la question de savoir si les événements indésirables signalés étaient attribuables à Increlex ou à d'autres facteurs.

Dans l'étude 1419, 76 patients (83 %) ont déclaré avoir subi au moins un événement indésirable survenu durant le traitement (EIT). Les EIT les plus courants étaient l'hypoglycémie (47 %), l'hypersensibilité (35 %), l'hypertrophie au point d'injection (35 %), les maux de tête (27 %) et le ronflement (22 %). Dans la même étude, 18 patients (20 %) ont connu au moins un événement indésirable grave (EIG). Les événements indésirables graves les plus fréquemment signalés étaient l'hypertrophie des amygdales et l'hypertrophie des végétations adénoïdes chez six patients (6,5 %). On a signalé que les six cas étaient liés à Increlex.

Aucune des études cliniques n'a fait état de décès. Il y a eu quatre décès dans les études sur le registre, dont un a été enregistré comme étant soudain, inattendu et possiblement lié à Increlex. On ne considère pas que les trois autres décès étaient liés à Increlex.

Tumeurs malignes

Au cours de l'étude 1419, personne n'a signalé de néoplasmes malins. Par contre, sept patients (8 %) ont signalé des néoplasmes bénins : un nævus mélanocytaire chez quatre patients (4 %, deux étaient considérés comme étant liés au traitement), un acrochordon (bout de peau) chez trois patients (3 %, un était considéré comme étant lié au traitement) et un papillome cutané (verrues sur les orteils) chez deux patients (2 %, sans lien de causalité).

On a détecté un cas de cancer de la thyroïde papillaire au cours de l'étude du registre de l'UE. Dans les données post‑commercialisation, on a signalé 23 cas de néoplasmes bénins et 19 cas de néoplasmes malins, ce qui représentait une variété de tumeurs malignes et incluait des tumeurs malignes rares qui ne se retrouvent habituellement pas chez les enfants.

L'une des limites des données sur l'innocuité était le fait que les cas signalés à partir de sources de post‑commercialisation provenaient de plusieurs sources et étaient principalement fondés sur des signalements spontanés. Par conséquent, il n'a pas été possible d'estimer de façon fiable l'incidence des néoplasmes, l'ampleur du risque ou de cerner des groupes de patients particuliers présentant un risque plus élevé. Comme l'IGF‑1 est un mitogène reconnu, une association causale entre l'utilisation d'Increlex et la néoplasie/tumeurs malignes ne peut être exclue. Par conséquent, le néoplasme et les tumeurs malignes sont considérés comme un risque identifié d'Increlex.

Hypoglycémie

L'hypoglycémie ou les convulsions dues à hypoglycémie étaient les EIT les plus fréquemment signalés. Dans l'étude 1419, 43 patients (47 %) ont vécu au moins un épisode d'hypoglycémie pendant le traitement au moyen d'Increlex. Sept patients (8 %) ont connu un épisode d'hypoglycémie grave (exigeant aide et traitement) et sept patients (8 %) ont présenté au moins une fois des convulsions hypoglycémiques/une perte de conscience.

Les analyses d'hypoglycémie suggèrent que la fréquence des épisodes d'hypoglycémie était plus élevée au cours du premier mois de traitement et que les épisodes étaient plus fréquents chez les plus jeunes enfants. L'hypoglycémie symptomatique était habituellement évitée lorsqu'un repas était consommé un peu avant ou après l'administration d'Increlex.

Réactions d'hypersensibilité

Toutes les protéines thérapeutiques, y compris Increlex, risquent de provoquer des réactions d'hypersensibilité. On a signalé des réactions d'hypersensibilité à Increlex au cours des études cliniques et de l'expérience post‑commercialisation. Ces réactions allaient des réactions localisées (au point d'injection) (p. ex., urticaire, prurit, érythème) aux réactions systémiques, y compris l'anaphylaxie, l'urticaire généralisé, l'angio‑œdème et la dyspnée. Certains patients ont dû être hospitalisés.

Dans l'étude 1419, 33 patients (35 %) ont signalé une réaction d'hypersensibilité locale ou systémique, y compris de la toux, une éruption cutanée, de la dyspnée, une éruption prurigineuse, de l'hypersensibilité médicamenteuse, de l'hypersensibilité, du prurit, de l'asthme, de l'urticaire et de l'urticaire au site d'injection. Au cours de la période de post‑commercialisation, on a estimé que la fréquence des cas d'anaphylaxie était de 0,3 %. Les symptômes comprenaient de l'urticaire, de l'angio‑œdème et de la dyspnée. Certains patients ont dû être hospitalisés.

Hypertension intracrânienne

Dans l'étude 1419, six patients (7 %) et 25 patients (27 %), respectivement, ont signalé de l'hypertension intracrânienne et des maux de tête. Un patient a été atteint d'une hypertension intracrânienne grave classée comme une réaction indésirable grave (RIG) connexe. Dans les études sur le registre, il y a eu deux événements d'hypertension intracrânienne potentiellement mortels et nécessitant une hospitalisation.

Hypertrophie des amygdales

Le facteur de croissance insulinomimétique de type 1 peut stimuler le système immunitaire et causer l'hypertrophie des amygdales et des végétations adénoïdes. L'hypertrophie des amygdales et des végétations adénoïdes était l'un des EIT courants et la RIG la plus commune de l'étude 1419. On a observé une hypertrophie des amygdales chez 19 patients (21 %), particulièrement au cours de la première et de la deuxième année de traitement accompagnée d'une diminution de la croissance des amygdales au cours des années suivantes. Le ronflement s'est généralement produit au cours de la première année de traitement et a été signalé chez 20 patients (22 %).

Lipohypertrophie

Au cours de l'étude 1419, 32 patients (35 %) ont connu une hypertrophie au site d'injection. Aucun de ces événements n'était grave. En général, cet événement a été résolu lorsque les injections ont été convenablement dispersées.

Épiphysiolyse fémorale supérieure et scoliose

L'épiphysiolyse fémorale supérieure (pouvant mener à une nécrose avasculaire) et l'évolution de la scoliose sont possibles chez les patients qui connaissent une croissance rapide. Au cours de l'étude 1419, on a signalé une scoliose et une déformation de la colonne vertébrale.

Cardiomégalie/Organomégalie

On a observé chez quelques sujets des signes échocardiographiques de cardiomégalie/valvulopathie sans symptômes cliniques connexes. Le lien entre ces altérations cardiaques et le traitement au moyen d'Increlex ne peut être évalué en raison de la maladie sous‑jacente et de l'absence de groupe témoin.

Évaluations de laboratoires cliniques

On a observé de légères augmentations des taux sériques d'aspartate aminotransférase (AST) et de lactate‑déshydrogénase (LDH) chez une proportion importante des patients avant et pendant le traitement. L'augmentation du taux de ces enzymes sériques n'a pas entraîné l'abandon du traitement. Pendant le traitement, on a parfois observé des augmentations du taux d'alanine aminotransférase (ALT). Les taux de cholestérol et de triglycérides ont parfois dépassé la limite supérieure de la normale avant et pendant le traitement. Le lien entre ces changements et le traitement au moyen d'Increlex ne peut être évalué en raison de la maladie sous‑jacente et de l'absence de groupe témoin.

Immunogénicité

On a analysé les anticorps anti‑IGF‑1 qu'au cours des études antérieures. Des 23 patients pédiatriques présentant un déficit primaire sévère en IGF‑1, 11 patients ont obtenu des résultats positifs pour les anticorps anti‑IGF‑1 à au moins une reprise au cours de la première année de traitement. Il n'y a pas de différence statistiquement importante entre les vitesses moyennes de croissance en taille au cours de la première année pour les patients ayant des anticorps anti‑médicament (AAM) et ceux qui n'en ont pas.

Analyse globale de l'innocuité

Le profil d'innocuité d'Increlex dans les études cliniques semble être conforme aux mécanismes d'action connus de l'IGF‑1. L'événement indésirable survenu durant le traitement le plus courant était l'hypoglycémie. Il y a un risque accru de néoplasie bénigne et maligne chez les enfants et les adolescents traités à l'aide d'Increlex. Parmi les autres problèmes d'innocuité cernés dans la présentation se trouvent les réactions allergiques, y compris l'anaphylaxie, l'hypertension intracrânienne, l'hypertrophie tonsillaire, l'hypertrophie des sites d'injection, l'épiphysiolyse fémorale supérieure, l'aggravation de la scoliose, l'organomégalie et l'immunogénicité.

Les problèmes d'innocuité relevés sont gérés au moyen d'avertissements et de précautions particuliers inclus dans la monographie de produit approuvée d'Increlex et dans le plan de gestion des risques.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d'Increlex approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

 

 

7.2 Motifs non cliniques de la décision

 

La monographie de produit d'Increlex présente les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour l'être humain. À la lumière de l'utilisation prévue d'Increlex, la présentation n'indique aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l'autorisation du produit.

On a effectué des études in vivo pour évaluer l'efficacité de la mécasermine dans la restauration de la croissance chez les animaux qui présentent des carences en GH et en IGF‑1.

Dans les études pharmacodynamiques, les rats hypophysectomisés traités au moyen d'IGF‑1 humain recombinant (rhIGF‑1) ont démontré une augmentation dépendante de la dose de la croissance osseuse sauvée et une récupération partielle du poids corporel moyen comparativement aux rats de type sauvage du même âge.

On a administré la mécasermine par voie sous‑cutanée à des rats Sprague‑Dawley (à des doses allant jusqu'à 4,0 mg/kg/jour) et à des chiens beagle (à des doses allant jusqu'à 0,6 mg/kg/jour) pendant six mois. Chez les rats, on a noté un changement réversible de la pathologie thymique, correspondant à des changements dans le poids de l'organe, à la dose la plus élevée (4,0 mg/kg/jour). On a déterminé que la dose sans effet nocif observé (DSENO) pour cette étude était de 1,0 mg/kg/jour (en deçà de la dose humaine maximale recommandée [DHMR] en fonction de la surface corporelle). Chez les chiens, on a signalé des changements surrénaux à une dose de 0,3 mg/kg/jour et on a signalé des décès liés à l'hypoglycémie à une dose de 0,6 mg/kg/jour. En général, les effets observés chez les chiens concordent avec les effets pharmacologiques connus de la mécasermine. On a déterminé que la DSENO était de 0,15 mg/kg/jour (en deçà de la DHMR en fonction de l'exposition totale au médicament dans le temps [surface sous la courbe, SSC]).

Dans une étude de cancérogénicité, la mécasermine a été administrée par voie sous‑cutanée à des rats Sprague‑Dawley à des doses allant de 0,25 à 10 mg/kg/jour pendant une période pouvant aller jusqu'à deux ans. On a observé une incidence accrue d'hyperplasie de la médullosurrénale et du phéochromocytome, des kérato‑acanthomes cutanés et des carcinomes mammaires, ainsi qu'une mortalité excessive secondaire due à l'hypoglycémie induite par l'IGF‑1. On n'a pu établir une DSENO pour cette étude en raison des néoplasmes observés à la dose la plus faible (sous la DHMR fondée sur la SSC).

On n'a observé aucune preuve de génotoxicité avec la mécasermine au cours d'un test d'aberrations chromosomiques à des concentrations allant jusqu'à 487 µg/ml ou au cours d'un test in vivo du micronoyau de souris de souris à des doses intraveineuses allant jusqu'à 97,4 mg/kg.

Au cours d'études sur le développement embryofœtal effectuées sur des rates et des lapines gravides, la mécasermine a été administrée par voie intraveineuse pendant la période de l'organogenèse. On n'a observé aucun effet sur les fœtus des rates à des doses de jusqu'à 16,0 mg/kg/jour (11 fois la DMRH sur la base de la surface corporelle). La viabilité fœtale a été réduite chez les lapines gravides ayant reçu 2,0 mg/kg/jour. On a déterminé que la DSENO chez le lapin était de 0,5 mg/kg/jour (dose inférieure à la DMRH sur la base de la surface corporelle). On n'a pas étudié la capacité de la mécasermine à traverser la barrière placentaire. Il n'y a pas eu d'études sur la toxicité de la mécasermine chez les jeunes animaux. La mécasermine n'a pas eu d'effet sur la fertilité des rats mâles et femelles lorsqu'elle a été administrée par voie intraveineuse à des doses allant jusqu'à 4 mg/kg/jour (jusqu'à trois fois la DMRH en fonction de la SSC).

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d'Increlex approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

 

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

 

Caractérisation de la substance médicamenteuse

La mécasermine (facteur de croissance insulinomimétique de type 1 humain dérivé de l'ADN recombinant [rhIGF‑1]) est un polypeptide de base non glycosylé structurellement identique au facteur de croissance insulinomimétique de type 1 humain (IGF‑1) ou somatomédine C. Sa séquence d'acides aminés délimite une chaîne de 70 résidus d'acides aminés ayant une masse moléculaire calculée de 7 649 daltons.

Des études de caractérisation détaillées ont été effectuées pour garantir que la mécasermine présente systématiquement la structure caractéristique et l'activité biologique désirée.

Les résultats des études de validation du procédé indiquent que les méthodes utilisées permettent de contrôler adéquatement les quantités d'impuretés liées au produit et au procédé. Les impuretés qui ont été signalées et caractérisées ne dépassaient pas les limites établies.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique

La substance médicamenteuse est fabriquée dans la bactérie Escherichia Coli à l'aide de la technologie de l'acide désoxyribonucléique (ADN) recombinant. La fabrication est fondée sur un système de banques de cellules maîtresses et fonctionnelles, où ces dernières ont été dûment caractérisées et analysées pour détecter la présence de contaminants adventifs et de virus endogènes conformément aux lignes directrices de l'International Council for Harmonisation (ICH). Les résultats des études de caractérisation génétiques ont également démontré la stabilité de ces banques de cellules.

Le procédé de fabrication de la substance médicamenteuse comprend trois étapes principales, à commencer par une étape de fermentation, suivie d'une étape primaire de récupération et de repliage des protéines, et se terminant par une étape de purification et de formulation en vrac. Les matériaux utilisés dans la fabrication de la substance médicamenteuse sont jugés acceptables ou conformes aux normes appropriées pour leur utilisation prévue.

Le produit pharmaceutique Increlex est fabriqué à partir de la substance médicamenteuse en vrac formulée par la rhIGF‑1 au moyen de procédés de filtration stérile et de remplissage aseptique à l'aide d'équipements et d'installations pharmaceutiques conventionnels. De plus, chaque flacon de produit contient les excipients suivants : alcool benzylique, chlorure de sodium, polysorbate 20, acide acétique glacial, acétate de sodium trihydraté et eau pour injection. Les matières utilisées dans la fabrication de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique (dont les matières d'origine biologique) sont jugées appropriées et/ou conformes aux normes s'appliquant à l'usage prévu. Tous les ingrédients non médicinaux (excipients) présents dans le produit pharmaceutique sont acceptables selon le Règlement sur les aliments et drogues pour un usage dans les médicaments.

La méthode de fabrication et les contrôles appliqués durant la fabrication de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique sont validés et sont considérés comme dûment contrôlés à l'intérieur des limites justifiées.

Contrôle de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique

La substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique sont testés au moyen de normes de référence acceptables pour que l'on puisse vérifier s'ils respectent les spécifications approuvées et si les procédures d'analyse sont validées et conformes aux lignes directrices de l'International Council for Harmonisation (ICH).

Increlex est une drogue visée à l'annexe D (produits biologiques) et est donc assujettie au Programme d'autorisation de mise en circulation des lots de Santé Canada avant d'être vendue conformément à la Ligne directrice à l'intention des promoteurs : Programme d'Autorisation de Mise en Circulation des Lots de Drogues Visées à l'Annexe D (Produits Biologiques). Par l'entremise du programme d'évaluation et les analyses des lots mis en circulation de Santé Canada, un lot de produit final fabriqué a été analysé à l'aide d'un sous‑ensemble de méthodes de mise en circulation. Le processus d'analyse a confirmé que les méthodes utilisées à l'interne sont acceptables pour leur utilisation prévue et a appuyé favorablement la recommandation d'examen de la qualité.

Chaque lot d'Increlex est soumis à des tests pour en vérifier l'aspect, le contenu, l'identité, la puissance, la pureté et les impuretés. Les spécifications des tests établies et les méthodes d'analyse validées sont jugées acceptables.

Stabilité de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique

À la lumière des données sur la stabilité présentées, la durée de conservation proposée et les conditions d'entreposage pour la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique sont bien étayées et sont jugées satisfaisantes. La durée de conservation de 36 mois à une température de 2‑8 °C proposée pour Increlex est jugée acceptable.

La compatibilité du produit pharmaceutique avec le système récipient‑fermeture a été établie au moyen de tests officinaux et d'études de stabilité. Le système récipient‑fermeture satisfait à tous les critères d'acceptation des tests de validation.

Les composantes proposées pour l'emballage sont considérées comme acceptables.

Installations et équipement

L'aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l'équipement servant à la production sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués.

D'après la cote d'évaluation des risques déterminée par Santé Canada, les évaluations sur place de la fabrication de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique n'ont pas été jugées nécessaires.

Les deux installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Évaluation de l'innocuité des agents adventifs

Les matières brutes d'origine animale ou de recombinaison de l'ADN ayant servi à la fabrication ont subi des tests permettant de garantir qu'elles sont exemptes d'agents adventifs. Des lettres de certification à l'appui de ces allégations ont été fournies par le promoteur.