Sommaire des motifs de décision portant sur Enhertu
Décisions d'examen
Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).
Type de produit:
- Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Enhertu est accessible ci-dessous.
Activité récente relative à Enhertu
Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Enhertu
SMD émis le : 2021-07-09
L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Enhertu.
Trastuzumab déruxtécan
Identification(s) numérique(s) de drogue(s):
- DIN 02514400 - 100 mg/fiole trastuzumab déruxtécan, poudre pour solution, administration intraveineuse
AstraZeneca Canada Inc.
Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 242104
Le 15 avril 2021, Santé Canada a émis à l'intention de AstraZeneca Canada Inc. un avis de conformité dans le cadre de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C) pour le produit pharmaceutique Enhertu. Le produit a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en raison de données cliniques prometteuses, malgré la nécessité d’effectuer un suivi pour en confirmer les avantages cliniques. Les patientes devraient être avisées du fait que l’autorisation de mise en marché a été émise sous certaines conditions.
L'autorisation de mise en marché s’appuie sur l’information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques '(pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-risques d’Enhertu est considéré comme étant 'favorable pour le traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer du sein du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) positif inopérable ou métastatique qui ont déjà reçu un traitement par trastuzumab emtansine (T-DM1). L'indication est autorisée sur la base du taux de réponse tumorale et de la durabilité de la réponse. Une amélioration de la survie n’a pas été établie.
1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?
Enhertu, un agent antinéoplasique, a été autorisé pour le traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer du sein du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) positif inopérable ou métastatique qui ont déjà reçu un traitement par trastuzumab emtansine (T-DM1). L’indication est autorisée sur la base du taux de réponse tumorale et de la durabilité de la réponse. Une amélioration de la survie n’a pas été établie. Enhertu a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en raison de données cliniques prometteuses, malgré la nécessité d’effectuer un suivi pour en confirmer les avantages cliniques.
L’utilisation d’Enhertu n’est pas autorisée chez les patientes pédiatriques (< 18 ans), car Santé Canada ne dispose d’aucune donnée sur cette population.
Aucune différence cliniquement pertinente au niveau de l’efficacité n’a été observée entre les patientes de ≥ 65 ans et ceux de moins de 65 ans. Les données probantes tirées d’études cliniques portent à croire que l’utilisation chez les personnes âgées est associée à des différences au niveau de l’innocuité.
Enhertu est contre-indiqué chez les patientes ayant une hypersensibilité à ce médicament ou à l’un des ingrédients de sa préparation, incluant les ingrédients non médicinaux, ou à un composant du contenant.
Enhertu a été autorisé selon les conditions d’utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l’administration du médicament.
Enhertu (100 mg/fiole trastuzumab déruxtécan) se présente sous forme de poudre pour solution. En plus de l’ingrédient médicinal, la poudre contient L-histidine, L-histidine hydrochloride monohydrate, polysorbate 80 et du sucrose.
Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre Clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit de Enhertu approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
2 Pourquoi Enhertu a-t-il été autorisé?
Santé Canada estime qu'Enhertu a un profil avantages-risques favorable pour le traitement des patientes adultes atteintes d'un cancer du sein du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) positif inopérable ou métastatique qui ont déjà reçu un traitement par trastuzumab emtansine (T-DM1).
Enhertu a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en raison du caractère prometteur des données cliniques et de la nécessité de poursuivre le suivi afin d’attester les avantages cliniques du produit.
Le cancer du sein HER2 positif inopérable ou métastatique est une maladie grave qui pose un risque pour la vie. Elle est généralement incurable et l’objectif du traitement est d’améliorer la durée et la qualité de vie. Au Canada, environ 20 % des cancers du sein sont HER2 positifs. Le traitement de première ligne pour cette maladie est le pertuzumab, le trastuzumab et le docétaxel. Le traitement de deuxième ligne est le T-DM1. Au moment de l’initiation de l’étude clinique pivot pour Enhertu, il n’existait pas de traitement standard pour suivre le T-DM1. Les traitements disponibles après le T-DM1 comprennent plusieurs combinaisons qui consistent généralement en un agent dirigé contre HER2 (p. ex, lapatinib, trastuzumab) et un agent de chimiothérapie non résistant aux croisements, mais l’efficacité de ces traitements disponibles est insatisfaisante.
Enhertu (trastuzumab déruxtécan) est un conjugué anticorps-médicament ciblant HER2 constitué de trois composants :
- un anticorps monoclonal humanisé de type immunoglobuline G1 (IgG1) anti-HER2 ayant la même séquence d’acides aminés que le trastuzumab, lié par covalence à
- un inhibiteur de la topoïsomérase I, dérivé de l’exatécan, par un
- segment de liaison clivable à base de tétrapeptides.
Le déruxtécan est composé du segment de liaison et de l’inhibiteur de la topoïsomérase I. Après s’être lié à HER2 sur les cellules tumorales, Enhertu subit une internalisation et un clivage intracellulaire du lieur. Une fois libéré, l’inhibiteur de la topoïsomérase I à perméabilité membranaire endommage l’ADN et cause la mort cellulaire par apoptose.
Enhertu a démontré son efficacité en monothérapie chez les patientes adultes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif inopérable ou métastatique qui ont déjà reçu un traitement par T-DM1. L’autorisation de mise sur le marché assortie de conditions était fondée sur les données de l’étude pivot de phase II, multicentrique et non contrôlée U201. Le principal critère d’évaluation de l’efficacité était le taux de réponse objective confirmée selon un examen central indépendant. Un critère secondaire clé était la durée de la réponse. Chez les 184 patientes qui ont été recrutées pour recevoir Enhertu à 5,4 mg/kg toutes les 3 semaines, le taux de réponse objective était de 60,9 % (intervalle de confiance à 95 % [IC] : 53,4, 68,0). La durée médiane de la réponse était de 14,8 mois (IC 95 % : 13,8, 16,9). Dans le contexte de la condition d’utilisation recommandée et des options de traitement disponibles, Santé Canada considère ces résultats d’efficacité comme des preuves prometteuses d’efficacité clinique. Le bénéfice clinique d’Enhertu doit être confirmé dans l’étude clinique de phase III U301 en cours qui compare Enhertu à 5,4 mg/kg toutes les trois semaines avec un traitement comparatif choisi par le chercheur dans une population de patientes semblable à celle de l’étude U201.
L'innocuité d’Enhertu a été évaluée dans une analyse groupée de 234 patientes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif inopérable ou métastatique qui ont reçu au moins une dose d’Enhertu à 5,4 mg/kg dans l’étude pivot U201 et l’étude de soutien J101. Les réactions indésirables les plus fréquentes (survenues avec une fréquence ≥ 20 %) ont été la nausée, la fatigue, les vomissements, l’alopécie, la constipation, la diminution de l’appétit, l’anémie, la diminution du nombre de neutrophiles, la diarrhée, la toux, la leucopénie, les céphalées et la diminution du nombre de plaquettes. Des réactions indésirables graves sont survenues chez 20 % des patientes. Les réactions indésirables graves survenues chez > 1 % des patientes ont été une pneumopathie interstitielle, des vomissements, des nausées et une hypokaliémie. Des décès dus à des événements indésirables sont survenus chez 5,1 % des patientes, dont 2,6 % des patientes ayant développé une pneumopathie interstitielle.
Des mises en garde et des précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit d'Enhertu pour répondre aux principaux problèmes d’innocuité identifiés. Les mises en garde suivantes ont été incluses dans un encadré « Mises en garde et précautions importantes » dans la monographie de produit : la pneumopathie interstitielle et la pneumonite, la toxicité embryofoetale et le risque d'erreur de médication entre Enhertu (trastuzumab déruxtécan) et le trastuzumab ou le trastuzumab emtansine (TDM 1).
Les données supplémentaires sur l’innocuité seront évaluées lorsque les résultats de l’étude de phase III U301 seront soumises, conformément aux conditions définies dans la Ligne directrice sur les AC-C.
AstraZeneca Canada Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Enhertu. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d’innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit. Après examen, le PGR a été révisé. Le PGR mis à jour a été jugé acceptable.
Comme mesure supplémentaire de minimisation des risques, afin d’atténuer le risque de la maladie pulmonaire interstitielle dans le cadre de la post-commercialisation, le promoteur a proposé du matériel éducatif pour les professionnels de la santé et les patientes, ainsi qu’une carte d’alerte pour les patientes. L’objectif de la carte d’alerte pour les patientes est de rappeler au patient les principaux symptômes de problèmes pulmonaires qui doivent être signalés immédiatement aux professionnels de la santé afin de faciliter la détection et le traitement précoces de la maladie pulmonaire interstitielle. Ces mesures supplémentaires d’atténuation des risques sont considérées comme acceptables.
Les étiquettes interne et externe, la notice d’accompagnement et la section des renseignements pour les patientes sur les médicaments de la monographie de produit d’Enhertu qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception.
Un examen de l’évaluation de la marque présentée, y compris des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables, a été effectué et le nom proposé d’Enhertu a été accepté.
Dans l’ensemble, les avantages thérapeutiques du traitement par Enhertu observés dans l’étude pivot sont prometteurs et sont considérés comme dépassant les risques. Enhertu présente un profil d’innocuité acceptable sur la base des données non cliniques et des études cliniques. Les problèmes d’innocuité relevés peuvent être gérés à l’aide de l’étiquetage et d’une surveillance adéquate. La monographie de produit d’Enhertu comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d’innocuité identifiées. Tel qu’il est indiqué dans le cadre de la Ligne directrice sur les AC-C, l’innocuité de l’utilisation d’Enhertu sera surveillée de façon continue. Une évaluation supplémentaire aura lieu une fois que les études demandées auront été présentées.
Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1 ; par conséquent, Santé Canada a émis l’avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre Clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Enhertu?
Le promoteur a déposé une demande de prise en considération préalable en vertu de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions concernant la présentation de drogue nouvelle (PDN) relative à Enhertu. Une évaluation a été réalisée afin de déterminer si la présentation fournissait des preuves d’efficacité cliniques prometteuses établissant que le médicament a le pouvoir d’offrir :
- Un traitement, une prévention ou un diagnostic efficace d’une maladie ou d’une affection pour lesquels aucun médicament n’est actuellement mis en marché au Canada; ou
- Une augmentation significative de l’efficacité et (ou) une diminution significative du risque, de sorte que le profil complet avantages/risques est amélioré par rapport à celui des thérapies actuelles, des agents préventifs ou diagnostiques pour le traitement d’une maladie ou d’une affection qui ne sont pas traitées adéquatement par un médicament mis en marché au Canada.
Un examen ultérieur est à l’origine de la décision d’accorder l’autorisation de mise en marché du promoteur en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C), en reconnaissance du caractère prometteur, mais non confirmé des preuves de l’efficacité cliniques fournies dans la présentation. Conformément aux dispositions définies dans la Ligne directrice sur les AC-C, le promoteur a accepté de fournir des renseignements supplémentaires afin de confirmer les avantages cliniques du produit.
La présentation de drogue nouvelle (PDN) pour Enhertu a été examinée dans le cadre du Projet Orbis, un partenariat international conçu pour permettre aux patientes atteintes de cancer d’accéder plus rapidement à des traitements anticancéreux prometteurs. La présentation d’Enhertu a été classée comme une présentation de type C dans le cadre du Projet Orbis, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis ayant déjà rendu une décision positive et ayant ensuite partagé ses documents d’examen avec Santé Canada. La décision réglementaire canadienne concernant l’examen d’Enhertu a été prise de manière indépendante et s’est fondée sur une évaluation critique de l’ensemble des données soumises à Santé Canada. L’examen multidisciplinaire étranger effectué par la FDA des États-Unis a été utilisé comme référence supplémentaire.
Par ailleurs, les commentaires, les questions et la décision de l’Agence européenne des médicaments ont été communiqués par le promoteur au cours de l’examen.
Étapes importantes de la présentation: Enhertu
Étape importante de la présentation | Date |
---|---|
Réunion préalable à la présentation (clinique uniquement) | 2020-04-07 |
Réunion préalable à la présentation (qualité uniquement) | 2020-06-29 |
Demande de traitement prioritaire | |
Demande d'étude anticipée acceptée en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C) | 2020-05-28 |
Dépôt de la présentation | 2020-07-24 |
Examen préliminaire | |
Lettre d’acceptation à l’issue de l’examen préliminaire | 2021-08-21 |
Examen | |
Évaluation non clinique terminée | 2021-01-15 |
Évaluation du plan de gestion des risques terminée | 2021-02-01 |
Évaluation de la qualité terminée | 2021-03-02 |
Examen de l'étiquetage terminé | 2021-03-08 |
Évaluation clinique/médicale terminée | 2021-03-09 |
Délivrance de l'Avis d'admissibilité à un Avis de conformité avec conditions (AA-AC-C) | 2021-03-09 |
Examen de la réponse de l'AA-AC-C : | |
Réponse déposée (Lettre d'engagement) | 2021-03-11 |
Évaluation clinique/médicale terminée | 2021-03-30 |
Délivrance de l'Avis de conformité (AC) par la directrice générale, Direction des médicaments biologiques et radiopharmaceutiques dans le cadre de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C) | 2021-04-15 |
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l’industrie : gestion des présentations de drogues et demandes.
4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?
En plus des exigences requises dans la Loi sur les aliments et drogues et son Règlement, et en vertu des dispositions décrites dans les provisions décrites dans la Ligne directrice sur les avis de conformité avec conditions (AC-C), le promoteur a accepté de fournir le rapport final de l’étude clinique U301, une étude de phase III, multicentrique, randomisée, ouverte, contrôlée par un traitement actif du trastuzumab déruxtécan, un conjugué anticorps-médicament ciblant le récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) par rapport à un traitement choisi par le chercheur pour les patientes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif inopérable ou métastatique qui ont déjà reçu un traitement par trastuzumab emtansine (T-DM1) afin de confirmer le bénéfice clinique d’Enhertu. Il est prévu que le rapport final soit disponible au troisième trimestre de 2023.
Dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché d’Enhertu, Santé Canada a demandé des conditions supplémentaires qui ont été acceptées par le promoteur, notamment :
- discuter avec Santé Canada de l’utilisation du test du biomarqueur HER2 dans les échantillons de sang pour appuyer les futures présentations relatives à Enhertu, le cas échéant;
- surveiller et analyser l’immunogénicité et le risque d’allongement de l’intervalle QT dans les études cliniques en cours sur Enhertu. La surveillance dans le cadre de la post-commercialisation sera effectuée par des processus de pharmacovigilance de base;
- surveiller et analyser l’innocuité d’Enhertu chez les patientes souffrant d’insuffisance hépatique modérée ou d’insuffisance rénale modérée ou sévère dans les études cliniques en cours et futures jusqu’à ce que des données suffisantes soient générées sur l’évaluation des avantages-risques pour cette population de patientes. Dans la prochaine demande d’homologation d’Enhertu, AstraZeneca Canada Inc. fournira une analyse intégrée pour les patientes atteintes d’insuffisance hépatique et rénale en utilisant les paramètres pharmacocinétiques d’une analyse non compartimentée.
6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?
Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :
- Consulter MedEffet Canada pour connaître les derniers avis, mises en garde et retraits concernant les produits commercialisés.
- Voir la Base de données des avis de conformité (AC) pour accéder à la liste des dates d’autorisation de tous les médicaments ayant reçu un AC depuis 1994.
- Consulter la Base de données sur les produits pharmaceutiques (BDPP) pour obtenir la dernière monographie de produit. La BDPP contient des renseignements précis sur les médicaments dont l’utilisation a été approuvée au Canada.
- Voir l’Avis de conformité avec conditions (AC-C) et les documents connexes pour les produits ayant reçu un AC en vertu de la Ligne directrice sur les avis de conformité avec conditions (AC-C), le cas échéant. En cliquant sur les liens correspondant au nom du produit (selon le cas), vous pouvez accéder à la fiche de renseignements, partie III — Renseignements pour les patientes sur les médicaments, à l’avis d’admissibilité, et/ou à la « Lettre aux professionnels de santé ».
- Consulter le Registre des brevets pour obtenir la liste des brevets déposés relativement à des ingrédients médicinaux, le cas échéant.
- Consulter le Registre des drogues innovantes pour obtenir la liste des drogues admissibles à la protection des données en vertu de l’article C.08.004.1 du Règlement sur les aliments et drogues, le cas échéant.
7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision
Pharmacologie clinique
Enhertu (trastuzumab déruxtécan) est un conjugué anticorps-médicament ciblant HER2 constitué de trois composants :
- un anticorps monoclonal humanisé de type immunoglobuline G1 (IgG1) anti-HER2 ayant la même séquence d’acides aminés que le trastuzumab, lié par covalence à
- un inhibiteur de la topoïsomérase I, dérivé de l’exatécan par un
- segment de liaison clivable à base de tétrapeptides.
Le déruxtécan est composé du segment de liaison et de l’inhibiteur de la topoïsomérase I. Enhertu présente une activité antitumorale spécifique à HER2 grâce à un mécanisme d’action qui combine la spécificité de l’anticorps monoclonal et la large cytotoxicité de la drogue libérée. Après s’être lié au domaine extracellulaire HER2 des cellules tumorales cibles, Enhertu est internalisé et clivé par des enzymes lysosomales exprimées préférentiellement dans les cellules tumorales. Le composant inhibiteur de la topoisomérase I à perméabilité membranaire endommage l’acide désoxyribonucléique (ADN) et cause la mort cellulaire par apoptose. Par ailleurs, Enhertu présente une inhibition de la phosphorylation de la protéine kinase B (Akt) induite par HER2 et une activité cytotoxique cellulaire dépendante des anticorps grâce à l’anticorps monoclonal.
La pharmacocinétique du trastuzumab déruxtécan et de son métabolite actif libéré (MAAA-1181a) a été caractérisée dans cinq études cliniques. L’administration intraveineuse de trastuzumab déruxtécan a entraîné un taux de plasma involontaire, mais faible du médicament cytotoxique libéré, qui était directement proportionnel à la quantité de trastuzumab déruxtécan en perfusion.
Une analyse pharmacocinétique de population a consisté en un modèle à deux segments du médicament intact, fournissant une injection pseudo-sous-cutanée dans un modèle segmenté du métabolite actif, avec une élimination linéaire et variable dans le temps. Le programme de modélisation non linéaire à effets mixtes a présenté un rétrécissement important de certains des paramètres, de sorte que le modèle final a été jugé trop rudimentaire pour permettre la détermination de la posologie recommandée de 5,4 mg/kg toutes les 3 semaines. La dose recommandée était principalement soutenue par les données d’efficacité et d’innocuité.
Le traitement avec toute protéine thérapeutique s’accompagne du risque d’immunogénicité, c’est-à-dire du développement d’anticorps-médicament (ADA) qui ont le potentiel de neutraliser l’activité biologique du médicament. L’incidence des ADA était faible. Quatre (0,6 %) patientes ont présenté un ADA lié au traitement. L’impact des ADA sur la pharmacocinétique du trastuzumab, du déruxtécan et du MAAA-1181a n’est pas connu en raison du nombre limité de patientes présentant des ADA positifs.
Allongement de l’intervalle QT
Dans une étude de phase I, ouverte, à un seul bras, portant sur l’administration d’Enhertu à des patientes (n = 49) atteintes d’un cancer du sein HER2 inopérable ou métastatique, aucune augmentation moyenne importante de l’intervalle QTc par rapport à la ligne de base (c’est-à-dire >20 ms) n’a été détectée après le traitement par Enhertu à la dose de 6,4 mg/kg toutes les 3 semaines (1,2 fois supérieure à la dose recommandée) au cycle 1 ou au cycle 3, 7 heures après la dose.
Dans une étude distincte (étude A104), 2/40 (5,0 %) des patientes ont présenté une augmentation de l’intervalle QTc > 30 ms pendant l’étude et aucun patient de l’une ou l’autre cohorte n’a présenté une augmentation de l’intervalle QTc > 60 ms. Un patient (2,5 %) a présenté un QTcF > 480 ms. Cette observation est considérée comme cliniquement significative pour les patientes recevant une dose de 5,4 mg/kg.
Il a été demandé au promoteur de surveiller et d’analyser le risque d’allongement de l’intervalle QT dans les études cliniques en cours sur Enhertu et dans le cadre de la post-commercialisation.
Interactions médicamenteuses
Le ritonavir et l’itraconazole n’ont pas affecté les paramètres d’exposition d’Enhertu ou de l’inhibiteur de la topoisomérase I libéré.
Aucun ajustement de la dose n’est nécessaire lors de la coadministration d’Enhertu avec des médicaments qui sont des inhibiteurs du polypeptide de transport des anions organiques 1B (OATP1B) ou du cytochrome P450 (CYP) 3A.
Les données pharmacologiques cliniques appuient l’utilisation d’Enhertu pour l’indication recommandée. Pour plus de détails, veuillez consulter la monographie de produit d’Enhertu, approuvée par Santé Canada et disponible dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Les données pharmacologiques cliniques appuient l’usage d’Enhertu pour l’indication recommandée. Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit d’Enhertu approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Efficacité clinique
L’efficacité et l’innocuité d’Enhertu pour le traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer du sein du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) positif inopérable ou métastatique qui ont déjà reçu un traitement par trastuzumab emtansine (T-DM1) ont été évaluées dans l’étude pivot de phase II U201 et l’étude de soutien de phase I J101.
Étude pivot
L’étude pivot U201 était une étude de phase II, en deux parties, multicentrique et ouverte, menée auprès de 253 patientes inscrites et traités dans l’un des soixante-douze sites de l’étude en Asie, en Europe et aux États-Unis. Cette étude en deux parties a été conçue pour justifier la dose recommandée d’Enhertu et pour étudier de manière plus approfondie son innocuité et son efficacité chez les patientes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif inopérable ou métastatique qui ont déjà reçu un traitement par trastuzumab emtansine (T-DM1). La partie 1 de l’étude était randomisée et se composait de deux étapes : une étape pharmacocinétique et une étape de détermination de la dose. La partie 2 n’était pas randomisée, et toutes les patientes ont reçu Enhertu à la dose recommandée déterminée dans la partie 1.
L’étude a porté sur des patientes adultes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif inopérable ou métastatique qui ont déjà reçu un traitement par T-DM1. Les patientes avaient reçu au moins deux traitements antérieurs contre HER2, dont le T-DM1 (100 %), le trastuzumab (100 %) et le pertuzumab (65,8 %). Des échantillons archivés de tumeurs mammaires étaient requis afin de confirmer la positivité pour HER2, définie comme un score de 3+ par immunohistochimie (IHC) ou un résultat positif par hybridation in-situ (ISH). Étaient exclues de l’étude les patientes ayant des antécédents de pneumopathie interstitielle traitée ou de pneumopathie interstitielle au moment de la sélection, les patientes présentant des métastases cérébrales symptomatiques n’ayant pas été traitées et les patientes ayant des antécédents de cardiopathie cliniquement importante. Enhertu a été administré par perfusion intraveineuse à une dose de 5,4 mg/kg une fois toutes les 3 semaines jusqu’à la progression de la maladie, jusqu’au décès, jusqu’au retrait du consentement ou jusqu’à l’apparition d’effets toxiques inacceptables.
Les caractéristiques démographiques et de la maladie de base des patientes incluse dans l’étude étaient les suivantes : âge médian de 55 ans (plage de 28 à 96); sexe féminin (100 %); race blanche (54,9 %), asiatique (38,0 %) et noire ou afro-américaine (2,2 %); indice fonctionnel ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 (55,4 %) ou de 1 (44,0 %); positivité pour les récepteurs hormonaux (52,7 %); présence d’une maladie viscérale (91,8 %); présence de métastases cérébrales stables (13 %); nombre médian de traitements antérieurs dans un contexte de maladie métastatique : 5 (plage de 2 à 17); somme des diamètres des lésions cibles (< 5 cm : 42,4 %, ≥ 5 cm : 50,0 %). Les données démographiques et les caractéristiques initiales de la maladie des patientes incluse dans l’étude ont été considérées comme étant généralement représentatives des patientes canadiennes, à l’exception du fait que les patientes inscrites avaient tendance à avoir un bon état de rendement et des comorbidités moins importantes du fait qu’elles répondaient aux critères d’admissibilité de l’étude. Les hommes étaient admissibles selon le protocole, mais n’ont pas été inscrits à l’étude, probablement en raison de l’incidence relativement faible du cancer du sein chez les hommes. Étant donné que les hommes atteints d’un cancer du sein HER2 positif sont généralement pris en charge de la même manière que les femmes, les données cliniques issues des études sur le cancer du sein pour Enhertu peuvent être généralisées aux hommes.
La fin de la collecte des données pour l’analyse primaire a eu lieu lorsque toutes les patientes avaient au moins 6 mois de suivi ou avaient abandonné l’étude. Au moment de la fin de la collecte des données, la durée médiane de l’étude (intervalle entre la dernière visite de suivi et la première dose), toutes doses confondues, était de 7,8 mois (intervalle : 0,7 à 17,2 mois).
Le critère principal d’efficacité était le taux de réponse objective confirmée, évalué par une revue centrale indépendante sur la base des numérisations de tumeurs dans la population à traiter. Le taux de réponse objective a été défini comme la proportion de patientes ayant obtenu une meilleure réponse globale de type réponse complète ou réponse partielle, avec confirmation de la réponse, selon les critères RECIST (Response Evaluation Criteria in Solid Tumors) version 1.1. Un critère secondaire clé était la durée de la réponse.
Les résultats de l’étude ont démontré que chez les 184 patientes recrutées pour recevoir Enhertu à 5,4 mg/kg une fois toutes les 3 semaines, le taux de réponse objective confirmée était de 60,9 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 53,4, 68,0) et la durée médiane de la réponse était de 14,8 mois (IC à 95 % : 13,8, 16,9). La survie sans progression et la survie globale ont également été mesurées dans l’étude; cependant, les résultats de ces paramètres sont difficiles à interpréter sans inférence statistique et sans traitement de comparaison.
Étude à l’appui
L’étude J101 était une étude de phase I en deux parties (escalade de la dose suivie d’une expansion de la dose), multicentrique, non randomisée, ouverte, à doses multiples, première étude sur des cas humains d’Enhertu, avec des sites d’étude au Japon et aux États-Unis. La partie d’augmentation de la dose (partie 1, 27 patientes) était destinée à identifier la dose maximale tolérée et la dose recommandée d’Enhertu. La partie ultérieure d’extension de la dose (partie 2, 265 patientes) avait pour but d’évaluer davantage l’innocuité, la tolérance et l’efficacité du trastuzumab déruxtécan aux deux doses sélectionnées dans la partie 1 (5,4 mg/kg et 6,4 mg/kg).
Dans l’étude J101, l’analyse primaire d’efficacité a été effectuée sur l’ensemble d’analyse des patientes inscrites (population à traiter), qui comprenait toutes les patientes enregistrées atteintes d’un cancer du sein HER2 positif métastatique qui ont reçu une dose de 5,4 mg/kg d’Enhertu soit dans la partie d’escalade de la dose, soit dans la partie extension de la dose à l’étude. En incluant tous les types de tumeurs et toutes les doses dans l’escalade et l’expansion de la dose, 292 patientes ont été inscrites dans l’étude. Sur ces 292 patientes, 51 patients atteints d’un cancer du sein HER2 positif métastatique ont été recrutés et affectés à recevoir 5,4 mg/kg d’Enhertu. Parmi ces patients, 50/51 (98,0 %) étaient des femmes; l’âge médian était de 58,0 ans (intervalle : de 28 à 77), avec 34/51 (66,7 %) patients de moins de 65 ans et 17/51 (33,3 %) patients de 65 ans et plus. Le statut de performance de l’Eastern Cooperative Oncology Group (ECOG PS) était de 0 pour 33/51 (64,7 %) patients et de 1 pour 17/51 (33,3 %) patients; aucun patient n’avait un ECOG PS de 2 conformément au protocole. Trente-deux des 51 patients (62,7 %) étaient positifs aux récepteurs hormonaux (RH), 31/51 (60,8 %) étaient positifs aux récepteurs d’œstrogènes et 21/51 (41,2 %) étaient positifs aux récepteurs de progestérone.
Dans l’ensemble, les résultats d’efficacité de l’étude J101 étaient généralement conformes à ceux de l’étude pivot. Le taux de réponse objective confirmée basé sur la revue centrale indépendante était de 51,0 % (IC 95 % : 36,6, 65,2), avec 26/51 patients présentant une réponse : 2/51 (3,9 %) patients ont eu une meilleure réponse globale (MRG) confirmée de réponse complète (RC) et 24/51 (47,1 %) patiente ont eu une MRG confirmée par réponse partielle.
Pour faciliter l’interprétation des résultats d’efficacité des études U201 et J101, le promoteur a effectué deux analyses : 1) une analyse des données réelles dans une cohorte de patients correspondant aux caractéristiques des patientes de l’étude U201, et 2) une revue systématique des études publiées chez les patients atteints d’un cancer du sein HER2 positif inopérable ou métastatique ayant déjà reçu un ou plusieurs traitements. Le taux de réponse objective était de 12,2 % dans la cohorte d’appariement dans le monde réel et variait de 8 % à 47 % dans les études incluses dans l’analyse documentaire du promoteur.
En comparaison, Enhertu en monothérapie à la dose recommandée a démontré des taux de réponse objective numériquement plus élevés dans les études U201 et J101, indiquant qu’Enhertu a le potentiel de fournir une augmentation significative de l’efficacité. Par conséquent, les résultats d’efficacité, principalement le taux de réponse objective, soutenus par les preuves de durabilité sont considérés comme des preuves d’efficacité prometteuses.
Indication
La présentation de drogue nouvelle relative à Enhertu a été initialement déposée par le promoteur pour l’indication suivante :
Enhertu (trastuzumab déruxtécan) en monothérapie est indiqué pour le traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif inopérable ou métastatique qui ont déjà reçu au moins deux traitements à base d’anti-HER2.
Santé Canada a recommandé que la population cible de l’indication soit modifiée pour inclure les patientes ayant déjà reçu un traitement par T-DM1. Cette description correspond mieux aux critères d’admissibilité de l’étude pivot et clarifie la place thérapeutique d’Enhertu, c’est-à-dire après le traitement par T-DM1. Le promoteur a accepté cette recommandation. Par conséquent, Santé Canada a approuvé l’indication suivante :
Enhertu (trastuzumab déruxtécan) en monothérapie est indiqué pour le traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif inopérable ou métastatique qui ont déjà reçu un traitement par trastuzumab emtansine (T-DM1).
Analyse globale de l’efficacité
Enhertu représente une nouvelle option thérapeutique pour les patientes adultes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif inopérable ou métastatique qui ont déjà reçu un traitement par T-DM1. Sur la base des preuves examinées, le profil avantages-risque est considéré comme favorable pour Enhertu dans les conditions d’utilisation recommandées.
Le bénéfice clinique d’Enhertu dans les conditions d’utilisation recommandées doit être confirmé sur la base des résultats de l’étude de phase III en cours U301 qui compare Enhertu 5,4 mg/kg trois fois par semaine à un traitement comparatif choisi par le chercheur dans une population de patientes semblable à celle de l’étude U201.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d’Enhertu approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Innocuité clinique
L’évaluation de l’innocuité d’Enhertu repose principalement sur les données d’une analyse groupée de 234 patientes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif inopérable ou métastatique ayant reçu au moins une dose d’Enhertu à 5,4 mg/kg dans les études U201 et J101 (décrites dans la section Efficacité clinique).
Les réactions indésirables les plus fréquentes (survenues avec une fréquence ≥ 20 %) ont été les nausées, la fatigue, les vomissements, l’alopécie, la constipation, la diminution de l’appétit, l’anémie, la diminution du nombre de neutrophiles, la diarrhée, la toux, la leucopénie, les céphalées et la diminution du nombre de plaquettes. Des réactions indésirables graves sont survenues chez 20 % des patientes recevant Enhertu. Les réactions indésirables graves survenues chez > 1 % des patientes ayant reçu Enhertu ont été une pneumopathie interstitielle, des vomissements, des nausées et une hypokaliémie. Des décès dus à des événements indésirables sont survenus chez 5,1 % des patientes, dont 2,6 % des patientes ayant développé une pneumopathie interstitielle (2,6 %).
Des interruptions de dose dues à des réactions indésirables sont survenues chez 25 % des patientes traitées par Enhertu. Les réactions indésirables les plus fréquentes (> 2 %) associées à une interruption de dose ont été la neutropénie (14,5 %), l’anémie (3,4 %), l’infection des voies respiratoires supérieures (3,0 %), la leucopénie (3,0 %), la pneumopathie interstitielle (2,6 %), la thrombocytopénie (2,6 %) et la fatigue (2,1 %). Des réductions de dose sont survenues chez 15 % des patientes traitées par Enhertu. Les réactions indésirables les plus fréquentes (> 2 %) associées à une réduction de dose étaient la fatigue (3,8 %), les nausées (3,4 %) et la neutropénie (3,4 %). L’arrêt du traitement en raison d’une réaction indésirable est survenu chez 11 % des patientes traitées par Enhertu. La réaction indésirable la plus fréquente (> 2 %) associée à un arrêt définitif était la pneumopathie interstitielle (9,4 %).
Les résultats de laboratoire anormaux cliniquement importants comprenaient une diminution du nombre de globules blancs, une anémie, une diminution du nombre de neutrophiles, une diminution du nombre de plaquettes, une augmentation de l’aspartate aminotransférase, une augmentation de l’alanine aminotransférase et une hypokaliémie. Au total, 37 des 219 patientes (16,9 %) ont répondu aux critères d’une réduction de la fraction d’éjection ventriculaire gauche de grade 2 pendant l’étude.
La plupart des réactions indésirables et des modifications anormales des résultats de laboratoire semblaient pouvoir être gérées par une surveillance étroite, un traitement symptomatique et un ajustement de la dose (c’est-à-dire une interruption, une réduction de la dose ou un arrêt du traitement).
Comme les patientes éligibles dans les études cliniques doivent répondre aux critères d’éligibilité prédéfinis, l’innocuité d’Enhertu n’a pas été évaluée chez les patientes ayant des fonctions organiques inadéquates au départ. Enhertu n’a pas été étudié chez les patientes ayant des antécédents de réactions d’hypersensibilité sévères à d’autres médicaments anticorps. L’innocuité n’a pas été étudiée de manière adéquate chez les patientes âgées de ≥ 75 ans.
Sur la base d’études non cliniques, Enhertu est toxique pour l’embryon et le fœtus et peut entraîner une altération de la fonction de reproduction et de la fertilité masculines. Enhertu peut causer des dommages au fœtus lorsqu’il est administré à une femme enceinte. Il n’existe pas de données disponibles sur l’utilisation d’Enhertu chez la femme enceinte; cependant, dans les rapports de post-commercialisation, l’utilisation du trastuzumab pendant la grossesse a entraîné des cas d’oligohydramnios se manifestant par une hypoplasie pulmonaire fatale, des anomalies du squelette et la mort néonatale. D’après les résultats obtenus chez l’animal et son mécanisme d’action, le composant inhibiteur de la topoisomérase I d’Enhertu peut également causer des dommages à l’embryon et au fœtus lorsqu’il est administré à une femme enceinte. Enhertu ne doit pas être administré aux femmes enceintes et les patientes doivent être informées des risques pour le fœtus avant de devenir enceintes.
Enhertu a le potentiel de nuire aux nourrissons par l’exposition lors de l’allaitement. Il n’existe pas de données concernant la présence d’Enhertu dans le lait maternel. Comme l’IgG humaine est excrétée dans le lait humain, Enhertu, une IgG1 humaine conjuguée au déruxtécan, peut être excrété dans le lait humain. En raison du risque de réactions indésirables graves chez les nourrissons allaités, les femmes doivent interrompre l’allaitement avant de commencer le traitement par Enhertu. Les femmes peuvent commencer à allaiter 7 mois après la fin du traitement.
La monographie de produit approuvée d’Enhertu présente les mises en garde et les mesures de précaution appropriées concernant les problèmes d’innocuité relevés.
Les mises en garde suivantes ont été incluses dans un encadré Mises en garde et précautions importantes de la monographie de produit d’Enhertu : pneumopathie interstitielle et pneumonite; toxicité embryofoetale; et risque d’erreur de médication entre Enhertu (trastuzumab déruxtécan) et le trastuzumab ou le trastuzumab emtansine. Des mises en garde supplémentaires sont incluses dans la section Mises en garde et précautions et comprennent la diminution de la fraction d’éjection ventriculaire gauche, la limitation de la conduite automobile et de l’utilisation de machines, la neutropénie et des réactions liées à la perfusion.
Analyse globale de l’innocuité
Dans l’ensemble, le profil d’innocuité d’Enhertu est considéré comme acceptable dans le contexte de cette maladie grave et potentiellement mortelle. La plupart des réactions indésirables et des modifications anormales des résultats de laboratoire semblent pouvoir être gérées par une surveillance étroite, un traitement symptomatique et un ajustement de la dose (c’est-à-dire une interruption, une réduction de la dose ou un arrêt du traitement). Dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché, le promoteur a accepté de fournir le rapport final de l’étude clinique de phase III U301 afin de confirmer le bénéfice clinique d’Enhertu.
L’innocuité d’Enhertu chez les patientes dont l’état de rendement est médiocre ou qui présentent des comorbidités importantes au départ n’a pas été évaluée de manière adéquate et constitue une source d’incertitude. Les principaux critères d’admissibilité, ainsi que les caractéristiques démographiques et pathologiques, sont décrits de manière adéquate dans la monographie de produit d’Enhertu afin d’informer les professionnels de la santé de la population étudiée. La monographie de produit d’Enhertu indique également l’absence de données probantes chez les patientes atteintes d’insuffisance rénale grave ou d’insuffisance hépatique modérée à grave.
Les risques associés à Enhertu seront surveillés dans le cadre de la post-commercialisation. Le promoteur a soumis un plan de gestion des risques (PGR), qui a été examiné par Santé Canada. Le PGR a été révisé en fonction des recommandations de Santé Canada afin d’atténuer les problèmes d’innocuité notés et la version finale a été jugée acceptable. Afin d’atténuer le risque de pneumopathie interstitielle, le promoteur a proposé du matériel éducatif pour les professionnels de la santé et les patientes ainsi qu’une carte d’alerte pour les patientes. Ces mesures supplémentaires d’atténuation des risques ont été jugées acceptables.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d’Enhertu approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.2 Motifs non cliniques de la décision
In vitro, Enhertu s’est lié à la protéine humaine recombinante HER2, mais pas aux protéines recombinantes du récepteur du facteur de croissance épidermique, HER3 ou HER4. Enhertu a inhibé l’activité de la topoisomérase I, in vitro, comme le montre l’inhibition de la relaxation de l’ADN super enroulé, de manière dépendante à la dose. Par ailleurs, Enhertu a présenté une activité d’inhibition de la croissance cellulaire à l’égard des cellules exprimant HER2 et a montré une activité cytotoxique cellulaire dépendante des anticorps.
In vivo, Enhertu a montré une activité antitumorale dans des modèles de souris xénogreffées de tumeurs de cancer du sein HER2 positif ou HER2 à faible expression.
Chez les singes, les principaux organes cibles de toxicité observés après l’administration d’Enhertu comprenaient la moelle osseuse, la peau, les poumons, les testicules, les reins et le système gastro-intestinal. À l’exception des résultats sur la peau et les reins, tous les autres résultats histopathologiques étaient réversibles à la fin de la période de récupération. Enhertu n’a eu aucun effet sur les systèmes cardiovasculaire, respiratoire ou nerveux centraux et n’a eu aucun effet sur les courants du gène humain hERG (Ether-a-go-go-Related).
Le cytochrome P450 (CYP) 3A4 et le CYP 3A5 sont les principales isoformes du CYP impliquées dans le métabolisme d’Enhertu. L’utilisation concomitante d’Enhertu avec un inducteur ou un inhibiteur puissant du CYP3A4 peut influencer l’exposition au MAAA-1181a.
Le composant inhibiteur de topoisomérase d’Enhertu s’est révélé clastogène à la fois dans un test de micronoyaux de moelle osseuse de rat in vivo et dans un test d’aberration chromosomique de poumon de hamster chinois in vitro, et n’était pas mutagène dans un test de mutation inverse bactérien in vitro.
Des études de fertilité dédiées n’ont pas été menées avec Enhertu. Chez le singe, les résultats histologiques dans les testicules suggèrent qu’à des doses ≥ 30 mg/kg (≥ 9 fois l’exposition à la dose recommandée chez l’humain de 5,4 mg/kg), Enhertu peut altérer la fonction de reproduction masculine et la fertilité. Sur la base de son mécanisme d’action, il a été recommandé d’inclure dans l’étiquette un avertissement et une précaution pour la toxicité embryo-fœtale. En raison du potentiel d’Enhertu à causer des dommages au fœtus, l’utilisation d’une contraception efficace est recommandée pour les patientes pendant le traitement par Enhertu et pendant au moins 7 mois après la dernière dose. Une contraception efficace est également recommandée pour les hommes ayant des partenaires féminines en âge de procréer pendant le traitement par Enhertu et pendant au moins 4 mois après la dernière dose.
Les résultats des études non cliniques ainsi que les risques pour les humains ont été inclus dans la monographie du produit d’Enhertu. Compte tenu de l’utilisation prévue d’Enhertu, il n’y a aucun problème pharmacologique ou toxicologique dans cette présentation qui empêche l’autorisation du produit. Des mises en garde et des mesures de précaution appropriées sont inscrites dans la monographie du produit d’Enhertu afin de répondre aux problèmes d’innocuité relevés.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d’Enhertu approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.3 Motifs d'ordre qualitatif
Caractérisation de la substance médicamenteuse
Le trastuzumab déruxtécan est un conjugué anticorps-médicament ciblant HER2 constitué de trois composants :
- un anticorps monoclonal humanisé de type IgG1 anti-HER2 ayant la même séquence d’acides aminés que le trastuzumab, lié par covalence à
- un inhibiteur de la topoïsomérase I, dérivé de l’exatécan, par un
- segment de liaison clivable à base de tétrapeptides.
Des études de caractérisation détaillées ont été effectuées pour garantir que trastuzumab déruxtécan présente systématiquement la structure caractéristique et l’activité biologique désirée.
Les résultats des études de validation du procédé indiquent que les méthodes utilisées permettent de contrôler adéquatement les quantités d’impuretés liées au produit et au procédé. Les impuretés qui ont été signalées et caractérisées ne dépassaient pas les limites établies.
Procédé de fabrication et contrôles en cours de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique
L’intermédiare d’anticorps de la substance médicamenteuse est un anticorps monoclonal recombinant et humanisé anti-HER2 de type immunoglobuline G1κ (IgG1κ) ayant la même séquence d’acides aminés que le trastuzumab. Elle est fabriquée à partir de cellules ovariennes de hamster chinois. Le processus de fabrication comprend une série d’étapes dont la culture cellulaire, la récolte, la purification, l’inactivation virale, les étapes de filtration, le remplissage et la congélation.
L’intermédiaire de liaison de la substance médicamenteuse est fabriqué chimiquement sur trois sites de fabrication commerciale. Le processus de fabrication consiste à coupler la substance médicamenteuse intermédiaire et le lieur intermédiaire.
Le procédé de fabrication commercial de la substance médicamenteuse de trastuzumab déruxtécan consiste à décongeler l’intermédiaire d’anticorps, à la réduction du pont disulfure, la conjugaison de l’intermédiaire de liaison de la substance médicamenteuse, et l’extinction de l’excès de médicament à la liaison pour arrêter la réaction. La solution brute est ensuite purifiée par diafiltration et concentrée par ultrafiltration avant le remplissage.
Pour fabriquer le produit pharmaceutique Enhertu, la substance médicamenteuse en vrac est décongelée, composée, filtrée de façon stérile et remplie dans des fioles en verre. Le produit pharmaceutique est ensuite lyophilisé, capsulé et inspecté visuellement.
Des stratégies de contrôle appropriées ont été mises en place pour assurer la production constante d’un intermédiaire de liaison de médicament, d’un intermédiaire d’anticorps, de la substance médicamenteuse trastuzumab déruxtécan et du produit pharmaceutique Enhertu de haute qualité. Ces stratégies comprennent des contrôles et des paramètres en cours de fabrication, le contrôle des matières premières et des spécifications pour le contrôle des impuretés, de la pureté et de la bioactivité.
Les études de validation des procédés ont démontré que les installations de fabrication utilisées pour la production de l’intermédiaire de liaison de médicament, de l’intermédiaire d’anticorps, de la substance médicamenteuse trastuzumab déruxtécan et de la produit pharmaceutique Enhertu sont capables de fabriquer systématiquement des produits de qualité appropriée. Les changements apportés au processus de fabrication tout au long du développement pharmaceutique sont considérés comme acceptables après examen.
Les matières utilisées dans la fabrication de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique (dont les matières d’origine biologique) sont jugées appropriées et/ou conformes aux normes s’appliquant à l’usage prévu. Le procédé de fabrication est considéré comme dûment contrôlé à l’intérieur des limites justifiées.
Tous les ingrédients non médicinaux (excipients) présents dans le produit pharmaceutique sont acceptables selon le Règlement sur les aliments et drogues pour un usage dans les médicaments. Les données sur la stabilité présentées à l’appui de la formulation commerciale proposée attestent la compatibilité du trastuzumab déruxtécan avec les excipients.
Contrôle de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique
La substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique sont testés au moyen de normes de référence acceptables pour que l’on puisse vérifier s’ils respectent les spécifications approuvées et si les procédures d’analyse sont validées et conformes aux lignes directrices de l’International Council for Harmonisation (ICH).
Chaque lot d’Enhertu est soumis à des tests pour en vérifier l’identité, la quantité, la pureté, la puissance, les impuretés et l’innocuité. Les spécifications des tests établies et les méthodes d’analyse validées sont jugées acceptables.
Conformément au programme de contrôle et d’évaluation de Santé Canada avant l’autorisation de mise en circulation d’un lot, des lots de produit final fabriqués consécutivement ont été testés à l’aide d’un sous-ensemble de méthodes de mise en circulation. Le processus d’analyse a confirmé que les méthodes utilisées à l’interne sont acceptables pour l’usage prévu et qu’elles appuient la recommandation d’examen de la qualité.
Enhertu est une drogue visée à l’annexe D (produits biologiques) et est donc assujettie au Programme d’autorisation de mise en circulation des lots de Santé Canada avant d’être vendue conformément à la Ligne directrice à l’intention des promoteurs : Programme d’Autorisation de Mise en Circulation des Lots de Drogues Visées à l’Annexe D (Produits Biologiques).
Stabilité de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique
À la lumière des données sur la stabilité présentées, la durée de conservation proposée pour la substance médicamenteuse est bien étayée et est jugée satisfaisante. La durée de conservation de 24 mois à 2 à 8 °C proposée pour Enhertu est jugée acceptable.
La compatibilité du produit pharmaceutique avec le système récipient-fermeture a été établie au moyen de tests officinaux et d’études de stabilité. Le système récipient-fermeture satisfait à tous les critères d’acceptation des tests de validation.
Les composantes proposées pour l’emballage sont considérées comme acceptables.
Installations et équipement
L’aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l’équipement servant à la production sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués.
Une évaluation sur place des installations de fabrication de l’intermédiaire d’anticorps de la substance médicamenteuse était prévue, mais elle n’a pas eu lieu en raison de la pandémie de coronavirus (COVID-19). Afin d’atténuer le risque de ne pas effectuer d’évaluation sur place, une évaluation de l’adéquation de l’installation de fabrication de la substance médicamenteuse intermédiaire a été effectuée sur la base de la documentation. Les résultats de cette évaluation ont été satisfaisants.
Une évaluation sur place des installations du site de fabrication de la substance médicamenteuse n'a pas été effectué en raison de la circonstance atténuante que le processus de fabrication de la substance médicamenteuse comporte des étapes simples de réaction chimique et de purification.
Sur la base d’un score d’évaluation des risques déterminé par Santé Canada, une évaluation sur place de l’installation de fabrication du produit pharmaceutique n’a pas été jugée nécessaire.
Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.
Évaluation de l’innocuité des agents adventifs
Les matières brutes d’origine animale ou de recombinaison de l’ADN ayant servi à la fabrication ont subi des tests permettant de garantir qu’elles sont exemptes d’agents adventifs. Des lettres de certification à l’appui de ces allégations ont été fournies par le promoteur. Les excipients utilisés dans la formulation du produit pharmaceutique ne sont pas d’origine animale ni humaine.
Produits pharmaceutiques connexes
Nom du produit | DIN | Entreprise | Ingrédient(s) actif(s) & concentration |
---|---|---|---|
ENHERTU | 02514400 | ASTRAZENECA CANADA INC | Trastuzumab déruxtécan 100 MG / Fiole |