Sommaire des motifs de décision portant sur Padcev

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Padcev est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Padcev

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Padcev

SMD émis le : 2022-02-04

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Padcev.

Enfortumab védotine

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02521903 - flacon de 20 mg d'enfortumab védotine, poudre pour solution, administration par voie intraveineuse
  • DIN 02521911 - flacon de 30 mg d'enfortumab védotine, poudre pour solution, administration par voie intraveineuse

Seagen Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 251438

Le 29 octobre 2021, Santé Canada a émis à l’intention de Seagen Inc. un Avis de conformité pour le produit médicamenteux Padcev.

L’autorisation de mise en marché s’appuie sur l’information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D’après l’évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages‑risques de Padcev est considéré comme étant favorable pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer urothélial localement avancé et inopérable ou métastatique ayant auparavant reçu une chimiothérapie à base de platine et une thérapie à base de l’inhibiteur du récepteur de mort cellulaire programmée 1 (PD‑1) ou du ligand de mort cellulaire programmée 1 (PD‑L1).

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Padcev, un agent antinéoplasique, a été autorisé pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer urothélial localement avancé et inopérable ou métastatique ayant auparavant reçu une chimiothérapie à base de platine et une thérapie à base de l’inhibiteur du récepteur de mort cellulaire programmée 1 (PD‑1) ou du ligand de mort cellulaire programmée 1 (PD‑L1).

Aucune donnée n’est disponible à Santé Canada au sujet de l’utilisation de Padcev chez les patients de moins de 18 ans. Par conséquent, une indication pour une utilisation chez les enfants n’a pas été autorisée.

Sur les 748 patients traités au moyen de Padcev au cours des essais cliniques, 449 (60 %) étaient âgés de 65 ans ou plus et 142 (19 %) étaient âgés de 75 ans ou plus. On n’a observé aucune différence cliniquement pertinente au niveau de l’efficacité de Padcev entre ces patients et ceux de moins de 65 ans. Les données probantes des études cliniques suggèrent que l’utilisation de Padcev dans la population gériatrique peut être associée à des différences d’innocuité comparativement à la population de moins de 65 ans.

Padcev (20 mg et 30 mg d’enfortumab védotine) est présenté sous forme de poudre pour solution fournie dans un flacon à dose unique. En plus de l’ingrédient médicinal, la poudre contient de l’histidine, du monochlorhydrate d’histidine monohydraté, du polysorbate 20 et du tréhalose dihydraté.

L’utilisation de Padcev est contre‑indiqué pour les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament ou l’un des ingrédients de la formulation, y compris tout ingrédient non médicinal ou composant du contenant.

Le produit médicamenteux a été autorisé selon les conditions d’utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à son administration. La monographie de produit de Padcev est accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

2 Pourquoi Padcev a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Padcev a un profil avantages‑risques favorable pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer urothélial localement avancé et inopérable ou métastatique ayant auparavant reçu une chimiothérapie à base de platine et une thérapie à base de l’inhibiteur du récepteur de mort cellulaire programmée 1 (PD‑1) ou du ligand de mort cellulaire programmée 1 (PD‑L1).

Le cancer urothélial peut survenir n’importe où dans l’appareil urinaire, y compris le bassinet du rein, l’uretère, la vessie et l’urètre, mais on le retrouve habituellement dans la vessie. Le cancer de la vessie se produit plus souvent chez les hommes que chez les femmes et son incidence augmente avec l’âge. Un cancer urothélial localement avancé ou métastatique est présent chez environ 15 % des patients au moment du diagnostic, ce qui entraîne de mauvais pronostiques pour ces patients. Les options thérapeutiques sont limitées pour les patients dont la maladie progresse malgré la chimiothérapie à base de platine et surtout pour les patients dont la maladie progresse malgré la chimiothérapie et l’immunothérapie.

L’enfortumab védotine, l’ingrédient médicinal de Padcev, est un conjugué anticorps‑médicament (CAM) dirigé contre la nectine‑4, une protéine d’adhésion située sur la surface de la plupart des cellules urothéliales cancéreuses. Le conjugué anticorps‑médicament est composé d’un anticorps d’immunoglobulines de type G1 kappa (IgG1‑kappa) entièrement humain, conjugué à un agent perturbant les microtubules, la monométhylauristatine E (MMAE), par l’intermédiaire d’un segment de liaison clivable par protéases. Les données non cliniques semblent indiquer que l’activité anticancéreuse de l’enfortumab védotine résulte de la liaison aux cellules exprimant la nectine‑4, suivie de l’internalisation du complexe nectine‑4 et de la libération par clivage protéolytique de la MMAE. La libération de la MMAE perturbe le réseau des microtubules à l’intérieur de la cellule, entraînant un arrêt du cycle cellulaire et la mort des cellules par apoptose.

L’autorisation de commercialisation de Padcev était fondée sur les résultats d’efficacité et d’innocuité provenant d’un essai clinique pivot de phase III randomisé et ouvert, l’essai EV‑301, effectué chez des patients adultes atteints d’un cancer urothélial localement avancé et inopérable ou métastatique ayant auparavant reçu une chimiothérapie à base de platine et une thérapie à base de l’inhibiteur PD‑1 ou PD‑L1. Les patients ont reçu soit Padcev (1,25 mg/kg au cours des premier, huitième et quinzième jours de chaque cycle de 28 jours) (nombre de patients [n] = 301), soit une chimiothérapie (docétaxel, paclitaxel ou vinflunine, le premier jour de chaque cycle de 21 jours) (n = 307).

Le principal paramètre d’efficacité de l’essai était la survie globale. À l’occasion d’une analyse provisoire préplanifiée, la limite d’efficacité préspécifiée pour la survie globale a été franchie et l’essai EV‑301, concernant l’efficacité, a été arrêté, sur recommandation d’un comité indépendant de surveillance des données en raison de l’avantage observé pour la survie globale en faveur de Padcev. Les résultats ont démontré que la survie globale du groupe traité au moyen de Padcev a été améliorée statistiquement de manière importante par rapport au groupe traité à l’aide d’une chimiothérapie, avec un ratio de risque de 0,70 (intervalle de confiance à 95 % [IC] : 0,56, 0,89; p unilatéral = 0,0014) et un avantage en matière de survie globale médiane de 3,9 mois (12,9 mois [IC à 95 % : 10,6, 15,2] par rapport à 9,0 mois [IC à 95 % : 8,1, 10,7]).

Au cours de l’essai pivot, 296 patients ont reçu au moins une dose de Padcev. Des événements indésirables graves, sans égard à la causalité, se sont produits chez 47 % des patients (139 patients sur 296) traités au moyen de Padcev. Des événements indésirables qui ont entraîné la mort, sans égard à la causalité, se sont produits chez 7 % des patients (21 patients sur 296) et comprenaient la progression du néoplasme malin (3 %), le syndrome de dysfonction de multiples organes (1 %), la pneumonie (0,7 %), la dysfonction hépatique, le choc septique, l’hyperglycémie, la pneumonite et les abcès pelviens (0,3 % chacun). On a signalé des événements indésirables menant à l’interruption chez 17 % des patients, tandis que l’on a observé des événements indésirables entraînant l’interruption de la dose et la réduction de la dose chez 61 % et 34 % des patients, respectivement.

Les risques d’hyperglycémie, de neuropathie périphérique, de pneumonite, de troubles oculaires et de réactions cutanées à la suite de l’extravasation au site de perfusion ont été inclus dans la section « Mises en garde et précautions » de la monographie de produit de Padcev. On a notamment signalé des réactions indésirables cutanées graves, y compris des décès, au cours de l’utilisation de Padcev après l’approbation aux États‑Unis. Par conséquent, un encadré « Mises en garde et précautions importantes » met en évidence les cas signalés de réactions indésirables cutanées graves, y compris le syndrome de Stevens‑Johnson et la nécrolyse épidermique toxique, avec des conséquences fatales. Cet encadré contient également une mise en garde concernant les cas d’hyperglycémie et d’acidocétose diabétique, y compris des événements mortels, chez des patients présentant ou non un diabète sucré préexistant.

Seagen Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Padcev. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d’innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Les étiquettes interne et externe, la notice d’accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Padcev qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception.

Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables. Après examen, le nom proposé de Padcev a été accepté.

Dans l’ensemble, le profil d’innocuité de Padcev est considéré comme acceptable pour la population de patients ciblée. Les problèmes d’innocuité relevés peuvent être gérés au moyen de l’étiquetage, d’une surveillance adéquate et de modifications de la dose. La monographie de produit de Padcev comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d’innocuité identifiées.

Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’Avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Padcev?

Le promoteur a demandé un statut d’examen prioritaire pour la présentation de drogue nouvelle (PDN) de Padcev. À la suite de l’examen des renseignements contenus dans la trousse d’évaluation clinique présentée, Santé Canada a déterminé que la demande du promoteur répondait aux critères établis dans la Politique sur l’évaluation prioritaire. Plus précisément, on a fourni suffisamment de renseignements pour conclure que le cancer urothélial localement avancé ou métastatique représente une maladie grave, mortelle et gravement débilitante, et que le profil avantages‑risques global de Padcev est amélioré par rapport aux traitements existants pour cette maladie.

De plus, le promoteur a demandé la participation au Projet Orbis, une initiative du centre d’excellence en oncologie de la Food and Drug Administration (FDA) des États‑Unis. Le projet est un partenariat international d’organismes de réglementation des médicaments conçu pour permettre aux patients atteints de cancer d’accéder plus rapidement à des traitements prometteurs contre le cancer. Il fournit un cadre pour la présentation et l’examen simultanés de produits d’oncologie entre les partenaires internationaux. La présentation de Padcev a été classée comme une présentation de type A dans le cadre du Projet Orbis (Projet Orbis modifié). Ce type de présentations du Projet Orbis fait référence aux demandes de marketing présentées aux partenaires du Projet Orbis plus de 30 jours après le dépôt auprès de la FDA et permet aux partenaires du Projet Orbis de recevoir des rapports d’examen de la FDA, d’échanger ou de recevoir des demandes de clarification, et d’observer et de participer à certaines réunions multipays.

Pendant l’examen, Santé Canada a collaboré avec la FDA et la Therapeutic Goods Administration de l’Australie. La décision réglementaire canadienne portant sur la présentation de Padcev a été prise de manière indépendante et est fondée sur une évaluation critique de l’ensemble de données présenté à Santé Canada.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l’industrie : gestion des présentations et des demandes de drogues.

Étapes importantes de la présentation: Padcev

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation2021-01-11
Demande de traitement prioritaire déposée2021-01-19
Demande de traitement prioritaire acceptée par le directeur, Centre d'évaluation des produits radiopharmaceutiques et biothérapeutiques2021-02-17
Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle2021-04-06
Examen préliminaire
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire2021-05-06
Examen
Évaluation du plan de gestion des risques terminée2021-10-01
Évaluation non clinique terminée2021-10-22
Évaluation de la qualité terminée2021-10-25
Examen de l'étiquetage terminé2021-10-27
Évaluation clinique/médicale terminée2021-10-28
Délivrance de l'Avis de conformité par la directrice générale, Direction des médicaments biologiques et radiopharmaceutiques2021-10-29

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d’activités post‑commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

L’enfortumab védotine, l’ingrédient médicinal de Padcev, est un conjugué anticorps‑médicament (CAM) dirigé contre la nectine‑4, une protéine d’adhésion située sur la surface de la plupart des cellules urothéliales cancéreuses. Le conjugué anticorps‑médicament est composé d’un anticorps d’immunoglobulines de type G1 kappa (IgG1‑kappa) entièrement humain, conjugué à un agent perturbant les microtubules, la monométhylauristatine E (MMAE), par l’intermédiaire d’un segment de liaison clivable par protéases. Au cours de la liaison à la nectine‑4, l’enfortumab védotine est internalisé et le segment de liaison est clivé par des protéases lysosomiques, ce qui conduit à la libération intracellulaire de la MMAE. La libération de la MMAE se lie aux microtubules et tue les cellules qui se divisent en inhibant la division cellulaire et en induisant l’apoptose.

Le profil pharmacologique clinique de l’enfortumab védotine a été caractérisé à partir de données tirées d’études cliniques de phase I, II et III, ainsi que d’une analyse de la modélisation et de la simulation validée. On n’a effectué aucune étude pharmacocinétique indépendante. Chez les patients atteints d’un carcinome urothélial localement avancé ou métastatique, une augmentation dépendante de la dose de l’enfortumab védotine et de la charge utile de la MMAE a été démontrée à des doses d’enfortumab védotine allant de 0,5 mg/kg à 1,25 mg/kg administrées sous forme d’injection intraveineuse pendant 30 minutes aux premier, huitième et quinzième jours d’un cycle de 28 jours.

D’après les données fournies, les valeurs moyennes (± écart‑type [ET]) de la concentration plasmatique maximale (Cmax) de l’enfortumab védotine et de la MMAE étaient respectivement de 28 (± 6,1) µg/ml et de 5,5 (± 3,0) ng/ml. On a déterminé que la surface sous la courbe de concentration en fonction du temps du jour zéro au 28e jour (SSC0‑28j) était de 110 (± 26) µg·d/ml pour l’enfortumab védotine et de 85 (± 50) ng·d/ml pour la MMAE. De plus, le temps médian dérivé pour atteindre la concentration plasmatique maximale (tmax) pour l’enfortumab védotine variait de 0,53 heure à 1,06 heure. Comme la MMAE est libérée après un clivage protéolytique du conjugué anticorps‑médicament, la tmax médiane pour la MMAE variait de 24,50 heures à 67,68 heures. De plus, à la dose proposée de 1,25 mg/kg (jusqu’à un maximum de 125 mg pour les patients pesant 100 kg et plus) administrée sous forme de perfusion intraveineuse sur 30 minutes les premier, huitième et quinzième jours d’un cycle de 28 jours, on a observé une accumulation intracyclaire minimale non seulement pour l’enfortumab védotine, mais aussi pour la MMAE. Par conséquent, étant donné que l’on n’a observé aucune accumulation intracyclaire importante dans les analyses pharmacocinétiques, le schéma posologique fondé sur le poids proposé pour Padcev est considéré comme acceptable.

Le promoteur a également caractérisé l’effet de diverses covariables sur les paramètres pharmacocinétiques de l’enfortumab védotine. Les données des analyses pharmacocinétiques de la population ont montré que la race et l’âge (intervalle : de 24 à 90 ans), en tant que covariables, n’a pas eu d’incidence cliniquement significative sur les paramètres pharmacocinétiques de l’enfortumab védotine. De plus, il n’y a pas eu d’effet important au niveau de l’insuffisance rénale sur l’exposition au conjugué anticorps‑médicament ou à la MMAE chez les patients atteints d’insuffisance rénale légère, modérée ou grave après l’administration de 1,25 mg/kg d’enfortumab védotine. Ces données suggèrent que l’ajustement de la dose n’est pas nécessaire chez les patients atteints d’insuffisance rénale.

Cependant, les données disponibles ont montré que l’insuffisance hépatique légère a entraîné une augmentation de 37 % de l’exposition à la MMAE non conjuguée, laquelle était associée à une incidence accrue d’événements indésirables graves apparus au cours du traitement. Ces événements ont été ressentis par 53,6 % des patients présentant une insuffisance hépatique légère contre 45,3 % des patients ayant une fonction hépatique normale. Il n’y a pas suffisamment de données pour caractériser l’incidence d’une insuffisance hépatique modérée ou grave sur l’exposition à l’enfortumab védotine ou à la MMAE chez les patients traités au moyen de Padcev. Comme les patients atteints d’insuffisance hépatique modérée ou grave sont susceptibles d’avoir une exposition accrue à la MMAE, on devrait éviter d’utiliser Padcev chez ces patients.

Même si des études d’interaction entre médicaments n’ont pas été effectuées avec l’enfortumab védotine, des études d’interaction entre médicaments effectuées antérieurement avec un conjugué anticorps‑médicament similaire, le brentuximab védotine (contenant la même charge utile de védotine), ont démontré que l’exposition à la MMAE est augmentée après administration concomitante avec les inhibiteurs des enzymes du cytochrome P450 (CYP) 3A4/5, p. ex., le kétoconazole. Par conséquent, compte tenu de la même charge utile de la MMAE dans l’enfortumab védotine, l’administration concomitante de Padcev avec du cétoconazole peut augmenter les concentrations de MMAE après le clivage protéolytique du conjugué anticorps‑médicament. Ces niveaux accrus de la MMAE peuvent être associés à des taux accrus et des événements indésirables après l’administration de Padcev. Par conséquent, une surveillance étroite des patients peut être nécessaire pour atténuer les événements indésirables graves lorsque Padcev est administré en même temps que tout agent inhibiteur du CYP3A4.

Toute thérapie par anticorps peut provoquer une réaction immunogène. Les données fournies ont montré la formation d’anticorps anti‑médicaments (AAM) chez un faible pourcentage (2 %) de patients exposés.

Le promoteur a également évalué l’effet de la perfusion d’enfortumab védotine sur la durée de la repolarisation ventriculaire cardiaque. L’administration de l’enfortumab védotine (jusqu’à 1,25 mg/kg) n’a pas entraîné une prolongation cliniquement significative (c’est‑à‑dire de plus de 20 ms) de l’intervalle QT corrigé pour la fréquence cardiaque selon la formule Fridericia (QTcF).

De plus, la réponse clinique à l’enfortumab védotine chez les patients atteints d’un cancer urothélial localement avancé ou métastatique a été évaluée en fonction du niveau d’expression de la nectine‑4 dans les échantillons de tumeur. Notamment, on a observé des réponses cliniques à l’enfortumab védotine chez les patients indépendamment de la présence de niveaux élevés ou faibles d’expression de la nectine‑4. Ces résultats suggèrent que la sélection des patients pour le traitement au moyen de l’enfortumab védotine en fonction des niveaux d’expression de la nectine‑4 n’est pas justifiée.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Padcev approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L’efficacité clinique de Padcev a été évaluée au cours de l’essai EV‑301, un essai multicentrique randomisé de phase III sur Padcev par rapport à la chimiothérapie chez des patients adultes atteints d’un cancer urothélial localement avancé et inopérable ou métastatique ayant auparavant reçu une chimiothérapie à base de platine et une immunothérapie (un inhibiteur du récepteur de mort cellulaire programmée 1 [PD‑1] ou du ligand de mort cellulaire programmée 1 [PD‑L1]). L’agent de chimiothérapie utilisé dans le groupe de comparaison était le docétaxel, le paclitaxel ou la vinflunine (qui n’est actuellement pas autorisée au Canada).

La répartition aléatoire (1:1) a été stratifiée selon l’indice de performance ECOG (Eastern Oncology Cooperative Group) (0 par rapport 1), les régions (Europe occidentale par rapport aux États‑Unis ou le reste du monde) et les métastases hépatiques (oui par rapport à non).

Les patients ont reçu des perfusions intraveineuses soit de Padcev (1,25 mg/kg au cours des premier, huitième et quinzième jours de chaque cycle de 28 jours) (nombre de patients [n] = 301), soit d’une chimiothérapie (docétaxel, paclitaxel ou vinflunine, le premier jour de chaque cycle de 21 jours) (n = 307). Dans le groupe de comparaison, les chimiothérapies ont été administrées comme suit :

  1. le docétaxel à 75 mg/m2 le premier jour de chaque cycle de 21 jours;
  2. le paclitaxel à 175 mg/m2 le premier jour de chaque cycle de 21 jours;
  3. la vinflunine à 320 mg/m2 le premier jour de chaque cycle de 21 jours.

Les participants à l’étude (n = 608) ont été traités jusqu’à leur décès, à la progression de la maladie, à l’interruption en raison d’événements indésirables ou au retrait du consentement. Tous les patients ont été évalués au moyen de la tomographie par ordinateur, de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et de la scintillation osseuse pour la réponse (à l’aide des critères d’évaluation de la réponse dans les tumeurs solides, version 1.1 [RECIST v1.1]) à partir du niveau de référence et tous les 56 jours. La conduite et l’innocuité de l’étude ont été supervisées par un comité indépendant de surveillance des données.

Les groupes d’étude ont été équilibrés en termes de région, de répartition par âge, de race, de type d’histologie de la maladie, de métastase et de traitements antérieurs. La population étudiée était principalement de sexe masculin (77,3 %) avec un âge médian de 68,0 ans, ce qui est représentatif de la population de patients atteints d’un cancer urothélial avancé. Une zone d’incertitude potentielle concerne la race, puisque la majorité des patients étaient blancs (52 %) ou asiatiques (33 %) et seulement 0,7 % étaient noirs.

Le principal paramètre d’efficacité de l’essai EV‑301 était la survie globale. Les paramètres secondaires comprenaient la survie sans progression, le taux de réponse global, la durée de la réponse et le taux de contrôle de la maladie, tous évalués par l’enquêteur conformément aux critères RECIST v1.1. À l’occasion d’une analyse provisoire préplanifiée, la limite d’efficacité préspécifiée pour la survie globale a été franchie avec un suivi médian de 11,1 mois. Sur recommandation du comité indépendant de surveillance des données, l’essai EV‑301 a été arrêté en raison de l’avantage sur la survie globale observé en faveur de Padcev.

Les résultats ont démontré que la survie globale du groupe traité au moyen de Padcev a été améliorée statistiquement de manière importante par rapport au groupe traité à l’aide d’une chimiothérapie, avec un ratio de risque (RR) de 0,70 (intervalle de confiance à 95 % [IC] : 0,56, 0,89; p unilatéral = 0,0014) et un avantage en matière de survie globale médiane de 3,9 mois (12,9 mois [IC à 95 % : 10,6, 15,2] par rapport à 9,0 mois [IC à 95 % : 8,1, 10,7]). La survie sans progression a également été améliorée de manière importante par rapport au groupe traité à l’aide de la chimiothérapie (RR = 0,62; IC à 95 % : 0,51, 0,75; p < 0,0001) avec l’avantage de survie sans progression médiane de 1,9 mois (5,6 mois [IC à 95 % : 5,3, 5,8] comparativement à 3,7 mois [IC à 95 % : 3,5, 3,9]). Fait à noter, dans le groupe traité au moyen de Padcev, le taux de réponse global était de 40,6 % (IC à 95 % : 34,9, 46,5) comparativement à 17,9 % [IC à 95 % : 13,7, 22,8) dans le groupe traité à l’aide de la chimiothérapie (p < 0,001). Les résultats d’efficacité étaient uniformes dans tous les sous‑groupes stratifiés de patients. Dans l’ensemble, ces résultats sont cliniquement importants dans cette population cible.

Indication

La Présentation de drogue nouvelle relative à Padcev a été déposée par le promoteur avec l’indication suivante :

  • Padcev (enfortumab védotine) est indiqué pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer urothélial localement avancé et inopérable ou métastatique ayant auparavant reçu une chimiothérapie à base de platine et une thérapie à base de l’inhibiteur du récepteur de mort cellulaire programmée 1 (PD‑1) ou du ligand de mort cellulaire programmée 1 (PD‑L1) et qui :
    • ont reçu une chimiothérapie contenant du platine dans un contexte néoadjuvant ou adjuvant, localement avancé ou métastatique;
    • ne sont pas admissibles à la chimiothérapie contenant du cisplatine.

Après examen des renseignements présentés, Santé Canada a approuvé l’indication suivante :

  • Padcev (enfortumab védotine for injection) est indiqué pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer urothélial localement avancé et inopérables ou métastatique ayant auparavant reçu une chimiothérapie à base de platine et une thérapie à base de l’inhibiteur du récepteur de mort cellulaire programmée 1 (PD‑1) ou du ligand de mort cellulaire programmée 1 (PD‑L1).

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Padcev approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

La caractérisation du profil d’innocuité de Padcev était principalement fondée sur des données tirées de l’essai clinique pivot EV‑301 (décrit dans la section Efficacité clinique). Au cours de l’essai, 296 patients ont reçu au moins une dose de Padcev. La durée médiane de l’exposition au Padcev était de cinq mois (intervalle : de 0,5 à 19,4 mois) et la durée médiane de l’exposition à la chimiothérapie était de 3,5 mois (intervalle : de 0,2 à 15 mois).

Les événements indésirables apparus au cours du traitement les plus souvent signalés (chez plus de 10 % des patients traités au moyen de Padcev) comprenaient l’alopécie, la diminution de l’appétit, la fatigue, la diarrhée, la neuropathie sensorielle périphérique, le prurit, les nausées, la constipation, la dysgueusie, la pyréxie, l’anémie, la peau sèche, les éruptions cutanées maculopapuleuses, la perte de poids, l’asthénie, les douleurs musculosquelettiques, les douleurs abdominales, les vomissements, l’augmentation de l’aspartate aminotransférase, l’hématurie, l’infection des voies urinaires, la diminution du nombre de neutrophiles, l’hyperglycémie, l’insomnie, le sécheresse oculaire et le larmoiement accrue .

Des événements indésirables graves, sans égard à la causalité, se sont produits chez 47 % des patients (139 patients sur 296) traités au moyen de Padcev. Des événements indésirables qui ont entraîné la mort, sans égard à la causalité, se sont produits chez 7 % des patients (21 patients sur 296) et comprenaient la progression du néoplasme malin (3 %), le syndrome de dysfonction de multiples organes (1 %), la pneumonie (0,7 %), la dysfonction hépatique, le choc septique, l’hyperglycémie, la pneumonite et les abcès pelviens (0,3 % chacun). On a signalé des événements indésirables menant à l’interruption chez 17 % des patients, tandis que l’on a observé des événements indésirables entraînant l’interruption de la dose et la réduction de la dose chez 61 % et 34 % des patients, respectivement.

Les risques d’hyperglycémie, de neuropathie périphérique, de pneumonite, de troubles oculaires et de réactions cutanées à la suite de l’extravasation au site de perfusion ont été inclus dans la section « Mises en garde et précautions » de la monographie de produit de Padcev. On a notamment signalé des réactions indésirables cutanées graves, y compris des décès, au cours de l’utilisation de Padcev après l’approbation aux États‑Unis. Par conséquent, un encadré « Mises en garde et précautions importantes » met en évidence les cas signalés de réactions indésirables cutanées graves, y compris le syndrome de Stevens‑Johnson et la nécrolyse épidermique toxique, avec des conséquences fatales. Cet encadré contient également une mise en garde concernant les cas d’hyperglycémie et d’acidocétose diabétique, y compris des événements mortels, chez des patients présentant ou non un diabète sucré préexistant.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Padcev approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

L’enfortumab védotine, l’ingrédient médicinal dans Padcev, est un conjugué anticorps‑médicament (CAM), composé d’un anticorps humain dirigé contre la nectine‑4 lié à l’agent perturbant les microtubules cytotoxiques, la monométhylauristatine E (MMAE).

Les données non cliniques présentées pour Padcev comprenaient les résultats de diverses études entreprises pour élucider le mécanisme d’action, la pharmacodynamique, la pharmacologie et la toxicologie de l’enfortumab védotine.

L’expression de la protéine d’adhérence transmembranaire nectine‑4 a été démontrée dans une variété de tissus cancéreux humains, y compris le cancer de l’urothélial, du sein, du poumon, du pancréas et des ovaires. Il a été démontré que la liaison du CAM à la nectine‑4 sur la surface de la cellule tumorale amorçait l’internalisation du complexe CAM‑nectine‑4, suivie d’un trafic dans le compartiment lysosomal et de la libération de la MMAE par clivage protéolytique du segment de liaison. On a signalé que la MMAE libérée perturbe la polymérisation de la tubuline, ce qui entraîne l’arrêt du cycle cellulaire G2/M et l’apoptose des cellules tumorales. La liaison de l’enfortumab védotine aux cellules cibles a entraîné une phagocytose cellulaire dépendante des anticorps, mais elle n’a pas déclenché une cytotoxicité dépendante des anticorps ni une cytotoxicité dépendante du complément.

In vivo, AGS-22M6E (un CAM dérivé d’un hybridome biologiquement équivalent à l’enfortumab védotine) a présenté une activité antitumorale sur des xénogreffes de cellules de cancer de la vessie AG-B1 et AG-B8 dérivées de patients, chez des souris présentant une immunodéficience combinée sévère (SCID), entraînant une inhibition de la croissance tumorale de plus de 75 %.

Le métabolisme de la MMAE dépend principalement des enzymes du cytochrome P450 (CYP). In vitro, le métabolisme de la MMAE s’est révélé similaire dans les hépatocytes cultivés de rats, de singes et d’humains. De plus, on a démontré que la MMAE inhibe le CYP3A4/5, mais elle n’induit pas d’enzymes CYP1A2, CYP2B6 ou CYP3A4/5.

On a découvert que la monométhylauristatine E était génotoxique au cours d’une étude sur le micronoyau de la moelle osseuse de rat, par l’intermédiaire d’un mécanisme aneugénique. Cet effet est conforme à l’effet pharmacologique de la MMAE en tant qu’agent perturbateur des microtubules.

On a signalé la perte de viabilité de l’îlot pancréatique humain après incubation au moyen de la MMAE dans des conditions de glucose élevé à des concentrations inférieures à la concentration maximale observée (Cmax) à la dose clinique recommandée d’enfortumab védotine.

On a effectué des études de toxicité à doses répétées comportant des périodes de récupération chez des rats (jusqu’à 13 semaines) et chez des singes (jusqu’à quatre semaines). Les études ont démontré des profils de toxicité comparables chez les deux espèces. On a observé un taux de mortalité chez les rats et les singes à des niveaux d’exposition qui étaient au moins six fois plus élevés que l’exposition humaine à la dose clinique recommandée. Les principaux organes cibles de toxicité des deux espèces étaient la peau (y compris le site d’injection), la moelle osseuse, le foie et les yeux. Les organes cibles supplémentaires de toxicité signalés seulement chez les rats comprenaient les organes sexuels (testicules, épididyme et glande mammaire). On n’a observé une toxicité au niveau du tractus gastro‑intestinal que chez les singes.

Une étude de quatre semaines effectuée chez des rats vidant à évaluer la toxicité testiculaire de l’enfortumab védotine a révélé une diminution du poids des testicules et de l’épididyme à la fin de la période de dosage, ainsi que l’épuisement des spermatocytes et la présence de débris cellulaires dans l’épididyme. La toxicité pour les organes mâles ne s'est pas inversée au cours de l'étude.

L’enfortumab védotine est considéré comme étant tératogène. Chez les rats, l’administration de doses entraînant des expositions comparables à l’exposition clinique à la dose recommandée a induit la toxicité maternelle et la létalité embryofœtale ainsi que des malformations structurelles et des anomalies squelettiques chez les embryons.

Les résultats des études non cliniques et les risques potentiels pour les humains ont été inclus dans la monographie de produit de Padcev. En considération de l’utilisation prévue de Padcev, il n’existe aucun problème pharmacologique et toxicologique dans cette présentation qui empêche l’autorisation du produit.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Padcev approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

Caractérisation de la substance médicamenteuse

La substance médicamenteuse, l’enfortumab védotine, est un conjugué anticorps‑médicament. Il est composé d’un anticorps monoclonal d’une immunoglobuline G1‑kappa (IgG1‑kappa) (AGS‑22C3) dirigé contre la nectine‑4, entièrement humain conjugué à un agent perturbant les microtubules, la monométhylauristatine E (MMAE), par l’intermédiaire d’un segment de liaison maleimidocaproyl valine‑citrulline (vc) clivable par protéases.

Des études de caractérisation détaillées ont été effectuées pour garantir que l’ingrédient médicinal présente systématiquement la structure caractéristique et l’activité biologique désirées.

Les résultats des études de validation du procédé indiquent que les méthodes utilisées permettent de contrôler adéquatement les quantités d’impuretés liées au produit et au procédé. Les impuretés qui ont été signalées et caractérisées ne dépassaient pas les limites établies.

Procédé de fabrication et des contrôles en cours de fabrication

Substance médicamenteuse

L’enfortumab védotine est produite par conjugaison chimique de l’anticorps monoclonal intermédiaire AGS‑22C3 à l’intermédiaire du médicament SGD‑1006 (vcMMAE) avec un ratio médicament‑anticorps moyen d’environ quatre.

Le procédé de fabrication commerciale de l’anticorps monoclonal intermédiaire commence par la décongélation d’un flacon de banque de cellules de travail d’une lignée de cellules ovaires de hamster chinois (CHO) génétiquement modifiée pour exprimer l’AGS‑22C3. Le nombre de cellules augmente successivement dans les flacons d’agitation, les sacs de culture et les bioréacteurs à ensemencement, avant le début de la culture de production et l’expression de la protéine recombinante dans un bioréacteur de production. Le liquide de culture cellulaire est clarifié par filtration profonde et l’anticorps monoclonal est capturé et purifié par des étapes de chromatographie, suivies d’étapes de suppression et d’inactivation virales. La dernière solution en vrac d’anticorps monoclonaux est filtrée au moyen d’un filtre de réduction de la charge biologique dans des bouteilles de polyéthylène haute densité (PEHD) et entreposée à une température de -60 °C ou moins.

Le procédé de fabrication de l’AGS‑22C3 a été validé avec succès au moyen de la fabrication de trois lots consécutifs. Les données fournies par le promoteur indiquent que tous les intervalles d’action prédéfinis et tous les critères d’acceptation ont été respectés pour tous les paramètres et contrôles du procédé. On a respecté toutes les spécifications de libération et de stabilité, ce qui démontre que le procédé de fabrication de l’installation proposée est capable de fabriquer de façon uniforme l’AGS‑22C3 de qualité appropriée. Toutes les autres études de validation (p. ex., études sur les temps d’attente en cours de fabrication, études sur les extrants et les substances relargables) ont été effectuées de façon appropriée et elles ont été jugées acceptables.

Le segment de liaison du médicament SGD‑1006 (également connu sous le nom de vcMMAE et de védotine) est une petite molécule synthétique de qualité commerciale, qui est utilisée comme intermédiaire du segment de liaison du médicament pour la transformation ultérieure en conjugués d’anticorps‑médicaments contenant de la védotine. La spécification de libération pour l’intermédiaire du segment de liaison du médicament SGD‑1006 constitue un élément essentiel de la stratégie de contrôle globale mise en œuvre pour assurer la qualité et l’uniformité du produit. Les analyses et critères d’acceptation choisis pour confirmer la qualité du SGD‑1006 sont conformes aux principes et aux directives énoncés dans les lignes directrices pertinentes de l’International Council for Harmonisation (ICH).

Pour la fabrication de la substance médicamenteuse, l’intermédiaire de l’anticorps monoclonal est décongelé et mélangé si plus d’un lot doit être utilisé. Après l’ajustement du pH, un agent réducteur est ajouté pour amorcer la réduction de l’anticorps monoclonal. L’AGS‑22C3 réduit est ensuite mélangé avec le SGD‑1006. La réaction de conjugaison est arrêtée au bout d’un temps donné et le conjugué qui en résulte est purifié par une série d’étapes de filtration. La substance médicamenteuse est formulée, filtrée, versée dans des bouteilles de polycarbonate et entreposée à une température de -60 °C ou moins.

Le procédé de fabrication de la substance médicamenteuse a été validé par la production de trois lots consécutifs. Tous les critères et intervalles d’acceptation prédéfinis pour les paramètres et les contrôles du procédé, ainsi que les spécifications pour les essais de libération et de stabilité, ont été respectés pour les trois lots, ce qui démontre que le procédé de fabrication peut générer de façon constante une substance médicamenteuse d’enfortumab védotine de qualité suffisante.

Produit pharmaceutique

La substance médicamenteuse est décongelée, mise en commun (si nécessaire) et mélangée. Après le mélange, le produit pharmaceutique en vrac est stérilisé par filtration, versé dans des flacons de verre et lyophilisé. Le produit pharmaceutique fait l’objet d’une inspection visuelle à 100 % et des analyses des limites de qualité acceptables sont effectuées pour chaque lot. Les flacons sont entreposés à une température allant de 2 °C à 8 °C.

On a effectué la validation du procédé de fabrication du produit pharmaceutique par la fabrication de trois lots consécutifs de produits pharmaceutiques (un lot de 20 mg/flacon et deux lots de 30 mg/flacon). On a respecté toutes les limites prédéfinies et tous les critères d’acceptation des paramètres et des contrôles du processus, et tous les résultats des essais de libération et de stabilité étaient conformes aux spécifications. Cela démontre que le procédé de fabrication du produit pharmaceutique proposé est en mesure de fabriquer de façon uniforme un produit médicamenteux d’enfortumab védotine (20 mg/flacon et 30 mg/flacon) de qualité acceptable. Les études de remplissage des médias appuient le temps de traitement aseptique maximal proposé.

Une stratégie de contrôle à niveaux multiples dans le cadre du système global de surveillance du rendement du procédé et de la qualité du produit assure une fabrication uniforme d’un produit acceptable et atténue le risque de défaillance dans le rendement du procédé.

Contrôle de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique

Toutes les méthodes d’analyse internes ont été validées de manière appropriée conformément à la ligne directrice pertinente de l’ICH. Les données de validation appuient les spécifications relatives à la libération et à la stabilité pour les attributs essentiels de la qualité de l’intermédiaire des anticorps, de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique.

Les normes de référence ont été bien caractérisées et un programme approprié est en place pour qualifier les nouvelles matières de référence primaires et de travail à l’avenir.

Chaque spécification tient compte des données historiques sur les lots de libération et de stabilité, de l’expérience clinique, de la capacité de fabrication, de la variabilité des essais, des attentes réglementaires et des exigences officinales pour les produits à base de protéines, le cas échéant. Les justifications des critères d’acceptation sont fondées sur les données sur la libération et la stabilité à long terme des lots intermédiaires d’anticorps, de substances médicamenteuses ou de produits pharmaceutiques, qui sont représentatives du processus commercial. Tous les critères d’acceptation de la libération et de la stabilité ont été respectés pour l’intermédiaire d’anticorps, la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique.

Padcev est une drogue visée à l’annexe D (produits biologiques) et est donc assujettie au Programme d’autorisation de mise en circulation des lots de Santé Canada conformément à la Ligne directrice à l’intention des promoteurs : Programme d’Autorisation de Mise en Circulation des Lots de Drogues Visées à l’Annexe D (Produits Biologiques). Santé Canada a procédé à l’analyse de trois lots fabriqués de Padcev à l’aide d’un sous‑ensemble de méthodes de libération. Tous les résultats des analyses d’uniformité étaient semblables à ceux indiqués sur les certificats d’analyse.

Stabilité de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique

Sur la base des données sur la stabilité présentées, la durée de conservation et les conditions d’entreposage proposées pour la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique ont été adéquatement étayées et jugées satisfaisantes.

Les données sur la stabilité appuient la durée de conservation proposée de 36 mois pour le produit pharmaceutique, lorsqu’il est entreposé à une température allant de 2 °C à 8 °C.

La compatibilité du produit médicamenteux avec le système récipient‑fermeture a été établie au moyen de tests officinaux et d’études de stabilité. Le système récipient‑fermeture satisfait à tous les critères d’acceptation des tests de validation.

Les composantes proposées pour l’emballage sont considérées comme acceptables.

Installations et équipement

Une évaluation sur place de l’installation de fabrication de l’intermédiaire de l’anticorps monoclonal a été recommandée conformément à la cote d’évaluation des risques déterminée par Santé Canada. Toutefois, il n’a pas pu être exécuté en raison de la pandémie de la maladie à coronavirus 2019 (COVID‑19) et des restrictions de déplacement au moment de l’examen de la présentation. Afin d’atténuer le risque de ne pas effectuer d’évaluation sur place de cette installation, Santé Canada a examiné les rapports d’inspection préhomologation préparés par la Food and Drug Administration des États‑Unis et fournis par l’entremise du Projet Orbis.

D’après les résultats de l’évaluation des risques, les évaluations sur place pour les sites de fabrication de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique n’ont pas été jugées nécessaires.

Dans l’ensemble, l’aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l’équipement servant à la production sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués. Les sites de production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Évaluation de l’innocuité des agents adventifs

Le procédé de fabrication de la substance médicamenteuse comprend des mesures de contrôle adéquates pour assurer l’absence de micro‑organismes adventifs (bactéries, champignons, mycoplasmes et virus). Les étapes du processus de purification conçues pour éliminer et désactiver tout contaminant viral potentiel provenant du processus de culture cellulaire sont adéquatement validées.

Les matières d’origine biologique sont obtenues et analysées de manière adéquate. Par conséquent, le risque de contamination du produit pharmaceutique par les agents de l’encéphalopathie spongiforme bovine et de l’encéphalopathie spongiforme transmissible est considéré comme étant négligeable.

Aucun excipient d’origine humaine ou animale n’est utilisé dans la formulation de Padcev.