Sommaire des motifs de décision portant sur Jemperli

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Jemperli est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Jemperli

Les SMD relatifs aux médicaments éligibles (tels que décrits dans la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision [SMD]) autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

 

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Jemperli, un produit dont l’ingrédient médicinal est dostarlimab. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la Liste des abréviations qui se trouvent dans les Tableaux des activités postautorisation (TAPA).

 

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez la Ligne Directrice : Gestion des présentations et des demandes de drogues.

 

Mise à jour : 2024-07-26

 

Identification numérique de drogue (DIN) :

DIN 02523434 - 50 mg/ml dostarlimab, solution, administration intraveineuse

 

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d’activité ou de présentation

Date de présentation

Décision et date

Sommaire des activités

SPDN Nº 280874

2023-12-07

Délivrance d’un AC 2024-04-02

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour mettre à jour la MP. Les changements font suite à la lettre d'annonce de Santé Canada, datée du 8 novembre 2023, demandant des modifications liées au risque d’anémie aplastique en tant que réaction indésirable. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées à la section Mises en gardes et précautions de la MP. Des modifications correspondantes ont été effectuées à l’encart d’accompagnement. Un AC a été délivré.

SPDN Nº 274515

2023-04-19

Délivrance d’un AC 2023-11-15

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour une nouvelle indication. La présentation a été examinée dans le cadre de la Politique sur l'évaluation prioritaire des présentations de drogues. L'indication autorisée était : Jemperli (dostarlimab pour injection) est indiqué en association avec le carboplatine et le paclitaxel dans le traitement des patients adultes atteints d’un cancer de l’endomètre primaire récurrent ou avancé présentant des tumeurs solides déficientes en réparation (TsdR) ou une instabilité microsatellitaire – haute (IMS-H) et candidats à un traitement systémique. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré. Un Sommaire de décision réglementaire a été publié.

SPDN Nº 267617

2022-09-02

Délivrance d’un AC 2023-01-31

Présentation déposée en tant que Niveau II – Supplément (innocuité) pour mettre à jour la MP en ajoutant de nouveaux renseignements sur l'innocuité. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de la MP : Mises en gardes et précautions et Effets indésirables. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la partie III intitulée Renseignements pour les patients sur les médicaments et à l’encart d’accompagnement. Un AC a été délivré.

SPDN Nº 263334

2022-04-12

Délivrance d’un AC 2022-09-16

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour mettre à jour la MP. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées à la section Posologie et administration de la MP. Des modifications correspondantes ont été effectuées à l’encart d’accompagnement. Un AC a été délivré.

Avis de mise en marché d’un produit médicamenteux (DIN 02523434)

Sans objet

Date de la première vente : 2022-02-22

Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.

PDN Nº 251105

2021-03-26

Délivrance d’un AC en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C 2021-12-23

Délivrance d’un AC en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C relatif à une Présentation de drogue nouvelle.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Jemperli

SMD émis le : 2022-03-09

L'information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Jemperli.

Dostarlimab

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02523434 - 50 mg/ml dostarlimab, solution, administration intraveineuse

GlaxoSmithKline Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 251105

 

Le 23 décembre 2021, Santé Canada a émis à l’intention de GlaxoSmithKline Inc. un Avis de conformité dans le cadre de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C) pour le produit médicamenteux Jemperli. Le produit a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en raison de données cliniques prometteuses et de la nécessité d’effectuer un suivi pour en confirmer les avantages cliniques. Les patients devraient être avisés du fait que l’autorisation de mise en marché a été émise sous certaines conditions.

L’autorisation de mise en marché s’appuie sur l’information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D’après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-risques de Jemperli est considéré comme étant favorable pour le traitement, en monothérapie, des patientes adultes atteintes d’un cancer de l’endomètre (CE) récidivant ou à un stade avancé associé à une déficience du système de réparation des mésappariements (SRM) ou à une instabilité microsatellitaire (IMS) élevée, qui a évolué pendant ou après une chimiothérapie antérieure à base de platine.

 

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

 

Jemperli, un agent antinéoplasique, a été autorisé pour le traitement, en monothérapie, des patientes adultes atteintes d’un cancer de l’endomètre (CE) récidivant ou à un stade avancé associé à une déficience du système de réparation des mésappariements (SRM) ou à une instabilité microsatellitaire (IMS) élevée, qui a évolué pendant ou après une chimiothérapie antérieure à base de platine.

L’autorisation de commercialisation avec conditions est principalement fondée sur le taux de réponse objectif et la durabilité de la réponse de la tumeur. Une amélioration de la survie n’a pas été établie.

Santé Canada ne dispose d’aucune donnée concernant l’utilisation chez les patients pédiatriques (âgés de moins de 18 ans); par conséquent, l’indication d’utilisation dans cette population n’est pas autorisée par Santé Canada.

On n’a constaté aucune différence globale quant à l’efficacité ou à l’innocuité entre les patients âgés (≥ 65 ans) et les patients plus jeunes.

Jemperli (50 mg/ml dostarlimab) se présente sous forme d’une solution. En plus de l’ingrédient médicinal, la solution contient du citrate de trisodium dihydraté, de l’acide citrique monohydraté, du chlorhydrate de L-arginine, du chlorure de sodium, du polysorbate 80, et de l’eau pour injection.

L’utilisation de Jemperli est contre-indiquée chez les patientes qui présentent une hypersensibilité au produit, à un ingrédient de la formulation, y compris à un ingrédient non médicinal, ou à un composant du contenant.

Le produit médicamenteux a été autorisé selon les conditions d’utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à son administration. La monographie de produit de Jemperli est accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

 

2 Pourquoi Jemperli a-t-il été autorisé?

 

Santé Canada estime que Jemperli a un profil avantages-risques favorable pour le traitement, en monothérapie, des patientes adultes atteintes d’un cancer de l’endomètre (CE) récidivant ou à un stade avancé associé à une déficience du système de réparation des mésappariements (SRM) ou à une instabilité microsatellitaire (IMS) élevée, qui a évolué pendant ou après une chimiothérapie antérieure à base de platine.

L’autorisation de commercialisation avec conditions est principalement fondée sur le taux de réponse objectif et la durabilité de la réponse de la tumeur. Une amélioration de la survie n’a pas été établie.

Jemperli a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en raison du caractère prometteur des données cliniques et de la nécessité de poursuivre le suivi afin d’attester les avantages cliniques du produit.

Le cancer de l’endomètre, qui se développe dans la paroi de l’utérus, représente plus de 90 % des cas de tumeurs gynécologiques diagnostiquées chez les femmes canadiennes. Il a une prévalence à vie de 2 % à 3 %. Le cancer de l’endomètre est classé comme étant soit associé à une déficience du système de réparation des mésappariements (SRM), soit à une compétence du SRM, en fonction de l’absence ou de la présence de protéines qui jouent un rôle essentiel dans le processus de SRM. Une mauvaise correspondance des réparations de l’acide désoxyribonucléique (ADN) défectueux entraîne une hypermutabilité génétique, connue sous le nom d’instabilité microsatellitaire (IMS). Les microsatellites sont des séquences d’ADN répétitives (d’une à six bases de longueur) et sont présents dans les régions codantes et non codantes du génome. Lorsque la réparation des mésappariements est déficiente, l’accumulation des mésappariements dans l’ADN interfère avec sa réplication et stimule l’instabilité du génome. L’instabilité du génome peut se manifester au sein des microsatellites, ce qui donne lieu à une condition appelée instabilité microsatellitaire (IMS) élevée. Dans la documentation scientifique et les lignes directrices sur la pratique médicale, les termes déficience en SMR et IMS élevée sont utilisés de façon interchangeable. On a observé la fréquence élevée (environ 34 %) de la présence de ce biomarqueur (déficience en SMR/IMS élevée) dans les cas de cancer de l’endomètre.

La norme de soins pour le traitement de première intention du cancer de l’endomètre avancé ou métastatique est le carboplatine en association avec le paclitaxel. Cependant, il n’existe pas de traitements approuvés ou de schémas posologiques particuliers recommandés par les lignes directrices internationales ou nationales sur la pratique médicale pour les patientes qui ont connu une progression ou après un traitement avec un schéma posologique contenant du platine. Les patientes se voient habituellement offrir une chimiothérapie cytotoxique ou un traitement hormonal à agent unique avec de faibles taux de réponse. Au Canada, un avis de conformité avec conditions (AC-C) a été émis pour le pembrolizumab (un inhibiteur du point de contrôle immunitaire dirigé contre le récepteur de mort cellulaire programmée-1 [PD-1]) pour le traitement de divers cancers, y compris les cancers associés à une IMS élevée et les carcinomes de l’endomètre. Il demeure nécessaire d’avoir de nouvelles options thérapeutiques qui ont des effets importants et durables dans cette population de patientes.

Le dostarlimab (l’ingrédient médicinal dans Jemperli) est un anticorps monoclonal humanisé. Il est dirigé contre le PD-1, un récepteur qui se trouve sur la surface des lymphocytes T. L’activation du PD-1 dans certaines tumeurs entraîne une signalisation accrue par cette voie, ce qui peut inhiber l’immunosurveillance des tumeurs exercée par les lymphocytes T. Le dostarlimab se lie au PD-1 et inhibe son interaction avec les ligands de PD-1, le ligand de mort cellulaire programmée de type 1 (PD-L1) et le PD-L2, ce qui inhibe la prolifération des lymphocytes T et la production de cytokine.

Les données de l’étude pivot en cours, GARNET, ont fourni les données probantes principales de l’efficacité et de l’innocuité cliniques de Jemperli. Les principaux résultats de l’efficacité étaient fondés sur des données provenant de 129 patientes (de la cohorte A1 de l’étude) atteintes d’un cancer de l’endomètre associé à une déficience du SRM ou à une IMS élevée qui avaient progressé pendant l’administration d’un schéma posologique contenant du platine. Les patientes ont reçu 500 mg de Jemperli toutes les 3 semaines pendant 4 cycles, suivis d’une dose de 1 000 mg toutes les 6 semaines. Le traitement a continué jusqu’à la progression de la maladie ou jusqu’à une toxicité inacceptable. Les principaux paramètres d’efficacité étaient le TRO et la durée de la réponse (DR), tels qu’évalués par un examen central indépendant en aveugle (ECIA) selon la version 1.1 des critères RECIST (Response Evaluation Criteria in Solid Tumors, Critères d’évaluation de la réponse des tumeurs solides).

Au total, 108 des 129 patientes de la cohorte A1 ont été évaluées pour déterminer l’efficacité. On a exclu 21 patientes de l’évaluation en raison d’un temps de suivi insuffisant ou de l’absence de maladie mesurable au niveau de référence. D’après les résultats d’efficacité primaires, le TRO confirmé par l’ECIA était de 43,5 % (47 patientes sur 108; intervalle de confiance [IC] à 95 % [34,0, 53,4]). Il y a eu 10,2 % des patientes (11 patientes sur 108) qui ont obtenu une réponse complète (RC) et 33,3 % des patientes (36 patientes sur 108) ont obtenu une réponse partielle (RP).

Au moment de la date limite pour les données, la DR médiane n’avait pas été atteinte, 78,3 % des répondantes avaient une DR de 6 mois ou plus et 89,4 % des répondantes avaient une réponse continue. Dans le contexte des traitements disponibles, les résultats du TRO appuyés par les résultats de la DR sont considérés comme raisonnablement susceptibles de prédire les avantages cliniques. Par conséquent, les résultats du TRO et de la DR appuient l’approbation conditionnelle de Jemperli pour l’indication prévue.

L’innocuité clinique de Jemperli a été évaluée principalement chez les 129 patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre associé à une déficience du SRM ou à une IMS élevée de la cohorte A1 de l’étude GARNET. Des données supplémentaires sur l’innocuité ont été recueillies auprès de 515 patientes présentant diverses tumeurs solides avancées qui ont reçu une monothérapie de Jemperli dans les autres cohortes de l’étude GARNET.

Les événements indésirables apparus en cours de traitement (EIT), les réactions indésirables de grade ≥ 3, les événements indésirables graves et les EIT entraînant l’interruption ou l’abandon du traitement chez les patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre associé à une déficience du SRM ou à une IMS élevée (cohorte A1) les plus souvent signalés sont énumérés dans la section Innocuité clinique. Trente-six (36) patientes (27,9 %) atteintes d’un cancer de l’endomètre associé à une déficience du SRM ou à une IMS élevée sont décédées au cours de l’étude, la progression de la maladie étant la principale cause de décès ou la cause la plus souvent signalée (31 patientes; 24 %). Aucune des patientes traitées au moyen de Jemperli dans cette cohorte n’a connu de réaction indésirable qui a entraîné la mort.

Jemperli n’est pas recommandé pour les femmes enceintes ou les femmes qui ont un potentiel de procréation qui n’utilisent pas de contraception. Les femmes qui ont un potentiel de procréation doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement et pour une période allant jusqu’à quatre mois après la dernière dose de Jemperli. De plus, Jemperli ne devrait pas être utilisé pendant l’allaitement et on doit éviter d’allaiter pendant au moins quatre mois après l’administration de la dernière dose.

On a énuméré d’importantes réactions indésirables immunitaires dans la section Mises en garde et précautions de la monographie de produit de Jemperli. Les réactions liées à la perfusion sont également indiquées comme étant un risque important associé à Jemperli.

Dans l’ensemble, les données préliminaires sur l’efficacité présentées à partir de l’étude pivot indiquent un avantage clinique prometteur et le profil d’innocuité de Jemperli observé au cours de cette étude était acceptable dans le contexte de la condition d’utilisation recommandée. Le promoteur doit présenter des données cliniques supplémentaires afin de confirmer l’avantage de Jemperli pour l’indication prévue. Compte tenu du contexte de la maladie, des options de traitement limitées disponibles, de l’ampleur et de la durée de l’effet antitumoral observé, Jemperli est considéré comme fournissant un avantage cliniquement pertinent dans la population de patientes ciblées.

GlaxoSmithKline Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Jemperli. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d’innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Les étiquettes interne et externe, la notice d’accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Jemperli qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception.

Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables. Après examen, le nom proposé de Jemperli a été accepté.

D’après les données non cliniques et les études cliniques, Jemperli présente un profil d’innocuité acceptable. Les problèmes d’innocuité relevés peuvent être gérés à l’aide de l’étiquetage et une surveillance adéquate. La monographie de produit de Jemperli comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d’innocuité identifiées. Tel qu’il est indiqué dans le cadre de la Ligne directrice sur les AC‑C, l’innocuité de l’utilisation de Jemperli sera surveillée de façon continue. Une évaluation supplémentaire aura lieu une fois que les études demandées auront été présentées.

Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’Avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d’ordre clinique, non‑clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

 

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Jemperli?

 

Le promoteur a déposé une demande de prise en considération préalable conformément à la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C) pour l’examen de la présentation de drogue nouvelle (PDN) pour Jemperli. Le promoteur a présenté des données probantes prometteuses de l’efficacité clinique qui démontrent que Jemperli peut potentiellement offrir un traitement efficace pour une maladie grave et mortelle qui n’est pas gérée adéquatement par des médicaments commercialisés au Canada.

Un examen ultérieur est à l’origine de la décision d’accorder l’autorisation de mise en marché du promoteur pour Jemperli en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C), en reconnaissance du caractère prometteur, mais non confirmé des preuves de l’efficacité cliniques fournies dans la présentation. Conformément aux dispositions définies dans la Ligne directrice sur les AC-C, le promoteur a accepté de fournir des renseignements supplémentaires afin de confirmer les avantages cliniques du produit.

La décision réglementaire concernant la PDN pour Jemperli était fondé sur une évaluation critique des données qualitatives, non cliniques, et cliniques présentées à Santé Canada. Les examens effectués par la Food and Drug Administration des États-Unis et l’Agence européenne des médicaments (EMA) ont été utilisés comme références ajoutées, conformément à la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice : gestion des présentations et des demandes de drogues.

 

Étapes importantes de la présentation: Jemperli

Étape importante de la présentation Date
Réunion préalable à la présentation 2020-11-24
Demande de prise en considération préalable en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions acceptée 2021-01-27
Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle 2021-03-26
Examen préliminaire  
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire 2021-04-23
Examen  
Évaluation du plan de gestion des risques terminée 2021-09-17
Évaluation non clinique terminée 2021-10-26
Évaluation de la qualité terminée 2021-11-03
Évaluation clinique/médicale terminée 2021-11-03
Examen de l'étiquetage terminé 2021-11-08
Délivrance de l'Avis d'admissibilité à un Avis de conformité avec conditions 2021-11-08
Examen de la réponse de l'Avis d'admissibilité à un Avis de conformité avec conditions :  
Réponse déposée (Lettre d'engagement) 2021-12-02
Évaluation clinique/médicale terminée 2021-12-13
Examen de l'étiquetage terminé 2021-12-13
Délivrance de l'Avis de conformité par la directrice générale, Direction des médicaments biologiques et radiopharmaceutiques dans le cadre de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions 2021-12-23

 

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

 

Les exigences en matière d’activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et son Règlement et dans la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C). Notamment, le promoteur a accepté de fournir les éléments énumérés ci-dessous.

Études de confirmation

Les résultats des études suivantes devraient être présentés dans un supplément à une présentation de drogue nouvelle - Confirmation (SPDN-C) d’ici décembre 2022 :

RUBY, partie 1 (étude de confirmation 4010-03-001)

Le promoteur s’est engagé à fournir les résultats de l’étude RUBY, qui devrait servir d’étude de confirmation. Cette étude de phase III randomisée et à double insu sera effectuée chez des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre récurrent ou avancé associé à une déficience du système de réparation des mésappariements (SRM) ou à une instabilité microsatellitaire (IMS) élevée et qui n’ont pas reçu de traitement anticancéreux systémique antérieur pour une maladie récurrente ou avancée. L’étude est conçue afin de comparer l’efficacité et l’innocuité du traitement avec Jemperli en association avec la chimiothérapie au traitement par la chimiothérapie uniquement.

GARNET (étude en cours 4010-01-001)

D’autres données et des résultats mis à jour provenant de la cohorte A1 de l’étude GARNET en cours (décrits dans la section Efficacité clinique) sont prévus dans le SPDN-C. La participation à l’étude devrait augmenter pour inclure d’autres patientes atteintes d’une maladie mesurable, qui feront l’objet d’un suivi pendant au moins 12 mois à compter du début de la réponse.

Études supplémentaires

Le promoteur s’est engagé à surveiller et à analyser certains paramètres de pharmacologie clinique. L’immunogénicité de Jemperli au cours des essais cliniques sera surveillée, ainsi que l’innocuité de Jemperli chez les patientes atteintes d’insuffisance hépatique modérée ou grave ou d’insuffisance rénale grave. Dans la prochaine présentation réglementaire appropriée, le promoteur devrait fournir une analyse intégrée de l’exposition et de la réaction pour tous les patients présentant une insuffisance hépatique et rénale si des données sont disponibles à partir d’essais cliniques.

Surveillance de l’innocuité postcommercialisation

Le promoteur a accepté de présenter des rapports d’étape annuels sur l’avancement des études de confirmation (les études RUBY, partie 1, et GARNET) jusqu’à ce que les rapports d’étude clinique aient été présentés à Santé Canada. Ces rapports doivent être présentés dans les 60 jours suivant l’anniversaire de l’autorisation de commercialisation. De plus, les rapports périodiques d’évaluation des avantages et des risques (RPEAR) doivent être présentés deux fois par année pendant deux ans.

Le promoteur doit se conformer aux exigences en matière de rapports sur des enjeux particuliers préoccupants, de déclaration des réactions indésirables des médicaments survenant au Canada et à l’étranger, et aux mesures de gestion des risques décrites dans la Ligne directrice sur les AC‑C.

 

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

 

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :

 

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

 

Tel que décrit ci-dessus, l’examen de l’élément clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Jemperli a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

Pharmacologie clinique

Le dostarlimab, l’ingrédient médicinal dans Jemperli, est un anticorps monoclonal humanisé d’immunoglobuline G4 (IgG4). Il est dirigé contre le récepteur de mort cellulaire programmée-1 (PD-1), un récepteur qui se trouve sur la surface des lymphocytes T. L’activation du PD-1 dans certaines tumeurs entraîne une signalisation accrue par cette voie, ce qui peut inhiber l’immunosurveillance des tumeurs exercée par les lymphocytes T. Le dostarlimab se lie au PD-1 et inhibe son interaction avec les ligands de PD-1, le ligand de mort cellulaire programmée de type 1 (PD-L1) et le PD-L2, ce qui inhibe la prolifération des lymphocytes T et la production de cytokines.

L’examen des données sur la pharmacologie clinique comprenait un examen exhaustif du rapport pharmacocinétique de la population pivot, ainsi qu’un examen des rapports d’examen effectué à l’étranger. On a évalué le profil pharmacocinétique du dostarlimab à l’aide d’une analyse non compartimentée et d’une approche fondée sur la pharmacocinétique de la population (chez 546 participantes) pour le dostarlimab comme agent unique. Le dostarlimab a présenté une pharmacocinétique linéaire proportionnelle à la dose pour la gamme de doses allant de 1 à 10 mg/kg. À la suite de la perfusion intraveineuse, la moyenne des concentrations sériques maximales de dostarlimab a habituellement été atteinte peu après la fin de la perfusion. La pharmacocinétique du dostarlimab a été décrite par un modèle à deux compartiments, avec une élimination linéaire dépendante du temps à partir du compartiment central.

Au cours de l’étude pivot GARNET (décrite dans la section Efficacité clinique), on a examiné les schémas posologiques fondés sur le poids et les schémas posologiques fixes. Les résultats de la simulation pharmacocinétique ont indiqué qu’en ce qui concerne l’efficacité et l’innocuité, les différences relatives dans les concentrations plasmatiques minimale, maximale et moyenne entre les schémas posologiques fondés sur le poids et les schémas posologiques fixes se situaient dans une zone de similarité. La dose fixe a été choisie comme dose recommandée après la commercialisation.

L’incidence des anticorps anti-médicaments (AAM) apparus au cours du traitement était faible (2,1 %). Des anticorps neutralisants ont été détectés chez 1,0 % des patientes. L’incidence des AAM sur la pharmacocinétique, l’efficacité et l’innocuité du dostarlimab est inconnue en raison du nombre limité de patientes présentant des AAM.

Selon une analyse pharmacocinétique de la population, aucun ajustement de dose n’est nécessaire chez les patientes atteintes d’insuffisance hépatique légère ou chez celles atteintes d’insuffisance rénale légère ou modérée. Les données sont insuffisantes pour tirer des conclusions sur les ajustements de dose chez les patientes atteintes d’insuffisance hépatique modérée ou d’insuffisance rénale grave, et aucune donnée n’est disponible chez les patientes atteintes d’insuffisance hépatique grave.

Une étude de phase I à un seul groupe et ouverte, a été effectuée, dans laquelle la dose recommandée de Jemperli a été administrée à des patientes atteintes de plusieurs types de tumeurs. On n’a observé aucune augmentation moyenne importante dans l’intervalle QT corrigé (QTc) en fonction de la fréquence cardiaque par rapport au niveau de référence, lorsqu’il a été évalué 0,5 heure après l’administration.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Jemperli approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

On a fourni principalement des données probantes sur l’efficacité de Jemperli au moyen de l’étude pivot GARNET (étude 4010-01-001). L’étude GARNET est une étude multinationale de phase I en cours, ouverte, non contrôlée, à cohortes parallèles multiples et à augmentation de la dose. Cette étude comprenait également des cohortes d’expansion chez les patientes présentant des tumeurs solides récurrentes ou avancées qui ont des options de traitement limitées.

Les principaux résultats de l’efficacité étaient fondés sur des données provenant de 129 patientes dans la cohorte A1 atteintes d’un cancer de l’endomètre associé à une déficience du système de réparation des mésappariements (SRM) ou à une instabilité microsatellitaire (IMS) élevée qui avaient progressé pendant l’administration d’un schéma posologique contenant du platine. On a utilisé des tests de diagnostic locaux (immunohistochimie, réaction en chaîne par polymérase ou séquençage de prochaine génération) pour confirmer l’état de la tumeur associé à une déficience du SRM ou à une IMS élevée.

Les patientes ont reçu 500 mg de Jemperli toutes les 3 semaines pendant 4 cycles, suivis d’une dose de 1 000 mg toutes les 6 semaines. Le traitement a continué jusqu’à ce que la toxicité inacceptable ou la progression rapide de la maladie qui était symptomatique nécessitait une intervention urgente ou se soit produite accompagnée d’un déclin de l’indice de performance. La durée médiane du traitement était de 26 semaines, pour un minimum de 3 semaines et un maximum de 139 semaines. Les principaux paramètres d’efficacité étaient le taux de réponse objectif (TRO) et la durée de la réponse (DR), tels qu’évalués par un examen central indépendant en aveugle (ECIA) selon la version 1.1 des critères RECIST (Response Evaluation Criteria in Solid Tumors, Critères d’évaluation de la réponse des tumeurs solides).

La population d’efficacité a été définie comme étant des patientes qui avaient une maladie mesurable au niveau de référence et qui avaient soit au moins 24 semaines de suivi, soit moins de 24 semaines de suivi et ont cessé le traitement en raison d’événements indésirables ou de la progression de la maladie. On a exclu 21 patientes de l’évaluation en raison d’un temps de suivi insuffisant ou de l’absence de maladie mesurable au niveau de référence. Par conséquent, 108 patientes (toutes âgées de 18 ans ou plus) ont été évaluées en fonction de l’efficacité au cours de l’étude GARNET.

D’après les résultats d’efficacité primaires, le TRO confirmé par l’ECIA était de 43,5 % (47 patientes sur 108; intervalle de confiance [IC] à 95 % [34,0, 53,4]). Il y a eu 10,2 % des patientes (11 patientes sur 108) qui ont obtenu une réponse complète (RC) et 33,3 % des patientes (36 patientes sur 108) ont obtenu une réponse partielle (RP).

Au moment de la date limite pour les données, la DR médiane n’avait pas été atteinte, 78,3 % des répondantes avaient une DR de six mois ou plus et 89,4 % des répondantes avaient une réponse continue. Le TRO était durable et d’une ampleur suffisante pour servir de paramètre plus tôt que la survie améliorée par rapport aux traitements disponibles. Ce paramètre est considéré comme raisonnablement susceptible de prédire l’avantage clinique et appuie donc l’approbation conditionnelle de Jemperli pour l’indication prévue.

Le traitement au moyen de Jemperli a été associé à un avantage clinique prometteur, d’après les données préliminaires sur l’efficacité fournies par la cohorte A1 de l’étude GARNET. Cependant, l’étude clinique était limitée par sa conception non contrôlée, la taille de l’échantillon et l’immaturité des données, ce qui doit être pris en compte au cours de l’évaluation de l’efficacité clinique. Pour cette raison, le promoteur doit présenter des données cliniques supplémentaires afin de confirmer l’avantage de Jemperli pour l’indication prévue. Compte tenu du contexte de la maladie, des options de traitement limitées disponibles, de la taille et de la durée de l’effet antitumoral observé, Jemperli est considéré comme fournissant un avantage cliniquement pertinent dans la population de patientes ciblées.

Indication

Santé Canada a approuvé l’indication suivante :

Jemperli (dostarlimab pour injection) est indiqué en monothérapie pour le traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer de l’endomètre (CE) récidivant ou à un stade avancé associé à une déficience du système de réparation des mésappariements (SRM) ou à une instabilité microsatellitaire (IMS) élevée, qui a évolué pendant ou après une chimiothérapie antérieure à base de platine.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Jemperli approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

L’innocuité clinique de Jemperli a été évaluée principalement chez 129 patientes de la cohorte A1 de l’étude GARNET (décrite dans la section Efficacité clinique) atteintes d’un cancer de l’endomètre associé à une déficience du SRM ou à une IMS élevée. Des données supplémentaires sur l’innocuité ont été recueillies auprès de patientes présentant diverses tumeurs solides avancées qui ont reçu une monothérapie de Jemperli dans les autres cohortes de l’étude GARNET, pour un total de 515 patientes évaluées.

Chez les patientes atteintes de cancer de l’endomètre associé à une déficience du SRM ou à une IMS élevée (cohorte A1; 129 patientes), les évènements indésirables apparus au cours du traitement les plus communément et les plus fréquemment signalés (EIT; signalés chez ≥ 10 % des patientes) étaient des nausées (32,6 %), de la diarrhée (27,9 %), de l’anémie (27,1 %), de la fatigue (24,8 %), des vomissements (18,6 %), de la pyrexie (10,9 %), de l’arthralgie (15,5 %), du prurit (14,0 %), des douleurs de dos (14,7 %), des éruptions cutanées (10,1 %), de la myalgie (10,9 %), de la toux (16,3 %), l’oedème périphérique (10,1 %), la constipation (19,4 %), les douleurs abdominales (16,3 %), l’infection des voies urinaires (15,5 %), la diminution de l'appétit (12,4 %), et de l’asthénie (21,7 %). Les réactions indésirables de grade ≥ 3 qui se sont produites chez plus d’une patiente étaient l’anémie (14,7 %), la diarrhée (2,3 %), l’augmentation de la transaminase de l’alanine (2,3 %), l’augmentation des transaminases (1,6 %) et la colite (1,6 %). Le seul EIT de grade 4 signalé chez plus de 1 % des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre associé à une déficience du SMR/à IMS élevée était la septicémie (3 patientes; 2,3 %).

Il y a 44 patientes (34,1 %) atteintes de cancer de l’endomètre associé à une SRM ou à une IMS élevée qui ont signalé des événements indésirables graves (EIG). Les EIG les plus fréquemment signalés (par plus de 2 % des patientes) étaient des douleurs abdominales, des lésions rénales aiguës, une septicémie, une embolie pulmonaire, une pyrexie et une infection des voies urinaires. Chez 10 des 44 patientes, les EIG ont été considérés comme étant immunitaires.

Trente-six (36) patientes (27,9 %) atteintes d’un cancer de l’endomètre associé à une déficience du SMR/à IMS élevée sont décédées au cours de l’étude, la progression de la maladie étant la principale cause de décès ou la cause la plus souvent signalée (31 patientes; 24 %). Aucune des 129 patientes traitées au moyen de Jemperli n’a connu de réaction indésirable qui a entraîné la mort.

Les événements indésirables apparus au cours du traitement ont entraîné une interruption du traitement chez 24,0 % des patientes atteintes de cancer de l’endomètre associé à une déficience du SRM ou à une IMS élevée. L’anémie et la diarrhée étaient les EIT les plus fréquemment signalés qui entraînent une interruption du traitement et elles ont chacune été signalées chez plus de 2 % des patientes (3,1 % et 2,3 %, respectivement). Les événements indésirables apparus au cours du traitement ont entraîné une interruption permanente chez 15 patientes (11,6 %). L’augmentation de l’alanine aminotransférase et l’augmentation des transaminases ont chacune entraîné une interruption permanente chez 2 patientes (1,6 % chacune) et ont été les seuls EIT observés chez plus d’une patiente.

Le traitement au moyen de Jemperli est associé à des événements indésirables (EI) à médiation immunitaire. Les EI à médiation immunitaire ont été signalés chez 34,9 % des patientes. Les EI à médiation immunitaire les plus fréquemment observés et signalés chez plus de 5 % des patientes étaient la diarrhée (8,5 %) et l’hypothyroïdie (7,0 %). Six patientes ont interrompu leur traitement en raison de réactions indésirables immunitaires, dont la majorité étaient des événements hépatiques immunitaires. L’augmentation de l’alanine aminotransférase et l’augmentation des transaminases ont chacune entraîné une interruption permanente chez deux patientes (1,6 % chacune) et ont été les seuls EI immunitaires observés chez plus d’une patiente.

On a signalé des réactions indésirables immunitaires, y compris la pneumonite immunitaire, la colite, l’endocrinopathie, les réactions indésirables cutanées immunitaires et la néphrite, avec le traitement au moyen de Jemperli et elles sont considérées comme des risques importants. Les symptômes peuvent se manifester pendant le traitement ou après l’interruption du traitement, peuvent se produire dans n’importe quel organe ou tissu et peuvent toucher simultanément plus d’un système de l’organisme. On a énuméré d’importantes réactions indésirables immunitaires dans la section Mises en garde et précautions de la monographie de produit de Jemperli.

Les réactions liées à la perfusion sont également considérées comme étant un risque important. Même si aucune n’a été signalée chez les patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre associé à une déficience du SRM ou à une IMS élevée, des réactions liées à la perfusion, y compris l’hypersensibilité, ont été observées chez sept patientes (1,4 %), dont des réactions de grade 2 (1,2 %) et de grade 3 (0,2 %) dans l’ensemble de données de la monothérapie. Toutes les patientes se sont remises des réactions liées à la perfusion.

Il n’existe aucune donnée disponible concernant l’administration de Jemperli chez les femmes enceintes. On sait que les immunoglobulines humaines traversent la barrière placentaire et en tant qu’immunoglobuline G4 (IgG4), le dostarlimab peut être transmis de la mère au fœtus en développement. Par conséquent, Jemperli n’est pas recommandé pour les femmes enceintes ou les femmes qui ont un potentiel de procréation qui n’utilisent pas de contraception. Les femmes qui ont un potentiel de procréation devraient utiliser une contraception efficace pendant le traitement au moyen de Jemperli et pour une période allant jusqu’à quatre mois après la dernière dose de Jemperli. On ne sait pas si le dostarlimab ou ses métabolites sont sécrétés dans le lait humain et, pour cette raison, un risque pour le nouveau-né ne peut pas être exclu. Jemperli ne devrait pas être utilisé pendant l’allaitement et on doit éviter d’allaiter pendant au moins quatre mois après l’administration de la dernière dose de Jemperli.

Dans l’ensemble, on a observé des profils d’innocuité semblables pour Jemperli chez les 129 patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre associé à une déficience du SRM ou à une IMS élevée (cohorte A1 de l’étude GARNET) et les 386 patientes présentant diverses tumeurs solides avancées dans les autres cohortes de l’étude. On n’a déterminé aucun nouveau signal d’innocuité chez les patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre associé à une déficience du SRM ou à une IMS élevée par rapport aux patientes présentant d’autres tumeurs solides avancées. Le profil d’innocuité de Jemperli est donc considéré comme acceptable, avec des toxicités habituellement gérables. Des mesures adéquates de minimisation des risques sont en place dans la monographie de produit approuvée pour gérer les risques associés à Jemperli, y compris le risque important de réactions indésirables immunitaires. Toutefois, certaines incertitudes demeurent en raison de la taille limitée de la base de données sur l’innocuité, du manque de contrôles directs et de la nécessité de disposer de données à long terme.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Jemperli approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

 

 

7.2 Motifs non cliniques de la décision

 

Tel que décrit ci-dessus, l’examen de l’élément non clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Jemperli a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

Les études toxicologiques générales comprenaient une étude à dose unique et deux études à doses répétées (effectuées pendant quatre semaines et 13 semaines) chez des macaques de Buffon, au cours desquelles le dostarlimab était administré par voie intraveineuse. Le dostarlimab était habituellement bien toléré au cours des études de toxicité à dose unique et à dose répétée de quatre semaines. La dose sans effet nocif observé (DSENO) des deux études a été considérée comme étant de 100 mg/kg, la dose la plus élevée évaluée. Au cours de l’étude toxicologique à doses répétées de 13 semaines, on n’a pas pu déterminer la DSENO.

Une étude a été effectuée au cours de laquelle le dostarlimab était administré par voie intraveineuse aux macaques de Buffon (4 animaux de chaque sexe par groupe) à des doses de 0 (témoin) 10, 30 et 100 mg/kg une fois par semaine sur une période de 13 semaines, pour un total de 14 doses. Après la période de dosage, deux animaux de chaque sexe des groupes témoins et à forte dose ont eu une période de récupération sans traitement de huit semaines. Un singe mâle du groupe recevant des doses de 10 mg/kg a été euthanasié au 89e jour en raison de découvertes cutanées généralisées chroniques non résolues (initialement consignées le cinquième jour) et de ganglions lymphatiques secondaires enflés et de ganglions lymphatiques inguinaux fermes. Les signes cutanés étaient indicatifs d’une réaction immunitaire, et compte tenu du mécanisme d’action du dostarlimab, peuvent être des effets pharmacologiques exagérés. On a observé la présence de fèces liquides dans tous les groupes, y compris le groupe témoin, et ont été considérées comme un effet possible lié aux médicaments à des doses ≥ 30 mg/kg/semaine en fonction de l’incidence accrue comparativement aux témoins et du moment relatif de l’administration de la dose. Cependant, il n’y a pas eu de changements corrélés observés dans le poids corporel et la consommation d’aliments, ni dans les résultats de pathologie connexes et, par conséquent, il n’a pas été considéré comme un étant un effet indésirable. On a observé des signes à médiation immunitaire au niveau de la peau, des reins, du foie ou du cœur de 12 animaux par groupe chez les groupes qui ont reçu le dostarlimab. Ces signes étaient sporadiques et pouvaient être des effets pharmacologiques anticipés ou une exacerbation des signes de référence liée aux médicaments.

On n’a pas effectué d’études sur la reproduction ou la fertilité des animaux au moyen du dostarlimab. On pense que la voie de signalisation PD‑1/PD‑L1 contribue au maintien de la tolérance du fœtus tout au long de la grossesse. Dans les modèles murins de gestation, on a démontré que l’inhibition de la signalisation PD-L1 perturbe la tolérance du fœtus, ce qui entraîne une augmentation de la perte fœtale. Par conséquent, l’administration du dostarlimab pendant la grossesse pourrait causer des lésions au fœtus, y compris des taux accrus d’avortement ou de mortinatalité.

On n’a effectué aucune étude d’immunotoxicité, de toxicité pour les animaux juvéniles ou de tolérance locale au moyen du dostarlimab. On n’a observé aucune réactivité croisée des tissus au cours des études effectuées au moyen de tissus humains et de tissus de macaques de Buffon.

On n’a effectué aucune étude visant à évaluer le potentiel carcinogène ou génotoxique du dostarlimab.

La monographie de produit de Jemperli présente les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour l’être humain. À la lumière de l’utilisation prévue de Jemperli, la présentation n’indique aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l’autorisation du produit.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Jemperli approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

 

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

 

Tel que décrit ci-dessus, l’examen de l’élément qualité de la Présentation de drogue nouvelle de Jemperli a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

Caractérisation de la substance médicamenteuse

Des études de caractérisation détaillées ont été effectuées pour fournir des données probantes que le dostarlimab présente systématiquement les caractéristiques structurelles et l’activité biologique désirées. Les structures primaires et supérieures, les propriétés physicochimiques, l’hétérogénéité, l’activité biologique, les propriétés immunochimiques et les voies de dégradation ont toutes été examinées. Les résultats de la validation du processus indiquent que les impuretés liées au processus et au produit sont réduites à des niveaux inférieurs aux limites acceptables.

Procédé de fabrication de la substance médicamenteuse et du produit médicamenteux et contrôles du processus

Le dostarlimab, la substance médicamenteuse, est produit dans des cellules ovariennes de hamster chinois (CHO) qui ont été génétiquement modifiées pour exprimer cette protéine. Une culture cellulaire est amorcée avec une fiole décongelée de cellules provenant d’une banque de cellules de travail et son élargissement est permis à l’échelle commerciale dans les bioréacteurs. Le dostarlimab est purifié à partir de la récolte clarifiée par une série d’étapes de chromatographie, d’inactivation virale, de filtration et de formulation.

Le processus de fabrication de Jemperli, le produit médicamenteux, comprend la mise en commun et le mélange de la substance médicamenteuse formulée, la filtration pour la réduction de la charge microbiologique et la filtration stérile. Le produit médicamenteux en vrac est ensuite versé dans des fioles stériles qui sont bouchées et scellées. Les fioles sont inspectées visuellement, puis entreposées à une température de 5 °C ± 3 °C jusqu’à ce qu’elles soient expédiées aux sites d’étiquetage et d’emballage.

Les procédés commerciaux de fabrication de substances médicamenteuses et de produits médicamenteux comprennent des contrôles qui découlent de la compréhension du produit et du procédé acquise tout au long de l’élaboration, de la caractérisation et de la qualification du rendement du procédé. Ces contrôles permettent d’assurer un rendement cohérent du processus, de produire une substance médicamenteuse et un produit médicamenteux de qualité uniforme qui sont conformes de façon fiable aux spécifications établies.

Aucun des ingrédients non médicinaux (excipients, décrits précédemment) présents dans le produit médicamenteux n’est interdit par le Règlement sur les aliments et drogues. Les données sur la stabilité présentées à l’appui de la formulation commerciale proposée attestent la compatibilité de dostarlimab avec les excipients.

Contrôle de la substance médicamenteuse et du produit médicamenteux

Jemperli est une drogue visée à l’annexe D (produits biologiques) et est donc assujettie au Programme d’autorisation de mise en circulation des lots de Santé Canada avant d’être vendue conformément à la Ligne directrice à l’intention des promoteurs : Programme d’Autorisation de Mise en Circulation des Lots de Drogues Visées à l’Annexe D (Produits Biologiques). Dans le cadre de ce programme, des lots de produits finaux ont été analysés pour vérifier à l’aide d’un sous-ensemble de méthodes de libération. Le processus d’analyse a confirmé que les méthodes utilisées à l’interne sont acceptables pour leur utilisation prévue et a appuyé favorablement la recommandation d’examen de la qualité.

Les caractéristiques de stabilité et de libération de la substance médicamenteuse et du produit médicamenteux sont jugées appropriées pour démontrer l’innocuité, l’identité, la puissance, la pureté et la qualité. Les méthodes d’analyse de la libération et de la durée de conservation ont été validées ou qualifiées de façon appropriée. Le matériel de référence principal et le matériel de référence de travail utilisé dans les analyses de libération et de stabilité commerciales ont été adéquatement qualifiés.

Stabilité de la substance médicamenteuse et du produit médicamenteux

Sur la base des données sur la stabilité présentées, la durée de conservation et les conditions d’entreposage proposées pour la substance médicamenteuse et le produit médicamenteux ont été adéquatement étayées et jugées satisfaisantes. La durée de conservation proposée de 30 mois à 5 ± 3 °C pour Jemperli est considérée comme acceptable.

La compatibilité du produit médicamenteux avec le système récipient-fermeture a été établie au moyen de tests officinaux et d’études de stabilité. Le système récipient-fermeture satisfait à tous les critères d’acceptation des tests de validation.

Installations et équipement

On a effectué une évaluation virtuelle du processus et de l’installation (EVPI) pour l’installation de fabrication de la substance médicamenteuse, car une évaluation sur place (ESP) était impossible en raison de la pandémie de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). On n’a fait aucune observation. En plus des renseignements supplémentaires évalués, le résultat de l’EVPI a appuyé la délivrance d’un avis de conformité avec conditions (AC-C).

D’après la cote d’évaluation des risques déterminées par Santé Canada, il n’était pas justifié d’effectuer une ESP du site de fabrication du produit médicamenteux.

Évaluation de l’innocuité des agents adventifs

Le processus de fabrication de la substance médicamenteuse comprend des mesures de contrôle adéquates pour éviter la contamination et maintenir le contrôle microbien. Les niveaux microbiens et d’endotoxines sont contrôlés par la conception des installations de fabrication, ainsi que par des analyses en cours de fabrication et de libération. Le risque de contamination par des agents adventifs est contrôlé par des analyses des matières premières, des analyses des lignées cellulaires et des analyses microbiennes des lots en vrac non traités. Il a été démontré que la chromatographie, la filtration virale et les étapes d’inactivation virale étaient capables d’éliminer les virus.

Les matières premières biologiques utilisées au cours de la fabrication proviennent de sources présentant un risque de contamination minimal ou nul par des agents de l’encéphalopathie spongiforme transmissible ou d’autres pathogènes humains.