Sommaire des motifs de décision portant sur Rholistiq

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Rholistiq est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Rholistiq

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Rholistiq

SMD émis le : 2022-07-07

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Rholistiq.

Bélumosudil (sous forme de mésylate de bélumosudil)

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02526115 - 200 mg bélumosudil, comprimé, administration orale

Kadmon Pharmaceuticals LLC

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 245791

Le 23 mars 2022, Santé Canada a émis à l’intention de Kadmon Pharmaceuticals LLC un Avis de conformité pour le produit médicamenteux Rholistiq.

L’autorisation de mise en marché s’appuie sur l’information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D’après l’évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes de Rholistiq est considéré comme étant favorable pour le traitement des patients adultes et pédiatriques de 12 ans et plus atteints de la forme chronique de la réaction du greffon contre l’hôte (GVHD) après l’échec d’au moins deux thérapies systémiques précédentes.

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Rholistiq, un inhibiteur de protéine kinase, a été autorisé pour le traitement des patients adultes et pédiatriques de 12 ans et plus atteints de la forme chronique de la réaction du greffon contre l’hôte (GVHD) après l’échec d’au moins deux thérapies systémiques précédentes.

Aucun patient de moins de 18 ans n’a été inscrit au programme de développement clinique. L’utilisation de Rholistiq chez les patients pédiatriques de 12 ans et plus est supportée par des preuves issues d’études menées chez des adultes, avec des données pharmacocinétiques de population supplémentaires démontrant que l’âge et le poids corporel n’avaient aucun effet cliniquement significatif sur la pharmacocinétique de la substance pharmaceutique. Ces données montrent en outre qu’une exposition à la substance médicamenteuse similaire entre les patients adultes et pédiatriques âgés de 12 ans et plus est attendue, et que l’évolution de la maladie est suffisamment similaire chez les patients adultes et pédiatriques pour permettre l’extrapolation des données chez les adultes à ces patients pédiatriques.

L’innocuité et l’efficacité de Rholistiq chez les patients pédiatriques de moins de 12 ans n’ont pas été établies, et par conséquent, l’utilisation de Rholistiq n’a pas été autorisée dans cette population.

Les données tirées des études et de l’expérience clinique suggèrent que l’utilisation du produit au sein de la population gériatrique (≥65 ans) n’entraîne pas de différences en matière d’innocuité ou d’efficacité lorsque comparée aux résultats chez les patients plus jeunes.

Rholistiq (200 mg bélumosudil, sous forme de mésylate de bélumosudil) se présente sous forme d’un comprimé. En plus de l’ingrédient médicinal, le comprimé contient le dioxyde de silicium colloïdal, la croscarmellose sodique, l’hypromellose, le stéarate de magnésium, la cellulose microcristalline, le polyéthylène glycol, l’alcool polyvinylique, le talc, le dioxyde de titane et l’oxyde de fer jaune.

L’utilisation de Rholistiq est contre-indiquée chez les patients présentant une hypersensibilité à ce médicament ou à l’un des ingrédients de la formulation de ce dernier, incluant les ingrédients non médicinaux, ou à un composant du contenant.

Le produit médicamenteux a été autorisé selon les conditions d’utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques associés à son administration. La monographie de produit de Rholistiq est accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

2 Pourquoi Rholistiq a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Rholistiq a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour le traitement des patients adultes et pédiatriques de 12 ans et plus atteints de la forme chronique de la réaction du greffon contre l’hôte (GVHD) après l’échec d’au moins deux thérapies systémiques précédentes.

La forme chronique de la GVHD demeure une complication importante de la greffe de cellules souches hématopoïétiques (GCSH) allogénique. Elle se produit chez environ 30 % à 55 % des receveurs de greffes et touche de multiples organes, le plus souvent la peau, les yeux, la bouche, le foie et les poumons. La forme chronique de la GVHD est la deuxième cause principale de mortalité liée aux greffes après la rechute de la maladie primaire. C’est aussi la principale cause de morbidité tardive sans rechute et de mortalité subséquente. On a signalé que le taux de mortalité était aussi élevé que 25 % à 50 % après une GCSH allogénique.

Les caractéristiques cliniques de la forme chronique de la GVHD imitent habituellement de multiples maladies auto-immunes ou immunitaires. Les patients atteints de la forme chronique de la GVHD longue et active peuvent présenter une grande variété de complications et la gestion de la maladie dépend de sa gravité. Les corticostéroïdes demeurent le traitement systémique de première intention pour les patients atteints de la forme chronique de la GVHD, mais ils sont associés à de nombreux effets indésirables importants qui exigent que la dose soit réduite dès que la maladie du patient s’améliore. Les manifestations de la forme chronique de la GVHD peuvent s’intensifier et se résorber lorsque des efforts sont déployés pour réduire ou étalonner précisément l’intensité du traitement immunosuppressif au niveau minimal nécessaire pour contrôler la maladie.

Un traitement de deuxième intention est nécessaire lorsque la manifestation s’aggrave dans un organe précédemment touché, ou que des signes et des symptômes de la forme chronique de la GVHD se développent dans un organe précédemment non affecté. Il peut également être nécessaire en l’absence d’amélioration après un mois de traitement primaire standard, si la dose de corticostéroïdes (p. ex., la prednisone) ne peut être réduite à moins de 1 mg/kg/jour dans les deux mois, ou dans les cas de toxicité importante liée au traitement.

Avant l’autorisation de Rholistiq, l’ibrutinib a été approuvé par Santé Canada pour le traitement de patients adultes atteints de la forme chronique de la GVHD après l’échec d’une ou de plusieurs lignes de traitement systémique, selon les données d’une étude à un seul groupe chez 42 patients atteints de la forme chronique de la GVHD réfractaire aux stéroïdes. Cependant, en raison du manque de données probantes de haute qualité, les lignes directrices internationales sur la pratique clinique ne présentent pas de préférence pour un agent particulier pour le traitement de deuxième ligne et encouragent à ce que les patients atteints de la forme chronique de GVHD réfractaire aux stéroïdes soient gérés dans le cadre d’une étude clinique. Le bélumosudil, l’ingrédient médicinal dans Rholistiq, est un inhibiteur de la kinase à petite molécule sélective de la protéine kinase-2 en spirale enroulée associée à Rho (ROCK). Pendant la réponse immunitaire, la signalisation de la ROCK est essentielle à la coordination et à l’équilibrage des réponses immunitaires par lymphocytes T. L’inhibition de la ROCK2 cible à la fois l’inflammation et la fibrose, et peut être une approche valable pour le traitement des patients atteints de la forme chronique de la GVHD.

L’efficacité clinique de Rholistiq a été démontrée principalement au cours de l’étude pivot de phase II, l’étude KD025-213, effectuée chez 132 patients atteints de la forme chronique de la GVHD. Tous les patients ont connu un échec pour deux à cinq lignes de traitement systémique antérieures et ont été répartis aléatoirement selon un ratio de 1:1 pour recevoir une dose de 200 mg de Rholistiq soit une fois par jour, soit deux fois par jour. Les patients ont été traités selon des cycles de 28 jours jusqu’à ce qu’une progression cliniquement importante de la maladie nécessitant un nouveau traitement systémique, la récurrence de la tumeur maligne ou une toxicité inacceptable se produise. La durée médiane du traitement était de 6,7 mois.

Le paramètre principal d’efficacité était le taux de réponse global (TRG), y compris la réponse complète (RC) ou la réponse partielle (RP), selon les critères de consensus des National Institutes of Health (NIH) de 2014. Les données recueillies jusqu’au premier jour du septième cycle ont été incluses dans le calcul du TRG. Dans le groupe de traitement une fois par jour, le TRG était de 75 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 63, 85), avec un taux de RP de 69 % et un taux de RC de 6 %. On a observé les réponses au traitement dans tous les organes et elles étaient cohérentes dans tous les sous-groupes, y compris chez les patients qui ont connu des échecs au traitement au moyen de l’ibrutinib ou du ruxolitinib. On a observé la majorité des réponses dans les six mois suivant le début du traitement, avec un temps médian pour la première réponse de 7,71 semaines (intervalle : de 3,7 à 24,1 semaines). La durée médiane du suivi pour l’efficacité était de 8,0 mois (intervalle : de 0,6 à 15,4 semaines).

Un Avis d’insuffisance a été émis au cours de l’examen initial de la présentation principalement en raison de préoccupations concernant la définition et la mesure de la durée de la réponse (DR). Pour répondre à ces préoccupations, la DR a été mesurée de deux façons différentes, car chacune fournit des renseignements pertinents sur le plan clinique. Les deux mesures ont été incluses dans la monographie de produit afin de tenir compte plus précisément des avantages cliniques obtenus par les patients traités au moyen de Rholistiq. Lorsqu’on calcule à partir du moment de la première réponse jusqu’au moment de la progression dans un organe, d’un nouveau traitement systémique pour la forme chronique de la GVHD ou du décès, la DR médiane était de 1,9 mois (IC à 95 % : 1,2, 2,9). Lorsqu’on calcule à partir du moment de la première réponse jusqu’au moment de la détérioration à partir de la meilleure réponse globale, du décès ou d’un nouveau traitement systémique pour la forme chronique de la GVHD, la DR médiane était de 3,7 mois (IC à 95 % : 1,9, 8,3). Chez les patients qui ont obtenu une réponse, il n’y a pas eu de décès ou de nouvelle amorce de traitement systémique chez 62 % des patients (IC à 95 % : 46, 74) pendant au moins 12 mois après la réponse.

Les résultats de l’étude pivot ont également été appuyés par l’étude KD025-208, une étude d’augmentation de la dose de phase IIA effectuée chez des patients atteints de la forme chronique de la GVHD dépendante des stéroïdes qui avaient connu un échec suite à une à trois lignes de traitements précédents. Dix-sept patients ont reçu 200 mg de bélumosudil une fois par jour. Au cours du premier jour du septième cycle, le TRG était de 58,8 % (IC à 95 % : 32,9, 81,6).

Dans l’ensemble, les données cliniques examinées appuient l’efficacité de Rholistiq chez les patients atteints de la forme chronique de la GVHD. Cependant, les données probantes de l’efficacité chez les patients qui n’avaient reçu qu’une seule ligne de traitement systémique auparavant n’étaient pas suffisantes. Rholistiq est donc indiqué pour les patients atteints de la forme chronique de la GVHD qui ont connu des échecs à au moins deux lignes de traitement systémique antérieures. L’approbation de Rholistiq pour les patients pédiatriques âgés de 12 ans et plus est fondée sur les résultats d’efficacité clinique chez les patients adultes, ainsi que des analyses pharmacocinétiques de la population démontrant que l’âge et le poids corporel n’ont pas eu d’effets cliniquement significatifs sur la pharmacocinétique de Rholistiq.

L’analyse d’innocuité primaire était fondée sur les données de 83 patients participant à l’étude pivot KD025-213 et à l’étude de soutien KD025-208. L’ensemble des 83 patients a reçu la dose recommandée de 200 mg de Rholistiq une fois par jour. Plus de 50 % des patients des deux études avaient au moins quatre organes touchés par la GVHD. Les données provenant de 186 patients atteints de la forme chronique de la GVHD (132 patients dans l’étude pivot et 54 patients dans l’étude de soutien) qui ont reçu Rholistiq par l’entremise de n’importe quel schéma posologique analysé ont été compilées dans une base de données sur l’innocuité, y compris celles provenant des 83 patients de l’analyse d’innocuité primaire. La durée médiane du traitement était de 9,2 mois (intervalle : de 0,5 à 44,7 mois).

On a observé des événements indésirables apparus en cours de traitements (EIT) chez 99 % des patients, y compris des EIT de grade 3 à 5 chez 55 % des patients. Les événements indésirables apparus en cours de traitement ont entraîné une interruption de traitement chez 29 % des patients et un arrêt du traitement chez 25,3 % des patients. Les réductions de dose attribuables aux EIT étaient rares, touchant 2,4 % des patients recevant une dose quotidienne de 200 mg de Rholistiq. On a observé des événements indésirables graves chez 37,3 % des patients qui ont reçu une dose de 200 mg une fois par jour. Dans l’ensemble, les événements indésirables graves les plus souvent signalés pour les patients de l’analyse d’innocuité primaire et pour tous les patients, respectivement, étaient la pneumonie (8,4 %, 5,4 %), la dyspnée (1,2 %, 3,8 %), l’infection pulmonaire (1,2 %, 3,2 %), la cellulite (1,2 %, 1,6 %), la néphropathie aiguë (2,4 %, 1,6 %) et la septicémie (2,4 %, 1,6 %). Au total, sept patients (3,8 %) atteints de la forme chronique de la GVHD ont connu des événements indésirables graves qui étaient considérés comme étant liés au traitement.

Selon le mécanisme d’action du bélumosudil, les effets indésirables prévus comprenaient la guérison des plaies, l’infection et l’hyperbilirubinémie. Au total, 116 patients (62,4 %) ont déclaré au moins un EIT associé à des infections. Les infections respiratoires étaient les plus fréquemment signalées, y compris l’infection des voies respiratoires supérieures (56 patients; 30,1 %), la pneumonie (17 patients; 9,1 %) et la grippe (11 patients; 5,9 %).

Collectivement, les résultats des études cliniques ont fourni des données probantes substantielles de l’efficacité de Rholistiq chez les patients de 12 ans et plus atteints de la forme chronique de la GVHD, après l’échec d’au moins deux lignes de traitement systémique antérieures. Même si la DR est relativement brève, peu importe la mesure de la DR utilisée, un nombre important de patients n’ont pas besoin d’un nouveau traitement après 12 mois. De plus, on a constaté que Rholistiq avait un profil d’innocuité acceptable dans la population de patients cible. Les événements indésirables liés au traitement et les événements indésirables apparus au cours du traitement ont été fréquents, ce qui est prévu dans une population complexe dont le fardeau de la maladie et de l’immunosuppression à long terme est important. Dans le cas d’une maladie avec des traitements disponibles limités, Rholistiq offre une option efficace qui peut offrir plus de temps pour contrôler la maladie jusqu’à ce qu’un traitement systémique ne soit plus nécessaire.

Kadmon Pharmaceuticals LLC a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Rholistiq. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d’innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Les étiquettes interne et externe, la notice d’accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Rholistiq qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception.

Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables. Après examen, le nom proposé de Rholistiq a été accepté.

D’après les données non cliniques et les études cliniques, Rholistiq présente un profil d’innocuité acceptable. Les problèmes d’innocuité relevés peuvent être gérés à l’aide de l’étiquetage et une surveillance adéquate. La monographie de produit de Rholistiq comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d’innocuité identifiées.

Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’Avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Rholistiq?

La Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Rholistiq a été examinée dans le cadre du projet Orbis, une initiative du Centre d’excellence en oncologie de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis. Ce projet est un partenariat international conçu pour donner aux patients atteints d’un cancer un accès plus rapide à des traitements. La PDN de Rholistiq a été classée comme une présentation de projet Orbis de type A, qui permet une collaboration maximale entre les organismes de réglementation pendant la phase d’évaluation. Pour cette PDN, Santé Canada a collaboré avec la FDA, la Therapeutic Goods Administration (TGA) de l’Australie, la Medicines and Healthcare products Regulatory Agency (MHRA) du Royaume-Uni, et l’Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic). Les examens effectués par la FDA ont été utilisés comme références ajoutées, conformément à la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada. La décision réglementaire canadienne sur la PDN de Rholistiq a été prise de manière indépendante sur la base d’une évaluation critique du dossier de données présenté à Santé Canada.

Un Avis d’insuffisance a été émis au cours de l’examen initial de la présentation principalement en raison de préoccupations concernant la définition et la mesure de la durée de la réponse (DR) au cours de l’étude clinique pivot (l’étude KD025-213, décrite dans la section Efficacité clinique). On a demandé au promoteur de recalculer la DR en fonction des critères de consensus des National Institutes of Health (NIH) qui tiennent compte de la perte de réponse découlant de la meilleure réponse dans un organe individuel et de présenter les données connexes, afin que Santé Canada établisse un profil avantages-effets nocifs-incertitudes plus complet pour Rholistiq. Par ailleurs, on a demandé au promoteur de fournir une justification adéquate pour l’utilisation d’une définition différente de la DR pour appuyer le paramètre d’efficacité primaire du taux de réponse global dans l’étude pivot. Pour résoudre le problème, deux valeurs pour la DR médiane sont incluses dans la monographie de produit, en fonction de deux définitions différentes. Les deux mesures fournissent des renseignements cliniquement pertinents et, ensemble, présentent plus précisément les avantages cliniques obtenus par les patients traités au moyen de Rholistiq.

En outre, la Présentation de drogue nouvelle de Rholistiq a fait l’objet d’un processus d’examen accéléré en vertu de la Politique sur l’évaluation prioritaire. Le promoteur a présenté des preuves substantielles de l’efficacité clinique pour démontrer que Rholistiq offre un traitement efficace pour une maladie grave, mettant la vie en danger ou sévèrement débilitante et pour laquelle aucun médicament n’est actuellement sur le marché au Canada.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice : gestion des présentations et des demandes de drogues.

Étapes importantes de la présentation: Rholistiq

Étape importante de la présentationDate
Demande de traitement prioritaire déposée2020-08-31
Demande de traitement prioritaire approuvée par le directeur, Bureau des sciences médicales2020-10-07
Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle2020-10-27
Examen préliminaire 1
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire2020-11-24
Réponse d'Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire déposée2020-12-21
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire émise2021-01-04
Examen 1
Évaluation biostatistique terminée2021-04-07
Évaluation de la qualité terminée2021-05-27
Évaluation non clinique terminée2021-05-28
Évaluation clinique/médicale terminée2021-06-03
Examen de l'étiquetage terminé2021-06-03
Avis d'insuffisance émis par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques (problèmes d'efficacité)2021-06-08
Réponse d'Avis d'insuffisance déposée2021-09-02
Examen préliminaire 2
Lettre d'Acceptation à l'issue de l'examen préliminaire émise2021-09-20
Examen 1 ou 2
Évaluation du plan de gestion des risques terminée2022-01-10
Évaluation de la qualité terminée2022-02-22
Évaluation non clinique terminée2022-03-15
Évaluation clinique/médicale terminée2022-03-21
Examen de l'étiquetage terminé2022-03-21
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques2022-03-23

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Dans le cadre de l’autorisation de mise en marché de Rholistiq, le promoteur s’est engagé à mener plusieurs activités post-commercialisation à la demande de Santé Canada. Outre les exigences décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe, les engagements comprennent (mais ne se limitent pas à) la fourniture des éléments suivants lorsqu’ils sont disponibles :

  • Les résultats des études de cancérogénicité post-commercialisation chez les souris et les rats.
  • Les résultats des études cliniques prévues et en cours, y compris une étude sur l’intervalle QT, une étude sur l’insuffisance hépatique et des études chez des patients de divers groupes ethniques.
  • Les résultats d’une analyse d’innocuité intégrée qui devrait caractériser davantage l’innocuité à long terme du bélumosudil.
  • Les résultats d’un plan d’investigation pédiatrique européen (PIP-UE).

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Tel que décrit ci-dessus, l’examen de l’élément clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Rholistiq a été effectué par Santé Canada dans le cadre d’un partenariat international avec la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, en tant que présentation de projet Orbis de type A. En outre, l’examen de l’élément clinique de la PDN de Rholistiq a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

Pharmacologie clinique

Le bélumosudil, l’ingrédient médicinal dans Rholistiq, est un inhibiteur de la protéine kinase-2 en spirale enroulée associée à Rho (ROCK2) et de ROCK1. Au cours d’une réponse immunitaire, la signalisation de ROCK est essentielle à la coordination et à l’équilibrage des réponses immunitaires médiées par les lymphocytes T, y compris le mouvement cellulaire, la signalisation du récepteur des lymphocytes T (RLT) et l’acquisition du programme approprié d’effecteur des lymphocytes T.

Le bélumosudil inhibe ROCK2 et ROCK1 au moyen de concentrations d’inhibiteurs semi-maximales (CI50) d’environ 100 nM et 3 μΜ, respectivement. Dans les lymphocytes T humains ex vivo ou in vitro, le bélumosudil a réduit les réponses proinflammatoires par la modulation de l’activité des lymphocytes T CD4+ et la phosphorylation des facteurs de transcription des signaux des transducteurs et activateur de transcription (STAT) 3 et STAT5. Le bélumosudil inhibe également la signalisation profibrotique in vitro. In vivo, Rholistiq a démontré une activité dans les modèles animaux de la forme chronique de la réaction du greffon contre l’hôte (GVHD).

La pharmacocinétique du bélumosudil a été caractérisée chez des participants en bonne santé et chez des patients atteints de la forme chronique de la GVHD. L’état de la maladie était la covariable la plus influente, car le taux de clairance était de 53 % inférieur chez les patients atteints de la forme chronique de la GVHD par rapport aux participants en bonne santé. Chez les patients atteints de la forme chronique de la GVHD, la clairance orale apparente (le pourcentage de coefficient de variation [CV]) moyenne était de 9,8 L/h (46 %) et la demi-vie éliminatoire était de 19 heures (39 %).

On n’a pas étudié la pharmacocinétique du bélumosudil dans la population pédiatrique. Les résultats d’une analyse pharmacocinétique de la population chez des patients adultes ont indiqué qu’un poids corporel allant de 38,6 kg à 143,0 kg n’a pas d’effet cliniquement significatif sur la pharmacocinétique du bélumosudil. En fonction de l’échelle allométrique, l’exposition mesurée par la surface sous la courbe de concentration en fonction du temps (SSC) devrait être environ 30 % plus élevée chez les patients adolescents que chez les patients adultes. Cette différence d’exposition n’est pas considérée comme cliniquement significative, car l’innocuité et l’efficacité du bélumosudil étaient semblables selon un intervalle de doses quotidiennes totales allant de 200 mg à 400 mg dans les analyses de l’exposition et de la réponse. L’utilisation de la même dose fixe de 200 mg une fois par jour chez les adultes et les adolescents âgés de 12 à 17 ans est appuyée par la biologie de la maladie similaire pour les deux populations, la relation linéaire entre l’exposition et la réponse et les résultats de l’analyse pharmacocinétique de la population.

Rholistiq devrait être pris avec de la nourriture, car il a un effet important sur le taux et l’étendue de l’absorption du bélumosudil. La coadministration de Rholistiq avec des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ou des inducteurs puissants des enzymes 3A du cytochrome P450 (CYP) réduit l’exposition au bélumosudil. La coadministration de Rholistiq et de puissants inducteurs du CYP3A devrait être évitée et si cela est impossible, la dose de Rholistiq devrait être augmentée à 200 mg deux fois par jour. Un ajustement de la dose à 200 mg deux fois par jour est également recommandé si Rholistiq est coadministré avec des IPP.

On ne s’attend pas à ce que la pharmacocinétique du bélumosudil soit affectée par une insuffisance rénale ou hépatique légère à modérée. On n’a pas étudié le bélumosudil chez des participants atteints d’insuffisance rénale ou hépatique grave. Les risques et les avantages potentiels doivent être pris en compte avant de commencer le traitement au moyen de Rholistiq chez ces participants.

On n’a réalisé aucune étude consacrée à l’évaluation des effets de Rholistiq sur l’intervalle QT.

Dans l’ensemble, on n’a relevé aucun problème au cours de l’examen des études pharmacologiques cliniques qui empêcherait l’approbation de Rholistiq pour la population de patients visée. Les principales constatations de pharmacologie clinique, les risques et les incertitudes pertinents sont adéquatement abordés dans la monographie de produit.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Rholistiq approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

Les résultats de l’étude pivot de phase II, l’étude KD025-213, ont fourni les principales données probantes de l’efficacité clinique de Rholistiq. Cette étude a été effectuée auprès de 132 patients atteints de la forme chronique de la réaction du greffon contre l’hôte (GVHD) qui avaient connu des échecs suite à deux à cinq lignes de traitement systémique antérieures. Les patients ont été répartis aléatoirement selon un rapport de 1:1 pour recevoir une dose de 200 mg de bélumosudil soit une fois par jour, soit deux fois par jour, avec 65 patients atteints de la forme chronique de la GVHD active traités au moyen d’une dose de 200 mg de bélumosudil dans le groupe traité une fois par jour. Les patients ont été traités selon des cycles de 28 jours jusqu’à l’occurrence d’une progression cliniquement importante de la forme chronique de la GVHD nécessitant un nouveau traitement systémique, la récurrence de la tumeur maligne ou l’occurrence d’une toxicité inacceptable. La durée médiane du traitement était de 9,2 mois.

Le paramètre principal d’efficacité était le taux de réponse global (TRG), y compris la réponse complète (RC) ou la réponse partielle (RP), selon les critères de consensus des National Institutes of Health (NIH) de 2014. Les données recueillies jusqu’au premier jour du septième cycle ont été incluses dans le calcul du TRG. Parmi les patients du groupe de traitement une fois par jour, le TRG était de 75 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 63, 85), avec un taux de RP de 69 % et un taux de RC de 6 %. On a observé les réponses au traitement dans tous les organes et elles étaient cohérentes dans tous les sous-groupes, y compris chez les patients qui ont connu des échecs au traitement au moyen de l’ibrutinib ou du ruxolitinib. On a observé la majorité des réponses dans les six mois suivant le début du traitement, avec un temps médian pour la première réponse de 7,71 semaines (intervalle : de 3,7 à 24,1). La durée médiane du suivi était de 8,0 mois (intervalle : de 0,6 à 15,4).

Un Avis d’insuffisance a été émis au cours de l’examen initial de la présentation principalement en raison de préoccupations concernant la définition et la mesure de la durée de la réponse (DR). On a demandé au promoteur de recalculer la DR en fonction des critères des NIH (c’est-à-dire la perte de réponse par rapport à la meilleure réponse plutôt que la réponse au niveau de référence provenant de la réponse organique individuelle). Étant donné que la valeur recalculée pour la DR médiane était considérablement inférieure, on ne savait pas si la réponse était suffisamment durable. Santé Canada a émis un Avis d’insuffisance demandant les nouvelles données analysées concernant la DR primaire recalculée, car il était nécessaire d’établir un profil avantages-effets nocifs-incertitudes complet pour Rholistiq. Par ailleurs, on a demandé au promoteur de fournir une justification adéquate pour l’utilisation d’une définition différente de la DR pour appuyer le paramètre d’efficacité primaire du TRG dans l’étude pivot.

Pour répondre aux préoccupations, la DR a été mesurée de deux façons différentes, car chacune fournit des renseignements pertinents sur le plan clinique. Les deux mesures ont été incluses dans la monographie de produit afin de tenir compte plus précisément des avantages cliniques obtenus par les patients traités au moyen de Rholistiq. En raison de la nature croissante et décroissante de la forme chronique de la GVHD, la mesure de la DR en fonction de la progression de la réponse de chaque organe jusqu’au nadir peut sous-estimer la réponse au traitement. Toutefois, la mesure de la DR fondée sur une perte de réponse par rapport au niveau de référence ne tient pas compte des cas où l’état d’un patient s’aggrave après avoir obtenu une réponse. Lorsqu’on calcule à partir du moment de la première réponse jusqu’au moment de la progression dans un organe, d’un nouveau traitement systémique pour la forme chronique de la GVHD ou du décès, la DR médiane était de 1,9 mois (IC à 95 % : 1,2, 2,9). Lorsqu’on calcule à partir du moment de la première réponse jusqu’au moment de la détérioration à partir de la meilleure réponse globale, du décès ou d’un nouveau traitement systémique pour la forme chronique de la GVHD, la DR médiane était de 3,7 mois (IC à 95 % : 1,9, 8,3). Chez les patients qui ont obtenu une réponse, il n’y a pas eu de décès ou de nouveau début du traitement systémique chez 62 % des patients (IC à 95 % : 46, 74) pendant au moins 12 mois après la réponse.

Les résultats du TRG obtenus dans le cadre de l’étude pivot ont été appuyés par des analyses exploratoires d’une étude de phase IIA sur les symptômes signalés par les patients avec le score validé de l’échelle des symptômes de Lee (ESL). Dans le groupe traité une fois par jour, 34 patients (52 %) ont signalé une diminution des symptômes de sept points par rapport au niveau de référence, sept patients (11 %) ont été en mesure d’interrompre le traitement à l’aide de corticostéroïdes et 37 patients (57 %) ont été en mesure de réduire leur dose de corticostéroïdes. Vingt-quatre patients du groupe traité une fois par jour prenaient des inhibiteurs de la calcineurine (ICN) au niveau de référence, parmi lesquels sept patients (29,2 %) ont été en mesure de réduire leur dose et deux patients (8,3 %) ont été en mesure d’interrompre leur dose. Les résultats de l’étude pivot ont également été appuyés par l’étude KD025-208, une étude d’augmentation de la dose de phase IIA effectuée chez des patients atteints de la forme chronique de la GVHD dépendante des stéroïdes qui avaient connu un échec suite à une à trois lignes de traitements précédentes. Dix-sept patients ont reçu 200 mg de bélumosudil une fois par jour. Dans les 6 mois, le TRG était de 58,8 % (IC à 95 % : 32,9, 81,6).

Il y a des limites reconnues de la conception des études cliniques pour les maladies hétérogènes, croissantes et décroissantes, comme la forme chronique de la GVHD. L’importance du TRG était substantielle et reproductible dans les deux études cliniques et chez les patients qui avaient précédemment connu des échecs à plusieurs autres traitements, ce qui a fourni un soutien important pour l’efficacité clinique. Même si les données étaient immatures au moment de l’examen, on a observé des périodes prolongées sans nouveau traitement chez de nombreux patients, même chez ceux qui n’avaient obtenu que des RP. De plus, une proportion importante de patients avait obtenu une amélioration cliniquement significative du score de l’ESL. Jusqu’au premier jour du septième cycle, on n’a observé aucune RC au cours de l’étude de soutien (KD025-208) et on a observé un taux de RC de 6 % au cours de l’étude pivot (KD025-213). Cela a été en partie attribuable à la maladie avancée observée dans les populations de patients des deux études. Cependant, on a observé des RC dans tous les organes et on a constaté une amélioration au cours de graves manifestations de la forme chronique de la GVHD. Ces résultats, combinés à l’amélioration des scores de l’ESL et à des réductions de l’utilisation de corticostéroïdes, suggèrent que les patients qui ont obtenu une RP ont connu des avantages cliniques.

Malgré les limites, les données probantes collectives appuient l’efficacité de Rholistiq pour l’utilisation chez les patients atteints de la forme chronique de la GVHD. Cependant, les données probantes de l’efficacité chez les patients qui n’avaient reçu au préalable qu’une seule ligne de traitement systémique n’étaient pas suffisantes. Rholistiq est donc indiqué pour les patients atteints de la forme chronique de la GVHD qui ont connu des échecs à au moins deux lignes de traitement systémique antérieures.

L’approbation de Rholistiq pour les patients pédiatriques âgés de 12 ans et plus est fondée sur les résultats d’efficacité clinique chez les patients adultes, ainsi que des analyses pharmacocinétiques de la population démontrant que l’âge et le poids corporel n’ont pas eu d’effets cliniquement significatifs sur la pharmacocinétique de Rholistiq.

Collectivement, les résultats des études cliniques ont fourni des données probantes substantielles de l’efficacité de Rholistiq chez les patients de 12 ans et plus atteints de la forme chronique de la GVHD, après l’échec d’au moins deux lignes de traitement systémique antérieures. Même si la DR est relativement brève, peu importe la mesure de la DR utilisée, un nombre important de patients n’ont pas besoin d’un nouveau traitement après 12 mois. Dans le cas d’une maladie ayant des traitements disponibles limités, Rholistiq offre une option efficace qui peut offrir plus de temps pour contrôler la maladie jusqu’à ce qu’un traitement systémique ne soit plus nécessaire.

Indication

L’indication proposée par le promoteur L’indication approuvée par Santé Canada

Rholistiq (bélumosudil) est indiqué pour :

le traitement des patients de 12 ans et plus atteints de la forme chronique de la réaction du greffon contre l’hôte (GVHD) après l’échec d’au moins une thérapie systémique précédente.

 

Rholistiq (bélumosudil) est indiqué pour :

le traitement des patients adultes et pédiatriques de 12 ans et plus atteints de la forme chronique de la réaction du greffon contre l’hôte (GVHD) après l’échec d’au moins deux thérapies systémiques précédentes.

L’efficacité chez les patients atteints de GVHD chronique est basée sur le taux de réponse objective et sur la durée de la réponse dans une étude à bras unique.

Le nombre de patients dans les études cliniques qui n’avaient reçu au préalable qu’une seule ligne de traitement systémique n’était pas suffisant pour évaluer l’efficacité dans cette population. L’indication a donc été modifiée afin de préciser que Rholistiq est approuvé pour les patients atteints de la forme chronique de la GVHD après l’échec d’au moins deux lignes de traitement systémique antérieures. Un énoncé supplémentaire a été ajouté pour clarifier que l’efficacité clinique a été évaluée en fonction du TRG et de la DR au cours d’une étude à groupe unique.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Rholistiq approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

L’analyse d’innocuité primaire était fondée sur les données de 83 patients participant à l’étude pivot KD025-213 et à l’étude de soutien KD025-208. Ces deux études sont décrites dans la section Efficacité clinique. Tous les patients de l’analyse d’innocuité primaire ont reçu la dose recommandée de 200 mg de Rholistiq une fois par jour. Le nombre médian d’organes affectés par la forme chronique de la GVHD était de 4,0 dans l’étude pivot et de 3,5 dans l’étude de soutien. Plus de 50 % des patients des deux études avaient au moins quatre organes touchés par la GVHD. Les données sur l’innocuité comprenaient des données provenant de 186 patients atteints de la forme chronique de la GVHD (132 patients dans l’étude pivot et 54 patients dans l’étude de soutien) qui ont reçu Rholistiq par l’entremise de n’importe quel schéma posologique analysé ont été compilées dans une base de données sur l’innocuité, y compris celles provenant des 83 patients qui ont reçu une dose de 200 mg une fois par jour, ainsi que 82 patients qui ont reçu une dose de 200 mg deux fois par jour et 21 patients qui ont reçu une dose de 400 mg une fois par jour. Tous les patients atteints de la forme chronique de la GVHD prenaient un corticostéroïde systémique concomitant au début de l’étude. La durée médiane du traitement était de 9,2 mois (intervalle : de 0,5 à 44,7 mois).

On a observé des événements indésirables apparus en cours de traitements (EIT) chez 99 % des patients, y compris des EIT de grade 3 à 5 chez 55 % des patients. Les événements indésirables apparus en cours de traitement ont entraîné une interruption de traitement chez 29 % des patients et un arrêt du traitement chez 25,3 % des patients. Les réductions de dose attribuables aux EIT étaient rares, touchant 2,4 % des patients recevant une dose quotidienne de 200 mg de Rholistiq. On a observé des événements indésirables graves chez 37,3 % des patients qui ont reçu une dose de 200 mg une fois par jour. Dans l’ensemble, les événements indésirables graves les plus souvent signalés pour les patients de l’analyse d’innocuité primaire et pour tous les patients, respectivement, étaient la pneumonie (8,4 %, 5,4 %), la dyspnée (1,2 %, 3,8 %), l’infection pulmonaire (1,2 %, 3,2 %), la cellulite (1,2 %, 1,6 %), la néphropathie aiguë (2,4 %, 1,6 %) et la septicémie (2,4 %, 1,6 %). Au total, sept patients (3,8 %) atteints de la forme chronique de la GVHD ont connu des événements indésirables graves qui étaient considérés comme étant liés au traitement.

Les réactions indésirables les plus courantes, signalées par au moins 10 % des patients, comprenaient les infections, l’asthénie, les nausées, la diarrhée, la dyspnée, la toux, l’œdème, l’hémorragie, la douleur abdominale, les douleurs musculosquelettiques, les maux de tête, la diminution du phosphate, l’augmentation du gamma glutamyl transférase, l’augmentation de la phosphatase alcaline, la diminution des lymphocytes, l’hypertension, l’éruption cutanée et le prurit. On a signalé une réaction indésirable mortelle liée au bélumosudil chez un patient présentant des nausées graves, des vomissements, de la diarrhée et une défaillance de plusieurs organes.

Selon le mécanisme d’action du bélumosudil, les effets indésirables prévus comprenaient la guérison des plaies retardée, l’infection et l’hyperbilirubinémie. Au total, 116 patients (62,4 %) ont déclaré au moins un EIT associé à des infections. Les infections respiratoires étaient les plus fréquemment signalées, y compris l’infection des voies respiratoires supérieures (56 patients; 30,1 %), la pneumonie (17 patients; 9,1 %) et la grippe (11 patients; 5,9 %).

On a constaté des niveaux élevés du gamma glutamyl transférase (GGT), de l’alanine aminotransférase (ALT) et de l’aspartate aminotransférase (AST) chez les patients du groupe de l’analyse de l’innocuité primaire (recevant 200 mg une fois par jour). La majorité des cas étaient de gravité légère (grade 1) et résolus avec peu d’arrêts du médicament, d’interruptions du médicament ou de réductions de dose. Aucun de ces événements ne s’est révélé grave.

Aucun des 186 patients inclus dans la base de données globale sur l’innocuité ne respectait les critères de la loi de Hy, définis comme étant un taux d’ALT ou d’AST ≥ 3 × la limite supérieure de la normale (LSN) et d’un taux de la bilirubine totale > 2 × LSN. La surveillance de la fonction hépatique est une pratique clinique courante chez les receveurs de greffes de cellules souches hématopoïétiques (GSCH) et il est également recommandé que des tests mensuels de la fonction hépatique soient effectués pour la durée de l’administration de Rholistiq. Les résultats hépatiques peuvent être affectés par la pathophysiologie de la forme chronique de la GVHD et les médicaments concomitants utilisés.

Les EIT gastro-intestinaux les plus couramment signalés comprenaient les nausées (53 patients sur 186; 28,5 %), la diarrhée (75 patients sur 186; 30,6 %), et les vomissements (33 patients sur 186; 17,7 %). Les événements signalés avaient principalement une gravité de grade 1 ou 2. Les épisodes de diarrhée et de vomissements ont chacun entraîné une interruption du traitement chez quatre patients (2,2 %) avec des nausées ayant entraîné l'interruption du traitement chez 3 patients (1,6 %). Ces résultats ont probablement été affectés par la forme chronique de la GVHD sous-jacente des patients et les médicaments concomitants.

On a couramment signalé des événements indésirables hématologiques, y compris l’anémie, la neutropénie, la leucopénie et la thrombocytopénie, chez les patients atteints de la forme chronique de la GVHD traités au moyen de Rholistiq. Les incidences des EIT hématologiques étaient de 14,5 % chez les 83 patients du groupe de l’analyse de l’innocuité primaire et de 16,7 % chez les 186 patients de la base de données sur l’innocuité. L’événement le plus souvent signalé était l’anémie (12 % dans le groupe de l’analyse de l’innocuité primaire et 11,3 % pour les 186 patients).

On a signalé des cas de prolongation de l’intervalle QT corrigé (prolongation de l’intervalle QTc) dans le groupe de l’analyse d’innocuité primaire. Cependant, il n’y a pas eu d’événements signalés de torsades de pointes, de mort soudaine, de tachycardie ventriculaire, de fibrillation ventriculaire, de flutter ventriculaire ou de convulsions. On n’a effectué aucune étude spécialisée afin d’évaluer les effets de Rholistiq sur l’intervalle QTc.

Dans l’ensemble, les données d’innocuité examinées indiquent que Rholistiq a une tolérabilité acceptable chez les patients atteints de la forme chronique de la GVHD, une maladie grave et mortelle. Les événements indésirables liés au traitement et les événements indésirables apparus au cours du traitement ont été fréquents, ce qui est prévu dans une population complexe dont le fardeau de la maladie et de l’immunosuppression à long terme est important. La plupart des événements indésirables liés au traitement étaient légers et réversibles. Les signaux d’innocuité importants pour le bélumosudil comprennent l’infection, la toxicité gastro-intestinale, l’hépatotoxicité et la cytopénie.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Rholistiq approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Tel que décrit ci-dessus, l’examen de l’élément non clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Rholistiq a été effectué par Santé Canada dans le cadre d’un partenariat international avec la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, en tant que présentation de projet Orbis de type A. En outre, l’examen de l’élément clinique de la PDN de Rholistiq a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

Le bélumosudil, l’ingrédient médicinal dans Rholistiq, inhibe in vitro la protéine kinase-2 en spirale enroulée associée à Rho (ROCK2). De plus, le bélumosudil a été associé à des diminutions de la signalisation pro-inflammatoire et profibrotique in vitro, in vivo et ex vivo, et à une activité démontrée dans les modèles de souris de la réaction du greffon contre l’hôte (GVHD). Dans les modèles chez la souris, les toxicités associées au bélumosudil comprenaient la diminution du poids, la perte d’appétit, l’hépatotoxicité, la toxicité rénale et les changements hématologiques.

On a effectué des études à doses multiples au moyen du bélumosudil chez les rats et les chiens. Dans l’étude de 26 semaines chez les rats, le bélumosudil a été administré par voie orale à des doses de 50, 125 et 275 mg/kg/jour. La dose sans effet nocif observé (DSENO) était de 125 mg/kg/jour, ce qui donne des niveaux d’exposition d’environ de trois à sept fois plus élevés que le niveau d’exposition à la dose humaine recommandée de 200 mg une fois par jour (mesuré par la surface sous la courbe de concentration en fonction du temps [SSC]). Une étude de trois mois a été effectuée chez des chiens, au cours de laquelle le bélumosudil était administré par voie orale à des doses de 35, de 70 et de 125 mg/kg/jour. Au cours d’une étude distincte de 39 semaines chez les chiens, le bélumosudil a été administré par voie orale à des doses de 5, de 20 et de 40 mg/kg/jour. Les DSENO dans les études de trois mois et de 39 semaines chez des chiens étaient de 35 mg/kg/jour et de 40 mg/kg/jour, respectivement. À ces DSENO, les niveaux d’exposition sont comparables au niveau d’exposition à la dose humaine recommandée. Les effets indésirables observés chez une ou les deux espèces comprenaient des signes de toxicité dans le tractus gastro-intestinal, le foie, les reins, le système hémolymphoïde et le système reproducteur. Chez les femelles, les changements comprenaient des poids utérins inférieurs corrélés à une hypoplasie utérine et cervicale et à une diminution du développement folliculaire. Ces changements étaient réversibles. Chez les mâles, les toxicités comprenaient des poids inférieurs de l’épididyme et des testicules associés à une dégénérescence bilatérale multifocale des spermatozoïdes dans l’épididyme et les testicules, et des spermatides multinucléés dans les testicules. Ces changements étaient partiellement ou entièrement réversibles.

On n’a effectué aucune étude de carcinogénicité sur le bélumosudil. Les résultats d’un essai de mutagénicité bactérienne in vitro (Ames) indiquent que le bélumosudil n’est pas mutagène. De plus, on n’a pas trouvé que le bélumosudil était clastogène au cours d’un essai in vitro d’aberration chromosomique dans des cellules de mammifères ou au cours d’un essai in vivo de micronoyaux de la moelle osseuse de souris.

On a effectué une étude de fertilité chez des rats, au cours de laquelle des animaux traités au moyen du bélumosudil ont été accouplés avec des animaux non traités. On a administré des doses de 50, de 150 ou de 275 mg/kg/jour ont été administré par voie orale à des rats mâles 70 jours avant et pendant la période d’accouplement, et à des rats femelles 14 jours avant l’accouplement et jusqu’au septième jour de la gestation. Chez les rats femelles à 275 mg/kg/jour, les effets indésirables comprenaient la perte pré- et post-implantation et une diminution du nombre d’embryons viables. Chez les rats mâles à 275 mg/kg/jour, des effets indésirables sur le sperme (faible motilité, nombre réduit et augmentation des spermatozoïdes anormaux) et les organes reproducteurs (réduction du poids des testicules et des épididymes, atrophie testiculaire) ont été observés, ainsi qu’une diminution de la fertilité. L’exposition (mesurée par la SSC) à la dose de 275 mg/kg/jour était d’environ huit à neuf fois l’exposition chez les patients recevant la dose recommandée de 200 mg par jour.

On a effectué des études sur le développement embryofœtal chez les rates et les lapines gestantes. Lorsqu’il est administré à des rates gestantes à une dose de 150 mg/kg/jour (environ quatre fois l’exposition [SSC] chez les patients recevant la dose humaine recommandée) pendant la période d’organogenèse, le bélumosudil est associé à une diminution du poids fœtal. Chez les lapines, la mort embryofœtale s’est produite au cours d’expositions maternelles correspondant à 0,4 fois l’exposition (SSC) chez les patients recevant la dose humaine recommandée. On a constaté des malformations du squelette à des expositions maternelles comparables au niveau d’exposition à la dose humaine recommandée du bélumosudil.

Les résultats d’études in vitro ont démontré que le bélumosudil présente un potentiel de phototoxicité. On n’a effectué aucune étude de phototoxicité chez les animaux.

La monographie de produit de Rholistiq présente les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour l’être humain. À la lumière de l’utilisation prévue de Rholistiq, la présentation n’indique aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l’autorisation du produit.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Rholistiq approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

Tel que décrit ci-dessus, l’examen de l’élément de qualité de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Rholistiq a été effectué par Santé Canada dans le cadre d’un partenariat international avec la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, en tant que présentation de projet Orbis de type A. En outre, l’examen de l’élément clinique de la PDN de Rholistiq a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

L’information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Rholistiq montre que la substance médicamenteuse et le produit médicamenteux peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit médicamenteux ont été examinées et jugées acceptables. D’après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 24 mois est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé à la température ambiante (entre 15 ºC et 30 ºC).

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c’est-à-dire qu’elles se situent dans les limites établies par l’International Council for Harmonisation (l’ICH) et/ou qu’elles sont qualifiées à partir d’études toxicologiques.

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Aucun des ingrédients non médicinaux (excipients, décrits précédemment) présents dans le produit médicamenteux n’est interdit par le Règlement sur les aliments et drogues.

Aucun excipient d’origine humaine ou animale n’est utilisé pour la fabrication de Rholistiq.