Sommaire des motifs de décision portant sur Tabrecta

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Tabrecta est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Tabrecta

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Tabrecta

SMD émis le : 2022-08-30

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Tabrecta.

Capmatinib (sous forme de chlorhydrate de capmatinib)

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02527391 ‑ 150 mg capmatinib, comprimé, administration orale
  • DIN 02527405 ‑ 200 mg capmatinib, comprimé, administration orale

Novartis Pharmaceuticals Canada Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 255972

Le 26 mai 2022, Santé Canada a émis à l’intention de Novartis Pharmaceuticals Canada Inc. un Avis de conformité dans le cadre de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C) pour le produit médicamenteux Tabrecta. Le produit a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC‑C en raison de données cliniques prometteuses et de la nécessité d’effectuer un suivi pour en confirmer les avantages cliniques. Les patients devraient être avisés du fait que l’autorisation de mise en marché a été émise sous certaines conditions.

L’autorisation de mise en marché s’appuie sur l’information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D’après l’évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes de Tabrecta est considéré comme étant favorable pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) localement avancé, inopérable ou métastatique et porteurs d’altérations causant l’omission de l’exon 14 du gène lié à la transition mésenchymateuse‑épithéliale (mesenchymal‑epithelial transition ou MET).

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Tabrecta, un inhibiteur de la protéine kinase, a été autorisé pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) localement avancé, inopérable ou métastatique et porteurs d’altérations causant l’omission de l’exon 14 du gène lié à la transition mésenchymateuse‑épithéliale (mesenchymal‑epithelial transition ou MET).

L’efficacité de Tabrecta chez les patients atteints d’un CPNPC et porteurs d’altérations de MET causant l’omission de l’exon 14 (METex14) est fondée sur le taux de réponse globale et la durée de la réponse obtenus lors d’une étude à groupe unique. La présence d’une altération de METex14 doit être documentée par un test en laboratoire validé avant l’instauration du traitement par Tabrecta.

Santé Canada ne dispose d’aucune donnée concernant les patients pédiatriques (âgés de moins de 18 ans). Par conséquent, Santé Canada n’a pas autorisé d’indication pour l’usage pédiatrique.

Dans le cadre de l’étude A2201 (GEOMETRY mono‑1), 61 % des 373 patients avaient 65 ans ou plus et 18 % avaient 75 ans ou plus. Aucune différence d’importance clinique en matière d’innocuité ou d’efficacité n’a été observée entre les patients de 65 ans ou plus et les patients plus jeunes.

Tabrecta (150 mg et 200 mg capmatinib, sous forme de chlorhydrate de capmatinib) se présente sous forme d’un comprimé. En plus de l’ingrédient médicinal, le comprimé contient la cellulose microcristalline; la crospovidone; l’hypromellose; l’oxyde de fer noir (comprimé dosé à 150 mg); l’oxyde de fer rouge (comprimé dosé à 150 mg); l’oxyde de fer jaune; le macrogol 4000; le stéarate de magnésium; le mannitol; la povidone; la silice colloïdale anhydre; le laurylsulfate de sodium; le talc; et le dioxyde de titane.

L’utilisation de Tabrecta est contre‑indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité au produit, à un ingrédient de la formulation, y compris à un ingrédient non médicinal, ou à un composant du contenant.

Le produit médicamenteux a été autorisé selon les conditions d’utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à son administration. La monographie de produit de Tabrecta est accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

2 Pourquoi Tabrecta a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Tabrecta a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) localement avancé, inopérable ou métastatique et porteurs d’altérations causant l’omission de l’exon 14 du gène lié à la transition mésenchymateuse‑épithéliale (mesenchymal‑epithelial transition ou MET). Tabrecta a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC‑C en raison du caractère prometteur des données cliniques et de la nécessité de poursuivre le suivi afin d’attester les avantages cliniques du produit.

Le cancer du poumon est le cancer le plus souvent diagnostiqué et la première cause de décès attribuable au cancer au Canada. Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) représente environ 85 % de tous les cas de cancers du poumon. Des altérations causant l’omission de l’exon 14 du gène lié à la MET sont présentes dans environ 2 à 4 % des cas de CPNPC. En règle générale, ces altérations génétiques affectent les patients âgés et sont liées à un mauvais pronostic.

Au moment de l’autorisation de Tabrecta, les autres thérapies disponibles utile au traitement de patients souffrant d’un CPNPC avancé altéré par l’exon 14 du gène lié à la MET étaient le tepotnib, un inhibiteur de la kinase de la MET ‑ récemment autorisé pour le traitement de patients souffrant d’un CPNPC avancé altéré par l’exon 14 du gène lié à la MET en vertu de la Ligne directrice sur les AC‑C, des thérapies non ciblées ‑ dont la chimiothérapie en combinaison à base de platine avec ou sans inhibiteur de point de contrôle immunitaire (PCI), ou la chimiothérapie à agent unique. L’efficacité des thérapies non ciblées n’a toutefois pas été définie chez ces patients. De plus, les toxicités liées à la chimiothérapie peuvent être considérables, une considération majeure pour des patients souvent plus âgés et ayant des comorbidités. Capmatinib (l’ingrédient médicinal de Tabrecta) est un inhibiteur du récepteur tyrosine kinase du MET. Dans cette présentation de drogue nouvelle, le promoteur vise à obtenir une indication pour le traitement de patients adultes souffrant d’un CPNPC avancé altéré par l’exon 14 du gène lié à la MET.

L’efficacité clinique de Tabrecta a été évaluée chez 160 patients adultes prenant part à l’étude pivot multi‑cohorte de la phase II A2201 (GEOMETRY mono‑1), atteints d’un CPNPC localement avancé inopérable (Stade IIIB) ou métastatique (Stade IV) et porteurs d’altérations causant l’omission de l’exon 14 du gène lié à la MET. Les patients ont reçu 400 mg de Tabrecta par voie orale deux fois par jour, jusqu’à la progression de la maladie ou jusqu’à un niveau de toxicité inacceptable.

Le paramètre principal d’efficacité est le taux de réponse global (TRG), établi par un comité d'examen indépendant en aveugle (blinded independent review committee; BIRC), en vertu de la version 1.1 des critères d’évaluation de la réponse des tumeurs solides (Response Evaluation Criteria in Solid Tumors; RECIST). La durée de la réponse (DR) ‑ établi par le BIRC ‑ est le paramètre secondaire central. Parmi les 60 patients n’ayant pas reçu de traitement systémique pour un stade avancé de la maladie (patients n’ayant jamais reçu de traitements), le TRG était de 66,7 % (intervalle de confiance [IC] de 95 % : 53.3, 78.3) et la DR moyenne était de 12,6 mois (IC de 95 % : 8,4, non estimable). Chez les 100 patients ayant déjà reçu 1 ou 2 thérapies systémiques pour un stade avancé (patients ayant fait l’objet d’un traitement par le passé), le TRG était de 44 % (IC de 95 % : 34,1 et 54,3) et la DR moyenne était de 9,7 mois (IC de 95 % : 5,6 et 13,0). Ces résultats d’efficacité sont considérés comme une preuve prometteuse de l’avantage clinique, sous les conditions d’utilisation recommandées.

L’innocuité de Tabrecta a été évaluée chez 373 patients ayant un CPNPC en stade avancé avec une dysfonction de la MET (l’omission de l’exon 14 du gène lié à la MET ou amplification de la MET), dans l’étude pivot A2201. La durée d’exposition moyenne au Tabrecta était de 17,9 semaines (intervalle : 0,4 à 251,6 semaines).

Les effets indésirables les plus fréquents (constatés chez ≥20 % des patients [tous les niveaux]) étaient l’oedème périphérique, les nausées, la fatigue, les vomissements, l’augmentation de la créatinine dans le sang, la dyspnée, et la diminution de l’appétit. Les effets indésirables de niveau 3 ou 4 les plus fréquents (signalés chez ≥5 % des patients) étaient l’oedème périphérique, la fatigue, la dyspnée, l’augmentation de l’alanine aminotransférase (ALT) et l’augmentation de la lipase.

Soixante patients (16.2 %) ont arrêté d’utiliser Tabrecta de manière permanente, à la suite d’un effet indésirable. Les œdèmes périphériques (2,1 %), les pneumonites (1,6 %) et la fatigue (1,3 %) étaient les effets indésirables ayant le plus souvent mené à une interruption permanente de l’utilisation (≥1 %). Une interruption de la dose en raison d’un effet indésirable a été constatée chez 208 patients (55,8 %). Les effets indésirables ayant le plus souvent mené à une interruption de la dose (>5 %) comprenaient l’oedème périphérique (10,7 %), l’augmentation de la créatinine dans le sang (8 %), les nausées (5,9 %), l’augmentation de la lipase (5,1 %) et les vomissements (5,1 %). Les réductions de dose liées à un effet indésirable ont été signalées chez 97 patients (26 %). Les oedèmes périphériques (9,4 %) et l’augmentation de l’ALT (3,2 %) font partie des effets indésirables ayant le plus fréquemment mené à une réduction de la dose (>2 %).

Un encadré « Mises en garde et précautions importantes » fait partie de la monographie de produit de Tabrecta, dans le but de souligner les risques de pneumopathie interstitielle / pneumonite, de l’hépatotoxicité, et de la toxicité embryofoetale.

Novartis Pharmaceuticals Canada Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Tabrecta. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d’innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit. Après examen, le PGR a été jugé acceptable.

Les étiquettes interne et externe, la notice d’accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Tabrecta qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception.

Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables. Après examen, le nom proposé de Tabrecta a été accepté.

D’après les données non cliniques et les études cliniques, Tabrecta présente un profil d’innocuité acceptable en tenant compte de la population de patients prévue. Les problèmes d’innocuité relevés peuvent être gérés à l’aide de l’étiquetage et une surveillance adéquate. La monographie de produit de Tabrecta comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d’innocuité identifiées. Tel qu’il est indiqué dans le cadre de la Ligne directrice sur les AC‑C, l’innocuité de l’utilisation de Tabrecta sera surveillée de façon accrue. Une évaluation supplémentaire aura lieu une fois que les études demandées auront été présentées.

Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’Avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Tabrecta?

Le promoteur a déposé une demande de prise en considération préalable en vertu de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C) concernant le Présentation de drogue nouvelle (PDN) relative à Tabrecta. Le promoteur a présenté des preuves prometteuses de l’efficacité clinique pour démontrer que Tabrecta a le pouvoir d’offrir un traitement efficace d’une maladie mettant la vie en danger pour laquelle aucun médicament n’est actuellement mis sur le marché au Canada.

Un examen ultérieur est à l’origine de la décision d’accorder l’autorisation de mise en marché du promoteur en vertu de la Ligne directrice sur les AC‑C, en reconnaissance du caractère prometteur, mais non confirmé des preuves de l’efficacité cliniques fournies dans la présentation. Conformément aux dispositions définies dans la Ligne directrice sur les AC‑C, le promoteur a accepté de fournir des renseignements supplémentaires afin de confirmer les avantages cliniques du produit.

La Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Tabrecta a été examinée dans le cadre du projet Orbis, une initiative du Centre d’excellence en oncologie de la Food and Drug Administration (FDA) des États‑Unis. Ce projet est un partenariat international conçu pour donner aux patients atteints d’un cancer un accès plus rapide à des traitements. La PDN de Tabrecta a été classée comme une présentation de projet Orbis de type C, la FDA ayant déjà rendu une décision favorable et ayant ensuite transmet à Santé Canada ses documents d’évaluation complets. La décision réglementaire canadienne sur la PDN de Tabrecta a été prise de manière indépendante sur la base d’une évaluation critique du dossier de données présenté à Santé Canada, ainsi que des examens effectués par la FDA, tel que décrit dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada. Les méthodes 2 et 3 ont été utilisées pour l’examen des données cliniques, la méthode 3 a été utilisée pour l’examen des données non cliniques, et la méthode 2 a été utilisée pour l’examen de l’élément qualité de la présentation.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consultez la Ligne directrice : gestion des présentations et des demandes de drogues.

Étapes importantes de la présentation: Tabrecta

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation2021-06-08
Demande de prise en considération préalable en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions acceptée2021-08-09
Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle2021-08-19
Examen préliminaire
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire émise2021-09-14
Examen
Évaluation non clinique terminée2022-03-17
Évaluation de la qualité terminée2022-03-25
Évaluation du plan de gestion des risques terminée 2022-03-29
Examen de l'étiquetage terminé2022-03-29
Évaluation clinique/médicale terminée2022-03-30
Délivrance de l'Avis d'admissibilité à un Avis de conformité avec conditions2022-04-04
Examen de la réponse de l'Avis d'admissibilité à un Avis de conformité avec conditions :
Réponse déposée (Lettre d'engagement)2022-05-12
Examen de l'étiquetage terminé2022-05-17
Évaluation clinique/médicale terminée2022-05-19
Délivrance de l'Avis de conformité par la directrice générale, Direction des produits pharmaceutiques dans le cadre de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions2022-05-26

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d’activités post‑commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et son Règlement et dans la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC‑C). Notamment, le promoteur a accepté de fournir les éléments suivants :

Études de confirmation

Étude CINC280A2201 (GEOMETRY Mono‑1)

Le promoteur s’est engagé à fournir un rapport d’étude provisoire pour l’étude CINC280A2201 (GEOMETRY Mono‑1) en tant que supplément à une présentation de drogue nouvelle ‑ Confirmation (SPDN‑C). Le présent rapport devrait confirmer et caractériser davantage l’avantage clinique du capmatinib chez les patients atteints d’un cancer du poumon non à petite cellules (CPNPC) qui présent une transition mésenchymal‑épithéliale (MET) portant des altérations causant l’omission de l’exon 14 en fournissant une estimation plus précise du taux de réponse global et de la durée de la réponse telle qu’évaluée par un comité d'examen indépendant en aveugle (blinded independent review committee; BIRC). Il devrait contenir des données provenant de patients n’ayant pas subi de traitement, après que tous les intervenants ont été suivis pendant au moins 12 mois à compter de la date de la réponse initiale ou jusqu’à la progression de la maladie, selon la première de ces deux dates. Il devrait également contenir des données provenant de patients traités antérieurement après que tous les intervenants ont été suivis pendant au moins 6 mois à compter de la date de la réponse initiale ou jusqu’à la progression de la maladie, selon la première de ces deux dates. Le promoteur s’est engagé à présenter ce SPDN‑C d’ici le troisième trimestre (T3) de 2022.

Le promoteur s’est également engagé à fournir des rapports annuels sur l’état d’avancement des essais de confirmation en cours.

Études supplémentaires

Le promoteur a accepté de soumettre le rapport d’analyse primaire de l’étude CINC280A2301, une étude de phase III randomisée en cours, comparant le capmatinib au docétaxel chez les patients atteints d’un CPNPC avancé porteurs d’altérations causant l’omission de l’exon 14 du gène lié à la mesenchymal‑epithelial transition ou MET, qui ont déjà reçu une thérapie systémique. Le promoteur s’est engagé à soumettre ce rapport d’ici le premier trimestre (T1) de 2026.

Surveillance de l’innocuité postcommercialisation

Les rapports périodiques de pharmacovigilance ‑ confirmatoire (RPPV‑C) ou rapports périodiques d’évaluation des avantages et des risques ‑ confirmatoire (RPEAR‑C) doivent être soumis chaque année jusqu’à ce que les conditions associées à l’autorisation de mise sur le marché soient supprimées.

On s’attend à ce que le promoteur se conforme aux exigences en matière de rapports sur des questions particulières préoccupantes, de déclaration des effets indésirables des médicaments au Canada et à l’étranger et de mesures de gestion des risques décrites dans la Ligne directrice sur les AC‑C.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Tel que décrit ci‑dessus, l’examen de l’élément clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Tabrecta a été effectué par Santé Canada dans le cadre d’un partenariat international avec la Food and Drug Administration des États‑Unis, en tant que présentation de projet Orbis de type C. En outre, l’examen de l’élément clinique de la PDN de Tabrecta a été effectué selon les méthodes 2 et 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

Pharmacologie clinique

Le capmatinib est un inhibiteur de la tyrosine kinase du récepteur de la transition mésenchymal‑épithéliale (MET). Le capmatinib bloque la phosphorylation de la MET (à la fois l’autophosphorylation et la phosphorylation déclenchée par le facteur de croissance de l’hépatocyte [FCH]), la phosphorylation médiée par la MET des protéines de signalisation en aval, ainsi que la prolifération et la survie des cellules cancéreuses dépendantes de la MET. Le traitement avec le capmatinib a donné lieu à la régression des modèles de xénogreffe de tumeur dérivés du cancer du poumon, y compris toutes les altérations causant l’omission de l’exon 14.

Le capmatinib a montré une augmentation proportionnelle à la dose de l’exposition systémique mesurée par la surface sous la courbe (SSC) de concentration en fonction du temps, du temps zéro à l’infini (SSCinf) et la concentration maximale (Cmax) dans l’intervalle de dose de 200 mg deux fois par jour à 400 mg deux fois par jour. On s’attend à ce que l’état stable soit atteint après 3 jours de dosage oral à 400 mg deux fois par jour, avec un rapport d’accumulation géométrique moyen de 1,39 (coefficient de variation de 42,9 %).

Les principaux aspects de l’absorption, de la distribution, du métabolisme et de l’élimination ont été caractérisés chez les patients et chez les sujets en santé. On estime que l’absorption de capmatinib après administration orale est supérieure à 70 %. Chez les patients atteints de cancer, la Cmax a été atteinte 1 à 2 heures après une dose de 400 mg. Tabrecta peut être administrée avec ou sans nourriture, car la consommation d’aliments n’a pas d’incidence majeure sur la biodisponibilité du capmatinib dans une mesure cliniquement significative. Le capmatinib est lié à 96 % aux protéines plasmatiques humaines, quelle que soit la concentration. Le volume de distribution apparent moyen à l’état d’équilibre (Véq/F) est de 164 L chez les patients atteints de cancer. Le capmatinib est métabolisé principalement par le cytochrome P450 (CYP) 3A4 et l’oxydase d’aldéhyde. Le métabolite le plus abondant en circulation, M16, n’est pas pharmacologiquement actif. La demi‑vie d’élimination efficace est de 6,54 heures et la capmatinib est éliminée principalement par voie fécale.

Des études ont été menées pour évaluer les effets de la déficience hépatique et rénale sur la pharmacocinétique du capmatinib. Une insuffisance hépatique légère, modérée ou grave et une insuffisance rénale légère ou modérée n’ont eu aucun effet cliniquement significatif sur l’exposition au capmatinib. Le capmatinib n’a pas été étudiée chez les patients atteints d’insuffisance rénale grave (clairance de la créatinine de 15 à 29 ml/min).

À la suite de la coadministration du capmatinib avec un inhibiteur fort du CYP3A, une augmentation de 42 % de l’exposition a été observée selon les mesures de la SSC, bien qu’aucun changement n’ait été observé dans la Cmax. Les patients devraient faire l’objet d’une surveillance

étroite pendant la coadministration avec un inhibiteur puissant du CYP3A, car cela pourrait augmenter l’incidence et la gravité des effets indésirables des médicaments.

Une diminution de 67 % de la SSC et une diminution de 56 % de la Cmax ont été observées lorsque le capmatinib a été coadministrée avec un inducteur puissant du CYP3A. Comme cela peut réduire l’activité antitumorale du capmatinib, il faut éviter la coadministration avec un inducteur puissant du CYP3A. De plus, la modélisation pharmacocinétique basée sur la physiologie prédit une diminution de 44 % de la SSC et une diminution de 34 % de la Cmax pour la coadministration avec un inducteur CYP3A modéré. Il convient par conséquent d’éviter cette situation.

Après la coadministration du capmatinib avec un substrat de CYP1A2, une augmentation de 134 % a été observée dans la SSC du substrat. La coadministration de capmatinib avec un substrat de la glycoprotéine‑P (gp‑P) a augmenté la SSC du substrat de 47 % et le Cmax de 74 %. La coadministration de capmatinib avec un substrat de protéine de résistance au cancer du sein (PRCS) a augmenté la SSC du substrat de 108 % et le Cmax de 204 %. D’après les données in vitro, le capmatinib peut inhiber les transporteurs de protéines d’extrusion multimédicamenteuse et de toxine (MATE) 1 et de MATE2K à des concentrations cliniquement pertinentes, ce qui peut accroître l’exposition de leurs substrats. Si la coadministration de Tabrecta avec l’un de ces substrats (CYP1A2, gp‑P, PCRS, MATE1 ou MATE2K) est inévitable lorsque des changements minimes de concentration du substrat peuvent entraîner des réactions indésirables graves, la dose du substrat doit être réduite conformément à la monographie de produit approuvée pour le substrat.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Tabrecta approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L’efficacité clinique de Tabrecta a été évaluée chez 160 patients adultes prenant part à l’étude pivot multi‑cohorte de la phase II A2201 (GEOMETRY mono‑1), atteints d’un CPNPC localement avancé, inopérable (Stade IIIB) ou métastatique (Stade IV) et porteurs d’altérations causant l’omission de l’exon 14 du gène lié à la MET. Les patients ont reçu 400 mg de Tabrecta par voie orale deux fois par jour, jusqu’à la progression de la maladie ou jusqu’à un niveau de toxicité inacceptable.

Le paramètre principal d’efficacité est le taux de réponse global (TRG), établi par un comité d'examen indépendant en aveugle (blinded independent review committee; BIRC), en vertu de la version 1.1 des critères d’évaluation de la réponse des tumeurs solides (Response Evaluation Criteria in Solid Tumors; RECIST). La durée de la réponse (DR) ‑ établi par le BIRC ‑ est le paramètre secondaire central. Parmi les 60 patients n’ayant pas reçu de traitement systémique pour un stade avancé de la maladie (patients n’ayant jamais reçu de traitements), le TRG était de 66,7 % (intervalle de confiance [IC] de 95 % : 53.3, 78.3) et la DR moyenne était de 12,6 mois (IC de 95 % : 8,4, non estimable). Chez les 100 patients ayant déjà reçu 1 ou 2 thérapies systémiques pour un stade avancé (patients ayant fait l’objet d’un traitement par le passé), le TRG était de 44 % (IC de 95 % : 34,1 et 54,3) et la DR moyenne était de 9,7 mois (IC de 95 % : 5,6 et 13,0). Ces résultats d’efficacité sont considérés comme une preuve prometteuse de l’avantage clinique, sous les conditions d’utilisation recommandées.

Indication

Santé Canada a approuvé l’indication suivante : 

  • Tabrecta (comprimés de capmatinib) est indiqué pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) localement avancé, inopérable ou métastatique et porteurs d’altérations causant l’omission de l’exon 14 du gène lié à la transition mésenchymateuse‑épithéliale (mesenchymal‑epithelial transition ou MET).

L’efficacité de Tabrecta chez les patients atteints d’un CPNPC et porteurs d’altérations de MET causant l’omission de l’exon 14 (METex14) est fondée sur le taux de réponse globale et la durée de la réponse obtenus lors d’une étude à groupe unique. La présence d’une altération de METex14 doit être documentée par une épreuve validée avant l’instauration du traitement par Tabrecta.

L’indication proposée par le promoteur a été légèrement modifiée en fonction de la recommandation de Santé Canada de mieux s’aligner sur les caractéristiques des patients inscrits à l’étude pivot. Des renseignements supplémentaires ont été ajoutés à la suite de l’énoncé d’indication pour décrire la base de l’autorisation et souligner la sélection appropriée du patient.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Tabrecta source par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

La population d’innocuité primaire dans laquelle l’innocuité clinique de Tabrecta a été évaluée était composée de 373 patients atteints d’un CPNPC avancé avec une dysfonction MET dans l’étude pivot, A2201. La durée médiane de l’exposition à Tabrecta était de 17,9 semaines (intervalle : 0,4 à 251,6 semaines).

Les effets indésirables les plus fréquents (constatés chez ≥20 % des patients [tous les niveaux]) étaient l’oedème périphérique, les nausées, la fatigue, les vomissements, l’augmentation de la créatinine dans le sang, la dyspnée, et la diminution de l’appétit. Les effets indésirables de niveau 3 ou 4 les plus fréquents (signalés chez ≥5 % des patients) étaient l’oedème périphérique, la fatigue, la dyspnée, l’augmentation de l’alanine aminotransférase (ALT) et l’augmentation de la lipase.

Soixante patients (16.2 %) ont arrêté d’utiliser Tabrecta de manière permanente, à la suite d’un effet indésirable. Les œdèmes périphériques (2,1 %), les pneumonites (1,6 %) et la fatigue (1,3 %) étaient les effets indésirables ayant le plus souvent mené à une interruption permanente de l’utilisation (≥1 %). Une interruption de la dose en raison d’un effet indésirable a été constatée chez 208 patients (55,8 %). Les effets indésirables ayant le plus souvent mené à une interruption de la dose (>5 %) sont l’oedème périphérique (10,7 %), l’augmentation de la créatinine dans le sang (8 %), les nausées (5,9 %), l’augmentation de la lipase (5,1 %) et les vomissements (5,1 %). Les réductions de la dose liées à un effet indésirable ont été signalées chez 97 patients (26.0 %). Les œdèmes périphériques (9,4 %) et l’augmentation de l’ALT (3.2 %) font partie des effets indésirables ayant le plus fréquemment mené à une réduction de la dose (>2 %).

Un encadré « Mises en garde et précautions importantes » fait partie de la monographie de produit de Tabrecta, dans le but de souligner les risques de pneumopathie interstitielle / pneumonite, de l’hépatotoxicité, et de la toxicité embryofoetale.

D’après les données examinées, Tabrecta présente un profil d’innocuité acceptable et gérable pour la population de patients visés. Le profil avantages-effets nocifs-incertitudes général de Tabrecta pour l’indication approuvée est favorable, en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC‑C). Des données cliniques supplémentaires sont nécessaires pour vérifier l’avantage clinique de Tabrecta.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Tabrecta source par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Tel que décrit ci‑dessus, l’examen de l’élément non clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Tabrecta a été effectué par Santé Canada dans le cadre d’un partenariat international avec la Food and Drug Administration des États‑Unis, en tant que présentation de projet Orbis de type C. En outre, l’examen de l’élément non clinique de la PDN de Tabrecta a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

Les résultats d’études de pharmacodynamique non cliniques ont indiqué que le capmatinib est un inhibiteur sélectif et spécifique de la tyrosine kinase du récepteur de transition mésenchymal‑épithéliale (MET). À la dose thérapeutique prévue, le capmatinib présente une activité anti‑tumorale et un faible potentiel d’activité hors cible. Le principal métabolite circulant, M16, s’est avéré être pharmacologiquement inactif.

Des profils pharmacocinétiques similaires ont été observés chez les animaux testés, sauf chez le chien. Le capmatinib a été métabolisé efficacement par les cytochromes P450 (CYP) 1A1 et CYP3A4, et il a été éliminé par métabolisme et surtout excrété dans les matières fécales. Dans des études de toxicité à doses répétées chez des rats et des singes cynomolgus, des signes de toxicité ont été observés dans le foie, le pancréas, les reins et le cerveau/le système nerveux central.

Aucune étude de cancérogénicité n’a été effectuée avec le capmatinib. Le capmatinib n’est pas considéré comme génotoxique à la lumière des résultats d’un essai de mutation inverse bactérien in vitro (le test d’Ames), d’un essai d’aberration chromosomique in vitro dans les lymphocytes sanguins périphériques humains, et d’un test de micronoyau in vivo sur la moelle osseuse chez les rats.

Le capmatinib est considéré comme potentiellement tératogène pour les humains à partir d’études de développement embryofoetal menées chez des rats et des lapins. Durant la période d’organogenèse, les rats gravides ont reçu des doses orales de capmatinib allant jusqu’à 30 mg/kg/jour, et les lapins gravides ont reçu des doses orales allant jusqu’à 60 mg/kg/jour. À 30 mg/kg/jour chez le rat et à 60 mg/kg/jour chez le lapin, l’exposition systémique maternelle (mesurée par la surface sous la courbe (SSC) de la concentration en fonction du temps) était d’environ 1,4 et 1,5 fois plus élevé que l’exposition à la dose maximale recommandée chez l’humain, qui est de 400 mg deux fois par jour. Chez les rats, des signes de toxicité maternelle (gain de poids corporel réduit et consommation alimentaire réduite) ont été observés à 30 mg/kg/jour. On a observé des effets fœtaux, notamment une réduction du poids fœtal, une ossification irrégulière/incomplète et une augmentation de l’incidence des malformations fœtales, à des doses ≥10 mg/kg/jour. Chez les lapins, aucun effet maternel n’a été observé à des doses allant jusqu’à 60 mg/kg/jour. Des effets fœtaux, y compris de petits lobes pulmonaires, ont été observés à ≥5 mg/kg/jour, et des poids fœtaux réduits, une ossification irrégulière/incomplète et une incidence accrue de malformations fœtales ont été observés à la dose de 60 mg/kg/jour.

On a constaté que le capmatinib présentait un potentiel de photosensibilisation en fonction des observations d’essais de photosensibilisation in vitro et in vivo. La dose sans effet nocif observé (DSENO) pour la photosensibilisation in vivo était de 30 mg/kg/jour, ce qui correspond à environ 2,9 fois la concentration maximale humaine (Cmax) à la dose de 400 mg deux fois par jour.

Les résultats des études non cliniques ainsi que les risques pour les humains ont été inclus dans la monographie de produit de Tabrecta. Compte tenu de l’utilisation prévue de Tabrecta, il n’y a aucun problème pharmacologique ou toxicologique dans cette présentation qui empêche l’autorisation du produit.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Tabrecta source par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

Tel que décrit ci‑dessus, l’examen de l’élément qualité de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Tabrecta a été effectué par Santé Canada dans le cadre d’un partenariat international avec la Food and Drug Administration des États‑Unis, en tant que présentation de projet Orbis de type C. En outre, l’examen de l’élément qualité de la PDN de Tabrecta a été effectué selon la méthode 2 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

L’information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Tabrecta montre que la substance médicamenteuse et le produit médicamenteux peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuée tout au long du développement du produit médicamenteux ont été examinées et jugées acceptables. D’après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 36 mois est jugée acceptable. Tabrecta ne doit pas être entreposé au‑dessus de 25 °C.

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c’est‑à‑dire qu’elles se situent dans les limites établies par l’International Council for Harmonisation (l’ICH) et/ou qu’elles sont qualifiées à partir d’études toxicologiques.

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Aucun des ingrédients non médicinaux (excipients, décrits précédemment) présents dans le produit médicamenteux n’est interdit par le Règlement sur les aliments et drogues.

Aucun excipient d’origine humaine ou animale n’est utilisé pour la fabrication de Tabrecta.