Sommaire des motifs de décision portant sur Pluvicto

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Pluvicto est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Pluvicto

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Pluvicto

Mise à jour :

2023-01-20

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Pluvicto, un produit dont l’ingrédient médicinal est lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations et des demandes de drogues.

Identification numérique de drogue (DIN) :

DIN 02530198 – 1 000 MBq/ml lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan, solution, administration intraveineuse

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d'activité ou de présentationDate de présentationDécision et dateSommaire des activités
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02530198)Sans objetDate de la première vente :
2022-11-07

Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.

PDN Nº 2609512022-01-28Délivrance d'un AC
2022-08-25

Délivrance d’un AC relatif à une Présentation de drogue nouvelle.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Pluvicto

SMD émis le : 2023-01-20

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Pluvicto.

Lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02530198 – 1 000 MBq/ml lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan, solution, administration intraveineuse

Advanced Accelerator Applications USA, Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 260951

Le 25 août 2022, Santé Canada a émis à l’intention de Advanced Accelerator Applications USA, Inc. un Avis de conformité pour le produit radiopharmaceutique à usage thérapeutique Pluvicto.

L’autorisation de mise en marché s’appuie sur l’information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D’après l’évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-risques de Pluvicto est considéré comme étant favorable pour le traitement du cancer de la prostate résistant à la castration métastatique (CPRCm) exprimant l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) chez l’adulte ayant déjà reçu au moins un inhibiteur de la voie de signalisation du récepteur des androgènes et une chimiothérapie à base de taxanes.

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Pluvicto, un produit radiopharmaceutique à usage thérapeutique, a été autorisé pour le traitement du cancer de la prostate résistant à la castration métastatique (CPRCm) exprimant l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) chez l’adulte ayant déjà reçu au moins un inhibiteur de la voie de signalisation du récepteur des androgènes et une chimiothérapie à base de taxanes.

Pluvicto n’est pas autorisé chez les patients pédiatriques (< 18 ans), car aucune donnée clinique d’innocuité ou d’efficacité n’est disponible pour cette population.

Aucune différence cliniquement pertinente en termes d’efficacité n’a été observée entre les patients ≥ 65 ans et les patients plus jeunes.

Pluvicto (1 000 MBq/ml lutécium [177Lu] vipivotide tétraxétan) se présente sous forme d’une solution. En plus de l’ingrédient médicinal, la solution contient l’acide acétique, l’acide gentisique, l’acide pentaacétique, l’acétate de sodium, l’ascorbate de sodium, et l’eau pour injection. Pluvicto contient jusqu’à 88,75 mg de sodium (ingrédient principal du gros sel et du sel de table) par flacon. Cette quantité de sodium équivaut à 4,4 % de l’apport quotidien maximal recommandé pour un adulte.

L’utilisation de Pluvicto est contre‑indiquée chez les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament, à un ingrédient de sa présentation, y compris à un ingrédient non médicinal, ou à un composant du contenant.

Le produit médicamenteux a été autorisé selon les conditions d’utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à son administration. La monographie de produit de Pluvicto est accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

2 Pourquoi Pluvicto a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Pluvicto a un profil avantages‑risques favorable pour le traitement du cancer de la prostate résistant à la castration métastatique (CPRCm) exprimant l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) chez l’adulte ayant déjà reçu au moins un inhibiteur de la voie de signalisation du récepteur des androgènes et une chimiothérapie à base de taxanes.

Le cancer de la prostate est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les hommes canadiens, représentant environ 20 % de tous les nouveaux cas de cancer chez les hommes, et c’est la troisième cause principale de décès par cancer chez les hommes après le cancer du poumon et le cancer colorectal. Le cancer de la prostate se divise en deux grandes catégories : le cancer sensible à la castration (ou aux hormones) et le cancer résistant à la castration. Le cancer de la prostate résistant à la castration peut progresser vers le cancer de la prostate résistant à la castration métastatique (CPRCm), qui est une maladie grave et incurable. Les patients atteints d’un CPRCm dont la maladie progresse après les traitements de privation androgénique (TPA) et les taxanes ont un mauvais pronostic et des options de traitement sont limitées.

Plusieurs médicaments approuvés ont un avantage sur la survie global prouvé chez les patients atteints de CPRCm, y compris l’abiratérone et l’enzalutamide (ARPI), le docétaxel, le cabazitaxel, le radium 223 et l’olaparib. Le dénosumab, l’acide zolédronique, le traitement aux corticostéroïdes systémique et la radiothérapie palliative sont utilisés comme agents de soutien chez ces patients. La survie prolongée a été démontrée au moyen de l’utilisation de chacun de ces traitements.

Il est toujours nécessaire de mettre au point de nouveaux traitements qui améliorent la survie des patients qui ont déjà progressé après deux ou trois lignes de traitement antérieures au moyen des ARPI et d’une chimiothérapie à base de taxanes. De plus, certains patients peuvent être fragiles et ne pas être aptes sur le plan médical à recevoir certains des traitements disponibles en raison du risque de toxicités. Par conséquent, il y a toujours un besoin médical non satisfait pour des traitements efficaces et tolérables pour les patients atteints de CPRCm qui ont reçu des lignes de traitement antérieures.

L’antigène membranaire spécifique à la prostate (PSMA) est une glycoprotéine transmembranaire de type II et il est fortement exprimé dans toutes les formes de tissu de la prostate, y compris l’adénocarcinome. Cette protéine est surexprimée dans les cas de cancer de la prostate, en particulier dans les carcinomes de la prostate indépendants de l’androgène, de stade avancé, de haut grade et métastatiques.

Pluvicto (lutécium [177Lu] vipivotide tétraxétan) est un radioligand qui cible les lésions du cancer de la prostate exprimant le PSMA en exploitant les protéines présentes à la surface des cellules et principalement exprimées par les cellules malignes. La forte expression du PSMA dans les cas de cancer de la prostate et la faible expression dans les tissus normaux constituent un mécanisme par lequel les radiothérapies ciblées peuvent être transmises aux cellules cancéreuses tout en réduisant au minimum les effets secondaires liés aux radiations.

Le lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan a deux composants :

  • le vipivotide tétraxétan, le composant non radioactif qui se lie au PSMA;
  • le lutécium 177 (177Lu), le radionucléide antitumoral.

Le lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan se lie au PSMA sur les cellules cancéreuses de la prostate et le lutécium 177 émet un faisceau thérapeutique de particules bêta moins qui atteint les cellules exprimant le PSMA et les cellules environnantes. Les radiations causent des lésions à l’acide désoxyribonucléique (ADN) pouvant entraîner la mort des cellules.

On a fourni principalement des données probantes sur l’efficacité clinique de Pluvicto au moyen des résultats de l’étude pivot de phase III, VISION (PSMA‑617‑01). L’étude VISION a été conçue pour évaluer l’efficacité de Pluvicto jumelé aux meilleurs soins de soutien (MSS; 551 patients) comparativement aux MSS seulement (280 patients) chez les hommes atteints d’un CPRCm exprimant le PSMA. Dans le cadre des critères d’admissibilité, les patients devaient avoir reçu au moins un traitement antérieur au moyen de l’ARPI et une chimiothérapie à base de taxanes. On a administré une dose de 7,4 GBq aux patients répartis aléatoirement pour recevoir Pluvicto une fois toutes les six semaines pendant une période allant jusqu’à six doses ou jusqu’à ce que la maladie progresse ou que la toxicité ne devienne inacceptable.

Les principaux critères d’évaluation de l’efficacité étaient la survie globale et la survie sans progression (SSP) radiographique évaluée par un examen central indépendant en aveugle. On a observé une amélioration importante sur le plan statistique de la survie globale et la SSP. Les estimations médianes pour la survie globale étaient de 15,3 mois chez les patients traités au moyen de Pluvicto jumelé aux MSS et de 11,3 mois chez les patients traités à l’aide des MSS seulement. On estime que le risque de décès a diminué de 38 % en faveur du traitement au moyen de Pluvicto jumelé aux MSS (rapport des risques [RR] = 0,62, intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,52, 0,74, p < 0,001). L’abandon prématuré non calibré dans le groupe traité à l’aide des MSS a entraîné l’exclusion d’une grande proportion des participants de l’analyse de la SSP, ce qui a créé de l’incertitude et limité l’interprétation des résultats.

On a évalué l’innocuité clinique de Pluvicto au moyen d’un sous‑ensemble de 734 patients de l’étude pivot VISION qui ont reçu au moins une dose de traitement de façon aléatoire. Au sein de ce sous‑ensemble, 529 patients ont reçu au moins une dose de 7,4 GBq de Pluvicto administrée toutes les six à 10 semaines jumelée aux MSS et 205 patients ont reçu les MSS seulement.

Dans le groupe traité au moyen de Pluvicto jumelé aux MSS, les événements indésirables apparus en cours de traitement (EIT) ont entraîné une interruption de la dose chez 16,1 % des patients, une réduction de la dose chez 5,7 % des patients et un arrêt permanent de Pluvicto chez 11,9 % des patients. Parmi les événements indésirables entraînant une interruption ou une réduction de la dose, il y a l’anémie, la thrombocytopénie, la leucopénie et la neutropénie, ainsi que l’augmentation de l’aspartate aminotransférase, l’hématurie et la bouche sèche. L’interruption permanente de Pluvicto était due à des événements indésirables d’anémie, de thrombocytopénie, de leucopénie, de neutropénie et de pancytopénie. Les fréquences auxquelles ces EIT ont été signalées et ont mené à chaque résultat sont énumérées dans la section Innocuité clinique.

On a signalé des événements indésirables graves (EIG) apparus en cours de traitement chez 36,3 % des patients qui ont reçu Pluvicto jumelé aux MSS et chez 27,8 % des patients qui ont reçu les MSS seulement. On a signalé les EIG apparus en cours de traitement chez > 1 % des patients qui ont reçu Pluvicto jumelé aux MSS : anémie (2,8 %), infection urinaire (2,5 %), hématurie (2,1 %), septicémie (1,9 %), lésions rénales aiguës (1,7 %), douleurs dorsales (1,7 %), pneumonie (1,3 %), pyrexie (1,3 %), douleurs osseuses (1,1 %), pancytopénie (1,1 %), embolie pulmonaire (1,1 %) et compression de la moelle épinière (1,1 %). Le profil d’innocuité de Pluvicto est jugé acceptable dans le contexte de l’état grave et potentiellement mortel pour lequel il est indiqué.

Des EIG mortels se sont produits chez 3,6 % des patients qui ont reçu Pluvicto jumelé aux MSS et chez 2,9 % des patients qui ont reçu les MSS seulement. Le taux de mortalité attribuable aux EIG chez les patients traités au moyen de Pluvicto jumelé aux MSS n’était pas inopinément plus élevé que chez les patients traités à l’aide des MMS seulement (groupe témoin).

Un encadré « Mises en garde et précautions importantes » est inclus dans la monographie de produit de Pluvicto afin de mettre l’accent sur le fait que les produits radiopharmaceutiques ne devraient être utilisés que par des professionnels de la santé qui sont qualifiés de manière appropriée pour l’utilisation de substances radioactives prescrites chez les humains. De plus, il met en évidence les risques de myélosuppression grave et mortelle et de toxicité rénale grave chez les patients traités au moyen de Pluvicto.

Advanced Accelerator Applications USA, Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Pluvicto. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d’innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit. Après examen, le PGR a été jugé acceptable.

Les étiquettes interne et externe, la notice d’accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Pluvicto qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception.

Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables. Après examen, le nom proposé de Pluvicto a été accepté.

D’après les données non cliniques et les études cliniques, Pluvicto présente un profil d’innocuité acceptable. Les problèmes d’innocuité relevés peuvent être gérés à l’aide de l’étiquetage et une surveillance adéquate. La monographie de produit de Pluvicto comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d’innocuité identifiées.

Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’Avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Pluvicto?

La Présentation de drogue nouvelle de Pluvicto a fait l’objet d’un processus d’examen accéléré en vertu de la Politique sur l’évaluation prioritaire des présentations de drogues.

Le promoteur a présenté des preuves substantielles de l’efficacité clinique pour démontrer que Pluvicto offre un traitement efficace du cancer de la prostate résistant à la castration métastatique (CPRCm), une maladie grave, mettant la vie en danger, ou sévèrement débilitante qui n’est pas traité adéquatement par un médicament mis sur le marché au Canada.

La Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Pluvicto a été examinée dans le cadre du projet Orbis, une initiative du Centre d’excellence en oncologie de la Food and Drug Administration (FDA) des États‑Unis. Ce projet est un partenariat international conçu pour donner aux patients atteints d’un cancer un accès plus rapide à des traitements. La PDN de Pluvicto a été classée comme une présentation de projet Orbis de type C, la FDA ayant déjà rendu une décision favorable et ayant ensuite transmet aux partenaires du projet Orbis ses documents d’évaluation complets. En plus de la FDA et Santé Canada, l’Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic) était aussi impliqué dans l’examen en tant que partenaire du projet Orbis. Les rapports d’examen préparés par la FDA et la European Medicines Agency (EMA) ont été utilisés comme références supplémentaires dans le cadre du projet Orbis. Les rapports d’examen à l’étranger étaient également utilisés comme références pour les éléments cliniques, non cliniques, et de qualité de la PDN, conformément à la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada. La décision réglementaire canadienne sur la PDN de Pluvicto a été prise de manière indépendante sur la base d’une évaluation critique du dossier de données présenté à Santé Canada.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice : gestion des présentations et des demandes de drogues.

Étapes importantes de la présentation: Pluvicto

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation2021-10-15
Demande de traitement prioritaire déposée2021-11-22
Demande de traitement prioritaire approuvée par le directeur, Centre d'évaluation des produits radiopharmaceutiques et biothérapeutiques2021-12-17
Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle2022-01-28
Examen préliminaire
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire émise2022-02-28
Examen
Évaluation non clinique terminée2022-07-27
Évaluation du plan de gestion des risques terminée2022-08-08
Évaluation de la qualité terminée2022-08-10
Évaluation clinique/médicale terminée2022-08-19
Évaluation biostatistique terminée2022-08-19
Examen de l'étiquetage terminé2022-08-19
Délivrance de l'Avis de conformité par la directrice générale, Direction des médicaments biologiques et radiopharmaceutiques2022-08-25

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d’activités post‑commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Tel que décrit ci‑dessus, l’examen de l’élément clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Pluvicto a été effectué par Santé Canada dans le cadre d’un partenariat international avec la Food and Drug Administration des États‑Unis, en tant que présentation de projet Orbis de type C.

Pharmacologie clinique

Pluvicto (lutécium [177Lu] vipivotide tétraxétan injectable) est un radioligand qui cible les lésions du cancer de la prostate exprimant l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) comportant deux composants :

  • le vipivotide tétraxétan, le composant non radioactif qui se lie au PSMA;
  • le lutécium 177 (177Lu), le radionucléide antitumoral.

La fraction active de Pluvicto est le radionucléide lutécium 177. Il est lié à une fraction de ciblage qui se lie avec une grande affinité au PSMA, une protéine transmembranaire qui est fortement exprimée dans le cancer de la prostate, y compris le cancer de la prostate résistant à la castration métastatique (CPRCm). Après la liaison de Pluvicto aux cellules cancéreuses exprimant le PSMA et son internalisation, l’émission d’un rayonnement bêta moins de lutécium 177 transmet la radiothérapie à la cellule ciblée, ainsi qu’aux cellules environnantes, et provoque des dommages à l’acide désoxyribonucléique (ADN) qui peuvent entraîner la mort cellulaire.

Les données primaires examinées pour évaluer la pharmacologie clinique de Pluvicto proviennent d’évaluations de la dosimétrie et de la biodistribution, de la pharmacocinétique et de la stabilité métabolique de l’urine chez 30 patients participants à une sous‑étude (ci‑après appelée la sous‑étude VISION). Le schéma posologique de Pluvicto (7,4 GBq une fois toutes les six semaines [Q6W]) a été choisi à partir de données publiées dans la documentation scientifique évaluant divers schémas posologiques (allant de 1,1 à 12,0 GBq toutes les quatre à 12 semaines, pendant un à neuf cycles) pendant la planification de l’étude VISION et d’une étude de phase II, l’étude RESIST‑PC.

Les principaux aspects pharmacocinétiques de l’absorption, de la distribution, du métabolisme et de l’élimination de Pluvicto ont été caractérisés au cours de la sous‑étude VISION. Pluvicto est administré par voie intraveineuse et est donc immédiatement et complètement biodisponible. Après l’injection, on a détecté une absorption primaire dans les glandes lacrymogènes, les glandes salivaires, les reins, la paroi de la vessie, le foie, l’intestin grêle et le gros intestin. Pluvicto ne subit pas de métabolisation hépatique ou rénale et est principalement éliminé par voie rénale.

Les données d’une analyse pharmacocinétique de la population indiquent que l’exposition à Pluvicto devrait augmenter avec le degré d’insuffisance rénale. Aucun ajustement de dose n’est recommandé pour les patients atteints d’insuffisance rénale légère (clairance de base de la créatinine [ClCr] de 60 ml/min à 89 ml/min selon l’équation de Cockcroft‑Gault). Les données disponibles chez les patients atteints d’insuffisance rénale modérée (ClCr de 30 ml/min à 59 ml/min) ne sont pas suffisantes pour tirer une conclusion concernant l’ajustement de la dose. Cependant, les patients atteints d’insuffisance rénale légère ou modérée peuvent être plus exposés à un risque de toxicité, et la fonction rénale et les réactions indésirables devraient être surveillées fréquemment chez ces patients. On n’a pas étudié le profil pharmacocinétique et l’innocuité de Pluvicto chez les patients atteints d’insuffisance rénale grave (ClCr de 15 ml/min à 29 ml/min) ou d’insuffisance rénale terminale.

Les données disponibles chez les patients atteints d’insuffisance hépatique légère ne sont pas suffisantes pour tirer une conclusion concernant l’ajustement de la dose. On n’a pas étudié Pluvicto chez les patients atteints d’insuffisance hépatique modérée ou grave.

On a évalué l’électrophysiologie cardiaque au cours de la sous‑étude VISION. On n’a détecté aucune augmentation moyenne importante par rapport au niveau de référence en ce qui concerne l’intervalle QT corrigé (QTc) observé (c’est‑à‑dire 10 ms) après l’administration d’une dose unique de Pluvicto à la dose thérapeutique recommandée (7,4 GBq) au moment de l’évaluation 24 heures après l’administration de la dose. La relation entre la concentration de Pluvicto et l’intervalle QTc ajusté au niveau de référence a été étudiée au moyen d’une modélisation de la pharmacocinétique et de la pharmacodynamique. À la suite de l’administration de la dose thérapeutique recommandée de Pluvicto, l’ampleur de la prolongation de l’intervalle QT corrigé selon la formule de Fridericia (QTcF) à la concentration plasmatique maximale (Cmax; 6,58 ng/ml) serait de 8,7 ms (intervalle de confiance [IC] à 90 % : 3,8, 13,6) en fonction d’une analyse non compartimentée.

Aucune analyse exposition‑réponse pour l'efficacité n'a été effectuée. Sur la base de l'analyse exposition‑réponse pour l'inocuité au cycle 1, aucune tendance cohérente n'a été détectée en raison de la petite taille de l'échantillon de la sous‑étude VISION.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Pluvicto approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

On a fourni principalement des données probantes sur l’efficacité clinique de Pluvicto au moyen des résultats de l’étude pivot de phase III, VISION (PSMA‑617‑01).

L’étude VISION a été conçue pour évaluer l’efficacité de Pluvicto jumelé aux meilleurs soins de soutien (MSS; 551 patients) comparativement aux MSS seulement (280 patients) chez les hommes atteints d’un CPRCm exprimant le PSMA. Les patients ont été répartis aléatoirement selon un rapport de 2:1, avec une répartition aléatoire stratifiée selon le lactase déshydrogénase (LDH) au niveau de référence, la présence de métastases du foie, le score de l’indice de performance du Groupe d'Oncologie Coopérative de l'Est (Eastern Oncology Cooperative Group; ECOG) et l’inclusion d’un inhibiteur de la voie de signalisation des androgènes (ARPI) dans le cadre des MSS au moment de la répartition aléatoire. Les patients admissibles devaient être atteints d’un CPRCm exprimant le PSMA, défini comme ayant au moins une lésion tumorale confirmée par tomographie par émission de positons faisant appel au PSMA‑11 radiomarqué au gallium 68 ([68Ga]‑PSMA‑11) ou par tomographie par ordinateur fixant le 68Ga‑PSMA‑11 davantage que le tissu hépatique sain. De plus, les patients admissibles devaient avoir reçu au moins un traitement antérieur au moyen d’ARPI et une chimiothérapie à base de taxanes. On a administré une dose de 7,4 GBq aux patients répartis aléatoirement pour recevoir Pluvicto une fois toutes les six semaines pendant une période allant jusqu’à six doses ou jusqu’à ce que la maladie progresse ou que la toxicité ne devienne inacceptable.

Les principaux critères d’évaluation de l’efficacité étaient la survie globale et la survie sans progression (SSP) radiographique évaluée par un examen central indépendant en aveugle. On a observé une amélioration importante sur le plan statistique de la survie globale et la SSP. Les estimations médianes pour la survie globale étaient de 15,3 mois chez les patients traités au moyen de Pluvicto jumelé aux MSS et de 11,3 mois chez les patients traités à l’aide des MSS seulement. On estime que le risque de décès a diminué de 38 % en faveur du traitement au moyen de Pluvicto jumelé aux MSS (rapport des risques [RR] = 0,62, IC à 95 % : 0,52, 0,74, p < 0,001). L’abandon prématuré non calibré dans le groupe traité à l’aide des MSS a entraîné l’exclusion d’une grande proportion des participants de l’analyse de la SSP, ce qui a créé de l’incertitude et limité l’interprétation des résultats.

Indication

Lindication proposée par le promoteur

Lindication approuvée par Santé Canada

Pluvicto (lutécium [177Lu] vipivotide tétraxétan) est indiqué pour :

· le traitement de patients adultes atteints d’un cancer de la prostate résistant à la castration métastatique (CPRCm) exprimant l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) qui ont été traités au moyen de l’inhibition de la voie de signalisation du récepteur des androgènes (RA) et d’une chimiothérapie à base de taxanes ou qui ne sont pas médicalement adaptés aux taxanes.

Pluvicto (lutécium [177Lu] vipivotide tétraxétan injectable) est indiqué pour :

· le traitement du cancer de la prostate résistant à la castration métastatique (CPRCm) exprimant l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) chez l’adulte ayant déjà reçu au moins un inhibiteur de la voie de signalisation du récepteur des androgènes et une chimiothérapie à base de taxanes.

L’indication est autorisée sur la base de la survie globale.

L’indication proposée a été révisée afin de tenir compte plus précisément de la population de patients évalués dans l’étude pivot VISION et de clarifier la place thérapeutique de Pluvicto (c’est‑à‑dire après un traitement avec un ARPI et une chimiothérapie à base de taxanes). Cette clarification est vitale, car la séquence des traitements disponibles peut influer sur le résultat clinique de maladies incurables et mortelles comme le CPRCm progressif, pour lesquelles les traitements efficaces sont limités.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Pluvicto approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

On a évalué l’innocuité clinique de Pluvicto au moyen d’un sous‑ensemble de 734 patients provenant de l’étude pivot VISION (décrit dans la section Efficacité clinique) qui ont reçu au moins une dose de traitement de façon aléatoire. Au sein de ce sous‑ensemble, 529 patients ont reçu au moins une dose de 7,4 GBq de Pluvicto administrée toutes les six à 10 semaines jumelée aux MSS et 205 patients ont reçu les MSS seulement.

Dans le groupe traité au moyen de Pluvicto jumelé aux MSS, les événements indésirables apparus en cours de traitement (EIT) ont entraîné une interruption de la dose chez 16,1 % des patients et une réduction de la dose chez 5,7 % des patients. Les événements indésirables entraînant une interruption de la dose ou une réduction de la dose de Pluvicto chez ≥ 0,5 % des patients qui ont reçu Pluvicto jumelé aux MSS comprenaient l’anémie (5,1 % par rapport à 1,3 %), la thrombocytopénie (3,6 % par rapport à 1,9 %), la leucopénie (1,5 % par rapport à 0,6 %), la neutropénie (0,8 % par rapport à 0,6 %), l’augmentation de l’aspartate aminotransférase (0,6 % par rapport à 0 %), l’hématurie (0,6 % par rapport à 0 %) et la bouche sèche (0 % par rapport à 0,6 %). De plus, les EIT ont entraîné une interruption permanente chez 11,9 % des patients. Les événements indésirables entraînant une interruption permanente de Pluvicto chez ≥ 0,5 % des patients qui ont reçu Pluvicto jumelé aux MSS comprenaient l’anémie (2,8 %), la thrombocytopénie (2,8 %), la leucopénie (1,3 %), la neutropénie (0,8 %) et la pancytopénie (0,6 %). Un cas de leucémie myéloïde aiguë a été signalé en dehors de la période liée au traitement, qui a été définie comme étant le suivi après le traitement de 30 jours, mais avant la capture d’événements de suivi à long terme.

Les anomalies de laboratoire les plus courantes à avoir empiré par rapport au niveau de référence (signalées chez ≥ 30 % des patients qui ont reçu Pluvicto jumelé aux MSS) étaient la diminution des lymphocytes, la diminution de l’hémoglobine, la diminution des leucocytes, la diminution des plaquettes, la diminution du calcium et la diminution du sodium.

On a signalé des événements indésirables graves (EIG) apparus en cours de traitement chez 36,3 % des patients qui ont reçu Pluvicto jumelé aux MSS et chez 27,8 % des patients qui ont reçu les MSS seulement. On a signalé les EIG apparus en cours de traitement chez > 1 % des patients qui ont reçu Pluvicto jumelé aux MSS : anémie (2,8 %), infection urinaire (2,5 %), hématurie (2,1 %), septicémie (1,9 %), lésions rénales aiguës (1,7 %), douleurs dorsales (1,7 %), pneumonie (1,3 %), pyrexie (1,3 %), douleurs osseuses (1,1 %), pancytopénie (1,1 %), embolie pulmonaire (1,1 %) et compression de la moelle épinière (1,1 %). Le profil d’innocuité de Pluvicto est jugé acceptable dans le contexte de l’état grave et potentiellement mortel pour lequel il est indiqué.

Il y a eu des EIG mortels chez 3,6 % des patients qui ont reçu Pluvicto jumelé aux MSS, y compris la septicémie (0,8 %), la pancytopénie (0,4 %), l’insuffisance hépatique aiguë, l’insuffisance médullaire, la maladie à coronavirus 2019 (COVID‑19), la progression de la maladie, la septicémie causée par Escherichia coli, l’euthanasie, l’hémorragie intracrânienne, l’insuffisance hépatique, l’accident ischémique, les métastases au système nerveux central, le syndrome de dysfonction de multiples organes, la pneumonie par aspiration et l’hématome sous‑dural (0,2 % chacun). Les décès dus à des événements indésirables se sont produits chez 2,9 % des patients qui ont reçu les MSS seulement. Le taux de mortalité attribuable aux EIG chez les patients traités au moyen de Pluvicto jumelé aux MSS n’était pas inopinément plus élevé que chez les patients traités à l’aide des MMS seulement (groupe témoin).

Un encadré « Mises en garde et précautions importantes » est inclus dans la monographie de produit de Pluvicto afin de mettre l’accent sur le fait que les produits radiopharmaceutiques ne devraient être utilisés que par des professionnels de la santé qui sont qualifiés de manière appropriée pour l’utilisation de substances radioactives prescrites chez les humains. De plus, il met en évidence les risques de myélosuppression grave et mortelle et de toxicité rénale grave chez les patients traités au moyen de Pluvicto.

Santé Canada a déterminé que les mesures de gestion des risques appropriées sont en place pour répondre aux préoccupations en matière d’innocuité soulevées pour Pluvicto et pour appuyer son utilisation sécuritaire et efficace. Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Pluvicto approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Tel que décrit ci‑dessus, l’examen de l’élément non clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Pluvicto a été effectué par Santé Canada dans le cadre d’un partenariat international avec la Food and Drug Administration des États‑Unis, en tant que présentation de projet Orbis de type C.

On a effectué des études pharmacologiques, pharmacocinétiques et toxicologiques non cliniques au moyen du lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan (l’ingrédient médicinal dans Pluvicto), du lutécium (175Lu) vipivotide tétraxétan non radioactif et du précurseur non étiqueté du vipivotide tétraxétan.

Au cours d’une étude pharmacologique in vitro, le lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan se lie aux cellules exprimant les antigènes membranaires spécifiques à la prostate (PSMA), conformément aux rapports publiés dans la documentation scientifique.

Dans les études pharmacologiques sur l’innocuité, une formulation contenant un rapport de 1:1 de vipivotide tétraxétan et de lutécium (175Lu) vipivotide tétraxétan non radioactif a été administrée aux rats et aux porcs miniatures. On n’a observé aucun effet indésirable sur le système nerveux central (SNC) ou la fonction respiratoire chez les rats, ni sur la fonction cardiovasculaire chez les porcs miniatures. De plus, on n’a observé aucune inhibition du courant potassique du gène éthérogénique humain (hERG).

Une étude de dosimétrie chez les rats a révélé une radioactivité dans les reins après l’administration intraveineuse de lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan et le médicament étiqueté radioactif a démontré une clairance majeure par la voie rénale. L’accumulation de radioactivité a également été détectée dans le sang après une seule injection intraveineuse, même si le lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan a été complètement éliminé du sang une journée après l’administration. On n’a observé aucune distribution de lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan dans les érythrocytes in vitro. D’après les observations effectuées chez les rats, on s’attend à ce que les toxicités rénales et hématologiques suivent l’administration d’un traitement au moyen du lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan. On a signalé l’accumulation transitoire de lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan dans les muscles, le squelette, l’intestin et le foie chez les rats dans la documentation publiée (une étude citée par le promoteur). À l’exception du squelette, l’absorption de la radioactivité dans ces organes a diminué graduellement au cours de l’étude de sept jours. On n’a pas détecté la distribution du lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan dans les tissus du SNC chez les rats. On a observé de la myélosuppression, de la toxicité gastrointestinale, de la toxicité rénale, de la toxicité hépatique et des troubles du système nerveux chez les patients traités au moyen du lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan.

On a évalué les toxicités du lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan médiées par le ligand au cours d’une étude de toxicité à dose unique chez les rats et les porcs miniatures et au cours d’une étude de toxicité à dose répétée chez les rats mâles. L’étude de toxicité à dose unique a été effectuée à l’aide de la formulation de 1:1 de vipivotide tétraxétan et de lutécium (175Lu) vipivotide tétraxétan non radioactif administré par voie intraveineuse. On n’a observé aucun effet toxicologique chez les rats à des doses allant jusqu’à 4 mg/kg. Chez les porcs miniatures, on a observé, le deuxième jour, une inflammation aiguë au site d’injection à toutes les doses, accompagnée d’une nécrose vasculaire et périvasculaire connexe et d’une hémorragie. Après 14 jours, la nécrose vasculaire et périvasculaire minimale ou légère était encore présente avec des tendances de rétablissement plus évidentes chez les femelles que chez les mâles. Les marges d’innocuité pour le vipivotide tétraxétan total, par rapport à une dose humaine maximale théorique de 275 mcg, étaient d’environ 150 fois et 400 fois chez les rats et les porcs miniatures, respectivement (selon l’échelle de la surface corporelle). Dans l’étude de toxicité à doses répétées, le vipivotide tétraxétan non étiqueté a été administré chaque semaine à des rats mâles pendant quatre semaines. On n’a observé aucun effet indésirable lié au traitement à des doses allant jusqu’à 0,4 mg/kg (15 fois plus élevées que la dose recommandée en fonction de l’échelle de la surface corporelle).

La molécule de précurseur non étiquetée, le vipivotide tétraxétan, n’est pas mutagène. Cependant, les radiations sont cancérogènes. Le mécanisme d’action réactif à l’ADN pour le rayonnement thérapeutique associé à l’agent actif, le lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan, indiquerait qu’il est génotoxique ou mutagène et potentiellement cancérogène.

Même si les essais de toxicité pour la reproduction et le développement n’ont pas été effectués, on s’attend à ce que le lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan ait des effets toxiques sur la reproduction et le développement en raison de l’induction de dommages à l’ADN. Selon son mécanisme d’action, le lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan peut causer des dommages au fœtus. On conseille aux patients d’utiliser une contraception efficace pendant le traitement et pendant les 14 semaines suivant l’administration de la dernière dose. On n’a effectué aucune étude pour déterminer les effets du lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan sur la fertilité. Cependant, la dose cumulative recommandée de 44,4 GBq (44 400 MBq) de Pluvicto résulte en une dose de radiation absorbée par les testicules située dans l’intervalle où Pluvicto peut causer une infertilité temporaire ou permanente.

La monographie de produit de Pluvicto présente les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour l’être humain. À la lumière de l’utilisation prévue de Pluvicto, la présentation n’indique aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l’autorisation du produit.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Pluvicto approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

Tel que décrit ci‑dessus, l’examen de l’élément qualité de la Présentation de drogue nouvelle de Pluvicto a été effectué par Santé Canada dans le cadre d’un partenariat international avec la Food and Drug Administration des États‑Unis (FDA), en tant que présentation de projet Orbis de type C.

Caractérisation de la substance médicamenteuse

La structure moléculaire du vipivotide tétraxétan, précurseur de la substance médicamenteuse lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan, a été confirmée par la spectrométrie de masse à haute résolution, la spectroscopie infrarouge, la résonance magnétique nucléaire protonique et la résonance magnétique nucléaire du carbone.

L’évaluation des stéréoisomères du vipivotide tétraxétan a démontré qu’il y avait une isomérisation minimale des centres stéréogéniques pendant la synthèse du vipivotide tétraxétan.

Les impuretés et les produits de dégradation provenant des matières de départ, de la fabrication et de l’entreposage ont été signalés et caractérisés. Ces produits ont été jugés conformes aux limites établies et ils sont considérés comme étant acceptables.

Procédé de fabrication de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique et contrôles du processus

La substance médicamenteuse, le lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan, est synthétisée à partir du précurseur vipivotide tétraxétan et le chlorure de lutécium 177.

Les produits intermédiaires à partir desquels le vipivotide tétraxétan est synthétisé sont produits à partir de matières premières bien définies, disponibles dans le commerce, et présentant des spécifications acceptables. Le vipivotide tétraxétan en vrac est préparé par purification et lyophilisation. Il est ensuite dissous, filtré et versé dans des flacons. Les flacons remplis sont lyophilisés et scellés.

Les contrôles en cours de fabrication confirment la pureté et l’identité des intermédiaires et du produit final, et pour surveiller l’achèvement des réactions. Le procédé de fabrication a été validé et les résultats confirment qu’il est robuste et produit de façon constante du vipivotide tétraxétan qui respecte les caractéristiques de qualité prédéterminées.

Le chlorure de lutécium 177 peut être préparé en utilisant l'une des deux sources différentes d'isotopes stables (soit le lutécium 176, soit l'ytterbium 176) qui sont nécessaires à la fabrication de la substance médicamenteuse lutécium (177Lu) vipivotide tetraxetan.

La substance médicamenteuse, le lutécium (177Lu) vipivotide tetraxetan, est synthétisée dans un module de synthèse autonome en système fermé par un processus automatisé contrôlé à distance par un logiciel conforme aux bonnes pratiques de fabrication (BPF).

La synthèse de la substance médicamenteuse et de sa formulation en produit pharmaceutique fait partie d’un processus automatisé continu. Ce processus ne permet pas l’isolation et l’analyse de la substance médicamenteuse en raison de sa décomposition radioactive et de son temps de synthèse rapide. Toutes les analyses de contrôle de la qualité et de stabilité sont effectuées sur le produit pharmaceutique.

La solution de dilution est ajoutée pour atteindre l'activité volumétrique requise au moment de l'étalonnage, produisant ainsi la solution en vrac de lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan, qui est filtrée de façon stérile dans des flacons de produit pharmaceutique. Les flacons sont pesés pour confirmer qu'ils contiennent le volume requis de la solution de produit pharmaceutique, puis ils sont bouchés et capsulés par le système automatisé. L'activité est mesurée, et chaque flacon rempli est inspecté visuellement avant d'être chargé dans un conteneur secondaire blindé pré‑étiqueté situé à l'extérieur de la zone de distribution.

Aucun des ingrédients non médicinaux (excipients, décrits précédemment) présents dans le produit médicamenteux n’est interdit par le Règlement sur les aliments et drogues. Les données sur la stabilité présentées à l’appui de la formulation commerciale proposée attestent la compatibilité de lutécium (177Lu) vipivotide tétraxétan avec les excipients.

Contrôle de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique

Les spécifications de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique sont justifiées par les données disponibles sur les lots d’essais cliniques et de validation du processus, et respectent les normes de la Pharmacopée des États‑Unis (USP) et de la Pharmacopée européenne (Ph. Eur.) pour les produits radiopharmaceutiques. Une spécification pour les impuretés élémentaires n’est pas jugée nécessaire sur la base d'une évaluation des risques et des données d'analyse des lots démontrant que chaque impureté élémentaire pertinente n'a pas été détectée au‑dessus de la limite de l'exposition quotidienne admissible (EQA) respective. Les quantités estimées de solvants résiduels potentiels sont considérablement inférieures aux limites spécifiées dans les lignes directrices pertinentes de l’International Council for Harmonisation of Technical Requirements for Pharmaceuticals for Human Use (ICH). L’analyse des solvants résiduels n’est donc pas nécessaire pour la libération du produit.

On a effectué l’évaluation des risques liés à la nitrosamine conformément aux directives concernant les sources potentielles d’impuretés de nitrosamines définies par l’Agence européenne des médicaments (EMA), la FDA, Santé Canada et l’Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic). On n’a cerné aucun risque quant à la présence ou à l’introduction de nitrosamines pendant le processus de fabrication du produit pharmaceutique ou quant à la formation de nitrosamines dans la solution du produit pharmaceutique Pluvicto.

On a validé les méthodes d’analyse par chromatographie liquide à haute performance et par chromatographie sur couche mince instantanée conformément aux lignes directrices de l’ICH. Tous les paramètres de validation répondaient aux critères d’acceptation prédéfinis dans les protocoles de validation, démontrant la pertinence des méthodes d’analyse pour évaluer le produit pharmaceutique. Les méthodes utilisées pour effectuer des analyses des endotoxines bactériennes et de stérilité ont été vérifiées conformément aux exigences de l’USP et de la Ph. Eur.

Les données d’analyse des lots pour les lots de validation du processus ont montré que tous les lots respectaient les critères d’acceptation des caractéristiques du produit pharmaceutique. Ces données ont démontré que les lots peuvent être produits avec une qualité reproductible et comparable pour les tailles de lots proposées et indépendamment de la source de chlorure de lutécium 177 sélectionnée.

Stabilité de la substance médicamenteuse et du produit médicamenteux

Sur la base des données sur la stabilité présentées, la durée de conservation et les conditions d’entreposage proposées pour le produit médicamenteux ont été adéquatement étayées et jugées satisfaisantes. Pluvicto a une durée de conservation de 120 heures (cinq jours) à partir de la date et de l’heure du calibrage. Pluvicto doit être entreposé à une température de moins de 30 °C dans l’emballage d’origine pour le protéger contre les rayonnements ionisants (blindage au plomb). Il ne doit pas être congelé.

La compatibilité du produit médicamenteux avec le système récipient‑fermeture a été établie au moyen de tests officinaux et d’études de stabilité.

Entreposage et élimination du produit pharmaceutique

Les produits radiopharmaceutiques doivent être entreposés conformément à la réglementation nationale sur les matières radioactives. L’élimination de tout médicament ou déchet inutilisé devrait être effectuée conformément à la réglementation nationale.

Le lutécium 177 utilisé dans Pluvicto peut être préparé à l’aide de l’une des deux sources d’isotopes stables (le lutécium 176 ou l’ytterbium 176) qui nécessitent une gestion différente des déchets. À moins d’indication contraire sur le certificat de libération de lots de produits, le lutécium 177 pour Pluvicto est préparé à l’aide d’ytterbium 176 (« sans ajout de porteur »). Des directives supplémentaires sur l’entreposage et la manutention sont incluses dans la monographie de produit de Pluvicto.

Installations et équipement

L’aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle de l’une des deux installations et l’équipement qui sert à la production sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués, en plus d’être conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Au moment de l’autorisation, Santé Canada examinait un rapport d’inspection préparé par la Food and Drug Administration (FDA) des États‑Unis en 2021 pour l’un des sites de fabrication de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique. La cote de Santé Canada était en attente. Même si les données sur la qualité présentées sur le site ont été jugées acceptables, le promoteur ne sera pas autorisé à fabriquer Pluvicto sur ce site avant d’avoir reçu une cote de conformité de Santé Canada.

Évaluation de l’innocuité des agents adventifs

Le procédé de fabrication est conçu pour éviter la contamination microbiologique en utilisant de l’équipement stérile jetable et effectuant le remplissage dans une zone classifiée de façon appropriée. Le contrôle des attributs microbiologiques du produit pharmaceutique est réalisé au moyen d’analyses effectuées avant et pendant les processus de fabrication de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique. La stérilité et les endotoxines bactériennes sont contrôlées par des contrôles en cours de fabrication. Les analyses de stérilité sont effectuées conformément à la Ph. Eur.

Les excipients utilisés dans la formulation du produit médicamenteux ne sont pas d’origine animale ni humaine.