Sommaire des motifs de décision portant sur Quviviq

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Sommaire des motifs de décision (SMD)

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l’autorisation initiale d’un produit. Le SMD portant sur Quviviq est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Quviviq

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d’inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d’activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit. À l’heure actuelle, aucun TAPA n’est disponible pour Quviviq. Lorsqu’un TAPA sera disponible pour Quviviq, il sera incorporé dans ce SMD.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Quviviq

SMD émis le : 2023-08-04

L’information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Quviviq.

Daridorexant (sous forme de chlorhydrate de daridorexant)

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • DIN 02537435 - 25 mg daridorexant, comprimé, administration orale

  • DIN 02537443 - 50 mg daridorexant, comprimé, administration orale

Idorsia Pharmaceuticals Ltd

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 255507

Type de présentation : Présentation de drogue nouvelle (Nouvelle substance active)

Domaine thérapeutique (Classification anatomique, thérapeutique, chimique [Anatomical

Therapeutic Chemical], deuxième niveau) : N05 Psycholeptiques

Date de présentation : 2021-08-25

Date d’autorisation : 2023-04-28

Le 28 avril 2023, Santé Canada a émis à l’intention de Idorsia Pharmaceuticals Ltd un Avis de conformité pour le produit médicamenteux, Quviviq.

L’autorisation de mise en marché s’appuie sur l’information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D’après l’évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes de Quviviq est considéré comme étant favorable pour la prise en charge des patients adultes souffrant d’insomnie, caractérisée par des difficultés d’endormissement et/ou de maintien du sommeil.

1 Sur quoi l’autorisation porte-t-elle?

Quviviq, un agent hypnotique, a été autorisé pour la prise en charge des patients adultes souffrant d’insomnie, caractérisée par des difficultés d’endormissement et/ou de maintien du sommeil.

L’innocuité et l’efficacité de Quviviq n’ont pas été établies chez les enfants (âgés de moins de 18 ans).

Aucun ajustement posologique n’est nécessaire chez les patients âgés de plus de 65 ans.

Quviviq (25 mg et 50 mg de daridorexant, sous forme de chlorhydrate de daridorexant) se présente sous la forme d’un comprimé. En plus de l’ingrédient médicinal, le comprimé contient de la croscarmellose sodique, de la glycérine, de l’hypromellose, de l’oxyde de fer noir, de l’oxyde de fer rouge, de l’oxyde de fer jaune (comprimé de 50 mg uniquement), du stéarate de magnésium, du mannitol, de la cellulose microcristalline, de la povidone, du dioxyde de silicium, du talc et du dioxyde de titane.

L’utilisation de Quviviq est contre-indiquée chez :

  • les patients qui présentent une hypersensibilité au produit, à un ingrédient de la formulation, y compris à un ingrédient non médicinal, ou à un composant du contenant.

  • les patients atteints de narcolepsie.

  • les patients prenant en même temps un inhibiteur puissant du cytochrome P450 (CYP3A4).

Le produit médicamenteux a été autorisé selon les conditions d’utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à son administration. La monographie de produit de Quviviq est accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

2 Pourquoi Quviviq a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Quviviq a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour la prise en charge des patients adultes souffrant d’insomnie, caractérisée par des difficultés d’endormissement et/ou de maintien du sommeil.

L’insomnie est l’une des plaintes les plus fréquentes en matière de soins de santé. Son diagnostic et sa gestion dépendent de la nature de la plainte, de sa durée et d’autres facteurs aggravants. L’insomnie peut être subdivisée en difficulté à sombrer dans le sommeil (insomnie d’endormissement), réveils fréquents ou soutenus (insomnie du maintien du sommeil), réveils tôt le matin (insomnie terminale), ou somnolence persistante malgré le sommeil d’une durée adéquate (sommeil non réparateur). Selon sa durée, l’insomnie peut être transitoire (jusqu’à plusieurs jours), à court terme (de plusieurs jours à trois semaines) ou à long terme (jusqu’à trois mois et plus).

D’après la physiopathologie sous-jacente, l’insomnie peut être classée comme insomnie extrinsèque, insomnie psychophysiologique et insomnie dépendante de la substance. L’insomnie peut aussi être associée à des troubles mentaux, des troubles neurologiques et d’autres affections médicales. L’insomnie est parfois associée, et même compliquée par la présence du syndrome des jambes agitées, des troubles périodiques du mouvement des membres, de l’apnée du sommeil, de la narcolepsie et de la parasomnie (comportements de sommeil anormaux). De plus, le patient peut présenter des déficiences organiques importantes, comme une maladie cardiaque ischémique, une insuffisance hépatique, une déficience rénale, une maladie pulmonaire obstructive chronique, etc.

La gestion de l’insomnie implique une approche multidimensionnelle pour traiter les conditions médicales ou psychologiques sous-jacentes. Cette approche comprend l’utilisation de thérapies non médicamenteuses et de médicaments. Les options de gestion pharmaceutique disponibles comprennent les agonistes des récepteurs de la mélatonine, comme la mélatonine (disponible sans ordonnance) et le rameltéon (qui n’est pas disponible au Canada), et les antagonistes doubles des récepteurs de l’orexine, comme le lemborexant. Des nonbenzodiazépines (drogues Z) ainsi que plusieurs benzodiazépines sont également disponibles pour la gestion à court terme de l’insomnie. D’autres options peuvent inclure des antihistaminiques, des antidépresseurs, voire des antipsychotiques.

L’ingrédient médicinal de Quviviq est le daridorexant, un antagoniste sélectif double des récepteurs de l’orexine qui bloque les actions des neuropeptides de l’orexine à la fois aux récepteurs de l’orexine 1 et de l’orexine 2.

L’autorisation de mise sur le marché de Quviviq était fondée sur des données tirées de deux études de confirmation de l’efficacité et de l’innocuité de phase III (étude 301 et étude 302) et de leur étude ouverte de prolongation de l’innocuité à long terme (étude 303).

L’étude 301 était une étude de polysomnographie de phase III, multicentrique, à double insu, randomisée, contrôlée par placebo et à groupe parallèle, afin d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de deux doses de Quviviq (25 mg et 50 mg) par rapport au placebo chez les patients adultes et les patients âgés atteints de troubles de l’insomnie, tel que défini dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM‑5). En plus de satisfaire aux critères du DSM‑5, les patients devaient avoir une note de 15 ou plus sur l’indice de gravité de l’insomnie. Les patients du groupe de l’intention de traiter (nombre de patients [n] = 930) ont reçu 25 mg de Quviviq (n = 310), 50 mg de Quviviq (n = 310) ou un placebo (n = 310). L’étude comprenait 306 hommes (32,9 %) et 624 femmes (67,1 %), avec un âge moyen de 55,40 ± 15,3 ans.

L’étude 302, de conception identique à l’étude 301, a évalué le daridorexant aux doses de 10 mg et de 25 mg. Les patients du groupe de l’intention de traiter (n = 924) ont reçu 10 mg de daridorexant (n = 307), 25 mg de daridorexant (n = 309) ou un placebo (n = 308). L’étude comprenait 286 hommes (31,0 %) et 638 femmes (69,0 %), avec un âge moyen de 56,70 ± 14,2 ans.

Les paramètres principaux pour les deux études étaient le changement de la référence au premier mois et au troisième mois après l’évaluation du temps d’éveil après endormissement (ÉTÉAE), et de la latence avant le sommeil persistant (LASP), tous deux évalués objectivement par polysomnographie dans un laboratoire de sommeil. Les principaux paramètres secondaires étaient le temps de sommeil total (TSTs) et le questionnaire sur les symptômes et les impacts diurnes de l’insomnie - domaine de somnolence (QSIDI-DS). Tous les résultats des paramètres sont des valeurs de référence et des soustractions de placebo en utilisant la méthode de la différence moyenne des moindres carrés.

Quviviq a démontré l’efficacité de l’amélioration des symptômes d’insomnie jusqu’au troisième mois en fonction de la dose à l’intervalle de dose de 25 mg à 50 mg. L’effet principal observé avec le traitement Quviviq a été une réduction du temps d’éveil après endormissement et une réduction notable, statistiquement significative mais non cliniquement significative, de la latence du sommeil. Une dose de 50 mg, Quviviq a réduit l’ÉTÉAE objective de 22,78 minutes au premier mois et de 18,30 minutes au troisième mois par rapport au placebo, qui étaient tous deux statistiquement significatifs et qui répondaient à la durée cliniquement significative préspécifiée de 15 minutes ou plus. Une dose de 50 mg de Quviviq a également réduit l’objectif de la LASP de 11,35 minutes au premier mois et de 11,67 minutes au troisième mois, ce qui n'a pas atteint à la durée cliniquement significative préspécifiée de 15 minutes ou plus. Ces résultats primaires ont été appuyés par le paramètre secondaire de TSTs, avec une amélioration (augmentation de durée) par rapport au placebo de 22,06 minutes au premier mois et de 19,77 minutes au troisième mois. Les résultats étaient statistiquement significatifs et ils ont permis d’obtenir une amélioration cliniquement significative préspécifiée pour ce paramètre secondaire, d’une durée de 20 minutes ou plus.

L’innocuité clinique de Quviviq était fondée sur les données de l’étude 301, de l’étude 302 et de l’étude 303. Parmi les 1 847 patients de ces études qui ont reçu un traitement à l’étude, 306 ont reçu 10 mg de Quviviq, 618 ont reçu 25 mg de Quviviq, 308 ont reçu 50 mg de Quviviq et 615 ont reçu un placebo. Environ 40 % des 1 847 patients étaient âgés de 65 ans ou plus. Au total, 490 patients ont été traités avec Quviviq pendant au moins 6 mois et 314 patients ont été traités avec Quviviq pendant au moins 12 mois.

Les événements indésirables signalés au cours des études étaient attendus pour cette catégorie de médicament et étaient conformes aux effets pharmacologiques caractérisés dans le programme de développement clinique. Dans les études 301 et 302 (données regroupées), les réactions indésirables survenues chez au moins 2 % des patients ayant reçu Quviviq et plus fréquemment (≥ 1 %) que ceux ayant reçu un placebo comprenaient des maux de tête (5,5 %), de la somnolence (2,5 %), de la fatigue (2,5 %), des étourdissements (2 %) et des nausées (1,5 %). Les réactions indésirables les plus graves étaient rares, y compris des symptômes qui ressemblaient à de la narcolepsie, un sommeil trop intense pendant la journée et des comportements de sommeil complexes. La fréquence combinée d’événements semblables à de la narcolepsie était de 1,14 % pour Quviviq par rapport à 0,49 % pour le placebo. Le lien entre Quviviq et ces réactions indésirables n’est pas bien compris, car elles sont associées à des patients atteints d’anomalies du sommeil.

Chez les patients qui ont reçu Quviviq, on a observé une fréquence légèrement plus élevée d’événements de réduction de la thyroxine et d’augmentation de la bilirubine. La présence d’inhibiteurs du cytochrome P450 3A4 (CYP3A4) augmente l’exposition au daridorexant. Chez des participants sains, Quviviq a réduit le rendement au volant et a eu un effet additif sur les performances psychomotrices avec l’utilisation concomitante d’alcool. Ces effets indésirables ont été bien caractérisés et clairement étiquetés dans la monographie de produit.

Quviviq n’a eu aucun effet négatif sur l’intervalle QT. Les données de l’essai clinique n’ont révélé aucun cas de rebond de l’insomnie ou de symptômes de sevrage. Chez les utilisateurs récréatifs de sédatifs, Quviviq a montré un faible effet de toxicomanie à la dose thérapeutique de 50 mg, tandis que cet effet s'est avéré modéré à des doses plus élevées (100 mg et 150 mg). Les repas riches en graisses et en calories ont retardé l’effet de Quviviq, mais cette interaction est considérée comme ayant peu d’impact dans le cadre de la gestion de l’insomnie.

Aucune donnée humaine sur l’utilisation de Quviviq pendant la grossesse et l’allaitement n’est disponible. On encourage les femmes enceintes exposées à Quviviq à s’inscrire à un registre de grossesse et on conseille aux prescripteurs d’équilibrer les soins de la patiente avec l’effet inconnu de l’exposition au daridorexant sur le nourrisson allaité.

Dans l’ensemble, d'après les données non cliniques et les données cliniques, Quviviq présente un profil d'innocuité acceptable. Les problèmes d’innocuité relevés peuvent être gérés à l’aide d'une surveillance et d'un étiquetage appropriés dans la monographie de produit de Quviviq.

Idorsia Pharmaceuticals Ltd a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Quviviq. Le PGR est conçu de manière à décrire les problèmes d’innocuité connus et potentiels, à présenter le plan de surveillance prévu et, au besoin, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques associés au produit. Après examen, le PGR a été jugé acceptable.

Les étiquettes interne et externe, la notice d’accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Quviviq qui ont été présentées ont répondu aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception. Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables. Après examen, le nom proposé de Quviviq a été accepté.

Selon le libellé, l’indication approuvée reflète adéquatement l’efficacité démontrée dans la population de patients étudiés et maintient un libellé conforme à celui utilisé pour d’autres médicaments de la même classe. D’après les renseignements disponibles, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes de Quviviq est positif lorsque le médicament est utilisé selon la monographie de produit approuvée.

Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’Avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l’autorisation de Quviviq?

Une Présentation de drogue nouvelle (PDN) pour Quviviq a été déposée le 25 août 2021 et Santé Canada a émis un Avis de non-conformité (ANC) le 15 août 2022. Il a été déterminé que l’évaluation du risque par le promoteur, de formation potentielle d’impuretés de N‑nitrosamine (N‑Nitrosodiéthylamine), au cours du processus de fabrication de la substance médicamenteuse ne correspondait pas aux attentes de Santé Canada concernant le contrôle des nitrosamines. En outre, le promoteur a été invité à définir le triazole comme matière de départ. Le promoteur a déposé une réponse à l’ANC le 20 octobre 2022, fournissant une évaluation du risque révisée qui a démontré un risque négligeable pour la formation de N‑Nitrosodiéthylamine au cours du processus commercial. De plus, le triazole a été redéfini comme matière de départ réglementaire. Après examen, Santé Canada a jugé les renseignements soumis acceptables et a émis un Avis de conformité.

L’examen des éléments qualitatifs, non cliniques, cliniques de la PDN pour Quviviq était fondé sur une évaluation critique du dossier de données présenté à Santé Canada. Les examens effectués à l’étranger par l’Agence européenne des médicaments (EMA), la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et l’Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic) ont été utilisés comme supplémentaires selon les méthodes décrites dans l'ébauche de la ligne directrice : L'utilisation d'examens étrangers par Santé Canada. La méthode 3 a été utilisée dans l’examen des éléments qualité et non cliniques. Une combinaison de méthodes a été utilisée pour l’examen des éléments cliniques de la PDN. La décision réglementaire canadienne sur la PDN de Quviviq a été prise de manière indépendante sur la base de l'examen canadien.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice : gestion des présentations et des demandes de drogues.

Étapes importantes de la présentation : Quviviq

Étape importante de la présentation

Date

Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle

2021-08-25

Examen préliminaire 1

Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire émise

2021-10-15

Examen 1

Évaluation non clinique terminée

2022-08-09

Évaluation du plan de gestion des risques terminée 

2022-08-09

Évaluation biostatistique terminée

2022-08-10

Évaluation de la qualité terminée

2022-08-11

Évaluation biopharmaceutique terminée

2022-08-11

Évaluation clinique/médicale terminée

2022-08-11

Examen de l’étiquetage terminé

2022-08-11

Avis de non-conformité émis par la directrice générale, Direction des produits pharmaceutiques (problèmes de la qualité)

2022-08-15

Réponse d’Avis de non-conformité déposée

2022-10-20

Examen préliminaire de la réponse de l’Avis de non-conformité (Examen préliminaire 2)

Lettre d’Acceptation à l’issue de l’examen préliminaire émise

2022-12-02

Examen de la réponse de l’Avis de non-conformité (Examen 2)

Évaluation du plan de gestion des risques terminée 

2023-04-09

Évaluation biostatistique terminée

2023-04-17

Évaluation de la qualité terminée

2023-04-21

Examen de l’étiquetage terminé

2023-04-21

Évaluation clinique/médicale terminée

2023-04-28

Délivrance de l’Avis de conformité par la directrice générale, Direction des produits pharmaceutiques

2023-04-28

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d’activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

5 Quelles activités postautorisation ont été menées à l’égard de Quviviq?

Les Sommaires des motifs de décision (SMD) relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 incluront des renseignements sur les activités postautorisation sous forme de tableau. Le tableau des activités postautorisation (TAPA) comprendra de brefs résumés d’activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Le TAPA continuera d’être actualisé durant tout le cycle de vie du produit.

À l’heure actuelle, aucun TAPA n’est disponible pour Quviviq. Lorsque le TAPA sera disponible, il sera incorporé dans ce SMD.

Pour consulter les derniers avis, mises en garde et retraits concernant des produits commercialisés, consultez MedEffet Canada.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s’est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Comme indiqué dans la section Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Quviviq?, l’examen de l’élément clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Quviviq a été effectué selon une combinaison de méthodes décrites dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

Pharmacologie clinique

Le daridorexant, l’ingrédient médicinal de Quviviq, est un antagoniste double des récepteurs de l’orexine avec une activité équivalente sur les récepteurs de l’orexine 1 et de l’orexine 2. Les neuropeptides d’orexine (orexine A et orexine B) agissent sur les récepteurs d’orexine pour favoriser l’éveil. Le daridorexant antagonise l’activation des récepteurs d’orexine par les neuropeptides d’orexine et diminue par conséquent le réveil, permettant ainsi le sommeil.

Le dossier de pharmacologie clinique comprenait des rapports sur les études pharmacocinétiques et pharmacodynamiques chez l'humaines.

Des études à dose unique et à dose multiple ascendante ont fourni la caractérisation initiale du daridorexant, y compris sa pharmacodynamique et sa pharmacocinétique clinique, qui ont montré un effet observable de promotion du sommeil.

Dans les études pharmacocinétiques par facteur intrinsèque, on a trouvé des différences mineures dans le profil pharmacocinétique du daridorexant entre les participants caucasiens et asiatiques, qui étaient probablement attribuables à des différences dans le poids corporel. D’après les données pharmacocinétiques de patients atteints d’une déficience hépatique légère et modérée, un ajustement de dose est recommandé chez les patients atteints d’une déficience hépatique modérée. Le daridorexant n’a pas été étudié chez les patients atteints d’une déficience hépatique grave; par conséquent, l’utilisation de Quviviq n’est pas recommandée chez ces patients. Aucun ajustement de dose de Quviviq n’a été recommandé chez les patients atteints d’une déficience rénale, y compris ceux ayant une déficience rénale grave.

On n’a pas trouvé que le daridorexant exacerbe les symptômes chez les patients atteints d’une maladie pulmonaire obstructive chronique modérée ou d’apnée du sommeil légère à modérée.

Dans des études pharmacocinétiques du facteur extrinsèque, le diltiazem, un inhibiteur modéré de l’isoenzyme 3A4 du cytochrome P450 (CYP3A4), a augmenté l’exposition au daridorexant. Il est donc recommandé de réduire la dose de Quviviq de 50 mg à 25 mg chez les patients qui doivent prendre un médicament avec un effet inhibiteur modéré sur le CYP3A4. De plus, le daridorexant est contre-indiqué chez les patients qui prennent un inhibiteur concomitant puissant du CYP3A4. On n’a trouvé aucune interaction pharmacocinétique significative entre le daridorexant 25 mg et le midazolam, un substrat sensible du CYP3A4, et la benzodiazépine parfois utilisés chez les patients atteints d’insomnie, ou avec la rosuvastatine, un substrat protéique résistant au cancer du sein. De même, aucune interaction médicamenteuse significative n’a été trouvée avec la famotidine, un inhibiteur de la sécrétion gastrique, ou avec l’efavirenz, un inducteur modéré du CYP3A4. Le daridorexant n’a pas eu d’interactions pharmacocinétiques et pharmacodynamiques significatives avec le citalopram, un antidépresseur de la classe d’inhibiteur sélectif de recapture de la sérotonine.

Chez des sujets sains, on a trouvé que le daridorexant avait un effet additif lorsqu’il était administré conjointement avec de l’alcool. Dans une étude sur simulateur de conduite chez des participants sains, le matin après l'administration de la première dose, Quviviq a altéré le rendement au volant simulée, mesurée par la déviation standard de la position latérale. L'effet était moins prononcé avec 50 mg qu'avec 100 mg de Quviviq. Pour les deux doses, aucun effet sur les rendements au volant n'a été détecté après 4 nuits consécutives d'administration. Chez les utilisateurs récréatifs de sédatifs, le daridorexant a montré un faible effet de toxicomanie à la dose thérapeutique de 50 mg, tandis que cet effet s'est avéré modéré à des doses plus élevées (100 mg et 150 mg).

L’effet d’un repas riche en matières grasses et en calories sur la pharmacocinétique d’une seule dose de 50 mg de daridorexant a été évalué chez des patients masculins en santé. Comparativement à l’état de jeûne, l’ingestion d’un repas riche en matières grasses et en calories avant l’administration de la dose a retardé l’absorption du daridorexant d’environ une heure et demie, sans modification significative du taux (mesuré par la concentration maximale du médicament dans le plasma) et l’étendue (mesurée par la zone sous la courbe de concentration en fonction du temps) de l’absorption du médicament. Par conséquent, une déclaration est incluse dans la monographie de produit de Quviviq pour indiquer que Quviviq peut être pris avec ou sans nourriture; toutefois, le début du sommeil peut être retardé si on le prend avec ou peu après un repas riche en matières grasses et en calories.

Dans l’ensemble, les données pharmacologiques cliniques appuient l’utilisation de Quviviq pour l’indication recommandée. Des mises en garde et des précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit de Quviviq approuvée pour répondre aux préoccupations en matière d’innocuité.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Quviviq approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L’efficacité de Quviviq chez les patients atteints de troubles de l’insomnie, telle que défini dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), a été appuyée par deux études d’efficacité confirmatrices (Étude 301 et Étude 302).

Étude 301

L’étude 301 était une étude de polysomnographie de phase III, multicentrique, à double insu, randomisée, contrôlée par placebo, en groupe parallèle, afin d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de deux doses de Quviviq (25 mg et 50 mg) par rapport à un placebo chez les patients adultes et les patients âgés atteints de troubles de l’insomnie. En plus de satisfaire aux critères du DSM-5, les patients devaient avoir une note de 15 ou plus sur l’indice de gravité de l’insomnie.

Des échantillons sanguins ont été prélevés pour l’analyse pharmacocinétique de la population. Au total, 3 326 patients ont été dépistés, 2 234 patients ont été soumis à un examen à simple insu et 930 patients ont été répartis aléatoirement pour recevoir un traitement d’étude. Les patients du groupe de l’intention de traiter (nombre de patients [n] = 930) ont reçu 25 mg de Quviviq (n = 310), 50 mg de Quviviq (n = 310) ou un placebo (n = 310). L’étude comprenait 306 hommes (32,9 %) et 624 femmes (67,1 %), avec un âge moyen (moyenne ± écart type) de 55,40 ± 15,3 ans.

Les principaux paramètres pour les deux études étaient le changement de la référence au premier mois et au troisième mois après l’évaluation du temps d’éveil après endormissement (ÉTÉAE), et de la latence avant le sommeil persistant (LASP), tous deux évalués objectivement par polysomnographie dans un laboratoire de sommeil. Les principaux paramètres secondaires étaient le temps de sommeil total (TSTs) et le questionnaire sur les symptômes et les impacts diurnes de l’insomnie - domaine de somnolence (QSIDI-DS). La taille de l’effet cliniquement significatif à détecter (c.-à-d. l’amélioration cliniquement significative préspécifiée), déterminée d’après les études exploratoires sur l’efficacité et utilisée pour les calculs de la taille de l’échantillon, était de 15 minutes pour l’ÉTÉAE et la LASP, de 20 minutes pour le TSTs et de 5 unités pour le score du QSIDI-DS. Tous les résultats des paramètres (moyenne des moindres carrés) sont des valeurs de référence et des soustractions de placebo. Les analyses principales comprenaient 16 hypothèses pour tous les paramètres, les niveaux de dose et les points temporels. Pour ces hypothèses, on a utilisé une procédure préspécifiée de contrôle de Bonferroni (Bretz et al 2009) pour contrôler les erreurs de type 1.

Les analyses primaires de l’impact de 25 mg et de 50 mg de Quviviq sur l’ÉTÉAE et la LASP ont montré une amélioration statistiquement significative par rapport au placebo, aux deux points temporels et aux deux doses. Des doses de 25 mg et de 50 mg de Quviviq ont réduit l’ÉTÉAE de 12,20 minutes et de 22,78 minutes, respectivement, au premier mois, et de 11,86 minutes et de 18,30 minutes, respectivement, au troisième mois. Des doses de 25 mg et de 50 mg de Quviviq ont réduit la LASP de 8,32 minutes et de 11,35 minutes, respectivement, au premier mois, et de 7,59 minutes et de 11,67 minutes, respectivement, au troisième mois. Seuls les résultats de l’ÉTÉAE pour 50 mg de Quviviq aux deux points temporels ont atteint la taille cliniquement significative de l’effet pour détecter une durée de 15 minutes ou plus, alors qu’aucun des résultats de la LASP n’a atteint cette durée.

Le paramètre secondaire le TSTs a entraîné une amélioration statistiquement significative par rapport au placebo aux deux points temporels et aux deux doses. Des doses de 25 mg et de 50 mg de Quviviq ont augmenté le TSTs de 12,62 minutes et de 22,06 minutes, respectivement, au premier mois, et de 9,93 minutes et de 19,77 minutes, respectivement, au troisième mois. Les résultats obtenus pour le TSTs étaient favorables, car ils étaient statistiquement significatifs et, à la dose de 50 mg, ont satisfait la taille cliniquement significative de l’effet pour détecter une durée de 20 minutes ou plus pour 50 mg de Quviviq aux deux points temporels. Pour le paramètre secondaire du QSIDI-DS, Quviviq a permis une amélioration par rapport au placebo. Quviviq 25 mg et 0 mg ont réduit le score du QSIDI-DS de 0,75 unité et de 1,75 unité, respectivement, au premier mois et de 0,99 unité et de 1,90 unité, respectivement, au troisième mois. Parmi ces résultats, seuls ceux de Quviviq 50 mg étaient statistiquement significatifs; cependant, ils ne satisfaisaient pas à la taille cliniquement significative de l’effet pour détecter 5 unités ou plus.

Étude 302

L’étude 302, identique dans sa conception à l’étude 301, a évalué Quviviq aux doses de 10 mg et de 25 mg. Au total, 3 683 patients ont été dépistés, 2 201 patients ont été soumis à un examen à simple insu et 924 patients ont été répartis aléatoirement pour recevoir un traitement d’étude. Dans le groupe de numéros de l’intention de traiter (n = 924), les patients ont reçu 10 mg de Quviviq (n = 307), 25 mg de Quviviq (n = 309) ou un placebo (n = 308). L’étude comprenait 286 hommes (31,0 %) et 638 femmes (69,0 %), avec un âge moyen (moyenne ± écart type) de 56,70 ± 14,2 ans.

Pour les paramètres primaires de l’ÉTÉAE et de la LASP, Quviviq a permis une amélioration par rapport au placebo, aux deux points temporels et aux deux doses. Des doses de 10 mg et de 25 mg de Quviviq ont réduit l’ÉTÉAE de 2,74 minutes et de 11,62 minutes, respectivement, au premier mois et de 1,95 minute et de 10,25 minutes, respectivement, au troisième mois. Des doses de 10 mg et de 25 mg de Quviviq ont réduit la LASP de 2,61 minutes et de 6,45 minutes, respectivement, au premier mois, et de 3,19 minutes et de 9,01 minutes, respectivement, au troisième mois. Parmi ces résultats, seuls les résultats de l’ÉTÉAE pour 25 mg de Quviviq aux deux points temporels étaient statistiquement significatifs; cependant, ils ne satisfaisaient pas à la taille cliniquement significative de l’effet pour détecter une durée de 15 minutes ou plus.

Pour les paramètres secondaires de TSTs et du QSIDI-DS, Quviviq a permis une amélioration par rapport au placebo, aux deux points temporels et aux deux doses. Des doses de 10 mg et de 25 mg de Quviviq ont augmenté le TSTs de 13,37 minutes et de 16,13 minutes, respectivement, au premier mois, et de 13,58 minutes et de 19,06 minutes, respectivement, au troisième mois. Des doses de 10 mg et 25 mg de Quviviq ont réduit QSIDI-DS de 0,43 unité et 0,75 unité , respectivement, au premier mois, et de 0,73 unité et de 1,25 unités, respectivement, au troisième mois. Parmi ces résultats, seuls les résultats de TSTs pour 25 mg de Quviviq aux deux points temporels étaient statistiquement significatifs; cependant, ils ne satisfaisaient pas à la taille cliniquement significative de l’effet pour détecter une durée de 20 minutes ou plus.

Indication

La Présentation de drogue nouvelle relative à Quviviq a été initialement déposée par le promoteur pour l’indication suivante :

Quviviq (daridorexant) est indiqué pour le traitement des patients adultes atteints d’insomnie, afin d’améliorer le sommeil et le fonctionnement diurne.

Santé Canada a révisé l’indication proposée afin de refléter adéquatement l’efficacité démontrée dans la population de patients étudiés et de maintenir un libellé conforme à celui utilisé pour d’autres médicaments de la même classe. Par conséquent, Santé Canada a approuvé l’indication suivante

Qiviviq (daridorexant) est indiqué pour la prise en charge des patients adultes atteints d’insomnie, caractérisée par des difficultés d’endormissement et/ou de maintien du sommeil.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Quviviq approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

L’innocuité clinique de Quviviq s’est fondée sur les données de l’étude 301, de l’étude 302 (voir la section Efficacité clinique) et de l’étude 303, une étude ouverte, à plus long terme, portant sur une prolongation de neuf mois de l’innocuité, dans les études 301 et 302. Parmi les 1 847 patients qui ont reçu un traitement à l’étude, 618 ont reçu 25 mg de Quviviq, 308 ont reçu 50 mg de Quviviq, 306 ont reçu 10 mg de Quviviq et 615 ont reçu un placebo. Environ 40 % des 1 847 patients étaient âgés de 65 ans ou plus. Au total, 490 patients ont été traités avec Quviviq pendant au moins 6 mois et 314 patients ont été traités avec Quviviq pendant au moins 12 mois.

Quatre décès ont été signalés chez des patients qui ont reçu Quviviq à des doses allant de 10 mg à 25 mg. Un des décès s’est produit au cours de l’étude 301, deux au cours de l’étude 303 et un après l’interruption du traitement médicamenteux. Bien qu’aucun décès n’ait été signalé chez les patients qui ont reçu un placebo, les décès signalés peuvent être attribuables à des événements aléatoires et, en partie, à une exposition relativement plus grande du patient au traitement médicamenteux.

Les événements indésirables signalés au cours des études étaient attendus pour cette catégorie de médicament. Dans les études 301 et 302 (données regroupées), les réactions indésirables survenues chez au moins 2 % des patients ayant reçu Quviviq et plus fréquemment (≥ 1 %) que chez ceux ayant reçu le placebo, comprenaient des maux de tête (5,5 %), de la somnolence (2,5 %), de la fatigue (2,5 %), des étourdissements (2 %) et des nausées (1,5 %).

Un ensemble standard de termes provenant des requêtes normalisées du Dictionnaire médical pour les activités réglementaires en matière de médicaments a été utilisé pour effectuer une recherche de l’ensemble de données de l’étude clinique. Dans la catégorie générale, il y a eu une légère hausse chez les patients qui ont déclaré une réaction d’hypersensibilité (0,81 % pour Quviviq par rapport à 0,65 % pour le placebo). Aucun cas de réactions anaphylactique ou anaphylactisé n’a été signalé. Dans la catégorie des événements liés à l’insomnie, la fréquence combinée des événements semblables à la narcolepsie était de 1,06 % pour Quviviq et de 0,32 % pour le placebo. Le lien entre Quviviq et ces réactions indésirables n’est pas bien compris, car ils sont associés à des patients atteints d’anomalies du sommeil. Une hausse des fréquences de dépression était notable avec Quviviq (0,57 %) par rapport au placebo (0,32 %). Dans la catégorie du potentiel de renforcement, en dehors des termes de l’abus de drogues, de la toxicomanie, de la dépendance, de l’euphorie, des changements d’humeur, de la psychose et des hallucinations, aucun signal d’innocuité n’a été détecté à part une hausse de la fréquence des hallucinations (0,32 % pour Quviviq par rapport à 0,0 % pour le placebo). Dans la catégorie de laboratoire, on a demandé des données sur des résultats anormaux de la thyrotrophine, une hormone de stimulation de la glande thyroïde, d’éosinophiles, de leucocytes, d’enzymes hépatiques et de bilirubine. Les résultats indiquaient une fréquence légèrement plus élevée dans les événements de thyroxine réduite et de bilirubine augmentée. Les données de l’essai clinique n’ont révélé aucun cas de rebond de l’insomnie ni aucun symptôme de sevrage.

Quviviq a été approuvé par la Food and Drug Administration des États-Unis le 7 janvier 2022. Compte tenu de l’approbation récente, le promoteur n’a pu fournir qu’une estimation très approximative de l’exposition d’environ 3 000 patients. Dans cette exposition limitée postcommercialisation, les cas suivants ont été signalés : des symptômes semblables à ceux de la narcolepsie (n = 14), un risque d’abus de drogues (n = 11), de la dépression (n = 5), des effets dépresseurs du système nerveux central (n = 3), de l’anxiété (n = 1) et un suicide ou une automutilation (n = 1).

La monographie de produit approuvée de Quviviq présente les mises en garde et les mesures de précaution appropriées concernant les problèmes d’innocuité relevés.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Quviviq approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Comme indiqué dans la section Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Quviviq?, l’examen de l’élément non clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Quviviq a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

L’ensemble non clinique comprenait des données provenant d’études pharmacodynamiques primaires, pharmacodynamiques secondaires et de la pharmacologie de l’innocuité.

Pharmacodynamique

On a étudié la liaison des récepteurs et l’activité fonctionnelle du daridorexant dans plusieurs études in vitro et in vivo. Ces études ont montré que le daridorexant est un antagoniste de puissance égale, double des récepteurs de l’orexine qui réduit la latence du sommeil et prolonge le temps de sommeil chez les animaux. Contrairement aux somnifères traditionnels, comme les modulateurs de récepteurs d’acide gamma-aminobutyrique positifs de type A, le daridorexant n’affecte pas les fonctions motrices chez les rats.

Les principaux métabolites du daridorexant, M1, M3 et M10, ne contribuent pas à l’effet thérapeutique du médicament. Afin de déterminer les effets potentiels hors de la cible des M1, M3 et M10 du daridorexant, la liaison de radioligand à haut débit a été évaluée à l’aide de 128 cibles identifiées. Peu de cibles identifiées ont montré des effets fonctionnels (dans les cellules) pour les M1 et M3 du daridorexant. Toutefois, les concentrations inhibitoires mi-maximales observées et les concentrations efficaces mi-maximales se situaient dans la plage micromolaire et, par conséquent, on ne s’attend pas à ce qu’elles entraînent des effets hors de la cible pendant l’utilisation clinique du médicament. Alors que le M3 circulant était le métabolite trouvé dans une proportion plus élevée à la concentration maximale du médicament dans le plasma, il est resté dans la gamme micromolaire (1,1 µM pour une dose de 50 mg).

Pharmacologie d’innocuité

Plusieurs études cardiovasculaires ont été effectuées. Aucun changement dans la durée de QT n’a été observé chez les cochons d’Inde et les chiens. On pense que la réduction de la fréquence cardiaque observée dans les quelques heures suivant l’administration de la dose est reliée à l’effet sédatif du médicament plutôt qu’à un effet cardiovasculaire direct.

Dans une étude de pharmacologie de l’innocuité concernant le système nerveux central et une étude de pharmacologie de l’innocuité respiratoire menée chez des rats à des doses de 100, 300 et 1 000 mg/kg, le daridorexant n’a eu aucun effet significatif sur les animaux. Par conséquent, la concentration sans effet nocif observé est considérée comme étant de 1 000 mg/kg.

Pharmacocinétique

Les études pharmacocinétiques non cliniques effectuées avec le daridorexant n’ont pas identifié de signes d’innocuité ni de problèmes d’efficacité graves.

Dans les études sur l’absorption, le daridorexant est rapidement absorbé avec un temps pour atteindre une concentration maximale variant entre 0,3 et 2 heures, selon les espèces (rats ou chiens) et la dose. De plus, le daridorexant a montré une exposition et une demi-vie plus élevées chez les rates que chez les rats.

Dans les études de distribution, après une dose orale unique, le daridorexant était largement distribué à divers tissus dans l’organisme, y compris le cerveau. Le daridorexant et ses principaux métabolites (M1, M3, M10) sont fortement liés aux protéines plasmatiques.

Dans les études d’excrétion, le daridorexant et ses métabolites ont été excrétés dans le lait de rates en lactation. La principale voie d’excrétion est les excréments.

Dans les études sur le métabolisme, le daridorexant a été métabolisé par sept voies primaires à partir desquelles 22 métabolites ont été identifiés structurellement. Trois métabolites majeurs ont été identifiés (M1, M3, M10); cependant, ils n’ont pas contribué de façon significative à l’effet pharmacologique global du daridorexant. Le Cytochrome P450 3A4 (CYP3A4) est responsable de 89 % du métabolisme du daridorexant.

Toxicologie

Dans les études de toxicité à dose répétée, les principaux signes cliniques observés chez les rats et les chiens étaient une activité réduite et un comportement léthargique à des doses plus faibles et des tremblements intermittents de la tête ou des secousses de la tête à des doses plus élevées. Basé sur la pharmacologie du daridorexant, on s’attendait à ces effets bénins aux doses les plus faibles. Les signes cliniques ont été résolus pendant la période de rétablissement. Chez les chiens, il y avait des signes cliniques ressemblant à la cataplexie en présence de stimulation, qui étaient classés comme un évanouissant. Cette constatation peut être due à un effet pharmacologique exagéré du daridorexant. Ce signe clinique n’a pas été observé au début de la période de rétablissement; toutefois, le signe clinique ressemblant à la cataplexie est considéré comme défavorable.

Chez les rats, on a observé une augmentation de l’hypertrophie hépatocellulaire liée à la dose; cette constatation était associée à une augmentation du poids du foie et, dans certains cas, à une augmentation des enzymes hépatiques. Ces changements étaient généralement de gravité minimale et étaient réversibles pendant la période sans traitement. L’hypertrophie des cellules folliculaires dans la glande thyroïdienne a été observée principalement chez les rats et a été associée à une augmentation du poids de la thyroïde, de la triiodothyronine en circulation et de l’hormone stimulante de la thyroïde. Ces changements ont été réversibles à la fin de la période sans traitement. De plus, les résultats dans le foie et la thyroïde semblaient être secondaires à l’effet d’induction enzymatique du daridorexant.

Le daridorexant n’était pas génotoxique dans deux études in vitro et une étude in vivo. Il n’était pas non plus oncogénique dans les études de cancérogénicité chez les rats et les souris transgéniques.

Le daridorexant n’a eu aucun effet toxicologiquement significatif sur la fertilité masculine et féminine, le développement embryofoetal ou le développement prénatal et postnatal. Aucun effet négatif n’a été observé sur la fertilité de la progéniture de rats traités avec du daridorexant.

Dans les études sur le comportement opérant, le daridorexant n’a pas produit de généralisation de stimulus au zolpidem (un médicament à potentiel d’abus) et n’avait pas de propriétés de renforcement. Dans une étude sur la dépendance physique, l’interruption du traitement avec le daridorexant n’a pas entraîné de changements associés aux symptômes de sevrage.

La monographie de produit de Quviviq présente les résultats des études non cliniques ainsi que que les résultats pour l’être humain. À la lumière de l’utilisation prévue de Quviviq, la présentation n’indique aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l’autorisation du produit.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Quviviq approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d’ordre qualitatif

Comme indiqué dans la section Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Quviviq?, l’examen de l’élément qualité de la Présentation de drogue nouvelle de Quviviq a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

L’information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Quviviq montre que la substance médicamenteuse et le produit médicamenteux peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit médicamenteux ont été examinées et jugées acceptables. D’après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 24 mois est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé à la température ambiante (entre 15 ºC et 30 ºC).

Un avis de non-conformité (ANC) a déjà été émis par Santé Canada le 15 août 2022. Il a été déterminé que l’évaluation du risque par le promoteur, de formation potentielle d’impuretés de N‑nitrosamine (N‑Nitrosodiéthylamine), au cours du processus de fabrication de la substance médicamenteuse, ne correspondait pas aux attentes de Santé Canada concernant le contrôle des nitrosamines. En outre, il a été exigé que le promoteur définisse le triazole comme matière de départ. Dans la réponse à l’ANC, le promoteur a fourni une évaluation des risques révisée démontrant un risque négligeable pour la formation de N‑Nitrosodiéthylamine au cours du processus commercial. Les limites proposées pour les impuretés liées aux médicaments sont considérées comme suffisamment qualifiées (c.-à-d. dans les limites du International Council for Harmonisation of Technical Requirements for Pharmaceuticals for Human Use et/ou qualifiées à partir d’études toxicologiques). De plus, le triazole a été redéfini comme une matière de départ réglementaire. Par conséquent, un avis de conformité a été recommandé du point de vue de la qualité.

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Aucun des ingrédients non médicinaux (excipients, décrits précédemment) présents dans le produit médicamenteux n’est interdit par le Règlement sur les aliments et drogues.

Aucun excipient d’origine humaine ou animale n’est utilisé pour la fabrication du produit médicamenteux.