Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Amvuttra
Décisions d'examen
Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).
Type de produit:
- Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Sommaire des motifs de décision (SMD)
Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Amvuttra est accessible ci-dessous.
Activité récente relative à Amvuttra
Les SMD relatifs aux médicaments éligibles (tels que décrits dans la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision [SMD]) autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.
Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard d’Amvuttra, un produit dont l’ingrédient médicinal est vutrisiran (sous forme de vutrisiran sodium). Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la Liste des abréviations qui se trouvent dans les Tableaux des activités postautorisation (TAPA).
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez la Ligne Directrice : Gestion des présentations et des demandes de drogues.
Mise à jour : 2024-03-28
Identification numérique de drogue (DIN) : 02542420 - vutrisiran 25 mg/0.5 ml, solution, administration sous-cutanée
Tableau des activités postautorisation (TAPA)
Type et numéro d’activité ou de présentation |
Date de présentation |
Décision et date |
Sommaire des activités |
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Avis de mise en marché d’un produit médicamenteux (DIN 02542420) |
Sans objet |
Date de la première vente : 2023-12-15 |
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues. |
PDN Nº 267923 |
2022-10-31 |
Délivrance d’un AC : 2023-10-18 |
Délivrance d’un AC relatif à une Présentation de drogue nouvelle. |
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Amvuttra
SMD émis le : 2024-03-28
L'information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Amvuttra.
Vutrisiran (sous forme de vutrisiran sodium)
Identification numérique de drogue (DIN) : 02542420 - vutrisiran 25 mg/0.5 ml, solution, administration sous-cutanée
Alnylam Netherlands B.V.
Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 267923
Type de présentation : Présentation de drogue nouvelle (Nouvelle substance active)
Domaine thérapeutique (Classification anatomique, thérapeutique, chimique [Anatomical Therapeutic Chemical], deuxième niveau) : N07Autres médicaments du système nerveux
Date de présentation : 2022-10-31
Date d’autorisation : 2023-10-18
Le 18 octobre 2023, Santé Canada a émis à l'intention d’Alnylam Netherlands B.V. un Avis de conformité pour le produit médicamenteux Amvuttra.
L'autorisation de mise en marché s'appuie sur l'information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes d’Amvuttra est considéré comme étant favorable pour le traitement de la polyneuropathie de stade 1 ou 2 chez les patients adultes atteints d’amylose héréditaire à transthyrétine.
1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?
Amvuttra, un médicament thérapeutique d’interférence par acide ribonucléique (iARN), a été autorisé pour le traitement de la polyneuropathie de stade 1 ou 2 chez les patients adultes atteints d’amylose héréditaire à transthyrétine.
Santé Canada ne dispose d’aucune donnée sur l’utilisation d’Amvuttra chez les patients de moins de 18 ans. Par conséquent, une indication d’usage pédiatrique n’a pas été autorisée.
Il n’y a aucune différence importante associée à l’utilisation d’Amvuttra au niveau de l’innocuité ou de l’efficacité entre les patients âgés de 65 ans ou plus et ceux de moins de 65 ans. Aucun ajustement de dose n’est nécessaire chez les patients âgés de 65 ans ou plus.
Amvuttra (vutrisiran [fourni sous forme de vutrisiran sodique] à une dose de 25 mg/0,5 ml) est présenté sous forme de solution. En plus de l'ingrédient médicinal, la solution contient du chlorure de sodium, du phosphate monobasique de sodium dihydraté, du phosphate de sodium monobasique dihydraté et de l’eau pour injection. L’acide phosphorique et l’hydroxyde de sodium peuvent avoir été ajoutés pour ajuster le pH.
L'utilisation d’Amvuttra est contre-indiquée chez les patients qui présentent des antécédents d’hypersensibilité grave à ce médicament, ou à un des ingrédients de la formulation, y compris à un ingrédient non médicinal ou à un composant du contenant.
Amvuttra a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à son administration. La monographie de produit d’Amvuttra est accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
2 Pourquoi Amvuttra a-t-il été autorisé?
Santé Canada estime que Amvuttra a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour le traitement de la polyneuropathie de stade 1 ou 2 chez les patients adultes atteints d’amylose héréditaire à transthyrétine (amylose ATTRh).
L’amylose héréditaire à transthyrétine est une maladie rare, progressive et mortelle causée par des mutations du gène de la transthyrétine (TTR). La protéine TTR agit comme transporteur du rétinol (vitamine A) et de la thyroxine. Elle est principalement produite par le foie et, dans une moindre mesure, par le plexus choroïde du cerveau et l’épithélium pigmentaire rétinien. Les mutations du gène TTR provoquent la déstabilisation de la forme tétramère de la molécule TTR et sa dissociation subséquente en formes monomères et dimères libres modifiées, qui se replient incorrectement et se regroupent en dépôts fibreux extracellulaires insolubles (amyloïdes). Les dépôts d’amyloïdes contenant le TTR mutant et de type sauvage s’accumulent dans de multiples organes, notamment le système nerveux, le cœur, le tractus gastro‑intestinal, les reins et les yeux, provoquant un dysfonctionnement progressif des organes avec des manifestations cliniques correspondantes qui sont débilitantes et finalement mortelles. Plus de 120 variantes du gène TTR ont été signalées associées à l’amylose ATTRh, ce qui entraîne une hétérogénéité dans la présentation de la maladie, y compris des phénotypes principalement neuropathiques, cardiaques ou mixtes. La variante du gène TTR la plus répandue contient une mutation ponctuelle entraînant le remplacement de la valine par la méthionine à la position 30 (V30M) de la protéine TTR mature.
Deux agents réduisant la TTR sont disponibles au Canada pour le traitement de la polyneuropathie chez les patients adultes atteints d’amylose ATTRh, l’inotersen (Tegsedi) et le patisiran (Onpattro). La transplantation du foie est l’option de traitement non pharmacologique pour les patients atteints d’amylose ATTRh.
Le vutrisiran, l’ingrédient médicinal d’Amvuttra, est une interférence par acide ribonucléique (iARN) de deuxième génération, composé d’un petit ARN interférent synthétisé et modifié chimiquement (pARNi) dirigé contre l’ acide ribonucléique messager (ARNm) TTR et conjugué avec un ligand de N-acétylgalactosamine (GalNAc) pour permettre la livraison ciblée de l’pARNi au foie. Au moyen du processus naturel d’interférence de l’ARN, l’pARNi provoque la dégradation catalytique de l’ARNm TTR dans le foie, ce qui entraîne une réduction des taux sériques de la protéine TTR variante et de la protéine TTR de type sauvage. Les caractéristiques physicochimiques du conjugué pARNi-GalNAc conduisent à une stabilité métabolique accrue et à un temps de résidence prolongé du foie, ce qui permet d’avoir un schéma posologique moins fréquent.
Amvuttra s’est révélé efficace pour le traitement de la polyneuropathie de stade 1 ou 2 chez les patients adultes atteints d’amylose ATTRh. L’autorisation de commercialisation d’Amvuttra était fondée sur des données d’efficacité et d’innocuité provenant d’une étude pivot randomisée et ouverte de phase III (l’étude HELIOS-A) effectuée chez des patients atteints de la polyneuropathie causée par l’amylose ATTRh. On a fourni des données supplémentaires sur l’innocuité au moyen d’une étude de phase I sur Amvuttra effectuée chez des participants en santé.
Dans l’étude HELIOS-A, 164 patients ont été répartis aléatoirement selon un rapport de 3:1 pour recevoir 25 mg d’Amvuttra par voie sous-cutanée une fois tous les trois mois (122 patients) ou 0,3 mg/kg de patisiran par voie intraveineuse toutes les trois semaines (42 patients), à titre de comparateur de référence, pendant 18 mois. Le groupe traité à l’aide d’un placebo (77 patients) au cours de l’étude APOLLO, l’étude pivot de phase III sur le patisiran, a été utilisé comme contrôle par placebo externe pour les paramètres d’efficacité.
Il a été démontré que l’effet pharmacodynamique d’Amvuttra sur la réduction des concentrations sériques de la TTR n’était pas inférieur au groupe de référence traité au moyen du patisiran jusqu’au 18e mois.
On a effectué des évaluations de l’efficacité avant d’administrer la première dose, au neuvième mois (point de l’analyse primaire de l’efficacité) et au 18e mois.
Le principal paramètre d’efficacité de l’étude HELIOS-A a été le changement par rapport au niveau de référence dans le score d’incapacité neurologique modifié +7 (modified Neurologic Impairment Score +7 [mNIS+7]) comparativement au contrôle par placebo externe au neuvième mois. Le traitement au moyen d’Amvuttra a entraîné une diminution moyenne de 2,2 points (amélioration) du mNIS+7 par rapport au niveau de référence comparativement à une augmentation moyenne de 14,8 points (aggravation) dans le groupe traité à l’aide d’un placebo externe, ce qui a entraîné une différence moyenne statistiquement importante de 17,0 points par rapport au placebo (p < 0,0001). L’efficacité d’Amvuttra a également été corroborée par les résultats du principal paramètre secondaire, soit le changement du score total au niveau de référence selon le questionnaire de Norfolk de la qualité de vie associée à une neuropathie diabétique (Norfolk Quality of Life-Diabetic Neuropathy, QoL-DN de Norfolk) par rapport au contrôle par placebo externe au neuvième mois (il y avait une différence moyenne statistiquement importante de 16,2 points par rapport au placebo, p < 0,0001).
Pour les deux paramètres, l’efficacité d’Amvuttra a été maintenue après 18 mois de traitement. Comparativement au groupe traité à l’aide d’un placebo externe, il y a eu des améliorations statistiquement importantes de 28,6 et 21,0 points du score de mNIS+7 et du score de QoL-DN de Norfolk, respectivement (p < 0,0001). De même, on a observé des améliorations statistiquement importantes avec le traitement au moyen d’Amvuttra par rapport au groupe traité à l’aide d’un placebo externe pour d’autres paramètres secondaires, dont le test de marche sur 10 mètres au neuvième et au 18e mois, l’indice de masse corporelle modifié au 18e mois et le score de l’échelle R-ODS (Rasch-built Overall Disability Scale) au 18e mois.
Amvuttra était habituellement sûr et bien toléré chez les volontaires en santé et les patients atteints d’amylose ATTRh avec polyneuropathie. Dans l’étude HELIOS‑A, les événements indésirables les plus fréquemment signalés dans le groupe traité au moyen d’Amvuttra étaient la douleur aux extrémités (chez 14,8 % des patients) et l’arthralgie (chez 10,7 % des patients). On a observé des réactions légères et transitoires au site d’injection chez 4,1 % des patients traités au moyen d’Amvuttra. En raison du petit nombre de patients exposés à Amvuttra, l’occurrence et la fréquence des événements indésirables rares demeurent incertaines.
Une diminution des niveaux sériques de vitamine A est un effet pharmacodynamique secondaire connu de la réduction des niveaux sériques de TTR sérique, parce que la protéine sert de support à la vitamine A. Dans l’étude HELIOS-A, en dépit d’une supplémentation en vitamine A concomitante, les taux de vitamine A sérique ont été réduits chez les patients traités au moyen d’Amvuttra. Bien qu’aucun examen ophtalmologique régulier n’ait été effectué dans le cadre de l’étude, 28,7 % des patients traités au moyen d’Amvuttra ont signalé des événements indésirables désignés par des termes préférentiels dans la Système Organe Classe Affections oculaires (selon le Dictionnaire médical des activités de réglementation, MedDRA).
Les conséquences cliniques d’une carence en vitamine A, y compris les symptômes oculaires (p. ex., cécité nocturne) et le risque tératogène potentiel découlant de niveaux déséquilibrés de vitamine A pendant la grossesse sont mises en évidence dans la section Mises en garde et précautions de la monographie de produit d’Amvuttra, ainsi que les recommandations pertinentes. Il est recommandé d’administrer l’apport quotidien recommandé en vitamine A au moyen de suppléments pour tous les patients prenant Amvuttra. En outre, il est recommandé que les femmes en âge de procréer utilisent une contraception efficace pendant le traitement au moyen d’Amvuttra. En outre, l’utilisation d’Amvuttra n’est pas recommandée pendant la grossesse.
Des incertitudes demeurent quant à l’innocuité d’Amvuttra chez les patients atteints d’une insuffisance hépatique modérée ou grave, les patients ayant subi une transplantation du foie, les patients atteints d’une insuffisance rénale grave ou d’une insuffisance rénale terminale, ainsi que les femmes enceintes ou allaitantes. De même, l’innocuité d’Amvuttra chez les patients qui passent du traitement avec un autre agent abaissant le taux de TTR à un traitement au moyen d’Amvuttra n’a pas été évaluée, étant donné que le traitement réduisant le taux de TTR antérieur était un critère d’exclusion dans l’étude HELIOS-A. En outre, des données limitées sont disponibles sur l’innocuité à long terme d’Amvuttra au-delà de 18 mois de traitement. Toutefois, le promoteur doit fournir à Santé Canada les résultats de la période de prolongation aléatoire de 42 mois de l’étude HELIOS-A lorsqu’elle sera terminée.
Alnylam Netherlands B.V. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Amvuttra. Le PGR est conçu de manière à décrire les problèmes d'innocuité connus et potentiels, à présenter le plan de surveillance prévu et, au besoin, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques associés au produit. Après examen, le PGR a été jugé acceptable.
Les étiquettes interne et externe, la notice d'accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit d’Amvuttra qui ont été présentées ont répondu aux exigences réglementaires relatives à l'étiquetage, à l'utilisation d'un langage clair et aux éléments de conception.
Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables. Après examen, le nom proposé d’Amvuttra a été accepté.
Dans l'ensemble, sur la base des données soumises, le avantage d'Amvuttra pour la population de patients visée l'emporte sur les risques associés à l'utilisation de ce produit. Les problèmes d'innocuité relevés peuvent être gérés à l'aide de l'étiquetage et d’une surveillance adéquate. La monographie de produit d’Amvuttra comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d'innocuité identifiées.
Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'Avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).
3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation d’Amvuttra?
L’examen des composants de qualité, des composants non cliniques et des composants cliniques de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) pour Amvuttra était fondé sur une évaluation critique du dossier de données présenté à Santé Canada. En outre, les examens effectués par l’Agence européenne des médicaments et la Food and Drug Administration des États-Unis ont été utilisés comme références supplémentaires, conformément à la méthode 3 décrite dans l'ébauche de la ligne directrice : L'utilisation d'examens étrangers par Santé Canada. La décision réglementaire canadienne concernant la PDN d’Amvuttra a été prise de manière indépendante sur la base de l’examen canadien.
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice : gestion des présentations et des demandes de drogues.
Étapes importantes de la présentation : Amvuttra
Étape importante de la présentation |
Date |
---|---|
Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle |
2022-10-31 |
Examen préliminaire |
|
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire émise |
2022-12-28 |
Examen |
|
Évaluation du plan de gestion des risques terminée |
2022-09-20 |
Évaluation de la qualité terminée |
2023-10-04 |
Évaluation non clinique terminée |
2023-10-12 |
Évaluation clinique/médicale terminée |
2023-10-16 |
Examen de l'étiquetage terminé |
2023-10-16 |
Délivrance de l'Avis de conformité par la directrice générale, Direction des produits pharmaceutiques |
2023-10-18 |
4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?
Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement sur les aliments et drogues.
5 Quelles activités postautorisation ont été menées à l'égard d’Amvuttra?
Les Sommaires des motifs de décision (SMD) relatifs aux médicaments éligibles (tels que décrits dans la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision [SMD]) autorisés après le 1er septembre 2012 incluront des renseignements sur les activités postautorisation sous forme de tableau. Le tableau des activités postautorisation (TAPA) comprendra de brefs résumés d'activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Le TAPA continuera d'être actualisé durant tout le cycle de vie du produit.
Le TAPA relatif à Amvuttra est accessible ci-dessus.
Pour consulter les derniers avis, mises en garde et retraits concernant des produits commercialisés, consultez MedEffet Canada.
6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?
Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :
-
Consulter MedEffet Canada pour connaître les derniers avis, mises en garde et retraits concernant les produits commercialisés.
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Voir la Base de données des Avis de conformité (AC) pour accéder à la liste des dates d'autorisation de tous les médicaments ayant reçu un AC depuis 1994.
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Consulter la Base de données sur les produits pharmaceutiques (BDPP) pour obtenir la dernière monographie de produit. La BDPP contient des renseignements précis sur les médicaments dont l'utilisation a été approuvée au Canada.
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Voir les documents relatifs à l'Avis de conformité avec conditions (AC-C) pour les produits ayant reçu un AC en vertu de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C), le cas échéant. En cliquant sur les liens correspondant au nom du produit (selon le cas), vous pouvez accéder à la fiche de renseignements, partie III - Renseignements pour les patients sur les médicaments, à l'avis d'admissibilité, et/ou à la « Lettre aux professionnels de santé ».
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Consulter le Registre des brevets pour obtenir la liste des brevets déposés relativement à des ingrédients médicinaux, le cas échéant.
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Consulter le Registre des drogues innovantes pour obtenir la liste des drogues admissibles à la protection des données en vertu de l'article C.08.004.1 du Règlement sur les aliments et drogues, le cas échéant.
7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision
Pharmacologie clinique
L’ingrédient médicinal d’Amvuttra, le vutrisiran, est un médicament thérapeutique d’interférence par acide ribonucléique (ARNi). Au moyen du processus naturel de l’ARNi, le vutrisiran cause la dégradation catalytique de l’acide ribonucléique messager de la transthyrétine (ARNm TTR) dans le foie, ce qui entraîne une réduction des niveaux sériques de la protéine TTR. Le vutrisiran est un conjugué d’un petit acide ribonucléique interférent (pARNi) à double brin chimiquement modifié et d’un ligand trivalent de N-acétylgalactosamine (GalNAc). La molécule de l’pARNi cible tout particulièrement la variante et le type sauvage ARNm TTR, alors que le ligand de GalNAc permet la délivrance de l’pARNi au foie. Les caractéristiques physicochimiques du conjugué GalNAc-pARNi conduisent à une stabilité métabolique accrue et à un temps de résidence prolongé du foie, ce qui permet d’avoir un schéma posologique moins fréquent.
La pharmacocinétique du vutrisiran après administration par voie sous‑cutanée a été caractérisée chez des volontaires en bonne santé au cours d’une étude de phase I visant à évaluer les doses ascendantes uniques (allant de 5 mg à 300 mg) et chez des patients atteints d’amylose héréditaire à transthyrétine (amylose ATTRh) qui ont reçu 25 mg de vutrisiran une fois tous les trois mois au cours de l’étude pivot de phase III HELIOS‑A (décrite à la section Efficacité clinique).
Le vutrisiran a présenté des profils pharmacocinétiques et des expositions similaires chez des volontaires en santé et des patients atteints d’amylose ATTRh avec polyneuropathie.
Une augmentation proportionnelle à la dose de la concentration plasmatique maximale (Cmax) du vutrisiran et une augmentation de l’aire sous la courbe concentration-temps (ASC) légèrement supérieure à une augmentation proportionnelle à la dose ont été observées après des doses sous-cutanées uniques dans la plage de doses évaluée (5 à 300 mg).
Le vutrisiran a été rapidement absorbé après l’administration par voie sous‑cutanée, avec un temps médian à la Cmax (tmax) de trois heures (intervalle : de 2 à 6,5 heures). La liaison protéique plasmatique du vutrisiran était d’environ 80 % et le volume de distribution apparent du compartiment central chez les humains était estimé à 10,07 L. D’après les études non cliniques, le vutrisiran est principalement distribué au foie chez les humains et l’exposition plasmatique devrait être principalement provoquée par l’absorption du foie. On n’a pas réalisé d’étude effectuée chez les humains visant à caractériser l’absorption, la distribution, le métabolisme et l’excrétion du vutrisiran en raison des risques associés à une exposition prolongée à la radioactivité dans le foie. D’après la modélisation pharmacocinétique et pharmacodynamique, la demi-vie du vutrisiran dans le foie humain a été estimée à environ 55 jours.
On a montré que le vutrisiran était métabolisé par hydrolyse médiée par les nucléases chez les animaux. Chez l’humain, on n’a observé aucun métabolite important en circulation. Le vutrisiran n’était pas un substrat et n’inhibait aucune des principales enzymes du cytochrome P450. On n’a pas détecté aucune accumulation plasmatique de vutrisiran à la suite d’une dose journalière répétée, comme prévu d’après l’estimation de la population pour la demi‑vie d’élimination moyenne de 6,29 heures chez les humains.
On dispose de peu de renseignements sur l’incidence potentielle des facteurs intrinsèques et extrinsèques sur la pharmacocinétique du vutrisiran. Un petit nombre de patients atteints d’une insuffisance hépatique légère et de patients atteints d’une insuffisance rénale légère ou modérée ont été inclus dans les études cliniques. Le vutrisiran n’a pas été étudié chez les patients atteints d’une insuffisance rénale grave ou d’une insuffisance rénale terminale, chez les patients atteints d’une insuffisance hépatique modérée ou grave, ou chez les patients ayant subi une transplantation du foie. Une évaluation pharmacocinétique de la population a conclu que l’insuffisance hépatique légère et que l’insuffisance rénale légère ou modérée n’y avait aucune incidence sur l’exposition au vutrisiran ou la réduction des taux sériques de la protéine TTR.
On a évalué les effets pharmacodynamiques de la dose de 25 mg de vutrisiran administrée par voie sous‑cutanée une fois tous les trois mois chez des patients atteints d’amylose ATTRh au cours de l’étude pivot de phase III HELIOS-A. Après neuf et 18 mois de traitement, les réductions moyennes de la protéine TTR sérique étaient respectivement de 83 % et de 88 %. La réduction médiane en pourcentage des taux sériques de la protéine TTR dans le groupe traité au moyen du vutrisiran n’était pas inférieure à celle du groupe témoin traité à l’aide du patisiran au sein de l’étude jusqu’au 18e mois, avec une différence de 5,3 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,2 %, 9,3 %).
Les données de pharmacologique clinique appuient l'usage d’Amvuttra pour l'indication spécifiée.
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit d’Amvuttra approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Efficacité clinique
L’efficacité de l’Amvuttra pour le traitement de la polyneuropathie chez les adultes atteints d’amylose ATTRh a été évaluée dans une étude pivot, randomisée et ouverte de phase III (l’étude HELIOS-A). Au total, 164 patients ont été répartis aléatoirement selon un rapport de 3:1 pour recevoir 25 mg d’Amvuttra par voie sous-cutanée une fois tous les trois mois (122 patients) ou 0,3 mg/kg de patisiran par voie intraveineuse toutes les trois semaines (42 patients), à titre de comparateur de référence, pendant 18 mois. Le groupe traité à l’aide d’un placebo (77 patients) au cours de l’étude APOLLO, l’étude pivot de phase III sur le patisiran, a été utilisé comme contrôle par placebo externe pour les paramètres d’efficacité.
Les patients inscrits étaient représentatifs de l’ensemble de la population de patients atteints d’amylose ATTRh avec polyneuropathie. Les caractéristiques démographiques et pathologiques des patients du groupe au moyen d’Amvuttra étaient relativement comparables à celles des patients du groupe traité à l’aide d’un placebo externe. Les valeurs de référence pour la plupart des paramètres d’efficacité étaient indicatives d’une gravité légèrement plus grande de la maladie dans le groupe traité à l’aide d’un placebo externe comparativement au groupe au moyen d’Amvuttra. Un pourcentage plus faible de patients présentant des données probantes préexistantes de l’implication de l’amyloïde cardiaque a été inclus dans l’étude HELIOS‑A comparativement à l’étude APOLLO.
Dans le groupe traité au moyen d’Amvuttra, l’âge médian du patient au niveau de référence était de 60 ans et 65 % des patients étaient des hommes. Soixante‑dix pour cent des patients étaient caucasiens, 17 % étaient asiatiques, 3 % étaient noirs et 9 % étaient d’origine « autre ». On a consigné vingt-deux variantes différentes du gène TTR. La variante du gène TTR la plus répandue contient une mutation ponctuelle entraînant le remplacement de la valine par la méthionine à la position 30 (V30M) de la protéine TTR mature; cette variante était présente chez 44 % des patients du groupe traité au moyen d’Amvuttra. Soixante‑neuf pour cent des patients du groupe traité au moyen d’Amvuttra avaient une polyneuropathie de stade 1 (capacité à marcher intacte, neuropathie sensorielle, motrice et autonymique légère des membres inférieurs) et 31 % présentaient le stade 2 de la maladie (aide nécessaire pour marcher, atteinte modérée des membres inférieurs, des membres supérieurs et du tronc).
Le principal paramètre d’efficacité de l’étude HELIOS-A a été le changement par rapport au niveau de référence dans le score d’incapacité neurologique modifié +7 (modified Neurologic Impairment Score +7 [mNIS+7]) comparativement au contrôle par placebo externe au neuvième mois. Le mNIS+7 est une mesure composite de la polyneuropathie motrice, sensorielle et autonome comprenant des évaluations de la force motrice et des réflexes, des analyses sensorielles quantitatives, des études de conduction nerveuse et de la pression sanguine posturale. Les valeurs minimale et maximale sont 0 et 304, respectivement. Des scores plus élevés indiquent une aggravation de la neuropathie.
Le principal paramètre secondaire, soit le changement du score total au niveau de référence selon le questionnaire de Norfolk de la qualité de vie associée à une neuropathie diabétique (Norfolk Quality of Life-Diabetic Neuropathy, QoL-DN de Norfolk) par rapport au contrôle par placebo externe au neuvième mois. Ce questionnaire est un outil qui permet d’obtenir l’évaluation d’un ensemble complet de paramètres de neuropathie, y compris la fonction nerveuse autonome et les activités de la vie quotidienne. Le score total varie de -4 à 136 et des scores plus élevés indiquent une mauvaise qualité de vie.
On a effectué des évaluations de l’efficacité avant d’administrer la première dose, au neuvième mois (point de l’analyse primaire de l’efficacité) et au 18e mois.
Au neuvième mois, on a observé une amélioration de la neuropathie (une variation de la moyenne des moindres carrés par rapport au niveau de référence de -2,2 points dans le score mNIS+7) dans le groupe traité au moyen d’Amvuttra, alors que le groupe traité à l’aide d’un placebo a présenté une aggravation de la neuropathie (une variation de la moyenne des moindres carrés par rapport au niveau de référence de 14,8 points dans le score mNIS+7). Ceci représente une amélioration statistiquement importante de la neuropathie chez les patients du groupe traité au moyen d’Amvuttra par rapport au groupe à l’aide d’un placebo externe, avec une différence moyenne des moindres carrés dans le score mNIS+7 du niveau de référence au neuvième mois de -17 points (intervalle de confiance [IC] à 95 % : -21,8, -12,2; p < 0,0001).
L’efficacité d’Amvuttra a également été appuyée par les résultats du principal paramètre secondaire. Comparativement au groupe témoin traité à l’aide d’un placebo externe, la différence moyenne des moindres carrés du score total de QoL-DN de Norfolk du niveau de référence jusqu’au neuvième mois était de -16,2 points (IC à 95 % : -21,7, -10,8; p < 0,0001).
En outre, pour les deux paramètres, l’efficacité d’Amvuttra a été maintenue après 18 mois de traitement. Comparativement au groupe traité à l’aide d’un placebo externe, il y a eu des améliorations statistiquement importantes de 28,6 et 21,0 points du score de mNIS+7 et du score de QoL-DN de Norfolk, respectivement (p < 0,0001). De même, on a observé des améliorations statistiquement importantes avec le traitement au moyen d’Amvuttra par rapport au groupe traité à l’aide d’un placebo externe pour d’autres paramètres secondaires, dont le test de marche sur 10 mètres au neuvième mois et 18e mois, l’indice de masse corporelle modifié au 18e mois et le score de l’échelle R-ODS (Rasch-built Overall Disability Scale) au 18e mois.
Indication
La Présentation de drogue nouvelle relative à Amvuttra a été initialement déposée par le promoteur pour l'indication proposée suivante :
Amvuttra (vutrisiran) est indiqué pour le traitement des adultes atteints d’amylose héréditaire à transthyrétine (amylose ATTRh).
Santé Canada a révisé l’indication proposée afin de tenir compte de la population de patients de l’étude pivot de phase III HELIOS-A. Comme aucun patient atteint de polyneuropathie de stade 3 n’a été inclus dans l’étude HELIOS-A, l’indication était limitée aux patients atteints d’amylose ATTRh ayant une polyneuropathie de stade 1 ou de stade 2. Par conséquent, Santé Canada a approuvé l'indication suivante :
Amvuttra (injection de vutrisiran) est indiqué pour le traitement de la polyneuropathie de stade 1 ou 2 chez les patients adultes atteints d’amylose héréditaire à transthyrétine (amylose ATTRh).
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d’Amvuttra approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Innocuité clinique
On a évalué l’innocuité d’Amvuttra chez 122 patients atteints d’amylose ATTRh ayant une polyneuropathie participant à l’étude pivot de phase III HELIOS-A (décrite à la section Efficacité clinique) et chez 60 volontaires en santé au cours d’une étude de phase I. Sur les 122 patients, 119 ont été exposés à Amvuttra pendant au moins 12 mois. La durée médiane du traitement était de 18,8 mois (intervalle : de 1,7 à 19,4 mois). Compte tenu du fait que l’amylose ATTRh est une maladie rare et potentiellement mortelle, le nombre de participants exposés à Amvuttra a été jugé acceptable pour évaluer le profil d’innocuité d’Amvuttra. Néanmoins, l’occurrence et la fréquence des événements indésirables rares demeurent incertaines.
Amvuttra était habituellement sûr et bien toléré chez les volontaires en santé et les patients atteints d’amylose ATTRh avec polyneuropathie.
Dans l’étude HELIOS-A, les événements indésirables les plus fréquemment signalés dans le groupe traité au moyen d’Amvuttra étaient la douleur aux extrémités (chez 14,8 % des patients) et l’arthralgie (chez 10,7 % des patients). On a observé des réactions légères et transitoires au site d’injection chez 4,1 % des patients traités au moyen d’Amvuttra. Il convient de noter qu’au départ, dans l’étude de phase I et dans la première moitié de l’étude HELIOS-A, Amvuttra a été administré à partir d’une fiole, qui a été remplacée par une seringue préremplie qui sera commercialisée avec un système passif d’innocuité pour les aiguilles. Cent dix-neuf patients ont reçu au moins une dose et 93 patients ont reçu trois doses à l’aide de la seringue préremplie. Le taux d’événements indésirables était comparable avant et après l’introduction de la seringue préremplie.
Étant donné que les patients atteints d’amylose ATTRh ont souvent une atteinte cardiaque, l’évaluation des événements indésirables cardiaques est confondue par les manifestations cardiaques de la maladie sous-jacente. Il n’y a pas de différences cliniquement importantes dans l’incidence ou la nature des événements indésirables cardiaques et des événements indésirables cardiaques graves entre le groupe traité au moyen d’Amvuttra et le groupe traité à l’aide d’un placebo externe. On a signalé des événements indésirables possiblement liés à des troubles cardiaques chez 30,3 % des patients traités au moyen d’Amvuttra et chez 23,8 % des patients recevant le patisiran. Compte tenu de la taille réduite de l’échantillon du groupe traité au moyen de patisiran (42 patients) et de l’atteinte cardiaque sous-jacente, l’incidence de ces événements indésirables dans le groupe traité au moyen d’Amvuttra n’était pas assez élevée pour être considérée comme étant un problème d’innocuité cardiovasculaire lié au médicament. Dans l’étude de phase I, Amvuttra n’a eu aucun effet sur l’intervalle QT corrigé (QTc) chez les volontaires en santé qui ont reçu des doses allant jusqu’à 300 mg. On n’a pas effectué d’étude approfondie sur l’intervalle QT au moyen d’Amvuttra.
Étant donné qu’Amvuttra est sélectivement livré au foie et qu’il présente un temps de résidence prolongé, les événements indésirables hépatiques ont été considérés comme étant un problème particulièrement préoccupant dans le programme de développement clinique d’Amvuttra. Tous les événements indésirables hépatiques du groupe traité au moyen d’Amvuttra étaient légers ou modérés et aucun des événements n’a entraîné l’abandon du médicament à l’étude. On a observé des élévations transitoires et faibles de l’alanine aminotransférase et de l’aspartate aminotransférase chez certains patients traités au moyen d’Amvuttra.
Une diminution des niveaux sériques de vitamine A est un effet pharmacodynamique secondaire connu de la réduction des niveaux sériques de TTR, parce que la protéine sert de support à la vitamine A. Dans l’étude HELIOS-A, en dépit d’une supplémentation en vitamine A concomitante, les taux de vitamine A sérique ont été réduits chez les patients traités au moyen d’Amvuttra (les réductions moyennes maximales et minimales à l’état d’équilibre de 70 % et de 63 %, respectivement). Bien qu’aucun examen ophtalmologique régulier n’ait été effectué dans le cadre de l’étude, 28,7 % des patients traités au moyen d’Amvuttra ont signalé des événements indésirables désignés par des termes préférentiels dans la Système Organe Classe Affections oculaires (selon le Dictionnaire médical des activités de réglementation, MedDRA).
Les conséquences cliniques d’une carence en vitamine A, y compris les symptômes oculaires (p. ex., cécité nocturne) et le risque tératogène potentiel découlant de niveaux déséquilibrés de vitamine A pendant la grossesse sont mises en évidence dans la section Mises en garde et précautions de la monographie de produit d’Amvuttra, ainsi que les recommandations pertinentes. Il est recommandé d’administrer l’apport quotidien recommandé en vitamine A au moyen de suppléments pour tous les patients prenant Amvuttra. En outre, il est recommandé que les femmes en âge de procréer utilisent une contraception efficace pendant le traitement au moyen d’Amvuttra. En outre, l’utilisation d’Amvuttra n’est pas recommandée pendant la grossesse.
L’incidence des anticorps anti-médicaments (AAM) était faible (3,3 %) chez les patients traités au moyen d’Amvuttra au cours de l’étude HELIOS‑A et la présence d’AAM ne semble pas avoir d’incidence sur la pharmacocinétique, la pharmacodynamique, l’efficacité ou l’innocuité d’Amvuttra.
Des incertitudes demeurent concernant l’innocuité d’Amvuttra chez les patients atteints d’une insuffisance hépatique modérée ou grave, les patients ayant subi une transplantation du foie, les patients atteints d’une insuffisance rénale grave ou d’une insuffisance rénale terminale, ainsi que les femmes enceintes ou allaitantes. De même, l’innocuité d’Amvuttra chez les patients qui passent du traitement avec un autre agent abaissant le taux de TTR à un traitement au moyen d’Amvuttra n’a pas été évaluée, étant donné que le traitement réduisant le taux de TTR antérieur était un critère d’exclusion dans l’étude HELIOS-A. Notamment, des données limitées sont disponibles sur l’innocuité à long terme d’Amvuttra au-delà de 18 mois de traitement. Toutefois, le promoteur doit fournir à Santé Canada les résultats de la période de prolongation aléatoire de 42 mois de l’étude HELIOS-A lorsqu’elle sera terminée.
La monographie de produit approuvée d’Amvuttra présente les mises en garde et les mesures de précaution appropriées concernant les problèmes d'innocuité relevés.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d’Amvuttra approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.2 Motifs non cliniques de la décision
Le vutrisiran, l’ingrédient médicinal d’Amvuttra, est une molécule d’un petit acide ribonucléique interférent (pARNi) à double brin chimiquement modifié qui cible spécifiquement l’acide ribonucléique messager de la transthyrétine variante et de type sauvage (ARNm TTR) et est lié de façon covalente à un ligand contenant trois résidus de N-acétylgalactosamine (GalNAc) pour permettre la délivrance du pARNi aux hépatocytes. Au moyen du processus naturel appelé interférence par ARN, le vutrisiran cause la dégradation catalytique de l’ARNm TTR dans le foie, ce qui entraîne une réduction des niveaux sériques de la protéine TTR et des dépôts de protéine TTR dans les tissus.
En raison des différences entre les espèces dans la séquence d’ARNm TTR ciblée, le vutrisiran est pharmacologiquement actif chez les humains et les singes cynomolgus, mais pas chez les rongeurs ou les lapins, ce qui limite l’applicabilité des résultats des études sur ces espèces.
Les résultats pharmacodynamiques non cliniques ont confirmé que le vutrisiran réduisait potentiellement et sélectivement l’expression de l’ARNm TTR et qu’il avait un faible potentiel d’activité hors cible à la dose thérapeutique recommandée.
Dans une étude pharmacologique sur l’innocuité, on n’a observé aucun effet sur la fonction cardiovasculaire (fréquence cardiaque, tension artérielle, électrocardiogramme), la température corporelle ou la fréquence respiratoire chez les singes cynomolgus mâles télémesurés auxquels on administrait des doses uniques de vutrisiran par voie sous‑cutanée à une dose allant jusqu’à 300 mg/kg.
Les résultats pharmacocinétiques non cliniques ont démontré qu’après l’administration de la dose sous-cutanée, le vutrisiran est rapidement et spécifiquement distribué au foie. Les expositions au vutrisiran étaient semblables chez les mâles et les femelles. Le vutrisiran est éliminé principalement par excrétion rénale et biliaire. Des études de métabolisme in vitro et in vivo ont confirmé que le vutrisiran est relativement stable et ne s’est pas accumulé dans le plasma après l’administration d’une dose mensuelle chez les rats ou les singes.
Le vutrisiran est principalement métabolisé par des endonucléases et des exonucléases en courts fragments de nucléotides de tailles différentes dans le foie. Les métabolites étaient semblables chez les espèces et les sexes. Il n’y a aucune donnée probante d’accumulation de métabolites dans le plasma ou le foie chez les rats et les singes cynomolgus.
Dans des études de toxicité à dose répétée chez les rats et les singes cynomolgus, on a observé des résultats histologiques non indésirables liés aux médicaments dans le foie (chez les deux espèces), les reins (chez les rats), les ganglions lymphatiques (chez les singes) et les sites d’injection (chez les deux espèces), ce qui tient compte de la distribution principale et de l’accumulation de vutrisiran. Les doses sans effet nocif observé (DSENO) étaient les doses élevées de 150 mg/kg/mois et de 300 mg/kg/mois chez les rats et les singes, respectivement. Les expositions aux DSENO correspondent à plus de 1 000 et 3 000 fois les expositions à la dose humaine maximale recommandée de vutrisiran, normalisées selon le calendrier de dosage recommandé (25 mg administrées tous les trois mois).
D’après les études de génotoxicité et de cancérogénicité, on ne considère pas que le vutrisiran est génotoxique ou cancérogène.
Dans les études de toxicité pour la reproduction et le développement, on n’a signalé aucun effet direct associé à l’exposition au vutrisiran. Cependant, on a observé certains effets indésirables au cours de l’étude sur le développement embryofœtal du rat, qui étaient probablement secondaires à la toxicité maternelle ou au stress causé par le calendrier de dosage quotidien au cours de la gestation. L’incidence de la réduction des concentrations de TTR et de vitamine A induite par le vutrisiran n’a pas pu être pleinement évaluée à l’aide de ce modèle.
Chez les animaux ayant développé des anticorps anti‑médicaments, il n’y a eu aucun effet apparent de ces anticorps sur la pharmacodynamique, la toxicocinétique ou la toxicité du vutrisiran.
La monographie de produit d’Amvuttra présente les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour l'être humain. À la lumière de l'utilisation prévue d’Amvuttra, la présentation n'indique aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l'autorisation du produit.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d’Amvuttra approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.3 Motifs d'ordre qualitatif
L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication d’Amvuttra montre que la substance médicamenteuse et le produit médicamenteux peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit médicamenteux ont été examinées et jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 36 mois est jugée acceptable lorsque le produit médicamenteux est entreposé entre 2 ºC et 30 ºC.
On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été suffisamment qualifiées, c'est-à-dire qu'elles se situent dans les limites établies par l'International Council for Harmonisation of Technical Requirements for Pharmaceuticals for Human Use (l'ICH) et/ou qu'elles sont qualifiées à partir d'études toxicologiques.
Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.
Aucun des ingrédients non médicinaux (excipients, décrits précédemment) présents dans le produit médicamenteux n'est interdit par le Règlement sur les aliments et drogues. De plus, aucun excipient d’origine humaine ou animale n’est utilisé dans la formulation d’Amvuttra.
Produits pharmaceutiques connexes
Nom du produit | DIN | Entreprise | Ingrédient(s) actif(s) & concentration |
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AMVUTTRA | 02542420 | ALNYLAM NETHERLANDS B.V. | Vutrisiran (Vutrisiran sodique) 25 MG / 0.5 ML |