Résumé de l'examen de l'innocuité - PROLIA (denosumab) - Risque d'affection maligne (cancer)

Décisions d'examen

Un resumé de l’examen de l'innocuité complète d'autres informations liées à l'innocuité afin d'aider les Canadiens à prendre des décisions éclairées au sujet du l'utilisation des produits de santé. Chaque résumé présente les données évaluées dans le cadre de l’examen de Santé Canada, les conclusions et les mesures prises par Santé Canada, le cas échéant.


Émis le : 2015-01-23

Enjeu

Un examen de l'innocuité a été entrepris pour évaluer l'information existante sur le risque de cancer associé à PROLIA (denosumab). Cet examen a été mené en raison d'un rapport sur l'innocuité que Santé Canada a reçu de la part du fabricant, conformément à des exigences réglementaires courantes, dans lequel celui-ci faisait état d'un certain nombre de décès. Il était notamment question de cas de cancer. Santé Canada a donc demandé au fabricant de lui faire parvenir un rapport sommaire sur tous les cas de cancer associés à l'utilisation de PROLIA, afin de mener une évaluation plus approfondie.

Contexte

Utilisation approuvée de PROLIA au Canada

PROLIA est utilisé dans le traitement de l’ostéoporose (amincissement et affaiblissement des os) chez les femmes après la ménopause qui présentent un risque accru de fracture. On l’utilise également chez certains hommes atteints d’ostéoporose. PROLIA est aussi utilisé pour accroître la masse osseuse des hommes atteints du cancer de la prostate et des femmes atteintes du cancer du sein qui reçoivent un traitement anticancéreux.

Cancer et affection maligne

Une affection maligne est une tumeur cancéreuse qui peut croître et envahir les tissus avoisinants pour ensuite se propager à d’autres parties du corps. On appelle les cellules cancéreuses qui se propagent à d’autres parties du corps des « métastases ».

Objectif

Évaluer les données existantes sur le risque qu'une forme de cancer apparaisse chez les patients traités par PROLIA. Santé Canada a plus particulièrement évalué les nouveaux cas de cancer apparus après le début du traitement par PROLIA. Si un patient était déjà atteint du cancer au moment de commencer le traitement, ou en cas de récidive pendant le traitement, on considérait que le cancer n'était pas causé par PROLIA. Les données probantes examinées proviennent des déclarations de cas au Canada, de rapports soumis par le fabricant, de la litterature scientifique ainsi que des connaissances relatives à l'utilisation de ce médicament, tant au Canada qu'ailleurs dans le monde.

Constatations à l’issue de l’examen de l’innocuité

Utilisation de PROLIA au Canada 1

  • Santé Canada estime que le nombre d’ordonnances de PROLIA augmente d’année en année depuis les cinq dernières années. Environ 213 061 ordonnances de PROLIA ont été delivrées de décembre 2010 à janvier 2014 (nouvelles ordonnances et renouvellements).

Déclarations canadiennes de cas d’affection maligne liées à PROLIA

  • Les rapports fournis par le fabricant à la demande de Santé Canada faisaient état de 184 cas d’affection maligne au Canada depuis le 6 août 2010 chez des patients recevant PROLIA. Dans la plupart de ces cas, les patients présentaient d’autres facteurs de risque qui pouvaient expliquer le cancer, ou alors il n’y avait pas suffisamment d’information pour qu’il soit possible de faire une évaluation fiable. Par conséquent, seul un très faible nombre de cas pouvait être lié directement à l’utilisation de PROLIA.

Rapports scientifiques

  • Selon la littérature scientifique et médicale actuelle, les taux de cancer observés chez les patients traités par PROLIA ne sont pas différents de ceux observés chez les patients traités par placébo (comprimé de sucre).
  • Il n’y a par ailleurs aucune étude non clinique (menée chez des animaux) dont les résultats donneraient à penser que PROLIA pourrait causer le cancer.

Données internationales 2

  • Au moment de cet examen, la base de données mondiales de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les réactions indésirables aux médicaments (VigiBase) renfermait 230 cas d’affection maligne chez des patients exposés à PROLIA entre 2011 et 2014. Une recherche dans la base de données mondiales d’Amgen a révélé 1 052 cas possibles d’affection maligne chez des personnes traitées par PROLIA entre le 26 mai 2010 et le 31 janvier 2014, quelle qu’ait été la cause du cancer. Dans l’ensemble, le taux d’affection maligne est considéré comme étant inférieur au taux observé dans la population générale.

Conclusions et mesures à prendre

  • Après un examen plus approfondi des cas déclarés au Canada et à l’étranger, seuls 16 cas de cancer sur une possibilité de 1 140 ont été considérés comme étant potentiellement liés à l’utilisation de PROLIA.Les renseignements à l’usage des prescripteurs concernant PROLIA indique que les taux de cancer observés dans les essais cliniques étaient semblables chez les patients traités par PROLIA et chez ceux ayant reçu un placébo.

    À la lumière de l’information obtenue dans le cadre de cet examen, Santé Canada conclut qu’il n’y a pas, à l’heure actuelle, suffisamment de données pour laisser croire à l’existence d’un possible lien entre l’utilisation de PROLIA et le cancer.

    Santé Canada continuera de surveiller les données sur les réactions indésirables associées à PROLIA, comme il le fait à l’égard de tous les produits de santé, afin de cerner et d’évaluer les dangers possibles. Santé Canada tiendra les Canadiens au courant et interviendra, au besoin, si de nouvelles informations au sujet de l’innocuité de ce produit sont identifiées.

Références

  1. Bone HG, Chapurlat R, Brandi ML, et al. The effect of three or six years of denosumab exposure in women with postmenopausal osteoporosis: results from the FREEDOM extension. J Clin Endocrinol Metab 2013;98:4483-92.
  2. Ferrari-Lacraz S, Ferrari S. Do RANKL inhibitors (denosumab) affect inflammation and immunity? Osteoporos Int 2011;2:435–46.
  3. González-Suárez E, Jacob AP, Jones J, et al. RANK ligand mediates progestin-induced mammary epithelial proliferation and carcinogenesis. Nature 2010;468:103-7.
  4. Zhou Z, Chen C, Zhang J, et al. Safety of denosumab in postmenopausal women with osteoporosis or low bone mineral density: a meta-analysis. Int J Clin Exp Pathol 2014;7:2113-22.

Notes de bas de page

  1. Données sur l'utilisation d'IMS fournies par : IMS Health Canada Inc. Aucune partie externe ne peut citer ni utiliser les données d'IMS, qui ont été produites par Santé Canada, en l'absence d'une entente de tierce partie.
  2. Les données de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les effets indésirables ont été fournies par le Centre collaborateur de l'OMS pour la pharmacovigilance internationale. Cette information n'est pas homogène sur le plan de la source des données et de la probabilité que le produit de santé ait causé l'effet indésirable d'intérêt. Cette information ne représente pas non plus l'opinion de l'OMS.
  3. Ces références ne sont pas censées être exhaustives. Elles sont suggérées comme complément d'information et correspondent aux connaissances les plus à jour au moment de l'examen d'innocuité.