Résumé de l’examen de l’innocuité - Anticoagulants oraux (apixaban, dabigatran, edoxaban, rivaroxaban et warfarine) - Évaluation du risque potentiel de rupture splénique

Anticoagulants oraux (produits contenant de l’apixaban, du dabigatran, de l’edoxaban, du rivaroxaban et de la warfarine)

Rupture splénique (déchirure de la paroi de la rate qui peut entraîner une hémorragie interne potentiellement mortelle)

• L’examen de l’innocuité de Santé Canada a permis d’établir un lien possible entre les anticoagulants oraux et le risque de rupture splénique atraumatique (sans cause apparente).

• Santé Canada collaborera avec les fabricants pour mettre à jour les renseignements sur l’innocuité dans la monographie de produit canadienne (MPC) pour tous les anticoagulants oraux afin d’y inclure le risque de rupture splénique atraumatique.

Santé Canada a examiné le risque potentiel de rupture splénique lié à l’utilisation des anticoagulants oraux. L’examen de l’innocuité a été entrepris à la suite de déclarations faisant état de ce risque à l’étranger chez des patients prenant du rivaroxaban, en l’absence de traumatisme ou d’autre facteur de risque connu.

• Les anticoagulants oraux (médicaments qui éclaircissent le sang) sont des médicaments sur ordonnance dont la vente est autorisée au Canada pour :

  • prévenir la formation de caillots sanguins après une chirurgie de remplacement du genou ou de la hanche;

  • réduire le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC; lésion causée par une interruption de la circulation sanguine dans une partie du cerveau) ou le risque d’embolie systémique (blocage soudain d’un vaisseau sanguin par un caillot de sang) chez les personnes atteintes de fibrillation auriculaire (une maladie du cœur qui entraîne un rythme cardiaque irrégulier); et

  • traiter la thrombose veineuse profonde (formation de caillots de sang dans les veines des jambes) et l’embolie pulmonaire (formation de caillots de sang dans les vaisseaux sanguins des poumons), et réduire le risque subséquent de nouvelle thrombose veineuse profonde ou embolie pulmonaire.

• Cinq anticoagulants oraux sont actuellement offerts au Canada (apixaban, dabigatran, edoxaban, rivaroxaban et warfarine) sous différentes marques nominatives et versions génériques. La warfarine est commercialisée au Canada depuis plus de 65 ans, tandis que les autres médicaments sont arrivés sur le marché canadien entre 2008 et 2017.

• Les anticoagulants oraux sont fréquemment prescrits : entre 2020 et 2023, les pharmacies de détail canadiennes ont exécuté environ 12 millions d’ordonnances d’anticoagulants oraux par année.

• Santé Canada a examiné les renseignements provenant des recherches effectuées dans la base de données de Canada Vigilance^a et la littérature scientifique.

• Santé Canada a examiné 42 cas (3 au Canada et 39 internationaux) de rupture splénique survenus chez des patients qui prenaient des anticoagulants oraux, y compris 39 cas rapportés dans la documentation publiée^1-39. Sur les 42 cas, 1 a été jugés probablement lié à l’utilisation d’anticoagulants oraux, 21 (1 au Canada) ont été jugés possiblement liés, 16 n’y était probablement pas liés et 4 (2 au Canada) n’ont pu être évalués en raison d’un manque d’information.

• Outre la prise d’anticoagulants oraux, aucun autre facteur susceptible d’expliquer la rupture splénique (par exemple, un traumatisme ou un problème de santé antérieur) n’était signalé dans 9 des 21 cas jugés possiblement liés à l’utilisation de ces médicaments. Cependant, la rupture de la rate survient parfois en l’absence de traumatisme.

• Parce que la prise d’anticoagulants est associée à un risque accru de saignement, ces médicaments augmentent le risque de saignement à l’intérieur de la rate, ce qui peut mener à la rupture de sa capsule (la couche externe entourant la rate).

• Santé Canada a également examiné les résultats d’une étude qui a porté sur plus de 27 000 déclarations internationales d’effets indésirables soupçonnés associés aux anticoagulants oraux⁴⁰. Les résultats montrent que la fréquence de signalement des événements de rupture splénique est plus élevée que prévu chez les patients qui prennent ces médicaments, ce qui tend à corroborer l’existence d’un lien.

• L’examen de Santé Canada a permis d’établir un lien possible entre les anticoagulants oraux et le risque de rupture splénique atraumatique.

• Santé Canada collaborera avec les fabricants pour mettre à jour la MPC pour tous les anticoagulants oraux afin d’y inclure le risque de rupture splénique atraumatique.

• Santé Canada encourage les consommateurs et les professionnels de la santé à déclarer au Programme Canada Vigilance tout effet secondaire lié aux anticoagulants oraux, ou d’un autre produit de santé.

• Santé Canada continuera de surveiller les données sur l’innocuité des anticoagulants oraux, comme il le fait à l’égard de tous les produits de santé sur le marché canadien, afin de cerner et d’évaluer les dangers possibles. Santé Canada prendra rapidement les mesures qui s’imposent si de nouveaux risques pour la santé sont portés à son attention.

Les données analysées aux fins de cet examen de l’innocuité proviennent de publications scientifiques et médicales, des renseignements recueillis au Canada et à l’étranger ainsi que des connaissances acquises au sujet de l’utilisation des anticoagulants oraux au Canada et à l’étranger.

Pour d’autres renseignements, veuillez communiquer avec la Direction des produits de santé commercialisés.

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1. Les déclarations de cas au Canada peuvent être consultées dans la Base de données en ligne des effets indésirables de Canada Vigilance.