Sommaire de décision réglementaire portant sur Botox
Décisions d'examen
Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.
Type de produit:
Ingrédient(s) médicinal(aux):
Classe thérapeutique :
Type de présentation :
Numéro de contrôle :
Quel était l'objet de la présentation?
Botox a été approuvé au Canada pour le traitement symptomatique de la dystonie cervicale, de la spasticité focale touchant les membres supérieurs et inférieurs, de lhyperhidrose primaire des aisselles, de la migraine chronique, du dysfonctionnement de la vessie, de la vessie hyperactive chez les adultes et du blépharospasme ainsi que du strabisme chez les patients âgés de 12 ans ou plus. Le présent SPDN vise à étendre cette indication au traitement symptomatique de la spasticité focale pédiatrique touchant les membres supérieurs et inférieurs chez les patients pédiatriques âgés de deux ans et plus.
Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?
Traitement symptomatique de la spasticité des membres supérieurs chez les patients pédiatriques âgés de deux ans et plus
Lefficacité de Botox pour le traitement de la spasticité des membres supérieurs (PUL) chez les patients pédiatriques âgés de deux ans et plus a été évaluée au cours dune étude de 12 semaines multicentrique, randomisée, à double insu, contrôlée par placebo et à groupes parallèles (NCT01603602).
Létude comprenait 234 patients pédiatriques atteints de spasticité des membres supérieurs en raison dune paralysie cérébrale ou dun accident vasculaire cérébral et qui avaient une échelle dAshworth modifiée (ÉAM) de base ≥ 2 pour le groupe musculaire principal (GMP), cest-à-dire pour les fléchisseurs du coude ou du poignet, dans trois groupes de traitement (77 dans le groupe traité au moyen de six unités/kg de Botox, 78 dans le groupe traité au moyen de trois unités/kg de Botox et 79 dans le groupe traité à laide du placebo). Les patients ont reçu une dose totale de trois unités/kg (maximum de 100 unités), de six unités/kg (maximum de 200 unités) ou un placebo dans le GMP, puis ont fait lobjet dun suivi pendant 12 semaines. De la deuxième à la 11e semaine, tous les patients ont également reçu des séances hebdomadaires dergothérapie normalisée. Le principal paramètre defficacité était le changement moyen par rapport au niveau de référence de lÉAM dans le GMP à la quatrième et à la sixième semaine.
Les patients admissibles ont pu participer à une étude de prolongation ouverte, au cours de laquelle ils ont reçu jusquà cinq traitements à des doses allant jusquà 10 unités/kg (maximum de 340 unités) sil y avait plus dun membre à traiter.
Lefficacité de Botox (3 U/kg et 6 U/kg) dans le traitement de la spasticité PUL a été démontrée par lamélioration statistiquement importante du paramètre defficacité primaire, cest-à-dire une ÉAM jusquà 0,71 présentant davantage une réduction de la variation moyenne par la méthode des moindres carrés (MMC) du score obtenu avec léchelle dAshworth modifiée - Bahonnon (ÉAM-B) au niveau de référence dans les GMP à la quatrième et à la sixième semaine dans les groupes traités au moyen de Botox plutôt que dans le groupe traité à laide du placebo. La signification clinique de leffet du traitement primaire est également suggérée par lobservation que, comparativement au groupe traité à laide dun placebo, les groupes traités au moyen du Botox avaient un taux plus élevé de répondants qui avaient obtenu une réduction de lÉAM par rapport au niveau de référence dans le GMP à la quatrième et à la sixième semaine. La différence atteignait jusquà 32 % (6 U/kg de Botox - placebo). On a observé les effets de traitement accrus entre la deuxième et la huitième semaine après linjection.
Traitement symptomatique de la spasticité des membres inférieurs chez les patients pédiatriques âgés de deux ans et plus
Lefficacité et linnocuité de Botox pour le traitement de la spasticité des membres inférieurs (PLL) chez les patients pédiatriques âgés de deux ans et plus ont été évaluées au cours dune étude de 12 semaines multicentrique, randomisée, à double insu, contrôlée par placebo et en groupes parallèles (NCT01603628).
Létude comprenait 384 patients pédiatriques atteints de spasticité des membres inférieurs en raison dune paralysie cérébrale et qui avaient une ÉAM de base ≥ 2 pour le fléchisseur plantaire de la cheville, dans trois groupes de traitement pour le membre à létude (128 dans le groupe traité au moyen de huit unités/kg de Botox, 126 dans le groupe traité au moyen de quatre unités/kg de Botox et 128 dans le groupe traité à laide du placebo). Les patients ont reçu une dose totale de quatre unités/kg (maximum de 150 unités), de huit unités/kg (maximum de 300 unités) ou un placebo par injection intramusculaire dans le muscle gastrocnémien, le muscle soléaire et le muscle tibial postérieur du membre à létude, puis ils ont fait lobjet dun suivi pendant 12 semaines. De la deuxième à la 11e semaine, tous les patients ont également reçu des séances hebdomadaires de physiothérapie (PT) normalisée. Le principal paramètre était le changement moyen par rapport au niveau de référence de lÉAM de la cheville à la quatrième et à la sixième semaine.
Les patients admissibles ont pu participer à une étude de prolongation ouverte, au cours de laquelle ils ont reçu jusquà cinq traitements à des doses allant jusquà 10 unités/kg (maximum de 340 unités) sil y avait plus dun membre à traiter.
Lefficacité de Botox (4 U/kg et 8 U/kg) dans le traitement de la spasticité PLL a été démontrée par une petite amélioration statistiquement importante du paramètre defficacité primaire, cest-à-dire une ÉAM jusquà 0,26 présentant davantage une réduction de la variation moyenne par la MMC du score obtenu avec lÉAM-B du niveau de référence dans la cheville à la quatrième et à la sixième semaine dans les groupes traités au moyen du Botox plutôt que dans le groupe traité à laide du placebo. Ce niveau damélioration est similaire à celui observé dans le traitement de la spasticité des membres inférieurs chez les adultes au moyen de Botox au cours des essais cliniques. La signification clinique de leffet du traitement observé semble suggérée par lobservation que, comparativement au groupe traité à laide dun placebo, les groupes traités au moyen de Botox avaient des taux plus élevés de répondants qui avaient obtenu une réduction de lÉAM-B de la cheville au cours de toutes les visites suivant linjection, et ce, jusquà la huitième semaine. La différence atteignait jusquà 14 % (8 U/kg de Botox - placebo) à la quatrième semaine. On a observé les effets de traitement accrus entre la deuxième semaine et la huitième semaine après linjection.
Puissants effets placebo dans le traitement de la spasticité PUL et de la spasticité PLL
Il y a eu un effet placebo manifeste dans toutes les variables defficacité dans les études cliniques mentionnées ci-dessus dans le traitement symptomatique de la spasticité PUL et de la spasticité PLL. Un tel effet était souvent plus puissant que leffet du traitement au moyen de Botox, ce qui indique que Botox ne devrait pas être conçu comme un substitut aux régimes de soins habituels dans le traitement de la spasticité focale pédiatrique au moyen de ce médicament.
Innocuité
Linnocuité de Botox dans le traitement de la spasticité des membres inférieurs et supérieurs chez les patients pédiatriques est évaluée dans une analyse intégrée effectuée auprès de 933 patients pédiatriques traités au moyen de Botox (ensemble de la population dinnocuité) provenant de neuf études cliniques. Botox était bien toléré chez les patients pédiatriques âgés de deux ans et plus dans le traitement de la spasticité PUL et de la spasticité PLL. Linnocuité du traitement au moyen de Botox ne présente aucune différence notable avec le profil dinnocuité établi de Botox pour le traitement des indications approuvées, y compris la spasticité des membres inférieurs et supérieurs chez les adultes.
Dans les essais cliniques pivots, la fréquence observée de la propagation distante de la toxine était denviron 1,2 % pour le traitement de la spasticité PUL au moyen de Botox à une dose allant jusquà 6 U/kg, mais inférieure à 0,4 % dans le traitement de la spasticité PLL au moyen de Botox à une dose allant jusquà 8 U/kg.
Méthodes pour assurer lefficacité et réduire les risques au minimum
Afin dassurer une efficacité adéquate dans le traitement de la spasticité focale pédiatrique et datténuer le risque dévénements indésirables graves, les questions suivantes sont expressément abordées dans la monographie de produit.
- Botox ne devrait pas être administré comme un substitut aux régimes de soins habituels dans le traitement de la spasticité focale chez les adultes et chez les enfants.
- Au moment de la combinaison des indications, la dose cumulative maximale de Botox dans un intervalle de trois mois ne devrait généralement pas dépasser 10 unités/kg ou 340 unités, selon la plus faible des deux valeurs, chez les patients pédiatriques.
Conclusion
Dans lensemble, le rapport avantages-risques de Botox dans le traitement de la spasticité focale chez les patients pédiatriques âgés de deux ans et plus est considéré comme étant favorable.
Décision rendue
Autorisé; émission dun avis de conformité conformément au Règlement sur les aliments et drogues.