Sommaire de décision réglementaire portant sur Lumakras

Décisions d'examen

Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.


Type de produit:

Médicament

Ingrédient(s) médicinal(aux):

sotorasib

Classe thérapeutique :

Agents antinéoplasiques

Type de présentation :

Présentation de drogue nouvelle

Numéro de contrôle :

248435
Quel était l'objet de la présentation?

Amgen Canada inc. a déposé cette présentation de drogue nouvelle (PDN) afin d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché de Lumakras (en comprimés de 120 mg) pour le traitement de patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) présentant la mutation G12C de l’homologue de l’oncogène viral du sarcome du rat de Kirsten (mutation KRAS G12C), à un stade localement avancé ou métastatique, qui ont déjà reçu un traitement. Après examen, Santé Canada a recommandé la délivrance d’une autorisation de mise sur le marché en vertu de la politique sur les avis de conformité avec conditions pour le traitement de patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) présentant la mutation G12C de l’homologue de l’oncogène viral du sarcome du rat de Kirsten (mutation KRAS G12C), localement avancé (pour lequel il n’existe aucun traitement curatif) ou métastatique, qui ont déjà reçu au moins un traitement à action générale.

Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?

Lumakras (sotorasib) est un inhibiteur sélectif de premier rang du mutant G12C de l’homologue de l’oncogène viral du sarcome du rat de Kirsten (mutation KRAS G12C). Dans la présentation de drogue nouvelle (PDN), le fabricant a proposé l’utilisation du sotorasib pour le traitement de patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) présentant la mutation KRAS G12C à un stade localement avancé ou métastatique qui avait déjà été traité. Le CPNPC à un stade avancé (stade IIIB et IV) est une maladie grave et mortelle, avec un taux de survie globale (TSG) à 5 ans de 5,2 %. Les patients aux prises avec un CPNPC à un stade avancé (sans autre mutation dans un gène qui pourrait favoriser l’apparition d’un cancer ou l’accélérer) n’ont actuellement aucune option thérapeutique. Chez les sujets dont le cancer à un stade métastatique a progressé au cours d’une immunothérapie et d’un doublet de chimiothérapie à base de platine antérieur, les options de traitement palliatif comprennent une chimiothérapie cytotoxique à un seul antinéoplasique. Il y a un besoin médical non satisfait, car les réponses à un seul agent chimiothérapeutique sont de courte durée et présentent une toxicité importante liée au médicament.

L’avantage du sotorasib a été évalué chez des sujets atteints d’un CPNPC dans l’étude pivot multicentrique de phase II comparative d’études indépendantes et à étiquetage en clair CodeBreak 100. Le principal critère d’évaluation était le taux de réponse objective (TRO), tel que confirmé au moyen d’une évaluation centrale indépendante réalisée à l’insu. Des 123 patients évalués, le TRO confirmé au moyen d’une évaluation centrale indépendante réalisée à l’insu était de 37,4 % (intervalle de confiance [IC] de 95 %) : 28,8, 46,6). Les taux de réponse complète (TRC) et de réponse partielle (TRP) étaient respectivement de 1,6 % et de 35,8 %. Les réponses étaient durables, avec une durée médiane de réponse de 8,4 mois (fourchette : 1,3, 8,4) et était considérées comme étant cliniquement significatives. Le TRO observé démontre une amélioration par rapport à l’option actuelle de norme de soins, à savoir, le docétaxel. Les estimations historiques des TRO de référence pour le docétaxel variaient entre 6 et 15 %. L’autorisation sans conditions (avis de conformité) du médicament contre le cancer repose sur des données probantes plus directes d’un avantage clinique, comme l’amélioration de la survie (survie sans progression, SSP), comme l’amélioration de la qualité de vie d’un patient ou une diminution des symptômes liés à la maladie. Ces avantages cliniques peuvent être raisonnablement prédits par le marqueur de substitution du TRO, mais cette corrélation nécessite une vérification plus poussée des études de confirmation.

Le TRO était généralement cohérent dans plusieurs sous-groupes prédéfinis. Il y a eu un nombre restreint de sujets atteints d’un CPNPC à un stade localement avancé inscrits à l’étude pour confirmer l’avantage clinique. L’efficacité dans une population atteinte d’un cancer à un stade localement avancé a été extrapolée à partir de la population atteinte d’un cancer à un stade métastatique, étant donné la similarité de la biologie de la maladie, des options de traitement clinique et des besoins médicaux non satisfaits. De plus, on n’a pas constaté la présence de métastases à distance chez la plupart des sujets atteints d’un cancer à un stade localement avancé. Étant donné que cette sous-population est à risque élevé de progression vers le stade IV, l’absence de métastases à distance a été considérée comme une donnée probante prometteuse de l’efficacité du sotorasib. D’après des études toxicologiques non cliniques, le sotorasib n’a eu aucun effet négatif sur la fertilité. D’après des études in vitro et in vivo, le sotorasib n’était pas génotoxique ni mutagène.

Dommages : La plupart des effets indésirables associés au sotorasib étaient gérables au moyen de soins de soutien ou de modifications de la dose. Les principaux risques liés au sotorasib étaient la pneumonite et l’hépatotoxicité. Des cas graves ou potentiellement mortels de pneumonite se sont produits dans 1,5 % de la population de CPNPC et des cas graves d’hépatotoxicité ont été observés dans 3 % de la population de CPNPC. Les effets indésirables de grade ≥ 3, qui se sont produits à la fréquence d’environ 5 % à 10 %, comprenaient l’hépatotoxicité, des diarrhées, des douleurs musculosquelettiques et la pneumonie. Des réactions indésirables qui ont mené à l’interruption permanente de l’activité humaine se sont produites dans 9 % de la population, ce qui indique un bon profil de tolérance.

Les études sur la toxicité pour la reproduction chez des animaux montrent que l’on ne peut pas exclure un risque pour le fœtus s’il est exposé au sotorasib pendant la grossesse.

Les interactions médicamenteuses ont fait l’objet d’une enquête adéquate et des mesures appropriées d’atténuation des risques sont indiquées dans la monographie de produit (MP).

Incertitudes : Bien que le schéma posologique proposé de 960 mg une fois par jour pour le sotorasib ait été jugé acceptable (d’après les données sur l’innocuité et l’efficacité tirées de l’étude CodeBreak 100) chez les patients atteints de CPNPC, le schéma posologique optimal reste à déterminer. En effet, un profil similaire de TRO et d’innocuité a été constaté à des doses de sotorasib variant de 180 mg à 960 mg une fois par jour chez les patients atteints d’un CPNPV pendant l’étude sur l’augmentation de la dose. De plus, l’inhibition de la protéine mutante KRAS-G12C a probablement été réalisée à toutes les doses étudiées pour le sotorasib. On soupçonne que le profil pharmacocinétique non linéaire du sotorasib est la cause sous-jacente de ces observations. Afin d’examiner ces limitations et de déterminer le schéma posologique optimal pour le sotorasib, le fabricant évaluera l’administration d’une dose plus faible dans le cadre d’une étude randomisée d’optimisation de la dose comme engagement après la mise sur le marché.

Cette PDN a été présentée en vertu de la politique sur les avis de conformité avec conditions (AC-C). Une limitation avec les données justificatives est l’absence d’un groupe de comparaison et l’utilisation d’un marqueur de substitution (TRO) pour évaluer l’avantage clinique. Pour remédier à ces incertitudes, Amgen Canada inc. confirmera les avantages et les risques cliniques du sotorasib au moyen d’une étude randomisée visant à évaluer le sotorasib par rapport au docétaxel chez des sujets atteints d’un CPNPC traité antérieurement en utilisant la survie sans progression comme principal critère d’évaluation.

Dans l’ensemble, le profil avantages-risques-incertitudes du sotorasib, basé sur le TRO et la durée de réponse observée dans une population de patients ayant un besoin médical non satisfait élevé, est considéré comme étant favorable. Bien que le sotorasib puisse causer des toxicités sérieuses et graves, les risques sont atténués par un étiquetage adéquat. Un AC-C est recommandé.

Pour de plus amples renseignements au sujet de la décision de Santé Canada, veuillez consulter le Sommaire des motifs de décision.

Décision rendue

Autorisé; émission dun Avis de conformité (AC) conformément à les Règlement sur les aliments et drogues.