Sommaire de décision réglementaire portant sur Sunlenca
Décisions d'examen
Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.
Type de produit:
Ingrédient(s) médicinal(aux):
Classe thérapeutique :
Type de présentation :
Numéro de contrôle :
Quel était l'objet de la présentation?
L’objectif de cette Présentation de drogue nouvelle (PDN) était d’obtenir une autorisation de commercialisation pour Sunlenca (lénacapavir), un nouvel inhibiteur à action prolongée de la fonction de la capside virale. Le promoteur, Gilead Sciences Canada Inc., a proposé Sunlenca, en combinaison avec d’autres antirétroviraux, pour le traitement de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine de type 1 (VIH-1) chez les adultes et les patients pédiatriques pesant au moins 35 kilogrammes (kg) atteints d’une infection par le VIH-1 multirésistante et qui ne respectent pas leur schéma antirétroviral actuel en raison d’une résistance, d’une intolérance ou de préoccupations en matière d’innocuité. Après examen, l’indication recommandée était pour le traitement de l’infection par le VIH-1 chez des adultes ayant déjà reçu de multiples traitements qui présentent une infection par le VIH-1 multirésistante aux médicaments et qui ne respectaient pas leur schéma antirétroviral actuel en raison d’une résistance, d’une intolérance ou de considérations liées à l’innocuité.
L’évaluation de l’efficacité et de l’innocuité pour cette présentation a été appuyée par une étude de phase 2/3 effectuée chez 72 patients qui a suivi l’approche à plusieurs étapes recommandée avec une phase de monothérapie fonctionnelle à court terme avec un comparateur placebo, suivie d’une évaluation à un seul groupe de la durabilité de l’effet antiviral et de l’innocuité jusqu’à la 52e semaine. On a fourni des données d’innocuité à l’appui provenant d’une étude de phase 2 effectuée chez des patients jamais traités atteints du VIH et recevant Sunlenca.
Cette PDN a été déposée et autorisée en vertu de la Politique sur l’examen prioritaire.
Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?
Les patients ayant déjà reçu de multiples traitements et ceux qui sont multirésistants aux médicaments représentent une petite sous-population, souvent marginalisée, de l’ensemble de la communauté du VIH. Ces patients ont très peu d’options thérapeutiques restantes et se voient souvent administrés des combinaisons d’agents antirétroviraux (ARV) grandement individualisées qui peuvent ne pas avoir les profils d’efficacité, d’innocuité et de tolérabilité des schémas posologiques utilisés dans les lignes de traitement antérieures. Ces patients demeurent exposés à un risque accru d’immunodéficience avancée et à un risque accru de morbidité et de mortalité.
L’étude pivot de phase 2/3, l’étude GS-US-4625, fournit suffisamment de données sur l’innocuité et l’efficacité de Sunlenca (lénacapavir). L’étude GS-US-4625 a suivi une approche à plusieurs étapes recommandée avec une phase de monothérapie fonctionnelle à court terme avec un comparateur placebo, suivie d’une évaluation à un seul groupe de la durabilité de l’effet antiviral et de l’innocuité jusqu’à la 52e semaine. Cette étude à deux cohortes en cours a été effectuée chez des patients infectés par le VIH-1 multirésistant aux médicaments répartis dans une cohorte randomisée (cohorte 1) ou dans une cohorte non randomisée (cohorte 2). Le principal paramètre était d’évaluer la proportion de participants de la cohorte 1 ayant obtenu une réduction de l’ARN du VIH-1 de ≥ 0,5 log10 copie/ml par rapport au niveau de référence à la fin de la période de monothérapie fonctionnelle. Dans l’ensemble, entre les cohortes 1 et 2, on a inscrit 72 participants qui ont été inclus dans l’ensemble complet d’analyse. Les caractéristiques de base présentaient une population atteinte d’un VIH avancé ayant déjà reçu de multiples traitements, mais il y avait notamment des différences au niveau de référence en ce qui concerne le compte de VIH-1 de base et le compte de CD4 de base.
Le lénacapavir a atteint le paramètre primaire de l’étude, une proportion beaucoup plus élevée de participants qui ont reçu du lénacapavir (87,5 %) ayant une réduction de ≥ 0,5 log10 copies/ml de l’ARN du VIH-1 par rapport au niveau de référence comparativement à ceux qui ont reçu un placebo (16,7 %) (p < 0,0001). L’analyse a posteriori du paramètre d’efficacité primaire avec ajustement pour l’ARN du VIH-1 au niveau de référence à l’aide de l’analyse de la classification de la covariance a confirmé que la différence entre les groupes est demeurée statistiquement importante (p = 0,0003). La durabilité de l’effet antiviral du lénacapavir jumelé au traitement de base optimisé (TBO) a été démontrée dans les cohortes 1 et 2 à la 26e semaine, au moyen de l’ARN du VIH-1 à < 50 et < 200 copies/ml de 80,6 % (58 participants sur 72) et de 87,5 % (63 participants sur 72), respectivement. On a maintenu des taux élevés de suppression virologique jusqu’à la 52e semaine avec l’ARN du VIH-1 à < 50 et à < 200 copies/ml de 77,8 % (35 participants sur 45) et de 82,2 % (37 participants sur 45). Il y a eu des augmentations cliniquement significatives du nombre de cellules CD4 du niveau de référence à la 26e semaine et à la 52e semaine. Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que le lénacapavir est efficace à long terme. Le pourcentage de participants ayant connu une défaillance virologique au cours de l’analyse de la 52e semaine était de 11,1 % (huit participants sur 72). Les profils virologiques de ces huit participants suggèrent qu’ils étaient à risque élevé de développer une résistance au lénacapavir en raison d’un manque d’ARV pleinement actif dans le TBO (n = 4) ou d’une adhérence inadéquate au TBO (n = 4). Par conséquent, le lénacapavir peut avoir été le seul ARV actif au moment de l’échec virologique. On n’a démontré aucune résistance croisée entre le lénacapavir et d’autres ARV.
L’évaluation de l’innocuité à long terme du lénacapavir au cours de l’étude GS-US-4625 est limitée par la conception non contrôlée de l’étude, la faible population de patients et les comorbidités complexes avec des médicaments concomitants de la population étudiée. La durée médiane de l’étude était de 376 jours (53 semaines) (intervalle de 90 à 646). Malgré ces limites, le lénacapavir était habituellement sans danger et bien toléré. Les événements indésirables (EI) qui se sont produits étaient conformes à ceux attendus chez les personnes atteintes du VIH ou du sida avancé, ou de l’administration sous-cutanée d’un produit pharmaceutique. Il y a 93 % des patients qui ont connu un événement indésirable apparu en cours de traitement (EIT). La majorité de ces événements étaient de grade 1 ou de grade 2 et ont été résolus sans interruption ou cessation du médicament à l’étude. Les réactions indésirables déterminées comme étant liées au médicament par l’enquêteur de l’étude se sont produites chez 48 patients (66,7 %). Les réactions indésirables courantes étaient les réactions au site d’injection (RSI) (63 %) et les nausées (4 %). Des événements indésirables graves se sont produits chez huit patients (11,1 %). Aucun de ces événements n’a été considéré comme étant lié au médicament à l’étude. Il y a 12,5 % des participants traités qui ont connu une nouvelle augmentation de la créatinine sérique de grade 3 ou 4, mais ces résultats ont été confondus par le VIH avancé et d’autres comorbidités des participants ainsi que par des médicaments concomitants, y compris des traitements utilisés à des fins prophylactiques contre les infections opportunistes. Il y a 45 participants (62,5 %) qui ont eu une RSI liée au médicament à l’étude. Les trois réactions les plus couramment signalées étaient la douleur au site d’injection (37,5 %, 27 des 72 participants), l’enflure au site d’injection (33,3 %, 24 participants) et l’érythème au site d’injection (27,8 %, 20 participants).
Dans l’ensemble, le profil d’innocuité du lénacapavir est jugé acceptable compte tenu des risques importants associés à une charge virale non supprimée dans la population de patients. Les principales limites de la base de données sur l’innocuité du lénacapavir comprennent les petits nombres d’études et le suivi limité à long terme, avec des données d’innocuité limitées disponibles au-delà de 52 semaines de traitement. Par conséquent, les réactions indésirables rares associées à une longue exposition, à une longue latence et à des effets cumulatifs ne sont pas bien caractérisées. La plupart des événements indésirables observés étaient tolérables et limités et peuvent être gérés adéquatement au moyen de l’étiquetage et de la pharmacovigilance.
Un plan de gestion des risques (PGR) pour Sunlenca a été présenté par Gilead Sciences Canada Inc. à Santé Canada. Après examen, le PGR a été jugé acceptable. Le PGR est conçu pour décrire les problèmes de sécurité connus et potentiels, pour présenter le plan de surveillance et, au besoin, pour décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire au minimum les risques associés au produit.
Selon les renseignements examinés, Sunlenca (lénacapavir) présente un profil d’innocuité acceptable lorsque l’on tient compte de la population visée et de l’indication. En fonction du profil avantages-effets nocifs-incertitudes du produit, on recommande l’autorisation de Sunlenca (lénacapavir).
Décision rendue
Autorisé; un avis de conformité a été délivré conformément au Règlement sur les aliments et drogues.
Produits pharmaceutiques connexes
Nom du produit | DIN | Entreprise | Ingrédient(s) actif(s) & concentration |
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SUNLENCA | 02532476 | GILEAD SCIENCES CANADA INC | Lénacapavir (Lénacapavir sodique) 309 MG / ML |
SUNLENCA | 02532468 | GILEAD SCIENCES CANADA INC | Lénacapavir (Lénacapavir sodique) 300 MG |