Sommaire de décision réglementaire portant sur Spevigo

Décisions d'examen

Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.


Type de produit:

Médicament

Ingrédient(s) médicinal(aux):

Spesolimab

Classe thérapeutique :

Immunosuppresseurs

Type de présentation :

Présentation de drogue nouvelle (Nouvelle substance active)

Numéro de contrôle :

267362
Quel était l'objet de la présentation?

L’objet de cette présentation est de demander l’autorisation de mise sur le marché de Spevigo (spesolimab) pour le traitement des éruptions chez des patients adultes atteints de psoriasis pustuleux généralisé (PPG).

Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?

Le psoriasis pustuleux généralisé (PPG) est une maladie cutanée rare et grave. Il n’y a pas de thérapies spécifiques au PPG, autorisées. Spesolimab est une thérapie monoclonale d’anticorps de premier ordre qui bloque l’activation de l’IL-36R chez l’homme et qui entraîne la suppression de l’inflammation.

Une étude randomisée, à double insu et contrôlée par placebo (EFFISAYIL-1) a été menée afin d’évaluer l’efficacité clinique et l’innocuité de Spevigo chez des patients adultes ayant des éruptions de PPG d’intensité modérée à sévère. Les patients étaient tenus d’interrompre la thérapie systémique et topique pour le PPG avant de recevoir le médicament à l’étude. Au total, 53 patients ont été répartis aléatoirement pour recevoir une dose intraveineuse unique de 900 mg Spevigo (n = 35) ou un placebo (n =18).

Le paramètre primaire de l’étude était la proportion de patients atteints de PPG, avec un sous-indice de pustulation, d’après l’évaluation globale du médecin, de 0 (indiquant qu’il n’y a pas de pustules visibles) à la première semaine. Le principal paramètre secondaire de l’étude était la proportion de patients atteints de PPG, avec un indice total, d’après l’évaluation globale du médecin, de 0 ou 1 (peau intacte ou presque intacte) à la première semaine. L’efficacité de Spevigo a été démontrée chez la population cible de patients. L’étude a atteint les objectifs prédéfinis à la première semaine pour le sous-indice de pustulation du PPG, d’après l’évaluation globale du médecin et pour l’indice total de pustulation du PPG, d’après l’évaluation globale du médecin. Les résultats étaient cliniquement significatifs et statistiquement significatifs.

Au total, 36 personnes ont reçu 1 dose de Spevigo, 13 personnes ont reçu 2 doses de Spevigo et 2 personnes ont reçu 3 doses de Spevigo tout au long de l’étude.

Les événements indésirables (EI) les plus courants qui se sont produits ≥ 5 % et à un taux plus élevé dans le groupe Spevigo pendant la première semaine étaient de l’asthénie et de la fatigue, des nausées et des vomissements, des maux de tête, du prurit et du prurigo, un hématome et des ecchymoses du point de perfusion et une infection des voies urinaires. Les EI les plus fréquents chez les personnes traitées avec Spevigo correspondaient à des infections d’intensité légère à modérée. Une personne du groupe Spevigo a subi une infection grave (infection des voies urinaires). Le risque d’infection a été correctement indiqué dans la monographie de produit (MP).

Deux cas d’éruption cutanée avec éosinophilie et symptômes systémiques (syndrome de drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms [DRESS]) ont été signalés chez des personnes traitées avec Spevigo. Dans les deux cas, il y avait une relation temporelle étroite avec une éruption de PPG qui peut partager plusieurs des mêmes signes et symptômes que le DRESS, ainsi qu’avec l’utilisation d’éventuels médicaments concomitants déclencheurs. Ce risque de DRESS a été signalé dans la MP.

Il convient de noter que parmi environ 750 personnes exposées à Spevigo pendant le développement clinique, le syndrome de Guillain-Barré (SGB) a été signalé chez 3 personnes qui ont reçu diverses doses de Spevigo dans des essais cliniques pour d’autres indications. Un diagnostic certain de SGB n’a pu être vérifié dans aucun des cas. Selon le promoteur, il n’y a aucune indication dans la littérature que l’inhibition de la voie interleukin-36 (IL-36) est liée à un risque accru de neuropathie périphérique apparue en cours de traitement. Néanmoins, le risque de neuropathie périphérique a été correctement étiqueté dans la MP.

Un examen de haut niveau des études de phase 1 et 2 n’a pas révélé de nouveaux signaux de sécurité pour le moment. Une différence importante possible dans la façon dont le médicament a été administré et utilisé dans l’essai clinique pivot (c.-à-d., que le traitement de sauvetage avec un médicament à l’étude pourrait être administré jusqu’à 12 semaines avec une limite de 3 doses totales pendant l’essai) par rapport à son utilisation prévue dans le contexte post-commercialisation, qui pourrait entraîner un risque accru, est le risque de doses multiples et répétées pour la réapparition du PPG et l’effet inconnu de l’immunogénicité sur l’efficacité et l’innocuité. Cela a aussi été marqué dans la MP.

D’après les données évaluées dans le cadre de cette évaluation, aucune préoccupation importante en matière d’innocuité n’a été relevée qui empêcherait l’approbation du médicament à l’étude pour le traitement des éruptions de PPG chez les adultes, particulièrement compte tenu de la gravité et de la rareté d’une maladie comme le PPG. Les stratégies d’atténuation des risques peuvent être utilisées par l’étiquetage et dans le contexte suivant la mise en marché. Il y a suffisamment de preuves d’innocuité pour justifier l’autorisation de Spevigo pour le traitement des adultes atteints de PPG présentant une éruption aiguë d’intensité modérée à grave.

Dans l’ensemble, les avantages de Spevigo l’emportent sur ses risques chez les patients adultes atteints d’éruptions de PPG. Le profil avantages/risques du médicament est considéré comme favorable dans la population cible de patients.

Décision rendue

Autorisé; un avis de conformité a été délivré conformément au Règlement sur les aliments et drogues.