Sommaire de décision réglementaire portant sur Eligard

Décisions d'examen

Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.


Type de produit:

Médicament

Ingrédient(s) médicinal(aux) :

Acétate de leuprolide

Numéro de contrôle :

269016

Classe thérapeutique :

Agents antinéoplasiques

Type de présentation :

Supplément à une présentation de drogue nouvelle

Décision rendue :

Autorisé; un avis de conformité a été délivré conformément au Règlement sur les aliments et drogues

Quel était l’objet de la présentation?

Ce supplément à une présentation de drogue nouvelle (SPDN) a été déposé afin d’obtenir une autorisation de mise en marché visant à élargir l’utilisation d’Eligard (acétate de leuprolide pour suspension injectable) 45 mg (6 mois) pour traiter la puberté précoce d’origine centrale (PPC) chez les enfants âgés de 2 ans ou plus.

Après examen, l’indication proposée a été approuvée.

Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?

L’efficacité d’Eligard (acétate de leuprolide) 45 mg (6 mois) a été évaluée dans un essai clinique pivot non contrôlé, ouvert et à un groupe (TOL2581A) dans lequel participaient 64 enfants (62 filles et 2 garçons) présentant une puberté précoce d’origine centrale (PPC) et n’ayant pas été traités précédemment par un agoniste de l’hormone de libération de la gonadotrophine (GnRH). Les patients recrutés ont reçu au moins une dose d’Eligard à un intervalle posologique de 24 semaines et ont été surveillés pendant 12 mois. Au début du traitement, l’âge moyen des participants était de 7,5 ans, allant de 4 à 9 ans. Le principal paramètre d’efficacité était la proportion de patients ayant obtenu une suppression des concentrations maximales de l’hormone lutéinisante (LH) stimulée à un niveau inférieur à 4 UI/L, mesuré à 6 mois. Ce paramètre a été atteint chez 87 % des patients pédiatriques (avec un intervalle de confiance à 95 % allant de 76,2 % à 94,3 %), un taux considéré comme cliniquement important. De plus, au mois 12, 86 % des patients avaient maintenu des concentrations de LH sous 4 UI/L à 12 mois.

Les paramètres secondaires ont fourni des données supplémentaires qui appuient l’efficacité du médicament. Au mois 6, la suppression de l’estradiol ou de la testostérone à des concentrations prépubertaires a été obtenue chez 97 % et 100 % des patients, respectivement. Au mois 12, la suppression de l’estradiol ou de la testostérone était maintenue chez 98 % (55/56) des filles et 50 % (1/2) des garçons. Eligard 45 mg (6 mois) a freiné ou renversé la progression des signes cliniques de puberté en entraînant une réduction de la vitesse de croissance et de l’âge osseux. Au cours de l’étude, la vitesse de croissance moyenne a diminué, passant de 8,9 ± 13,1 cm/an à 1 mois à 6,9 ± 3,1 cm/an à 6 mois et à 6,4 ± 1,9 cm/an à 12 mois.

Dans l’ensemble, ces résultats ont démontré l’efficacité d’Eligard 45 mg (6 mois) pour traiter la PPC.

Le profil d’innocuité d’Eligard 45 mg (6 mois) chez les patients pédiatriques présentant une PPC a été évalué dans l’essai pivot TOL2581A. Le profil d’innocuité obtenu concorde avec celui des agonistes de la GnRH actuellement commercialisés. Aucun événement indésirable n’a entraîné le retrait de l’étude ou l’abandon du médicament à l’étude. Des événements indésirables de tous types ont été signalés chez 55 sujets (85,9 %). Des événements indésirables graves ont été rapportés chez un sujet (1,6 %).

Les réactions indésirables survenues chez au moins 5 % des patients incluaient : de la douleur au site d’injection (31 %), une rhinopharyngite (22 %), de la pyrexie (17 %), des céphalées (16 %), de la toux (13 %), de la douleur abdominale (9 %), de l’érythème au site d’injection (9 %), des nausées (8 %), de la constipation (6 %), des vomissements (6 %), une infection des voies respiratoires supérieures (6 %), un bronchospasme (6 %), une toux productive (6 %), des bouffées de chaleur (5 %), une bronchite (5 %), une pharyngite (5 %), une pharyngite à streptocoque (5 %) et une sinusite (5 %). De plus, les réactions indésirables psychiatriques rapportées comprenaient des troubles émotionnels (2 %) et de l’irritabilité (2 %).

Aucun nouveau signal d’innocuité n’a été relevé dans l’essai pivot TOL2581A. Le nombre de réactions observées liées au site d’injection d’Eligard se rapprochait de ceux décrits dans l’étiquetage d’autres agonistes de la GnRH injectables actuellement commercialisés et approuvés pour traiter la PPC. Dans la population pour l’analyse de l’innocuité d’Eligard, il y a eu deux cas d’éruption cutanée, un d’urticaire et un d’hypersensibilité. Aucune réaction anaphylactique n’a été signalée. Il y a eu quatre signalements de bouffées de chaleur chez trois sujets dans l’essai pivot TOL2581A, ce qui concorde avec les résultats obtenus pour les agonistes de la GnRH actuellement commercialisés et approuvés pour traiter la PPC. Outre ces bouffées de chaleur, survenues durant les deux semaines suivant l’administration du médicament, aucun « événement de type aigu sur maladie chronique » n’a été observé dans le cadre de l’essai TOL2581A. Aucune donnée probante de crises d’épilepsie ou de convulsions appartenant au SOC (System Organ Class) des affections du système nerveux n’a été obtenue, mais les patients avec antécédents de troubles épileptiques ou avec médication associée à cette problématique ont été exclus de l’essai. Trois événements indésirables du SOC des affections psychiatriques sont survenus, notamment de l’irritabilité, des troubles émotionnels et de l’insomnie (un patient par affection), mais aucun cas d’idées suicidaires. Dans cette étude, il n’y a eu aucun signe d’hypertension intracrânienne idiopathique.

L’expérience post-3commercialisation avec d’autres agonistes de la GnRH administrés chez des enfants présentant une PPC a permis d’identifier des réactions indésirables potentielles, notamment des réactions liées au site d’injection, des réactions d’hypersensibilité (y compris des réactions anaphylactiques), des augmentations transitoires dans la production d’hormones sexuelles au début du traitement et lors de doses subséquentes (désigné « événements de type aigu sur maladie chronique », p. ex. des saignements vaginaux), des effets secondaires liés à l’arrêt de l’activation de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique (HHG) durant un traitement à long terme (p. ex. des symptômes vasomoteurs), des crises d’épilepsie ou des convulsions, des événements indésirables psychiatriques (labilité émotionnelle ou idées suicidaires) et de l’hypertension intracrânienne idiopathique (pseudo-tumeur cérébrale).

Ces réactions indésirables potentielles sont indiquées dans la monographie de produit (MP). Un plan de gestion des risques a aussi été élaboré pour surveiller les problèmes d’innocuité potentiels et en minimiser les risques associés.

En résumé, d’après les données de l’essai pivot TOL2581A et les données probantes disponibles, les avantages observés sont cliniquement significatifs et l’emportent sur les risques. Compte tenu des données probantes et de l’expérience clinique, on conclut que l’équilibre entre les avantages et les risques pour Eligard 45 mg (6 mois) est positif lorsqu’il est prescrit selon les conditions recommandées d’utilisation décrites dans la MP. 

Pour de plus amples renseignements sur Eligard, veuillez consulter la monographie de produit, approuvée par Santé Canada et disponible dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Date de décision :

2023-09-21

Fabricant / Promoteur :

Tolmar International Ltd.

Identification(s) numérique(s) de drogue(s) émis(es) :

S.O.

Statut de vente sur ordonnance :

Disponible sur ordonnance seulement

Date de présentation :

2022-10-25