Sommaire des motifs de décision portant sur Cayston ™

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
CaystonMC

Aztréonam, 75 mg/flacon, Poudre pour solution, Inhalation

Gilead Sciences Canada Inc.

No de contrôle de la présentation : 120872

Émis le : 2010-07-29

Avant-propos

Le Sommaire des motifs de décision (SMD) de Santé Canada expose les motifs d'ordre scientifique et réglementaire sur lesquels reposent les décisions de Santé Canada concernant la réglementation des médicaments et des instruments médicaux. Les SMD sont rédigés en langage technique à l'intention des personnes et groupes intéressés aux décisions de Santé Canada portant sur un produit donné et sont le reflet des observations consignées dans les rapports d'évaluation. À ce titre, les SMD servent à compléter et non à répéter l'information contenue dans la monographie de produit.

Nous invitons les lecteurs à consulter le « Guide du lecteur sur le Sommaire des motifs de décision - Médicaments au sujet de l'interprétation des termes et des acronymes utilisés ici. Ils trouveront également dans ce guide un aperçu du processus d'examen des présentations de drogue dans le feuillet intitulé « Comment les médicaments sont examinés au Canada », qui décrit les facteurs pris en considération par Santé Canada au cours du processus d'examen et d'autorisation d'une présentation de drogue. Les lecteurs devraient aussi consulter le document intitulé « Initiative du sommaire des motifs de décision - Foire aux questions ».

Le SMD correspond à l'information dont disposent les autorités de réglementation de Santé Canada au moment de prendre une décision. Les présentations subséquentes examinées à d'autres fins ne sont pas incluses dans la Phase I de la stratégie de mise en oeuvre des SMD. Pour obtenir de l'information à jour sur un produit en particulier, les lecteurs sont priés de consulter la monographie la plus récente de ce produit. Santé Canada fournit également l'information au sujet mises en garde diffusées après la commercialisation ou d'avis émis à la suite d'effets indésirables (EI).

Pour de plus amples renseignements sur un produit en particulier, les lecteurs peuvent également se rendre sur les sites Web des organismes de réglementation d'autres pays. L'information reçue à l'appui d'une présentation de drogue au Canada peut cependant ne pas être identique à celle reçue par d'autres gouvernements.

Autres politiques et lignes directrices

Les lecteurs sont invités à consulter le site Web de Santé Canada, où ils trouveront d'autres politiques et lignes directrices au sujet des médicaments, notamment le document intitulé «Gestion des présentations de drogues ».

1 Information sur le produit et la présentation

Marque nominative :

CaystonMC

Fabricant/promoteur :

Gilead Sciences Canada Inc.

Ingrédient médicinal :

Aztréonam

Dénomination commune internationale :

Aztréonam

Concentration :

75 mg/flacon

Forme posologique :

Poudre pour solution

Voie d'administration :

Inhalation

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • 02329840

Classe pharmaco-thérapeutique (classe ATC) :

Antibactérien

Ingrédients non médicinaux :

Lysine, diluant stérile (0,17 % de chlorure de sodium)

Type et numéro de présentation :

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 120872

Date de la présentation :

2008-03-25

Date de l'autorisation :

2009-09-11

CAYSTON est une marque de commerce de Gilead Sciences, Inc.
Altera est une marque de commerce de PARI pharma GmbH.

2 Avis de décision

Le 11 septembre 2009, Santé Canada a émis à l'intention de Gilead Sciences Canada, Inc. un avis de conformité du produit pharmaceutique Cayston dans le cadre de la Politique sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C). Le produit a été autorisé dans le cadre de la Politique sur les AC-C à cause du caractère prometteur des preuves cliniques et de la nécessité des études de confirmation afin de vérifier les avantages cliniques. Les patients devraient être avisés du fait que l'autorisation de commercialisation était émise avec conditions.

Cayston contient l'ingrédient médicinal aztréonam, un agent antibactérien.

Cayston est indiqué pour le traitement des patients atteints de fibrose kystique qui présentent une infection pulmonaire chronique à Pseudomonas aeruginosa.

Les patients atteints de fibrose kystique sont particulièrement vulnérables aux infections pulmonaires. La principale bactérie pathogène à l'origine des maladies pulmonaires liées à la fibrose kystique est Pseudomonas aeruginosa. L'aztréonam se fixe aux protéines liant la pénicilline des bactéries sensibles, dont Pseudomonas aeruginosa, ce qui entraîne l'inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne, puis une filamentation et la lyse des cellules.

L'autorisation de commercialisation s'appuie sur des données issues d'études de contrôle de la qualité et d'études non cliniques et cliniques. Au total, 375 patients atteints de fibrose kystique infectés par Pseudomonas aeruginosa ont participé à deux études multicentriques randomisées, à double insu et contrôlées avec placebo (AIR-CF1 et AIR-CF2) pendant 28 jours, soit la durée d'un cycle de traitement. Les patients de ces études pouvaient ensuite participer à l'étude AIR-CF3, un essai ouvert non contrôlé faisant suite aux études AIR-CF1 et AIR-CF2, qui avait pour but d'évaluer l'innocuité de traitements multiples par Cayston ainsi que leurs effets sur les paramètres liés à la maladie. Dans l'étude AIR-CF3, les patients pouvaient recevoir jusqu'à neuf cycles de traitement de 28 jours par Cayston. À la lumière des résultats de ces études, il a été recommandé de délivrer un AC-C à l'égard de Cayston, car bien que la base de données cliniques présentée à l'appui de l'indication proposée ait été jugée acceptable, les données concernant l'innocuité et l'efficacité à long terme étaient tirées d'une étude ouverte non contrôlée. Comme la fibrose kystique est une maladie chronique, plusieurs cycles de traitement par Cayston seraient administrés (28 jours de traitement et 28 jours sans traitement). Une étude contrôlée de longue durée est en cours en Europe et aux États-Unis; lorsqu'elle sera terminée, elle sera examinée par Santé Canada, qui vérifiera que les données concernant l'innocuité et l'efficacité fournies à l'appui de l'utilisation chronique de Cayston sont acceptables.

Cayston (flacon, aztréonam) est offert sous forme de poudre pour solution à reconstituer avec un diluant salin (chlorure de sodium à 0,17 %). Cayston est administré sous forme de solution pour inhalation pendant 2 à 3 minutes au moyen d'un nébuliseur AlteraMC. La posologie recommandée chez les adultes et les enfants de 6 ans et plus est un flacon à usage unique (75 mg) de Cayston 3 fois par jour pendant un cycle de traitement de 28 jours (suivi d'une période de 28 jours sans traitement par Cayston). Cayston est indiqué par inhalation seulement. Les recommandations concernant la posologie sont énoncées dans la monographie de produit.

Cayston est contre-indiqué chez les patients présentant une allergie connue à l'aztréonam, à tout ingrédient de la formulation ou à tout composant du contenant. Cayston devrait être administré selon les conditions décrites dans la monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique. Les conditions détaillées relatives à l'usage de Cayston sont décrites dans la monographie de produit.

Cayston a été évalué dans le cadre de la Politique sur le traitement prioritaire, car il s'est révélé des preuves substantielles concernant l'efficacité clinique que le médicament offre traitement d'une maladie ou d'une affection grave, potentiellement fatale ou sévèrement débilitante, pour laquelle aucun médicament n'est actuellement commercialisé au Canada. À l'heure actuelle, un seul autre médicament antimicrobien inhalé a été approuvé au Canada pour le traitement des patients atteints de fibrose kystique qui présentent une infection pulmonaire chronique à Pseudomonas aeruginosa. Or, selon la littérature médicale, l'utilisation prolongée de ce produit entraîne une réduction de son efficacité; par conséquent, il est jugé bénéfique pour les patients atteints de fibrose kystique qui présentent une infection pulmonaire chronique à Pseudomonas aeruginosa de commercialiser un nouveau médicament antimicrobien inhalé au Canada.

Conformément à son examen des données portant sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité du produit, Santé Canada juge que le rapport entre les avantages et les risques de Cayston est favorable au traitement des patients atteints de fibrose kystique qui présentent une infection pulmonaire chronique à Pseudomonas aeruginosa.

3 Motifs d'ordre scientifique et réglementaire

Le 25 mars 2008, une présentation de drogue nouvelle portant sur Cayston a été soumise à Santé Canada. En raison de plusieurs lacunes sur le plan de la qualité, un Avis de non-conformité (ANC) a été émis le 31 octobre 2008. Dans la réponse du promoteur à l'ANC, tous les problèmes relatifs à la qualité ont été traités de manière satisfaisante.

3.1 Motifs d'ordre qualitatif

3.1.1 Substance médicamenteuse (ingrédient médicinal)

Renseignements généraux

L'aztréonam, l'ingrédient médicinal de Cayston, est un antibactérien de type monobactame indiqué dans le traitement des patients atteints de fibrose kystique qui présentent une infection pulmonaire à P. aeruginosa. L'aztréonam affiche une activité in vitro contre un large spectre d'agents pathogènes aérobies à Gram négatif, dont P. aeruginosa. L'aztréonam se fixe aux protéines liant la pénicilline des bactéries sensibles, ce qui entraîne l'inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne, puis une filamentation et la lyse des cellules.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication

L'aztréonam est fabriqué par une synthèse en plusieurs étapes. Les matières utilisées dans la fabrication de la substance médicamenteuse sont jugées appropriées et conformes aux normes s'appliquant à l'usage prévu. Le procédé de fabrication est considéré comme dûment contrôlé à l'intérieur de limites justifiées.

Caractérisation

Des études de caractérisation détaillées ont été effectuées pour garantir que l'aztréonam présente systématiquement la structure caractéristique désirée. Les impuretés et produits de dégradation découlant de la fabrication et/ou de l'entreposage ont été signalés et caractérisés. Ces produits étaient conformes aux limites établies par l'International Conference on Harmonization (ICH) et/ou ont été qualifiés au moyen d'analyses de lots et d'études toxicologiques; ils sont donc considérés comme acceptables.

Contrôle de la substance médicamenteuse

Les méthodes d'analyse et les rapports de validation de toutes les méthodes qui ont servi à l'analyse de la substance médicamenteuse finie ainsi qu'aux essais de stabilité sont jugés acceptables. Les spécifications sont jugées adéquates pour contrôler la qualité de la substance médicamenteuse.

Les résultats des analyses de lots ont été examinés et sont jugés conformes aux spécifications de la substance médicamenteuse.

L'emballage de la substance médicamenteuse est jugé acceptable.

Stabilité

À la lumière des données sur la stabilité présentées, fondées sur des essais de longue durée et accélérés, la période de contre-essai, la durée de conservation et les conditions d'entreposage proposées pour la substance médicamenteuse sont bien étayées et sont jugées satisfaisantes.

3.1.2 Produit pharmaceutique

Description et composition

Cayston est offert sous forme de poudre stérile lyophilisée de couleur blanche ou blanc cassé, dans un flacon en verre à dose unique, de 2 mL, muni d'un bouchon de caoutchouc siliconé et scellé par un anneau métallique. Chaque flacon contient 75 mg d'aztréonam et de lysine, l'ingrédient non médicinal, et son contenu est reconstitué avec 1 mL de diluant stérile (0,17 % de chlorure de sodium) avant d'être administré. Le diluant, qui est conditionné dans le même emballage que l'aztréonam sous forme de poudre lyophilisée, est fourni dans des ampoules de polyéthylène de faible densité. Après reconstitution, Cayston est administré en inhalation au moyen du nébuliseur AlteraMC, fabriqué par PARI Respiratory Equipment, Inc., qui a été approuvé par Santé Canada.

Les ingrédients non médicinaux présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés par le Règlement sur les aliments et drogues. Les données sur la stabilité présentées à l'appui de la formulation commerciale attestent de la compatibilité de l'aztréonam avec les ingrédients non médicinaux.

Élaboration du produit pharmaceutique

Les données fournies au sujet de l'élaboration du produit pharmaceutique appuient la formulation et la méthode de fabrication.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication

Le produit pharmaceutique est mélangé, soumis à une étape de filtration stérilisante, versé de façon aseptique dans des flacons, lyophilisé, scellé et étiqueté au moyen d'équipement et d'installations pharmaceutiques classiques. Le procédé validé permet de fabriquer le produit de façon à répondre systématiquement aux spécifications du produit fini.

Tout l'équipement, tous les contrôles en cours de fabrication et les paramètres de fonctionnement détaillés ont été dûment décrits dans la documentation fournie dans la présentation et sont jugés acceptables. Le procédé de fabrication est considéré comme dûment contrôlé à l'intérieur de limites justifiées.

Contrôle du produit pharmaceutique

Cayston a été soumis à des tests visant à en vérifier l'identité, l'apparence, l'uniformité du contenu, le dosage, le pH, le temps de reconstitution et les concentrations des produits de dégradation; les résultats de ces tests sont tous conformes aux critères d'acceptation. Les spécifications des tests et les méthodes d'analyse sont considérées comme acceptables.

On a déterminé que les limites fixées pour les impuretés pendant la durée de conservation proposée du produit pharmaceutique dépassaient le seuil de qualification de l'ICH. Les analyses de lots et les études de stabilité ont révélé qu'il était impossible de réduire la limite pour chaque impureté prise séparément de manière à ce qu'elle soit conforme au seuil de qualification de l'ICH; par conséquent, le promoteur a dû soumettre les résultats d'une étude appropriée pour qualifier les limites proposées pour la durée de conservation du produit. En raison de cette lacune, un ANC a été émis. Par la suite, on a jugé que les études de génotoxicité soumises par le promoteur en réponse à l'ANC permettaient de qualifier adéquatement les limites applicables aux impuretés présentes dans le produit pharmaceutique pendant la durée de conservation proposée.

Stabilité

Conformément aux données sur la stabilité fondées sur des essais de longue durée et accélérés, disponibles au moment de l'examen de la Présentation de drogue nouvelle (PDN), Cayston devrait être conservé au réfrigérateur à une température de 2 °C à 8 °C pendant au maximum 24 mois et peut être conservé à la température ambiante (maximum de 25 °C) pendant une période pouvant aller jusqu'à 28 jours. Les flacons entreposés à la température ambiante pendant plus de 28 jours devraient être jetés. Les ampoules de diluant peuvent être conservées au réfrigérateur ou à la température ambiante (15 °C à 30 °C) pendant une période pouvant aller jusqu'à 36 mois.

Au moment de la reconstitution de Cayston avec le diluant, la poudre lyophilisée se dissout complètement dans un délai de 90 secondes en ne laissant aucun résidu visible. Une fois reconstituée, la solution est incolore à légèrement colorée. Il ne faut pas procéder à la reconstitution de Cayston si la solution est trouble ou si elle contient des particules. Cayston devrait être utilisé immédiatement après la reconstitution.

3.1.3 Installations et équipement

L'aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l'équipement servant à la production de Cayston sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués.

Toutes les installations de fabrication proposées sont conformes aux exigences du titre 2 du Règlement sur les aliments et drogues.

Toutes les installations sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication (BPF).

3.1.4 Évaluation de l'innocuité des agents adventices

Sans objet. Cayston ne contient pas de matières d'origine animale ou humaine.

3.1.5 Conclusion

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Cayston montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées sur l'élaboration et la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation.

3.2 Motifs non cliniques de la décision

3.2.1 Pharmacodynamique

3.2.1.1 Pharmacodynamique primaire - Microbiologie

L'ingrédient actif de Cayston est l'aztréonam, un monobactame. L'aztréonam se fixe aux protéines liant la pénicilline des bactéries sensibles, ce qui entraîne l'inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne, puis une filamentation et la lyse des cellules. L'aztréonam présente une activité in vitro contre toute une gamme de bactéries aérobies à Gram négatif, dont P. aeruginosa, mais est relativement inactif contre les bactéries à gram positif et anaérobies.

Un seul échantillon d'expectorations provenant d'un patient atteint de fibrose kystique peut contenir de nombreux isolats de P. aeruginosa, et chaque isolat peut afficher un degré différent de sensibilité in vitro à l'aztréonam. Dans des études cliniques menées sur Cayston, des épreuves in vitro de sensibilité aux antimicrobiens ont été menées sur tous les isolats de P. aeruginosa présentant un phénotype distinct au moyen d'une microdilution en bouillon, selon les méthodes standard applicables aux isolats provenant de patients.

Afin de déterminer un seuil thérapeutique propre à Cayston, on a évalué la réponse au traitement (mesurée par une amélioration au questionnaire révisé sur la fibrose kystique [CFQ-R], aux scores de symptômes respiratoires et à l'épreuve du volume expiratoire maximal par seconde [VEMS (L)] et par une réduction du nombre en log10 d'unités formant colonie [UFC] de P. aeruginosa dans les expectorations à la suite de l'administration de Cayston à raison de 75 mg 3 fois par jour pendant 28 jours) par rapport à la sensibilité de référence de P. aeruginosa à l'aztréonam dans l'étude AIR-CF1. Parmi les patients chez qui la valeur de référence la plus élevée pour la concentration minimale inhibitrice (CMI) de l'aztréonam se situait au-delà de la dose seuil parentérale (> 8 µg/mL), 29 patients sur 31 (93,5 %) ont répondu au traitement par Cayston comparativement à 33 sur 38 (86,8 %) parmi les patients chez qui la valeur de référence la plus élevée pour la CMI de l'aztréonam se situait sous la dose seuil parentérale (< 8 µg/mL). Parmi les patients chez qui la valeur de référence la plus élevée pour la CMI de l'aztréonam était ≥ 256 µg/mL (n = 7), tous les patients ont répondu au traitement par Cayston comparativement à 55 sur 62 (88,7 %) parmi les patients chez qui la CMI était < 256 µg/mL. On peut en déduire que la dose seuil parentérale ne permet pas de prédire l'efficacité clinique du traitement par Cayston.

La valeur de référence la plus élevée pour la CMI de l'aztréonam peut raccourcir la durée des améliorations de la fonction pulmonaire en réponse au traitement par Cayston. Dans les études de phase III contrôlées avec placebo, on a observé des améliorations similaires du VEMS (L) après un traitement de 28 jours par Cayston, peu importe si la valeur de référence la plus élevée pour la CMI de l'aztréonam se situait au-delà ou sous la dose seuil parentérale. Deux semaines après la fin du traitement par Cayston, on notait encore une amélioration substantielle du VEMS chez les patients dont la CMI était ≤ 8 µg/mL; toutefois, le VEMS est descendu sous la valeur de référence chez les patients dont la CMI était > 8 µg/mL.

On n'a relevé aucun changement dans la sensibilité de P. aeruginosa à l'aztréonam à la suite d'un cycle de traitement unique de 28 jours par une dose de 75 mg de Cayston au cours des études de phase III contrôlées avec placebo. Dans l'étude de suivi ouverte, le recours à un nombre de cycles de traitement par Cayston (28 jours) pouvant aller jusqu'à neuf (avec un intervalle de 28 jours entre les cycles), à raison de 75 mg de Cayston 3 fois par jour, n'a pas modifié la sensibilité globale de P. aeruginosa à l'aztréonam.

L'administration de 75 mg de Cayston 3 fois par jour (TID) pendant des cycles répétés semble offrir un avantage sur le plan microbiologique par rapport à l'administration du médicament 2 fois par jour (BID). La sensibilité de P. aeruginosa à l'aztréonam et à d'autres antibiotiques semble s'éroder davantage au fil du temps avec une administration BID qu'avec une administration TID.

À la suite de cycles multiples (allant jusqu'à neuf) de traitement de 28 jours par Cayston, on n'a pas observé de tendances inquiétantes quant à l'isolement en cours de traitement d'autres bactéries respiratoires (B. cepacia, S. maltophilia, A. xylosoxidans et S. aureus).

3.2.1.2 Pharmacodynamique secondaire

Dans une étude chez le chien, on a évalué Cayston afin de repérer tout effet pharmacologique sur la pression sanguine, la fréquence cardiaque, l'électrocardiographie et les paramètres de la fonction respiratoire. Les doses moyennes globales obtenues pour Cayston étaient de 0,0, 40, 102 ou 163 mg/kg pour le véhicule témoin, la dose faible, la dose moyenne et la dose élevée, respectivement. L'administration de Cayston à une dose allant jusqu'à 163 mg/kg n'a pas entraîné d'effets liés au traitement pour l'un ou l'autre des paramètres respiratoires et cardiovasculaires étudiés.

3.2.2 Pharmacocinétique

La pharmacocinétique prévue dans les essais non cliniques sur l'aztréonam lysine est fondée principalement sur les valeurs toxicocinétiques déterminantes tirées des études à doses multiples chez le rat et le chien, et sur les données fournies dans les études publiées à propos d'une formulation similaire approuvée, l'aztréonam pour injection (aztréonam arginine). Les propriétés pharmacocinétiques de l'aztréonam arginine (injections intramusculaires et intraveineuses) ont déjà été établies pour différentes espèces animales.

Absorption

Dans une étude comparative sur l'élimination, on a évalué la pharmacocinétique de l'aztréonam lysine et de la formulation approuvée d'aztréonam arginine chez le chien. On a établi une équivalence pour l'exposition systémique relativement à l'aire sous la courbe (ASC) de la concentration plasmatique en fonction du temps de zéro à l'infini après une dose unique des deux formulations différentes, administrée par voie intraveineuse. Toutefois, aucune étude chez l'animal n'a permis d'évaluer la pharmacocinétique de l'aztréonam dans les expectorations lorsqu'il est administré par inhalation, la voie prévue d'administration. En l'absence d'études chez l'animal, on a jugé important que le promoteur effectue d'autres études cliniques pour évaluer la concentration dans les expectorations et la concentration systémique atteintes lorsque l'aztréonam est administré par inhalation.

La pharmacocinétique plasmatique de l'aztréonam en inhalation a été caractérisée dans des études de toxicologie générale chez le rat et chez le chien d'une durée de 28 jours et de 90 jours. Les résultats de ces études ont confirmé que les expositions systémiques après administration par inhalation à la concentration sans effet observé (CSEO) et à la concentration sans effet nocif observé (CSENO) étaient de moins de 6 % ou de moins de 9 %, en fonction de la concentration maximale du médicament dans le plasma (Cmax) et qu'elles se situent bien en deçà de l'aire sous la courbe (ASC) de la concentration plasmatique en fonction du temps chez l'humain recevant soit 2 g d'aztréonam par voie intraveineuse, soit 1 g d'aztréonam par voie intramusculaire.

Distribution

La distribution tissulaire de l'aztréonam lysine après une exposition par inhalation n'a pas été étudiée.

Métabolisme

Selon les études sur le métabolisme in vitro, l'aztréonam était stable chez le rat, le chien, le singe et l'humain. L'aztréonam a résisté au métabolisme oxydatif dans les fractions de microsomes hépatiques et pulmonaires préparées pour les études précliniques chez les espèces animales susmentionnées et chez l'humain.

Excrétion

Chez l'animal, l'excrétion urinaire est la principale voie d'élimination.

3.2.3 Toxicologie

Les études de toxicologie examinées aux fins de cette présentation étaient fondées sur les données soumises à l'appui de la formulation autorisée, soit l'aztréonam pour injection (aztréonam arginine), et sur des études portant sur l'aztréonam pour inhalation (aztréonam lysine) et l'aztréonam pour injection (aztréonam arginine).

Toxicité à dose unique

On a mené une étude de toxicité à dose unique chez des chiens, à qui on a administré de l'aztréonam lysine par inhalation pour atteindre des doses de 0, 44, 108 et 169 mg/kg. Aucun des effets observés au cours de l'étude n'était attribuable à l'aztréonam lysine.

Toxicité à doses multiples

Des études de toxicité à doses multiples portant sur l'administration d'aztréonam lysine par inhalation ont été menées chez le rat et le chien. L'administration par inhalation d'aztréonam à des multiples acceptables de la dose clinique maximale prévue de 225 mg/jour (4,5 mg/kg/jour pour des adultes d'au moins 50 kg et 11,25 mg/kg/jour pour des enfants d'au moins 20 kg) a été bien tolérée. Dans une étude de toxicité de 90 jours, on a établi à 32 mg/kg/jour la concentration sans effet nocif observable (CSENO) chez le rat après 90 jours d'exposition. Chez le chien, la CSENO après 90 jours d'exposition était de 133 mg/kg/jour. Les effets histologiques néfastes notés au cours de ces études évoquaient une légère irritation de la cavité nasale (atrophie de l'épithélium olfactif et/ou rhinite, élévation du nombre d'éosinophiles) et du larynx (métaplasie squameuse du cartilage aryténoïde ou du cartilage en U), effets qui se sont résorbés en partie après une période de récupération de 28 jours. Toutefois, l'endroit de la cavité nasale où l'on a observé ces effets est un siège inhabituel chez le rat pour ce genre de lésion. Dans les études chez le rat, on a aussi noté une hausse pondérale de la prostate à une dose ≥ 34 mg/kg/jour, une hausse pondérale de la thyroïde à une dose ≥ 38 mg/kg/jour, une baisse pondérale du coeur chez les mâles à une dose de 119 mg/kg/jour, une diminution des neutrophiles à une dose ≥ 32 mg/kg/jour et une élévation des paramètres des cellules sanguines (hémoglobine, nombre de globules rouges et hématocrite) chez les femelles à une dose ≥ 62 mg/kg/jour.

Génotoxicité

Selon les résultats des études de génotoxicité, l'aztréonam n'est pas génotoxique.

Cancérogénicité

Dans une étude toxicologique sur l'administration d'aztréonam lysine par inhalation, d'une durée de 104 semaines, on a évalué la cancérogénicité de doses croissantes (31, 56, 120 mg/kg/jour); aucune hausse de la fréquence de tumeurs malignes n'a été associée au médicament. Les concentrations étudiées représentent 7 à 27 fois la dose maximale recommandée chez l'humain. Le seul signe d'une cancérogénicité liée à l'aztréonam lysine était une faible augmentation de la fréquence des tumeurs bénignes à cellules C de la thyroïde chez les femelles à la dose la plus élevée (120 mg/kg/jour). Cet effet n'a pas été observé aux doses de 31 ou 56 mg/kg/jour. On n'a relevé aucun autre phénomène néoplasique lié à l'administration d'aztréonam lysine.

Mutagenèse

Des études de toxicologie génétique ont été effectuées in vitro et in vivo sur l'aztréonam arginine et l'aztréonam lysine, mais elles n'ont révélé aucun signe d'activité mutagène aux niveaux chromosomique et génique.

Toxicité pour l'appareil reproducteur et le développement
 
L'aztréonam lysine n'a fait l'objet d'aucune étude de toxicité pour l'appareil reproducteur et le développement; cependant, les études sur l'aztréonam arginine ont pour leur part révélé que le médicament traverse la barrière placentaire et pénètre dans le sang du foetus. Les études réalisées sur des rates et des lapines gravides traitées par des doses quotidiennes représentant jusqu'à 15 fois la dose humaine d'aztréonam arginine n'ont fait ressortir aucun signe de toxicité pour l'embryon ou le foetus, ni de tératogénicité. La concentration systémique de l'aztréonam à la suite de l'administration par inhalation de 75 mg d'aztréonam lysine (3 fois par jour) équivaut à environ 1 % de la concentration résultant d'une dose de 500 mg d'aztréonam arginine.

Tolérance locale

On a étudié le potentiel allergène de l'aztréonam lysine chez des cobayes en mesurant l'obstruction aiguë des voies aériennes et l'éosinophilie pulmonaire. Selon les résultats, l'aztréonam lysine n'induit pas de réponse allergique. La dose utilisée dans ces études était plusieurs fois supérieure à la dose clinique; par conséquent, on ne s'attend pas à observer des réactions allergiques à la dose clinique prévue chez l'humain.

L'aztréonam lysine n'avait pas d'effet irritant pour la peau et les yeux dans les études chez le lapin.

3.2.4 Résumé et conclusion

Les études non cliniques effectuées sur l'aztréonam lysine, de même que la documentation sur l'aztréonam arginine qui a été passée en revue, appuient l'utilisation de l'aztréonam lysine pour inhalation chez l'humain, dans les indications cliniques proposées.

3.3 Motifs cliniques de la décision

3.3.1 Pharmacodynamique

Les études pharmacodynamiques cliniques ne s'appliquent pas directement aux agents antibactériens topiques; par conséquent, aucune étude pharmacodynamique n'a été soumise dans le cadre de cette présentation. Les agents antibactériens diffèrent des autres médicaments en ce sens qu'ils exercent leurs effets pharmacologiques sur les bactéries sensibles, et non sur des cellules humaines ou animales.

L'aztréonam affiche une activité in vitro contre un large spectre d'agents pathogènes aérobies à Gram négatif, dont P. aeruginosa. L'aztréonam se fixe aux protéines liant la pénicilline des bactéries sensibles, ce qui entraîne l'inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne, puis une filamentation et la lyse des cellules.

3.3.2 Pharmacocinétique

Absorption

L'administration de Cayston à l'aide du nébuliseur Altera permet de libérer le médicament directement dans les voies aériennes en limitant le plus possible l'exposition systémique. Les concentrations moyennes d'aztréonam dans les expectorations étaient plus de 1000 fois supérieures aux concentrations moyennes correspondantes dans le plasma, ce qui indique que l'aztréonam se dépose bel et bien dans les foyers d'infection.

On a constaté que les concentrations d'aztréonam dans les expectorations à la suite de l'administration de Cayston étaient très variables. Malgré cette variabilité, les concentrations d'aztréonam observées se situaient au-dessus des valeurs de la CMI pour P. aeruginosa. Dix minutes après une dose unique de 75 mg de Cayston, la concentration moyenne dans les expectorations était de 726 µg/g  (plage : 0-6010 µg/g), ce qui équivaut à plus de 10 fois la concentration minimale inhibitrice à l'égard de P. aeruginosa pour 90 % des isolats chez les adultes, et à 10 à 15 fois la concentration minimale inhibitrice à l'égard de P. aeruginosa pour 90 % des isolats relevée dans la cohorte d'adolescents.

Dans l'ensemble, les concentrations plasmatiques d'aztréonam étaient également très variables mais, parallèlement, les concentrations systémiques enregistrées étaient faibles. Une heure après une dose unique de 75 mg de Cayston (approximativement au pic de la concentration plasmatique), la concentration plasmatique moyenne chez les patients atteints de fibrose kystique était de 0,59 μg/mL (plage : 0-2,92 μg/mL). Les moyennes des concentrations plasmatiques de pointe pour Cayston à 75 mg administré 3 fois par jour (TID) étaient, aux jours 0, 14 et 28, de 0,55 µg/mL (plage : 0-1,62 µg/mL), 0,67 µg/mL (plage : 0,01-1,66 µg/mL) et 0,65 µg/mL (plage : 0-1,74 µg/mL), respectivement, ce qui porte à croire qu'il n'y a pas d'accumulation après un schéma posologique de 28 jours.

Distribution

La distribution tissulaire locale et systémique suivant l'exposition à Cayston n'a pas été caractérisée par des études cliniques.

Métabolisme

Cayston est peu métabolisé. Le principal métabolite est inactif sur le plan microbiologique.

Excrétion

L'élimination systémique de Cayston se fait principalement par la voie rénale, et le médicament demeure relativement inchangé. Seule une petite quantité du médicament et de ses métabolites est excrétée par les fèces.

Interactions médicamenteuses

Certains antibiotiques (par exemple [p. ex.] la céfoxitine et l'imipénem]) peuvent induire des concentrations élevées de bêta-lactamase in vitro chez certaines bactéries aérobies à Gram négatif, comme les espèces d'Enterobacter et de Pseudomonas, d'où un effet antagonisant pour bon nombre d'antibiotiques bêta-lactamines, dont Cayston. D'après ces résultats in vitro, l'administration concomitante d'antibiotiques inducteurs de bêta-lactamase et de Cayston n'est pas indiquée.

Populations particulières

Personnes âgées (sujets > 65 ans)

Les études cliniques sur Cayston ne comptaient pas un nombre suffisant de patients de ≥ 65 ans pour que l'on puisse déterminer si leur réponse au traitement est différente de celle de patients plus jeunes.

Enfants (sujets < 18 ans)

L'innocuité et l'efficacité n'ont pas été étudiées chez les patients de moins de 6 ans.

Femmes enceintes et femmes allaitantes

Aucune étude adéquate et bien contrôlée sur Cayston n'a été réalisée chez des femmes enceintes, pour des raisons éthiques. Par ailleurs, l'innocuité de Cayston chez les femmes allaitantes n'a pas été établie.

Insuffisance rénale

Étant donné que l'élimination systémique de Cayston se fait principalement par la voie rénale, la prudence est de mise lorsqu'on administre Cayston à des patients présentant une insuffisance rénale.

Insuffisance hépatique

On ne dispose pas de données sur l'utilisation de Cayston chez des patients souffrant d'insuffisance hépatique sévère (définie comme des taux d'alanine aminotransférase ou d'aspartate aminotransférase dépassant de 5 fois la limite supérieure de la normale).

3.3.3 Efficacité clinique

Deux études pivotales (AIR-CF1 et AIR-CF2) ont été menées pour évaluer l'efficacité de Cayston chez des patients souffrant de fibrose kystique atteints d'une infection à P. aeruginosa. Dans les deux cas, il s'agissait d'études de phase III multicentriques, randomisées, à double insu et contrôlées avec placebo. Les sujets des deux études, atteints de fibrose kystique, ont reçu un cycle (28 jours) de traitement par inhalation avec soit 75 mg de Cayston, soit un placebo de volume similaire.

Pour l'étude AIR-CF1, on a recruté 164 patients, qui ont ensuite été répartis aléatoirement selon un ratio de 1:1 dans un groupe recevant 75 mg de Cayston par inhalation TID ou dans un autre recevant un placebo de volume similaire TID, pendant 28 jours. Les patients devaient avoir cessé la prise d'antibiotiques au moins 28 jours avant d'être traités soit par Cayston ou par le placebo. Le paramètre primaire d'efficacité était l'atténuation des symptômes respiratoires, mesurés par l'échelle des symptômes respiratoires du questionnaire révisé sur la fibrose kystique (CFQ-R). D'après les résultats de l'étude, les patients traités par Cayston bénéficient d'un avantage manifeste sur le plan clinique et statistique par rapport aux patients recevant le placebo, aussi bien après 14 jours de traitement qu'après 28 jours.

L'étude AIR-CF2 visait à évaluer l'innocuité et l'efficacité de Cayston à 75 mg, et à déterminer s'il permet de maintenir et d'améliorer l'état clinique des patients souffrant de fibrose kystique atteints d'une infection pulmonaire à P. aeruginosa à la suite d'un traitement de 28 jours. Les patients de cette étude avaient subi auparavant une antibiothérapie prolongée et avaient été traités par un cycle de tobramycine (solution pour inhalation, TOBIMD) avant de recevoir Cayston ou le placebo en inhalation. Au total, 211 patients ont été répartis aléatoirement selon un ratio de 2:2:1:1 dans des groupes recevant soit 75 mg de Cayston en inhalation (BID ou TID) soit un placebo de volume similaire (BID ou TID) pendant 28 jours. Après avoir terminé le cycle de traitement de 28 jours, les patients ont été suivis pendant une période pouvant aller jusqu'à 56 jours. Le paramètre primaire d'efficacité était le délai avant le besoin d'administration d'un antibiotique contre P. aeruginosa en inhalation ou en injection intraveineuse, documenté par un ou des symptômes prédictifs d'une exacerbation pulmonaire. Après analyse des résultats de l'ensemble des groupes Cayston, on a constaté que le traitement par 75 mg de Cayston (administré BID ou TID) entraînait une amélioration de l'état des patients atteints de fibrose kystique et ce, tant sur le plan clinique que sur le plan statistique. Toutefois, il n'y avait pas de différence nette entre le groupe recevant Cayston (75 mg) BID et le groupe recevant le médicament TID; en effet, les réponses étaient similaires pour les deux groupes et aucun lien entre la réponse et la dose n'a été observé.

Vu que les données de l'étude AIR-CF1, tout comme celles de l'étude AIR-CF2, étaient limitées à une période unique de traitement, on a conçu une autre étude, appelée AIR-CF3, pour évaluer l'efficacité et l'innocuité à long terme de Cayston au cours de cycles multiples de traitement. L'étude AIR-CF3 était un essai de phase III de suivi, ouvert, qui visait à évaluer l'innocuité d'une exposition répétée à Cayston et ses effets sur plusieurs paramètres liés à la maladie (p. ex. fonction pulmonaire, réduction des symptômes et nombre d'unités formant colonie de P. aeruginosa). Les patients qui avaient terminé soit l'étude AIR-CF1 ou l'étude AIR-CF2 pouvaient participer à l'étude de suivi AIR-CF3. En tout, 111 patients de l'étude AIR-CF1 ont été inscrits dans l'essai ouvert et ont reçu Cayston à 75 mg selon le même schéma (TID). Par ailleurs, 163 patients de l'étude AIR-CF2 ont été inscrits dans l'essai ouvert et ont reçu Cayston à 75 mg selon le schéma qui leur avait auparavant été attribué aléatoirement (soit BID ou TID). Chaque cycle de traitement comportait 28 jours de traitement par Cayston, suivi de 28 jours sans traitement. Les patients pouvaient suivre jusqu'à neuf cycles de traitement. Selon les résultats de l'étude, le traitement par Cayston TID offre un avantage clinique significatif. De plus, on a noté une amélioration des paramètres liés à la fibrose kystique, en particulier la fonction pulmonaire, le score correspondant aux symptômes respiratoires auto-déclarés du CFQ-R et le nombre d'unités formant colonie (UFC) de P. aeruginosa. Pour chacun de ces paramètres, on a observé chez les patients, à la fin de chaque cycle de traitement, une amélioration moyenne par rapport à la visite précédente, suivie d'un retour aux valeurs de référence à la fin de chaque intervalle sans traitement.

Alors qu'aucun lien entre la dose et la réponse n'avait été établi dans l'étude AIR-CF2 selon que Cayston était administré BID ou TID, une réponse proportionnelle à la dose a été observée dans l'étude AIR-CF3. Cette étude a mis en évidence un lien apparent entre la dose et la réponse sur le plan de la fonction pulmonaire; après huit des neuf cycles de traitement, l'augmentation moyenne (en pourcentage) du VEMS par rapport à la visite 1 était plus élevée dans le groupe de traitement TID que dans le groupe de traitement BID. Dans les deux schémas posologiques, les patients affichaient une amélioration moyenne par rapport à la valeur de référence à la fin de chaque cycle de traitement, suivie d'un retour à la valeur de référence à la fin de chaque intervalle sans traitement. Une réduction proportionnelle à la dose du nombre en log10 d'UFC de P. aeruginosa dans les expectorations a été notée entre le schéma BID et le schéma TID à la suite des périodes de traitement. Le nombre en log10 d'UFC de P. aeruginosa dans les expectorations a diminué par rapport à la visite 1 au terme de chacun des neuf cycles de traitement aussi bien dans le schéma BID que dans le schéma TID. Le nombre en log10 d'UFC de P. aeruginosa baissait généralement entre le début et la fin de chaque cycle, et la diminution en log10 du nombre d'UFC de P. aeruginosa était généralement plus importante chez les patients du schéma TID que chez le patient du schéma BID. Pendant les périodes d'intervalle sans traitement, le nombre en log10 d'UFC de P. aeruginosa augmentait entre les visites; ces hausses étaient en général légèrement plus fortes dans le groupe de traitement TID que dans le groupe BID, un phénomène qui concorde avec les baisses plus importantes observées après le traitement TID par Cayston. Enfin, la différence moyenne dans les symptômes respiratoires au CFQ-R par rapport à la visite 1 était plus élevée au terme de chacun des neuf cycles de traitement dans le schéma TID que dans le schéma BID. Dans les deux schémas, les patients affichaient une amélioration moyenne par rapport à la visite précédente à la fin de chaque cycle de traitement, suivie d'un retour à la valeur de référence au terme de chaque intervalle sans traitement.

L'un des problèmes signalés dans le traitement standard actuel des patients atteints de fibrose kystique qui présentent une infection à P. aeruginosa est l'atténuation de la réponse clinique au fil du temps. On craint que ce phénomène se produise également après plusieurs cycles de traitement par Cayston. Cet aspect sera réexaminé lorsque l'étude GS-US-205-0110 sera terminée (la partie de l'étude avec randomisation devrait être achevée au plus tard au troisième trimestre de 2010).

3.3.4 Innocuité clinique

L'innocuité clinique de Cayston a été évaluée à partir principalement des deux études pivotales (AIR-CF1 et AIR-CF2) décrites dans la section 3.3.3 Efficacité clinique. Toutefois, on a également consulté les données sur l'innocuité des études suivantes : une étude de phase II (CP-AI-003), l'étude AIR-CF3 et quatre études qui avaient cours au moment de l'examen de la PDN (EA-US-205-0111, GS-US-205-0117, GS-US-205-0110, EA-US-205-0122).

De façon générale, Cayston était bien toléré et présentait un profil d'effets indésirables cadrant avec les signes et symptômes de l'affection sous-jacente du patient, soit la fibrose kystique. Selon les données sur l'innocuité regroupées, extraites des études achevées, les principaux effets indésirables (EI) observés au cours du développement clinique de Cayston étaient de nature respiratoire. En outre, la plupart des effets indésirables graves (EIG) étaient associés à des hospitalisations en raison d'une exacerbation des symptômes pulmonaires.

On n'a enregistré aucun décès chez les patients pendant les études contrôlées avec placebo. Cependant, un patient est décédé durant l'étude AIR-CF3. Les événements qui ont mené au décès de ce patient comprenaient une hémoptysie massive et un arrêt cardiaque; selon le chercheur, ce décès n'était pas attribuable à l'administration de Cayston.

La plupart des retraits de l'étude attribuables à des EI étaient liés à des signes et symptômes d'exacerbation pulmonaire, et la plupart des EI associés étaient considérés par le chercheur comme non reliés à l'administration de Cayston.

On n'a pas signalé de réactions allergiques graves (p. ex. des réactions anaphylactiques [définies comme une atteinte cardiovasculaire et/ou respiratoire]) au cours du programme de développement clinique de Cayston. Trois des 411 patients qui ont reçu au moins une dose de Cayston ont été retirés de l'étude en raison d'une possibilité de réactions allergiques. Un de ces trois patients avait déjà une allergie aux bêta-lactamines; ce patient n'a pas subi de test de provocation à Cayston, mais il présentait une éruption cutanée évoquant une réaction allergique probable.

Une étude contrôlée est actuellement en cours, la GS-US-205-0110 (TOBIMD versus Cayston) en Europe et aux États-Unis; la partie de l'étude avec randomisation devrait être terminée au troisième trimestre de 2010. Cette étude comprendra trois cycles de traitement où l'on comparera Cayston à TOBIMD, et fournira des données sur l'efficacité, l'innocuité et les caractéristiques microbiologiques du produit pour cette période. Après les trois cycles de départ, les deux groupes de traitement recevront Cayston pendant encore trois cycles.

3.3.5 Questions additionnelles

L'innocuité et l'efficacité de Cayston n'ont été démontrées que par des données tirées d'essais cliniques non contrôlés et ouverts, obtenues sur neuf cycles de traitement. Étant donné la nature chronique de la fibrose kystique, Cayston sera vraisemblablement utilisé pendant des cycles répétés de traitement. Il faut donc recueillir des données supplémentaires pour confirmer les avantages, l'efficacité et l'innocuité cliniques de Cayston. Conformément à la Politique sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C), le promoteur doit soumettre les données suivantes :

  • Le rapport d'étude clinique final de l'essai contrôlé, randomisé et ouvert GS-US-205-0110, résumant les données sur l'efficacité, l'innocuité et les caractéristiques microbiologiques de Cayston et portant sur la période complète de l'étude de 12 mois. Ces données sont nécessaires pour confirmer l'efficacité et l'innocuité à long terme de Cayston (solution d'aztréonam pour inhalation) dans la prise en charge des patients atteints de fibrose kystique qui présentent une infection pulmonaire chronique à P. aeruginosa. On s'attend à ce que les données pour la période de 12 mois soient disponibles au plus tard au premier trimestre de 2011. Si l'examen de ces résultats est satisfaisant, l'AC-C deviendra un AC sans engagements.
  • Un résumé de toutes les données disponibles sur l'innocuité recueillies dans le cadre du programme d'accès élargi, y compris les études EA-US-205-0111 et EA-US-205-0122.
  • Des rapports périodiques de pharmacovigilance (produits visés par un AC-C) devraient être fournis tous les 12 mois jusqu'au moment de la présentation des données finales sur l'innocuité et l'efficacité des études susmentionnées. Ces rapports devraient être rédigés conformément aux lignes directrices de l'ICH et inclure les effets signalés à l'égard de Cayston (solution d'aztréonam pour inhalation).

3.4 Évaluation des avantages / risques et recommandation

3.4.1 Évaluation des avantages/risques

Cayston a été examiné dans le cadre de la Politique sur le traitement prioritaire étant donné qu'il n'existe qu'un seul autre agent antimicrobien en inhalation approuvé au Canada pour la prise en charge des patients atteints de fibrose kystique qui présentent une infection pulmonaire chronique à P. aeruginosa. En outre, comme il est possible d'observer une érosion de la réponse clinique au fil du temps avec le traitement standard actuel, et que l'infection pulmonaire chronique menant à une baisse progressive de la fonction pulmonaire est la principale cause de décès chez les patients atteints de fibrose kystique, il est important d'offrir d'autres options de traitement. On a démontré que le traitement par Cayston procure des avantages cliniques substantiels, sans réactions indésirables importantes sur le plan clinique.

Il est recommandé de délivrer un Avis de conformité avec conditions à l'égard de Cayston (solution d'aztréonam pour inhalation) à 75 mg administré TID au moyen du nébuliseur Altera (sur des cycles de 28 jours de traitement, suivis de 28 jours sans traitement). Cette recommandation se fonde sur le fait que Cayston ne semble pas poser de problèmes sur le plan de l'innocuité, à court ou à long terme, mais que l'on n'a pas encore démontré l'efficacité de ce médicament à long terme par rapport à un placebo ou un témoin actif (les deux études contrôlées avec placebo ne portaient que sur un cycle chacune et l'étude de 18 mois n'était pas contrôlée). Une étude contrôlée est actuellement en cours en Europe et aux États-Unis; il s'agit de l'étude GS-US-205-0110, dans laquelle le témoin actif pendant la première période de 6 mois (3 cycles de traitement) est TOBIMD. Les conditions fixées prévoient que le rapport entre les avantages et les risques présentés par Cayston devra être réévalué, et demeurer positif, à la lumière du rapport d'étude clinique final de l'essai contrôlé, randomisé et ouvert GS-US-205-0110, résumant les données sur l'efficacité, l'innocuité et les caractéristiques microbiologiques de Cayston pour la période complète de l'étude de 12 mois. On s'attend à ce que les données pour la période de 12 mois de l'étude GS-US-205-0110 soient disponibles au plus tard au premier trimestre de 2011.

3.4.2 Recommandation

Après avoir examiné les données sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité de ce produit, Santé Canada estime que le rapport entre les avantages et les risques de PrCaystonMC est favorable au traitement des patients âgés de six ans et plus atteints de fibrose kystique qui présentent une infection pulmonaire chronique à Pseudomonas aeruginosa. La PDN satisfait aux conditions d'autorisation prévues dans la Politique sur les avis de conformité avec conditions. La présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1 et, par conséquent, Santé Canada a émis l'Avis de conformité prévu par l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues.

Conformément à la Politique sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C), le promoteur doit soumettre les résultats des études de confirmation suivantes :

  • Données après achèvement de l'étude GS-US-205-0110 (phase III), un essai contrôlé avec témoin actif en tête-à-tête, comparant Cayston à TOBI sur les plans de l'efficacité, de l'innocuité et des caractéristiques microbiologiques (données portant sur la période complète de l'étude de 12 mois).
  • Données recueillies dans le cadre du programme d'accès élargi (études EA-US-205-0111et EA-US-205-0122).
  • Rapports périodiques de pharmacovigilance (RPP) tous les 12 mois jusqu'au moment de la présentation des données finales sur l'innocuité et l'efficacité des études susmentionnées.

4 Étapes importantes de la présentation

Étapes importantes de la présentation: CaystonMC

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation :2007-07-20
Demande de traitement prioritaire
Déposée2007-12-21
Autorisation accordée par le Bureau de la gastroentérologie et des maladies infectieuses et virales2008-01-24
Dépôt de la présentation2008-03-25
Examen préliminaire 1
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire2008-04-22
Réponse déposée2008-04-30
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire2008-05-05
Examen 1
Évaluation de la qualité terminée2008-10-30
Évaluation clinique terminée2008-10-30
Examen de l'étiquetage terminé2008-10-30
Avis de non-conformité (ANC) émis par le directeur général (lacunes sur le plan de la qualité)2008-10-31
Réponse à l'ANC déposée2009-03-27
Examen préliminaire 2
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire2009-04-21
Examen 2
Évaluation de la qualité terminée2009-07-06
Évaluation clinique terminée2009-07-14
Examen de l'étiquetage terminé2009-07-13
Délivrance de l'Avis d'admissibilité à un avis de conformité avec conditions (AA-AC-C)2009-07-17
Réponse déposée2009-08-12
Examen 3
Évaluation clinique terminée2009-09-09
Examen de l'étiquetage terminé2009-09-04
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général dans le cadre de la Politique sur les AC-C 2009-09-11