Sommaire des motifs de décision portant sur Resotran ™

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
ResotranMC

Prucalopride (sous forme de succinate de prucalopride), 1 mg et 2 mg, Comprimés, Orale

Janssen Inc.

No de contrôle de la présentation : 141157

Émis le : 2012-05-16

Avant-propos

Le Sommaire des motifs de décision (SMD) de Santé Canada expose les motifs d'ordre scientifique et réglementaire sur lesquels reposent les décisions de Santé Canada concernant la réglementation des médicaments et des instruments médicaux. Les SMD sont rédigés en langage technique à l'intention des personnes et groupes intéressés aux décisions de Santé Canada portant sur un produit donné et sont le reflet des observations consignées dans les rapports d'évaluation. À ce titre, les SMD servent à compléter et non à répéter l'information contenue dans la monographie de produit.

Nous invitons les lecteurs à consulter le « Guide du lecteur sur le Sommaire des motifs de décision - Médicaments au sujet de l'interprétation des termes et des acronymes utilisés ici. Ils trouveront également dans ce guide un aperçu du processus d'examen des présentations de drogue dans le feuillet intitulé « Comment les médicaments sont examinés au Canada », qui décrit les facteurs pris en considération par Santé Canada au cours du processus d'examen et d'autorisation d'une présentation de drogue. Les lecteurs devraient aussi consulter le document intitulé « Initiative du sommaire des motifs de décision - Foire aux questions ».

Le SMD correspond à l'information dont disposent les autorités de réglementation de Santé Canada au moment de prendre une décision. Les présentations subséquentes examinées à d'autres fins ne sont pas incluses dans la Phase I de la stratégie de mise en oeuvre des SMD. Pour obtenir de l'information à jour sur un produit en particulier, les lecteurs sont priés de consulter la monographie la plus récente de ce produit. Santé Canada fournit également l'information au sujet mises en garde diffusées après la commercialisation ou d'avis émis à la suite d'effets indésirables (EI).

Pour de plus amples renseignements sur un produit en particulier, les lecteurs peuvent également se rendre sur les sites Web des organismes de réglementation d'autres pays. L'information reçue à l'appui d'une présentation de drogue au Canada peut cependant ne pas être identique à celle reçue par d'autres gouvernements.

Autres politiques et lignes directrices

Les lecteurs sont invités à consulter le site Web de Santé Canada, où ils trouveront d'autres politiques et lignes directrices au sujet des médicaments, notamment le document intitulé «Gestion des présentations de drogues ».

1 Information sur le produit et la présentation

Marque nominative :

ResotranMC

Fabricant/promoteur :

Janssen Inc.

Ingrédient médicinal :

Prucalopride (sous forme de succinate de prucalopride)

Dénomination commune internationale :

Prucalopride

Concentration :

1 mg et 2 mg

Forme posologique :

Comprimés

Voie d'administration :

Orale

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • 02377012 - 1 mg
  • 02377020 - 2 mg

Classe pharmaco-thérapeutique (classe ATC) :

Agent entérocinétique

Ingrédients non médicinaux :

Les deux types de comprimés contiennent du dioxyde de silicium colloïdal, du monohydrate de lactose, du stéarate de magnésium, de la cellulose microcristalline, du macrogol 3000, du dioxyde de titane et du triacétate de glycéryle.

Le comprimé de 2 mg contient également du carmin d'indigo (laque d'aluminium), de l'oxyde de fer rouge, et de l'oxyde de fer jaune.

Type et numéro de présentation :

Présentation de drogue nouvelle, Numéro de contrôle : 14115

Date de la présentation :

2010-12-17

Date de l'autorisation :

2011-12-07

Tous les droits afférents à une marque de commerce sont utilisés en vertu d’une licence.

2 Avis de décision

Le 7 décembre 2011, Santé Canada a émis à l'intention de Janssen Inc., un avis de conformité du produit pharmaceutique ResotranMC.

ResotranMC contient l'ingrédient médicinal prucalopride (sous forme de succinate de prucalopride), qui est un agent entérocinétique.

ResotranMC est indiqué pour le traitement de la constipation idiopathique chronique chez les femmes adultes pour qui les laxatifs ne procurent pas un soulagement adéquat.

  • Les essais cliniques sur ce produit ont porté sur un nombre insuffisant de patients de sexe masculin pour en démontrer l'efficacité chez cette population.
  • L'efficacité du prucalopride a été établie durant des essais à double insu contrôlés contre placebo, d'une durée maximale de trois mois.Dans le cas de traitements prolongés, les avantages du traitement devraient être réévalués à intervalles réguliers.
  • Si le traitement au prucalopride n'est pas efficace durant les quatre premières semaines, il devrait être interrompu.

ResotranMC augmente la fréquence des selles et procure une sensation d'évacuation complète en stimulant le péristaltisme, c'est à-dire (c.-à-d.) les contractions musculaires de l'intestin qui sont nécessaires à l'évacuation des selles.

L'autorisation de commercialisation s'appuie sur les données qualitatives, non cliniques et cliniques qui ont été présentées. L'efficacité de ResotranMC a été établie durant trois essais randomisés multicentriques à double insu, contrôlés contre placebo et d'une durée de 12 semaines, réalisés auprès de patients atteints de constipation idiopathique chronique. ResotranMC a été administré au total à 1279 patients [1124 femmes et 155 hommes (d'après la population à traiter)]. Le critère principal d'évaluation de l'efficacité a été la proportion (%) de patients atteignant une normalisation des selles, celle-ci étant définie comme une moyenne d'au moins trois selles complètes spontanées par semaine sur des périodes de traitement de 4 semaines et 12 semaines.

Durant les trois essais, les doses quotidiennes étudiées ont été de 2 mg et de 4 mg; durant chacun de ces essais, les deux doses se sont révélées statistiquement supérieures au placebo en ce qui a trait au critère principal d'évaluation, mais la dose de 4 mg n'a offert aucun avantage supplémentaire à la dose de 2 mg. La proportion de patients ayant atteint une moyenne d'au moins trois selles complètes spontanées par semaine a été de 27,8 % (semaines 1 à 4) et de 23,6 % (semaines 1 à 12) chez les patients traités avec la dose recommandée (2 mg) de ResotranMC, contre 10,5 % (semaines 1 à 4) et 11,3 % (semaines 1 à 12) pour les patients sous placebo.

ResotranMC (1 mg et 2 mg de prucalopride sous forme de succinate de prucalopride) se présente en comprimés pelliculés. La dose recommandée pour les adultes est de 2 mg, une fois par jour. En raison du mode d'action spécifique de ResotranMC (stimulation de la motilité propulsive), on ne s'attend pas à ce que la prise d'une dose quotidienne supérieure à 2 mg augmente l'efficacité du produit. On trouve les recommandations concernant la posologie dans la monographie de produit.

ResotranMC est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité au produit, à un ingrédient de la formulation ou à un composant du contenant. ResotranMC est également contre-indiqué chez les patients atteints d'une insuffisance rénale nécessitant une dialyse, ainsi que chez les patients qui présentent une perforation ou une obstruction intestinale due à un trouble structurel ou fonctionnel de la paroi intestinale, un iléus obstructif, des maladies inflammatoires graves du tractus intestinal comme la maladie de Crohn, une rectocolite hémorragique ou un mégacôlon/mégarectum toxique. ResotranMC devrait être administré dans les conditions décrites dans la monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique. Les conditions détaillées relatives à l'usage de ResotranMC sont décrites dans la monographie de produit.

À la lumière de son examen des données portant sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité du produit, Santé Canada considère que le profil risques-avantages de ResotranMC est favorable pour l'indication susmentionnée.

3 Motifs d'ordre scientifique et réglementaire

3.1 Motifs d'ordre qualitatif

3.1 Motifs d'ordre qualitatif

3.1.1 Substance médicamenteuse (ingrédient médicinal)

Renseignements généraux

Le prucalopride, offert sous forme de succinate de prucalopride, est l'ingrédient médicinal de ResotranMC. Le prucalopride est un agent entérocinétique et il est le premier représentant d'une nouvelle classe de dihydrobenzofurancarboxamides aux effets entérocinétiques. Le prucalopride est un agoniste sélectif des récepteurs (5-HT4) de la sérotonine dont l'affinité est élevée, ce qui pourrait bien expliquer ses effets entérocinétiques. Les études fonctionnelles in vivo et in vitro ont révélé que le prucalopride accentuait le réflexe péristaltique et les mouvements de propulsion dans le tractus gastro-intestinal par l'activation des récepteurs 5-HT4.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication

La substance médicamenteuse est un dérivé synthétique.

Le procédé de fabrication est considéré comme dûment contrôlé à l'intérieur des limites justifiées.

Caractérisation

La structure du prucalopride a été adéquatement élucidée, et les spectres représentatifs ont été fournis. Les propriétés physiques et chimiques ont été décrites et sont jugées satisfaisantes.

Les impuretés et les produits de dégradation découlant de la fabrication ou de l'entreposage ont été signalés et caractérisés. Les limites proposées ont été jugées raisonnablement qualifiées [c.-à-d. qu'elles se situent à l'intérieur des limites recommandées par l'International Conference on Harmonisation (ICH) et/ou qu'elles ont été qualifiées à partir d'études toxicologiques.] Le contrôle des impuretés et des produits de dégradation est donc jugé acceptable.

Contrôle de la substance médicamenteuse

Des copies des méthodes d'analyse et, le cas échéant, les rapports de validation ont été présentés et sont jugés satisfaisants pour toutes les méthodes qui ont servi à l'analyse du produit fini ainsi qu'aux essais de stabilité portant sur le succinate de prucalopride.

L'emballage de la substance pharmaceutique est jugé acceptable.

Stabilité

À la lumière des données sur la stabilité présentées, fondées sur des essais accélérés, de longue durée et en temps réel, la période de contre-essai proposée pour la substance médicamenteuse lorsqu'elle est conditionnée est bien étayée et jugée satisfaisante.

3.1.2 Produit pharmaceutique

Description et composition

ResotranMC est disponible en comprimés enrobés contenant 1 ou 2 mg de prucalopride (sous forme de succinate de prucalopride). Les deux types de comprimés enrobés de ResotranMC sont disponibles dans des plaquettes alvéolées en aluminium/aluminium perforé contenant sept comprimés. Chaque boîte contient 28 comprimés enrobés. Les comprimés de 1 mg sont blancs à blanc-cassé, ronds et biconvexes, et ils portent la mention « PRU 1 » d'un côté. Les comprimés de 2 mg sont roses, ronds et biconvexes, et ils portent la mention « PRU 2 » d'un côté.

Pour les deux dosages, les comprimés de ResotranMC renferment les ingrédients inactifs suivants : du monohydrate de lactose; de la cellulose microcristalline; du dioxyde de silicium colloïdal; et du stéarate de magnésium.

L'enrobage du comprimé de 1 mg contient de l'hypromellose, du monohydrate de lactose, du triacétate de glycéryle, du dioxyde de titane et du magrogol 3000. L'enrobage du comprimé de 2 mg contient de l'hypromellose, du monohydrate de lactose, du triacétate de glycéryle, du dioxyde de titane, du magrogol 3000, de l'oxyde de fer rouge, de l'oxyde de fer jaune et du carmin d'indigo (laque d'aluminium).

Tous les ingrédients non médicinaux (excipients) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés par le Règlement sur les aliments et drogues pour un usage dans les médicaments. Les données sur la stabilité présentées à l'appui de la formulation commerciale proposée attestent la compatibilité du succinate de prucalopride avec les excipients.

Élaboration du produit pharmaceutique

Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation tout au long de l'élaboration du produit pharmaceutique ont été examinées et sont jugées acceptables.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de fabrication

La méthode de fabrication est jugée acceptable, et le procédé est considéré comme dûment contrôlé à l'intérieur des limites justifiées.

Contrôle du produit pharmaceutique

ResotranMC a été soumis à des essais visant à en vérifier l'identité, l'aspect, l'uniformité de contenu, l'activité, la dissolution et les concentrations des produits de dégradation et des impuretés microbiologiques; les résultats étaient conformes aux critères d'acceptation. Les spécifications des tests et les méthodes d'analyse sont jugées acceptables; la durée de conservation ainsi que les limites de libération des produits de dégradation, pris séparément ou globalement, se situent à l'intérieur des limites acceptables.

Les rapports de validation des méthodes d'analyse utilisées pour l'évaluation des concentrations de succinate de prucalopride et d'impuretés liées au médicament sont jugés acceptables.

Les résultats des analyses finales de lots ont été examinés et sont jugés conformes aux spécifications du produit pharmaceutique.

Bien que des impuretés et des produits de dégradation découlant de la fabrication et/ou de l'entreposage aient été signalés et caractérisés, ils ont été jugés conformes aux limites établies par l'ICH et/ou ont été qualifiés au moyen d'analyse des lots; ils sont donc considérés acceptables.

Stabilité

D'après les données sur la stabilité présentées, fondées sur des essais accélérés, de longue durée et en temps réel, la durée de conservation de 24 mois proposée pour ResotranMC est jugée acceptable, si le produit est entreposé entre 15 et 30 °C et protégé de l'humidité.

La compatibilité du produit pharmaceutique avec le système récipient-fermeture a été établie au moyen d'études de stabilité. Le système récipient-fermeture satisfait à tous les critères d'acceptation des tests de validation.

3.1.3 Installations et équipement

L'aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l'équipement servant à la production de ResotranMC sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués.

Toutes les installations sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

3.1.4 Évaluation de l'innocuité des agents adventices

Le monohydrate de lactose (excipient) est d'origine animale. Une lettre d'attestation confirmant que le matériel ne vient pas de pays touchés par l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou l'encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) a été fournie; il est donc considéré comme étant propre à l'usage humain. Aucun autre excipient n'est d'origine animale ou humaine.

3.1.5 Conclusion

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de ResotranMC montre que la substance et le produit pharmaceutiques peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées sur l'élaboration et la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation.

3.2 Motifs non cliniques de la décision

3.2.1 Pharmacodynamique

La pharmacodynamique primaire et secondaire du prucalopride a été caractérisée de façon adéquate.

Le prucalopride est extrêmement sélectif pour les récepteurs 5-HT4, dont l'affinité (Ki) est de 8,7 nM, avec une affinité in vitro inférieure d'au moins 150 fois pour les autres récepteurs et les canaux ioniques, ce qui indique un faible potentiel pour les effets hors cible. Toutefois, les taux accrus de prolactine observés chez les rats étaient probablement attribuables à une interaction visiblement faible des récepteurs dopaminergiques D2 du rat (Ki = 5,9 µM) situés dans l'hypophyse à de fortes concentrations de prucalopride dans le sérum et les tissus. La liaison du prucalopride aux récepteurs dopaminergiques D2 chez l'homme a eu lieu à des niveaux élevés (Ki = 14 µM). Dans les tissus atriaux de l'oreillette gauche des humains et des porcs, le prucalopride se comportait comme un agoniste partiel des récepteurs 5-HT4 avec une demi-concentration efficace maximale (CE50) de 40 à 100 nM (2 à 5 fois la concentration plasmatique thérapeutique maximale chez l'homme).

Dans une gamme d'études in vitro sur des tissus gastro-intestinaux prélevés sur des souris, des rats, des cobayes, des chiens, des porcs et des hommes, le prucalopride facilitait la libération des neurotransmetteurs. D'après l'emplacement du récepteur 5-HT4, il s'agissait de l'acétylcholine présente dans les neurones myentériques (augmentation de l'amplitude des contractions), du peptide lié au gène de la calcitonine (CGRP) et de l'acétylcholine présente dans les neurones sensoriels intrinsèques (stimulation du péristaltisme) ou du monoxyde d'azote présent dans les nerfs myentériques (amélioration de la relaxation). La conséquence de ces actions s'est traduite par une meilleure propulsion. Dans plusieurs études in vivo sur la motilité gastro-intestinale, il a été démontré que le prucalopride stimulait la motilité gastro-intestinale avec un effet prononcé sur le gros intestin.

La diminution de la motilité dans le côlon chez le chien après des doses répétées de prucalopride indiquant une tachyphylaxie a été associée à des expositions systémiques lors d'autres études menées chez le chien qui avoisinent celles chez les patients à la dose thérapeutique de 2 mg/kg.

Le prucalopride semblait relativement spécifique par rapport à sa pharmacologie, car il était dépourvu d'effets sur le comportement manifeste ou conditionné ou d'effets indiquant une interaction avec d'autres types de récepteurs variés (α1, α2, β2, D1, D2, H1, H2, muscarine, nicotine, 5-HT1A, 5-AH2A, opioïde µ, opioïde K, substance P et glucocorticoïde), l'absorption des neurotransmetteurs (sérotonine, norépinéphrine, ou dopamine), les enzymes endogènes (monoamine oxydase, cyclo-oxygénase, enzymes méthohéxitales métabolisantes), la perception de la douleur et les réflexes, les nombreuses fonctions corporelles, les convulsions et la cardioprotection.

Le prucalopride n'a pas eu d'effet sur le courant potassique rectifiant retardé (IKr) dans les cellules hERG transfectées avec le gène humain apparenté au gène éther-à-go-go (hERG) jusqu'à une concentration de 1 μM (49 fois la concentration plasmatique thérapeutique). Le prucalopride n'avait pas d'effets sur la durée potentielle de l'action jusqu'à 1 μM lors des expériences utilisant différents tissus isolés, prélevés notamment dans des fibres isolées de Purkinje chez le lapin et le chien, dans des cœurs de lapin, et dans des muscles papillaires de cobaye.

3.2.2 Pharmacocinétique

Absorption

Après des doses uniques par voie orale (gavage), le prucalopride était rapidement absorbé chez toutes les espèces soumises aux essais, et les concentrations plasmatiques atteignaient généralement un sommet dans un délai de 0,3 à 1,5 heure. La biodisponibilité absolue par voie orale du prucalopride était très faible chez les lapins (≤ 5 %) en raison de l'importance du métabolisme de premier passage, faible à intermédiaire chez les rats (selon la dose et le genre, ≤ 8 % chez les mâles ayant reçu 0,63 mg/kg; 36 % chez les mâles et 53 % chez les femelles ayant reçu 5 mg/kg) et élevée chez les chiens (77 %). Après un dosage répété par voie orale chez les souris, les rats et les chiens, les valeurs de la concentration plasmatique maximale (Cmax) et de l'exposition systémique au médicament [surface sous la courbe (SSC)] augmentaient proportionnellement à la dose ou au-delà.

Distribution

La liaison avec les protéines plasmatiques du prucalopride était faible chez toutes les espèces soumises aux essais, soit de 27 à 37 %. Le rapport des concentrations sang-plasma chez les souris, les rats, les lapins et les chiens indique une distribution préférentielle vers les globules rouges chez les différentes espèces.

Les plus fortes concentrations de prucalopride ont été relevées dans les tissus du tractus gastro-intestinal, du foie, des reins, des glandes surrénales, et des poumons (plus de 10 fois celle dans le plasma), tandis que les plus faibles concentrations ont été décelées dans le cerveau, les adipocytes blancs et les muscles (moins que dans le plasma). Le transfert placentaire du prucalopride et de ses métabolites vers le fœtus était limité chez les rats. Les concentrations dans les fœtus étaient semblables à celles dans le sang maternel, et les concentrations dans les tissus fœtaux étaient clairement inférieures à celles dans les tissus maternels correspondants.

Métabolisme

Le prucalopride était largement métabolisé chez le rat, les principales voies étant l'hydroxylation au R106569, suivie d'une déshydratation partielle au R104068 chez les deux sexes, et l'O-déméthylation au R112718 suivie de l'oxydation au R129531 chez les mâles.

Le prucalopride était un peu moins largement métabolisé chez les souris, la principale voie étant l'hydroxylation au R106569 suivie d'une déshydratation au R104068 chez les deux sexes.

La principale voie métabolique chez les lapins était la N-glucuronidation.

Le prucalopride n'était pas largement métabolisé chez les chiens, les principales voies étant l'O-déméthylation et l'oxydation ultérieure en acide carboxylique (R107504) et l'hydroxylation au R106569. Le prucalopride était le moins largement métabolisé chez les humains, et l'O-déméthylation et l'oxydation ont entraîné la formation de R107504 dans une moindre mesure que chez les chiens.

Élimination

Lors des études sur le prucalopride radiomarqué menées chez les rats, la radioactivité était excrétée dans les fèces (63 %) par la voie biliaire, ou distribuée dans la circulation systémique et excrétée dans l'urine (36 %). Chez les souris, l'excrétion de la radioactivité par l'urine (37 à 57 % de la dose) était un peu plus importante que par les fèces, par rapport aux rats. Chez les lapins et les chiens, une proportion plus importante de la radioactivité était excrétée dans l'urine (53 % et 72 %, respectivement) par rapport aux fèces (44 % et 21 %, respectivement).

Interactions médicamenteuses

Les données des études in vitro indiquent que le prucalopride a un faible potentiel d'interaction médicamenteuse, et que les concentrations thérapeutiques de prucalopride ne devraient pas avoir d'incidence sur le métabolisme induit par le cytochrome P450 (CYP) des produits médicinaux coadministrés. Bien que le prucalopride puisse être un faible substrat pour la glycoprotéine P (P-gp), on ne considère pas qu'il soit un inhibiteur de la P-gp à des concentrations pertinentes sur le plan clinique.

3.2.3 Toxicologie

Toxicité à dose unique

Le prucalopride a montré un degré modéré de toxicité aiguë, et on a observé une mortalité après l'administration par voie orale de doses de ≥ 320 mg/kg chez les souris et de 548 mg/kg chez les rats.

Toxicité à dose répétée

Lors des études de toxicité à doses répétées par voie orale [1, 6, et 12 (chiens seulement) mois], les doses de 5 et 10 mg/kg/jour étaient les doses sans effet nocif observé (DSENO) chez les rats et les chiens, respectivement. Les rapports d'exposition systémique au médicament à la DSENO par rapport aux humains (dose de 2 mg par jour) étaient de 5 et 12 chez les rats mâles et femelles, respectivement, et de 244 chez les chiens.

Chez les rats, on a observé une légère toxicité avec l'augmentation du poids du foie et du cœur, qui n'était pas corrélée de manière notable sur le plan microscopique, à l'exception de légères augmentations de l'infiltration focale de cellules inflammatoires chroniques dans le cœur des mâles à 80 mg/kg, et de changements induits par la prolactine pris en considération en raison de l'antagonisme des récepteurs dopaminergiques D2 du prucalopride dans l'hypophyse à ≥ 20 mg/kg. Ce dernier était constitué de la stimulation des glandes mammaires chez les femelles à ≥ 20 mg/kg et chez les mâles à 80 mg/kg et dans le tractus génital des femelles, ce qui indiquait une diminution de l'activité des cycles de chaleurs, à 40 et 80 mg/kg. D'autres changements pathologiques anatomiques comprenaient l'augmentation du poids du thymus à ≥ 20 mg/kg, et une légère nécrose et phagocytose des cellules individuelles dans le thymus à 80 mg/kg lors de l'étude de six mois, une augmentation du poids des reins et du pancréas à ≥ 40 mg/kg et une augmentation du poids des glandes surrénales à 80 mg/kg sans corrélation sur le plan microscopique, et une hausse du poids de la thyroïde à ≥ 40 mg/kg lors de l'étude de quatre semaines, ainsi qu'une légère augmentation de la hauteur de l'épithélium folliculaire thyroïdien à 80 mg/kg lors de l'étude de six mois.

Chez les chiens, on a observé une toxicité à 20 et 30 mg/kg [effets sur le système nerveux central (SNC), changements histologiques dans le foie et le tractus génital des femelles, et létalité chez 3 chiens sur 8 à 30 mg/kg, où la marge d'exposition était plus de 500 fois supérieure à celle à la dose de 2 mg administrée aux humains].

Génotoxicité

Les résultats positifs pour la toxicité génétique et l'augmentation de l'incidence des tumeurs chez les rongeurs mis au jour par l'évaluation d'innocuité non clinique constituaient une préoccupation majeure. Même si la majorité des études de toxicité génétique étaient négatives [essais réalisés sur la plupart des souches de Salmonella typhimurium et d' Escherichia coli , essais sur la réparation SOS, essais sur des cellules de lymphome de souris L5178Y, essais sur des lymphocytes humains circulants, test du micronoyau chez la souris, essais in vivo de synthèse non programmée de l'acide désoxyribonucléique (ADN), et essais sur des animaux transgéniques Big Blue], le prucalopride était positif chez le Salmonella typhimurium de souche TA100, à de fortes concentrations, lors d'une étude in vitro sur la synthèse non programmée de l'ADN à de fortes concentrations cytotoxiques, et d'un essai in vivo approfondi sur les adduits de l'ADN. La dernière étude n'était positive que pour le foie dans des conditions d'essai non standard, et la petite quantité d'adduits formés était semblable aux nucléotides normaux plutôt qu'au prucalopride ou à ses métabolites; cependant, il n'y a pas d'explication justifiant pourquoi cela est arrivé. On n'a pas détecté d'adduits de l'ADN dans les glandes mammaires des rats et des souris ou dans les glandes surrénales et thyroïdiennes du rat. Une étude in vivo ultérieure conforme aux bonnes pratiques de laboratoire (BPL) utilisant le modèle de rat transgénique Big Blue qui évalue la mutagénicité ainsi que la formation potentielle d'adduits d'ADN dans le foie était négative, ce qui limite les inquiétudes concernant les résultats positifs dans l'étude initiale. Du point de vue global du poids de la preuve, on en a conclu que le potentiel mutagène du prucalopride est faible.

Cancérogénicité

La hausse des incidences des tumeurs dans les études de cancérogénicité sur le prucalopride a eu lieu dans tous les cas à une marge d'exposition de 60 ou plus par rapport à celle chez les humains à la dose thérapeutique de 2 mg, et les marges sans effet étaient proches de 25 fois ou supérieures, à l'exception des tumeurs du foie chez les rats ayant reçu une dose moyenne, où la marge n'est que de six fois celle observée à la dose de 2 mg administrée aux humains. L'étude de cancérogénicité chez des souris en période prénatale, un essai qui a été considéré comme sensible à un vaste éventail de substances chimiques génotoxiques dont on pense qu'elles déclenchent la réaction tumorale (surtout dans le foie) par la formation d'adduits d'ADN cancérogènes liés par covalence, était négative, ce qui indique que les résultats liés aux tumeurs dans le foie chez les rats n'étaient pas liés à la formation d'adduits. Comme il y a un mécanisme épigénétique plausible fondé sur une réponse pléiotopique induite par le récepteur CAR (constitutive androstane receptor) par le foie du rat qui comprend une induction du système enzymatique microsomal et une augmentation du poids du foie qui n'a sans doute pas lieu chez les humains, on considère que le résultat de l'augmentation des tumeurs du foie chez les rats ne représente pas un risque significatif pour les humains.

En ce qui concerne les autres types de tumeurs, la hausse de l'incidence des tumeurs de la thyroïde chez les rats mâles à 80 mg/kg et les rats femelles à 40 mg/kg était probablement une conséquence de l'induction enzymatique microsomale hépatique qui a entraîné une augmentation du métabolisme et de l'excrétion de la thyroxine et une stimulation de la glande thyroïde. Les incidences accrues des adénocarcinomes des glandes mammaires chez les souris femelles (80 mg/kg) et chez les rats mâles et femelles (80 et 40 mg/kg, respectivement) et des adénomes dans l'hypophyse chez les rats mâles (80 mg/kg) étaient probablement liées à la stimulation accrue de la prolactine, que l'on considère comme relativement propre aux rongeurs, et elles se sont produites à des expositions environ 200 fois supérieures à celles des humains à la dose thérapeutique de 2 mg chez les souris et 400 à 600 fois supérieures chez les rats. On a déclaré que les incidences accrues des phéochromocytomes et des adénomes de la cellule des îlots pancréatiques chez les rats mâles ayant reçu une dose de 80 mg/kg étaient peut-être liées à la prolactine. Les phéochromocytomes peuvent aussi être causés par la stimulation par des niveaux de calcium sérique supérieurs découlant d'une hausse de la néphropathie chronique liée à l'âge. La marge d'exposition plus de 500 fois supérieure à celle pour la dose de 2 mg administrée aux humains indique que ces tumeurs ne sont probablement pas une préoccupation significative pour la sécurité des patients.

Les études mécanistiques indiquaient que la hausse des incidences des tumeurs peut être due aux mécanismes épigénétiques propres aux rongeurs et qu'elle se produisait à une dose 60 fois supérieure à la dose de 2 mg administrée aux humains.

D'après les lignes directrices actuelles de l'ICH, on considère en général que les résultats de tumorigénicité positifs chez les rongeurs à des doses supérieures à celles produisant une exposition de 25 fois supérieure à l'exposition chez les humains ne reflètent probablement pas un risque pertinent pour les humains. La hausse des incidences des tumeurs dans les études de cancérogénicité a eu lieu dans tous les cas à une marge d'exposition (SSC) 60 fois supérieure par rapport à celle chez les humains à la dose thérapeutique de 2 mg, et les marges sans effet étaient proches de 25 fois ou supérieures, à l'exception des tumeurs du foie chez les rats ayant reçu une dose moyenne, où la marge n'était que de six fois celle observée à la dose de 2 mg administrée aux humains. Cependant, comme il y a un mécanisme épigénétique plausible basé sur l'induction enzymatique microsomale qui ne se produit sans doute pas chez les humains, les résultats liés à la hausse des tumeurs du foie ne sont pas jugés représentatifs d'un risque significatif pour les patients.

Toxicité pour la reproduction et le développement

On n'a relevé aucune toxicité majeure pour la reproduction ou le développement. Le prucalopride n'a pas eu de répercussions sur la fertilité chez les rats et il n'était pas tératogénique chez les rats et les lapins. On conclut que le prucalopride n'a pas de responsabilités majeures en ce qui concerne la reproduction et qu'une toxicité maternelle et fœtale se produit à des marges d'exposition supérieures ou égales à 38 fois celles des humains à la dose thérapeutique de 2 mg.

3.2.4 Résumé et conclusion

Les études non cliniques de cette présentation de drogue sont considérées comme acceptables. Les études pharmacologiques ont fourni des preuves adéquates qui prévoient que ResotranMC peut être bénéfique dans le traitement de la constipation idiopathique chronique. La base de données toxicologique a été jugée adéquate pour évaluer le profil d'innocuité de ResotranMC. Globalement, d'après les études non cliniques, il n'y a eu aucune inquiétude majeure en matière d'innocuité qui laisserait prévoir des effets nocifs inattendus chez les patients traités avec ResotranMC à la dose thérapeutique recommandée. Globalement, les études pharmacologiques et toxicologiques non cliniques appuient l'usage de ResotranMC pour l'indication proposée.

3.3 Motifs cliniques de la décision

3.3.1 Pharmacodynamique

Les études pharmacodynamiques qui évaluent les mesures des résultats directs et indirects semblent indiquer que le prucalopride peut accélérer le transit colique. Lors d'une étude à répartition aléatoire, à double insu, contrôlée contre placebo et menée en parallèle, ainsi que d'une étude croisée avec inversion de traitement, à répartition aléatoire, contrôlée à double insu contre placebo et menée en parallèle, menées chez des patients atteints de constipation chronique, on a associé le prucalopride à une tendance non significative à un transit accéléré par l'estomac, l'intestin grêle et le côlon chez les patients souffrant de constipation non liée à un trouble d'évacuation rectale.

Les effets pharmacodynamiques liés à l'activité gastro-intestinale du prucalopride ont fait l'objet d'études chez des sujets en bonne santé et chez des patients atteints de constipation chronique. Les études pharmacodynamiques [nombre (n) = 5] étaient principalement des essais croisés à répartition aléatoire, et elles ont été menées chez des sujets en bonne santé (n = 134) ayant un transit intestinal régulier. On n'a obtenu des données pharmacodynamiques que pour 109 sujets. Les sujets ont été exposés au placebo et au prucalopride (0,5 mg, 1 mg, 2 mg ou 4 mg) administrés sous la forme de perfusion intraveineuse pendant 10 minutes, ou de capsules d'acide chlorhydrique (HCl), ou de comprimés de succinate, une fois par jour pendant sept à dix jours. Les sujets étaient répartis de manière relativement égale entre les sexes avec un âge moyen d'environ 30 ans (min. 18 ans et max. 71 ans) et un poids moyen d'environ 70 kg (min. 48 kg et max. 105 kg). Les études évaluaient l'effet du prucalopride sur différents résultats, y compris le transit gastro-intestinal [par exemple (p. ex.), le transit gastrique, de l'intestin grêle et du côlon], la motilité colique, la physiologie ano-rectale, ainsi que le transit intestinal chez des sujets en bonne santé.

Ces études ont montré une réduction statistiquement significative ou une tendance à une réduction du temps de transit colique total avec un traitement de prucalopride de 2 mg par rapport au placebo. L'ampleur de cette réduction était de 1,39 unité delta, entre 2 mg de prucalopride et le placebo à 24 heures après le traitement; cependant, on considère qu'elle n'est pas significative d'un point de vue clinique, d'après les critères prédéterminés du promoteur.

Certains paramètres secondaires (p. ex., l'évaluation du transit intestinal des sujets) ont indiqué un effet du prucalopride sur la fréquence des selles et une tendance à une consistance plus aqueuse de celles-ci.

Les études pharmacodynamiques menées sur des patients (n = 5) étaient principalement des essais sur échantillon aléatoire, à double insu, avec groupes parallèles et contrôlés contre placebo, et elles ont été menées chez des patients atteints de constipation chronique (n = 182). Les patients étaient exposés au placebo et au prucalopride (1 mg, 2 mg ou 4 mg) administrés sous forme de capsules d'acide chlorhydrique (HCl) ou de comprimés de succinate une fois par jour pendant sept jours, jusqu'à 24 semaines. Les sujets étaient principalement des femmes (93 %, 169 sur 182) d'environ 40 ans (min. 18 ans et max. 69 ans) en moyenne. Les études évaluaient l'effet du prucalopride sur différents résultats, y compris le transit gastro-intestinal (p. ex., le transit gastrique, de l'intestin grêle et du côlon), la motilité colique, la physiologie ano-rectale, ainsi que le transit intestinal chez des sujets atteints de constipation chronique.

Ces études n'ont pas montr&eacueacute; une réduction statistiquement significative du temps de transit colique total avec un traitement de prucalopride de 2 mg par rapport au placebo. On a observé une différence statistiquement significative dans le temps de transit colique après l'administration d'une dose de 4 mg de prucalopride une fois par jour pendant sept jours. L'ampleur de cette réduction allait des unités delta 0,92 à 1,26, entre deux et 24 heures après le traitement; cependant, on considère qu'elle n'est pas significative d'un point de vue clinique, d'après les critères prédéterminés du promoteur.

Certains paramètres secondaires (p. ex., l'évaluation du transit intestinal des sujets) ont indiqué un effet du prucalopride sur la fréquence et les propriétés des selles. Ces données sont limitées par l'évaluation sans insu et l'absence d'effet dose-réponse.

3.3.2 Pharmacocinétique

La pharmacocinétique et la tolérabilité initiale du prucalopride chez des sujets sains ont été évaluées par de nombreuses études (n = 12). Ces études ont été menées chez des sujets de sexe masculin et féminin âgés de 18 à 54 ans. On a fait état d'essais à dose unique et à doses répétées. On a évalué différentes formes de dosage, notamment la voie intraveineuse, la voie sous-cutanée, la solution buvable, la capsule par voie orale, ainsi que le comprimé par voie orale. Les dosages allaient de 0,0625 mg à 20 mg et ils comprenaient un placebo, et la posologie était d'une ou de deux fois par jour. Ces études indiquent généralement que le prucalopride montre une cinétique proportionnelle à la dose dans la fourchette de doses thérapeutiques relatives (p. ex., de 0,5 mg à 4 mg).

L'état d'équilibre est atteint dans un délai de trois à cinq jours après l'administration d'un seul comprimé par jour par voir orale (dose quotidienne unique). La demi-vie terminale était d'environ une journée. La prise concomitante de nourriture n'a pas influencé la biodisponibilité orale du prucalopride.

Absorption

Le prucalopride était rapidement absorbé la Cmax était atteinte dans un délai de deux à trois heures (dose unique) et d'une à trois heures (doses répétées), respectivement, à l'issue de l'administration par voie orale d'un comprimé de 2 mg, une fois par jour (n = 12 sujets). La concentration plasmatique fluctuait entre 2,5 et 7,5 ng/mL, à l'issue de l'administration d'un comprimé de 2 mg une fois par jour.

Distribution

ResotranMC s'est rapidement et largement distribué. Après l'administration de la dose par voie intraveineuse, le prucalopride s'est rapidement et largement distribué et il montrait un grand volume de distribution. Le volume de distribution à l'état d'équilibre était de 567 L. La liaison avec les protéines plasmatiques du prucalopride était d'environ 30 %. Dans tout le sang, 66 % du médicament se sont distribués dans les globules rouges.

Métabolisme

Le métabolisme est une voie d'élimination mineure du prucalopride. Le métabolisme du prucalopride entraîne la production de huit métabolites. Les métabolites représentaient 6,3 à 13,8 % de la dose de prucalopride administrée. Le principal métabolite (R107504; formé par l'O-déméthylation et l'oxydation de la fonction alcool obtenue en un acide carboxylique) représentait 2,6 à 3,5 % de la dose et trois autres métabolites non identifiés représentaient 0,6 à 1,6 % de la dose. Quatre des métabolites identifiés (y compris le R107504) ont montré une affinité in vitro semblable ou inférieure aux récepteurs 5-HT4 par rapport au prucalopride.

Élimination

Le prucalopride (0,5 mg de solution buvable radiomarquée) était principalement excrété dans l'urine sous forme inchangée (de 55,1 à 73,8 %) et, dans une moindre mesure, dans les selles (de 3,7 à 8,1 %) (n = 3 sujets) après 10 jours à l'issue de l'administration d'une dose unique dans une étude.

Dans un intervalle de dosage (p. ex., 24 heures), 26 % d'une dose unique d'une solution buvable de 4 mg ont été excrétés dans l'urine sous forme inchangée (n = 6 sujets). La clairance rénale à l'état d'équilibre de la solution orale de 2 mg de prucalopride était de 196 mL/minute (n = 12 sujets), ce qui indique à la fois une filtration glomérulaire passive et une sécrétion tubulaire active.

Après l'administration par intraveineuse (unique) et par solution buvable (à l'état d'équilibre) de 2 mg de prucalopride, environ 60 % de la dose se sont retrouvés sous forme inchangés dans l'urine (durant 72 heures après l'administration). La moitié, voire les deux tiers de la clairance rénale du prucalopride étaient attribuables à la sécrétion rénale active, tandis que la filtration glomérulaire active du prucalopride était responsable du reste.

Études sur les interactions médicamenteuses

Les interactions médicamenteuses potentielles ont été évaluées chez de jeunes sujets en bonne santé (18 à 40 ans) (n = 12 à 18 par étude; répartition relativement égale des hommes et des femmes par étude).

Lors d'une étude croisée sur un échantillon aléatoire, contrôlée à double insu contre placebo, le prucalopride (2 mg une fois par jour, à l'état d'équilibre) n'a entraîné aucun effet significatif d'un point de vue clinique sur la pharmacocinétique de la warfarine (dose unique de 25 mg). La coadministration de digoxine (0,25 mg pendant huit jours) avec du prucalopride (4 mg une fois par jour, à l'état d'équilibre) n'a pas eu de répercussions sur la pharmacocinétique du prucalopride, même si le traitement combiné du prucalopride avec la digoxine a entraîné une diminution d'environ 10 % de la biodisponibilité de la digoxine. La coadministration de kétoconazole (200 mg deux fois par jour) avec du prucalopride (2 mg une fois par jour) pendant 9 jours a entraîné une augmentation approximative de 40 % de la biodisponibilité du prucalopride. Il n'y a aucun effet marqué du prucalopride sur la concentration plasmatique de kétoconazole; cependant, l'effet du prucalopride sur la pharmacocinétique du kétoconazole n'a pas été déterminé. La coadministration de paroxétine [10 mg deux fois par jour (jours 1 à 3); 20 mg une fois par jour (jours 4 à 7)] avec du prucalopride (4 mg une fois par jour) pendant sept jours n'a pas provoqué d'effet significatif sur le plan clinique sur la pharmacocinétique du prucalopride ou de la paroxétine.

Lors d'études croisées ouvertes sur trois composés, la co-administration de cimétidine (800 mg deux fois par jour pendant sept jours) ou de probénécide (500 mg deux fois par jour pendant sept jours) avec du prucalopride (2 mg une fois par jour à l'état d'équilibre) n'a pas donné d'effet significatif d'un point de vue clinique sur la pharmacocinétique du prucalopride. La coadministration d'érythromycine (500 mg quatre fois par jour) avec du prucalopride (2 mg une fois par jour) pendant 7 jours n'a pas entraîné d'effet significatif d'un point de vue clinique sur la pharmacocinétique du prucalopride. À l'inverse, la coadministration de prucalopride a donné lieu à une augmentation de 20 à 40 % de la biodisponibilité de l'érythromycine.

Populations particulières

ResotranMC (prucalopride) n'est pas recommandé à des fins d'utilisation dans la population pédiatrique en raison d'une caractérisation incomplète de la pharmacologie clinique et de risques connexes en matière d'innocuité, y compris un risque potentiel d'arythmie cardiaque.

L'exposition plasmatique de ResotranMC (prucalopride) était élevée chez les sujets âgés (âgés de 65 ans ou plus) par rapport aux jeunes adultes. On a attribué cette élévation du prucalopride plasmatique à une réduction de la fonction rénale associée à l'âge. Il faudrait envisager une dose de départ plus faible chez ce groupe de patients.

D'après une analyse pharmacocinétique de la population relative aux données combinées des études de phase I, II et III, il s'est avéré que la clairance plasmatique apparente du prucalopride était semblable chez les sujets en bonne santé et chez les patients atteints de constipation chronique. La clairance apparente du prucalopride n'était pas touchée par l'âge, le poids corporel ou l'indice de masse corporelle, le sexe ou la race, mais comme prévu, la clairance de la créatinine avait un effet significatif.

Une étude ouverte menée chez des sujets atteints d'une légère insuffisance rénale [n = 8, 6 hommes (M)/2 femmes (F); âge moyen 62,6 ans, minimum 46 ans et maximum 74 ans], insuffisance rénale modérée [n = 7 (5 M/2 F); 62,7 ans (de 43 à 69 ans), et insuffisance rénale grave [n = 9 (3 M/6 F), 51,8 ans (de 45 à 59 ans)] indiquait qu'une capsule orale contenant une dose unique de 2 mg de prucalopride a entraîné une SSC0-∞ et une demi-vie terminale progressivement plus élevées avec un degré d'insuffisance rénale par rapport aux sujets ayant une fonction rénale normale [n = 10 (5 M/5 F); 59,4 ans (de 52 à 68 ans)]. La SSC0-∞ a augmenté de 1,25 fois (légère), 1,5 fois (modérée), et 2,3 fois (grave), alors que la demi-vie terminale a augmenté de 30 heures (fonction rénale normale) à 34 heures (légère), 43 heures (modérée), et 47 heures (grave). La demi-vie terminale déclarée chez les sujets ayant une fonction rénale normale dans cette étude (29,9 heures) était supérieure (25 %) à celle observée dans la plupart des études sur le prucalopride (24 heures). On n'a pas observé de différences marquées dans les autres paramètres d'absorption associés au degré d'insuffisance rénale. Chez les patients souffrant d'une insuffisance rénale grave, une dose de 1 mg de ResotranMC une fois par jour est recommandée. Aucun ajustement posologique n'est requis pour les patients souffrant d'une insuffisance rénale légère à modérée.

L'insuffisance hépatique n'aura probablement pas de répercussions sur la pharmacocinétique de ResotranMC dans une mesure pertinente d'un point de vue clinique; cependant, à des fins de prévention, une dose de 1 mg de ResotranMC une fois par jour est recommandée chez les patients souffrant d'une grave insuffisance hépatique (p. ex., classe C de Child-Pugh).

3.3.3 Efficacité clinique

Les essais cliniques ont été effectués conformément aux bonnes pratiques de cliniques. Le programme de phase II et de phase III relatif à ResotranMC comprenait 25 études de phase II et 10 études de phase III. Dans ce résumé, on met l'accent sur les études clés qui appuyaient le choix de la dose, sur les preuves relatives à un effet clinique significatif dans la constipation chronique, ainsi que sur le maintien de cet effet pendant un traitement à long terme (plus de 12 mois) dans l'indication proposée.

Les études dose-réponse de phase II différaient entre elles dans les principaux critères d'inclusion, le principal critère d'efficacité choisi, ainsi que la posologie utilisée. Parmi les trois études dose-réponse, on considérait que l'étude PRU-USA-3 était l'étude la plus adéquate, car elle utilisait le même critère d'inclusion, le même critère principal et la même posologie que les études pivotales de phase III portant sur l'efficacité. Le critère principal était le pourcentage de sujets qui ont ≥ 3 selles complètes spontanées par semaine, et il évaluait quatre doses différentes administrées une fois par jour lors d'un essai à double insu, contrôlé contre placebo, sur échantillon aléatoire et avec groupes parallèles, pendant une phase de quatre semaines. Les sujets (231) étaient principalement des femmes d'origine caucasienne, ayant en moyenne 42,1 ans [fourchette de 21 à 70 ans]. Les patients avaient des antécédents de constipation d'environ 20 ans. La plupart d'entre eux ont mentionné une consistance très dure et dure des selles. Quatre-vingt pour cent (80 %) des patients utilisaient des laxatifs en permanence ou la plupart du temps. Environ 80 % d'entre eux ont fait état d'un soulagement insuffisant avec des laxatifs. Trente-huit à soixante-cinq pour cent (déséquilibre) des patients se plaignaient de douleurs abdominales modérées et graves dans les groupes de l'étude PRU-USA-3. D'après ces trois études et plus précisément les résultats de l'étude PRU-USA-3, on a considéré que 2 mg une fois par jour représentaient la dose efficace minimum chez la population adulte. Les études pivotales de phase III ont évalué les doses de 2 mg et 4 mg une fois par jour.

L'étude PRU-USA-3 était constituée en trois phases : une phase préalable sans drogue de quatre semaines suivie d'une phase de traitement sur un échantillon aléatoire contrôlée à double insu contre placebo, menée sur quatre semaines, elle-même suivie d'une phase d'élimination sans drogue de quatre semaines. La proportion de patients ayant ≥ 3 selles complètes spontanées par semaine a diminué dans tous les groupes actifs au cours de la première semaine et elle est restée constante tout au long des quatre semaines de cette phase (période d'élimination). Le niveau de réponse est resté supérieur à celui observé lors de la phase de rétablissement (situation de référence). Toutefois, on ignore si en augmentant la période de traitement (plus de quatre semaines de traitement par ResotranMC), on obtiendra des résultats semblables sans remontée.

L'efficacité de ResotranMC a été établie durant trois essais randomisés multicentriques à double insu, contrôlés contre placebo et d'une durée de 12 semaines, réalisés auprès de patients atteints de constipation idiopathique chronique [nombre de patients (n) = 1279 (population à traiter)]. Les études étaient constituées en deux phases : une phase préalable sans drogue de deux semaines suivie de la phase de traitement sur un échantillon aléatoire contrôlée à double insu contre placebo, menée sur douze semaines. La population à l'étude souffrait d'une constipation chronique de longue date, avec une durée moyenne de 20 ans [moyenne et fourchette : 16 (0,3; 82)]. Environ 85 % des patients ont pris des laxatifs et des lavements au cours des six mois précédents et plus de 80 % des patients ont signalé que leurs thérapies précédentes étaient inadéquates. Les patients ont déclaré qu'ils avaient deux selles complètes spontanées ou moins, ≤ 2 selles complètes spontanées par semaine, ainsi que l'occurrence d'un ou de plusieurs des désagréments qui suivent pendant au moins six mois avant la visite de sélection :

  • des selles très dures (petites boules) et dures pour au moins un quart des selles;
  • une sensation d'évacuation incomplète après au moins un quart des selles; ou
  • un effort à la défécation au moins un quart du temps.

Les critères d'exclusion refusaient les patients ayant des causes secondaires de constipation chronique (provoquée par des médicaments et par des problèmes endocriniens, métaboliques et neurologiques), ou la présence d'un mégacôlon ou d'une pseudo-obstruction, la chirurgie, et les troubles organiques de l'intestin grêle. De plus, les patients étaient exclus s'ils souffraient de maladies cardiovasculaires, hépatiques ou pulmonaires non contrôlées d'un point de vue clinique, de troubles neurologiques ou psychiatriques (y compris la consommation excessive active d'alcool ou de drogues), d'un cancer ou du syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA), ainsi que d'autres maladies gastro-intestinales ou endocriniennes, de même que les patients diabétiques insulino-dépendants. Les patients souffrant d'une insuffisance de la fonction rénale, c'est-à-dire une concentration de créatinine sérique supérieure à 2 mg/dL ou une clairance de la créatinine inférieure ou égale à 50 mL/min ont été exclus, de même que ceux qui présentaient des anomalies significatives d'un point de vue clinique au plan de l'hématologie, de l'analyse d'urine ou de la composition du sang.

La population à l'étude était constituée de 1124 femmes et 155 hommes (d'après la population à traiter). L'âge moyen dans les études regroupées était de 46,9 ans (fourchette : 17, 95). Les patients étaient majoritairement de race blanche (89,8 %). Les doses orales de ResotranMC étudiées dans chacune de ces trois études comprenaient des comprimés de 2 et 4 mg une fois par jour.

Le médicament de secours était des comprimés de bisacodyle de 5 mg. Si le patient n'avait pas de selles pendant trois jours ou plus pendant l'étude, il avait le droit de prendre du bisacodyle comme médicament de secours. Une dose unique maximale de 15 mg (trois comprimés) de bisacodyle était prescrite.

Critère principal d'évaluation de l'efficacité

Le critère principal d'évaluation de l'efficacité pour chacune des études était la proportion de patients atteignant une moyenne d'au moins trois selles complètes spontanées par semaine au cours des semaines 1 à 4 et des semaines 1 à 12 de l'étude. On a utilisé des méthodes d'imputation pour les données manquantes dans le registre (c'est-à-dire, les symptômes liés aux selles) et les périodes manquantes. Les analyses de sensibilité soutenaient les méthodes d'imputation utilisées.

Les selles ont été définies comme spontanées si le patient n'avait pris aucun laxatif dans les 24 heures précédant celles-ci. On a évalué que des selles étaient complètes si le patient répondait « oui » à la question suivante du registre : « Les selles vous ont-elles donné l'impression que vous aviez entièrement vidé vos intestins? Oui ou non ».

Les données regroupées tirées des trois études pivotales ont montré que la dose de 2 mg de ResotranMC était efficace dans le soulagement des symptômes de constipation chez les patients atteints de constipation chronique. Dans chacune des trois études, les deux doses (2 mg et 4 mg de ResotranMC) se sont révélées statistiquement supérieures au placebo en ce qui a trait au principal critère d'évaluation, mais la dose de 4 mg n'a offert aucun avantage supplémentaire par rapport à la dose de 2 mg. La proportion de patients traités avec la dose recommandée de 2 mg de ResotranMC qui avaient atteint une moyenne ≥ trois selles complètes spontanées par semaine était de 27,8 % (semaines 1 à 4) et de 23,6 % (semaines 1 à 12), contre 10,5 % (semaines 1 à 4) et 11,3 % (semaines 1 à 12) pour les patients sous placebo. Les différences dans les pourcentages de patients ayant ≥ 3 selles complètes spontanées par semaine entre ResotranMC et les patients sous placebo étaient de 12,3 % et 17.3 % aux semaines 1 à 12 et aux semaines 1 à 4, respectivement. Le nombre de patients à traiter était de 5,8 et 5,7 aux semaines 1 à 12 et aux semaines 1 à 4, respectivement. On a trouvé des valeurs semblables dans le groupe ayant reçu une dose de 4 mg.

Dans les trois études, l'efficacité de ResotranMC était plus prononcée pendant les semaines 1 à 4 par rapport aux semaines 1 à 12, et on a obtenu de meilleurs résultats en matière d'efficacité à la semaine 1 du traitement par rapport à la semaine 2, 3 ou 4.

Critères secondaires d'évaluation de l'efficacité

On a évalué les variables secondaires d'évaluation de l'efficacité à partir des données recueillies dans les registres quotidiens ou des visites prévues.

Les registres quotidiens ont fourni les données suivantes : la proportion de patients ayant une augmentation moyenne de ≥ 1 selle complète spontanée (paramètre secondaire clé); le nombre moyen de selles complètes spontanées ou de selles spontanées par semaine; les symptômes de la constipation [consistance (forme des selles); effort à la défécation; sensation d'évacuation complète]; le temps moyen avant la première selle spontanée ou selle complète spontanée après la première prise de nourriture; la prise de bisacodyle comme médicament de secours.

Les visites prévues ont fourni l'évaluation globale du patient et l'évaluation des symptômes du patient. Dans l'évaluation globale du patient, le patient a été prié de consigner : son évaluation globale de l'efficacité du traitement (visites 3, 4,  5 et 6), à l'aide de l'échelle de cinq points suivante : pas du tout efficace (0), un peu efficace (1), modérément efficace (2), plutôt efficace (3) et extrêmement efficace (4). Lors de toutes les visites sauf la visite 1, la gravité de sa constipation au cours des deux semaines précédentes a été mesurée avec l'échelle de cinq points suivante : absente (0), légère (1), modérée (2), grave (3), et très grave (4). L'évaluation des symptômes du patient, menée de concert avec le questionnaire [Patient Assessment of Constipation-Symptom (PAC-SYM) Questionnaire], a été réalisée à la visite 2 (juste avant le début du traitement à double insu), la visite 3 (après deux semaines de traitement), la visite 4 (après quatre semaines de traitement), la visite 5 (après huit semaines de traitement), et la visite 6 (après douze semaines de traitement), ou à l'interruption du traitement. Le patient a consigné la gravité des symptômes qu'il observait pendant les deux semaines précédant la visite à l'aide du questionnaire PAC-SYM. On a considéré que le questionnaire PAC-SYM était un instrument validé. Le questionnaire PAC-SYM est un instrument autogéré par le sujet qui comporte 12 thèmes et qui mesure la gravité des symptôm

es liés à la constipation. Les points sont cotés sur une échelle de Likert de 5 points : absents (0), légers (1), modérés (2), graves (3), et très graves (4).

Pendant les visites, la qualité de vie a également fait l'objet d'une évaluation. L'évaluation principale de la qualité de vie du patient a été obtenue à l'aide de l'évaluation de la qualité de vie [Patient Assessment of Constipation-Quality of Life (PAC-QOL)] et du questionnaire abrégé sur la santé de 36 éléments (SF-36MC).

Pour le principal critère secondaire d'évaluation de l'efficacité (la proportion de patients avec une hausse moyenne de ≥ 1 selle complète spontanée par semaine), on a observé des améliorations significatives tant pour le groupe de traitement à 2 mg que pour celui à 4 mg par rapport au groupe sous placebo. La proportion de patients qui ont ≥ 1 selle complète spontanée par semaine pendant les semaines 1 à 12 était de 43 %, 47 % et 25 %, respectivement.

ResotranMC a sensiblement amélioré le délai avant les premières selles par rapport au groupe sous placebo. Le délai moyen avant les premières selles complètes spontanées était de 375 heures dans le groupe sous placebo par rapport à 56 heures et 38 heures dans les groupes ayant reçu une dose de 2 mg et de 4 mg de ResotranMC, respectivement. Le délai moyen avant les premières selles spontanées était de 26,5 heures dans le groupe sous placebo, par rapport à 2,5 heures et 1,8 heure dans les groupes ayant reçu une dose de 2 mg et de 4 mg de ResotranMC, respectivement.

Les données regroupées tirées des études pivotales sur le nombre moyen de selles complètes spontanées par semaine ont confirmé chaque étude. ResotranMC a amélioré la fréquence moyenne des selles complètes spontanées hebdomadaires par rapport au groupe sous placebo. Cependant, le nombre moyen de selles complètes spontanées par semaine était inférieur à 3, ce qui indique que la majorité des patients n'a pas atteint un état de non constipation.

D'autres critères secondaires d'évaluation de l'efficacité obtenus dans des registres quotidiens (symptômes liés aux selles) soutenaient les résultats des principales variables; toutefois, les changements entre ResotranMC et le placebo avaient une faible importance clinique (effort à la défécation, consistance et sentiment d'évacuation incomplète). Aux semaines 1 à 12, la dose de 2 mg de ResotranMC a réduit le pourcentage des selles spontanées ayant une consistance dure à très dure de 11 %, tandis qu'elle a augmenté le pourcentage des selles spontanées ayant une consistance normale de 5 %. Aux semaines 1 à 12, la dose de 2 mg de ResotranMC a réduit de 7 % le pourcentage des selles spontanées nécessitant un effort douloureux à très douloureux, tandis qu'elle a augmenté de 4,4 % le pourcentage des selles spontanées sans effort. Aux semaines 1 à 12, la dose de 2 mg de ResotranMC a amélioré de 5,8 % le pourcentage des selles spontanées avec le sentiment d'évacuation complète par rapport au placebo. On a trouvé des résultats semblables avec la dose de 4 mg. En général, la majorité des patients n'ont pas normalisé leurs symptômes liés aux selles. Les résultats légèrement meilleurs dans la consistance des selles pendant les études peuvent être secondaires par rapport à la période plus courte pendant laquelle les matières fécales sont restées dans le côlon.

La cote dans le questionnaire PAC-SYM s'est améliorée à partir de la situation de référence de façon négligeable (moins de 0,5 mesure sur une échelle de 5 mesures). Les différences entre les groupes traités par ResotranMC et sous placebo étaient faibles. La proportion de patients qui ont constaté une amélioration d'au moins un point dans les cotes du questionnaire général PAC-SYM et dans chacune des sous-échelles (symptômes liés aux selles, symptômes abdominaux et symptômes rectaux) était néanmoins sensiblement plus élevée dans les groupes traités par ResotranMC que dans le groupe sous placebo, d'un point de vue statistique, aux semaines 4 et 12  (sauf pour la sous-échelle des symptômes rectaux dans le groupe ayant reçu la dose de 4 mg de ResotranMC). D'après les observations, l'effet le plus marqué du traitement avec ResotranMC portait sur les symptômes liés aux selles et les ensembles de symptômes abdominaux. Le fait qu'il y ait moins de répercussions sur les symptômes rectaux n'était pas surprenant, car ces symptômes constituent davantage un indicateur des problèmes liés à l'orifice de sortie plutôt que des problèmes de motilité.

Les patients ont continué à utiliser des laxatifs pendant le traitement. Lorsqu'on a comparé le nombre de laxatifs utilisé avant l'étude et le nombre utilisé pendant l'étude, on a découvert que le nombre moyen de comprimés de bisacodyle par semaine avait été réduit pendant la période de traitement de 12 semaines d'environ 2 à 1 comprimé par semaine dans les groupes traités avec ResotranMC, tandis que dans le groupe sous placebo, on n'a observé aucune réduction.

Le principal paramètre en termes de qualité de vie était la sous-échelle de satisfaction de l'évaluation PAC-QOL. Cette sous-échelle (le résultat combiné de 5 questions) mesurait la satisfaction par les selles globales et la satisfaction par le traitement. La proportion de patients dans l'ensemble de l'analyse selon le principe de l'intention de traiter pour laquelle on a observé une amélioration d'au moins 1 point dans la cote de la sous-échelle de satisfaction de l'évaluation PAC-QOL était significativement plus élevée dans les groupes ayant reçu les doses de 2 mg (45,3 % et 44,0 %) et 4 mg (45,9 % et 43,3 %) de ResotranMC que dans le groupe sous placebo (21,3 % et 22,2 %) aux semaines 4 et 12, respectivement. On a constaté un niveau d'amélioration semblable dans chacune des trois études pivotales.

La pertinence clinique des résultats de l'évaluation PAC-QOL a été évaluée en examinant la corrélation entre les améliorations dans la qualité de vie et d'autres évaluations de l'efficacité. Cette analyse a montré que les patients présentant une amélioration de 1 point sur l'échelle de la satisfaction présentaient également des améliorations dans d'autres critères d'évaluation de l'efficacité. Les effets de ResotranMC sur les résultats du questionnaire sur la santé SF-36MC étaient limités.

Analyse des sous-groupes
Sexe

Il y avait moins d'hommes que de femmes inscrits dans les études (environ 10 % de la population à l'étude). Les patientes semblaient plus sensibles aux effets bénéfiques de ResotranMC que les patients. Les hommes semblaient avoir besoin de la dose plus élevée de 4 mg pour atteindre des taux de réussite semblables à ceux des femmes, sans importance statistique par rapport au placebo. Les hommes ne sont pas inclus dans l'indication autorisée.

Âge

Une étude de phase III, l'étude PRU-INT-12, a évalué l'efficacité de ResotranMC chez les personnes âgées (≥ 65 ans). Il s'agissait d'une étude à double insu contrôlée contre placebo sur l'efficacité et l'innocuité qui comparait les effets des doses de 1, 2 et 4 mg de ResotranMC à ceux avec placebo. Dans cette étude, le nombre de patients ayant au moins 3 selles complètes spontanées par semaine était de 39,5 % avec 1 mg de ResotranMC, 32,0 % avec 2 mg, 31,6 % avec 4 mg, et 20,0 % sous placebo. À la dose de 1 mg, la différence par rapport au placebo était de 19,5 %. La dose de 1 mg semble plus efficace que le placebo et les doses de 2 et 4 mg. L'importance statistique par rapport au placebo n'a été atteinte que dans le groupe auquel on avait administré 1 mg. Il n'y avait aucun avantage à augmenter la dose au-delà de 1 mg. Par conséquent, les patients âgés ne sont pas exclus du traitement par ResotranMC et la dose de départ recommandée est de 1 mg.

Race

Environ 90 % des patients étaient de race blanche et environ 5 % étaient de couleur. Le nombre de sujets dans les sous-groupes autres que de race blanche était trop réduit pour tirer des conclusions sérieuses.

Selles spontanées / Selles spontanées complètes dans la situation de référence

L'amélioration avec le traitement par ResotranMC par rapport au placebo était inférieure à l'importance clinique chez les patients n'ayant pas de selles spontanées ou selles spontanées complètes dans la situation de référence. Le texte est inclus dans la monographie de produit, dans les sections Indications et Doses et administration pour informer les patients et les professionnels de la santé que si le traitement par ResotranMC n'est pas efficace au cours des quatre premières semaines de traitement, la thérapie devra être interrompue. Cette information devra fournir une protection aux patients afin d'éviter un échec thérapeutique prolongé.

Utilisation de laxatifs

Bien qu'on n'ait pas utilisé de laxatifs sauf pour le médicament de secours, les patients ont continué à utiliser du bisacodyle et certains patients ont pris des laxatifs en même temps que le traitement. Environ 85 % de la population de patients ont utilisé des laxatifs pour leur état dans les six mois qui ont précédé l'étude. Aux semaines 1 à 12 du traitement, la proportion de sujets utilisant des laxatifs n'avait pas changé dans le groupe sous placebo et elle avait été légèrement réduite (8 %) dans le groupe auquel on avait administré 2 mg de ResotranMC. Par conséquent, les patients traités par ResotranMC auront peut-être encore besoin d'utiliser des laxatifs.

Efficacité à long terme sur la constipation chronique

Au total, 2595 patients atteints de constipation chronique ont reçu un traitement par ResotranMC lors d'études ouvertes de suivi. Au total, 1490 sujets (57 %) ont été traités pendant six mois, et 869 sujets (33 %) ont été traités pendant plus d'un an (plus de 365 jours). La durée maximale du traitement était de 952 jours (136 semaines, ou 2,6 ans). La durée moyenne du traitement était de 284,4 jours (40,6 semaines, ou 10 mois). Le principal objectif de toutes ces études était la collecte de données sur la sécurité à long terme, mais on a aussi évalué l'efficacité à long terme en utilisant soit l'échelle de l'évaluation PAC-QOL, soit l'échelle analogique visuelle (EAV) pour évaluer la perception du patient par rapport à l'efficacité du traitement et à la gravité de la constipation. L'analyse des données sur l'efficacité issues des trois études pivotales de 12 semaines a montré une corrélation entre les améliorations dans l'évaluation PAC-QOL et les paramètres d'efficacité clinique, y compris le principal critère utilisé dans ces études. Par conséquent, on peut considérer que les données à long terme recueillies dans les deux études ouvertes de phase III à l'aide de l'échelle de satisfaction PAC-QOL fournissent une évaluation significative qui permet de déterminer si l'efficacité perdure au-delà des 12 semaines des études pivotales. Les résultats des études ouvertes de phase II qui utilisent les données de l'échelle analogique visuelle (EAV) offraient un appui supplémentaire à l'efficacité à long terme.

Dans les deux études ouvertes de phase III, les données disponibles avaient été recueillies auprès d'environ 700 patients qui avaient reçu principalement des doses de 2 ou 4 mg de ResotranMC (seuls 14 % des sujets avaient pris une dose de 1 mg) pendant au moins 12 mois. Ces données montrent une amélioration dans les cotes moyennes relatives à la qualité de vie au cours des trois premiers mois du traitement pour tous les patients traités par ResotranMC, qui s'est maintenue au cours des 12 mois.

3.3.4 Innocuité clinique

Lors des études cliniques contrôlées (données regroupées des études de phase II et III), on a administré ResotranMC par voie orale à 2717 patients atteints de constipation chronique. Parmi ces patients, 938 patients ont reçu du ResotranMC à la dose recommandée de 2 mg par jour, tandis que 1361 patients ont reçu 4 mg de ResotranMC par jour, 110 patients ont reçu 0,5 mg par jour, et 308 patients ont reçu 1 mg par jour; la durée du traitement était de 4 à 12 semaines.

Les événements indésirables [(EI) constatés le plus fréquemment chez plus de 10 % parmi l'ensemble des patients traités par ResotranMC] étaient : les céphalées; la nausée; les douleurs abdominales; et la diarrhée. Ces événements indésirables étaient plus souvent constatés dans les groupes auxquels on avait administré ResotranMC que dans le groupe sous placebo. Dans la plupart des cas, les groupes traités par ResotranMC (2 mg et 4 mg) avaient un taux d'incidence semblable en matière d'événements indésirables (EI), mais d'autres événements tels que la diarrhée et les céphalées étaient liés à la dose (c.-à-d., ils augmentaient en fonction de la dose). Dans tous les groupes traités par ResotranMC, on a observé l'apparition de ces troubles gastro-intestinaux et du système nerveux périphérique (principalement des céphalées et des étourdissements) au cours des quatre premières semaines de traitement, et ils semblaient passagers. La plus forte proportion (environ 50 à 60 %) des événements indésirables de nausée, de diarrhée et de céphalées dans les deux groupes traités par ResotranMC a été recensée le premier jour du traitement. Pour ce qui est des douleurs abdominales, la proportion était inférieure (environ 30 %).

Les chercheurs ont considéré que la gravité de la majorité des événements indésirables découlant du traitement pendant la période de traitement était légère ou modérée. Les événements graves les plus fréquents, signalés par au moins deux patients, étaient liés aux troubles gastro-intestinaux et du système nerveux périphérique. Ceux-ci comprenaient des douleurs abdominales, la diarrhée, la nausée, la flatulence, les vomissements, les céphalées, les étourdissements et la migraine (dans certaines études). Bien que la diarrhée soit un événement indésirable signalé fréquemment pendant le traitement par ResotranMC, il n'y a eu aucune plainte de déshydratation chez la plupart des patients souffrant d'une diarrhée sévère.

Lors des études cliniques de phase II et III contrôlées à double insu contre placebo chez les patients atteints de constipation idiopathique chronique, l'incidence d'un critère composé d'événements indésirables liés au rythme auriculaire (fibrillation auriculaire, extrasystoles supraventriculaires, flutter auriculaire, tachycardie supraventriculaire, arythmie supraventriculaire, arythmie sinusale respiratoire, tachycardie sinusale) était supérieure chez les patients auxquels on avait administré 1 à 2 mg (0,6 %) de ResotranMC par rapport à ceux sous placebo (0,1 %).

Parmi les événements indésirables moins courants (moins de 1 %), on comptait la fièvre, les douleurs thoraciques, l'anorexie, les tremblements, la migraine, l'anxiété, et l'incontinence urinaire. L'incidence générale des événements indésirables graves découlant du traitement (indépendamment de la causalité) était faible et semblable entre tous les groupes traités par ResotranMC (2,1 %) et le groupe sous placebo (1,9 %).

Les événements indésirables graves (EIG) déclarés par trois patients ou moins traités par ResotranMC (0,1 %) pendant les études contrôlées à double insu sont répertoriés ci-après :

  • Infections et infestations : bronchite, pneumonie.
  • Procédures chirurgicales et médicales : abdominoplastie; hystérectomie.
  • Troubles gastro-intestinaux : douleurs abdominales, constipation.
  • Troubles du système nerveux : céphalées.
  • Problèmes cardiaques : tachycardie supraventriculaire.
  • Pathologies de l'appareil génital et mammaires : hémorragie vaginale.
  • Troubles généraux : douleurs thoraciques.
  • Troubles psychiatriques : anxiété.

Les événements indésirables graves relevés lors des études ouvertes de suivi (n = 2595) dans au moins trois cas (0,1 %) jusqu'à 0,3 % au plus sont répertoriés ci-après :

  • Procédures chirurgicales et médicales : hystérectomie; cholécystectomie; colectomie.
  • Troubles gastro-intestinaux : douleurs abdominales; constipation; vomissements; nausée; diarrhée; pancréatite.
  • Infections et infestations : gastro-entérite pneumonie sinusite infection des voies urinaires.
  • Troubles du système nerveux : céphalées; syncope.
  • Problèmes cardiaques : angine de poitrine; crise cardiaque; fibrillation auriculaire.
  • Troubles hépatobiliaires : cholélithiase; cholécyste.
  • État périnatal et puerpéral : grossesse; avortement spontané.
  • Pathologies de l'appareil génital et mammaires : kyste de l'ovaire.
  • Troubles psychiatriques : état de confusion; dépression.
  • Troubles généraux et touchant le point d'administration : douleurs thoraciques.
  • Troubles respiratoires, thoraciques et médiastinaux : dyspnée.

Les événements indésirables graves signalés dans l'essai clinique compassionnel (dans au moins deux cas) comprenaient la colectomie.

Événements indésirables présentant un intérêt particulier
Allongement de l'intervalle QT et événements liés au rythme auriculaire

On a analysé les électrocardiogrammes de volontaires en bonne santé afin d'évaluer le potentiel d'allongement de l'intervalle QT. Une étude approfondie à double insu sur l'intervalle QT ainsi que deux autres études sur l'intervalle QT menées auprès de volontaires en bonne santé ont montré que l'incidence des événements indésirables liés à l'intervalle QT et des arythmies ventriculaires était faible et comparable au groupe sous placebo. Cependant, on a constaté des augmentations faibles mais régulières de la fréquence cardiaque et un raccourcissement de l'intervalle PR. On a également constaté ces résultats lors des études cliniques menées auprès de patients atteints de constipation chronique. En général, les données cliniques ont montré que l'administration de ResotranMC n'a pas provoqué d'allongement de l'intervalle QT, mais qu'elle avait des effets chronotropiques et dromotropiques positifs qui étaient évidents à la dose thérapeutique de 2 mg. Le lien avec la dose de ces effets n'était pas évident dans la fourchette des doses étudiées comprise entre 2 et 10 mg. L'absence de lien avec la dose semble indiquer que la fixation du médicament aux récepteurs cardiaques 5-HT4 est saturée à la dose thérapeutique.

Le raccourcissement de l'intervalle PR provoqué par le médicament suscite la préoccupation selon laquelle la conduction accélérée au-dessus du nœud auriculo-ventriculaire pourrait favoriser des arythmies par réentrée, surtout une fibrillation auriculaire, chez les patients présentant des syndromes de préexcitation ou des troubles du rythme du nœud auriculo-ventriculaire. La prudence a été recommandée pour les patients dont l'état pourrait empirer avec une hausse du rythme cardiaque, par exemple une cardiopathie ischémique ou des tachyarythmies. Il faudrait également faire preuve de prudence concernant les patients qui présentent des syndromes de préexcitation comme le syndrome de Wolff-Parkinson-White ou le syndrome de Lown-Ganong-Levine, ou des troubles du rythme du nœud auriculo-ventriculaire, par exemple les rythmes jonctionnels du nœud auriculo-ventriculaire ayant une activation rétrograde ou les rythmes auriculaires ectopiques provenant de la zone à proximité du nœud auriculo-ventriculaire.

Palpitations

Dans les études cliniques contrôlées de phase II et III, une incidence semblable des palpitations était provoquée dans le groupe sous placebo et dans les groupes ayant reçu une dose de 0,5 mg, 1 mg et 2 mg de ResotranMC. Les doses de 4 mg provoquaient une plus forte incidence de palpitations par rapport au placebo (1,9 % par rapport à 0,7 %). Les palpitations n'étaient pas plus fréquentes chez les patients âgés de 65 ans ou moins.

Événements liés à l'ischémie

L'incidence des événements ischémiques (angor stable, angor instable, infarctus du myocarde) chez les patients traités par ResotranMC (0,2 %) et sous placebo (0,1 %) était semblable lors des études contrôlées à double insu contre placebo. Tous ces patients avaient des antécédents de maladie cardiaque. Néanmoins, la prudence est de mise chez les patients souffrant de maladies concomitantes graves et instables d'un point de vue clinique (les troubles hépatiques, cardiovasculaires ou pulmonaires, les troubles neurologiques ou psychiatriques, le cancer ou le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA), ainsi que d'autres maladies endocriniennes). Il convient d'être prudent dans la prescription de ResotranMC aux patients atteints de ces maladies. Plus précisément, il convient d'utiliser ResotranMC avec prudence chez les patients ayant des antécédents d'arythmie ou de maladie cardiovasculaire ischémique.

Colite ischémique

La colite ischémique est un événement indésirable potentiel et rare. Aucun cas de colite ischémique n'a été recensé durant les études cliniques avec ResotranMC. Néanmoins, il convient d'avertir les patients d'interrompre la thérapie avec ResotranMC et de consulter leur médecin s'ils présentent des symptômes abdominaux graves, persistants et en voie d'aggravation, une diarrhée sanglante ou un saignement rectal.

Troubles psychiatriques

ResotranMC peut agir sur les récepteurs dans le cerveau ayant les récepteurs 5-hydroxytryptamine (5-HT) suivants : 5-HT1, 5-HT2 et 5-HT3, qui pourraient être impliqués dans l'anxiété et la dépression. On ne sait pas exactement si les récepteurs 5-HT4 peuvent être liés à la dépression et à l'anxiété. Toutefois, on a mentionné l'anxiété dans de nombreuses études cliniques et, dans certains cas, comme un événement grave. Les études ouvertes ont relevé de l'anxiété chez 1,9 % des patients traités avec la dose de 2 mg, et elles ont recensé des résultats similaires avec la dose de 4 mg. Lors de ces études, la dépression était provoquée à une incidence supérieure à celle de l'anxiété (3,5 % par rapport à 1,9 %) avec la dose de 2 mg.

Événements éventuellement liés au cancer

Dans les études à double insu, une incidence légèrement supérieure des néoplasmes, y compris des kystes et des polypes, ont été recensés dans les groupes auxquels on avait administré les doses de 2 mg (0,6 %) et de 4 mg (0,4 %) de ResotranMC par rapport au groupe sous placebo (0,2 %). L'incidence des pathologies mammaires telles qu'une masse au sein était semblable entre le groupe sous placebo et les groupes traités par ResotranMC. L'incidence des kystes mammaires a été relevée seulement dans le groupe ayant reçu la dose de 4 mg.

L'incidence ajustée en fonction de l'exposition des événements cancérogènes dans les études à long terme était semblable à celle dans les groupes sous placebo et traités par ResotranMC dans les études à double insu. Le solide ensemble de preuves non cliniques, combiné à l'examen détaillé de la base de données clinique, indique qu'il n'y a peut-être pas de risque de cancérogénicité chez l'homme.

Les glandes surrénales, mammaires et thyroïdes ont été définies comme des organes cibles dans les études non cliniques.

Lors des études cliniques ouvertes, il y avait deux cas de cancer des glandes surrénales (adénome surrénalien et néoplasme surrénalien) dans le groupe traité à 2 mg qui se sont produits après plus de 50 jours de traitement, et le chercheur a considéré qu'ils n'étaient pas liés au traitement. Les deux patients ont subi une adrénalectomie, ils ont eu une période de convalescence après la chirurgie, et ils ont poursuivi le traitement pendant plusieurs semaines après l'intervention.

Quatre cas de cancer du sein ont été recensés : deux cas se sont déclarés dans le groupe traité à 2 mg dans les études ouvertes; 1 cas dans le groupe traité à 4 mg dans les études ouvertes; et 1 cas dans le groupe traité à 4 mg dans les études à double insu. Le chercheur a considéré que tous les cas étaient sans lien avec le traitement. Les patients ont subi une chimiothérapie et/ou une intervention chirurgicale, et ils ont poursuivi l'étude pendant plusieurs semaines. Il y avait un autre cas de cancer du sein dans le groupe sous placebo.

Un patient dans les études ouvertes qui suivait un traitement de 4 mg de ResotranMC a développé un adénome thyroïdien, et deux patients ont développé un néoplasme thyroïdien après ≥ 285 jours de traitement avec ResotranMC. Les événements étaient d'intensité légère ou modérée, et le chercheur a considéré qu'ils n'étaient pas ou peut-être pas liés au traitement.

Événements liés à la prolactine

Les résultats des études de phase I n'indiquai

ent aucune différence dans les niveaux de prolactine moyens entre le placebo et le traitement par ResotranMC (jusqu'à l'état d'équilibre de 20 mg une fois par jour). En outre, on n'a trouvé aucune corrélation entre les niveaux de prolactine et la concentration plasmatique de prucalopride. Les concentrations plasmatiques de prolactine ont été évaluées chez un nombre limité de patients dans une des études à double insu (n = 63). Les valeurs de prolactine moyennes montraient une diminution par rapport à la situation de référence après 4 et 12 semaines de traitement dans tous les groupes traités, y compris le groupe sous placebo. Dans les études ouvertes, chez quelques patients exposés au ResotranMC, on n'a trouvé aucune différence dans les niveaux plasmatiques moyens de prolactine par rapport aux niveaux de référence aux mois 12 et 24. Le nombre d'échantillons de prolactine était inférieur au nombre total de patients exposés à ResotranMC; par conséquent, il n'y a pas de vue d'ensemble complète des niveaux plasmatiques de prolactine chez les patients traités par ResotranMC.

Dans toutes les études à double insu de phase II et III, le taux d'incidence des événements liés à la prolactine dans le groupe traité à 2 mg était supérieur (0,9 %) par rapport à celui dans le groupe sous placebo (0,5 %). Les événements indésirables les plus courants liés à la prolactine étaient la sensibilité des seins au toucher : 2 cas (0,2 %) dans le groupe traité à 2 mg, 4 cas (0,3 %) dans le groupe traité à 4 mg, et 1 cas dans le groupe sous placebo (0,1 %). L'incidence des douleurs aux seins était plus faible chez les patientes traitées par ResotranMC (0,1 %) que chez les patientes traitées par placebo (0,3 %). La majorité de ces événements indésirables (sensibilité des seins au toucher et douleurs aux seins) étaient d'une gravité légère à modérée.

Lors des études ouvertes de phase II et III, on a recensé quatre cas (0,4 %) de douleurs aux seins dans le groupe traité à 2 mg et quatre cas (0,3 %) dans le groupe traité à 4 mg, tandis qu'on a signalé une sensibilité des seins au toucher uniquement dans le groupe traité à 4&nnbsp;mg, soit deux cas (0,2 %).

Grossesse et avortements spontanés

Même si les femmes en mesure de procréer étaient censées utiliser des contraceptifs adéquats pendant les études, il y a eu des grossesses non désirées avec des conséquences. Pendant les études ouvertes, il y a eu 26  cas de grossesses non désirées, quatre cas de décès du fœtus, et huit cas de malformation du fœtus. Les chercheurs ont déclaré que les malformations fœtales recensées au cours du programme de développement étaient le résultat d'une classification erronée. L'efficacité des contraceptifs oraux peut être réduite avec l'utilisation de ResotranMC et l'utilisation d'une autre méthode de contraception est recommandée pour empêcher les failles éventuelles de la contraception orale. Les avortements spontanés chez les femmes de moins de 35 ans étaient plus fréquents chez les patientes traitées par ResotranMC que chez les patientes traitées par placebo.

3.4 Évaluation des avantages / risques et recommandation

3.4.1 Évaluation des avantages et des risques

La constipation idiopathique chronique est une maladie qui touche un grand nombre de personnes indépendamment de leur âge ou de leur sexe. Globalement, les effets de la constipation touchent jusqu'à 28 % des personnes dans le monde occidental, avec une prévalence deux fois supérieure chez les femmes par rapport aux hommes. Outre les symptômes associés à cette maladie, la qualité de vie liée à la santé a des répercussions négatives sur les gens atteints de constipation chronique. La constipation peut avoir de graves conséquences si elle n'est pas correctement prise en charge, à savoir le fécalome, l'occlusion intestinale ou la perforation intestinale. De plus, la constipation chronique peut entraîner des complications telles qu'un mégacôlon, un volvulus, une fissure anale, une diverticulose colite, et un prolapsus rectal. À l'heure actuelle au Canada, aucun traitement n'est disponible pour les patients souffrant d'une constipation idiopathique chronique. Ces patients comptent sur des laxatifs, leur alimentation et des agents augmentant le volume du bol fécal, mais l'effet thérapeutique est parfois insatisfaisant ou inadéquat.

Les données dans cette présentation ont fourni des preuves appuyant ResotranMC pour le traitement des symptômes de la constipation idiopathique chronique. L'efficacité du médicament a été démontrée dans la variable principale d'évaluation de l'efficacité (proportion de patients ayant ≥ 3 selles complètes spontanées par semaine) et la principale variable secondaire d'évaluation de l'efficacité (proportion de patients ayant ≥ 1 selle complète spontanée par semaine) chez les femmes âgées de plus de 18 ans. De plus, ResotranMC a réduit le délai avant la première selle (complète) spontanée et a amélioré la qualité de vie. Par conséquent, la qualité du résultat est acceptable. Néanmoins, les données de cette présentation n'étaient pas suffisantes pour prouver l'efficacité du médicament chez les patients de sexe masculin.

L'expérience précédente avec d'autres agonistes des récepteurs 5-HT4, le tégaserode et le cisapride, ont suscité des préoccupations en matière d'événements indésirables potentiels liés à des troubles cardiaques et gastro-intestinaux. Toutefois, le tégaserode et le cisapride ne sont pas sélectifs pour les récepteurs 5-HT4. À la différence de ResotranMC (prucalopride), le tégaserode montre une affinité relativement élevée aux récepteurs 5-HT1 par rapport aux récepteurs 5-HT4, et cela pourrait expliquer les événements ischémiques cardiovasculaires. Ce n'est pas le cas pour le prucalopride, qui est extrêmement sélectif pour les récepteurs 5-HT4 avec une affinité in vitro pour d'autres récepteurs au moins 150 fois plus faibles. Lors d'études cliniques bien conçues, il s'est avéré que le prucalopride n'avait pas de répercussions sur l'intervalle QT, à la différence du cisapride, qui a des effets d'allongement de l'intervalle QT.

En raison du fait selon lequel ResotranMC est un agoniste des récepteurs 5-HT4 et que de nombreux types de récepteurs pour la sérotonine sont largement distribués dans les voies gastro-intestinales, le système nerveux central, la vessie, le cœur (oreillette) et les glandes surrénales, ResotranMC peut provoquer des événements indésirables propres aux tissus, notamment la diarrhée, des palpitations, des problèmes cardiaques ischémiques, des événements liés au rythme auriculaire, une colite ischémique, de l'anxiété ou une dépression, l'incontinence urinaire, des grossesses non désirées, ainsi que des avortements spontanés, dans certaines conditions. Bon nombre de ces événements indésirables peuvent être gérés grâce à des instructions adéquates sur l'étiquette. Des restrictions concernant la prise en charge des risques associés aux préoccupations indiquées en matière d'innocuité ont été ajoutées à la monographie de ResotranMC. Le promoteur a soumis un plan de gestion des risques (PGR) et la Direction des produits de santé commercialisés (DPSC) a passé en revue ledit plan et les mesures proposées après la mise en marché. Dans l'ensemble, l'évaluation des avantages et des risques est favorable à l'usage de ResotranMC pour l'indication approuvée.

3.4.2 Recommandation

Conformément à son examen des données portant sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité du produit, Santé Canada juge que le profil avantages-risques de ResotranMC est favorable au traitement de la constipation idiopathique chronique chez les patientes adultes qui n'ont pas obtenu un soulagement adéquat avec des laxatifs. La présente PDN répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1 et, par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu par l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues.

Conformément à la politique sur les AC-C, le promoteur s'est engagé à fournir les informations suivantes :

  • Rapports complets sur l'étude M34101-039 qui consistait en une étude internationale multicentrique, à répartition aléatoire et à étiquetage en clair, portant sur l'utilisation de Velcade par rapport à la dexaméthasone à forte dose, chez les patients atteints d'un myélome multiple récidivant ou réfractaire.
  • Résultats de la surveillance et du suivi des effets indésirables tirés de l'étude M34101-039, et description des effets observés au cours de la surveillance post-commercialisation (effets cardiovasculaires, convulsions) ainsi que des principaux problèmes relevés sur le plan de l'innocuité (d'ordre neurologique, psychiatrique et immunologique).

4 Étapes importantes de la présentation

Étapes importantes de la présentation: ResotranMC

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation :2010-08-25
Dépôt de la présentation :2010-12-17
Examen préliminaire
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2011-02-10
Examen
Évaluation biopharmaceutique terminée :2011-09-27
Évaluation de la qualité terminée :2011-11-17
Évaluation clinique terminée :2011-12-01
Examen de l'étiquetage terminé :2011-12-01
Avis de conformité émis par le directeur général :2011-12-07