Sommaire des motifs de décision portant sur Naglazyme

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Naglazyme est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Naglazyme

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Naglazyme

Mise à jour : 2023-04-06

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l'égard de Naglazyme, un produit dont l'ingrédient médicinal est galsulfase. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations et des demandes de drogues.

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • DIN 02412683 - 1 mg/mL galsulfase, solution, administration intraveineuse

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d'activité ou de présentation Date de présentation Décision et date Sommaire des activités
SPDN No 246115 2020-11-06 Délivrance d’un AC 2021-04-22 Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour mettre à jour les étiquettes intérieures et extérieures et l’encart d’accompagnement. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré.
PM No 221396 2018-10-26 Délivrance d’une LNO 2019-01-18 Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements modérés à la qualité) pour une changement à l’étape de la fermentation de la substance médicamenteuse. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Une LNO a été délivrée.
PM Nº 192008 2016-02-05 Délivrance d'une Lettre de non-opposition
2016-05-03
Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements modérés concernant la qualité) afin d'ajouter un nouveau site d'essai et d'apporter des changements concernant l'étalon de référence. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Une Lettre de non-opposition a été délivrée.
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN Nº 02412683) Sans objet Date de la première vente :
2014-01-01
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.
PDN Nº 159020 2012-10-10 Délivrance d'un AC
2013-09-16
Délivrance d'un Avis de conformité relatif à une Présentation de drogue nouvelle.
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Naglazyme

SMD émis le : 2013-12-10

L'information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Naglazyme.

Galsulfase, 5 mg/5 mL (1 mg/mL), solution, infusion intraveineuse

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • 02412683

BioMarin Pharmaceutical Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 159020

 

Le 16 septembre 2013, Santé Canada a émis à l'intention de BioMarin Pharmaceutical Inc. un avis de conformité pour le produit pharmaceutique Naglazyme.

L'autorisation de mise sur le marché s'appuie sur l'information sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques présentées (pharmacologie, innocuité et efficacité). Après avoir examiné les données reçues, Santé Canada estime que Naglazyme a un profil avantages/risques favorable au traitement enzymatique substitutif à long terme des patients atteints d'une mucopolysaccharidose de type VI au diagnostic confirmé (MPS VI; déficit en N-acétylgalactosamine 4-sulfatase; syndrome de Maroteaux-Lamy).

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Naglazyme, un traitement enzymatique substitutif, a été autorisé pour le traitement enzymatique substitutif à long terme des patients atteints d'une mucopolysaccharidose de type VI au diagnostic confirmé (MPS VI; déficit en N-acétylgalactosamine 4-sulfatase; syndrome de Maroteaux-Lamy).

Naglazyme est contre-indiqué chez les patients hypersensibles à la substance active ou à l'un des excipients.  Naglazyme a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans la monographie de produit de Naglazyme, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique.

Naglazyme (1 mg/mL galsulfase) est offert sous forme de solution pour infusion intraveineuse (concentré à 1 mg/mL, solution stérile à 5 mg/5 mL). En plus de l'ingrédient médicinal, le concentré et la solution stérile contiennent du polysorbate 80, du chlorure de sodium, du phosphate disodique heptahydraté, du phosphate monosodique monohydraté et de l'eau pour préparation injectable.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit Naglazyme approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

2 Pourquoi Naglazyme a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Naglazyme a un profil avantages/risques favorable au traitement enzymatique substitutif à long terme des patients atteints d'une mucopolysaccharidose de type VI au diagnostic confirmé (MPS VI; déficit en N-acétylgalactosamine 4-sulfatase; syndrome de Maroteaux-Lamy).

La mucopolysaccharidose de type VI (MPS VI), ou syndrome de Maroteaux-Lamy, est une maladie rare autosomique récessive et hétérogène caractérisée par une surcharge lysosomale due à un déficit de l'enzyme N-acétylgalactosamine 4-sulfatase (arylsulfatase B, ou ASB), qui cause une accumulation intracellulaire de dermatane sulfate, un glycosaminoglycan (GAG), dans plusieurs tissus et organes. À l'heure actuelle, on compte onze personnes atteintes d'une MPS VI au Canada. Avec le temps, ces personnes auront besoin d'une aide à la mobilité, par exemple d'un fauteuil roulant, ou ils pourraient avoir une autonomie de mobilité limitée en raison d'une déformation squelettique, d'une maladie cardiopulmonaire ou d'une compression médullaire. Les patients atteints de MPS VI sont sensibles aux infections, aux complications chirurgicales et à l'insuffisance cardiorespiratoire, et ils peuvent devenir aveugles. Naglazyme (rhASB, galsulfase) est le seul traitement enzymatique substitutif approuvé pour les patients atteints de MPS VI dans d'autres pays. On a constaté une amélioration des signes et symptômes cliniques chez les patients atteints de MPS VI.

Naglazyme s'est révélé efficace chez les patients atteints de mucopolysaccharidose de type VI. Toutefois, des mesures de précaution adéquates devraient être prises pour surveiller l'apparition de réactions d'hypersensibilité durant l'infusion.

L'autorisation de mise sur le marché de Naglazyme est fondée sur des données tirées d'une étude pivotale randomisée, à double insu et contrôlée par placebo (ASB-03-05), ainsi que des résultats de quatre études cliniques ouvertes (ASB-01-04, ASB-03-06, ASB-008, CSP) et d'une étude ouverte menée chez quatre nourrissons (ASB-008).

L'étude pivotale (ASB-03-05) était destinée à évaluer l'effet thérapeutique de Naglazyme par rapport chez un placebo à un total de 39 patients atteints de MPS VI, avec une distance de marche de 5 à 400 mètres au test de 12 minutes. Le paramètre primaire dans cette étude pivotale était la distance parcourue durant le test de marche de 12 minutes (12 MWT). Dans le groupe de traitement par Naglazyme, on a constaté une augmentation moyenne de la distance parcourue dans le 12 MWT plus importante que dans le groupe placebo. Par conséquent, le paramètre primaire a été atteint. Le paramètre secondaire, un test d'escalier de trois minutes, n'a pas été satisfait dans l'étude pivotale.

En raison du faible nombre de patients dans les études cliniques effectuées, on a combiné les données sur les événements indésirables (EI) de toutes les études menées sur Naglazyme pour les examiner dans le cadre d'une seule analyse de l'innocuité dans les essais cliniques.

L'évaluation de l'innocuité de Naglazyme a été effectuée chez 59 patients dans les études cliniques. Tous les patients ayant reçu Naglazyme (59/59) ont signalé au moins un événement indésirable (EI). La majorité des patients (71 %) ont connu au moins une réaction indésirable au médicament (RIM). Les réactions indésirables les plus courantes étaient les suivantes : pyrexie, éruption cutanée, prurit, urticaire, frissons/raideur, nausées, céphalées, douleurs abdominales, vomissements et dyspnée. Les réactions indésirables graves étaient les suivantes : œdème laryngé, apnée, pyrexie, urticaire, détresse respiratoire, œdème de Quincke, asthme et réaction anaphylactoïde.

Avant l'infusion, les patients devraient recevoir des antihistamines, avec ou sans antipyrétiques, en raison du risque de réaction à l'infusion. Malgré l'administration systématique d'antihistamines avant le traitement, on a constaté des réactions à l'infusion chez 56 % des patients ayant reçu Naglazyme. Les réactions indésirables graves durant l'infusion étaient les suivantes : œdème laryngé, apnée, pyrexie, urticaire, détresse respiratoire, œdème de Quincke et réaction anaphylactoïde. Les réactions indésirables graves étaient notamment les suivantes : urticaire, douleurs thoraciques, éruptions cutanées, dyspnée, apnée, œdème laryngé et conjonctivite.

Dans l'étude de phase III ASB-03-05, randomisée, à double insu et contrôlée par placebo, 19 patients ont reçu Naglazyme et 20 ont reçu un placebo. Les RIM les plus courantes étaient les suivantes : douleurs (abdominales, auriculaires, articulaires et générales; entre 47 et 32 % avec Naglazyme contre 35 à 5 % avec le placebo), conjonctivite (21 % contre 0 %) et frissons (21 % contre 0 %).

En plus des réactions à l'infusion constatées dans les études cliniques, on a observé dans l'expérience de commercialisation dans le monde entier les réactions suivantes durant l'infusion : anaphylaxie, choc, hypotension, bronchospasmes et insuffisance respiratoire. Ces réactions graves figurent dans la monographie du produit de Naglazyme.

BioMarin Pharmaceutical (Canada) Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Naglazyme. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront prises pour réduire les risques liés au produit.

Globalement, d'après les résultats d'efficacité tirés de l'étude de phase III (ASB-03-05), les résultats d'innocuité provenant de toutes les études sur Naglazyme et les données de pharmacovigilance après commercialisation, on considère actuellement que le profil avantages-risques de Naglazyme est favorable pour les patients atteints de MPS VI au Canada. En raison du nombre limité de patients touchés par cette maladie dans le monde et du caractère génétique hétérogène de la maladie, l'analyse des avantages et des risques de ce traitement enzymatique substitutif doit être actualisé régulièrement. En particulier, il faut réévaluer l'incidence potentielle des anticorps anti-médicament (immunogénicité du médicament) sur l'efficacité et l'innocuité à long terme de Naglazyme dès que de nouvelles données cliniques sont publiées.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Naglazyme?

Étapes importantes de la présentation: Naglazyme

Étape importante de la présentation Date
Réunion préalable à la présentation : 2012-10-04
Dépôt de la présentation : 2012-10-10
Examen préliminaire  
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire : 2012-11-23
Examen  
Évaluation sur place : 2013-06-17 - 2013-06-20
Évaluation de la qualité terminée : 2013-09-11
Évaluation clinique terminée : 2013-09-12
Examen de l'étiquetage terminé : 2013-06-28
Délivrance de l'Avis de conformité (AC) par le directeur général dans le cadre de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C) : 2013-09-16

 

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

 

Pharmacologie clinique

Les troubles du stockage des mucopolysaccharides sont dus à un déficit en enzymes lysosomales spécifiques nécessaires au catabolisme des glycosaminoglycanes (GAG). La mucopolysaccharidose de type VI (MPS VI) se caractérise par une absence ou une réduction marquée de N-acétylgalactosamine 4-sulfatase qui provoque une accumulation de dermatane sulfate, un substrat de GAG, dans l'ensemble du corps. Cette accumulation entraîne un dysfonctionnement global des cellules, des tissus et des organes.

Le galsulfase, l'ingrédient médicinal de Naglazyme, est destiné à apporter une enzyme exogène devant être absorbée par les liposomes et à accroître le catabolisme des GAG. L'absorption du galsulfase par les cellules dans les liposomes passe probablement par la liaison de chaînes d'oligosaccharides du galsulfase à terminaison mannose-6-phosphate à des récepteurs spécifiques du mannose-6-phosphate.

Les paramètres pharmacocinétiques de Naglazyme ont été évalués chez 13 patients atteints de MPS VI ayant reçu 1 mg/kg de galsulfase par infusion hebdomadaire de quatre heures pendant 24 semaines. Le développement d'anticorps anti-galsulfase semble avoir une incidence sur les propriétés pharmacocinétiques du galsulfase. Toutefois, en raison de l'importante variabilité des essais, il est difficile d'interpréter ces données, et l'incidence de l'immunogénicité du médicament observée sur l'efficacité clinique reste floue. Ces renseignements figurent dans la monographie de produit de Naglazyme.

Des études pharmacodynamiques in vivo, d'une durée de 5 semaines à 15 mois, ont été menées chez des chats présentant le génotype de la MPS VI. Le produit a été administré par voie intraveineuse, intra-articulaire et intrathécale. Les résultats de ces études ont révélé que le traitement à long terme par Naglazyme des chats atteints de MPS VI est bien toléré par toutes les voies d'administration et améliore de nombreux changements morphologiques caractéristiques liés à la maladie. On a notamment constaté une diminution de l'élimination urinaire de GAG, une réduction des vacuoles de stockage dans les cellules de Kupffer et le tissu conjonctif, une augmentation du volume minéral osseux, une mobilité et une flexibilité améliorées et une diminution des symptômes neurologiques dus à la compression médullaire. Lorsque le traitement était débuté avant l'apparition des symptômes, c'est-à-dire (c.-à-d.) peu après la naissance, on a également observé un effet positif considérable sur la croissance et le remodelage osseux.

La dégradation et l'élimination rapides des GAG stockées n'ont pas entraîné de toxicité, et une administration par semaine était suffisante pour maintenir des concentrations adéquates dans les tissus. La dose minimale ayant apporté une amélioration clinique importante chez les chats malades était de 1 mg/kg de poids corporel par/semaine.

Naglazyme était généralement bien toléré jusqu'à 20 mg/kg p.c. dans les études de toxicité à dose unique et à doses répétées. Les études de toxicité pour la reproduction ont montré que Naglazyme ne nuit pas au potentiel de fécondité ni à l'implantation, et qu'il n'entraîne pas de toxicité maternelle ou embryofœtale ni de tératogénicité. Dans l'ensemble des études toxicologiques, les constatations primaires étaient les suivantes : rougissement de la peau à l'intérieur des oreilles ou œdème facial chez le chien, gonflement de la bouche, du nez ou des pattes chez le rat, et épidermite sérocellulaire ou pustuleuse chez le singe. On considère que ces constatations sont en partie liées à l'administration répétée d'une protéine hétérologue, avec ou sans développement subséquent d'une réaction d'hypersensibilité de type anaphylactique, ou bien au polysorbate 80 contenu dans la préparation de Naglazyme, qui possède des propriétés connues de libération d'histamines. Par conséquent, la monographie de produit contient un avertissement concernant le risque de réaction d'hypersensibilité pendant le traitement.

La base de données toxicologiques non cliniques est jugée adéquate pour évaluer le profil d'innocuité de Naglazyme et étayer son utilisation dans les populations cliniques proposées, à condition de prendre des précautions adéquates pour surveiller l'apparition de réactions d'hypersensibilité durant l'infusion.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit Naglazyme approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité Clinique

L'efficacité clinique de Naglazyme a été évaluée principalement dans le cadre d'une étude de phase III, à double insu, contrôlée par placebo (ASB-03-05). De plus, une étude ouverte de prolongation (ASB-03-06), quatre études cliniques ouvertes (ASB-01-04, ASB-03-06, ASB-008, CSP) et une étude ouverte menée chez quatre nourrissons (ASB-008) ont également été examinées à l'appui des résultats observés dans l'étude de phase III.

Dans le cadre de cette étude de phase III randomisée, à double insu et contrôlée par placebo, 19 patients ont reçu des infusions hebdomadaires de 1 mg/kg de Naglazyme et 20 patients ont reçu un placebo. Sur les 39 patients, 66 % étaient des femmes, et 62 % étaient de race blanche, non hispaniques. Les patients étaient âgés de 5 à 29 ans. Les patients ayant reçu Naglazyme avaient en moyenne trois ans de plus que ceux qui ont reçu le placebo (âge moyen de 13,7 ans contre 10,7 ans avec le placebo). La participation à l'étude était limitée aux patients présentant une distance de marche de 5 à 400 mètres au test de 12 minutes. Tous les patients ont reçu des antihistamines avant chaque infusion. Suite à la période d'étude de 24 semaines contrôlée par placebo, 38 patients ont reçu Naglazyme de façon ouverte pendant 72 semaines supplémentaires.

Le paramètre primaire dans cette étude pivotale était la distance parcourue durant le test de marche de 12 minutes (12 MWT). Les paramètres secondaires étaient le test d'escalier de trois minutes et les taux urinaires de GAG.

Dans le groupe de traitement par Naglazyme, on a constaté une augmentation moyenne de la distance parcourue dans le test de marche de 12 minutes (12 MWT) plus importante que dans le groupe placebo. Dans le test d'escalier de trois minutes, les résultats du groupe Naglazyme ont augmenté avec le temps [moyenne (± écart-type, ou E.-T.)] : 19 ± 13 marches par minute au début de l'étude et 27 ± 17 marches par minute à la semaine 24. Dans le groupe placebo, le nombre de marches est resté pratiquement constant avec le temps [moyenne (± E.-T.)] : 31 ±18 marches par minute au début de l'étude et 33 ± 20 marches par minute à la semaine 24. En ce qui concerne les résultats au test [(± E.-T.)], la différence entre le groupe Naglazyme et le groupe placebo est de 6 ± 3 marches par minute (p = 0,053).

Suite à la période d'étude de 24 semaines contrôlée par placebo, 38 patients ont reçu Naglazyme de façon ouverte pendant 72 semaines supplémentaires (étude ASB-03-05). Parmi les 19 patients ayant reçu initialement Naglazyme de façon randomisée et qui ont poursuivi le traitement pendant 72 semaines supplémentaires (pour un total de 96 semaines), on a constaté une augmentation de la distance parcourue dans le 12-MWT et du nombre de marches montées au test de l'escalier par rapport au début de la période d'administration ouverte [changement moyen (± E.-T.)] : 72 ± 116 mètres et 5,6 ± 10,6 marches/minute, respectivement. Parmi les 19 patients ayant reçu initialement le placebo de façon randomisée et qui ont ensuite reçu Naglazyme pendant 72 semaines, on a constaté une augmentation de la distance parcourue dans le 12-MWT et du nombre de marches montées au test de l'escalier par rapport au début de la période d'administration ouverte [changement moyen (± E.-T.) : 118 ± 127 mètres et 11,1 ± 10 marches/minute, respectivement].

La bioactivité a été évaluée d'après la concentration urinaire en GAG. Globalement, on a constaté chez 95 % des patients une réduction d'au moins 50 % des taux urinaires de GAG après 72 semaines de traitement par Naglazyme. Aucun des patients ayant reçu Naglazyme n'a atteint des valeurs normales de concentration urinaire de GAG.

Les quatre études cliniques ouvertes (ASB-00-01, ASB-01-04, ASB-03-06, ASB-008) ont été menées chez des patients atteints de MPS VI âgés de trois mois à 29 ans, avec une administration de Naglazyme à raison de 0,2 mg/kg [nombre de patients (n) = 2], de 1 mg/kg (n = 55) ou de 2 mg/kg (n = 2). L'exposition moyenne à la dose recommandée de Naglazyme (1 mg/kg) était de 138 semaines (fourchette : entre 54 et 261 semaines). Deux nourrissons (de 12,1 mois et 12,7 mois) ont reçu 2 mg/kg de Naglazyme pendant 105 et 81 semaines, respectivement. Les événements indésirables (EI) observés dans les quatre études cliniques ouvertes (jusqu'à 261 semaines de traitement) étaient de même nature et gravité que ceux constatés dans l'étude de phase III. Aucun patient n'a arrêté le traitement par Naglazyme administré de façon ouverte en raison d'EI. Les résultats en matière d'innocuité chez les nourrissons correspondent aux résultats observés chez les patients de 5 à 29 ans.

Pendant l'étude ASB-008, une étude de phase IV, randomisée et avec deux doses de produits, quatre patients atteints de MPS VI (de trois mois à 12,7 mois) ont reçu 1 ou 2 mg/kg par semaine pendant 53 à 153 semaines.  Les résultats en matière d'innocuité chez les nourrissons correspondent aux résultats observés chez les patients de 5 à 29 ans.

D'après les résultats d'efficacité tirés de l'étude de phase III, les résultats d'innocuité provenant de toutes les études sur Naglazyme et les données de pharmacovigilance après commercialisation, on considère que le profil avantages-risques de Naglazyme est favorable pour les patients atteints de MPS VI au Canada.  Les données sur l'innocuité et l'efficacité ont été mises à jour dans la monographie de produit de Naglazyme.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Naglazyme approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité Clinique

En raison du nombre réduit de patients dans les études cliniques réalisées, l'évaluation de l'innocuité clinique est fondée sur les données sur les événements indésirables (EI) provenant de toutes les études sur Naglazyme (décrites ci-dessus dans la section Efficacité clinique), qui ont été combinées et examinées dans le cadre d'une seule analyse de l'innocuité clinique.

Tous les patients ayant reçu Naglazyme (59/59) dans les études cliniques ont signalé au moins un événement indésirable (EI). La majorité des patients (42 sur 59, soit 71 %) ont connu au moins une réaction indésirable au médicament (RIM). Les réactions indésirables les plus courantes étaient les suivantes : pyrexie (50 %), éruption cutanée, prurit, urticaire, frissons/raideur, nausées, céphalées, douleurs abdominales, vomissements et dyspnée (3 %). Les réactions indésirables graves étaient les suivantes : œdème laryngé, apnée, pyrexie, urticaire, détresse respiratoire, œdème de Quincke, asthme et réaction anaphylactoïde.

En raison du risque de réaction à l'infusion, les patients devraient recevoir des antihistamines, avec ou sans antipyrétiques, avant l'infusion. Malgré l'administration systématique d'antihistamines avant le traitement, on a constaté des réactions à l'infusion, parfois graves, chez 33 des 59 patients ayant reçu Naglazyme, soit 56 %. Les réactions indésirables graves durant l'infusion étaient les suivantes : œdème laryngé, apnée, pyrexie, urticaire, détresse respiratoire, œdème de Quincke et réaction anaphylactoïde. Les réactions indésirables graves étaient notamment les suivantes : urticaire, douleurs thoraciques, éruptions cutanées, dyspnée, apnée, œdème laryngé et conjonctivite.

Dans une étude où 19 patients ont reçu Naglazyme et 20 ont reçu un placebo, les RIM les plus courantes étaient les suivantes : douleurs (abdominales, auriculaires, articulaires et générales; entre 47 et 32 % avec Naglazyme contre 35 à 5 % avec le placebo), conjonctivite (21 % contre 0 %) et frissons (21 % contre 0 %).

En plus des réactions à l'infusion constatées dans les études cliniques, on a observé dans l'expérience de commercialisation dans le monde entier les réactions suivantes durant l'infusion : anaphylaxie, choc, hypotension, bronchospasmes et insuffisance respiratoire. La monographie de produit approuvée de Naglazyme présente les mises en garde et les mesures de précaution appropriées concernant les problèmes d'innocuité relevés.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Naglazyme approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

La base de données toxicologiques non cliniques est jugée adéquate pour évaluer le profil d'innocuité de Naglazyme et étayer son utilisation chez les patients présentant un diagnostic confirmé de mucopolysaccharidose de type VI (MPS VI), à condition de prendre des précautions adéquates pour surveiller l'apparition de réactions d'hypersensibilité durant l'infusion.

Naglazyme est destiné au traitement enzymatique substitutif (TES) lysosomal à long terme des patients atteints de MPS VI, une maladie de surcharge lysosomale. Ce traitement se substitue à une enzyme, l'arylsulfatase B (ASB), qui est absente ou déficiente chez les patients atteints de MPS VI, ce qui permet de stopper ou d'inverser certains aspects de la progression de la maladie.

Le programme d'essais non cliniques a été conçu afin d'appuyer le traitement chronique des patients atteints de MPS VI. Toutes les espèces utilisées pour mener l'évaluation toxicologique de Naglazyme expriment le récepteur du mannose-6-phosphate, le principal récepteur responsable de l'absorption de Naglazyme. Étant donné que Naglazyme est destiné à être administré par infusion intraveineuse, les études de toxicité ont été menées conformément aux bonnes pratiques de travail en laboratoire par voie intraveineuse. Les doses choisies pour les études de toxicité étaient jusqu'à 20 fois supérieures à la dose clinique prévue pour les patients.  Des études ont été effectuées pour évaluer la toxicité aiguë, la toxicité à doses répétées, les éventuels effets indésirables sur la fécondité des mâles et des femelles, et les effets sur les animaux mères et le développement embryofœtal.

En conclusion, Naglazyme a été globalement bien toléré dans les études à dose unique et à doses répétées jusqu'à des doses de 20 mg/kg p.c. Les études de toxicité pour la reproduction ont montré que Naglazyme ne nuit pas au potentiel de fécondité ni à l'implantation, et qu'il n'entraîne pas de toxicité maternelle ou embryofœtale ni de tératogénicité. Dans l'ensemble des études toxicologiques, les constatations primaires étaient les suivantes : rougissement de la peau à l'intérieur des oreilles ou œdème facial chez le chien, gonflement de la bouche, du nez ou des pattes chez le rat, et épidermite sérocellulaire ou pustuleuse chez le singe. Ces constatations sont liées en partie à l'administration répétée d'une protéine hétérologue, avec ou sans développement subséquent d'une réaction d'hypersensibilité de type anaphylactique, ou bien au polysorbate 80 contenu dans la préparation de Naglazyme, qui possède des propriétés connues de libération d'histamines. Par conséquent, la monographie de produit de Naglazyme contient un avertissement concernant le risque de réaction d'hypersensibilité pendant le traitement.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Naglazyme approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Naglazyme montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées sur l'élaboration et la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation.

Caractérisation de la substance médicamenteuse

Le galsulfase, l'ingrédient médicinal de Naglazyme, est une forme recombinée du N-acétylgalactosamine 4-sulfatase produite à l'aide de la technique de recombinaison de l'ADN à partir d'une lignée cellulaire mammifère d'ovaire de hamster chinois.

Le N-acétylgalactosamine 4-sulfatase humain recombiné, également appelé arylsulfatase B (rhASB), est un sulfatase lysosomal constitué de 495 acides aminés, qui clive l'ester de sulfate présent dans les résidus de N-acétylgalactosamine 4-sulfate sur les terminaisons non réductrices du sulfate de chondroïtine et du dermatane sulfate des glycosaminoglycanes.

Procédé de fabrication et contrôles en cours de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique

Le procédé de fabrication de la substance pharmaceutique, le galsulfase, suit un processus typique commençant par la décongélation d'un seul flacon de la banque de cellules actives. Les cellules sont amplifiées par chaînes d'ensemencement et utilisées pour inoculer les bioréacteurs de production. Le fluide provenant de la phase de récolte est concentré par ultrafiltration, puis purifié en suivant les étapes traditionnelles de chromatographie. La dernière colonne éluée est concentrée par ultra filtration et une dernière étape de préparation est effectuée avant de verser la substance pharmaceutique formulée en vrac dans le système récipient-fermeture de stockage approuvé.

Le système récipient-fermeture, la configuration en vue de l'expédition, les installations de remplissage et les procédés de remplissage sont les mêmes que ceux utilisés pour Aldurazyme; par conséquent les renseignements ont déjà été examinés dans le cadre de la Présentation de drogue nouvelle d'Aldurazyme, et la Présentation supplémentaire de drogue nouvelle n'a pas été réexaminée.

Le procédé de fabrication du produit pharmaceutique est relativement simple, étant donné que la substance pharmaceutique est envoyée sous forme de préparation en vrac.  En ce qui concerne Jubilant Hollister-Stier (JHS), chaque poche de substance pharmaceutique formulée en vrac (SPFV) est transférée par l'action de la gravité dans un récipient en verre. Ce récipient est relié à des appareils de filtration stérile redondants qui alimentent un réservoir; la préparation en vrac ainsi filtrée est ensuite distribuée dans l'équipement de remplissage selon les besoins. En ce qui concerne Vetter, toutes les poches de SPFV sont regroupées dans une même poche à l'aide d'une pompe péristaltique. La préparation en vrac filtrée est ensuite distribuée dans l'équipement de remplissage selon les besoins.

Dans les deux sites, JHS et Vetter, des données adéquates sur le pilote et à l'échelle de production ont été présentées pour appuyer les échelles de fabrication.

Contrôle de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique

Les données sur la validation des procédés et la production concernant la substance pharmaceutique appuient les deux échelles ainsi que la comparabilité de cette substance à toutes les échelles.

Les méthodes d'analyse de la substance pharmaceutique et du produit pharmaceutique sont identiques, à l'exception de la carte peptidique, de la bio contamination, du contenu protéinique de la cellule-hôte, due électrophores sur gel de polyacrylamide en présence de docécylsulfate de sodium (SDS-PAGE), de la charge hétérogénique, du contenu d'acide sialique, du profil en oligosaccharide et des tests de raptage in vitro, qui sont propres à la substance pharmaceutique, et de l'essai d'identification par « dot blot » qui est effectué seulement pour le produit pharmaceutique. Les spécifications du produit pharmaceutique fini prévoient également les tests officinaux liés aux produits pharmaceutiques liquides à administration parentérale. Les moyens de validation des méthodes d'analyse du produit fini ont été examinés et jugés acceptables pour l'emploi prévu.

Deux essais, l'un sur l'activité sur le paramètre rhASB (puissance) et l'autre étant un test de chromatographie d'exclusion sérique-chromatographie liquide à haute performance (agrégats), ont été effectués à l'interne à l'aide de matière fabriquées dans les deux installations, Vetter et Jubilant Hollister-Stier. Les résultats des essais internes appuient la conclusion selon laquelle les méthodes sont adaptées pour l'emploi prévu.

Stabilité de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique

Après examen, les spécifications mises à jour de la substance pharmaceutique et du produit pharmaceutique présentées lors de l'évaluation sur place sont jugées acceptables.

D'après les données complètes sur la stabilité en temps réel, la durée de conservation de 24 mois entre 2 et 8 °C de la substance pharmaceutique formulée en vrac est jugée acceptable pour Naglazyme.

Le promoteur a fourni des données sur la stabilité des lots de produit pharmaceutique fabriqués par Jubilant Hollister-Stier et par Vetter. Des données adéquates ont été fournies sur la stabilité en temps réel et accélérée pour étayer l'expiration du produit pharmaceutique proposée de 36 mois lorsqu'il est entreposé entre 2 et 8 °C.

Installations et équipement

L'aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l'équipement servant à la production sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués.

Les installations de BioMarin Novato Campus, incluent le site de production de Galli, ont fait l'objet d'une évaluation sur place du 17 au 20 juin 2013 menée par la Direction des produits biologiques et des thérapies génétiques de Santé Canada. Celle-ci a formulé quatre observations de risque 3 (mineures), lesquelles ont été résolues après la visite.

Évaluation de l'innocuité des agents adventifs

Le procédé de fabrication de Naglazyme fait appel à des mesures de contrôle adéquates afin de prévenir les contaminations et de maintenir un contrôle microbien.

Toutes les lignées cellulaires ont réussi les tests de stérilité, d'identité et de présence d'agents adventifs. Les résultats sur la stabilité génétique montrent que les cellules maintiennent leur stabilité génétique et restent libres de tout rétrovirus jusqu'à la limite de l'âge cellulaire (LAC). Par conséquent, la LAC proposée est jugée acceptable pour les deux échelles.

Les certificats d'analyse ainsi que les certificats de la Direction européenne de la qualité du médicament concernant l'acceptabilité des produits dérivés d'animaux utilisés dans les supports de culture cellulaire ont été fournis dans la Présentation de drogue nouvelle ou bien suite à l'évaluation sur place de 2013. Toutes les autres matières brutes sont de qualité officinale ou sont testées selon des méthodes internes avant la distribution du produit en vue de son utilisation.