Sommaire des motifs de décision portant sur Potiga
Décisions d'examen
Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).
Type de produit:
- Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Potiga est accessible ci-dessous.
Activité récente relative à Potiga
Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.
Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Potiga
Mise à jour :
Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l'égard de Potiga, un produit dont l'ingrédient médicinal est ezogabine. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD).
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations de drogues.
Identification numérique de drogue (DIN) :
- DIN 02394944 - 50 mg ezogabine, comprimé, voie orale
- DIN 02394960 - 100 mg ezogabine, comprimé, voie orale
- DIN 02394979 - 200 mg ezogabine, comprimé, voie orale
- DIN 02394987 - 300 mg ezogabine, comprimé, voie orale
- DIN 02394995 - 400 mg ezogabine, comprimé, voie orale
Tableau des activités postautorisation (TAPA)
Type et numéro d'activité ou de présentation | Date de présentation | Décision et date | Sommaire des activités |
---|---|---|---|
Annulation des DIN 02394944, 02394960, 02394979, 02394987, 02394995 | Sans objet | Annulation des DIN par le promoteur : 2013-11-12 | Le promoteur demande lannulation de tous les DIN, car Potiga ne sera pas commercialisé au Canada pour linstant. |
SPDN Nº 162560 | 2013-02-15 | Présentation annulée par le promoteur : 2013-11-12 | Présentation dune demande de mise à jour de la monographie de produit afin de consigner de nouvelles données in vivo sur la digoxine à la section Interactions médicamenteuses et afin dajouter les résultats de létude dhémodialyse à la section Surdosage. La présentation était lobjet dun tri, mais Santé Canada na pas mené dexamen. En raison de nouvelles données sur le profil dinnocuité de Potiga, le promoteur a décidé de suspendre tout nouveau lancement pendant quil continue dexaminer et de surveiller activement tout changement rétinien et toute décoloration (pigmentation de la rétine et pigmentation/décoloration cutanée). Le promoteur a demandé lannulation de la SPDN, en indiquant que le profil avantages-risques de Potiga avait changé depuis que Santé Canada a autorisé la vente du produit. |
MP Nº 163343 | 2013-03-19 | Présentation annulée par le promoteur : 2013-05-03 | Présentation déposée à titre de changements de niveau II (90 jours) relatifs à l'innocuité afin d'ajouter à la monographie de produit (MP) des renseignements sur les événements de décoloration (pigmentation de la rétine et pigmentation/décoloration cutanée). En raison de ce nouveau problème d'innocuité, sur lequel on recueille actuellement des données supplémentaires, Santé Canada a demandé au promoteur de retirer sa présentation et de la soumettre de nouveau avant le lancement du produit sur le marché de manière à mettre à jour la MP. |
MP Nº 161006 | 2012-12-19 | Délivrance d'une Lettre de non-opposition 2013-03-21 | Présentation déposée à titre de changements de niveau II (90 jours) relatifs à l'innocuité afin de mettre à jour la section Effets indésirables de la monographie de produit (MP) ainsi que la partie III de la MP : Renseignements pour le consommateur. Le promoteur a également décidé de retirer le dosage de 100 mg de la MP. Après examen de cette présentation, une Lettre de non-opposition a été délivrée. |
PDN Nº 134659 | 2011-10-31 | Délivrance d'un AC 2012-10-18 | Délivrance d'un Avis de conformité relatif à une Présentation de drogue nouvelle. |
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Potiga
SMD émis le : 2012-12-21
L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Potiga.
Ezogabine, 50 mg, 100 mg, 200 mg, 300 mg et 400 mg, Comprimés , voie orale
Identification(s) numérique(s) de drogue(s):
- DIN 02394944 - 50 mg par comprimé
- DIN 02394960 - 100 mg par comprimé
- DIN 02394979 - 200 mg par comprimé
- DIN 02394987 - 300 mg par comprimé
- DIN 02394995 - 400 mg par comprimé
GlaxoSmithKline Inc.
Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 134659
Le 18 octobre 2012, Santé Canada a émis à l'intention de GlaxoSmithKline Inc., un avis de conformité du produit pharmaceutique Potiga.
L'autorisation de commercialisation s'appuie sur l'information sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques présentées (innocuité et efficacité). Après avoir examiné les données reçues, Santé Canada estime que Potiga a un profil avantages/risques favorable au traitement des crises d'épilepsie partielles lorsqu'il est combiné à d'autres médicaments anticonvulsifs chez l'adulte de plus de 18 ans.
1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?
Potiga, un agent antiépileptique, a été autorisé en tant que traitement d'appoint pour la prise en charge des crises partielles chez les patients adultes atteints d'épilepsie non contrôlée de façon satisfaisante par les traitements classiques.
Potiga est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité au produit, à un ingrédient de la formulation ou à un composant du contenant. Potiga a été autorisé dans les conditions d'utilisation décrites dans la monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique.
Potiga se présente sous forme de comprimé (contenant 50 mg, 100 mg, 200 mg, 300 mg ou 400 mg d'ézogabine). Outre l'ingrédient médicinal, les comprimés de chaque concentration contiennent les ingrédients non médicinaux suivants : croscarmellose sodique; hypromellose; stéarate de magnésium; lécithine (soja); cellulose microcristalline; alcool polyvinylique; talc; dioxyde de titane; et gomme xanthane. Les comprimés de 50 et de 400 mg contiennent aussi du carmin et du bleu FD&C nº 2/laque d'aluminium à l'indigotine. Les comprimés de 100 et de 300 mg contiennent également du bleu FD&C nº 2/laque d'aluminium à l'indigotine ainsi que de l'oxyde de fer jaune. Les comprimés de 200 mg contiennent aussi de l'oxyde de fer jaune.
Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit de Potiga approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
2 Pourquoi Potiga a-t-il été autorisé?
Santé Canada estime que Potiga a un profil avantages-risques favorable en tant que traitement d'appoint pour la prise en charge des crises partielles chez les patients adultes atteints d'épilepsie non contrôlée de façon satisfaisante par les traitements classiques.
L'épilepsie est un trouble neurologique hétérogène qui peut se présenter avec des symptômes très différents, lesquels impliquent toujours des anomalies épisodiques de l'activité électrique cérébrale ainsi que de nombreuses crises. Une crise d'épilepsie peut être très impressionnante, avec de grands mouvements involontaires, ou au contraire très légère, comme une brève perte de conscience. Elle peut se manifester sous forme d'altération de l'état mental, de mouvements toniques ou cloniques, de convulsions ou d'autres expériences psychiques variées. Les médicaments permettent généralement de contrôler l'épilepsie, mais non de la guérir. Plus de 30 % des patients atteints d'épilepsie nécessitent de multiples drogues antiépileptiques différentes pour contrôler adéquatement les crises.
D'après les études in vitro, Potiga serait une substance ouvrant les canaux potassiques. Il peut entraîner une hyperpolarisation de la membrane neuronale, ce qui accroît la valeur du potentiel seuil et contribue ainsi à la prévention de l'hyperexcitabilité neuronale. Dans le cadre de trois études multicentriques randomisées menées à double insu et contrôlées avec placebo, 813 patients adultes ont reçu des doses de 600 à 1200 mg/jour de Potiga (427 patients adultes ayant reçu le placebo). On a constaté l'efficacité de Potiga en tant que traitement d'appoint chez les patients souffrant de crises partielles. Cette efficacité s'est révélée comparable à celle d'autres traitements d'appoint disponibles à l'heure actuelle au Canada.
Outre les événements indésirables (EI) classiques dus aux médicaments antiépileptiques (comme les étourdissements, la somnolence et les EI liés à la vision), Potiga entraîne deux autres EI à noter : des EI de nature urinaire, comme la miction difficile, la rétention, la dysurie et la rétention urinaire aiguë, ainsi que des troubles neuropsychiatriques. Malgré ces EI, Potiga peut être utile en tant que traitement d'appoint afin de réduire la fréquence des crises chez certains patients dont l'épilepsie n'est pas contrôlée de façon satisfaisante par leur traitement antiépileptique existant. Chez ces patients, les risques liés à l'utilisation de Potiga sont atténués à l'aide d'une mise en garde indiquée en caractères gras concernant les EI urinaires, d'une mise en garde importante concernant les troubles neuropsychiatriques, de la mention appropriée de tous les EI sur l'étiquette, d'un plan de gestion des risques efficace et d'une communication directe avec les professionnels de la santé (« Lettre aux professionnels de la santé », ou LPS) au moment du lancement du produit au Canada. Les LPS subséquentes seront émises selon les besoins en cas de mise à jour ou de nouveaux renseignements sur l'innocuité.
Lorsque Potiga est utilisé conformément aux conditions décrites dans la monographie de produit, on estime actuellement que son profil avantages-risques est favorable en tant que traitement d'appoint pour la prise en charge des crises partielles chez les patients adultes atteints d'épilepsie non contrôlée de façon satisfaisante par les traitements classiques.
Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).
3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Potiga?
Étapes importantes de la présentation: Potiga
Étape importante de la présentation | Date |
---|---|
Réunion préalable à la présentation : | 2010-02-23 |
Dépôt de la présentation : | 2011-10-31 |
Examen préliminaire | |
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire : | 2011-12-23 |
Examen | |
Évaluation biopharmaceutique terminée : | 2012-07-20 |
Évaluation de la qualité terminée : | 2012-10-16 |
Évaluation clinique terminée : | 2012-10-16 |
Examen de l'étiquetage terminé : | 2012-10-16 |
Délivrance de l'Avis de conformité (AC) par le directeur général : | 2012-10-18 |
La décision réglementaire canadienne portant sur l'examen clinique et non clinique de Potiga est fondée sur une évaluation critique du dossier de données canadiennes. Les examens effectués à l'étranger par l'Agence européenne des médicaments (EMA) et par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis ont servi de références supplémentaires.
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter le document intitulé « Gestion des présentations de drogues ».
4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?
Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.
Afin de communiquer efficacement aux professionnels de la santé le risque d'événements de nature urinaire , le promoteur produira une « Lettre aux professionnels de la santé » au moment du lancement du produit au Canada. Les LPS subséquentes seront émises selon les besoins en cas de mise à jour ou de nouveaux renseignements sur l'innocuité.
6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?
Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :
- Voir MedEffet Canada pour connaître les derniers avis, mises en garde et retraits concernant les produits mise sur le marché.
- Voir la Base de données des avis de conformité (AC) pour connaître la liste des dates d'autorisation de tous les médicaments ayant reçu un avis de conformité depuis 1994.
- Voir la Base de données sur les produits pharmaceutiques (BDPP) pour consulter la dernière monographie de produit en date. La BDPP contient des renseignements spécifiques sur les médicaments dont l'utilisation a été authorisées au Canada et qui ont été déclarés (c'est-à-dire dont la compagnie a déclaré à Santé Canada que le produit était commercialisé).
- Voir l'Avis de conformité avec conditions (AC-C) et documents connexes, pour obtenir les fiches de renseignements et les avis les plus récents concernant les produits ayant reçu un AC/C en vertu de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C), si applicable. En cliquant sur les liens correspondant au nom du produit (selon le cas), vous pouvez accéder à la fiche de renseignements, l'avis d'admissibilité et la « Lettre aux professionnels de santé ».
- Consultez le Registre des brevets, où se trouvent les brevets associés aux ingrédients médicinaux, si applicable.
- Consultez le Registre des drogues innovantes pour connaître la liste des drogues admissibles à la protection des données en vertu de l'article C.08.004.1 du Règlement sur les aliments et drogues, si applicable.
7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision
Pharmacologie clinique
D'après les études in vitro, Potiga serait une substance ouvrant les canaux potassiques. Il peut entraîner une hyperpolarisation de la membrane neuronale, ce qui accroît la valeur du potentiel seuil et contribue ainsi à la prévention de l'hyperexcitabilité neuronale. L'activité antiépileptique de Potiga a été démontrée dans divers modèles animaux, mais on ignore son mécanisme d'action exact chez l'être humain.
La pharmacologie clinique comprend des rapports sur les études pharmacodynamiques et pharmacocinétiques menées chez l'humain. Ensemble, les données cliniques et pharmacologiques appuient l'usage de Potiga aux doses conseillées pour l'indication recommandée.
D'après les résultats des études pharmacocinétiques, on recommande une réduction des doses initiales et d'entretien pour les personnes âgées, les patients atteints d'une insuffisance rénale modérée à grave (clairance de créatinine < 50 mL/min) et les patients atteints d'une insuffisance hépatique modérée à grave (score de Child Pugh ≥ 7). La dose quotidienne maximale est de 750 mg chez les personnes de plus de 65 ans et de 600 mg chez les patients atteints d'une insuffisance rénale ou hépatique modérée à grave.
Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter la monographie de produit de Potiga approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Efficacité clinique
On a établi l'efficacité de Potiga chez l'adulte en tant que traitement d'appoint des crises d'épilepsie partielles dans le cadre de deux études pivotales (les études 301 et 302) et d'une étude complémentaire (l'étude 205). Toutes ces études étaient multicentriques, randomisées, menées à double insu et contrôlées par placebo. Sur les 1239 patients adultes traités, 813 d'entre eux ont reçu Potiga. Tous les patients participants présentaient des crises qui n'étaient pas contrôlées adéquatement par la prise concomitante d'un à trois médicaments antiépileptiques. Pour participer à ces études, les patients devaient avoir connu au moins quatre crises partielles par période de 28 jours, sans interruption des crises ≥ 21 jours (études 301 et 302) ou ≥ 30 jours (étude 205). Les patients étaient âgés de 14 à 74 ans (âge moyen : 37 ans; médiane : 37 ans). Ils étaient atteints d'épilepsie depuis 22 ans en moyenne, et la fréquence médiane des crises au début des études allait de huit à douze crises par période de 28 jours. Les participants recevaient un à trois médicaments antiépileptiques établis au moment de la répartition aléatoire (76 % des patients prenaient deux ou trois antiépileptiques concomitants). Globalement, 51 % des patients étaient de sexe féminin.
À la suite d'une phase initiale de huit semaines, les patients des trois études ont été répartis de façon aléatoire afin de recevoir soit le placebo, soit une dose quotidienne de Potiga de 600 mg (études 302 et 205), de 900 mg (études 302 et 205) ou de 1200 mg (études 301 et 205). Chaque patient a reçu une dose initiale de 300 mg/jour (100 mg, trois fois par jour), puis on a ajusté la dose progressivement, en l'augmentant de 150 mg par semaine, jusqu'à atteindre la dose d'entretien attribuée. Selon la dose de Potiga administrée, la phase d'ajustement posologique a duré quatre semaines pour l'étude 302, six semaines pour l'étude 301 et huit semaines pour l'étude 205. Parmi les patients sélectionnés aléatoirement pour recevoir Potiga, 69 % ont suivi la phase de traitement à double insu jusqu'à son terme (contre 83 % dans le groupe ayant reçu le placebo).
Le paramètre primaire d'efficacité était la réduction médiane en pourcentage de la fréquence des crises sur 28 jours entre le début de l'étude et la phase de traitement (ajustement posologique + entretien). En outre, on a considéré le taux de réponse, à savoir le pourcentage de patients présentant une réduction ≥ 50 % de la fréquence des crises sur 28 jours entre le début de l'étude et la phase d'entretien, comme étant un paramètre secondaire.
Dans les trois études contrôlées, Potiga s'est révélé efficace en tant que traitement d'appoint et a présenté une amélioration significative sur le plan clinique et statistique par rapport au placebo aux doses comprises entre 600 et 1200 mg/jour. L'ampleur de l'efficacité observée dans les études contrôlées était semblable à celle d'autres médicaments antiépileptiques actuellement disponibles au Canada.
En ce qui concerne le paramètre primaire, Potiga a produit de meilleurs résultats que le placebo, significatifs sur le plan statistique, avec une réduction de la fréquence des crises entre le début de l'étude et la phase de traitement à double insu à des doses quotidiennes de 600 mg (étude 302), de 900 mg (études 302 et 205) et de 1200 mg (études 301 et 205). Dans l'étude 302, la réduction médiane en pourcentage était de 28 % pour le groupe 600 mg et de 40 % pour le groupe 900 mg, contre 16 % pour le groupe placebo. Dans l'étude 301, la réduction médiane en pourcentage était de 44 % pour le groupe 1200 mg, contre 18 % pour le groupe placebo. Dans l'étude 205, la réduction médiane en pourcentage était de 23 % pour le groupe 600 mg, de 29 % pour le groupe 900 mg et de 35 % pour le groupe 1200 mg, contre 13 % pour le groupe placebo. Les résultats obtenus relativement aux taux de réponse d'au moins 50 % confirment les résultats du paramètre primaire d'efficacité.
Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter la monographie de produit de Potiga approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Innocuité clinique
Potiga a été administré en tant que traitement d'appoint à 1365 patients atteints d'épilepsie dans l'ensemble des études cliniques contrôlées et non contrôlées. Les données sur l'innocuité proviennent de trois études contrôlées par placebo (les études 301, 302 et 205 décrites à la section Efficacité clinique) et de trois études ouvertes de prolongation.
Dans les trois études contrôlées par placebo, les événements indésirables (EI) étaient les suivants : étourdissements; somnolence; événements liés à la vision; EI de nature urinaire (miction difficile, rétention, dysurie); et troubles neuropsychiatriques [par exemple (p. ex.) psychose, confusion mentale, hallucinations]. Ces événements étaient souvent liés à la dose. Les cas d'arrêt du traitement en raison d'EI étaient également liés à la dose, notamment pour cause de troubles psychotiques (p. ex., psychose et hallucinations visuelles : 7 % avec Potiga contre 0 % avec le placebo), étourdissements (6 % avec Potiga contre 1 % avec le placebo), vertiges (1 % avec Potiga contre 2 % avec le placebo) et EI visuels, comme la diplopie et la vision trouble (8 % avec Potiga contre 0 % avec le placebo).
Dans les trois études ouvertes de prolongation, Potiga a présenté un profil d'innocuité similaire à celui observé dans les études contrôlées. Les événements indésirables à noter étaient notamment les suivants : troubles psychotiques, hallucinations et confusion mentale [au moins 30 cas, dont 9 EI graves (EIG) et 14 arrêts de traitement], rétention urinaire (au moins 10 cas, dont 2 EIG et 3 arrêts de traitement) et EI visuels (au moins 22 cas, dont 2 EIG et 4 arrêts de traitement).
Effets génito-urinaires
Potiga peut provoquer des EI urinaires (p. ex., rétention, miction difficile et dysurie) chez l'être humain. Dans les études contrôlées par placebo menées sur l'épilepsie, Potiga a entraîné des cas de rétention urinaire (0,9 % avec Potiga contre 0,5 % avec le placebo), de miction difficile (2,2 % avec Potiga contre 0,9 % avec le placebo) et de dysurie (2,3 % avec Potiga contre 0,7 % avec le placebo), la plupart du temps durant les premières semaines de traitement.
Parmi les 1365 patients ayant reçu Potiga en tant que traitement d'appoint dans le cadre des études cliniques contrôlées et non contrôlées, 29 ont développé une rétention urinaire. Six patients ont arrêté le traitement et les 23 autres ont continué à la même dose ou à une dose réduite de Potiga. Sur ces 29 patients, 5 ont nécessité un sondage vésical, avec des résidus post-mictionnels allant jusqu'à 1500 mL. On a dû arrêter le traitement par Potiga chez trois des patients ayant nécessité un cathéter pour cause de rétention urinaire, et tous ont été en mesure d'uriner spontanément. Toutefois, l'un de ces trois patients a poursuivi un auto-sondage intermittent.
En mars 2012 (avec une exposition post-commercialisation cumulée d'environ 680 patients-années), 34 cas de rétention urinaire ont été déclarés spontanément dans le cadre de la surveillance post-commercialisation. Après examen, ces cas n'ont pas révélé de tendance évidente ou discernable permettant de prévoir la dose, le délai, le sexe, l'âge, les facteurs de risque ou les antécédents concernés. Certains de ces cas étaient graves et ont nécessité l'arrêt de Potiga, et certains patients ont dû subir un sondage vésical et se sont ensuite rétablis.
Le promoteur a accepté d'ajouter un énoncé important en caractères gras dans la monographie de produit de Potiga, à la section des Mises en garde et précautions, afin de prévenir les médecins prescripteurs du risque d'EI urinaires et de la nécessité d'évaluer les risques de rétention urinaire pour le patient, notamment ses antécédents médicaux et les traitements concomitants, avant de commencerl'administration de Potiga. Le médecin prescripteur devrait également expliquer au patient qu'il doit consulter un médecin immédiatement en cas de symptôme de rétention urinaire, d'incapacité à uriner ou de douleurs à la miction, ceux-ci pouvant être des signes avant-coureurs d'une rétention urinaire aiguë.
Troubles psychiatriques
Dans les études contrôlées par placebo menées sur Potiga, on a observé des symptômes de psychose liés à la dose, y compris des hallucinations visuelles et auditives, chez 1,4 % des patients recevant 600 mg/jour de Potiga, 1,5 % de ceux recevant 900 mg/jour et 5 % de ceux recevant 1200 mg/jour (contre 0,5 % avec le placebo). Près de la moitié des patients ayant arrêté le traitement en raison d'hallucinations ou de psychose ont dû être hospitalisés. En mars 2012, 112 cas de troubles psychiatriques ont été déclarés.
Le promoteur a accepté d'ajouter un énoncé important dans la monographie de produit de Potiga, à la section des Mises en garde et précautions, afin de prévenir les médecins prescripteurs que ce produit peut causer des symptômes psychiatriques tels que confusion mentale, désorientation, hallucinations et autres symptômes de psychose, et que les patients devraient avertir leur médecin en cas d'apparition de symptômes de ce genre.
Événements cardiaques
Potiga peut allonger l'intervalle QTc. Son effet sur le QTc a été évalué dans le cadre d'une étude contrôlée par placebo et avec groupe témoin positif portant sur 38 sujets sains à qui l'on a administré Potiga trois fois par jour avec des doses quotidiennes allant de 750 mg/jour à 1200 mg/jour ; 26 patients ont reçu 1200 mg/jour), selon la méthode de correction de Fridericia. Potiga a entraîné un allongement moyen du QT de 7,7 ms, et ce, trois heures après l'administration du produit.
Dans les études contrôlées par placebo, on a signalé cinq cas de syncope (0,6 %) chez les patients ayant reçu Potiga (contre un cas avec le placebo, soit 0,2 %). Parmi les 1365 patients ayant reçu Potiga en tant que traitement d'appoint dans le cadre des études cliniques contrôlées et non contrôlées, 12 cas de syncope (~1 %) ont été observés. Pour l'un de ces patients, la syncope était un EIG nécessitant l'arrêt du traitement. Le promoteur a inclus des mises en garde et précautions suffisantes concernant l'allongement de l'intervalle QT dans la monographie de produit de Potiga.
Effets ophtalmologiques
Dans les études contrôlées par placebo, le traitement par Potiga a causé des EI visuels tels qu'une vision trouble (5 % avec Potiga contre 2 % avec le placebo) et une diplopie (7 % avec Potiga contre 2 % avec le placebo). Environ 2,7 % des patients traités par Potiga ont arrêté le traitement en raison d'événements indésirables visuels, principalement la vision trouble (1,1 %) et la diplopie (1,1 %). Une mise en garde figure dans la monographie de produit afin d'avertir les médecins prescripteurs du risque d'événements de ce type durant le traitement par Potiga et de recommander des évaluations plus fréquentes chez les patients ayant des problèmes visuels connus ou qui font déjà l'objet d'une surveillance régulière pour cause de problème oculaire.
Étourdissements et somnolence
Dans les études contrôlées par placebo, le traitement par Potiga a entraîné des étourdissements et une somnolence en lien avec la dose administrée. On a signalé des cas d'étourdissement chez 15 % des patients ayant reçu une dose de Potiga de 600 mg/jour, 23 % de ceux ayant reçu 900 mg/jour et 32 % de ceux ayant reçu 1200 mg/jour, contre 9 % chez ceux ayant reçu le placebo. En ce qui concerne la somnolence, on l'a constatée chez 15 % des patients ayant reçu une dose de Potiga de 600 mg/jour, 25 % de ceux ayant reçu 900 mg/jour et 27 % de ceux ayant reçu 1200 mg/jour, contre 12 % chez ceux ayant reçu le placebo. Le traitement a été arrêté chez 6 % des patients ayant reçu Potiga pour cause d'étourdissements et chez 3 % de ces patients pour cause de somnolence. La monographie de produit de Potiga avertit les médecins prescripteurs du risque d'étourdissements et de somnolence, et elle conseille aux patients d'éviter de conduire ou d'utiliser des machines jusqu'à ce qu'ils connaissent les effets que Potiga produit chez eux.
Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter la monographie de produit de Potiga approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.2 Motifs non cliniques de la décision
L'ézogabine, l'ingrédient actif de Potiga, présente des caractéristiques pharmacologiques qui le rendent toxique, ce qui a limité la dose maximale ayant pu être atteinte dans le cadre des études à doses répétées menées chez l'animal. Ces effets toxiques étaient notamment l'ataxie, l'hypokinésie et les tremblements. Le taux de drogue dans le plasma sans effet observé atteint dans le cadre de ces études était généralement inférieur à celui atteint avec la dose thérapeutique maximale recommandée chez l'humain.
Administrée dans le cœur isolé perfusé de cobayes à l'aide de la technique de Langendorff à une concentration nominale de 100 µM, l'ézogabine a entraîné une augmentation de 17 % de l'intervalle QT. Toutefois, les études non cliniques in vivo n'ont révélé aucun effet de prolongation de l'intervalle QT.
Les diverses expériences menées chez l'animal ont montré que la drogue produit des EI urinaires. Chez la souris, le rat et le chien, on a observé les résultats histopathologiques suivants dans la vessie : distension (chez les rongeurs uniquement), épaississement de la paroi vésicale, prolifération du muscle lisse de la vessie, inflammation de la vessie et hémorragie focale dans la vessie. Chez les rongeurs, on a également constaté des calculs vésicaux et une hyperplasie urothéliale. De plus, on a relevé des effets secondaires dans les reins chez les rongeurs : dilatation du pelvis, nécrose papillaire et dégénérescence-régénération-dilatation tubulaire. Ces effets étaient réversibles après une période de rétablissement de six semaines.
Les résultats des études non cliniques ainsi que les risques pour l'être humain ont été ajoutés dans la monographie de produit de Potiga. La présentation n'a soulevé aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l'autorisation du produit en tant que traitement d'appoint pour la prise en charge des crises partielles chez les patients adultes atteints d'épilepsie. La monographie de produit de Potiga présente les mises en garde et les mesures de précaution pertinentes concernant les questions d'innocuité relevées.
Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter la monographie de produit de Potiga approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.3 Motifs d'ordre qualitatif
L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Potiga montre que la substance médicamenteuse (ézogabine) et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées sur l'élaboration et la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation. On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées dans les études toxicologiques.
Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation tout au long de l'élaboration du produit pharmaceutique sont jugées acceptables. Le procédé de fabrication commerciale diffère très peu du procédé employé pour fabriquer le produit pharmaceutique utilisé dans les études cliniques à l'appui, comme l'ont confirmé les études comparatives et de bioéquivalence in vitro sur la dissolution. La formulation du produit pharmaceutique commercial est donc identique à celle utilisée dans les études cliniques pivotales.
D'après les données sur la stabilité présentées, on estime que la durée de conservation proposée est acceptable. Le système récipient-fermeture satisfait à tous les critères d'acceptation des tests de validation.
Tous les ingrédients non médicinaux (décrits ci-dessus) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés en vertu du Règlement sur les aliments et drogues pour un usage dans les médicaments. Les excipients utilisés dans la formulation du produit pharmaceutique ne sont pas d'origine animale ni humaine.
L'aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l'équipement servant à la production de Potiga sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués. Toutes les installations de fabrication sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.