Sommaire des motifs de décision portant sur Lancora

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Lancora est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Lancora

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Lancora

Mise à jour :

2019-03-25

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l'égard de Lancora, un produit dont l'ingrédient médicinal est ivabradine (sous forme de chlorhydrate d'ivabradine). Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations de drogues.

Identifications numériques de drogues (DINs):

  • DIN 02459973 - 5,0 mg, ivabradine (sous forme de chlorhydrate d'ivabradine), comprimé, voie orale
  • DIN 02459981 - 7,5 mg, ivabradine (sous forme de chlorhydrate d'ivabradine), comprimé, voie orale

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d'activité ou de présentationDate de présentationDécision et dateSommaire des activités
PM Nº 2138442018-02-20Délivrance d'une LNO
2018-05-29
Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements relatifs à la gestion du risque) afin de mettre à jour l'MP en ajoutant de nouveaux renseignements sur l'innocuité. A cause du PM, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de l'MP : Mises en gardes et précautions, et Effets indésirables. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la partie III de l'MP intitulée Renseignements pour les patients sur les médicaments. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Une LNO a été délivrée.
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DINs 02459973, 02459981)Sans objetDate de la première vente :
2017-03-17
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.
PDN Nº 1669492013-08-23Délivrance d'un AC
2016-12-23
Délivrance d'un Avis de conformité relatif à une Présentation de drogue nouvelle.
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Lancora

SMD émis le : 2017-03-06

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Lancora.

Ivabradine
Comprimés d'ivabradine oraux de 5 mg et de 7,5 mg (sous forme de chlorhydrate d'ivabradine)

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02459973 - comprimé de 5,0 mg
  • DIN 02459981 - comprimé de 7,5 mg

Servier Canada Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 166949

Le 23 décembre, 2016, Santé Canada a émis à l'intention de Servier Canada Inc. un avis de conformité pour le produit pharmaceutique Lancora.

L'autorisation de mise sur le marché s'appuie sur l'information sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. Après avoir examiné les données reçues, Santé Canada estime que Lancora a un profil avantages/risques favorable pour le traitement de l'insuffisance cardiaque (IC) chronique stable avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche diminuée (≤ 35 %), chez les patients adultes de classe NYHA II ou III avec rythme sinusal et une fréquence cardiaque au repos ≥ 77 battements par minute (bpm), en vue de réduire l'incidence de la mortalité cardiovasculaire et des hospitalisations dues à l'aggravation de l'IC. Lancora devrait être administré en association avec les traitements standards en cas d'IC chronique.

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Lancora, un médicament qui abaisse la fréquence cardiaque, est indiqué dans le traitement de l'IC chronique stable avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche diminuée (≤ 35 %) chez les patients adultes de classe NYHA II ou III avec rythme sinusal et une fréquence cardiaque au repos ≥ 77 bpm, en vue de réduire l'incidence de la mortalité cardiovasculaire et des hospitalisations dues à l'aggravation de l'IC. Lancora devrait être administré en association avec les traitements standards en case d'IC chronique.

Le traitement avec Lancora devrait être initié, et la dose augmentée, sous la supervision d'un médecin expérimenté dans le traitement des patients atteints d'IC.

L'approbation de cette indication s'appuie sur les données d'efficacité et d'innocuité provenant de l'étude pivot SHIFT (Systolic Heart failure treatment with the If inhibitor ivabradine Trial). Les résultats de cette étude ont montré un risque accru de bradycardie chez les patients âgés de 75 ans et plus traités avec une dose initiale de Lancora 5 mg, 2 fois par jour. Par conséquent, une dose initiale moins élevée est recommandée pour cette population de patients.

D'après les données examinées par Santé Canada, l'innocuité et l'efficacité de Lancora dans la population pédiatrique âgée de moins de 18 ans n'ont pas été démontrées; par conséquent, l'indication d'utilisation chez ces patients n'est pas autorisée par Santé Canada.

Lancora est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament, à un ingrédient de la formulation, y compris à un ingrédient non médicinal, ou à un composant du contenant.

Lancora est aussi contre-indiqué chez les patients qui présentent l'un des troubles suivants :

  • fréquence cardiaque au repos inférieure à 70 bpm avant le traitement
  • IC instable ou aiguë
  • allongement existant de l'intervalle QT (p. ex., syndrome du QT long congénital)
  • choc cardiogénique
  • infarctus aigu du myocarde
  • hypotension sévère (< 90/50 mm Hg)
  • insuffisance hépatique sévère
  • maladie du sinus (« sick sinus syndrome »)
  • bloc sino-auriculaire
  • bloc auriculo-ventriculaire du troisième degré
  • patient dépendant d'un stimulateur cardiaque (fréquence cardiaque exclusivement imposée par le stimulateur cardiaque)
  • utilisation concomitante d'un inhibiteur puissant du cytochrome P450 3A4 (CYP3A4)
  • utilisation concomitante de vérapamil ou de diltiazem, des inhibiteurs modérés du CYP3A4 qui abaissent également la fréquence cardiaque
  • grossesse, allaitement et femmes en âge de procréer n'utilisant aucun moyen de contraception approprié
  • problèmes héréditaires d'intolérance au galactose, de malabsorption du glucose-galactose ou de déficit en lactase de Lapp, car Lancora contient du lactose.

Lancora a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration du médicament.

Lancora (5 mg et 7,5 mg d'ivabradine, sous forme de chlorhydrate d'ivabradine) se présente sous forme de comprimés pelliculés. En plus de l'ingrédient médicinal, le noyau de chaque comprimé contient de la silice colloïdale anhydre, du lactose monohydraté, du stéarate de magnésium, de l'amidon de maïs et de la maltodextrine. La pellicule externe contient de l'hypromellose, du macrogol 6000, du glycérol, du stéarate de magnésium, de l'oxyde de fer rouge, du dioxyde de titane et de l'oxyde de fer jaune.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit de Lancora approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

2 Pourquoi Lancora a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Lancora a un profil avantages/risques favorable pour le traitement de l'IC chronique stable avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche diminuée (≤ 35 %), chez les patients adultes de classe NYHA II ou III avec rythme sinusal et une fréquence cardiaque au repos ≥ 77 bpm, en vue de réduire l'incidence de la mortalité cardiovasculaire et des hospitalisations dues à l'aggravation de l'IC.

L'insuffisance cardiaque (IC) est une maladie impliquant une diminution de la capacité optimale de pompage du coeur, qui ne parvient plus à assurer une circulation sanguine adéquate. On estime que de 2 à 3 % de la population des pays développés est atteinte d'IC, et cette proportion atteint 8 % chez les patients âgés de plus de 75 ans.

Les Canadiens atteints d'IC ont accès à de nombreux traitements. Parmi les options offertes, on note les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IECA), les bêta-bloquants, les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine (ARA), les diurétiques, les antagonistes des récepteurs minéralocorticoïdes (ARM), la digoxine et, depuis peu, un nouveau produit combinant un inhibiteur de l'endopeptidase neutre et un antagoniste des récepteurs AT1 de l'angiotensine II. Malgré toutes les options thérapeutiques existantes, des données récentes indiquent que le taux de mortalité après 5 ans chez les patients atteints d'IC demeure élevé (taux global : 52,6 %; 24,4 % chez les 60 ans et plus; et 54,4 % chez les 80 ans et plus). Lancora est un agent qui diminue la fréquence cardiaque en bloquant le canal activé par l'hyperpolarisation et contrôlé par les nucléotides cycliques (HCN) responsable du courant pacemaker (If), qui assure la régulation de la fréquence cardiaque.

L'autorisation de mise en marché s'appuie sur une seule étude de phase III, internationale, multicentrique, randomisée, à double insu, avec groupes parallèles et contrôlée par placebo (avec traitement standard de l'IC), qui était axée sur les événements de morbidité et de mortalité (étude SHIFT) et menée auprès de 6 505 patients atteints d'IC chronique.

Les patients étaient répartis aléatoirement en groupes devant recevoir, en plus d'un traitement standard de l'IC, Lancora ou un placebo à raison de 5 mg, deux fois par jour (bid) initialement, puis, selon leur fréquence cardiaque au repos, la dose pouvait être augmentée jusqu'à un maximum de 7,5 mg bid. La fréquence cardiaque cible se situait entre 50 et 60 bpm. Le traitement pouvait être réduit à 2,5 mg bid ou interrompu si la fréquence cardiaque descendait sous le seuil des 50 bpm ou si le patient avait des symptômes de bradycardie. L'analyse de la population totale randomisée de l'étude a montré que Lancora, comparativement au placebo, provoquait une réduction statistiquement significative de l'incidence du paramètre principal d'efficacité englobant les premiers événements de mortalité cardiovasculaire (CV) ou d'hospitalisation due à l'aggravation de l'IC. L'effet thérapeutique observé était essentiellement attribuable à la réduction du taux d'hospitalisation due à l'aggravation de l'IC, car aucune réduction statistiquement significative de l'incidence de la mortalité CV n'était observée. Les résultats d'efficacité semblaient cohérents dans les différents sous-groupes analysés, bien qu'une interaction quantitative statistiquement significative (test du rapport des vraisemblances; p = 0,0288) ait été notée lorsque les patients avec fréquence cardiaque de départ au repos ≥ 77 bpm étaient comparés avec ceux ayant une fréquence cardiaque < 77 bpm. Chez les patients dont la fréquence cardiaque était inférieure à 77 bpm, aucun bienfait significatif, sur le plan statistique, n'était observé avec Lancora qu'avec placebo. L'incidence des différents paramètres liés à la mortalité chez ces patients était aussi numériquement plus élevée avec Lancora comparé à placebo, sans que cette différence ne soit toutefois statistiquement significative. Par contre, chez les patients dont la fréquence cardiaque de départ au repos était ≥ 77 bpm, le traitement avec Lancora provoquait une réduction statistiquement significative du paramètre principal d'efficacité, comparativement au placebo, et ses deux composantes (mortalité CV et hospitalisation due à l'aggravation de l'IC) contribuaient à l'effet thérapeutique observé pour ce sous-groupe de patients. Les courbes de Kaplan-Meier des patients traités avec Lancora et celles des patients traités avec placebo montraient que l'écart entre les traitements s'observait légèrement plus tôt chez les patients dont la fréquence cardiaque de départ était ≥ 77 bpm comparativement à la population globale de l'étude (c'est-à-dire, après 1 mois et 3 mois de traitement, respectivement) et que cet écart progressait au fil de l'étude.

La durée médiane d'exposition à Lancora était de 21,6 mois. Les effets indésirables courants observés en cours de traitement et plus fréquemment rapportés avec Lancora qu'avec le placebo incluaient: bradycardie (symptomatique ou asymptomatique), fibrillation auriculaire, tension artérielle non maîtrisée adéquatement, extrasystoles ventriculaires et effets sur la vision. Les patients âgés de 75 ans et plus étaient davantage exposés à des risques de bradycardie durant le traitement avec Lancora, administré à une dose initiale de 5 mg deux fois par jour, mais les résultats d'efficacité dans ce sous-groupe de patients étaient cohérents avec ceux de la population globale de l'étude. Des cas de dysfonctionnement du noeud sinusal, d'arythmies cardiaques sévères (fibrillation ventriculaire et torsades de pointes) et des troubles de conduction cardiaque, bien que moins courants durant l'étude, se sont aussi avérés plus fréquents avec Lancora qu'avec le placebo. Des cas sérieux de bradycardie et de fibrillation auriculaire ainsi que des cas mortels de fibrillation ventriculaire étaient plus fréquemment rapportés avec Lancora qu'avec le placebo. Tous ces risques associés au traitement par Lancora sont mentionnés dans la section Mise en garde et précautions de la monographie de produit de Lancora qui comportent des directives à l'intention des professionnels de la santé en vue de limiter et de gérer adéquatement ces risques. La monographie de produit de Lancora contient également plusieurs contre-indications qui limitent la population de patients éligible pour le traitement.

Le profil d'innocuité de Lancora pour le sous-groupe de patients dont la fréquence cardiaque de départ au repos était ≥ 77 bpm était semblable à celui observé dans la population globale de l'étude (population randomisée avec fréquence cardiaque ≥ 70 bpm). Considérant les résultats d'efficacité plus convaincants obtenus pour ce sous-groupe de patients, le profil avantages/risques de Lancora apparait, par conséquent, plus favorable chez les patients dont la fréquence cardiaque de départ au repos était ≥ 77 bpm que pour la population globale de l'étude. Ainsi, l'indication recommandée limite l'emploi du produit aux patients dont la fréquence cardiaque de départ au repos est d'au moins 77 bpm.

Lancora n'est pas destiné à remplacer les bêta-bloquants, dont l'efficacité est bien connue pour le traitement des patients atteints d'IC. Le médecin traitant devrait tout mettre en oeuvre pour atteindre les doses cibles de bêta-bloquants recommandées dans les lignes directrices cliniques, avant d'envisager initier le traitement avec Lancora. De plus, étant donné que les décisions relatives au traitement avec Lancora sont basées sur des seuils de fréquences cardiaques spécifiques, des mesures répétées, effectuées lors d'au moins trois visites distinctes, sont nécessaires pour obtenir une valeur fiable de fréquence cardiaque, avant d'instaurer ou de modifier le traitement avec Lancora. Des directives claires à ce sujet figurent dans la monographie de produit de Lancora.

Une interaction importante de Lancora avec plusieurs médicaments a été constatée, notamment avec les médicaments qui agissent sur le cytochrome P450 3A4 (CYP3A4), ceux-ci pouvant grandement altérer l'exposition à l'ivabradine. Une interaction avec les médicaments dont l'un des effets connus est de ralentir la fréquence cardiaque a également été identifiée, car cette combinaison pourrait accroître le risque de bradycardie. La diminution de la fréquence cardiaque induite par Lancora pourrait aussi avoir des effets nocifs potentiels chez certaines populations de patients en les exposant à un risque d'arythmies sévères, notamment les patients ayant un allongement de l'intervalle QT ou à risque de présenter un allongement de l'intervalle QT, ainsi que les patients qui présentent une hypokaliémie. De plus, il a été démontré chez l'animal que Lancora était excrété dans le lait maternel et causait une toxicité embryofoetale et une tératogénicité à des niveaux d'exposition à l'ivabradine comparables à ce qui est rapporté chez l'humain avec les doses recommandées. Ces problèmes d'innocuité sont expliqués dans la monographie de produit de Lancora.

L'étude de phase III SHIFT a fourni très peu de renseignements quant à l'efficacité et l'innocuité de Lancora au-delà de 30 mois de traitement. De plus, l'absence ou l'insuffisance des données d'efficacité et d'innocuité ne permet pas d'établir si le profil avantages/risques de Lancora serait acceptable chez les patients : atteints d'IC de classe NYHA IV (IC sévère); qui présentent un bloc auriculo-ventriculaire (BAV) du deuxième degré ou une sténose de l'aorte; qui ont subi un récent accident vasculaire cérébral (AVC) ou accident ischémique transitoire (AIT); qui portent un dispositif cardiaque; ou qui souffrent d'hypotension (autre que l'hypotension sévère). Ainsi, dépendamment de la population de patients ci-haut mentionnée, le traitement avec Lancora nécessite des précautions en plus d'une surveillance constante de la fonction cardiaque ou n'est tout simplement pas recommandé. D'après les données examinées par Santé Canada, l'innocuité et l'efficacité de Lancora dans la population pédiatrique âgée de moins de 18 ans n'ont pas non plus été démontrées; par conséquent, l'indication d'utilisation chez ces patients n'est pas autorisée.

Servier Canada Inc a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Lancora. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Le nom de marque initialement proposé par le promoteur, Corlovan, a été rejeté, mais Lancora, le nouveau proposé, a été jugé acceptable.

Dans l'ensemble, les avantages thérapeutiques du traitement avec Lancora démontrés dans le cadre de l'étude pivot sont favorables et l'emportent sur les risques potentiels. D'après les données non cliniques et les études cliniques, Lancora présente un profil d'innocuité acceptable. Les problèmes d'innocuité relevés peuvent être gérés à l'aide du libellé du produit et d'une surveillance appropriée. La monographie de produit de Lancora comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d'innocuité identifiées.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Lancora?

Servier Canada Inc. a soumis sa présentation de drogue nouvelle (PDN) pour Lancora (chlorhydrate d'ivabradine) [no de contrôle 166949] pour le traitement de l'IC le 24 juillet, 2013. Les données d'innocuité et d'efficacité soumises dans le cadre de la présentation n'ont pas été considérées comme étant acceptables, et un avis d'insuffisance (ADI) a été émis en août 2014. Le promoteur a répondu à l'ADI et en raison des problèmes énumérés ci-après, Santé Canada a décidé d'émettre une lettre de retrait suite à un ADI en novembre 2015. Les principales lacunes de la présentation étaient les suivantes :

  1. incapacité à définir quelle population de patients pourrait bénéficier du traitement avec ivabradine;
  2. préoccupation quant à l'utilisation d'une seule mesure de fréquence cardiaque au repos durant l'étude pour déterminer si un patient peut être traité avec ivabradine;
  3. données sur l'innocuité et l'efficacité provenant d'un seul essai clinique pour une nouvelle classe de médicament au mode d'action novateur;
  4. données d'innocuité relatives à l'intervalle QT jugées inadéquates pour décrire de façon appropriée l'effet d'ivabradine sur l'allongement de l'intervalle QT.

Le 3 décembre, 2015, le promoteur a soumis une lettre d'intention de demande de révision du dossier. Le 22 avril, 2016, le Bureau de la science a tenu une audience à l'intention du banc de révision constitué d'experts canadiens en médecine et en biostatistique, indépendants de Santé Canada. Après avoir examiné les données, le Bureau de la science et le banc de révision ont conclu que les données initialement présentées étaient suffisantes pour appuyer l'indication originalement proposée par le promoteur pour le traitement de l'IC; qu'un seul essai clinique était suffisant; et que les renseignements fournis concernant l'innocuité de Lancora relativement à l'intervalle QT étaient adéquats. Le Bureau de la science et le banc de révision ont également formulé des recommandations relativement au libellé du produit afin de répondre à certaines préoccupations de Santé Canada en matière d'innocuité. Le Bureau des sciences a recommandé qu'une révision soit accordée et que la présentation soit retournée à la division des évaluations en vue d'une nouvelle évaluation. Par la suite, la division responsable de l'évaluation a conclu que les données présentées étaient suffisantes pour étayer l'efficacité de Lancora pour l'indication proposée. Un avis de conformité a été émis pour Lancora le 23 décembre, 2016.

Étapes importantes de la présentation: Lancora

Étape importante de la présentationDate
Réunions préalables à la présentation :2012-06-26 - 2013-01-23
Examen préliminaire 1
Dépôt de la présentation :2013-08-23
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire :2013-10-10
Réponse déposée :2013-10-16
Examen 1
Évaluation biopharmaceutique terminée :2014-06-25
Évaluation de la qualité terminée :2014-06-19
Évaluation clinique terminée :2014-08-26
Avis d'insuffisance (ADI) émis par le bureau de direction générale, Direction des produits thérapeutiques (problèmes d'innocuité et d'efficacité) :2014-08-26
Examen préliminaire 2
Réponse déposée :2014-11-21
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2015-01-08
Examen 2
Évaluation clinique terminée :2015-11-02
Avis d'insuffisance (ADI) - Lettre de retrait émis par le bureau de direction générale, Direction des produits thérapeutiques (problèmes d'innocuité et d'efficacité) :2015-11-04
Demande de révision
Dépôt :2016-01-20
Révision accordée par le bureau de la direction générale :2016-06-16
Examen 3
Évaluation clinique terminée :2016-12-19
Examen de l'étiquetage terminé :2016-12-16
Délivrance de l'Avis de conformité par la Directrice Générale, Direction des produits thérapeutiques :2016-12-23

La décision réglementaire canadienne portant sur l'examen clinique de Lancora est fondée sur une évaluation critique du dossier soumis à Santé Canada. Les examens effectués à l'étranger par l'Agence européenne des médicaments (EMA), par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et par la Therapeutic Goods Administration (TGA) d'Australie ont servi de références supplémentaires.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

L'ingrédient actif de Lancora est l'ivabradine, sous forme de chlorhydrate d'ivabradine. L'ivabradine est un agent qui diminue la fréquence cardiaque en bloquant le canal activé par l'hyperpolarisation et contrôlé par les nucléotides cycliques (HCN) responsable du courant pacemaker If, qui assure la régulation de la fréquence cardiaque.

La pharmacologie clinique incluait des rapports d'études pharmacodynamiques et pharmacocinétiques chez l'humain.

Pharmacodynamique

L'ivabradine produit une diminution de la fréquence cardiaque en fonction de la dose. L'ampleur de la diminution varie selon la fréquence cardiaque de départ du patient; ainsi, plus la fréquence cardiaque initiale est élevée, plus la diminution sera grande. La diminution de la fréquence cardiaque provoquée par l'ivabradine entraîne également un allongement de l'intervalle QT non corrigé proportionnel à la dose. L'analyse de la diminution de la fréquence cardiaque en fonction de la dose administrée démontre un plafonnement de l'effet observé à des doses > 20 mg bid.

Chez les patients présentant des troubles de conduction cardiaque, l'ivabradine ne fait pas qu'abaisser la fréquence cardiaque, mais allonge aussi la durée moyenne de l'intervalle AH de 27 ms (conduction intranodale) et de l'intervalle PR (PQ) de 29 ms .

Une surveillance régulière des intervalles QT/QTc et PR (PQ) est recommandée durant le traitement par Lancora.

Pharmacocinétique

La biodisponibilité orale absolue d'ivabradine est d'environ 40 %, en raison de l'effet du premier passage intestinal et hépatique. Après l'administration d'ivabradine avec un repas riche en lipides et en calories, l'absorption d'ivabradine est retardée d'environ 0,5 heure, et la vitesse et la quantité absorbée sont augmentées d'environ 45 % et 42 %, respectivement, en comparaison avec l'administration d'ivabradine à jeun. Lancora devrait donc être pris avec de la nourriture.

L'ivabradine est exclusivement métabolisée par le CYP3A4. Le métabolisme d'ivabradine étant dépendant du CYP3A4, l'exposition à l'ivabradine est significativement accrue par les inhibiteurs modérés ou puissants de CYP3A4. L'utilisation concomitante de médicaments qui induisent CYP3A4 peut également réduire l'exposition à l'ivabradine. La monographie de produit de Lancora renferme les mises en garde appropriées à ce sujet. L'usage concomitant d'inhibiteurs puissants du CYP3A4 ou d'inhibiteurs modérés du CYP3A4 (p. ex., diltiazem et vérapamil) qui entraînent également un abaissement de la fréquence cardiaque, est contre-indiqué.

Les sections Interactions médicamenteuses et Posologie et administration de la monographie de produit de Lancora renferment aussi des directives en ce qui a trait à l'utilisation concomitante d'ivabradine avec des médicaments qui inhibentmodérément l'enzyme CYP3A4 (sans effet sur la fréquence cardiaque) ou l'induisent.

L'utilisation d'ivabradine n'a pas été étudié chez des patients qui présentent une insuffisance hépatique sévère. Puisqu'ivabradine est largement métabolisée par le foie, une augmentation importante de l'exposition systémique est prévisible dans cette population. Par conséquent, l'administration de Lancora est contre-indiquée chez les patients atteints d'insuffisance hépatique sévère.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit Lancora approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L'efficacité clinique de Lancora a principalement été évaluée lors d'une seule étude pivot, à savoir l'étude SHIFT (Systolic Heart failure treatment with the If inhibitor ivabradine Trial), une étude de phase III, multicentrique, randomisée, à double insu, avec groupes parallèles et contrôlée par placebo. L'étude, axée sur les événements de morbidité et de mortalité, a été menée auprès de 6 505 patients atteints d'IC chronique de classes NYHA II à IV avec fraction d'éjection ventriculaire gauche ≤35 %, rythme sinusal et une fréquence cardiaque de départ au repos > 70 bpm. Ces patients recevaient les médications standards pour le traitement de l'IC chronique. Le traitement par Lancora ou le placebo était initié à raison de 5 mg bid, puis était ajusté en fonction de la fréquence cardiaque des patients, jusqu'à un maximum de 7,5 mg bid. La fréquence cardiaque cible à atteindre se situait entre 50 et 60 bpm. Le traitement pouvait aussi être réduit à 2,5 mg bid ou interrompu si la fréquence cardiaque descendait sous le seuil des 50 bpm ou s'il y avait présence de symptômes de bradycardie.

Le paramètre principal combiné d'efficacité correspondait au temps jusqu'au premier événement d'hospitalisation due à l'aggravation de l'IC ou de mortalité cardiovasculaire (CV). Les résultats de l'étude démontrait la supériorité de Lancora par rapport au placebo pour réduire l'incidence du paramètre principal d'efficacité (risque relatif [HR] [intervalle de confiance (CI) à 95 %] : 0,82 [0,75-0,90], p < 0,0001) chez la population globale randomisée de l'étude (analyse en intention de traiter), produisant une réduction relative du risque (RRR) de 18 % et une réduction absolue du risque (RAR) de 4,2 %. L'effet observé était essentiellement attribuable à la réduction du taux d'hospitalisation due à l'aggravation de l'IC (p < 0,0001), car aucune réduction significative du taux de mortalité CV n'était observée. L'effet maximal de Lancora sur la fréquence cardiaque était observable après 28 jours de traitement (soit -15 bpm avec Lancora p/r à -5 bpm avec le placebo). Une amélioration de la classification NYHA de l'IC était rapportée chez 27,6 % des patients traités avec Lancora p/r à 24,0 % des patients traités avec le placebo, au moment de la dernière visite après la randomisation, comparativement à la classification rapportée avant la randomisation. L'effet thérapeutique de Lancora semblait généralement constant dans les divers sous-groupes de patients analysés, bien que les bienfaits avait tendance à être moins prononcés pour certaines sous-populations, notamment les patients âgés ≥ 65 ans et ceux traités avec bêta-bloquants à des doses s'approchant des doses recommandées par les lignes directrices cliniques. Il est à noter que l'effet thérapeutique observé chez les patients dont la fréquence cardiaque de départ au repos était ≥ 77 bpm (nombre de patients [n] = 3 357) était significativement plus élevé, sur le plan statistique, que chez les patients ayant une fréquence cardiaque < 77 bpm (n = 3 144) (p = 0,0288; 77 bpm représentait la valeur médiane de la fréquence cardiaque initiale au repos de l'étude [analyse de sous-groupe préétabli dans le protocole de l'étude]).

Chez les patients traités avec Lancora dont la fréquence cardiaque initiale au repos était < 77 bpm, la RRR d'occurrence du paramètre principal d'efficacité était de 7 % (risque relatif [CI à 95 %] : 0,93 [0,80-1,08]), comparativement aux patients traités avec le placebo, et cette réduction du risque n'était pas statistiquement significative. Le risque relatif (Lancora p/r au placebo) pour les composantes du paramètre principal d'efficacité ne différait pas non plus de façon statistiquement significative : mortalité CV (1,07 [0,87-1,31]) et hospitalisation due à l'aggravation de l'IC (0,83 [0,69-1,00]). De plus, le nombre de décès toutes causes confondues, de décès d'origine CV et de décès causés par l'IC dans ce sous-groupe de patients était plus élevé avec Lancora qu'avec le placebo, produisant un risque relatif supérieur à 1,0. Toutefois, la différence entre les deux traitements n'était pas statistiquement significative.

Chez les patients dont la fréquence cardiaque de départ au repos était ≥ 77 bpm, Lancora était supérieur au placebo pour réduire l'incidence du paramètre principal d'efficacité (risque relatif [CI à 95 %] : 0,75 [0,67-0,85], p < 0,0001), résultant en une RRR de 25 % et une RAR de 6,8 %. Dans ce sous-groupe de patients, les deux composantes du paramètre principal d'efficacité contribuaient à l'effet thérapeutique observé [mortalité CV (p = 0,0137) et hospitalisation due à l'aggravation de l'IC (p < 0,0001)]. La représentation graphique du paramètre principal d'efficacité montre que les courbes de Kaplan-Meier des deux traitements commençaient à se séparer l'une de l'autre après 1 mois et que cet écart continuait de progresser jusqu'à 30 mois de traitement. Ainsi, à la lumière des résultats d'efficacité obtenus chez les patients ayant une fréquence cardiaque de départ ≥ 77 bpm et de l'incertitude quant aux bienfaits thérapeutiques observée dans le sous-groupe complémentaire de patients (c'est-à-dire [c.-à-d.], les patients avec une fréquence cardiaque < 77 bpm), les bienfaits du traitement avec l'ivabradine apparaissent clairement plus évidents dans le premier sous-groupe. Il convient aussi de noter que le profil d'innocuité de Lancora chez les patients avec une fréquence cardiaque ≥ 77 bpm était semblable à celui rapporté pour la population globale de l'étude. Dans l'ensemble, cela indique un profil avantages/risques favorable dans le sous-groupe de patients dont la fréquence cardiaque de départ au repos était ≥ 77 bpm.

Plusieurs problèmes ont été identifiés lors de l'examen de cette PDN, lesquels ont donné lieu à un ADI et ensuite, à une lettre de retrait suivant une réponse à un ADI. Outre le fait que la présentation s'appuyait sur les résultats d'une seule étude pivot, il s'avérait difficile d'identifier clairement la population de patients susceptible de bénéficier du traitement avec Lancora. En effet, les analyses d'efficacité en fonction de la fréquence cardiaque de départ et du traitement concomitant avec bêta-bloquants, ont soulevé plusieurs questions clés. Par exemple, le fait de baser la décision de traiter un patient avec l'ivabradine sur une unique mesure de fréquence cardiaque au repos posait problème. De plus, il y aurait pu y avoir potentiellement confusion quant à la façon d'utiliser Lancora lorsqu'un traitement avec un bêta-bloquant est en cours. Il y avait également un risque que Lancora soit utilisé comme alternative au traitement avec un bêta-bloquant, ce qui n'est pas souhaitable. L'examen avait aussi identifié plusieurs autres problèmes d'innocuité.

Le promoteur a déposé une demande de révision. Des experts canadiens en médecine et en biostatistique, indépendants de Santé Canada, ont examiné les données et ont conclu que les évidences fournies étaient suffisantes pour appuyer l'utilisation proposée par le promoteur pour le traitement de l'IC et qu'une seule étude pivot était suffisante. Ils ont également formulé des recommandations relativement au libellé du produit, lesquelles ont été prises en considération dans le contenu de la monographie de produit de Lancora. La présentation a été retournée à la division des évaluations pour réévaluation. Par la suite, la division des évaluations a conclu que les données présentées étaient suffisantes pour étayer l'efficacité de Lancora pour l'indication recommandée ci-dessous.

Indication

La PDN relative à Lancora a été initialement déposée par le promoteur pour l'indication suivante:

  • Lancora est indiqué dans le traitement de l'insuffisance cardiaque chronique symptomatique chez les patients adultes de classe NYHA II à IV avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche diminuée (FEVG) ≤ 35 %, en rythme sinusal et avec une fréquence cardiaque au repos ≥ 77 battements par minute, en association avec les traitements standards optimaux pour les cas d'insuffisance cardiaque.

  • Lancora a permis de réduire significativement le risque de mortalité cardiovasculaire et d'hospitalisation due à l'aggravation de l'insuffisance cardiaque.

Santé Canada a demandé qu'on retire les patients atteints d'IC de classe NYHA IV de l'indication parce que les données de l'étude SHIFT étaient jugées insuffisantes pour déterminer le profil avantages/risques du traitement avec l'ivabradine dans cette population de patients (petit sous-groupe de patients, représentant 1,7 % de la population globale de l'étude).

Pour assurer une utilisation sécuritaire et efficace du produit, Santé Canada a approuvé l'indication suivante:

  • Lancora est indiqué dans le traitement de l'insuffisance cardiaque chronique stable avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche diminuée (≤ 35 %), chez les patients adultes de classe NYHA II ou III avec rythme sinusal et une fréquence cardiaque au repos ≥ 77 bpm, en vue de réduire l'incidence de la mortalité cardiovasculaire et des hospitalisations dues à l'aggravation de l'IC. Lancora devrait être administré en association avec les traitements standards en cas d'IC chronique.

  • Le traitement par Lancora devrait être initié, et la dose augmentée, sous la supervision d'un médecin expérimenté dans le traitement des patients atteints d'IC.
Analyse globale de l'efficacité

Chez les patients randomisés de l'étude pivot, à savoir ceux dont la fréquence cardiaque initiale était ≥ 70 bpm, Lancora s'est montré significativement supérieur au placebo, d'un point de vue statistique, en ce qui concerne l'incidence du paramètre principal d'efficacité, englobant les premiers événements de mortalité CV ou d'hospitalisation due à l'aggravation de l'IC. L'effet thérapeutique observé résultait principalement d'une réduction du risque d'hospitalisation due à l'aggravation de l'IC; aucun avantage statistiquement significatif n'a été observé pour la composante mortalité CV. Il y a très peu de données sur l'efficacité et l'innocuité de Lancora au-delà de 30 mois de traitement.

Des résultats d'efficacité plus convaincants ont été observés dans le sous-groupe de patients ayant une fréquence cardiaque de départ au repos ≥ 77 bpm. Il a été démontré que Lancora, comparativement au placebo, réduisait de façon statistiquement significative l'incidence du paramètre principal d'efficacité et que ses deux composantes (mortalité CV et hospitalisation due à l'aggravation de l'IC) contribuaient à l'effet thérapeutique bénéfique observé dans ce sous-groupe de patients. Ainsi, on a recommandé que l'indication se limite aux patients ayant une fréquence cardiaque de départ au repos d'au moins 77 bpm. Considérant que les décisions relatives au traitement avec Lancora sont basées sur des seuils de fréquences cardiaques spécifiques, des mesures répétées, effectuées lors d'au moins trois visites distinctes, sont nécessaires pour obtenir une valeur fiable de la fréquence cardiaque, avant d'instaurer ou de modifier le traitement avec Lancora. Des directives claires à ce sujet figurent dans la monographie de produit de Lancora. Le document contient également plusieurs contre-indications qui limitent la population de patients éligible pour le traitement.

Lancora n'est pas destiné à remplacer les bêta-bloquants, dont l'efficacité est bien connue pour le traitement des patients atteints d'IC. Le médecin traitant devrait tout mettre en oeuvre pour atteindre les doses cibles de bêta-bloquants recommandées par les lignes directrices cliniques avant d'envisager initier le traitement avec Lancora.

Il est également important de mentionner que certaines études (à savoir les études BEAUTIFUL et SIGNIFY) n'ont montré aucun effet bénéfique du traitement avec l'ivabradine chez les patients atteints de maladies coronariennes stables et par conséquent, une mise en garde à cet effet a été incluse dans la monographie de produit de Lancora afin d'insister sur le fait que Lancora n'est pas indiqué pour cette population de patients.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit Lancora approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

Le profil d'innocuité de Lancora chez les patients atteints d'IC chronique stable a été évalué dans l'étude pivot de phase III (SHIFT) décrite dans la section Efficacité clinique.

Parmi les patients traités avec Lancora, 2 548 (79 %) ont été exposés au traitement pendant au moins 12 mois, 1 141 (35 %) pendant au moins 24 mois et 15 (0,5 %) pendant au moins 36 mois. Les patients ont fait l'objet d'un suivi jusqu'à la fin de l'étude, même si le traitement assigné, dans certains cas, avait été interrompu (durée moyenne du suivi : 22,1 mois).

Les événements indésirables les plus courants survenus plus fréquemment avec Lancora qu'avec le placebo incluaient la fibrillation auriculaire, la tension artérielle non maîtrisée adéquatement, la bradycardie (symptomatique ou asymptomatique), les extrasystoles ventriculaires, l'infarctus du myocarde et les phosphènes. Bien que moins courants, des cas de troubles de la conduction cardiaque (c.-à-d., BAV du deuxième et du troisième degré), de torsades de pointes, de fibrillation ventriculaire et de dysfonctionnement du noeud sinusal ont aussi été plus fréquemment rapportés avec Lancora qu'avec le placebo.

Les événements indésirables suivants ont soigneusement été évalués dans le cadre du processus d'examen de la présentation :

Bradycardie

Lancora est un médicament qui diminue la fréquence cardiaque. Par conséquent, les patients traités par Lancora sont exposés à un risque de bradycardie (symptomatique ou asymptomatique). Une bradycardie symptomatique était rapportée chez 4,6 % des patients traités avec Lancora p/r à 0,9 % des patients traités avec le placebo. Une bradycardie asymptomatique était aussi plus fréquemment observée avec Lancora qu'avec placebo (5,6 % p/r à 1,4 %, respectivement). Plusieurs mesures ont été incluses dans la monographie de produit de Lancora pour gérer le risque de bradycardie chez les patients, incluant : l'ajustement de la dose en fonction de la fréquence cardiaque du patient; la prise de différentes mesures de fréquence cardiaque avant de prendre une décision relative au traitement; l'emploi d'une dose maximale recommandée de 7,5 mg bid; l'emploi d'une dose initiale plus faible de 2,5 mg bid chez les patients à risque (p. ex., les patients âgés ≥ 75 ans); et une contre-indication pour les patients dont la fréquence cardiaque est < 70 bpm. La monographie de produit de Lancora recommande également la prudence et un suivi étroit de la fréquence cardiaque chez les patients à qui l'on prescrit Lancora en concomitance avec d'autres médicaments qui abaissent la fréquence cardiaque ou qui présentent une hypokaliémie, car la présence simultanée d'hypokaliémie et de bradycardie constitue un facteur prédisposant à l'apparition d'arythmies sévères.

Fibrillation auriculaire

La fibrillation auriculaire était observée plus fréquemment dans le groupe Lancora que dans le groupe placebo (8,3 % et 6,7 %, respectivement).

Des cas sérieux de fibrillation auriculaire étaient plus fréquents dans le groupe Lancora que dans le groupe placebo (3,9 % et 3,3 %, respectivement), et un cas fatal a été rapporté avec Lancora. Toutefois, l'incidence plus élevée de fibrillation auriculaire ne semblait pas se traduire par une augmentation des cas d'AVC. Les résultats de plusieurs méta-analyses ou analyses groupées qui ont été publiés dans littérature médicale, confirment que le traitement avec Lancora expose les patients à un risque accru de présenter une fibrillation auriculaire. Les patients traités avec Lancora devraient régulièrement être suivis afin de déceler une éventuelle fibrillation auriculaire et le traitement devrait être interrompu si un tel événement se produit. L'utilisation concomitante de Lancora avec l'amiodarone a été identifiée comme facteur de risque et devrait donc être évitée.

Tension artérielle non maîtrisée adéquatement

Une tension artérielle (TA) non maîtrisée adéquatement a été rapportée chez 228 patients (7,1 %) traités par Lancora p/r à 198 patients (6,1 %) ayant reçu le placebo. Tous ces patients avaient des antécédents connus d'hypertension. Aucune différence n'a toutefois été observée entre les deux groupes de traitement quant à l'intensité et la gravité des événements observés, et aucun cas fatal n'a été rapporté. Dans 86% des cas de TA non maîtrisée adéquatement, un nouveau traitement ou une augmentation de la dose d'un traitement en cours était requis pour corriger la situation. Il est recommandé de surveiller la TA et de réévaluer le traitement antihypertenseur régulièrement chez les patients souffrant d'hypertension qui doivent suivre un traitement avec Lancora.

Effets sur la vision

Les données provenant de l'étude pivot indiquaient que des « troubles visuels » (groupe de termes de haut niveau de MedDRA) étaient rapportés chez 122 patients (3,8 %) du groupe Lancora comparativement à 31 patients (1,0 %) du groupe placebo. La plupart de ces troubles était d'intensité légère à modérée; 14 cas ont nécessité l'interruption du traitement (9 pour Lancora et 5 pour placebo); aucun cas n'était fatal. La plupart des effets sur la vision qui ont été signalés correspondaient à des phosphènes. Dans le groupe Lancora, 67 % des événements étaient signalés au cours du premier mois, 83 % au cours des 3 premiers mois et 93 % au cours des 6 premiers mois de traitement. Les effets sur la vision rapportés avec Lancora sont décrits comme des phénomènes lumineux telle une luminosité transitoirement augmentée dans une zone limitée du champ visuel, des halos, une décomposition des images (effets stroboscopiques ou kaléidoscopiques), des lumières vives colorées ou des images multiples (persistance rétinienne). Ces phénomènes, généralement intermittents et déclenchés par des variations soudaines de l'intensité lumineuse, sont causés par l'effet de Lancora sur les photorécepteurs rétiniens. Dans la plupart des cas, les effets disparaissaient de façon spontanée pendant le traitement ou étaient réversibles après l'arrêt du traitement. L'abandon du traitement devrait être envisagé en cas de détérioration inattendue de la fonction visuelle. La prudence est de mise chez les patients qui présentent une rétinite pigmentaire. L'apparition possible de tels phénomènes lumineux doit être prise en compte lors de la conduite de véhicules ou l'utilisation de machines dans les situations où des modifications soudaines de luminosité sont susceptibles de se produire, spécialement lors de la conduite de nuit.

Troubles de conduction cardiaque

Il a été démontré que Lancora ralentit la conduction à travers le noeud AV. L'incidence de bloc AV du troisième degré était de 0,57 % avec Lancora p/r à 0,18 % avec placebo. Aucun cas fatal n'a toutefois été rapporté. Dans le groupe Lancora, 83 % des cas se sont rétablis, la moitié d'entre eux après l'arrêt du traitement. Les antécédents de bloc intraventriculaire ont été identifiés comme facteurs de risque. Par conséquent, il faut surveiller de près les patients qui présentent des troubles de la conduction intraventriculaire (bloc de branche gauche, bloc de branche droit) et une désynchronisation ventriculaire. Une dose initiale plus faible de Lancora est recommandée chez ces patients et le traitement devrait être interrompu si un bloc AV du troisième degré survient. Il importe de noter que les patients présentant un bloc AV du deuxième et du troisième degré étaient exclus de l'étude SHIFT. L'utilisation de Lancora est donc contre-indiquée chez les patients qui présentent un bloc AV du troisième degré et devrait être évitée chez les patients qui présentent un bloc AV du deuxième degré.

Dysfonctionnement du noeud sinusal

L'incidence des cas de dysfonctionnement du noeud sinusal (incluant la maladie du sinus et le bloc sino-auriculaire) était de 0,4 % (13 cas) avec Lancora et de 0,03 % (1 cas) avec placebo. La plupart des cas signalés étaient graves, mais aucun n'était fatal. Sur les 13 cas recensés dans le groupe Lancora, 8 ont nécessité l'arrêt du traitement, 6 ont requis la mise en place d'un stimulateur cardiaque et 4 ont impliqué l'instauration d'un nouveau traitement ou l'augmentation de la dose d'un traitement en cours. Il y a eu six cas de maladie du sinus («sick sinus syndrome») rapportés durant l'étude, tous dans le groupe Lancora. Le traitement par Lancora devrait être interrompu en cas de dysfonctionnement du noeud sinusal. Les patients présentant une maladie du sinus ou un bloc sino-auriculaire étaient exclus de l'étude. L'utilisation de Lancora est donc contre-indiquée chez les patients qui présentent une maladie du sinus ou un bloc sino-auriculaire.

Arythmies cardiaques sévères

Durant l'étude pivot, 24 cas (0,74 %) de fibrillation ventriculaire ont été signalés dans le groupe Lancora contre 12 (0,37 %) dans le groupe placebo. Il n'y avait aucune différence entre les groupes de traitement en terme de gravité des arythmies ou d'interruption du traitement, mais les cas mortels de fibrillation ventriculaire étaient plus nombreux dans le groupe Lancora que dans le groupe placebo (11 cas p/r 3 cas, respectivement). Il y a également eu deux cas de torsades de pointes, tous deux rapportés dans le groupe Lancora; il s'agissait de deux cas graves, mais non fatals.

La diminution de la fréquence cardiaque induite par Lancora peut exacerber tout allongement existant de l'intervalle QT et entraîner des arythmies sévères, y compris des torsades de pointes et une fibrillation ventriculaire. La présence simultanée d'hypokaliémie et de bradycardie est aussi un facteur qui prédispose à la survenue d'arythmies sévères.

Plusieurs mesures ont été incluses dans la monographie de produit de Lancora pour réduire le risque d'arythmies sévères, notamment les recommandations : d'effectuer une surveillance régulière des intervalles QT/QTc et PR (PQ) durant le traitement avec Lancora; d'éviter l'utilisation de Lancora chez des patients qui présentent un risque d'allongement de l'intervalle QT (p. ex. les patients qui ont des antécédents familiaux d'intervalle QT long ou traités avec des médicaments allongeant l'intervalle QT); d'effectuer une surveillance étroite de la fonction cardiaque dans les cas où l'utilisation concomitante avec des médicaments allongeant l'intervalle QT est nécessaire; de faire preuve de prudence et de surveiller de près la fonction cardiaque des patients hypokalémiques traités avec Lancora; ainsi que la contre-indication chez les patients ayant un QT long (p. ex. ceux qui présentent le syndrome du QT long congénital). Le traitement par Lancora devrait être interrompu si une arythmie sévère survient.

Analyse globale de l'innocuité

L'examen de cette présentation a soulevé plusieurs problèmes d'innocuité. Les effets indésirables suivants ont requis une attention particulière durant l'examen, non seulement à cause de leur incidence plus élevée chez les patients traités avec Lancora p/r à placebo, mais aussi en raison de la gravité de ces événements, du lien de causalité, des interventions médicales requises et/ou de leur issue : fibrillation auriculaire, tension artérielle non maîtrisée adéquatement, bradycardie (symptomatique ou asymptomatique), phosphènes, maladie du sinus (« sick sinus syndrome »), fibrillation ventriculaire, torsades de pointes et troubles de conduction cardiaque (c.-à-d., bloc AV du deuxième et du troisième degré).

On estime que Lancora est un médicament qui offre d'importants avantages associés à un risque potentiel élevé d'effets néfastes, mais une gestion efficace des ces effets néfastes est possible grâce à un libellé adéquat. Des stratégies pour atténuer les risques ont été intégrées à la monographie de produit de Lancora dans le but de communiquer les principaux problèmes d'innocuité observés, de fournir des directives pour effectuer un suivi approprié et pour ajuster la dose administrée conséquemment à certains effets indésirables. Les professionnels de la santé ont donc accès à une information utile pouvant les aider à limiter les risques et à les gérer de façon adéquate.

Malgré les préoccupations relevées en matière d'innocuité, le profil d'innocuité de Lancora est, dans l'ensemble, acceptable et gérable pour le traitement de l'insuffisance cardiaque chronique stable avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche diminuée (≤ 35 %), chez les patients adultes de classe NYHA II ou III avec rythme sinusal et une fréquence cardiaque au repos ≥ 77 bpm, en vue de réduire l'incidence de la mortalité cardiovasculaire et des hospitalisations dues à l'aggravation de l'IC. La monographie de produit de Lancora autorisée comporte les mises en garde et les précautions appropriées concernant les problèmes d'innocuité relevés.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Lancora approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Les études non cliniques de pharmacologie et de toxicologie supportent l'utilisation de Lancora (ivabradine) pour l'indication précisée.

Les études de toxicologie à doses répétées ont démontré que le coeur était le principal organe cible, ce qui est conforme à l'activité pharmacologique d'ivabradine. Les rongeurs traités avec l'ivabradine présentaient une incidence plus élevée de lésions focales du myocarde et ces lésions étaient plus graves que celle observées chez les animaux témoins. Aucune DSENO (dose sans effet nocif observable) n'a pu être établie (c.-à-d., que toutes les doses testées ont donné lieu à des effets indésirables, ce qui signifie que la dose la plus élevée n'entraînant pas de tels effets demeure inconnue). Il est à noter que ces effets étaient associés à un taux de mortalité plus élevé lors de l'étude d'une durée d'un an chez le rat et de l'étude de cancérogénicité d'une durée de deux ans chez la souris. Chez le chien, les effets sur la fonction cardiaque associés à l'ivabradine incluaient la bradycardie sinusale, le bloc sino-auriculaire ou l'arrêt sinusal et le bloc AV du premier ou du deuxième degré; la DSENO associée à ces effets dans le cadre de l'étude d'une durée d'un an était semblable à l'exposition humaine associée aux doses thérapeutiques recommandées pour l'ivabradine.

Les électroretinogrammes réalisés dans le cadre de l'étude à doses répétées d'une durée d'un an chez le chien ont montré que l'ivabradine produisait des changements transitoires et réversibles de la fonction des cônes à une exposition comparable à l'exposition obtenue chez l'humain aux doses recommandées. Cependant, les études d'innocuité non cliniques ont toutes démontré que ces changements ne semblaient pas associés à des dommages dans la structure oculaire elle-même. Par conséquent, les effets de l'ivabradine sur la vision sont probablement des effets de nature pharmacologique dus à l'interaction de l'ivabradine avec les courants Ih activés par l'hyperpolarisation au niveau de la rétine, lesquels ressemblent beaucoup au courant pacemaker If au niveau cardiaque.

L'ivabradine produisait une toxicité embryofoetales et des effets tératogènes chez les rates gravides (augmentation de la mortalité intra-utérine et postnatale, incidence accrue de foetus présentant des anomalies cardiaques) et chez les lapines gravides (petit nombre de foetus présentant une ectrodactylie), à des expositions comparables à celle obtenue chez l'humain lors de l'administration des doses recommandées. De plus, il a été démontré que l'ivabradine traversait le placenta et était excrétée dans le lait maternel. Par conséquent, Lancora est contre-indiqué chez les femmes enceintes, celles qui allaitent ou celles qui sont en âge de procréer, mais n'utilisant aucun moyen de contraception approprié;

La monographie de produit de Lancora présente les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour l'être humain. À la lumière de l'utilisation prévue de Lancora, l'examen de cette présentation n'a soulevé aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l'autorisation du produit. Des mesures adéquates de précaution et des mises en garde ont été incluses dans la monographie de produit de Lancora afin de répondre aux préoccupations soulevées en matière d'innocuité.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Lancora approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Lancora montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées relatives au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables. À la lumière des données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 3 ans est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé à la température ambiante (entre 15 et 30 °C).

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c'est-à-dire qu'elles se situent dans les limites établies par l'International Council for Harmonisation (l'ICH) et/ou qu'elles sont qualifiées à partir d'études toxicologiques.

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux (décrits précédemment) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés en vertu du Règlement sur les aliments et drogues pour usage dans les médicaments.

Les fournisseurs du lactose monohydraté ont confirmé que le lactose est dérivé de lait issu d'animaux sains et que des conditions identiques à celles utilisées pour le lait destiné à la consommation humaine sont employées. Des lettres d'attestation confirmant que les matériaux ne proviennent pas de pays touchés par l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou l'encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) ont été fournies pour ce produit, indiquant qu'il est considéré comme étant propre à l'usage humain.