Sommaire des motifs de décision portant sur Rydapt

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Rydapt est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Rydapt

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Rydapt

Mise à jour :

2019-03-21

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l'égard de Rydapt, un produit dont l'ingrédient médicinal est midostaurine. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations de drogues.

Identification numérique de drogue (DIN):

  • DIN 02466236 - 25 mg midostaurine, capsule, voie orale

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d'activité ou de présentationDate de présentationDécision et dateSommaire des activités
SPDN Nº 2104962017-10-25Délivrance d'un AC
2018-10-03
Présentation déposée en tant que Niveau I - Supplément pour obtenir une autorisation de mise en marché pour Rydapt pour le traitement de patients adultes atteints de mastocytose systémique avancée (MS avancée). À la suite d'un examen, l'indication suivante a été recommandée : Rydapt est indiqué pour le traitement des adultes atteints de mastocytose systémique aggressive, de mastocytose systémique associée à une autre hémopathie maligne, ou de leucémie à mastocytes. Sommaire de décision réglementaire publié.
PM Nº 2131612018-01-26Délivrance d'une LNO
2018-04-16
Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements relatifs à la gestion du risque) afin de mettre à jour l'MP en ajoutant de nouveaux renseignements sur l'innocuité. A cause du PM, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de l'MP : Mises en gardes et précautions, et Interactions médicamenteuses. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la partie III de l'MP intitulée Renseignements pour les patients sur les médicaments. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Une LNO a été délivrée.
PDN Nº 2011012016-12-09Délivrance d'un AC
2017-07-21
Délivrance d'un Avis de conformité relatif à une Présentation de drogue nouvelle.
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Rydapt

SMD émis le : 2017-09-27

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Rydapt.

Midostaurine
25 mg capsule, voie orale

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • 02466236

Novartis Pharmaceuticals Canada Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 201101

Le 21 juillet 2017, Santé Canada a émis à l'intention de Novartis Pharma Canada un avis de conformité pour le produit pharmaceutique Rydapt.

L'autorisation de mise sur le marché s'appuie sur l'information sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, Rydapt, administré en association avec les chimiothérapies d'induction (cytarabine et daunorubicine) et de consolidation (cytarabine) standard, présente un profil bienfaits-préjudices-incertitudes favorable pour le traitement d'adultes ayant reçu un diagnostic récent de leucémie aiguë myéloblastique (LAM) avec mutation du gène FLT3.

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Rydapt (midostaurine) en association avec les chimiothérapies d'induction (cytarabine et daunorubicine) et de consolidation (cytarabine) standard a été autorisé pour le traitement d'adultes ayant reçu un diagnostic récent de leucémie aiguë myéloblastique (LAM) avec mutation du gène FLT3. Rydapt est un antinéoplasique.

Le statut mutationnel du gène FLT3 dans la LAM doit être confirmé au moyen d'un test validé.

Les études cliniques menées sur Rydapt dans le traitement de la LAM ne comportaient pas suffisamment de sujets âgés de 60 ans et plus pour déterminer si ces patients réagissent différemment des patients plus jeunes.

L'innocuité et l'efficacité de Rydapt dans la population pédiatrique (sujets de moins de 18 ans) n'ont pas été établies.

Rydapt est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité à la midostaurine ou à l'un des excipients du médicament.

Rydapt a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit Rydapt, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration du médicament.

Rydapt (midostaurine à 25 mg) est offert sous la forme de capsules. En plus de l'ingrédient médicinal, chaque capsule contient du tout-rac-α-tocophérol (vitamine E), des mono-di-et triglycérides d'huile de maïs, de l'éthanol anhydre, de la gélatine, du glycérol, de l'oxyde de fer rouge, de l'oxyde de fer jaune, du macrogol 400, de l'hydroxystéarate de macrogolglycerol, de l'eau purifiée, de l'encre pharmaceutique rouge et du dioxyde de titane.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit de Rydapt approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

2 Pourquoi Rydapt a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que le profil bienfaits-préjudices-incertitudes de Rydapt, administré en association avec les chimiothérapies d'induction (cytarabine et daunorubicine) et de consolidation (cytarabine) standard, est favorable pour le traitement d'adultes qui ont reçu un diagnostic récent de leucémie aiguë myéloblastique (LAM) avec mutation du gène FLT3.

La leucémie aiguë myéloblastique est la forme la plus répandue de leucémie aiguë chez les adultes. La majorité des patients qui en sont atteints en meurent. Chez environ 28 % des patients ayant reçu un diagnostic récent de LAM, les cellules leucémiques présentent une mutation dans le gène FLT3. Il a été démontré que les mutations dans le gène FLT3 sont associées à une diminution de la survie sans récidive et de la survie globale (SG) ou à un risque accru de récidive.

À l'heure actuelle, la prise en charge de la LAM repose en grande partie sur une chimiothérapie intensive et une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Étant donné le pronostic sombre auquel sont associées les mutations du gène FLT3 et l'efficacité limitée des options thérapeutiques disponibles, les besoins médicaux des patients atteints d'une LAM avec mutation du gène FLT3 ne sont pas satisfaits. Rydapt (midostaurine) est une substance active nouvelle et le premier médicament de sa catégorie dont l'approbation au Canada est recommandée. Il s'agit d'un analogue de la staurosporine biodisponible par voie orale, qui inhibe de nombreux récepteurs tyrosine kinase, dont les kinases FLT3 et KIT.

Rydapt en association avec les chimiothérapies d'induction (cytarabine et daunorubicine) et de consolidation (cytarabine) standard s'est révélé efficace pour le traitement d'adultes atteints d'une LAM avec mutation du gène FLT3 nouvellement diagnostiquée. L'autorisation de mise en marché repose sur une étude pivot de phase III à double insu et à répartition aléatoire comparant Rydapt à un placebo, tous deux administrés en association avec les chimiothérapies d'induction (cytarabine et daunorubicine) et de consolidation (cytarabine) standard. L'étude a été menée auprès de 717 patients (âgés de 18 à 60 ans) ayant reçu un diagnostic récent de LAM avec mutation du gène FLT3. L'analyse du paramètre primaire, la survie globale (SG), a été menée après un suivi minimal d'environ 3,5 ans à partir de la date de répartition aléatoire du dernier patient. Une amélioration statistiquement significative de la SG a été observée, le traitement par Rydapt en association à la chimiothérapie standard ayant réduit le risque de décès de 23 % par rapport au placebo en association à la chimiothérapie standard. Les paramètres secondaires d'efficacité corroborent également les bienfaits de l'ajout de Rydapt à la chimiothérapie.

L'étude pivot n'a porté que sur des patients âgés de 18 ans à moins de 60 ans. Selon la monographie de produit de Rydapt, les données sur l'emploi de Rydapt sont limitées chez les patients âgés de 60 à 70 ans et elles sont inexistantes pour les patients de plus de 70 ans. Il y est donc recommandé que, chez les patients âgés de 60 ans et plus, Rydapt ne soit administré qu'aux patients qui sont admissibles à une chimiothérapie d'induction intensive, qui affichent un indice fonctionnel adéquat et qui ne présentent aucune affection concomitante importante.

Des réactions indésirables aux médicaments (RIM) graves ont été observées chez 32,3 % des patients du groupe à qui Rydapt a été administré en association avec la chimiothérapie standard, comparativement à 30,1 % dans le groupe traité par placebo en association avec la chimiothérapie standard. Chez les patients traités par Rydapt et la chimiothérapie standard, la RIM grave la plus fréquente a été une neutropénie fébrile (16,2 %), cette proportion étant comparable à celle observée dans le groupe placebo (15,9 %). Parmi les RIM graves moins fréquentes, mentionnons la pyrexie (3,1 % vs 4,0 %), les infections liées à l'utilisation d'un dispositif médical (7,4 % vs 4,4 %), la dermatite exfoliative (2,6 % vs 1,8 %) et l'hypotension (2,6 % vs 1,3 %).

Une neutropénie, des infections, une toxicité pulmonaire (pneumopathie interstitielle et pneumonite), une toxicité cardiaque (insuffisance cardiaque) et une fréquence accrue d'allongement de l'intervalle QT ont également été observées chez des patients traités par Rydapt. Des mises en garde concernant ces événements indésirables, de même que des recommandations relatives à la surveillance de ces événements et aux mesures à prendre en cas de manifestation, ont été incluses dans la monographie de produit de Rydapt.

L'ingrédient médicinal, la midostaurine, est principalement métabolisé par l'enzyme 3A4 du cytochrome P450 (CYP). La monographie de produit de Rydapt contient des mises en garde concernant les interactions médicamenteuses résultant de l'usage concomitant de Rydapt avec de puissants inhibiteurs et inducteurs de la CYP3A4.

Aucune étude n'a été menée auprès de patients présentant une insuffisance hépatique grave, et l'expérience clinique chez des patients atteints d'insuffisance rénale grave est limitée. De même, aucune étude adéquate et bien contrôlée n'a été réalisée auprès de femmes enceintes. Des mises en garde appropriées ont été incluses dans la monographie de produit de Rydapt concernant les risques associés à l'utilisation de Rydapt chez ces sous-groupes de patients.

Novartis Pharmaceuticals Canada Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Rydapt. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Le nom de marque proposé (Rydapt) a été évalué et il est jugé acceptable.

Dans l'ensemble, l'administration de Rydapt en association avec les chimiothérapies d'induction (cytarabine et daunorubicine) et de consolidation (cytarabine) standard offre un traitement efficace pour les patients adultes ayant reçu un diagnostic récent de LAM avec mutation du gène FLT3. La toxicité du traitement d'association est jugée tolérable et gérable. D'après les données examinées, l'évaluation du profil bienfaits-préjudices-incertitudes est jugée positive.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Rydapt?

La présentation de drogue de Rydapt a été examinée en vertu de la Politique sur l'évaluation prioritaire. Des preuves suffisantes ont été présentées pour démontrer l'efficacité thérapeutique de Rydapt à l'égard d'une maladie pour laquelle il n'existe actuellement aucun médicament sur le marché canadien.

Étapes importantes de la présentation: Rydapt

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation :2016-10-14
Demande de traitement prioritaire
Déposée :2016-10-20
Approuvée par la Directrice, Bureau du métabolisme, de l'oncologie et des sciences de la reproduction :2016-11-28
Dépôt de la présentation :2016-12-09
Examen préliminaire
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2017-01-06
Examen
Évaluation biopharmaceutique terminée :2017-05-26
Évaluation du plan de gestion des risques terminée :2017-06-07
Évaluation des marques nominatives à présentation et à consonance semblables :2017-06-19
Évaluation de la qualité terminée :2017-06-28
Examen de l'étiquetage terminé :2017-07-18
Évaluation clinique terminée :2017-07-21
Délivrance de l'Avis de conformité par le Directeur Général, Direction des produits thérapeutiques :2017-07-21

La décision réglementaire canadienne portant sur l'examen clinique et non clinique de Rydapt est fondée sur une évaluation critique du dossier soumis à Santé Canada. Les examens effectués à l'étranger par l'Agence européenne des médicaments (EMA) et par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis ont servi de références supplémentaires.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

L'ingrédient médicinal de Rydapt, la midostaurine, inhibe de nombreux récepteurs tyrosine kinase, dont les kinases FLT3 et KIT. La midostaurine inhibe l'activité de signalisation du récepteur FLT3 et provoque l'arrêt du cycle cellulaire et l'apoptose des cellules leucémiques qui expriment des récepteurs porteurs d'une mutation ITD (duplication interne en tandem) ou TKD (mutation touchant le domaine tyrosine kinase) ou qui surexpriment des récepteurs de type sauvage. La midostaurine inhibe à la fois l'activité du récepteur KIT de type sauvage et de celui porteur de la mutation D816V, ce qui a pour effet de perturber la signalisation aberrante du récepteur KIT et d'inhiber la prolifération et la survie des mastocytes et la libération d'histamine.

La midostaurine est principalement éliminée par le métabolisme hépatique. Selon une étude ayant porté expressément sur l'insuffisance hépatique et des analyses pharmacocinétiques de population, une insuffisance hépatique de légère à modérée n'a aucun effet cliniquement pertinent sur la pharmacocinétique de la midostaurine ou de ses métabolites actifs. La pharmacocinétique de la midostaurine n'a pas été évaluée chez des patients atteints d'une insuffisance hépatique grave (classe C de Child-Pugh).

Aucune étude portant expressément sur l'insuffisance rénale n'a été réalisée. Cependant, selon des analyses pharmacocinétiques de population, une insuffisance rénale de légère à modérée n'a aucune incidence sur la pharmacocinétique de la midostaurine ou de ses métabolites actifs. Les données cliniques sur les patients atteints d'insuffisance rénale grave sont limitées.

La midostaurine est principalement métabolisée par l'enzyme 3A4 du cytochrome P450 (CYP). Des interactions médicamenteuses ont été observées lorsque Rydapt a été administré en association avec un puissant inhibiteur de la CYP3A4 ou un puissant inducteur de la CYP3A4. L'exposition à la midostaurine augmente lorsque ce médicament est pris avec des aliments.

Globalement, les données pharmacologiques cliniques appuient l'usage de Rydapt pour l'indication précisée. La monographie de produit de Rydapt comprend des mises en garde et des précautions adéquates concernant les problèmes d'innocuité relevés.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Defitelio approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L'efficacité et l'innocuité cliniques de Rydapt, administré en association avec la chimiothérapie standard, puis en monothérapie d'entretien, ont été comparées à celles d'un traitement par placebo et chimiothérapie standard chez 717 patients (âgés de 18 à 60 ans) dans le cadre d'une étude pivot de phase III à répartition aléatoire et à double insu. Des patients atteints d'une leucémie aiguë myéloblastique (LAM) avec mutation du gène FLT3 nouvellement diagnostiquée, confirmée par une méthode d'analyse expérimentale, ont été répartis de façon aléatoire (selon une proportion de 1:1) entre ceux devant recevoir Rydapt à 50 mg deux fois par jour (nombre de patients [n] = 360) et ceux traités par placebo (n = 357), entre les jours 8 et 21, après une chimiothérapie d'induction standard par la daunorubicine (60 mg/m2 par jour, les jours 1 à 3) et la cytarabine (200 mg/m2 par jour les jours 1 à 7) pendant jusqu'à deux cycles et une chimiothérapie de consolidation par de la cytarabine à forte dose (3 g/m2 toutes les 12 heures les jours 1, 3 et 5) pendant jusqu'à quatre cycles. Ce schéma posologique a été suivi d'un traitement continu par Rydapt ou le placebo conformément à la répartition initiale, pendant un maximum de 12 cycles supplémentaires de 28 jours à titre de traitement d'entretien. Aucune nouvelle répartition aléatoire n'a été faite au début du traitement d'entretien. Chez les patients devant subirune greffe de cellules souches hématopoïétiques, le traitement à l'étude a été interrompu avant que débute le traitement de conditionnement préalable à la greffe.

Les patients atteints d'une leucémie aiguë promyélocytaire (LAM de type 3) ou d'une LAM liée à un traitement ont été exclus. Les patients ont été répartis en fonction du type de mutation du gène FLT3 dont ils étaient porteurs : TKD, ITD avec rapport allélique < 0,7 et ITD avec rapport allélique ≥0,7.

Dans l'ensemble, les deux groupes de traitement étaient bien équilibrés quant à leurs caractéristiques démographiques et pathologiques initiales, sauf pour le pourcentage de femmes qui était plus élevé dans le groupe placebo et chimiothérapie standard que dans celui traité par Rydapt en association avec la chimiothérapie standard.

Parmi les 717 patients, 25 % ont subi un deuxième traitement d'induction, 62 % ont entrepris au moins un cycle de consolidation, 29 % ont amorcé un traitement d'entretien et 17 % ont terminé les 12 cycles de traitement d'entretien prévus. Le taux global de greffes de cellules souches hématopoïétiques a été de 59,4 % (214 patients sur 360) dans le groupe traité par Rydapt en association avec la chimiothérapie standard comparativement à 55,2 % (197 patients sur 357) dans le groupe recevant le placebo et la chimiothérapie standard. Vingt-et-un pour cent de l'ensemble des patients de l'étude ont subi une greffe de cellules souches hématopoïétiques lors de leur première rémission complète. Tous les patients ont fait l'objet d'un suivi visant à évaluer la survie.

Le paramètre d'évaluation principal de l'étude était la survie globale (SG), qui a été mesurée à partir de la date de répartition aléatoire jusqu'au décès (toutes causes confondues). L'analyse principale a été menée après un suivi minimal d'environ 3,5 ans à partir de la date de répartition aléatoire du dernier patient. Le paramètre secondaire clé était la survie sans événement (SSÉ, définie comme l'absence de rémission complète [RC] dans les 60 jours suivant l'instauration du protocole, une récidive ou un décès [toutes causes confondues]). Un autre paramètre secondaire était la survie sans récidive, qui a été mesurée à partir de la date de la première RC jusqu'à la date de récidive ou de décès [toutes causes confondues], selon le premier de ces événements.

Une amélioration statistiquement significative de la SG a été observée, le risque de décès dans le groupe traité par Rydapt en association avec la chimiothérapie standard étant de 23 % inférieur au taux dans le groupe recevant le placebo en association avec la chimiothérapie standard (rapport des risques [RR] de 0,77 [intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,629, 0,953; valeur p unilatérale = 0,0078]). La survie globale médiane n'a pu être estimée de façon fiable.

Le paramètre secondaire clé de l'efficacité, la survie sans événement (SSÉ) non tronquée au moment de la greffe de cellules souches hématopoïétiques, a aussi démontré les bienfaits de Rydapt en association avec la chimiothérapie standard par rapport au placebo et la chimiothérapie standard. La SSÉ médiane a été de 8,2 mois (IC à 95 % : 5,4, 10,7) comparativement à 3,0 mois (IC à 95 % : 1,9, 5,9), respectivement, le RR étant de 0,78 (IC à 95 % : 0,66, 0,93; valeur p unilatérale = 0,0024).

D'autres paramètres secondaires de l'efficacité ont également corroboré les avantages de l'ajout de Rydapt à la chimiothérapie. Les taux de rémission complète au jour 60 ont également été plus élevés chez les patients traités par Rydapt (58,9 % vs 53,5 %), mais la différence n'était pas statistiquement significative. La survie sans récidive médiane (non tronquée au moment de la greffe) était de 26,7 mois dans le groupe traité par Rydapt et de 15,5 mois dans le groupe placebo (RR = 0,71; IC à 95 % : 0,55, 0,92; valeur p unilatérale = 0,0051).

Les effets de la greffe de cellules souches hématopoïétiques sur les paramètres d'efficacité ont été analysés en effectuant une troncation au moment de la greffe en fonction de la survie globale, de la survie sans événement et de la survie sans récidive; les résultats obtenus corroboraient ceux de l'analyse principale de la survie globale.

Une analyse de la survie globale (SG) par sous-groupe a démontré un avantage constant dans la plupart des sous-groupes examinés, à l'exception de l'analyse selon le sexe qui n'a révélé aucun avantage sur le plan de la SG chez les femmes traitées par Rydapt (RR = 1,01; IC à 95 % : 0,76, 1,34). Le RR pour les patients de sexe masculin était de 0,53 (IC à 95 % : 0,39, 0,72). Cet effet lié au sexe n'a pas été observé dans les résultats relatifs aux paramètres secondaires d'efficacité (survie sans événements, survie sans récidive et taux de RC). Globalement, les données disponibles ne sont pas suffisantes pour conclure à une différence entre les hommes et les femmes quant aux avantages du traitement, en particulier lorsque les analyses par sous-groupe n'ont pas la puissance nécessaire pour démontrer des différences statistiquement significatives entre les groupes de traitement. La différence observée entre les sexes sur le plan de la SG est présentée dans la section Études cliniques de la monographie de produit de Rydapt.

La présentation fait également mention de huit études à l'appui. Deux de ces études (A2106 et ADE02T) ont évalué l'utilisation de Rydapt en association avec la chimiothérapie standard chez des patients atteints d'une LAM avec mutation du gène FLT3. Dans les six autres études (A2104, A2104E1, A2104E2, A2114, D2201 et A2213), Rydapt a été administré seul à des patients atteints de LAM ou d'autres types d'hémopathies malignes (syndrome myélodysplasique, mastocytose systémique agressive et leucémie à mastocytes).

Indication

La présentation de drogue nouvelle relative à Rydapt a été déposée par le promoteur pour l'indication suivante :

  • Rydapt est indiqué en association avec les chimiothérapies d'induction et de consolidation standard, puis comme traitement d'entretien en monothérapie, chez les adultes ayant reçu un diagnostic récent de leucémie aiguë myéloblastique (LAM) avec mutation du gène FLT3.

L'indication proposée par le promoteur prévoyait un traitement d'entretien par Rydapt en monothérapie après le traitement de consolidation. Santé Canada n'a pas approuvé cette indication, car le promoteur n'a pas fourni de données probantes attestant des bienfaits du traitement d'entretien. Même si le traitement d'entretien faisait partie intégrante de l'étude pivot, il n'y a pas eu de nouvelle répartition aléatoire des patients avant le début de la phase d'entretien.

Compte tenu du faible nombre de patients participant à cette phase, il a été difficile d'évaluer les effets du traitement d'entretien sur l'amélioration de la SG.

Pour assurer une utilisation sûre et efficace du produit, Santé Canada a approuvé l'indication suivante :

  • Rydapt est indiqué en association avec les chimiothérapies d'induction (cytarabine et daunorubicine) et de consolidation (cytarabine) standard pour le traitement des adultes qui ont reçu un diagnostic récent de leucémie aiguë myéloblastique (LAM) avec mutation du gène FLT3

  • Le statut mutationnel du gène FLT3 dans la LAM doit être confirmé au moyen d'un test validé.

Analyse globale de l'efficacité

D'après les données examinées, l'administration de Rydapt en association avec les chimiothérapies d'induction (cytarabine et daunorubicine) et de consolidation (cytarabine) standard offre un traitement efficace pour les patients adultes atteints d'une LAM avec mutation du gène FLT3 nouvellement diagnostiquée.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Rydapt approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

L'innocuité de Rydapt (à 50 mg, deux fois par jour), chez des patients atteints d'une LAM avec mutation du gène FLT3 nouvellement diagnostiquée, a été évaluée dans le cadre de l'étude pivot de phase III contrôlée par placebo, à répartition aléatoire et à double insu décrite dans la section Efficacité clinique.

Tous les patients de l'étude pivot ont présenté au moins un événement indésirable (tous grades confondus) et tous les patients du groupe Rydapt, sauf un, ont présenté au moins un événement indésirable de grade 3 ou 4.

Les réactions indésirables aux médicaments (RIM) les plus fréquentes (incidence ≥ 20 % et ≥ 2 % plus élevée dans le groupe Rydapt) dans le groupe Rydapt ont été les suivantes : neutropénie fébrile, nausées, dermatite exfoliative, vomissements, stomatite, maux de tête, pétéchies, pyrexie, épistaxis, hyperglycémie, dorsalgie et infections liées à l'utilisation d'un dispositif.

Les RIM de grade 3 ou 4 les plus fréquentes (incidence ≥ 10 % et ≥ 2% plus élevée dans le groupe Rydapt) ont été la neutropénie fébrile, la lymphopénie, les infections liées à l'utilisation d'un dispositif et la dermatite exfoliative.

Des RIM graves ont été observées chez 32,3 % des patients traités par Rydapt comparativement à 30,1 % du groupe placebo. La RIM grave la plus fréquente dans le groupe Rydapt a été la neutropénie fébrile (16,2 %), ce taux étant comparable à celui observé dans le groupe placebo (15,9 %); parmi les RIM graves moins fréquentes (> 2 %), mentionnons la pyrexie (3,1 % vs 4,0 %), les infections liées à l'utilisation d'un dispositif médical (7,4 % vs 4,4 %), la dermatite exfoliative (2,6 % vs 1,8 %) et l'hypotension (2,6 % vs 1,3 %), respectivement.

Le nombre de patients décédés durant le traitement a été moins élevé dans le groupe Rydapt que dans le groupe placebo, le nombre s'établissant à 15 (4,3 %) et 21 (6,3 %), respectivement.

Parmi les résultats anormaux aux épreuves de laboratoire, les anomalies suivantes ont été observées à une fréquence plus élevée dans le groupe Rydapt que dans le groupe placebo : aspartate aminotransférase (AST) (73,9 % vs 65,4 %), alanine aminotransférase (ALT) de grade 3 ou 4 (19,4 % vs 14,9 %), hypercalcémie (6,7 % vs 3,6 %) et hypernatrémie (20 % vs 14,9 %), respectivement.

Un allongement de l'intervalle QT, une toxicité cardiaque (insuffisance cardiaque), une neutropénie, des infections et une toxicité pulmonaire (maladie pulmonaire interstitielle et pneumonite) ont été observés chez des patients traités par Rydapt. La monographie de produit de Rydapt comporte les mises en garde appropriées. Il n'a pas été jugé nécessaire d'indiquer ces événements indésirables dans un encadré Importantes mises en garde et précautions, car aucun lien de causalité n'a pas être établi à partir des données disponibles. La monographie de produit de Rydapt inclut des recommandations concernant la surveillance de ces événements indésirables et les mesures à prendre en cas de survenue.

Les études cliniques menées sur Rydapt ne comportaient pas suffisamment de sujets âgés de 60 ans et plus pour déterminer si ces patients réagissent différemment des patients plus jeunes. Il est donc précisé, à la section Mises en garde et précautions de la monographie de produit de Rydapt, que l'expérience d'emploi de Rydapt contre la LAM est limitée chez les patients de 60 à 70 ans et inexistante chez les plus de 70 ans. Il y est également indiqué que, chez les patients âgés de 60 ans et plus, Rydapt ne doit être administré qu'aux patients qui sont admissibles à une chimiothérapie d'induction intensive, qui affichent un indice fonctionnel adéquat et qui ne présentent aucune affection concomitante importante.

Dans l'ensemble, les données sur l'innocuité montrent que, malgré la toxicité associée aux traitements d'association utilisés durant l'étude pivot, l'ajout de Rydapt aux chimiothérapies standard n'a pas semblé accroître sensiblement la toxicité du traitement d'association (comparativement à l'ajout du placebo dans le groupe de comparaison). Le profil d'innocuité de Rydapt et les recommandations en matière d'atténuation des risques pour l'indication et l'emploi clinique précisés sont bien décrits dans la monographie de produit de Rydapt.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Rydapt approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

L'administration de midostaurine, l'ingrédient médicinal de Rydapt, en association avec la daunorubicine et la cytarabine dans des études sur des animaux avec doses multiples, a causé des effets indésirables plus prononcés que la midostaurine administrée seule. Ces effets toxiques ont touché principalement les organes suivants : thymus, rate, moelle osseuse, intestin grêle et foie. Des effets marqués sur la numération des réticulocytes, la numération plaquettaire, le nombre de globules rouges et la concentration en hémoglobine ainsi qu'une diminution du rapport myéloïde/érythroïde ont été observés. Le médicament a également agi sur la numération des lymphocytes et des neutrophiles.

La midostaurine s'est révélée fœtotoxique à une dose relativement faible (3 mg/kg) chez les rats (cette dose correspondant à une exposition supérieure à l'exposition chez les humains à l'état d'équilibre par un facteur de seulement 0,004). Durant la même étude, aucun effet n'a été observé chez les mères à des doses atteignant jusqu'à 30 mg/kg. Rydapt peut donc être considéré comme étant hautement fœtotoxique chez les animaux et pourrait présenter un risque chez les humains. Une mise en garde a été ajoutée dans la section Mises en garde et précautions de la monographie de produit de Rydapt, pour indiquer que Rydapt peut nuire au fœtus lorsqu'il est administré à une femme enceinte. Des mises en garde adéquates, concernant la nécessité de faire subir un test de grossesse aux femmes aptes à procréer avant de commencer un traitement par Rydapt, ont aussi été incluses dans la monographie de produit. De même, des recommandations appropriées, relativement à l'utilisation de méthodes de contraception efficaces par les hommes et les femmes, ont été incluses dans la monographie de Rydapt.

On ignore si la midostaurine ou ses métabolites actifs sont excrétés dans le lait maternel humain. Des études non cliniques montrent toutefois que la midostaurine administrée par voie orale et ses métabolites actifs sont excrétés dans le lait de rates en lactation. Une recommandation conseillant aux femmes qui allaitent d'interrompre l'allaitement durant le traitement par Rydapt et pendant au moins quatre mois après la fin de celui-ci a été incluse dans la monographie de produit de Rydapt.

La section Toxicologie de la monographie de produit de Rydapt précise les principaux organes touchés par les effets toxiques recensés dans les études non cliniques. Cependant, en raison des différences entre les modèles humains et animaux dans la biotransformation de la midostaurine, l'exposition non clinique à la midostaurine et à ses métabolites a été bien inférieure à l'exposition clinique. Les principaux métabolites observés chez les humains ont été détectés dans les modèles animaux testés, mais d'importantes différences quantitatives ont été notées. Ainsi, le principal métabolite chez les humains est un métabolite d'importance mineure dans tous les modèles animaux testés; on possède donc peu d'information sur sa toxicité potentielle. De plus, comparativement aux modèles animaux, on peut s'attendre à ce que les humains recevant de fortes doses de Rydapt soient exposés à des taux relativement élevés de métabolites non liés. Ces différences soulèvent d'importantes incertitudes quant à la pertinence de certaines données toxicologiques provenant d'études non cliniques. On ne peut donc pas se baser sur l'absence de problèmes d'innocuité relevés dans les études non cliniques pour confirmer l'innocuité de Rydapt chez les humains.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Rydapt approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Rydapt montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 36 mois est jugée acceptable. L'emballage ne doit pas être conservé à une température supérieure à 30 °C.

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c'est-à-dire qu'elles se situent dans les limites établies par l'International Council for Harmonisation et/ou qu'elles sont qualifiées à partir d'études toxicologiques.

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux (décrits précédemment) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés en vertu du Règlement sur les aliments et drogues pour usage dans les médicaments.

Aucun produit susceptible de contribuer au risque d'encéphalopathies spongiformes transmissibles n'est utilisé dans la fabrication de Rydapt.

La gélatine qui entre dans la fabrication des capsules de Rydapt est d'origine porcine et provient de pays européens.

Le carmin présent dans l'encre d'impression est produit à partir d'acide carminique extrait d'insectes originaires d'Amérique du Sud, comme la cochenille.

Aucun autre matériel d'origine animale n'est utilisé dans le procédé de fabrication de Rydapt.