Sommaire des motifs de décision portant sur Kisqali

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Kisqali est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Kisqali

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Kisqali

Mise à jour :

2019-12-10

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l'égard de Kisqali un produit dont l'ingrédient médicinal est ribociclib. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations de drogues.

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • DIN 02473569 - 200 mg, ribociclib , comprimé, voie orale

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d'activité ou de présentationDate de présentationDécision et dateSommaire des activités
SPDN Nº 2209482018-10-12Délivrance d'un AC
2019-09-09
Présentation déposée en tant que Niveau I - Supplément afin de mettre à jour le profil d'efficacité dans l'MP en fonction du suivi à plus long terme de patients participant à l'essai pivot CLEE011A2301. A cause du SPDN, des modifications ont été effectuées dans la section Essais cliniques de la MP. Selon les données présentées jusqu'à présent, le rapport entre les avantages et les risques pour le produit est prévu de demeurer favorable. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré.
PM Nº 2201142018-09-13Délivrance d'une LNO
2018-11-26
Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification pour mettre à jour l'MP afin d'y apporter des modifications touchant l'innocuité. A cause du PM, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de l'MP : Mises en gardes et précautions, Posologie et administration, et Mode d'action et pharmacologie clinique. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Une LNO a été délivrée.
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02473569)Sans objetDate de la première vente :
2018-04-24
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.
PDN Nº 2038842017-03-17Délivrance d'un AC
2018-03-02
Délivrance d'un Avis de conformité relatif à une Présentation de drogue nouvelle.
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Kisqali

SMD émis le : 2018-06-18

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Kisqali.

Ribociclib
200 mg, comprimé, voie orale

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • 02473569

Novartis Pharmaceuticals Canada Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 203884

Le 2 mars, 2018, Santé Canada a émis à l'intention de Novartis Pharmaceuticals Canada Inc. un avis de conformité pour le produit pharmaceutique Kisqali.

L'autorisation de mise sur le marché s'appuie sur l'information sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation effectuée par Santé Canada, le profil avantages-nocivités-incertitudes de Kisqali est considéré comme étant favorable pour le traitement endocrinien initial des femmes ménopausées atteintes du cancer du sein avancé ou métastasique avec présence du récepteur d'estrogène et absence du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain(RE+/HER2).

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Kisqali, un agent antinéoplasique, a été autorisé pour le traitement endocrinien initial des femmes ménopausées atteintes du cancer du sein avancé ou métastasique avec présence du récepteur d'estrogène et absence du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (RE+/HER2-).

Kisqali (comprimés de ribociclib) devrait être administré par des professionnels de la santé ayant de l'expérience avec des agents anticancéreux.

Au cours de la phase III de l'étude MONALEESA-2, parmi les 334 patients ayant reçu Kisqali combiné avec létrozole, 45 % des patients avaient 65 ans ou moins. Aucune différence d'innocuité ou d'efficacité de Kisqali n'a été observée entre les patients de plus de 65 ans et ceux de 65 ans ou moins.

L'innocuité et l'efficacité de Kisqali parmi les patients pédiatriques (18 ans ou moins) n'ont pas encore été établies.

Kisqali est contre-indiqué pour les patients ayant une hypersensibilité à ce médicament ou à tout ingrédient présent dans la composition. Kisqali est également contre-indiqué pour les patients atteints du syndrome de QT long congénital non traité, un intervalle QT dépassant 450 ms (utilisant la formule de correction de Fridericia) ou ceux ayant un risque important de rallonger l'intervalle QT.

Kisqali a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans la monographie de produit Kisqali, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration du médicament.

Kisqali (200 mg ribociclib, comme succinate de ribociclib) est présenté sous forme de comprimé. En plus de l'ingrédient médicinal ribociclib, le comprimé contient également les ingrédients non médicinaux suivants : dioxyde de silicium colloïdal, crospovidone (Type A), oxyde de fer noir (E172), oxyde de fer rouge (E172), lécithine de soya (E322), hydroxypropylcellulose à faible degré de substitution, stéarate de magnésium, cellulose microcristalline, alcool polyvinylique (partiellement hydrolysé), talc, dioxyde de titane (E171) et gomme de xanthane.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit de Siliq approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

2 Pourquoi Kisqali a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Kisqali a un profil avantages-nocivités-incertitudes favorable pour le traitement endocrinien initial des femmes ménopausées atteintes du cancer du sein avancé ou métastasique avec présence du récepteur d'estrogène et absence du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (RE+/HER2-).

Le cancer du sein avancé ou métastasique avec présence du récepteur d'estrogène et absence du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (RE+/HER2-) est une maladie potentiellement mortelle et incurable. La thérapie endocrinienne utilisant la carence en estrogène est le traitement normalisé de première ligne pour les patients atteint du cancer du sein avancé ou métastasique RE+/HER2-, à l'exception des personnes atteintes d'une maladie mortelle. Les agents thérapeutiques de première ligne incluent des inhibiteurs de l'aromatase non stéroïdienne sélective, létrozole et anastrozole, inhibiteur de l'aromatase stéroïdienne exémestane et des modulateurs de récepteurs d'estrogène sélectifs (tamoxifène par exemple). Par contre, la résistance à ces agents, et donc la récidive de la maladie, survient ultimement chez tous les patients. Dans l'ensemble, il demeure toujours un besoin médical d'élaborer de nouveaux traitements pour prolonger la survie et pour maintenir ou améliorer la qualité de vie.

Kisqali [Ribociclib (en tant que succinate de ribociclib)] est une nouvelle petite molécule d'inhibiteur de CDK 4/6. Kisqali s'est démontré efficace chez les patients atteints du cancer du sein avancé ou métastasique avec RE+/HER2-. L'autorisation de la commercialisation est fondée sur l'étude clinique internationale de phase III, multicentrique, aléatoire, à double insu et contrôlée contre le placebo MONALEESA-2 qui compare Kisqali combiné au létrozole (Kisqali + létrozole) avec un placebo combiné au létrozole (placebo + létrozole). L'objectif principal de l'étude MONALEESA-2 était une survie sans progression. Les résultats de l'étude MONALLEESA-2 démontrent une amélioration statistiquement et cliniquement significative dans la survie sans progression des patients traités avec le Kisqali + létrozole comparativement aux patients traités avec le placebo + létrozole.

Le traitement par Kisqali était lié à une augmentation de réactions indésirables par rapport au placebo. Les réactions indésirables de grade 3 et 4 les plus communes (20% ou plus) survenues chez les patients traités par Kisqali incluaient la neutropénie, la leucopénie, des tests de fonction hépatique anormale, la lymphopénie, l'hypophosphatémie, des vomissements, de la nausée, de la fatigue et des douleurs au dos. Les réactions indésirables étaient généralement gérables par l'interruption de la dose Kisqali, réduction de dose et/ou traitement symptomatique, comme indiqué.

Les réactions indésirables suivantes liées à Kisqali étaient graves : prolongement de l'intervalle QT, hépatotoxicité ainsi que des événements neutropéniques et thromboemboliques. Ces problèmes ont été réglés à l'aide d'un étiquetage approprié (un encadré de mises en garde et précautions importantes) dans la monographie du produit Kisqali.

Novartis Pharmaceuticals Canada Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Kisqali. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Après évaluation des marques nominatives à présentation et à consonance semblables, le nom proposé de Kisqali a été accepté.

Dans l'ensemble, les avantages thérapeutiques du traitement avec Kisqali constatés dans l'étude MONALEESA-2 sont positifs et que les données non cliniques et les études cliniques ont démontré que Kisqali présente un profil avantages-nocivités-incertitudes favorable. La monographie de produit de Kisqali comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d'innocuité identifiées.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Kisqali?

Étapes importantes de la présentation: Kisqali

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation :2016-09-14
Dépôt de la présentation :2017-03-17
Examen préliminaire
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2017-05-08
Examen 1
Évaluation biopharmaceutique terminée :2017-12-21
Évaluation du plan de gestion des risques terminée :2018-02-20
Examen de l'étiquetage terminé, comprenant l'évaluation des marques nominatives à présentation et à consonance semblables :2018-02-27
Évaluation de la qualité terminée :2018-03-01
Évaluation clinique terminée :2018-03-01
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques:2018-03-02

La décision réglementaire canadienne portant sur l'examen clinique et non clinique de Kisqali est fondée sur une évaluation critique du dossier soumis à Santé Canada. L'examen effectué à l'étranger par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a servi de référence supplémentaire.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

Le cancer du sein avancé ou métastasique avec présence du récepteur d'estrogène et absence du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (RE+/HER2-) est une maladie potentiellement mortelle et incurable.

Le ribociclib (l'ingrédient médicinal de Kisqali) est un inhibiteur des kinases dépendantes des cyclines (CDK) 4 et 6. Ces kinases sont activées lors de la liaison aux cyclines D et jouent un rôle crucial dans les voies de signalisation qui conduisent à la progression du cycle cellulaire et à la prolifération cellulaire. Le complexe cycline D-CDK 4/6 régularise la progression du cycle cellulaire par la phosphorylation de la protéine rétinoblastome.

Les composants de la présentation de la pharmacologie clinique incluent les rapports des études pharmacodynamiques et pharmacocinétiques humaines.

L'analyse pharmacocinétique de population menée dans les patients atteints de cancer indique qu'une légère insuffisance hépatique et une insuffisance rénale légère à modérée n'avait aucun effet sur l'exposition au ribociclib. Un essai pharmacocinétique a évalué la pharmacocinétique du ribociclib après une dose orale unique de 400 mg chez des patients sains ayant une fonction hépatique normale et chez des patients non cancéreux ayant une insuffisance hépatique. Cependant, Kisqali n'a pas été étudié chez les patients atteints du cancer du sein ayant une insuffisance hépatique modérée à sévère ou une insuffisance rénale sévère.

Le ribociclib est un substrat et un inhibiteur de cytochrome P450 (CYP) 3A. Selon les études d'interactions médicamenteuses, l'administration concomitante d'un puissant inducteur de CYP3A4, la rifampicine a diminué l'exposition plasmatique du ribociclib chez les sujets en santé de 89 %; l'administration concomitante d'un inhibiteur puissant du CYP3A4, le ritovanir a augmenté l'exposition du ribociclib de 3,21 fois. Donc, l'administration concomitante de Kisqali avec un inducteur ou un inhibiteur puissant de CYP3A4 devrait être évitée, si possible.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Kisqali approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L'efficacité de Kisqali (ribociclib) est démontrée dans l'étude MONALEESA-2 pour le traitement des femmes ménopausées atteintes du cancer du sein avancé RE+/HER2- qui n'ont reçu aucun traitement antérieur pour des maladies avancées. Cette étude était une étude clinique de phase III aléatoire, à double insu, contrôlée contre le placebo qui évaluait l'utilisation de Kisqali + létrozole comparativement au placebo + létrozole. Le létrozole était l'option de traitement normalisé pour la maladie au moment où l'étude a commencé.

Dans le cadre de l'étude MONALEESA-2, un total de 668 patients ont reçu aléatoirement dans un ratio de 1:1 soit Kisqali (une fois par jour, des jours 1 à 21 sur une période de 28 jours) + létrozole (2,5 mg une fois par jour) soit placebo (une fois par jour, des jours 1 à 21 sur une période de 28 jours) + létrozole (2,5 mg une fois par jour). La randomisation a été stratifiée par la présence de métastases hépatiques ou pulmonaires (présence et absence). Les patients ont reçu un traitement à l'étude jusqu'à la progression de la maladie, une toxicité inacceptable, la mort ou un arrêt du traitement à l'étude pour toute autre raison. Les patients ont été suivis pour leur survie indépendamment de la raison de l'arrêt du traitement, sauf si le consentement a été retiré ou si le patient a été perdu dans le suivi.

Les patients inscrits à cette étude ont une médiane d'âge de 62 ans (de 23 à 91 ans) dont 44,2 % sont âgés de plus de 65 ans. Les patients inclus étaient caucasiens (82,2 %), asiatiques (7,6 %) et noirs (2,5 %). Tous les patients avaient un statut de performance de 0 ou 1 du groupe ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group). Un total de 43,6 % des patients ont reçu des traitements de chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante et 51,8 % ont reçu des traitements antihormonaux dans un cadre néoadjuvant ou adjuvant avant le début de l'étude. Un total de 34,1 % des patients avaient une maladie métastasique de novo; 20,7 % des patients avaient seulement une maladie des os et 59,0 % des patients avaient une maladie viscérale. Les patients ayant des métastases du système nerveux central documentées au départ n'étaient pas autorisés à cette étude.

L'objectif principal de l'étude était une survie sans progression en utilisant les critères RECIST d'évaluation de la réponse des tumeurs solides (v. 1.1), fondés sur l'évaluation de l'investigateur dans la population entière (tous des patients aléatoires). La durée médiane du suivi de l'étude était de 15,3 mois.

Les résultats d'efficacité dans l'ensemble de l'analyse ont démontré une amélioration statistiquement significative dans la survie sans progression chez les patients recevant Kisqali + létrozole comparativement aux patients recevant un placebo + létrozole (rapport des risques [RR] = 0,56 avec 95 % d'intervalle de confiance [IC] de 0,43 à 0,72; un test de rang logarithmique stratifié unilatéral p-value 0,000 003). La médiane de survie sans progression était de 14,7 mois (IC à 95 %, 13,0 et 16,5) dans le groupe traité par placebo + létrozole et non atteint (NR) dans le groupe de traitement Kisqali + létrozole (IC à 95 %, 19,3, NR) au moment de l'analyse primaire.

Le taux de réponse générale était plus élevé chez les patients traités avec Kisqali + létrozole (40,7 %; IC à 95 % : 35,4 %, 46,0 %) comparativement aux patients traités avec un placebo + létrozole (27,5 %; IC à 95 % : 22,8 %, 32,3 %). La survie générale était un paramètre secondaire clé dans l'étude MONALEESA-2; cependant, les résultats étaient immatures au moment de l'analyse d'efficacité primaire. La qualité de vie liée à la santé a également été mesurée dans l'étude et aucune tendance à incidence négative sur la qualité de vie n'a été observée avec l'ajout de Kisqali au létrozole comparativement au placebo + létrozole.

Les résultats de l'étude étaient généralement cohérents parmi les sous-groupes d'âge, de race, de chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante ou de thérapie hormonale préalable, ceux atteints de problèmes hépatiques ou pulmonaires et les maladies métastasiques osseuses.

Indication

La Présentation de drogue nouvelle relative à Kisqali a été déposée par le promoteur pour l'indication suivante : Kisqali (un inhibiteur des kinases dépendantes des cyclines, CDKi) en combinaison avec le létrozole est indiqué comme traitement endocrinien initial des femmes ménopausées atteintes du cancer du sein avancé ou métastasique avec présence du récepteur d'estrogène et absence du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (RE+/HER2-).

Santé Canada a approuvé l'indication suivante : Kisqali (ribociclib en tant que succinate de ribociclib) est indiqué en combinaison avec le létrozole pour le traitement endocrinien initial des femmes ménopausées atteintes du cancer du sein avancé ou métastasique avec présence du récepteur d'estrogène et absence du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (RE+/HER2-).

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Kisqali approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

L'innocuité clinique de Kisqali est fondée principalement sur l'étude pivot de la phase III MONALEESA-2 décrite précédemment dans la section Efficacité clinique. Un total de 668 femmes ménopausées étaient inscrites à l'étude dont 664 ont reçu un traitement soit par Kisqali + létrozole, soit par placebo + létrozole. La durée d'exposition médiane à Kisqali + létrozole était de 13 mois dont 58,1 % des patients ont été exposés pendant plus de 12 mois.

Selon l'étude MONALEESA-2, l'administration de Kisqali + létrozole était liée à une augmentation de réactions indésirables comparativement au placebo + létrozole. Des réactions indésirables de grade 3 et 4 ont été observées chez 66,2 % et 15,0 % des patients respectivement dans la branche de Kisqali + létrozole comparativement au 31,8 % et 0,9 % des patients dans la branche de placebo + létrozole. Les réactions indésirables les plus communes (plus de 2 %) de grade 3 et 4 dans la branche de Kisqali + létrozole étaient la neutropénie (59,3 %), la leucopénie (21,0 %), test de fonction hépatique anormale (9,6 %), la lymphopénie (6,9 %), l'hypophosphatémie (3,6 %), des vomissements (3,6 %), de la nausée (2,4 %), de la fatigue (2,4 %) et des douleurs au dos (2,1 %). Ces réactions indésirables étaient généralement gérables par interruption de la dose Kisqali, réduction, et/ou traitement symptomatique, comme indiqué. L'interruption de dose causée par des réactions indésirables s'est produite chez 44,6 % des patients recevant Kisqali + létrozole comparativement au 3 % des patients recevant un placebo + létrozole.

Un total de 7,5 % des patients dans la branche de Kisqali + létrozole ont arrêté le traitement à l'étude (le Kisqali/placebo et le létrozole) à cause de réactions indésirables comparativement au 3,1 % dans la branche placebo + létrozole. Les réactions indésirables les plus communes responsables de l'arrêt de traitement dans la branche de Kisqali + létrozole étaient l'augmentation (2,7 %) du glutamate pyruvate transaminase (GPT), l'augmentation (2,4 %) de la transaminase glutamique-oxalo-acétique (TGO) et les vomissements (1,5 %). Trois patients (0,9 %) dans la branche de Kisqali + létrozole dans les 30 jours suivant la dernière dose; ces décès sont dus à la progression du cancer du sein, une mort de cause inconnue et une mort soudaine dans le contexte de l'hypokaliémie de grade 3 et de prolongement de l'intervalle QT de grade 2. Un patient (0,3 %) dans la branche placebo + létrozole est mort à cause de la progression du cancer du sein.

Dans l'étude MONALEESA-2, les réactions indésirables suivantes liées au Kisqali étaient considérées comme grave : prolongement de l'intervalle QT, hépatotoxicité, neutropénie et réaction thromboembolique.

Prolongement de l'intervalle QT

L'administration de Kisqali + létrozole a démontré une prolongation dépendante de la concentration de l'intervalle QT, avec une sévère augmentation d'environ 20 ms à partir du départ (IC à 90 % : 18,0, 21,2) lors du traitement à l'état d'équilibre jusqu'à 2 heures après l'administration au jour 15. Un patient avait un intervalle (en utilisant la formule de correction de Fridercia) de >500 ms et 9 patients (2,7 %) ont eu une augmentation de >60 ms d'intervalle QT. Une mort soudaine (0,3 %) est survenue pendant la période de traitement avec Kisqali + létrozole chez un patient ayant un prolongement de l'intervalle QT de grade 2 et l'hypokaliémie de grade 3. Une syncope est survenue chez 9 patients (2,7 %) dans le groupe de traitement par Kisqali + létrozole comparativement aux 3 patients (0,9 %) qui ont reçu un placebo + létrozole.

Dans le cadre de l'étude MONALEESA-2, une surveillance de routine de l'électrocardiogramme à l'état d'équilibre était seulement effectuée lors du premier cycle au jour 15. Étant donné que les effets de ribociclib (ingrédient médicinal dans Kisqali) sur l'intervalle QT devraient être optimaux au traitement à l'état d'équilibre, ce calendrier de surveillance pourrait ne pas être suffisant pour détecter les prolongations asymptomatiques de l'intervalle QT dans les cycles successifs de l'étude. Afin que les professionnels de la santé et les patients comprennent et gèrent les risques de prolongement de l'intervalle QT d'une meilleure façon, la monographie sur le produit Kisqali contient les éléments suivants: des mises en garde dans la section Mises en garde et précautions importantes, des contre-indications chez les patients ayant un plus haut risque de prolongement QT sévère, des renseignements concernant les interactions médicamenteuses pouvant nuire à l'intervalle QT, un calendrier d'ajustement des doses dans le cas où un prolongement de l'intervalle QT et une recommandation pour la surveillance périodique des électrolytes et des électrocardiogrammes à l'état d'équilibre pendant le traitement par Kisqali.

Hépatotoxicité

Une augmentation de transaminases a été observée. Des augmentations de grade 3 ou 4 du glutamate pyruvate transaminase (GPT 10,2 % contre 1,2 %) et de la transaminase glutamique-oxalo-acétique (TGO 6,9 % contre 1,5 %) ont été rapportées dans les branches de Kisqali + létrozole et de placebo + létrozole respectivement. Ces augmentations simultanées de GPT ou de TGO à plus de trois fois au-dessus de la limite supérieure de la normale (LSN) et de bilirubine totale supérieure à deux fois la LSN, avec des taux de ALP normaux et en l'absence de cholestase (loi de Hy) sont survenues chez 4 (1,2 %) patients; un ayant une insuffisance hépatique. Les 4 patients se sont rétablis et les examens ont présenté une fonction hépatique normale après l'arrêt de Kisqali. Des augmentations de transaminases s'améliorent après un ajustement de dose, y compris l'interruption, la réduction et/ou arrêt de dose.

Neutropénie

La neutropénie était la réaction indésirable la plus fréquemment rapportée (74,3 %) et une diminution de grade 3 ou 4 dans le nombre de neutrophiles (selon les découvertes de laboratoire) a été rapportée chez 59,6 % des patients recevant Kisqali + létrozole. Parmi les patients ayant une neutropénie de grade 2, 3 ou 4, la durée médiane de neutropénie de grade 2, 3 ou 4 était de 16 jours. Le délai médian de résolution de grade ≥ 3 (à la normalisation ou de grade <3) était de 15 jours dans la branche du traitement par Kisqali + létrozole. La sévérité de la neutropénie dépendait de la concentration. La neutropénie fébrile a été signalée chez cinq patients dans la branche de traitement par Kisqali + létrozole. Le risque de neutropénie est indiqué en évidence dans la section des mises en garde et précautions importantes de la monographie du produit Kisqali. Un calendrier d'ajustement de dose est également fourni dans la monographie du produit Kisqali pour la gestion de la neutropénie.

Réactions thromboemboliques

Des réactions thromboemboliques sont survenues chez 9 patients (2,7 %) dans la branche de Kisqali + létrozole comparativement à 3 (0,9 %) patients dans la branche de placebo + létrozole. Une embolie pulmonaire a été rapportée chez 4 patients (1,2 %) recevant Kisqali + létrozole et chez 1 (0,3 %) patient recevant placebo + létrozole. Le risque d'augmentation de réactions thromboemboliques a été ajouté dans la section Mises en garde et précautions importantes de la monographie du produit Kisqali.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Kisqali approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

L'évaluation non clinique de Kisqali (ribociclib) inclut l'évaluation des études de pharmacologie, de pharmacocinétique, de toxicologie et d'études sur la toxicologie de la reproduction et du développement non clinique et de l'innocuité.

In vitro, ribociclib diminue la phosphorylation de la protéine du rétinoblastome (pRb), ce qui a entraîné l'arrêt de la phase G1 du cycle cellulaire et a réduit la prolifération cellulaire dans les lignées cellulaires du cancer du sein. In vivo, les traitements par le ribociclib en monothérapie ont conduit à des régressions tumorales corrélées avec l'inhibition de la phosphorylation de pRb à des doses bien tolérées.

Les études in vivo utilisant des modèles de xénogreffe de cancer du sein RE+ dérivés de patients la combinaison de ribociclib et d'anti-estrogènes (c'est-à-dire, le létrozole) a pour résultats une inhibition supérieure de la croissance de la tumeur comparativement à chaque médicament utilisé séparément.

Chez les rats ayant des barrières hématoencéphaliques intactes, la pénétration encéphalique du ribociclib était faible après l'injection orale et intracarotidienne.

Les études métaboliques in vitro ont démontré que P450 (CYP) 3A4 était l'enzyme majeure impliquée dans la métabolisation oxydative de ribociclib. L'exposition au ribociclib peut être modifiée lorsqu'un fort inhibiteur ou inducteur de P450 (CYP) 3A4 est administré en concomitance. Le ribociclib a également inhibé le CYP3A4 de manière dépendante du temps et l'exposition du CYP4A3 à un substrat peut être modifiée lorsque le ribociclib est administré en concomitance. Le ribociclib était un inhibiteur réversible du CYP1A2.

Les études de transporteur in vitro ont indiqué que le ribociclib peut inhiber la protéine de résistance au cancer du sein (BCRP), le transporteur de cations organiques 2 (OCT2), la protéine d'extrusion de composés multidrogues et toxiques (MATE1) et la pompe d'exportation de sel biliaire humain (BSEP) à des concentrations cliniquement pertinentes et des interactions médicamenteuses peuvent se produire lorsque le ribociclib est administré en concomitance avec des substrats de ces transporteurs.

Dans les études de toxicologie de doses répétées chez des chiens et des rats, des effets négatifs dans l'appareil reproducteur mâle, les poumons et le foie sont observés, bien que ces effets aient montré des signes de réversibilité à l'arrêt du traitement. Une diminution des globules rouges (GR) et des globules blancs (GB) ainsi que la diminution des lymphocytes dans les tissus lymphoïdes et l'hypocellularité de la moelle osseuse avec peu ou pas de marge de sécurité a été considérée comme liée à la pharmacologie du ribociclib, généralement légère et réversible après l'arrêt du traitement.

Le ribociclib était tératogène chez les lapins ayant une exposition maternelle comparable à celle de la dose humaine recommandée. Chez les rates en lactation ayant reçu une dose unique de 50 mg/kg, l'exposition au ribociclib était 3,56 fois plus élevée dans le lait que dans le plasma maternel. Ces observations indiquent que le Kisqali peut causer des dommages fatals lorsqu'il est administré à une femme enceinte et les nourrissons peuvent être exposés au ribociclib si une femme en lactation prend la dose recommandée de Kisqali.

Aucune étude cancérogène n'a été menée avec le ribociclib. Ceci est acceptable considérant l'indication proposée pour le cancer avancé. Le ribociclib n'est pas génotoxique dans les essais sur les cellules mammaliennes et bactériennes avec et sans activation métabolique ainsi que dans une étude in vivo sur des rats.

Le ribociclib a démontré une absorption de lumière dans les spectres ultraviolets A et B. Un test de phototoxicité in vitro n'a pas identifié de phototoxicité potentielle pertinente pour le ribociclib. Le risque est considéré faible pour Kisqali de provoquer une photosensibilisation chez les patients.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Kisqali approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Kisqali montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 24 mois est jugée acceptable (lorsque le produit médicamenteux est entreposé à 30oC ou moins), conservé dans l'emballage d'origine et protégé de l'humidité.

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c'est-à-dire qu'elles se situent dans les limites établies par l'International Council for Harmonisation et/ou qu'elles sont qualifiées à partir d'études toxicologiques.

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux (décrits précédemment) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés en vertu du Règlement sur les aliments et drogues pour usage dans les médicaments.

Aucun des excipients utilisés dans la formulation de Kisqali n'est d'origine humaine ou animale. Le stéarate de magnésium utilisé lors de la formulation est d'origine végétale.