Sommaire des motifs de décision portant sur Cabometyx

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Cabometyx est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Cabometyx

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Cabometyx

SMD émis le : 2019-02-12

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Cabometyx.

Cabozantinib
20 mg, 40 mg, et 60 mg, comprimés, voie orale

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02480824 - comprimés à 20 mg
  • DIN 02480832 - comprimés à 40 mg
  • DIN 02480840 - comprimés à 60 mg

Ipsen Biopharmaceuticals Canada Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 206230

Le 14 septembre 2018, Santé Canada a émis à l'intention de Ipsen Biopharmaceuticals Canada Inc. un avis de conformité pour le produit pharmaceutique Cabometyx.

L'autorisation de mise sur le marché s'appuie sur l'information sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-nocivités-incertitudes de Cabometyx est considéré comme étant favorable pour le traitement de l'adénocarcinome rénal avancé chez les adultes ayant déjà été traités par un agent ciblant le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF).

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Cabometyx, un antinéoplasique, a été autorisé pour le traitement de l'adénocarcinome rénal avancé chez les adultes ayant déjà été traités par un agent ciblant le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF).

Cabometyx est contre-indiqué chez les patients qui sont hypersensibles à ce médicament ou à tout ingrédient de la préparation, y compris tout ingrédient non médicinal, ou tout composant du contenant.

Cabometyx a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration du médicament.

Cabometyx (cabozantinib de 20 mg, 40 mg, et 60 mg, fourni sous le nom de cabozantinib (S)-malate) se présente sous forme de comprimés. En plus de l'ingrédient médicinal, les comprimés contiennent du dioxyde de silicium colloïdal, de la croscarmellose sodique, de l'hydroxypropyl cellulose, de l'hypromellose 2910, de l'oxyde de fer jaune, du lactose anhydre, du stéarate de magnésium, de la cellulose microcristalline, du dioxyde de titane et de la triacétine.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit de Cabometyx approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

2 Pourquoi Cabometyx a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Cabometyx a un profil avantages-nocivités-incertitudes favorable pour le traitement de l'adénocarcinome rénal avancé chez les adultes ayant déjà été traités par un agent ciblant le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF).

La fréquence de l'adénocarcinome rénal est deux fois supérieure chez les hommes que chez les femmes. Le fumage et l'obésité sont des facteurs de risques établis pour le développement de l'adénocarcinome rénal. Le pronostic dépend du stade et du grade de la tumeur et des signes de maladie métastatique lors de la présentation. L'adénocarcinome rénal métastase principalement aux poumons, aux ganglions lymphatiques, aux os, au foie, aux glandes surrénales et au cerveau.

Les traitements disponibles pour l'adénocarcinome rénal non résécable ou métastatique avancé entrent dans trois catégories thérapeutiques : les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK), la cible mécanistique des inhibiteurs de la rapamycine (mTOR), et les anticorps monoclonaux. Sunitib et le pazopanib sont recommandés comme agents de première ligne. Nivolumab, combiné à l'ipilimumab, est indiqué pour le traitement de patients atteints d'adénocarcinome rénal métastatique ou avancé à risque intermédiaire ou faible. Les options de traitement de deuxième ligne incluent évérolimus, axitinib, nivolumab, sorafenib et pazopanib. Le choix de traitement de deuxième ligne dépend du type de traitement reçu en première ligne.

L'autorisation de mise en marché relative à Cabometyx était principalement basée sur une étude aléatoire et ouverte de Phase III (METEOR), qui a fourni la preuve de son innocuité et de son efficacité comme traitement pour les patients adultes atteints d'adénocarcinome rénal avancé ayant déjà été traités par un agent ciblant le VEGF. Les patients ont été randomisés dans un ratio de 1:1 pour participer à l'un des deux groupes de traitement. Un groupe a reçu 60 mg de Cabometyx une fois par jour, et l'autre a reçu 10 mg d'évérolimus une fois par jour, ce qui constitue l'un des deux traitements de deuxième ligne standards possibles pour l'adénocarcinome rénal.

La survie sans progression (SSP) a été le paramètre primaire utilisé pour évaluer l'efficacité. Ce paramètre a été évalué au départ par un comité d'examen indépendant en radiologie à l'aveugle pour les 375 premiers patients randomisés. Une amélioration statistiquement significative a été observée chez les patients qui reçoivent Cabometyx comparativement à ceux qui reçoivent de l'évérolimus, avec une SSP médiane pour ces groupes calculée respectivement comme 7,4 mois et 3,8 mois. Des valeurs semblables ont été calculées pour la SSP dans toute la population étudiée de 658 patients.

Des améliorations ont également été observées chez les patients traités par Cabometyx en ce qui concerne au TRO et à la survie globale, qui ont été évalués comme paramètres secondaires. Le TRO des patients qui ont reçu Carbometyx était de 24 %, comparativement à 4 % pour ceux qui ont reçu l'évérolimus. Une augmentation de la survie globale chez les patients traités par cabozantinib a également été démontrée par le biais de trois analyses pendant l'étude. L'analyse provisoire initiale a eu lieu au moment de l'analyse primaire chez les 375 premiers patients sélectionnés randomisés. Bien que les résultats n'aient pas atteint le seuil aux fins de signification statistique, une tendance vers la survie globale prolongée a été observée chez les patients qui reçoivent Cabometyx. Une deuxième analyse a révélé une augmentation statistiquement significative de la survie globale chez les patients traités par Cabometyx. Les patients au sein de ce groupe de traitement ont eu une survie globale médiane de 21,4 mois, comparativement à 16,5 mois pour ceux qui recevaient de l'évérolimus. La troisième et dernière évaluation a montré que l'avantage de survie globale était maintenu chez les patients qui recevaient Cabometyx. Ces patients ont obtenu un gain important sur les plans clinique et statistique de 4,3 mois au chapitre de la survie globale comparativement aux patients traités par évérolimus (médianes de 21,4 mois et de 17,1 mois, respectivement).

Tous les patients ont éprouvé des réactions indésirables. La majorité était considérée comme liée au traitement, et des cas semblables d'effets indésirables graves ont été signalés au sein des deux groupes de traitement. Les effets indésirables graves (pire effet indésirable connexe, niveau de gravité 3 ou 4) étaient plus souvent associés avec Cabometyx qu'avec l'évérolimus (éprouvés respectivement par 68 % et 58 % des patients). Cependant, les effets indésirables associés à un décès survenu dans les 30 jours suivant la dernière administration de médicament ont été plus souvent observés chez les patients traités par évérolimus (7,1 %) que chez ceux qui ont reçu Cabometyx (4,5 %).

L'hypertension, la diarrhée, la fatigue et le syndrome d'érythrodysesthésie palmaire plantaire (SEPP) ont été les effets indésirables graves les plus souvent observés chez les patients qui recevaient Cabometyx. D'autres effets indésirables souvent signalés parmi les patients traités par Cabometyx ont été la nausée, une diminution de l'appétit, des vomissements, une diminution du poids, la constipation, la dysgueusie, la stomatitite, l'hypothyroïdisme, la dysphonie, l'inflammation des muqueuses, la dyspnée, l'asthénie, la toux, l'aspartate aminotransférase (AST) accrue, l'anémie, les maux de dos, les douleurs abdominales, l'alanine aminotransférase (ALT) accrue, l'hypomagnésémie, des éruptions cutanées, des douleurs dans les extrémités, des spasmes musculaires, une protéinurie, une dyspepsie, de l'arthralgie, de l'hypokaliémie, une peau sèche, des maux de tête et de l'hypophosphatémie.

Soixante-seize pourcent (76 %) des patients qui ont reçu Cabometyx ont eu besoin d'une modification de la dose pour gérer les effets indésirables, comparativement à 61 % des patients qui ont reçu évérolimus. Les doses de Cabometyx étaient le plus souvent modifiées ou réduites en raison de la diarrhée, du syndrome d'érythrodysesthésie palmaire plantaire (SEPP), de la fatigue, ou de l'hypertension. La diminution de l'appétit et la fatigue ont mené à une interruption du traitement chez plus de 1 % des patients qui recevaient Cabometyx.

Plusieurs effets indésirables importants du point de vue clinique ont été détectés en ce qui a trait à Cabometyx. Une thrombo-embolie, des perforations et des fistules gastro-intestinales, ainsi qu'une hémorragie ont toutes été signalées, et dans certains cas, ont entraîné des décès. L'hypertension et la crise hypertensive, l'hépatotoxicité, le syndrome de leucoencéphalopathie postérieure réversible, des complications de plaie ont également été signalées. De plus, Cabometyx n'a pas été étudié chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque ou d'une insuffisance hépatique ou rénale grave. Ces problèmes ont été abordés dans un encadré intitulé : Mises en garde et précautions importantes de la monographie de produit de Cabometyx.

Ipsen Biopharmaceuticals Canada Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Cabometyx. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Les étiquettes interne et externe, la notice d'accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Cabometyx qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l'étiquetage, à l'utilisation d'un langage clair et aux éléments de conception.

Après évaluation des marques nominatives à présentation et à consonance semblables, le nom proposé de Cabometyx a été accepté.

D'après les données non cliniques et les études cliniques, Cabometyx présente un profil d'innocuité acceptable. Les problèmes d'innocuité relevés peuvent être gérés à l'aide de l'étiquetage et d'une surveillance adéquate. La monographie de produit de Cabometyx comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d'innocuité identifiées.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Cabometyx?

Un avis d'insuffisance (ADI) a été délivré pour la présentation initiale, étant donné qu'elle ne contenait pas suffisamment de données pour compléter une évaluation des avantages et des risques relatifs à Cabometyx en ce qui concerne l'indication proposée. Deux objections majeures ont été identifiées : d'autres renseignements ont été requis pour terminer l'évaluation de la sécurité cardiaque, et les données fournies à l'appui de 60 mg comme dose recommandée n'étaient pas appropriées ni suffisantes. Le promoteur a soumis les renseignements demandés, qui ont été jugés acceptables après examen. Les objections pour lesquelles l'ADI a été délivré sont considérées comme réglées.

La présentation de drogue de Cabometyx a été examinée en vertu de la Politique sur l'évaluation prioritaire. On a constaté que Cabometyx entraîne une augmentation importante de l'efficacité, avec un profil avantages / risques amélioré par rapport aux traitements de deuxième ligne actuels pour l'adénocarcinome rénal avancé, une maladie qu'aucun médicament mis en marché au Canada ne prend en charge adéquatement. Les éléments de preuve d'un essai clinique pivot indiquent que Cabometyx a amélioré la survie sans progression, la survie globale et le taux de réponse objective lorsqu'on le compare au traitement de deuxième ligne standard pour l'adénocarcinome rénal avancé, évérolimus.

Étapes importantes de la présentation: Cabometyx

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation :2017-03-29
Demande de traitement prioritaire:
Déposée2017-04-28
Approuvée par le directeur, Bureau des sciences médicales :2017-05-26
Dépôt de la présentation :2017-06-05
Examen préliminaire 1
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire :2017-06-30
Réponse déposée :2017-07-06
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2017-07-26
Examen 1
Avis d'insuffisance (ADI) émis par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques (problèmes d'innocuité, et d'efficacité) :2017-11-30
Réponse déposée :2018-02-27
Examen préliminaire 2
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2018-03-16
Examen 2
Évaluation de la qualité terminée :2018-09-12
Évaluation clinique terminée :2018-09-12
Évaluation biostatistique terminée :2017-11-23
Évaluation du plan de gestion des risques terminée :2017-12-20
Examen de l'étiquetage terminé, comprenant l'évaluation des marques nominatives à présentation et à consonance semblables :2018-08-16
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques :2018-09-14

La décision réglementaire canadienne portant sur l'examen clinique et l'examen de la qualité de Cabometyx est fondée sur une évaluation critique du dossier soumis à Santé Canada. L'examen effectué à l'étranger par l'Agence européenne des médicaments (EMA) a servi de références supplémentaires.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

Cabozantinib est une petite molécule qui bloque les multiples récepteurs de la tyrosine kinase qui participent à la croissance de la tumeur et à l'angiogénèse, au remodelage pathologique des os, à la résistance aux médicaments et à la progression métastatique du cancer. Cabozantinib a été évalué pour son activité inhibitrice contre une variété de kinases et a été identifié comme un inhibiteur de la protéine réceptrice du facteur de croissance hépatocytaire (MET) et des récepteurs du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF). De plus, cabozantinib bloque d'autres tyrosines kinases, y compris ROS1, TYRO3, MER, TRKB, TIE-2, le récepteur GAS6 (AXL), la protéine réarrangée pendant la transfection (RET), le récepteur de facteur de cellules souches (KIT), et le tyrosine kinase-3 analogue à Fms (FLT3).

Les études pharmacocinétiques relatives à cabozantinib ont été principalement menées avec des préparations en suspension ou en capsule. Cependant, une étude démontrant la bioéquivalence entre les préparations en capsules et en comprimés a été incluse dans cette présentation. Étant donné qu'au départ, cabozantinib a été développé comme traitement pour le cancer de la thyroïde, plusieurs études incluses dans cette présentation ont été menées avec des patients souffrant de troubles autres que l'adénocarcinome rénal. En conséquence, les renseignements sur la pharmacocinétique après une posologie multiple avec des comprimés de 20 mg, 40 mg et 60 mg sont limités.

L'étude des effets des aliments, XL184-004, a été menée avec une préparation en capsule plutôt que la préparation en comprimés destinée à la commercialisation de Cabometyx. Les résultats de cette étude ont démontré que l'administration de cabozantinib après un repas à teneur élevée en matières grasses a accru considérablement l'exposition systémique chez les sujets en santé. Les patients qui consomment Cabometyx sont donc avisés de ne pas le prendre avec des aliments et de ne pas manger pendant au moins deux heures avant et une heure après l'administration.

La bioéquivalence entre les préparations en capsules et en comprimés de Cabometyx a été évaluée dans l'étude XL184-001. Les résultats de cette étude ont démontré que le taux d'absorption et le degré d'exposition au cabozantinib étaient semblables entre les deux préparations. D'après ces résultats, les conclusions tirées de l'étude des effets des aliments à l'aide de la préparation en capsules sont considérées comme applicables à la préparation en comprimés.

Les principaux aspects pharmacocinétiques de l'absorption, de la distribution, du métabolisme et de l'élimination de Cabometyx ont été bien caractérisés chez les patients et les volontaires en bonne santé. Les données pharmacocinétiques suggèrent que cabozantinib peut être soumis à une recirculation entéro-hépatique, ce qui peut prolonger la demi-vie du médicament. La demi-vie terminale a été calculée comme environ 99 heures après l'administration de doses de 20 mg, 40 mg, et 60 mg. De plus, quatre métabolites de cabozantinib ont été détectés dans le plasma à des concentrations supérieures à 10 % de la concentration parente. Dans l'ensemble, les données pharmacocinétiques appuient la consommation de Cabometyx pour l'indication approuvée.

Comparativement aux sujets en bonne santé, l'exposition au cabozantinib a été de 81 % supérieure chez les patients souffrant d'insuffisance hépatique légère et de 63 % plus élevée chez les patients souffrant d'insuffisance hépatique modérée. Les niveaux d'exposition élevés ont corrélé avec les taux de clairance inférieurs, et ensemble, ces niveaux prolongent la demi-vie terminale moyenne de 70 à 75 % chez les patients souffrant d'insuffisance hépatique. Une dose de départ réduite de 40 mg est donc recommandée pour les patients souffrant d'insuffisance hépatique légère à modérée. Cabometyx n'est pas recommandé pour les personnes souffrant d'insuffisance hépatique grave, puisqu'il n'a pas été étudié au sein de cette population.

Des valeurs plus élevées ont également été signalées pour la concentration maximale de plasma et l'exposition au cabozantinib chez les patients souffrant d'insuffisance rénale par opposition aux sujets en bonne santé. Les rapports moyens des moindres carrés géométriques pour cabozanitib plasmique, le Cmax et AUC0-inf, ont été de 19 % et de 30 % plus élevés chez les patients souffrant d'insuffisance rénale légère, et de 2 % et de 6 à 7 % plus élevé chez les patients souffrant d'une insuffisance rénale modérée. Les patients souffrant d'insuffisance rénale légère à modérée sont avisés d'utiliser Cabometyx avec prudence. De plus, il n'est pas recommandé pour les patients souffrant d'insuffisance rénale grave, puisqu'il n'a pas été étudié au sein de cette population.

Interactions médicament-médicament

La coadministration de Cabometyx et des inhibiteurs puissants du cytochrome P450 (CYP) 3A4 doit être effectuée avec prudence, puisque cela diminue la clairance de cabozantinib de 29 % et augmente la concentration plasmique de cabozantinib de 38 % suivant l'exposition à une dose unique. L'utilisation chronique et concomitante de Cabometyx avec des inducteurs de CYP3A4 devrait être évitée, puisque cela augmente la clairance de cabozantinib de 4,3 fois et réduit l'exposition au cabozantinib de 77 %.

Les résultats des expériences in vitro ont montré que cabozantinib est un substrat de la protéine 2 associée à la résistance polymédicamenteuse (RPM2), et bloque la pompe P glycoprotéine (gp-P). La coadministration de Cabometyx avec les inhibiteurs de RPM2 ou des substrats de gp-P peut entraîner une exposition accrue à cabozantinib.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Cabometyx approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L'efficacité clinique de Cabometyx chez les patients souffrant d'adénocarcinome rénal avancé était basé principalement sur une étude pivot désignée sous le nom de METEOR. METEOR était une étude ouverte, aléatoire de Phase III comparant Cabometyx au traitement standard de deuxième ligne pour l'adénocarcinome rénal avancé, l'évérolimus. Les 658 patients inscrits dans cette étude souffraient d'adénocarcinome rénal avancé et avaient déjà reçu au moins un inhibiteur de la tyrosine kinase du récepteur VEGF. Les patients ont été randomisés dans un ratio de 1:1 pour participer à l'un des deux groupes de traitement, afin de recevoir soit 60 mg de cabozantinib, soit 10 mg d'évérolimus une fois par jour. Le traitement a continué jusqu'à ce que l'état du patient ait progressé ou jusqu'à ce que le patient ressente un niveau de toxicité inacceptable. Les tumeurs ont été évaluées toutes les huit semaines pendant les 12 premiers mois, et toutes les 12 semaines par la suite.

Le paramètre d'efficacité primaire a été la survie sans progression (SSP). Un comité d'examen indépendant en radiologie à l'aveugle a procédé à l'analyse primaire de la SSP parmi les 375 patients sélectionnés randomisés. Une augmentation statistiquement significative de la SSP a été signalée chez les patients traités par cabozantinib, comparativement à ceux traités par évérolimus (7,4 mois et 3,8 mois, respectivement). Les résultats d'une analyse de tous les patients étaient conformes à ceux de la population primaire.

Le taux de réponse objective (TRO) a été évalué à titre de paramètre secondaire chez l'ensemble des patients et était considérablement plus élevé chez les patients qui recevaient cabozantinib que chez ceux qui recevaient de l'évérolimus. Tel qu'il a été déterminé par les investigateurs cliniques, le TRO était de 24 % pour cabozantinib et de 4 % pour évérolimus. Un comité d'examen indépendant a calculé les valeurs correspondantes de 17 % et de 3 % pour cabozantinib et évérolimus.

La survie globale constituait également un paramètre d'efficacité secondaire, et a été analysée trois fois au cours de l'étude. La première analyse a été effectuée au moment de l'analyse de la SSP au sein de la population primaire. Les résultats n'ont pas atteint le seuil aux fins de signification statistique, mais une tendance à la survie globale prolongée a été détectée chez les patients qui recevaient cabozantinib. La deuxième analyse a révélé une augmentation statistiquement significative de la survie globale chez les patients traités par cabozantinib. Des valeurs de survie globale médiane de 21,4 mois et de 16,5 mois ont été signalées respectivement pour les patients traités par cabozantinib et par évérolimus. La troisième et dernière analyse a donné respectivement des valeurs médianes de 21,4 et 17,1 mois relativement au cabozantinib et à évérolimus. Cette augmentation de 4,3 mois était statistiquement significative, et confirmait que l'avantage de survie globale du traitement par cabozantinib était maintenu.

Indication

L'indication proposée par le promoteur

L'indication approuvée par Santé Canada

Cabometyx (cabozantinib) est approuvé pour le traitement de patients souffrant d'adénocarcinome rénal avancé qui ont déjà été traités.Cabometyx (cabozantinib) est approuvé pour le traitement de l'adénocarcinome rénal avancé chez les adultes ayant déjà été traités par un agent ciblant le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF).

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Cabometyx approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

L'innocuité clinique de Cabometyx était basée principalement sur les données de sécurité tirées de l'étude pivot de Phase III METEOR décrite précédemment dans la section Efficacité clinique. Les résultats de cette étude ont démontré que la SSP, la survie globale et le TRO sont supérieurs pour cabozantinib (l'ingrédient médicinal de Cabometyx), qu'au traitement de deuxième ligne standard pour l'adénocarcinome rénal avancé, l'évérolimus.

Tous les patients inscrits dans la présente étude ont éprouvé des effets indésirables, avec des fréquences semblables d'effets indésirables graves observées dans les deux groupes de traitement. Les effets indésirables graves (pire effet indésirable connexe, niveau de gravité 3 ou 4) étaient plus souvent associés à Cabometyx qu'à l'évérolimus (68 % par opposition à 58 % des patients). Les effets indésirables associés à un décès dans les 30 jours suivant la dernière administration du médicament étaient plus fréquents chez les patients traités par évérolimus (7,1 %) que chez ceux traités par Cabometyx (4,5 %).

Des modifications de dose ont été nécessaires pour gérer les effets indésirables chez 76 % de patients recevant Cabometyx et 61 % de patients recevant l'évérolimus. La diarrhée, le syndrome d'érythrodysesthésie palmaire plantaire (SÉPP), et la fatigue ont nécessité une interruption de dose chez au moins 10 % de patients traités par Cabometyx. Ces trois effets indésirables, ainsi que l'hypertension, ont également été les plus souvent associés à une réduction de dose. La diminution de l'appétit et la fatigue ont abouti à un arrêt du traitement chez plus de 1 % des patients.

Les effets indésirables les plus courants, ressentis par 10 % ou plus de patients traités par Cabometyx, étaient la diarrhée, la fatigue, la nausée, une diminution de l'appétit, le syndrome d'érythrodysesthésie palmaire plantaire (SÉPP), l'hypertension, des vomissements, une diminution du poids, la constipation, la dysgueusie, la stomatite, l'hypothyroïdisme, la dysphonie, l'inflammation des muqueuses, la dyspnée, l'asthénie, la toux, l'aspartate aminotransférase (AST) accrue, l'anémie, les maux de dos, les douleurs abdominales, l'alanine aminotransférase (AST) accrue, l'hypomagnésémie, des éruptions cutanées, des douleurs dans les extrémités, des spasmes musculaires, une protéinurie, une dyspepsie, de l'arthralgie, de l'hypokaliémie, une peau sèche, des maux de tête et de l'hypophosphatémie.

Plusieurs effets indésirables qui présentent un intérêt clinique ont été associés à Cabometyx, qui sont également caractéristiques d'autres inhibiteurs de tyrosine kinase. Ces effets incluent la perforation gastro-intestinale (GI), des fistules GI et non-GI, des événements thromboemboliques, une hémorragie grave (de Grade 3 ou plus), des complications de plaie, le syndrome de leucoencéphalopathie postérieure réversible, l'hypertension, et l'hépatotoxicité, qui sont tous mis en évidence dans un encadré intitulé : Mises en garde et précautions importantes de la monographie de produit de Cabometyx. D'autres effets indésirables associés aux inhibiteurs de tyrosine kinase incluent la diarrhée, le SEPP, l'hypothyroïdisme, l'ostéonécrose, la protéinurie, et l'allongement de l'intervalle QT.

Un Avis d'insuffisance (ADI) a été délivré pour la présentation initiale de drogue nouvelle pour Cabometyx. Deux objections majeures ont été identifiées : les renseignements insuffisants pour effectuer une analyse approfondie de l'innocuité cardiaque, et l'absence d'une étude de détermination de la dose de Phase I pour justifier la dose de départ recommandée de 60 mg. Le promoteur a fourni les données en suspens en réponse à l'ADI. Ces données ont été considérées comme acceptables après examen et les objections sont considérées comme résolues.

Santé Canada a déterminé que les mesures appropriées sont en place pour répondre aux préoccupations en matière d'innocuité identifiées pour Cabometyx, et promouvoir son utilisation sécuritaire et efficace. Dans l'ensemble, le profil d'avantages par rapport aux risques de Cabometyx est favorable et il n'y a, dans cette présentation, aucun problème qui empêche l'autorisation du produit.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Cabometyx approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Des analyses pharmacodynamiques primaires ont révélé que cabozantinib (l'ingrédient médicinal de Cabometyx) bloque une vaste gamme de protéines susceptibles de contribuer à l'excroissance oncogène. Ces protéines incluent les protéines proto-oncogènes MET, AXL, et RET, ainsi que certains mutants cliniquement pertinents de RET et de MET. Les larges effets anti-tumorigènes de cabozantinib ont également été observés dans les modèles souris de xénogreffe de cancer de la thyroïde humain, de cancer du poumon et de cancer du sein, ainsi que dans un modèle de tumeur de gliome de rat C6.

Dans les études pharmacologiques d'innocuité, aucune préoccupation n'a été détectée à l'égard des effets de cabozantinib sur le système cardiovasculaire, le système respiratoire et le système nerveux central.

Des études in vivo chez les souris, les rats, les chiens et les singes ont indiqué une absorption rapide, et des études chez les rats indiquent que cabozantinib est distribué à grande échelle. Chez les chiens, cabozantinib a été métabolisé par diverses voies, et le processus principal semble être la défluorination oxydative. À la fois chez les rats et les chiens, cabozantinib est excrété principalement par les fèces.

Les études non cliniques ont également identifié plusieurs médicaments qui peuvent interagir avec cabozantinib ou être affectés par lui. Les inhibiteurs et les inducteurs de protéine 2 associé à la résistance polymédicamenteuse (MRP2) peuvent affecter les niveaux de circulation du cabozantinib, puisque c'est probablement un substrat du MRP2. Des interactions médicament-médicament peuvent également survenir entre cabozantinib et la P-glycoprotéine (gp-P), et les substrats OAT3, MATE1 et MATE2K. De plus, les résultats indiquent que le CYP3A4 peut contribuer au métabolisme de cabozantinib. Les médicaments qui affectent les chemins catalytiques du CYP3A4 peuvent, par conséquent, modifier la pharmacocinétique de cabozantinib.

Des études de toxicité par administration réitérée chez les rats, les chiens et les souris ont fourni la preuve de toxicité à des doses inférieures à la dose clinique, affectant de nombreux organes et de nombreux systèmes organiques. Des signes évidents de toxicité ont été observés dans le système gastro-intestinal, la moelle osseuse, les tissus lymphoïdes, l'appareil reproducteur, les tissus endocriniens, les reins, et la peau. Des signes de toxicité pour la reproduction ont également été observés chez les chiens. Une fréquence accrue de néphropathie progressive chronique a été observée chez les rats. De plus, la consommation à long terme de cabozantinib a entraîné le développement de tumeurs aux glandes surrénales chez les rats, ce qui indique que cabozantinib peut être cancérigène.

La toxicité de cabozantinib pour la reproduction et le développement a également été démontrée par le biais d'études sur les rats et les lapins. Chez les rats, cabozantinib affectait la performance reproductrice des mâles et des femelles, la fertilité, le développement embryofœtal et la toxicité juvénile à des doses inférieures à la dose clinique. Des signes d'embryotoxicité ont été observés chez les lapins.

Cabozantinib a testé négatif pour la génotoxicité dans le test Ames, ce qui signifie qu'il est peu probable qu'il soit mutagène. De plus, il n'a pas provoqué d'effets clastogènes dans les cellules de lymphome de souris L5178Y TK+/- ou les micronoyaux dans les érythrocytes polychromatiques de la moelle de la souris, qui sont des indicateurs d'altération chromosomique. Cependant, le test d'Ames a démontré que le métabolite para-fluoroaniline (p-FA) et quatre impuretés du cabozantinib pouvaient être génotoxiques à des concentrations élevées, et devraient être étroitement surveillées et contrôlées.

Des mises en garde et précautions appropriées sont énumérées dans la monographie de produit de Cabometyx pour répondre aux préoccupations identifiées en matière d'innocuité. En considération de l'utilisation prévue de Cabometyx, il n'existe aucun problème pharmacologique ou toxicologique dans cette présentation qui empêche l'autorisation du produit.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Cabometyx approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

Les données sur la chimie et la fabrication présentées pour Cabometyx ont démontré que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon uniforme pour répondre aux spécifications approuvées.

Cabozantinib, la substance médicamenteuse, est fourni comme cabozantinib (S)-malate. Le processus de fabrication a été validé pour s'assurer que la forme polymorphique N-2 est produite de façon uniforme puisqu'elle peut également exister sous la forme polymorphique N-1. Les contrôles du processus de fabrication ont également pris en considération les niveaux de seuils pour les impuretés. Les limites proposées d'impuretés relatives au médicament sont considérées comme adéquatement qualifiées.

Le processus de fabrication de Cabometyx, le produit pharmaceutique, implique les étapes de déshydratation et de séchage par voie humide, de mélange, de compression, et de revêtement en couches minces. Les trois forces de dosage sont proportionnelles sur le plan de la composition et faites d'un mélange commun. Des études appropriées en matière de développement et de validation ont été menées, et les contrôles appropriés sont en place pour les processus commerciaux. D'après les données présentées sur la stabilité, la durée de conservation proposée de 36 mois est acceptable lorsque le médicament est entreposé à la température ambiante (de 15ºC à 25ºC).

Tous les sites qui participent à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux trouvés dans le produit pharmaceutique sont acceptables aux fins d'utilisation dans les médicaments conformément au Règlement sur les aliments et drogues. Le lactose, l'un des excipients des comprimés de Cabometyx, est d'origine animale. Le lactose utilisé dans la production de Cabometyx n'est pas considéré comme un risque pour l'encéphalopathie spongiforme bovine ou l'encéphalopathie spongiforme transmissible (ESB ou EST). Une lettre de certification attestant de ces allégations a été fournie par le promoteur.