Sommaire des motifs de décision portant sur Camzyos

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Sommaire des motifs de décision (SMD)

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Camzyos est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Camzyos

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Camzyos, un produit dont l’ingrédient médicinal est mavacamten. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations et des demandes de drogues.

Mise à jour : 2023-04-12

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • DIN 02532549 - 2,5 mg mavacamten, capsule, administration orale

  • DIN 02532557 - 5 mg mavacamten, capsule, administration orale

  • DIN 02532565 - 10 mg mavacamten, capsule, administration orale

  • DIN 02532573 - 15 mg mavacamten, capsule, administration orale

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d’activité ou de présentation

Date de présentation

Décision et date

Sommaire des activités

Avis de mise en marché d’un produit pharmaceutique (DINs 02532549, 02532557)

Sans objet

Date de la première vente : 2023-01-09

Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.

PDN Nº 258772

2021-11-18

Délivrance d’un AC 2022-11-08

Délivrance d’un AC relatif à une Présentation de drogue nouvelle.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Camzyos

SMD émis le : 2023-04-12

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Camzyos.

Mavacamten

Identification numérique de drogue (DINs) :

  • DIN 02532549 - 2.5 mg mavacamten, capsule, voie d'administration orale

  • DIN 02532557 - 5 mg mavacamten, capsule, voie d'administration orale

  • DIN 02532565 - 10 mg mavacamten, capsule, voie d'administration orale

  • DIN 02532573 - 15 mg mavacamten, capsule, voie d'administration orale

Bristol Myers Squibb Pharma

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 258772

Type de présentation : Présentation de drogue nouvelle (Nouvelle substance active)

Domaine thérapeutique (Code anatomique, thérapeutique, chimique [Anatomical Therapeutic Chemical Code]) : C01 Thérapie cardiaque

Date de présentation : 2021-11-18

Date d’autorisation : 2022-11-08

Le 8 novembre 2022, Santé Canada a émis à l'intention de Bristol Myers Squibb Pharma un Avis de conformité pour le produit médicamenteux Camzyos.

L'autorisation de mise en marché s'appuie sur l'information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes de Camzyos est considéré comme étant favorable pour le traitement de cardiomyopathie hypertrophique obstructive symptomatique des classes II-III de la New York Heart Association (NYHA), chez les patients adultes.

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Camzyos, un inhibiteur de myosine cardiaque, a été autorisé pour le traitement de la cardiomyopathie hypertrophique obstructive symptomatique des classes II-III de la New York Heart Association, chez les patients adultes.

L’efficacité et l’innocuité de Camzyos n’ont pas été établies chez les patients pédiatriques (âgés de moins de 18 ans). Camzyos n’est donc pas autorisé pour un usage pédiatrique.

L’expérience clinique rapportée chez les patients gériatriques (65 ans et plus) suggère que l’innocuité, l’efficacité et la pharmacocinétique étaient compatibles avec celles des patients plus jeunes (18 à moins de 65 ans).

Camzyos (2,5 mg, 5 mg, 10 mg et 15 mg de mavacamten) est présenté comme une capsule pour usage oral. En plus de l’ingrédient médicinal mavacamten, les capsules contiennent également des ingrédients non médicinaux, de la croscarmellose sodique, de l’hypromellose, du stéarate de magnésium (non bovin), du mannitol et du dioxyde de silicium. Les ingrédients non médicinaux présents dans la coque de la capsule externe sont énumérés ci-dessous :

  • la coquille de la capsule de 2,5 mg contient de la gélatine (bovine et/ou porcine), de l’oxyde de fer noir, de l’oxyde de fer rouge et du dioxyde de titane;

  • la coquille de la capsule de 5 mg contient de la gélatine (bovine et/ou porcine), du dioxyde de titane et de l’oxyde de fer jaune;

  • la coquille de la capsule de 10 mg contient de la gélatine (bovine et/ou porcine), du dioxyde de titane et de l’oxyde de fer rouge;

  • la coquille de la capsule de 15 mg contient de la gélatine (bovine et/ou porcine), du dioxyde de titane et de l’oxyde de fer noir.

L’encre d’impression sur la coquille contient de l’oxyde de fer noir, de l’hydroxyde de potassium, du propylène glycol, du shellac et une forte solution d’ammoniac.

Camzyos est contre-indiqué pour une utilisation concomitante avec des inhibiteurs modérés ou forts de l’enzyme CYP2C19 du cytochrome P450 (CYP), ou des inhibiteurs forts de CYP3A4, en raison du risque de développer une dysfonction ventriculaire gauche. Camzyos est également contre-indiqué pour une utilisation concomitante avec des inducteurs modérés ou forts à la fois de CYP2C19 et de CYP3A4, en raison du risque de perte d’effet thérapeutique. De plus, Camzyos est contre-indiqué pendant la grossesse, ou chez les patients qui sont hypersensibles à ce médicament ou à tout ingrédient de la formulation, y compris tout ingrédient non médicinal, ou composant du contenant.

Le produit médicamenteux a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à son administration. La monographie de produit de Camzyos est accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

2 Pourquoi Camzyos a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Camzyos a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour le traitement de la cardiomyopathie hypertrophique obstructive symptomatique de la classe II-III de la New York Heart Association, chez les patients adultes.

La cardiomyopathie hypertrophique est un trouble myocardique primaire associé à l’hypertrophie ventriculaire gauche. Il s’agit d’une maladie chronique et progressive du sarcomère cardiaque, avec une présentation clinique et une évolution variable. Bien que la cardiomyopathie hypertrophique puisse présenter des symptômes à tout âge, elle est le plus souvent diagnostiquée dans la cinquième ou la sixième décennie de vie, par la présence de symptômes cardiaques ou des arythmies débilitantes progressives, survenant généralement sur une longue période de temps. La cardiomyopathie hypertrophique est la maladie génétique la plus courante qui affecte directement la fonction musculaire cardiaque. Elle peut être héritée de manière familiale ou se produire spontanément chez un patient. Des mutations affectant les gènes structuraux du sarcomère cardiaque ont été documentées chez environ 40 % des personnes touchées et chez environ 60 % des personnes ayant des antécédents familiaux de manifestations cliniques de cardiomyopathie hypertrophique. Sur le plan histologique, la cardiomyopathie hypertrophique se caractérise par une hypertrophie et un désordre des myocytes, un remodelage microvasculaire et une fibrose cardiaque. Une caractéristique pathologique déterminante de la cardiomyopathie hypertrophique est l’hypercontractilité myocardique, accompagnée d’une réduction de la conformité ventriculaire gauche, qui se manifeste cliniquement par une réduction de la taille de la chambre ventriculaire, généralement avec une fraction d’éjection supérieure à la normale, et avec une dysfonction diastolique associée.

La cardiomyopathie hypertrophique obstructive et la cardiomyopathie hypertrophique non obstructive sont des classifications cliniques de la cardiomyopathie hypertrophique, en fonction de la présence ou de l’absence d’obstruction du débit ventriculaire gauche. La cardiomyopathie hypertrophique obstructive est définie de façon hémodynamique comme un gradient de sortie ventriculaire gauche de crête ≥ 30 mmHg. Toutefois, ces deux sous-types de cardiomyopathie hypertrophique se caractérisent par une hypercontractilité ventriculaire gauche, une hypertrophie ventriculaire gauche et une conformité ventriculaire réduite. En outre, la cardiomyopathie hypertrophique obstructive présente aussi un écoulement ventriculaire gauche réduit en raison de changements structurels affectant la voie du débit ventriculaire gauche.

Les patients atteints de cardiomyopathie hypertrophique obstructive présentent une diminution progressive de la fonction cardiaque au fil du temps et courent un risque accru d’insuffisance cardiaque, de développement de la fibrillation auriculaire et, par la suite, un risque accru d’AVC thromboembolique. En outre, les patients atteints de cardiomyopathie hypertrophique présentent un risque accru de décès cardiaque soudain, allant de 0,5 % à 2 % par an chez les patients adultes. L’élévation du gradient de pointe de la sortie ventriculaire gauche au-dessus de 30 mmHg contribue à des résultats défavorables chez les patients atteints de cardiomyopathie hypertrophique, y compris la progression de l’insuffisance cardiaque et la mort à la suite d’un accident vasculaire cérébral.

Les patients souffrant d’une cardiomyopathie hypertrophique obstructive peuvent souvent présenter des symptômes qui comprennent un essoufflement au repos ou avec de l’effort, de la fatigue, une douleur thoracique et une capacité d’exercice limitée qui s’aggrave avec le temps en l’absence d’un traitement efficace. Les symptômes et leur gravité varient d’un patient à l’autre. Cette variabilité de la présentation des symptômes peut entraîner des retards dans le diagnostic de cardiomyopathie hypertrophique, ou de son mauvais diagnostic, ou même l’utilisation de traitements inefficaces destinés à traiter d’autres troubles.

La prévalence globale de la cardiomyopathie hypertrophique dans la population adulte générale est estimée à environ 1 personne sur 500, soit 0,2 %, bien qu’on pense que si des méthodes d’imagerie plus sensibles étaient utilisées, ainsi que des tests génétiques des membres de la famille des personnes touchées, il est possible que jusqu’à environ 0,6 % de personnes soient affectées.

Le traitement actuel de la cardiomyopathie hypertrophique demeure largement empirique et de suppport, en mettant l’accent sur la réduction des symptômes du patient, l’amélioration de la capacité fonctionnelle et la prévention de la progression de la maladie. Les thérapies médicales couramment utilisées sont les bêta-bloquants et les bloqueurs de canaux calciques non-dihydropyridines. Chez les patients qui présentent des signes et des symptômes obstructifs avancés, une thérapie invasive non pharmacologique avec des procédures de réduction du septum, y compris une myectomie septale ou une ablation de la cloison alcoolique septale, peuvent être nécessaire.

Le mavacamten, l’ingrédient médicinal de Camzyos, est un inhibiteur réversible de première classe de la myosine cardiaque qui réduit la contractilité du muscle cardiaque en inhibant la liaison excessive de la myosine. Le mavacamten, cependant, n’interfère pas avec la capacité de la myosine à se détacher de l’actine, une étape importante dans la relaxation diastolique. De plus, le mavacamten est sélectif pour la myosine cardiaque- par rapport à la myosine des muscles squelettiques et est inactif sur la myosine musculaire. Compte tenu de cela, il a le potentiel d’améliorer la fonction de la myosine dans les cœurs hypercontractiles.

L’efficacité et l’innocuité de Camzyos ont été évaluées dans une étude pivot de phase III, à double insu, randomisée, contrôlée par placebo, multicentrique, internationale, à groupe parallèle, EXPLORER-HCM. Au total, 251 patients adultes présentant cardiomyopathie hypertrophique obstructive symptomatique de classe II et III de la NYHA avec une fraction d’éjection ventriculaire gauche ≥ 55 %, et un gradient de sortie ventriculaire gauche de pointe ≥ 50 mmHg au repos ou avec provocation (Valsalva) ont été inscrits à cette étude. Au total, 123 patients ont reçu Camzyos. La majorité des patients ont reçu un traitement de base standard pour la cardiomyopathie hypertrophique : 96 % des patients du groupe Camzyos (76 % utilisaient des bêta-bloquants et 20 % des non-dihydropyridines bloqueurs de canaux calciques) et 87 % des patients du groupe placebo (74 % utilisaient des bêta-bloquants et 13 % utilisaient des bloqueurs de canaux calciques non-dihydropyridines).

Le paramètre principal de l’étude EXPLORER-HCM consistait en un paramètre composite pré spécifié de la fonction du patient, mesuré par le changement de classe de la NYHA et par le changement de la consommation maximale d’oxygène (pVO2), qui reflète la capacité d’exercice du patient. Cinq paramètres secondaires individuels ont également été préspécifiés pour être testés séquentiellement, dans l’ordre suivant :

  1. changement, entre le début de l'étude et la semaine 30, du gradient de sortie ventriculaire gauche de pointe après l’exercice,
  2. changement, entre le début de l'étude et la semaine 30, de la pVO2 déterminée par l'épreuve d'effort cardiopulmonaire (CPET),
  3. proportion de sujets présentant une amélioration d'au moins une classe NYHA à partir du début de l'étude et la semaine 30,
  4. changement, entre le début de l'étude et la semaine 30, sur l'état de santé rapporté par les sujets tel qu'évalué par le questionnaire sur la cardiomyopathie de Kansas City (version en 23 points) - note de synthèse clinique pour évaluer la fonction du patient,
  5. changement, entre le début de l'étude et la semaine 30, sur la sévérité des symptômes de la cardiomyopathie hypertrophique rapportée par le sujet, évaluée par le score du domaine de l'essoufflement sur le questionnaire de symptômes de la cardiomyopathie hypertrophique, afin d'évaluer la sévérité des symptômes respiratoires de la cardiomyopathie hypertrophique rapportée par le patient lui-même.

Les résultats de tous les paramètres mentionnés ci-dessus ont démontré une supériorité statistiquement significative et cliniquement pertinente de Camzyos par rapport au placebo lorsqu’ils sont utilisés pour le traitement de la cardiomyopathie hypertrophique obstructive en plus de la thérapie de fond d’un bêta-bloquant ou d’un bloqueur de canaux calciques non-dihydropyridines. Les résultats des paramètres exploratoires supplémentaires de la fonction cardiaque et de la structure cardiaque appuient également la supériorité de Camzyos par rapport au placebo.

Les effets indésirables les plus souvent signalés chez les patients recevant Camzyos étaient de la fatigue, des étourdissements et des maux de tête. Ces événements ont été signalés légèrement plus fréquemment chez les sujets recevant le placebo. Cependant, en raison de son mécanisme d’action, l’utilisation de Camzyos peut conduire à des diminutions excessives de la fonction contractile myocardique, se manifestant comme une diminution de la fraction d’éjection ventriculaire gauche, menant à l’apparition possible d’une insuffisance cardiaque manifeste. Par conséquent, tout au long du programme de développement de médicaments cliniques, le promoteur a utilisé un algorithme de dosage explicite pour Camzyos, basé sur une évaluation régulière des concentrations plasmatiques de mavacamten (l'ingrédient médicinal dans Camzyos) obtenues et/ou des gradients de mesures de la diminution de la fraction d’éjection ventriculaire gauche et de la sortie ventriculaire gauche de pointe, par échocardiographie. Au cours de l’étude clinique pivot EXPLORER-HCM, les paramètres pharmacocinétiques et pharmacodynamiques ont été surveillés régulièrement et utilisés pour titrer les doses de Camzyos, tandis que plus tard, pendant la phase d’extension ouverte de EXPLORER-HCM, on s’est appuyé davantage sur les évaluations cliniques et la surveillance échocardiographique seulement. Le promoteur a démontré que la surveillance régulière de mesure de la fraction d’éjection ventriculaire gauche et de la voie d’éjection ventriculaire gauche de pointe par échocardiographie, ainsi que de l’état clinique du patient, est une approche acceptable à utiliser pour optimiser la dose de Camzyos dans la cardiomyopathie hypertrophique obstructive dans le contexte post-commercialisation afin de gérer le risque d’induire des épisodes d’insuffisance cardiaque liée au médicament. Un algorithme de dosage explicite et un calendrier de surveillance des patients ont été élaborés et sont décrits dans la monographie de produit de Camzyos. En outre, l’utilisation de Camzyos doit être initiée sous la supervision d’un médecin expérimenté dans le traitement de la cardiomyopathie hypertrophique. On a également élaboré du matériel éducatif destiné aux patients et aux prescripteurs pour minimiser les risques.

L’augmentation des concentrations plasmatiques de mavacamten peut entraîner des réductions de la fraction d’éjection ventriculaire gauche et le développement de l’insuffisance cardiaque. Le promoteur a démontré que la surveillance régulière de la fraction d’éjection ventriculaire gauche par échocardiographie chez les chez les patients traités avec mavacamten est un moyen efficace de surveiller et de gérer le risque pour le patient de cette réaction indésirable au médicament, sans qu’il soit nécessaire d’effectuer une surveillance supplémentaire avec des tests réguliers des concentrations plasmatiques de Camzyos. La surveillance de la fraction d'éjection du ventricule gauche devrait également s'avérer utile à la gestion de ce risque chez les patients qui sont des métaboliseurs lents des isoenzymes du cytochrome P450 (CYP) CYP2C19 et du CYP3A4, ou qui prennent des médicaments qui inhibent ces enzymes du CYP qui jouent un rôle important dans la biotransformation de la mavacamten. Toutefois, l’utilisation concomitante d’inhibiteurs modérés ou forts du CYP2C19 ou d’inhibiteurs forts du CYP3A4 est contre-indiquée pour limiter le risque d'une réduction de la fraction d'éjection du ventricule gauche associé à une augmentation marquée des concentrations plasmatiques de mavacamten.

Les préoccupations en matière d’innocuité mentionnées ci-dessus ont été incluses dans un encadré de mises en garde et précautions importantes dans la monographie de produit de Camzyos. De plus, il a été démontré dans des études non cliniques que Camzyos cause de la toxicité fœtale et de la tératogénicité. Par conséquent, l’utilisation de Camzyos est contre-indiquée pendant la grossesse.

Bristol Myers Squibb Pharma a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Camzyos. Le PGR est conçu de manière à décrire les problèmes d’innocuité connus et potentiels, à présenter le plan de surveillance prévu et, au besoin, à décrire les mesures qui sont mises en place pour réduire les risques associés au produit. Après examen, le PGR a été jugé acceptable.

Les étiquettes interne et externe et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Camzyos qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception.

Une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables a été effectuée. Après examen, le nom proposé de Camzyos a été accepté.

Dans l’ensemble, il a été démontré que Camzyos présente un profil avantage-effets nocifs-incertitude favorable fondé sur des études de qualité, non cliniques et cliniques. Les problèmes d’innocuité identifiés peuvent être gérés par l’étiquetage et une surveillance adéquate. Des mises en garde et des précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit de Camzyos pour répondre aux préoccupations en matière d’innocuité.

Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'Avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication). 

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Camzyos?

Étapes importantes de la présentation : Camzyos

Étape importante de la présentation

Date

Réunion préalable à la présentation

2021-07-13

Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle

2021-11-18

Examen préliminaire

Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire

2021-12-17

Réponse d'Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire déposée

2021-12-23

Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire émise

2022-01-12

Examen ​​​​​​

Évaluation biopharmaceutique terminée

2022-10-28

Évaluation biostatistique terminée

2022-11-01

Évaluation non clinique terminée

2022-11-02

Examen de l'étiquetage terminé

2022-11-02

Évaluation de la qualité terminée

2022-11-03

Évaluation clinique/médicale terminée

2022-11-03

Évaluation du plan de gestion des risques terminée 

2022-11-03

Délivrance de l'Avis de conformité par la directrice générale, Direction des médicaments pharmaceutiques

2022-11-08

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice : gestion des présentations et des demandes de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

5 Quelles activités postautorisation ont été menées à l'égard de Camzyos?

Les Sommaires des motifs de décision (SMD) relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 incluront des renseignements sur les activités postautorisation sous forme de tableau. Le tableau des activités postautorisation (TAPA) comprendra de brefs résumés d'activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Le TAPA continuera d'être actualisé durant tout le cycle de vie du produit.

Le TAPA relatif à Camzyos est accessible ci-dessus.

Pour consulter les derniers avis, mises en garde et retraits concernant des produits commercialisés, consultez MedEffet Canada.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

D’après des données non cliniques, on peut s’attendre à une réduction de la fraction d’éjection ventriculaire gauche avec le traitement Camzyos. Dans les études cliniques, on a aussi observé une réduction de la fraction d’éjection ventriculaire gauche dépendante de la concentration dans les études à dose unique et à dose ascendante multiple chez des personnes en bonne santé. Dans l’étude clinique EXPLORER-HCM, alors que la fraction d’éjection ventriculaire gauche moyenne au repos était de 74 % au niveau de référence dans les deux groupes de traitement, le changement absolu moyen par rapport au niveau de référence dans la fraction d’éjection ventriculaire gauche était de -4 % chez les patients traités avec Camzyos, et de 0 % chez les patients traités avec un placebo, au cours de la période de traitement de 30 semaines. À la 38e semaine, après une interruption de 8 semaines de Camzyos, la fraction d’éjection ventriculaire gauche moyenne était revenue aux niveaux de référence dans les deux groupes de traitement.

Une analyse pharmacocinétique de la population et une modélisation de l’exposition et de la réponse à la relation entre l’exposition à Camzyos et la fraction d’éjection ventriculaire gauche, ainsi qu’entre l’exposition à Camzyos et le gradient de la sortie ventriculaire gauche de pointe (Valsalva) provoquée, appuient la stratégie de surveillance clinique et de dosage proposée pour Camzyos chez les patients atteints de cardiomyopathie hypertrophique.

Aucune étude approfondie de l’intervalle QT n’a été menée pour Camzyos. Cependant, dans une étude de dose ascendante multiple de phase I chez des personnes en bonne santé, une exposition soutenue à Camzyos à des niveaux supra thérapeutiques (18,5 mg et 25 mg une fois par jour pendant 28 jours) qui a conduit à une dépression marquée de la fonction systolique a été associée à une prolongation corrigée de l’intervalle QT (QTc). Un intervalle QT accru avec correction Fridericia (QTcF); un changement par rapport au niveau de référence entre 30 et 60 ms a été observé chez 40 % et 70 % des participants qui ont reçu 18,5 mg et 25 mg une fois par jour, respectivement. L’allongement de l’intervalle QT a été induit en fonction de la dose et de la concentration. Toutefois, chez les patients souffrant de cardiomyopathie hypertrophique, l’intervalle QT peut être intrinsèquement allongé en raison d’une maladie sous-jacente, en association avec le rythme ventriculaire ou en association avec des médicaments susceptibles d’allonger l’intervalle QT, couramment utilisés dans cette population de patients. Une analyse de l’exposition et de la réponse dans des études cliniques portant sur des patients atteints de cardiomyopathie hypertrophique, traités avec Camzyos, n’a pas démontré d’allongement de l’intervalle QTc dépendant de la concentration dans la plage d’exposition thérapeutique.

Considérations spéciales

Insuffisance hépatique

Dans une étude pharmacocinétique à dose unique, la zone sous la courbe en fonction de la concentration du temps du médicament plasmatique pour Camzyos a été multipliée par 3,2 et 1,9 chez des patients atteints d’une insuffisance hépatique légère (classe A de Child Pugh) et modérée (classe B de Child Pugh), respectivement, comparativement à des personnes ayant une fonction hépatique normale. La fonction hépatique n’a pas eu d’effet sur la concentration plasmatique maximale (Cmax), ce qui est conforme à l’absence de changement du taux d’absorption et/ou du volume de distribution. Une étude pharmacocinétique spécialisée n’a pas été menée chez des patients atteints d’une insuffisance hépatique grave (classe C de Child-Pugh). Par conséquent, l’utilisation de Camzyos n’est pas recommandée pour les patients atteints d’une insuffisance hépatique grave.

Insuffisance rénale

Aucune étude pharmacocinétique spécifique n’a été menée chez des patients atteints d’insuffisance rénale. Une analyse pharmacocinétique de la population a estimé une augmentation de 1,2 fois de l’exposition médiane à l’état stationnaire chez des patients avec un taux de filtration glomérulaire estimé (GFRe) est de 45 ml/min/1,73 m2, par rapport aux patients de référence qui avaient un GFRe médian de 95 ml/min/1,73 m2.

Phénotype du métaboliseur CYP2C19

Après l’administration d’une dose unique de 15 mg de Camzyos, la Cmax et la courbe en fonction de la concentration du temps extrapolée à l’infini ont augmenté respectivement de 47 % et de 241 % dans les métaboliseurs faibles du CYP2C19 par rapport aux métaboliseurs normaux du CYP2C19. La demi-vie moyenne est prolongée dans les métaboliseurs faibles du CYP2C19 comparativement aux métaboliseurs normaux du CYP2C19 (à 23 jours contre 6 à 9 jours, respectivement).

Interactions médicamenteuses

Le mavacamten, l’ingrédient médicinal de Camzyos, est un inhibiteur de la myosine cardiaque. Des effets négatifs supplémentaires sur la contractilité cardiaque sont attendus lorsque Camzyos est utilisé avec d’autres médicaments qui réduisent la contractilité cardiaque. La coadministration de Camzyos (15 mg) avec l’inhibiteur faible du CYP2C19, l’oméprazole (20 mg), a entraîné une augmentation de 48 % de la courbe en fonction de la concentration du temps extrapolée à l’infini du mavacamten sans effet sur la Cmax chez les métaboliseurs normaux sains et les chez métaboliseurs rapides du CYP2C19 combinés. La coadministration de Camzyos (25 mg) avec l’inhibiteur modéré du CYP3A4, à libération soutenue de verapamil (240 mg), a entraîné une augmentation de 16 % et de 52 % de la courbe en fonction de la concentration du temps extrapolée à l’infini et de la Cmax de mavacamten, respectivement, dans les métaboliseurs intermédiaires sains combinés et les métaboliseurs normaux pour le CYP2C19. Aucune étude clinique d’interaction médicament-médicament n’a été menée avec des inhibiteurs ou des inducteurs forts du CYP2C19 ou du CYP3A4.

La modélisation et la simulation pharmacocinétiques physiologiques ont été utilisées pour prédire les interactions médicamenteuses de Camzyos avec des modulateurs du CYP2C19 et du CYP3A4. La coadministration de Camzyos (15 mg) avec le puissant inhibiteur du CYP2C19, la ticlopidine (250 mg deux fois par jour) en silico, a entraîné une augmentation de 98 % et de 59 % de la zone sous la courbe de concentration de temps du mavacamten du temps zéro à la fin de l’intervalle 24h posologique et de la Cmax, respectivement, dans les métaboliseurs faibles du CYP2C2C9 en bonne santé. Dans les métaboliseurs normaux du CYP2C19, on aprévu une augmentation de 29 % et de 17 % de la zone sous la courbe de concentration de temps du temps zéro à la fin de l’intervalle posologique et de la Cmax, respectivement. Il est prévu que la coadministration de Camzyos (15 mg) avec l’inhibiteur fort du CYP3A4, l’itraconazole (200 mg), entraînerait une augmentation de 76 % et de 54 % respectivement de la zone sous la courbe de concentration de temps et de la Cmax, dans les métaboliseurs faibles du CYP2C19 en bonne santé. Dans les métaboliseurs normaux CYP2C19, une augmentation de 29 % et de 17 % de la zone sous la courbe de concentration de temps et de la Cmax, respectivement, a été prévue. La coadministration de Camzyos (15 mg) avec un CYP2C19 fort et un inducteur CYP3A4 fort, du rifampin (600 mg), après une période d’induction commençant par 7 jours, devrait entraîner une diminution allant jusqu’à 69 % et 7 % de la zone sous la courbe de concentration de temps du mavacamten du temps de zéro à la dernière concentration de temps quantifiable et de la Cmax, respectivement, dans les métaboliseurs normaux et les métaboliseurs pauvres du CYP2C19. Des augmentations significatives de l’exposition à Camzyos ont été prévues pour une utilisation concomitante avec des inhibiteurs modérés ou forts du CYP2C19 ou des inhibiteurs forts du CYP3A4. Compte tenu de la relation étroite entre les concentrations de Camzyos et la fraction d’éjection ventriculaire gauche, on s’attend à ce que l’exposition accrue à Camzyos soit associée à une réduction significative de la contractilité cardiaque, ce qui peut entraîner une insuffisance cardiaque mortelle due à un dysfonctionnement systolique. De nombreux inducteurs forts du CYP3A4 sont aussi des inducteurs forts ou modérés du CYP2C19, par exemple l’apalutamide, l’enzalutamide, la rifampine. Étant donné que Camzyos est fortement et surtout métabolisé par le CYP2C19 et, dans une certaine mesure, par le CYP3A4, l’incidence sur l’exposition au mavacamten par l’induction des enzymes CYP2C19 et CYP3A4 devrait être significative, réduisant ainsi l’efficacité de Camzyos.

Compte tenu de l’état pathologique sous-jacent et de la variance biologique des effets pharmacodynamiques chez les patients, l’utilisation concomitante de Camzyos avec des inhibiteurs modérés ou forts du CYP2C19, des inhibiteurs forts du CYP3A4 et des inducteurs modérés ou forts du CYP2C19 et du CYP3A4 est contre-indiquée.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Camzyos approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L’efficacité de Camzyos pour le traitement de la cardiomyopathie hypertrophique a été fondée sur une étude de groupe parallèle (EXPLORER-HCM) de phase III à double insu, randomisée, contrôlée par placebo, multicentrique, internationale, menée auprès de 251 patients adultes présentant une cardiomyopathie hypertrophique obstructive symptomatique de classe II et III de la NYHA. D’autres critères d’inclusion clés ont été la fraction d’éjection ventriculaire gauche ≥ 55 % et le gradient de la sortie ventriculaire gauche de pointe ≥ 50 mmHg, au repos ou avec provocation (Valsalva). Les données démographiques et les caractéristiques de base des patients ont été équilibrées dans toutes les branches de traitement de l’étude, y compris la pression artérielle, l’indice de masse corporelle et la fréquence cardiaque. L’âge moyen des patients dans l’étude était de 59 ans, et 59 % des patients étaient des hommes. La distribution des phénotypes CYP2C19 était similaire entre les deux groupes, à 2 % de métaboliseurs faibles, 26 % de métaboliseurs intermédiaires, 37 % de métaboliseurs normaux, 24 % de métaboliseurs rapides et 3 % de métaboliseurs ultrarapides. Ces caractéristiques de référence reflètent bien les caractéristiques démographiques des patients atteints de cardiomyopathie hypertrophique obstructive dans le monde réel.

Presque tous les patients inscrits (92 %) ont été traités avec un bêta-bloquant (75 %) ou un bloqueur de canaux calciques non-dihydropyridine (17 %), du verapamil ou du diltiazem comme traitement de base. Toutefois, la thérapie de fond combinée pour la cardiomyopathie hypertrophique n’était pas autorisée. De plus, l’utilisation de la disopyramide ou de la ranolazine comme traitement de base n’était pas permise.

Les patients ont été randomisés dans un rapport de 1:1 pour recevoir un placebo ou Camzyos à une dose initiale de 5 mg une fois par jour pendant 30 semaines. La dose de Camzyos a ensuite été ajustée à 2,5 mg, 5 mg, 10 mg ou 15 mg par jour, en fonction de la surveillance pharmacocinétique régulière des concentrations plasmatiques de Camzyos, ainsi que de la surveillance pharmacodynamique de la fraction d’éjection ventriculaire gauche et du gradient de la sortie ventriculaire gauche de pointe avec provocation (Valsalva) à l’aide de l’échocardiographie. Plusieurs critères prédéterminés d’arrêt de la dose ont été utilisés pour maintenir la sécurité du patient et éviter des effets pharmacologiques excessifs.

Dans EXPLORER-HCM, le paramètre préspécifié principal était un paramètre composite de réponse clinique, qui comprenait une consommation maximale d’oxygène (pVO2), ainsi qu’une mesure couramment utilisée de la capacité fonctionnelle chez les patients atteints de cardiomyopathie hypertrophique, la classe de la New York Heart Association (NYHA). Ainsi, les patients en question ont atteint le paramètre principal via l’un des points suivants : a) une amélioration de ≥ 1,5 ml/kg/min dans la pVO2 et une réduction de ≥ 1 de la classe NYHA, ou b) une amélioration de ≥ 3,0 ml/kg/min dans le pVO2 et aucune aggravation dans la classe NYHA.

La consommation maximale d’oxygène est une mesure directe, objective et reproductible de la capacité d’exercice et a été approuvée pour l’évaluation clinique de l’efficacité de l’intervention thérapeutique chez les patients atteints de cardiomyopathie hypertrophique, en fonction de sa haute reproductibilité, de sa faible variance et d’une plage dynamique étroite à un effort maximal.

Les résultats de l’étude EXPLORER-HCM à la 30e semaine ont montré que les conditions du paramètre composite primaire étaient remplies chez 37 % des patients traités avec Camzyos, comparativement à 17 % traités avec un placebo (intervalle de confiance à 95 % de cette différence de traitement entre les groupes : 8.7-30.1; p = 0,0005). On a également observé que Camzyos était supérieur au placebo pour chacun des deux critères composant le paramètre composite primaire.

Cinq paramètres secondaires de changement de la référence à la 30e semaine ont été prédéfinis pour être testés séquentiellement dans l’ordre suivant : a) évaluer l’obstruction du gradient de la sortie ventriculaire gauche de pointe, le gradient de la sortie ventriculaire gauche de pointe moyenne après l’exercice, b) évaluer la capacité de l’exercice, la pVO2 moyenne, c) évaluer la fonction du patient, la proportion de patients ayant au moins une amélioration de classe de la classe de la NYHA, d) évaluer la fonction du patient et la qualité de vie, le score du sommaire clinique du questionnaire de cardiomyopathie de Kansas City (version en 23 points), et e) évaluer la sévérité des symptômes de cardiomyopathie hypertrophique signalée par le patient lui-même, le score du domaine de l’essoufflement du questionnaire sur les symptômes de cardiomyopathie hypertrophique.

Les résultats de tous les paramètres secondaires pré spécifiés ont démontré une supériorité statistiquement significative et cliniquement pertinente de Camzyos par rapport au placebo dans la population avec intention de traiter. Les résultats d’autres analyses exploratoires des paramètres ont toujours soutenu l’efficacité de Camzyos, y compris l’amélioration des niveaux du biomarqueur cardiaque, du peptide natriurétique de type B N-terminal pro hormone (NT-proBNP) et de diverses mesures de la structure cardiaque, y compris l’indice du volume auriculaire gauche, l’épaisseur de la paroi intraventriculaire et l’indice de masse ventriculaire gauche.

Dans l’ensemble, le traitement de la cardiomyopathie hypertrophique obstructive par Camzyos a constamment démontré la supériorité de Camzyos par rapport au placebo pour une variété de mesures de la fonction du patient et de la fonction cardiaque.

Indication

La Présentation de drogue nouvelle relative à Camzyos a été initialement déposée par le promoteur pour l'indication suivante :

Camzyos (mavacamten) est indiqué pour le traitement de la cardiomyopathie hypertrophique obstructive symptomatique chez les patients adultes.

Santé Canada a approuvé l'indication suivante

Camzyos (capsules de mavacamten) est indiqué pour le traitement de la cardiomyopathie hypertrophique obstructive symptomatique des classes II-III de la New York Heart Association (NYHA) chez les patients adultes.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Camzyos approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

L’innocuité clinique de Camzyos a été évaluée dans l’étude pivot EXPLORER-HCM (décrite dans la section Efficacité clinique. Une surveillance étroite des patients a été effectuée, tant sur le plan clinique que par échocardiographie, pour atténuer le développement d’effets inhibiteurs excessifs de Camzyos sur la myosine cardiaque, car il a été démontré que plusieurs augmentations de l’exposition systémique à Camzyos se produisent chez les patients qui sont de faibles métaboliseurs de CYP2C19 et/ou de CYP3A4, comparativement aux métaboliseurs normaux.

Dans l’étude pivot, les événements indésirables les plus fréquemment signalés chez les patients traités par Camzyos comparativement aux patients traités par placebo étaient des étourdissements (Camzyos : 17,1 %; placebo : 11,7 %) et de maux de tête (Camzyos : 11,4 %; placebo : 7,8 %). Toutefois, la proportion de patients ayant des événements indésirables graves et l’incidence d’événements cardiovasculaires indésirables majeurs n’ont pas augmenté chez le groupe Camzyos, comparativement au groupe placebo. Aucune augmentation de l’allongement de l’intervalle QT n’a été observée lors du traitement avec Camzyos. De plus, aucun décès n’est survenu chez les patients traités avec Camzyos.

Bien que l’incidence de la fraction d’éjection ventriculaire gauche au repos < 50 %, déterminée par une surveillance écosystémique régulière, soit un critère spécifié par le protocole pour l’arrêt temporaire du traitement à l’étude, on n’a pas observé d’augmentation de l’incidence des événements indésirables associés à des diminutions cliniquement significatives de la fraction d’éjection ventriculaire gauche. Au cours des 30 semaines de traitement de l’étude EXPLORER-HCM, des épisodes documentés de la fraction d’éjection ventriculaire gauche < 50 % ont été observés chez 5,7 % des patients du groupe de traitement Camzyos et chez 1,6 % des patients du groupe de traitement placebo. Tous les patients traités avec Camzyos qui ont été observés avec une fraction d’éjection ventriculaire gauche inférieure à 50 % pendant la partie sous traitement de l’étude ont récupéré la fonction ventriculaire gauche après l’arrêt temporaire du médicament à l’étude.

Camzyos a également été étudié à MAVA-LTE, une étude de prolongation ouverte d’une durée de traitement prévue de 104 semaines. Cette étude a inclus 224 patients atteints de cardiomyopathie hypertrophique obstructive et qui étaient auparavant inscrits à EXPLORER-HCM, dont 112 dans le groupe placebo de l’étude parentale. La durée moyenne du traitement dans l’ensemble de données provisoires, déposée initialement dans le cadre de cette présentation avec une date limite de données du 30 octobre 2020, était de 32 semaines. La fatigue (6,7 %), la fibrillation auriculaire (4,9 %), les maux de tête (4,9 %), la dyspnée (4,5 %), les étourdissements (4,0 %) et la diarrhée (3,1 %) étaient parmi les effets indésirables les plus fréquemment signalés. Des événements indésirables graves ont été signalés chez 8,5 % des patients, dont trois cas d’insuffisance cardiaque, et deux cas de fibrillation auriculaire (considérés comme n’étant pas liés au traitement avec le médicament à l’étude), sans aucun cas d’arythmie ventriculaire. Les trois cas d’insuffisance cardiaque ont été résolus. Un patient est mort à cause d’une endocardite bactérienne, considérée comme n’étant pas liée au traitement avec le médicament à l’étude. Le traitement avec Camzyos a été temporairement interrompu chez neuf patients en raison d’un événement indésirable, dont trois en raison d’une diminution documentée de la fraction d’éjection ventriculaire gauche et un, en raison d’une fibrillation auriculaire. Des données de prolongation, dont la date limite était le 31 août 2021, ont été demandées au cours de l’examen des présentations et ont été jugées conformes aux résultats de l’analyse provisoire initiale. Aucun nouveau signal d’innocuité n’a été détecté.

Comme l’a démontré l’étude pivot EXPLORER-HCM et l’étude de prolongation ouverte MAVA-LTE, le profil d’innocuité de Camzyos, obtenu en suivant un algorithme posologique strict, est acceptable pour le traitement de la cardiomyopathie hypertrophique obstructive. Un algorithme de dosage explicite et un calendrier de surveillance des patients ont été élaborés pour le cadre post-commercialisation afin d’atténuer le risque de dysfonction ventriculaire gauche induite par le médicament, avec ou sans insuffisance cardiaque. Il est recommandé que le traitement de la cardiomyopathie hypertrophique obstructive par Camzyos soit initié uniquement par des médecins expérimentés dans le diagnostic et le traitement de la cardiomyopathie hypertrophique. De plus, pour limiter le risque d’exposition systémique excessive à Camzyos, l’utilisation concomitante de Camzyos avec des médicaments qui sont des inhibiteurs modérés ou forts du CYP2C19 ou des inhibiteurs forts du CYP3A4 est contre-indiquée.

Comme il a été démontré que Camzyos induisait la tératogénicité dans des études non cliniques, son utilisation pendant la grossesse est contre-indiquée.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Camzyos approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Le mavacamten (l’ingrédient médicinal de Camzyos) est un inhibiteur sélectif et réversible de la myosine cardiaque adénosine triphosphatase (ATPase). Le mavacamten lie la myosine cardiaque ATPase de divers mammifères, y compris des rats, des chiens et des humains. Cette liaison inhibe l’hydrolyse de l’adénosine triphosphate en adénosine diphosphate, ce qui prolonge l’état détendu de la myosine et diminue ainsi la force des contractions des cardiomyocytes.

Le mavacamten est largement et rapidement réparti dans les tissus, y compris le myocarde, où il s’accumule, et il est métabolisé presque exclusivement par le foie (principalement par les enzymes cytochrome P450 [CYP] CYP2C19 et CYP3A4), puis éliminé lentement par le tube biliaire dans les fèces chez le rat. In vitro, le mavacamten était un inhibiteur faiblement dépendant du temps du CYP2C19 et du CYP2D6 et un inducteur du CYP3A4 et du CYP2B6. Cela n’a conduit à aucune autre interaction pharmacocinétique. Les effets indésirables observés chez les chiens et les rats (insuffisance cardiaque parfois corrélée à des lésions hépatiques et pulmonaires) étaient liés à l’activité pharmacodynamique du mavacamten; ces effets ont été observés à des doses inférieures à l’exposition thérapeutique clinique, ce qui constitue une principale limitation du programme non clinique. Les études de toxicologie de la fertilité et du développement ont révélé un risque élevé d’événements indésirables chez la progéniture exposée (perte post-implantation, malformations viscérales et squelettiques, décès postnatals précoces), cependant, survenant à des expositions inférieures à la plage considérée comme thérapeutique chez l’homme. Le mavacamten est passé dans les tissus embryofoetaux. Le passage dans le lait maternel est inconnu, mais possible puisque le médicament est hydrophobe.

Bien que toutes les études nécessaires aient été menées, une marge d’innocuité par rapport à l’utilisation clinique n’a pas pu être atteinte puisque les expositions systémiques qui sont thérapeutiques chez les patients étaient mortelles ou toxiques chez les animaux. Étant donné que cette toxicité non clinique est directement liée à l’effet pharmacologie désiré du mavacamten, cela n’a pas entravé le développement clinique. Les études cliniques ont tenu compte de ce risque en surveillant rigoureusement les concentrations plasmatiques de médicaments et les effets pharmacodynamiques chez les patients, tels que mesurés par des évaluations échocardiographiques répétées régulièrement, qui ont conduit à des ajustements de dose de mavacamten au besoin. La seule toxicité non clinique observée était la toxicité cardiaque chez les animaux sains et la toxicité embryofoetale chez les animaux en gestation. Ainsi, la trousse de données toxicologiques soutient l’utilisation à court terme du mavacamten. Toutefois, en raison de l’absence de marges d’innocuité et de l’augmentation connue de toxicité associée à l’accumulation progressive du mavacamten dans les tissus, l’innocuité à long terme n’a pas été démontrée sur la base des données non cliniques soumise et repose sur les données cliniques et la pharmacovigilance. La monographie de produit de Camzyos reflète adéquatement les incertitudes qui subsistent et les stratégies d’atténuation des risques.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Camzyos approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

L’information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Camzyos montre que la substance médicamenteuse et le produit médicamenteux peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit médicamenteux ont été examinées et jugées acceptables. D’après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé à la température ambiante (entre 15 ºC et 30 ºC).

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c’est-à-dire qu’elles se situent dans les limites établies par l’International Council for Harmonisation of Technical Requirements for Pharmaceuticals for Human Use (l’ICH) et/ou qu’elles sont qualifiées à partir d’études toxicologiques.

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Aucun des ingrédients non médicinaux (excipients, décrits précédemment) présents dans le produit médicamenteux n'est interdit par le Règlement sur les aliments et drogues. La gélatine utilisée dans les coquilles des capsules est d’origine animale. Des renseignements satisfaisants ont été fournis pour établir que cet excipient ne présente aucun risque de contamination par des agents d’encéphalopathie spongiforme transmissible.