Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Epkinly

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Sommaire des motifs de décision (SMD)

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l’autorisation initiale d’un produit. Le SMD portant sur Epkinly est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Epkinly

Les SMD relatifs aux médicaments éligibles (tels que décrits dans la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision [SMD]) autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d’inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d’activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit. À l’heure actuelle, aucun TAPA n’est disponible pour Epkinly. Lorsqu’un TAPA sera disponible pour Epkinly, il sera incorporé dans ce SMD.

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard d’Epkinly, un produit dont l’ingrédient médicinal est epcoritamab. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la Liste des abréviations qui se trouvent dans les Tableaux des activités postautorisation (TAPA).

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez la Ligne Directrice : Gestion des présentations et des demandes de drogues.

Mise à jour : 2024-02-27

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • DIN 02542293 - epcoritamab 5 mg/ml, solution, administration sous-cutanée

  • DIN 02542307 - epcoritamab 60 mg/ml, solution, administration sous-cutanée

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d’activité ou de présentation

Date de présentation

Décision et date

Sommaire des activités

Avis de mise en marché d’un produit médicamenteux (DINs 02542293, 02542307)

Sans objet

Date de la première vente :

2023-12-18

Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.

PDN Nº 27133

2023-01-12

Délivrance d’un AC en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C

2023-10-13

Délivrance d’un AC en vertu de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C) relatif à une Présentation de drogue nouvelle.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Epkinly

SMD émis le : 2024-02-27

L’information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Epkinly.

Epcoritamab

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • DIN 02542293 - epcoritamab 5 mg/ml, solution, administration sous-cutanée

  • DIN 02542307 - epcoritamab 60 mg/ml, solution, administration sous-cutanée

AbbVie Corporation

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 271331

Type de présentation : Présentation de drogue nouvelle (Nouvelle substance active) - Avis de conformité avec conditions

Domaine thérapeutique (Classification anatomique, thérapeutique, chimique [Anatomical Therapeutic Chemical], deuxième niveau) : L01Agents antinéoplasiques

Date de présentation : 2023-01-12

Date d’autorisation : 2023-10-13

Le 13 octobre 2023, Santé Canada a émis à l’intention d’AbbVie Corporation un Avis de conformité dans le cadre de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C) pour le produit médicamenteux Epkinly. Le produit a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en raison de données cliniques prometteuses et de la nécessité d’effectuer un suivi pour en confirmer les avantages cliniques. Les patients devraient être avisés du fait que l’autorisation de mise en marché a été émise sous certaines conditions.

L’autorisation de mise en marché s’appuie sur l’information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D’après l’évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-risques d’Epkinly est considéré comme étant favorable pour le traitement des patients adultes qui sont atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B sans autres précisions, d’un lymphome diffus à grandes cellules B découlant d’un lymphome indolent, d’un lymphome à cellules B de haut grade, d’un lymphome médiastinal primitif à cellules B ou d’un lymphome folliculaire de grade 3B, récidivants ou réfractaires, après au moins deux lignes de traitement systémique et qui ont déjà reçu une thérapie par lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique ou qui ne peuvent pas recevoir ce traitement.

1 Sur quoi l’autorisation porte-t-elle?

Epkinly est un agent antinéoplasique. Il a été autorisé pour le traitement des patients adultes qui sont atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B sans autres précisions, d’un lymphome diffus à grandes cellules B découlant d’un lymphome indolent, d’un lymphome à cellules B de haut grade, d’un lymphome médiastinal primitif à cellules B ou d’un lymphome folliculaire de grade 3B, récidivants ou réfractaires, après au moins deux lignes de traitement systémique et qui ont déjà reçu une thérapie par lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique ou qui ne peuvent pas recevoir ce traitement.

Epkinly n’est pas autorisé à être utilisé chez les patients pédiatriques, car son innocuité et son efficacité n’ont pas été établies chez les patients âgés de moins de 18 ans.

Dans l’étude EPCORE NHL-1, 48 patients (31 %) étaient âgés de 65 à 74 ans et 29 patients (18 %) étaient âgés de 75 ans ou plus. On n’a observé aucune différence cliniquement importante au niveau de l’innocuité ou de l’efficacité d’Epkinly chez les patients âgés de 65 ans ou plus comparativement aux patients adultes plus jeunes.

Epkinly (epcoritamab à 5 mg/ml [4 mg d’epcoritamab dans 0,8 ml] et à 60 mg/ml [48 mg d’epcoritamab dans 0,8 ml]) est présenté sous forme de solution. En plus de l’ingrédient médicinal, la solution contient de l’acide acétique, du polysorbate 80, de l’acétate de sodium trihydraté, du D-sorbitol et de l’eau pour injections.

L’utilisation d’Epkinly est contre-indiquée chez les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament ou à l’un des ingrédients de la formulation, y compris tout ingrédient non médicinal ou à un composant du contenant.

Epkinly a été autorisé selon les conditions d’utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à son administration. La monographie de produit d’Epkinly est accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

2 Pourquoi Epkinly a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Epkinly a un profil avantages-risques favorable pour le traitement des patients adultes qui sont atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B sans autres précisions, d’un lymphome diffus à grandes cellules B découlant d’un lymphome indolent, d’un lymphome à cellules B de haut grade, d’un lymphome médiastinal primitif à cellules B ou d’un lymphome folliculaire de grade 3B, récidivants ou réfractaires, après au moins deux lignes de traitement systémique et qui ont déjà reçu une thérapie par lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique (thérapie cellulaire CAR-T) ou qui ne peuvent pas recevoir ce traitement. Epkinly a été autorisé en vertu de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C) en raison du caractère prometteur des données cliniques et de la nécessité de poursuivre le suivi afin d’attester les avantages cliniques du produit.

Les lymphomes à grandes cellules B comprennent un groupe cliniquement et moléculairement hétérogène de néoplasmes à cellules B matures. L’entité la plus fréquente est le lymphome diffus à grandes cellules B, non spécifié par ailleurs, qui est une maladie agressive et qui représente plus de 80 % des cas de lymphomes à grandes cellules B. D’autres entités lymphatiques agressives, comme le lymphome à cellules B de haut grade, le lymphome à cellules B médiastinal primaire ou le lymphome folliculaire de grade 3B se produisent plus rarement et sont habituellement traités au moyen des mêmes schémas thérapeutiques.

Le régime d’immunochimiothérapie composé de rituximab combiné à la cyclophosphamide, la doxorubicine, la vincristine et la prednisone (appelé R‑CHOP) est le traitement de première ligne standard pour le lymphome diffus à grandes cellules B, ce qui donne un taux de guérison global d’environ 60 %. Un autre schéma thérapeutique de première ligne récemment approuvé est la polatuzumab védotine en association avec le rituximab, la cyclophosphamide, la doxorubicine et la prednisone. Les résultats sont habituellement mauvais pour les patients qui ont connu un échec pour le traitement de première ligne. Les options de traitement subséquentes pour ces patients peuvent comprendre une chimiothérapie à haute dose avec transplantation de cellules souches autologues, d’autres régimes de chimiothérapie de rattrapage et des traitements de cellules T du CAR anti-CD19. Pour les patients dont la maladie ne réagit pas ou ne récidive pas après deux lignes ou plus de traitement systémique, les options de traitement actuellement disponibles sont les produits de cellules T du CAR anti-CD19 (p. ex., le ciloleucel axicabtagène, le tisagenlecleucel, le lisocabtagène maraleucel), la polatuzumab védotine en combinaison avec la bendamustine et le rituximab et les anticorps monoclonaux (p. ex. le tafasitamab, le glofitamab). Toutefois, pour cette population de patients atteints d’une maladie difficile à traiter, il y a toujours un besoin médical non satisfait pour de nouvelles options de traitement qui amélioreront la survie globale et la qualité de vie.

L’epcoritamab, l’ingrédient médicinal d’Epkinly, est un anticorps humanisé bispécificique de type immunoglobuline G1 (IgG1) qui se lie à la protéine CD20 exprimée à la surface des cellules lymphatiques et des cellules de la lignée B saines et à la protéine DC3 exprimée à la surface des lymphocytes T. L’engagement simultané des cellules exprimant la protéine CD20 et des lymphocytes T endogènes exprimant la protéine CD3 par l’epcoritamab, lequel induit l’activation spécifique de lymphocytes T et la destruction des cellules exprimant la protéine CD20 médiée par ces lymphocytes T.

L’autorisation de commercialisation d’Epkinly, délivrée avec conditions, était fondée sur des données pivots provenant de la partie sur l’expansion de la dose de l’étude en cours EPCORE NHL-1, une étude de phase I/II ouverte, à un seul groupe, d’augmentation de la dose et d’expansion de la dose. La population d’efficacité et d’innocuité comportait 157 patients atteints d’une maladie récidivante ou réfractaire, dont un lymphome diffus à grandes cellules B sans autres précisions, un lymphome diffus à grandes cellules B découlant d’un lymphome indolent, un lymphome à cellules B de haut grade, un lymphome médiastinal primitif à cellules B ou un lymphome folliculaire de grade 3B. Les patients ont reçu un nombre médian de trois lignes de traitements systémiques antérieures (intervalle : de 2 à 11). Epkinly a été administré par voie sous-cutanée, selon des cycles de 28 jours, en commençant par une dose d’amorçage de 0,16 mg le premier jour, une dose intermédiaire de 0,8 mg le huitième jour et une dose complète de 48 mg le 15e jour et le 22e jour du cycle 1. Par la suite, la dose complète a été administrée une fois par semaine aux cycles 2 et 3, une fois toutes les deux semaines au cours de la période allant du cycle 4 au cycle 9 et une fois toutes les quatre semaines à partir du cycle 10, jusqu’à l’apparition d’une progression de la maladie ou d’une toxicité inacceptable.

La mesure du résultat d’efficacité primaire était le taux de réponse global, tandis que les principales mesures du résultat d’efficacité secondaire comprenaient le taux de réponse complet, le taux de réponse partielle, la durée de la réponse et la durée de la réponse complète. Un comité d’examen indépendant a évalué les taux de réponse au moyen des critères de classification de Lugano de 2014 pour l’évaluation de la réponse du lymphome non hodgkinien. Après un suivi médian de 10,7 mois (intervalle : de 0,3 à 17,9 mois), on a signalé un taux de réponse global de 63,1 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 55,0, 70,6) chez les 157 patients (c’est-à-dire 99 des 157 patients avaient une réponse complète ou partielle). Trente-neuf pour cent des patients (61 des 157 patients) ont obtenu une réponse complète. La durée médiane de la réponse complète était de 12 mois (IC à 95 % : 9,7, non atteint).

Cinquante-sept pour cent des patients qui ont reçu Epkinly ont eu des réactions indésirables graves. Les réactions indésirables graves les plus fréquemment signalées (chez au moins 2 % des patients) étaient le syndrome de libération de cytokine, les infections (y compris la septicémie, la maladie à coronavirus 2019 [COVID-19], la pneumonie et les infections des voies respiratoires supérieures), l’effusion pleurale, la neutropénie fébrile, la fièvre et le syndrome de neurotoxicité associé aux cellules immunitaires effectrices. On a signalé des réactions indésirables mortelles chez 3,8 % des patients, notamment la COVID-19, l’hépatotoxicité, le syndrome de neurotoxicité associé aux cellules immunitaires effectrices, l’infarctus du myocarde et l’embolie pulmonaire.

D’après les données présentées, le profil d’innocuité d’Epkinly est conforme à celui prévu pour un produit engageant des lymphocytes T. Les mises en garde et les précautions appropriées dans la monographie de produit d’Epkinly approuvée répondent aux préoccupations d’innocuité déterminées, notamment le syndrome de libération de cytokine, le syndrome de neurotoxicité associé aux cellules immunitaires effectrices, les infections graves et le syndrome de lyse tumorale. De plus, on a mis en évidence les risques du syndrome de libération de cytokine et du syndrome de neurotoxicité associé aux cellules immunitaires effectrices dans un encadré « Mises en garde et précautions importantes », ainsi qu’une recommandation selon laquelle les patients devraient être surveillés pendant 24 heures après l’administration de la première dose complète (48 mg) d’Epkinly pour déceler les signes et symptômes de ces syndromes. La monographie de produit d’Epkinly contient également des recommandations pour la prémédication afin de réduire le risque de syndrome de libération de cytokine et des recommandations pour la prophylaxie contre les infections.

AbbVie Corporation a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Epkinly. Le PGR est conçu de manière à décrire les problèmes d’innocuité connus et potentiels, à présenter le plan de surveillance prévu et, au besoin, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques associés au produit. Après examen, le PGR a été jugé acceptable. 

Les étiquettes interne et externe, la notice d’accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit d’Epkinly qui ont été présentées ont répondu aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception.

Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables. Après examen, le nom proposé d’Epkinly a été accepté.

Dans l’ensemble, Epkinly en tant que monothérapie a démontré une efficacité prometteuse et un profil d’innocuité acceptable pour la population de patients visés. En accord avec les Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C), une surveillance de l’innocuité sera permanente. Une évaluation plus approfondie du profil avantages-risques d’Epkinly sera effectuée après la présentation des résultats d’une étude de phase III randomisée et ouverte, visant à évaluer l’efficacité de l’epcoritamab par rapport au choix de norme de soins de l’enquêteur au moyen de la combinaison du rituximab, de la gemcitabine et de l’oxaliplatine ou de la combinaison de la bendamustine et du rituximab chez les adultes atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B.

Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’Avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l’autorisation d’Epkinly?

Le promoteur a déposé une demande de prise en considération préalable en vertu de Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C) concernant la Présentation de drogue nouvelle (PDN) pour Epkinly. Après évaluation des renseignements présentés, Santé Canada a déterminé que les critères d’admissibilité étaient remplis pour la PDN soit déposée et examinée en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C. Il y avait des preuves cliniques prometteuses que le médicament offrirait un traitement efficace dans le cadre d’un lymphome diffus à grandes cellules B, récidivant ou réfractaire, une maladie grave et mortelle dont les besoins médicaux ne sont pas satisfaits.

L’examen de la PDN a abouti à la décision d’accorder l’autorisation de mise en marché pour Epkinly en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C, en reconnaissance des preuves prometteuses mais non confirmées d’efficacité clinique présentées dans la présentation. Conformément aux dispositions définies dans la Ligne directrice sur les AC-C, le promoteur a accepté de fournir des renseignements supplémentaires afin de confirmer les avantages cliniques du produit.

L’examen des composants cliniques, des composants non cliniques et des composants de qualité de la PDN pour Epkinly était fondé sur une évaluation critique du dossier de données présenté à Santé Canada. En outre, les examens effectués par la Food and Drug Administration des États-Unis et par l’Agence européenne des médicaments ont été utilisés comme références supplémentaires, conformément à la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice : gestion des présentations et des demandes de drogues.

Étapes importantes de la présentation : Epkinly

Étape importante de la présentation

Date

Réunion préalable à la présentation

2022-09-14

Demande de prise en considération préalable en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions acceptée

2022-11-16

Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle

2023-01-12

Examen préliminaire

Lettre d’acceptation à l’issue de l’examen préliminaire émise

2023-02-10

Examen

Évaluation du plan de gestion des risques terminée

2023-08-15

Évaluation de la qualité terminée

2023-08-24

Évaluation non clinique terminée

2023-08-24

Évaluation clinique/médicale terminée

2023-08-24

Examen de l’étiquetage terminé

2023-08-29

Délivrance de l’Avis d’admissibilité à un Avis de conformité avec conditions

2023-08-29

Examen de la réponse de l’Avis d’admissibilité à un Avis de conformité avec conditions

Réponse déposée (Lettre d’engagement)

2023-09-13

Évaluation clinique/médicale terminée

2023-10-05

Examen de l’étiquetage terminé

2023-10-12

Délivrance de l’Avis de conformité par la directrice générale, Direction des médicaments biologiques et radiopharmaceutiques dans le cadre de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions

2023-10-13

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d’activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement sur les aliments et drogues et dans la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). Le promoteur a accepté de fournir des données probantes confirmant l’efficacité d’Epkinly dans le cadre d’un lymphome diffus à grandes cellules B, récidivant ou réfractaire. Plus précisément, le promoteur doit présenter les principales analyses de l’étude GCT3013-05 : « Un essai de phase III randomisé et ouvert sur l’epcoritamab, par opposition à la chimiothérapie au choix de l’enquêteur pour le traitement d’un lymphome diffus à grandes cellules B récidivant ou réfractaire. » L’objectif principal de l’essai est de démontrer que la monothérapie au moyen d’Epkinly améliore la survie globale des patients atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B récidivant ou réfractaire comparativement à une des deux options de chimiothérapie prédéfinies au choix de l’enquêteur : la combinaison de rituximab, de gemcitabine et d’oxaliplatine ou la combinaison de bendamustine et de rituximab.

5 Quelles activités postautorisation ont été menées à l’égard d’Epkinly?

Les Sommaires des motifs de décision (SMD) relatifs aux médicaments éligibles (tels que décrits dans la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision [SMD]) autorisés après le 1er septembre 2012 incluront des renseignements sur les activités postautorisation sous forme de tableau. Le tableau des activités postautorisation (TAPA) comprendra de brefs résumés d’activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Le TAPA continuera d’être actualisé durant tout le cycle de vie du produit.

Le TAPA relatif à Epkinly est accessible ci-dessus.

Pour consulter les derniers avis, mises en garde et retraits concernant des produits commercialisés, consultez MedEffet Canada.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s’est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

L’epcoritamab, l’ingrédient médicinal d’Epkinly, est un anticorps humanisé bispécificique de type immunoglobuline G1 (IgG1) qui se lie à la protéine CD20 exprimée à la surface des cellules lymphatiques et des cellules de la lignée B saines et à la protéine DC3 exprimée à la surface des lymphocytes T. L’engagement simultané des cellules exprimant la protéine CD20 et des lymphocytes T endogènes exprimant la protéine CD3 par l’epcoritamab, lequel induit l’activation spécifique de lymphocytes T et la destruction des cellules exprimant la protéine CD20 médiée par ces lymphocytes T.

On a caractérisé les profils pharmacodynamique, pharmacocinétique et d’immunogénicité de l’epcoritamab chez les patients atteints d’un lymphome à grandes cellules B.

Après la première dose complète de 48 mg administrée par voie sous-cutanée, l’epcoritamab induit une diminution du nombre de lymphocytes B dans la circulation à un niveau indétectable (nombre de lymphocytes B CD19 moins de 10 cellules/µl). On a maintenu la diminution pendant le traitement. Une élévation modeste et transitoire des taux de cytokines (interféron gamma, facteur de nécrose tumorale alpha, interleukine [IL]‑6, IL‑2 et IL‑10) dans la circulation a été observée, surtout après l’administration de la première dose complète de 48 mg. La pharmacocinétique de l’epcoritamab été caractérisée à l’aide d’un modèle à deux compartiments avec absorption sous-cutanée de premier ordre et élimination du médicament médiée par la cible. L’absorption de l’epcoritamab est lente (le temps avant l’atteinte de la concentration plasmatique maximale [tmax] après l’administration de la première dose complète était de trois à quatre jours). La moyenne géométrique (coefficient de variation en pourcentage [CV en %]) du volume de distribution central est de 8,27 l (27,5 %) et la moyenne géométrique (CV en %) de la clairance est de 0,441 l/jour (27,8 %). La demi-vie estimée variait de 22 à 25 jours pour la dose complète de 48 mg en fonction de la fréquence de dosage (hebdomadaire, toutes les deux semaines ou toutes les quatre semaines).

Le traitement à l’aide d’une protéine thérapeutique est accompagné du risque d’immunogénicité (le développement d’anticorps anti-médicament [AAM], qui ont le potentiel de neutraliser l’activité biologique du médicament). Parmi les 158 patients qui ont reçu la dose complète (48 mg) d’Epkinly au cours de l’étude EPCORE NHL-1 et qui ont pu être évalués pour les AAM, seulement quatre patients (2,5 %) ont développé des anticorps anti-epcoritamab, qui étaient transitoires et à faible titre. Les analyses des covariables indiquent que les expositions étaient semblables chez les patients présentant des AAM et chez ceux qui n’en présentaient pas. On n’a pas effectué de tests de détection des AAM neutralisants. En raison de l’insuffisance des données, on n’a pu évaluer l’incidence potentielle des AAM sur l’innocuité et l’efficacité de l’epcoritamab.

Dans l’ensemble, les données pharmacologiques cliniques appuient l’utilisation d’Epkinly pour l’indication recommandée.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit d’Epkinly approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

On a fourni les résultats des études pivots appuyant l’efficacité d’Epkinly en tant que monothérapie chez les patients atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B récidivant ou réfractaire après deux lignes de traitement systémique ou plus antérieur à partir de la partie d’expansion de la dose de l’étude en cours EPCORE NHL-1, une étude de phase I/II ouverte, à un seul groupe, d’augmentation de la dose et d’expansion de la dose.

La population d’efficacité comportait 157 patients atteints d’une maladie récidivante ou réfractaire, dont un lymphome diffus à grandes cellules B sans autres précisions, un lymphome diffus à grandes cellules B découlant d’un lymphome indolent, un lymphome à cellules B de haut grade, un lymphome médiastinal primitif à cellules B ou un lymphome folliculaire de grade 3B. Vingt-neuf pour cent des patients avaient reçu deux traitements antérieurs, 32 % avaient reçu trois traitements antérieurs et 39 % avaient reçu quatre traitements antérieurs ou plus. Vingt pour cent des patients avaient déjà subi des transplantations autologues de cellules souches hématopoïétiques et 39 % avaient déjà reçu un traitement aux lymphocytes T, positif pour le récepteur antigénique chimérique (CAR). Quatre-vingt-trois pour cent des patients étaient atteints d’une maladie réfractaire au dernier traitement et 29 % étaient atteints d’une maladie réfractaire au traitement aux lymphocytes T, positif pour le CAR.

L’âge médian des patients était de 64 ans (intervalle : de 20 à 83 ans), 60 % étaient des hommes, 61 % étaient des Blancs et 19 % étaient des Asiatiques. La plupart des patients avaient un indice de performance ECOG (Eastern Oncology Cooperative Group) de 0 (47,1 %) ou de 1 (49,7 %) au niveau de référence.

Les patients ont reçu des injections par voie sous-cutanée d’Epkinly, selon des cycles de 28 jours, en commençant par une dose d’amorçage de 0,16 mg le premier jour, une dose intermédiaire de 0,8 mg le huitième jour et une dose complète de 48 mg le 15e jour et le 22e jour du cycle 1. Par la suite, la dose complète a été administrée une fois par semaine aux cycles 2 et 3, une fois toutes les deux semaines au cours de la période allant du cycle 4 au cycle 9 et une fois toutes les quatre semaines à partir du cycle 10, jusqu’à l’apparition d’une progression de la maladie ou d’une toxicité inacceptable.

La mesure du résultat d’efficacité primaire était le taux de réponse global, tandis que les principales mesures du résultat d’efficacité secondaire comprenaient le taux de réponse complet, le taux de réponse partielle, la durée de la réponse et la durée de la réponse complète. Un comité d’examen indépendant a évalué les taux de réponse au moyen des critères de classification de Lugano de 2014 pour l’évaluation de la réponse du lymphome non hodgkinien.

Après un suivi médian de 10,7 mois (intervalle : de 0,3 à 17,9 mois), on a signalé un taux de réponse global de 63,1 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 55,0, 70,6) parmi la population d’efficacité (c’est-à-dire 99 des 157 patients avaient une réponse complète ou partielle). Trente-neuf pour cent des patients (61 des 157 patients) ont obtenu une réponse complète. La durée médiane de la réponse complète était de 12 mois (IC à 95 % : 9,7, non atteint).

Les résultats d’efficacité présentés sont jugés prometteurs pour la population de patients visée. Pour confirmer l’avantage clinique d’Epkinly, le promoteur fournira les résultats d’une étude de phase III randomisée et ouverte (GCT3013-05) , visant à évaluer l’efficacité de l’epcoritamab par rapport au choix de norme de soins de l’enquêteur au moyen de la combinaison du rituximab, de la gemcitabine et de l’oxaliplatine ou de la combinaison de la bendamustine et du rituximab chez les adultes atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B.

Indication

La Présentation de drogue nouvelle relative à Epkinly a été initialement déposée par le promoteur pour l’indication proposée suivante :

Epkinly est indiqué pour le traitement des patients adultes atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B récidivant ou réfractaire après deux lignes de traitement systémique ou plus, lorsque le patient a déjà reçu une thérapie par lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique ou ne peut pas recevoir ce traitement.

Santé Canada a révisé l’indication proposée afin de représenter les sous-ensembles histologiques de la maladie dans la population de patients étudiée. Par conséquent, Santé Canada a approuvé l’indication suivante :

Epkinly est indiqué pour le traitement des patients adultes qui sont atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B sans autres précisions, d’un lymphome diffus à grandes cellules B découlant d’un lymphome indolent, d’un lymphome à cellules B de haut grade, d’un lymphome médiastinal primitif à cellules B ou d’un lymphome folliculaire de grade 3B, récidivants ou réfractaires, après au moins deux lignes de traitement systémique et qui ont déjà reçu une thérapie par lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique ou qui ne peuvent pas recevoir ce traitement.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d’Epkinly approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

On a évalué l’innocuité d’Epkinly en tant que monothérapie chez les patients atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B récidivant ou réfractaire ayant déjà eu deux lignes de traitement systémique ou plus au moyen de l’étude EPCORE NHL-1, une étude pivot de phase I/II à un seul groupe, d’augmentation de la dose et d’expansion de la dose (voir la section Efficacité clinique). Parmi les 157 patients qui ont reçu au moins une dose d’Epkinly (48 mg) au cours de la partie d’expansion de la dose de l’étude EPCORE NHL-1, la durée médiane de l’exposition à Epkinly était de 4,1 mois (intervalle : de 0 à 18 mois).

Cinquante-sept pour cent des patients qui ont reçu Epkinly ont eu des réactions indésirables graves. Les réactions indésirables graves les plus fréquemment signalées (chez au moins 2 % des patients) étaient le syndrome de libération de cytokine, les infections (y compris la septicémie, la maladie à coronavirus 2019 [COVID-19], la pneumonie et les infections des voies respiratoires supérieures), l’effusion pleurale, la neutropénie fébrile, la fièvre et le syndrome de neurotoxicité associé aux cellules immunitaires effectrices.

On a signalé des réactions indésirables mortelles chez 3,8 % des patients, notamment la COVID-19, l’hépatotoxicité, le syndrome de neurotoxicité associé aux cellules immunitaires effectrices, l’infarctus du myocarde et l’embolie pulmonaire.

Il y a 7,6 % des patients qui ont interrompu le traitement au moyen d’Epkinly de manière permanente en raison d’une réaction indésirable. Le syndrome de libération de cytokine et le syndrome de neurotoxicité associé aux cellules immunitaires effectrices ont chacun entraîné l’interruption du traitement chez un patient. On a signalé des retards d’administration de la dose en raison d’une réaction indésirable chez 34 % des patients. Les réactions indésirables qui ont entraîné des retards d’administration de la dose étaient le syndrome de libération de cytokine, la neutropénie, la thrombocytopénie, la pyrexie et l’effusion pleurale.

Dans l’ensemble, le profil d’innocuité d’Epkinly est conforme à celui prévu pour un produit engageant des lymphocytes T et est considéré comme étant acceptable pour la population de patients visée. Les mises en garde et les précautions appropriées dans la monographie de produit d’Epkinly approuvée répondent aux préoccupations d’innocuité déterminées, notamment le syndrome de libération de cytokine, le syndrome de neurotoxicité associé aux cellules immunitaires effectrices, les infections graves et le syndrome de lyse tumorale. De plus, on a mis en évidence les risques du syndrome de libération de cytokine et du syndrome de neurotoxicité associé aux cellules immunitaires effectrices dans un encadré « Mises en garde et précautions importantes », ainsi qu’une recommandation selon laquelle les patients devraient être surveillés pendant 24 heures après l’administration de la première dose complète (48 mg) d’Epkinly pour déceler les signes et symptômes de ces syndromes. La monographie de produit d’Epkinly contient également des recommandations pour la prémédication afin de réduire le risque de syndrome de libération de cytokine et des recommandations pour la prophylaxie contre les infections.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d’Epkinly approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

L’epcoritamab, l’ingrédient médicinal d’Epkinly, est un anticorps humanisé bispécificique de type immunoglobuline G1 (IgG1) qui se lie à la protéine CD20 exprimée à la surface des cellules lymphatiques et des cellules de la lignée B saines et à la protéine DC3 exprimée à la surface des lymphocytes T. L’engagement simultané des cellules exprimant la protéine CD20 et des lymphocytes T endogènes exprimant la protéine CD3 par l’epcoritamab, lequel induit l’activation spécifique de lymphocytes T et la destruction des cellules exprimant la protéine CD20 médiée par ces lymphocytes T.

Les études non cliniques présentées ont démontré la capacité de l’epcoritamab à se lier avec des affinités élevées aux lymphocytes B exprimant la protéine CD20 et aux lymphocytes T exprimant la protéine CD3 provenant de donneurs humains en santé. Chez les singes cynomolgus, la seule espèce non humaine pharmacologiquement pertinente, on a démontré que l’epcoritamab induisait la diminution des lymphocytes B au moyen d’une activité cytotoxique médiée par les lymphocytes T. De plus, l’epcoritamab a démontré une activité antitumorale dans les modèles tumoraux, lorsqu’il a été utilisé comme agent unique ou en combinaison avec d’autres agents.

Après une seule administration par voie sous-cutanée d’epcoritamab à des singes cynomolgus, l’exposition systémique à l’epcoritamab a augmenté de manière plus importante que proportionnelle à la dose dans l’intervalle de doses allant de 0,1 mg/kg à 10 mg/kg, ce qui est compatible avec l’élimination du médicament par la cible. Le temps médian après l’administration de la dose pendant lequel on a observé la concentration plasmatique maximale (tmax) était d’environ 72 heures chez les mâles, il pouvait varier et atteindre jusqu’à 168 heures chez les femelles. La biodisponibilité de l’epcoritamab était de 85 % chez les mâles et de 49 % chez les femelles, après l’administration d’une seule dose de 1 mg/kg par voie sous-cutanée.

Les signes cliniques indésirables chez les singes cynomolgus auxquels on a administré l’epcoritamab par voie intraveineuse ou par voie sous-cutanée comprennaient les vomissements, une diminution de l’activité et une posture voûtée le premier jour, habituellement entre deux et 12 heures après l’administration de la dose, à des doses d’au moins 0,1 mg/kg. Les concentrations de cytokine ont augmenté de façon marquée après la première dose. Les augmentations des taux de cytokine étaient moins prononcées après les doses subséquentes. On a observé une diminution de la cellularité lymphoïde dans les follicules de pulpe blanche de la rate, des follicules des ganglions lymphatiques et des tissus lymphoïdes intestinaux à des doses supérieures ou égales à 0,1 mg/kg. Il y a eu des données probantes sur un rétablissement continu dans les résultats d’histopathologie après une période d’observation de six semaines suivant l’administration de la dose. Un animal appartenant au groupe auquel on a administré une dose de 1 mg/kg d’epcoritamab par voie intraveineuse a été euthanasié prématurément environ 13 heures après l’administration de la dose en raison d’un mauvais état général, qui a été considéré comme étant associé à un taux de cytokines élevé. À la lumière de ces résultats, on a déterminé que la dose sans effet nocif observé pour l’epcoritamab administré par voie intraveineuse est de 0,1 mg/kg.

On n’a pas effectué d’études de toxicité reproductives et développementales, en partie en raison des faibles concentrations d’epcoritamab résultant de la neutralisation des anticorps anti-épcoritamab apparus au cours de l’administration répétée de l’epcoritamab. Toutefois, en fonction de son mécanisme d’action, l’epcoritamab présente un potentiel de toxicité embryofœtale. De plus, les anticorps IgG1, comme l’épcoritamab, peuvent traverser le placenta, ce qui entraîne une exposition fœtale. De plus, comme les anticorps IgG1 peuvent être présents dans le lait, un nourrisson peut donc être exposé à l’epcoritamab au cours de l’allaitement. En conséquence, le promoteur a inclus ces renseignements dans la monographie de produit d’Epkinly, ainsi que des recommandations pour une contraception efficace chez les femmes ayant un potentiel de procréation et pour l’interruption de l’allaitement pendant le traitement au moyen d’Epkinly et pendant au moins quatre mois suivants l’administration de la dernière dose.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit d’Epkinly approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d’ordre qualitatif

Caractérisation de la substance médicamenteuse

L’epcoritamab est un anticorps bispécifique de type immunoglobuline G1 (IgG1) dirigé contre l’antigène CD20 et l’antigène CD3, dérivé de deux anticorps monoclonaux parentaux, d’un anticorps IgG1κ humain dirigé contre l’antigène CD20 et un anticorps IgG1λ humanisé dirigé contre l’antigène CD3. Il est composé de deux chaînes lourdes et de deux chaînes légères. L’epcoritamab porte des mutations d’inertie pour faire taire les fonctions effectrices médiées par Fc. Il a des caractéristiques typiques d’un anticorps IgG1 humain, y compris la liaison normale au récepteur Fc néonatal (FcRn) qui soutient la stabilité in vivo.

On a effectué des études de caractérisation détaillées afin de fournir l’assurance que les intermédiaires biologiques (c’est-à-dire les anticorps IgG1 parentaux) et l’epcoritamab présentent systématiquement les structures caractéristiques et les activités biologiques désirées.

Les impuretés liées au produit et au procédé qui ont été déclarées et caractérisées se sont avérées conformes aux limites établies.

Procédé de fabrication de la substance médicamenteuse et du produit médicamenteux et contrôles du processus

L’epcoritamab est fabriqué à partir de deux intermédiaires biologiques (c’est-à-dire des anticorps monoclonaux parentaux), un anticorps IgG1κ humain dirigé contre l’antigène CD20 et un anticorps IgG1λ humanisé dirigé contre l’antigène CD3, qui sont produits séparément dans des lignées cellulaires d’ovaire de hamster chinois (CHO) au moyen de la technologie de l’acide désoxyribonucléique (ADN) recombinant. En bref, les procédés de fabrication des intermédiaires biologiques impliquent une série d’étapes d’expansion des cultures cellulaires, suivie par la production par lots dans un bioréacteur de production et la récolte par filtration profonde. Les opérations de purification comprennent la chromatographie, l’inactivation virale et les étapes de filtration. Après les étapes finales de formulation et de filtration, les intermédiaires biologiques purifiés sont versés dans des sacs et entreposés congelés à une température de -60 °C ou moins.

La fabrication de la substance médicamenteuse epcoritamab comprend la décongélation et la mise en commun des deux intermédiaires biologiques, une réaction de réduction pour séparer les anticorps en demi-molécules et une réaction de réoxydation pour faciliter l’échange de fragments de liaison antigénique (Fab). Les impuretés et les résidus liés au procédé sont éliminés par plusieurs étapes d’ultrafiltration et de diafiltration, ainsi qu’une étape de chromatographie. Après la formulation pour ajuster la composition finale de l’excipient et la concentration des protéines cibles (60 mg/ml), la substance médicamenteuse est filtrée et entreposée congelée à une température de -60 °C ou moins.

Le processus de fabrication du produit pharmaceutique consiste en la décongélation, la mise en commun, le mélange, la filtration stérile et le remplissage aseptique des flacons de la substance médicamenteuse. Le produit pharmaceutique est une solution stérile et sans agent de conservation contenant de l’epcoritamab à une concentration de 5 mg/ml (4 mg/0,8 ml) ou de 60 mg/ml (48 mg/0,8 ml) dans un flacon à dose unique. Au cours du processus de fabrication du produit pharmaceutique epcoritamab de 5 mg/ml, une étape de dilution pour atteindre la concentration finale de 5 mg/ml précède l’étape de mélange. Le produit pharmaceutique est entreposé à une température allant de 2 °C à 8 °C.

On a établi des intervalles acceptables pour les paramètres du processus critique et des contrôles des étapes critiques des processus de fabrication de façon appropriée en fonction d’études de caractérisation du processus et d’évaluations des risques. On a effectué la validation du processus au moyen de plusieurs lots consécutifs d’intermédiaires biologiques, de la substance médicamenteuse epcoritamab et du produit pharmaceutique. Tous les lots de validation du processus ont été fabriqués aux échelles commerciales et aux sites de fabrication prévus. On a respecté les critères d’acceptation de validation prédéterminés pour tous les essais et les paramètres du processus sont demeurés dans les intervalles définis, démontrant ainsi que les procédés de fabrication sont en mesure de fabriquer de façon constante les intermédiaires biologiques, la substance médicamenteuse epcoritamab et le produit pharmaceutique de qualité acceptable.

Contrôle de la substance médicamenteuse et du produit médicamenteux

Les caractéristiques de libération et de stabilité des intermédiaires biologiques, de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique ont été établies en fonction des lignes directrices pertinentes du International Council for Harmonisation of Technical Requirements for Pharmaceuticals for Human Use (ICH), des connaissances historiques sur les procédés de fabrication, des données des analyses par lots et des données de stabilité.

On a qualifié les méthodes d’essai officinales conformément aux pharmacopées applicables par l’installation d’essai applicable. Les méthodes d’analyse internes ont été validées conformément aux lignes directrices pertinentes de l’ICH.

On a mis en place un système de matières de référence à deux niveaux comprenant une norme de référence primaire et une norme de référence opérationnelle pour les intermédiaires biologiques et l’epcoritamab. Les normes de référence ont été bien caractérisées et un programme approprié est en place pour qualifier les matières de référence primaires et de travail à venir.

Epkinly est une drogue visée à l’annexe D (produits biologiques) et est donc assujettie au Programme d’autorisation de mise en circulation des lots de Santé Canada avant d’être vendue conformément à la Ligne directrice à l’intention des promoteurs : Programme d’Autorisation de Mise en Circulation des Lots de Drogues Visées à l’Annexe D (Produits Biologiques).

Stabilité de la substance médicamenteuse et du produit médicamenteux

Sur la base des données sur la stabilité présentées, la durée de conservation et les conditions d’entreposage proposées pour la substance médicamenteuse et le produit médicamenteux ont été adéquatement étayées et jugées satisfaisantes.

Les données sur la stabilité appuient la durée de conservation proposée de 30 mois pour la substance médicamenteuse epcoritamab, lorsqu’elle est entreposée à une température de -60 °C ou moins et de 24 mois pour le produit pharmaceutique Epkinly, lorsqu’il est entreposé à l’abri de la lumière à une température allant de 2 °C à 8 °C. De plus, les données appuient la durée de conservation en cours d’utilisation proposée pour le produit pharmaceutique dilué Epkinly d’au plus 24 heures à partir du moment de la préparation, à une température allant de 2 °C à 8 °C et à l’abri de la lumière. Au cours de ces 24 heures, la solution peut être entreposée jusqu’à 12 heures à température ambiante, du début de la préparation à l’administration de la dose.

On a démontré la compatibilité du produit médicamenteux avec le système de fermeture des contenants par des études de stabilité et des études sur les substances extractibles et lixiviables.

Installations et équipement

L’aménagement, le fonctionnement et les mécanismes de contrôle des installations et de l’équipement servant à la production sont jugés acceptables pour les activités et les produits fabriqués. Les sites de fabrication sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication. Les évaluations sur place des sites de fabrication des intermédiaires biologiques, de la substance médicamenteuse et du produit pharmaceutique n’ont pas été jugées nécessaires.

Évaluation de l’innocuité des agents adventifs

Les processus de fabrication des intermédiaires biologiques et de l’epcoritamab comprennent des mesures de contrôle adéquates pour prévenir la contamination et maintenir le contrôle microbien.

Les banques de cellules maîtresses, les banques de cellules de travail, les banques de cellules de fin de production et la récolte en vrac non traitée font l’objet d’analyses approfondies visant à détecter les agents adventifs (bactéries, champignons, mycoplasmes et virus). Le processus de culture cellulaire comprend des tests en cours de traitement pour détecter la présence de charge biologique, d’endotoxines, de mycoplasmes et de virus. Des études de clairance virale à échelle réduite démontrent que le processus de purification en aval est capable d’inactiver ou d’éliminer des virus modèles ayant un large éventail de propriétés biochimiques et biophysiques.

Aucune matière première d’origine animale ni d’origine humaine n’est utilisée dans le développement de lignées cellulaires, ni dans la préparation de banques cellulaires ni dans la fabrication de la substance médicamenteuse et du produit médicamenteux. En outre, les excipients utilisés dans la formulation du produit médicamenteux ne sont pas d’origine animale ou humaine.