Résumé de l'examen de l'innocuité - Opdivo (nivolumab) et Yervoy (ipilimumab) utilisés seuls ou en combinaison - Évaluation du risque potentiel de lymphohistiocytose hémophagocytaire (LH)

Décisions d'examen

Un resumé de l’examen de l'innocuité complète d'autres informations liées à l'innocuité afin d'aider les Canadiens à prendre des décisions éclairées au sujet du l'utilisation des produits de santé. Chaque résumé présente les données évaluées dans le cadre de l’examen de Santé Canada, les conclusions et les mesures prises par Santé Canada, le cas échéant.


Émis le : 2019-06-24

Produit

Opdivo (nivolumab) et Yervoy (ipilimumab) utilisés seuls ou en combinaison.

Problème d'innocuité potentiel

Lymphohistiocytose hémophagocytaire, une affection dans laquelle un grand nombre de cellules immunitaires (macrophages activés) détruisent d'autres cellules sanguines.

Messages clés

  • Opdivo (nivolumab) et Yervoy (ipilimumab) peuvent être utilisés seuls, ou en combinaison, pour traiter différents types de cancers, notamment les cancers de la peau, du rein, du poumon et du foie.
  • Santé Canada a procédé à un examen de l'innocuité afin d'évaluer le risque de lymphohistiocytose hémophagocytaire (LH, une affection dans laquelle un grand nombre de cellules immunitaires attaquent et détruisent d'autres cellules sanguines) associé à l'utilisation de ces produits à la suite de la déclaration de cas de LH publiés dans la littérature médicale.
  • À la suite de son examen, Santé Canada a conclu qu'il pourrait exister un lien entre l'utilisation de ces produits et le développement d'une LH.
  • Santé Canada travaillera avec le fabricant d'Opdivo et d'Yervoy afin de s'assurer que les renseignements sur l'innocuité des produits sont appropriés.
  • Les consommateurs qui auraient des préoccupations à ce sujet peuvent s'adresser à un professionnel de la santé.

Enjeu

À la suite des cas recensés dans la documentation médicale, Santé Canada a examiné le risque potentiel de lymphohistiocytose hémophagocytaire (LH) lié à l'utilisation d'Opdivo ou d'Yervoy, seuls ou en combinaison.

La LH est une réaction excessive et potentiellement mortelle du système immunitaire au cours de laquelle un grand nombre de cellules immunitaires attaquent et détruisent d'autres cellules sanguines. Elle est caractérisée par une libération importante de certaines protéines par les cellules immunitaires dans le sang (appelée « orage cytokinique » ou « syndrome de relargage de cytokines »), de même que par l'accumulation de cellules immunitaires activées (lymphocytes et macrophages) dans les organes et les tissus.

Utilisation au Canada

  • Opdivo (nivolumab) et Yervoy (ipilimumab) sont des médicaments d'ordonnance dont la vente est autorisée au Canada pour traiter différents types de cancers. Utilisés seuls ou en combinaison, ils aident à prévenir ou à arrêter la croissance des tumeurs (agents antinéoplasiques). Opdivo et Yervoy sont tous deux administrés directement dans une veine par perfusion intraveineuse sous la supervision d'un médecin spécialisé dans le traitement du cancer.
  • Opdivo est commercialisé au Canada depuis octobre 2015 et Yervoy, depuis mars 2012.

Constatations à l'issue de l'examen de l'innocuité

  • Il est établi que l'utilisation d'Opdivo et Yervoy (seuls ou en combinaison) entraîne une gamme d'effets secondaires liés à l'immunité.
  • Au moment de l'examen, Santé Canada avait reçu une déclarationa au Canada d'un patient cancéreux ayant développé une LH après un traitement par Opdivo administré en combinaison avec Yervoy. Ce cas, considéré comme grave, s'est soldé par un décès.
  • Santé Canada a aussi examiné 21 déclarations de cas de LH à l'étranger à la suite d'un traitement par Opdivo et Yervoy, utilisés seuls ou en combinaison. Toutes les déclarations ont été jugées graves et, sur les 21 cas, 6 portaient sur un décès.
  • Santé Canada n'a pas été en mesure de confirmer si l'utilisation d'Opdivo ou d'Yervoy était responsable des décès signalés dans les déclarations de cas au Canada ou à l'étranger.
  • Santé Canada a également examiné la documentation scientifique et médicale. Les articles étudiés semblent indiquer qu'il pourrait y avoir un lien entre l'utilisation de médicaments faisant partie de la classe des inhibiteurs du PD-1 (comme Opdivo) et le développement d'une LH.
  • L'évaluation de Santé Canada n'a pas permis d'écarter un lien entre Opdivo et Yervoy et le développement d'une LH.

Conclusions et mesures à prendre

  • Après avoir examiné tous les renseignements disponibles, Santé Canada a conclu qu'il pourrait y avoir un lien entre l'utilisation d'Opdivo et d'Yervoy, seuls ou en combinaison, et le risque de LH.
  • Santé Canada travaillera avec le fabricant afin de déterminer les modifications à apporter aux renseignements sur l'innocuité des produits.
  • Santé Canada encourage les consommateurs et les professionnels de la santé à déclarer tout effet indésirable associé à l'utilisation de ce produit ou d'autres produits de santé.
  • Santé Canada continuera de surveiller les données sur l'innocuité d'Opdivo et d'Yervoy, comme il le fait à l'égard de tous les produits de santé sur le marché canadien, afin de cerner et d'évaluer les dangers possibles. Santé Canada prendra rapidement les mesures qui s'imposent si de nouveaux renseignements en matière de risque pour la santé sont portés à son attention.

Renseignements supplémentaires

Les données analysées aux fins de cet examen de l'innocuité sont tirées de documents scientifiques et médicaux, de déclarations de réactions indésirables effectuées au Canada et ailleurs dans le monde, et des connaissances acquises au sujet de l'utilisation de ces médicaments et instruments médicaux tant au Canada qu'à l'étranger.

Pour d'autres renseignements, veuillez communiquer avec la Direction des produits de santé commercialisés.

Les fabricants d'instruments médicaux et les associations de l'industrie sont invités à communiquer avec la Direction des produits thérapeutiques (hc.tpdgeneral-generaldpt.sc@canada.ca) s'ils ont besoin de plus amples renseignements à ce stade-ci.

Notes de bas de page

  1. Il est possible de consulter les déclarations canadiennes dans la base de données en ligne de Canada Vigilance.