Sommaire de décision réglementaire portant sur Iluvien

Décisions d'examen

Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.


Type de produit:

Médicament

Ingrédient(s) médicinal(aux):

acétonide de fluocinolone

Classe thérapeutique :

Médicaments ophtalmologiques

Type de présentation :

Présentation de drogue nouvelle

Numéro de contrôle :

201510
Quel était l'objet de la présentation?

Cette présentation de drogue nouvelle (PDN) a été déposée afin dobtenir lautorisation de mise en marché dIluvien (implant intravitréen dacétonide de fluocinolone, 0,19 mg) pour le traitement de lœdème maculaire diabétique (OMD) chez des patients qui ont déjà été traités par des administrations de corticoïdes sans que cela résulte en une augmentation de la pression intraoculaire (PIO) significative du point de vue clinique.

Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?

Dans lensemble, le profil risques-avantages dIluvien 0,19 mg est jugé favorable dans la population cible. Les incertitudes et les risques associés à ladministration dIluvien sont décrits dans la monographie du produit (MP).

Les données non cliniques ont révélé un risque de développement de cataracte postérieure/corticale associé à ladministration dIluvien dans létude de 24 mois réalisée sur des lapins, toutefois, ce risque est connu et associé à ladministration intravitréenne de stéroïdes.

Aucune concentration quantifiable dacétonide de fluocinolone (AF) na été détectée dans les échantillons de plasma, à aucun moment au cours de la période de 24 mois. Labsorption systémique est négligeable chez le lapin après une injection intravitréenne avec des implants dAF.

Dans une étude pharmacocinétique de phase 2b chez lhumain, aucune exposition systémique mesurable à lAF na été démontrée après linsertion intravitréenne dIluvien, alors quune concentration dAF dans lhumeur aqueuse a été observée après linsertion de limplant Iluvien à la dose proposée pendant 36 mois environ.

Deux essais cliniques de phase 3 (FAME) pratiquement identiques ont été présentés pour étayer lindication proposée. Dans chaque étude FAME, la principale variable defficacité était la proportion de répondeurs (sujets ayant obtenu une augmentation de ≥15 lettres dans le test de meilleure acuité visuelle corrigée (MAVC), du début de létude au mois 24. Environ 450 sujets ont été recrutés pour chaque étude et randomisés dans un rapport de 2:2:1 à 1 sur 3 groupes de traitement : implant intravitréen de 0,2 mg dAF, implant intravitréen de 0,5mg dAF ou une injection fictive. La population à létude reflète la population cible (sujets plus âgés atteints de diabète de type 2 qui ont développé un OMD).

Dans lanalyse des études regroupées, la différence entre le traitement actif et linjection fictive en termes de pourcentage de répondeurs au mois 24 était de -12,5 % pour 0,2 µg/jour dAF (IC à 95 %) : -19,5 %, -5,5 % ; p = 0,002) et -12,4 % pour 0,5 µg/jour dAF (IC à 95 %) : -19,3 %, -5,5 % ; p = 0,002). Les premiers effets se sont manifestés relativement rapidement, dès la troisième semaine, car la proportion de sujets ayant une augmentation de la MAVC de ≥15 lettres par rapport au début était statistiquement beaucoup plus élevée au sein de chaque groupe ayant reçu un traitement actif, comparativement au groupe ayant reçu une injection fictive. Les effets du traitement se sont maintenus pour le groupe recevant la faible dose (p≤0,018) et le groupe recevant la dose élevée (p≤0,029) jusquau 36e mois. La durée des effets est également étayée par des données pharmacocinétiques, puisque lAF était mesurable dans lhumeur aqueuse humaine jusquau 36e mois, dans le groupe traité par 0,2 mg dAF. Les effets du traitement se sont révélés plus prononcés dans le groupe recevant 0,2 mg dAF chez les sujets dont la vision était moins bonne au départ (≤49 lettres au départ) et chez les sujets atteints dun OMD depuis plus longtemps, comparativement aux sujets dont lOMD était plus récent. Dans lensemble, les variables secondaires defficacité correspondaient plus ou moins aux résultats primaires de lefficacité.

Le développement de la cataracte est un effet indésirable (EI) connu et associé à ladministration intravitréenne de corticoïdes. Un effet confondant du développement de la cataracte sur lacuité visuelle a été observé chez des patients qui étaient phakiques au début de létude et ayant subi une chirurgie dablation de la cataracte pendant létude (devenant ainsi pseudophakiques). Le pourcentage de sujets ayant obtenu une augmentation de leur MAVC de ≥15 lettres par rapport au début était similaire entre les groupes ayant reçu le traitement et le groupe ayant reçu une injection fictive. Dun point de vue statistique, aucune différence notable na été observée; on a seulement observé une tendance numérique vers une meilleure réaction dans le groupe recevant 0,2 mg dAF. Comme les options de traitement de lOMD sont limitées, le ratio avantages-risques est jugé comme favorable chez les patients phakiques . Cependant, les sujets phakiques doivent être informés de la formation presque inévitable de cataracte pendant le traitement et être disposés à suivre et à poursuivre le traitement. Dans lensemble, leffet primaire defficacité a été atteint dans les deux études pivot, et on juge que lindication proposée par le promoteur est étayée par les données présentées.

La sécurité générale de lappareil dinsertion et son utilité ont été étayées par les données fournies.

Les EI oculaires les plus courants liés au médicament étaient des opérations de la cataracte (40 % des sujets), le développement de la cataracte (37 %), une augmentation de la pression intraoculaire (27 %) et une myodésopsie (8 %). Près de 80 % des sujets phakiques ont développé une cataracte en fin détude. Le délai médian avant le développement de la cataracte était de 14 mois (entre 9 et 18 mois après limplantation). Le second EI oculaire grave associé à ladministration de stéroïdes était lélévation de la PIO. Lincidence de lélévation de la PIO était plus élevée dans les yeux à létude (c.-à-d. 4,3 %, 26,9 % et 36,6 % dans le groupe ayant reçu une injection fictive, 0,2 mg dAF et 0,5 mg dAF, respectivement), comparativement à 0 %, 0,3 % et 0 % pour les yeux non traités; cependant, laugmentation de la PIO était jugée contrôlable avec des médicaments pour la plupart des patients.

Décision rendue

Approuvée. Avis de conformité délivré conformément au Règlement sur les aliments et drogues.