Sommaire de décision réglementaire portant sur Qinlock

Décisions d'examen

Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.


Type de produit:

Médicament

Ingrédient(s) médicinal(aux):

riprétinib

Classe thérapeutique :

Agents antinéoplasiques

Type de présentation :

Présentation de drogue nouvelle (nouvelle substance active)

Numéro de contrôle :

234688
Quel était l'objet de la présentation?

La présentation de drogue nouvelle (PDN) pour une nouvelle substance active (NSA) a été déposée pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché de Qinlock (riprétinib) pour le traitement de patients atteints de tumeurs stromatolithique gastrointestinale (TSGI) à un stade avancé qui ont reçu un traitement antérieur avec de l’imatinib, du sunitinib et du régorafénib. La dernière indication recommandée était pour le traitement de patients adultes atteints de tumeurs stromatolithique gastrointestinale (TSGI) à un stade avancé qui ont reçu un traitement antérieur avec trois inhibiteurs de kinases ou plus, dont l’imatinib, le sunitinib et le régorafénib.

L’examen de cette demande a été mené conjointement avec la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et de l’Australian Therapeutic Good Administration (TGA) dans le cadre du projet Orbis de la FDA, et déposé en vertu de la politique sur le traitement prioritaire des présentations de drogues.

Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?

Les tumeurs stromatolithique gastrointestinale représentent la forme la plus commune de sarcomes des tissus mous, un sous-ensemble relativement rare de cancers provenant de cellules mésenchymateuses de l’organisme. Les TSGI se produisent principalement chez des patients âgés de l’un ou l’autre sexe, avec une incidence annuelle comprise entre 11 et 19,6 par million de personnes dans le monde. Environ 500 cas de TSGI sont diagnostiqués chaque année au Canada.

Actuellement, il existe trois inhibiteurs autorisés de la tyrosine-kinase qui sont indiqués pour traiter les patients atteints de cette maladie : le mésylate d’imatinib, le malate de sunitinib et le régorafénib. Une fois que les patients ont reçu de l’imatinib, du sunitinib et du régorafénib, il nexiste pas dautres options thérapeutiques approuvées pour le traitement des patients atteints de TSGI à un stade avancé ou non résécables. Il existe peu de données soutenant que la reprise dun traitement antérieur qui a déjà échoué peut offrir un avantage marginal.

Les données sur l’efficacité et l’innocuité sont issues de l’étude pivot INVICTUS, une étude à répartition aléatoire, à double insu et comparative contre placébo portant sur des patients présentant des TSGI à un stade avancé et ayant reçu un traitement antérieur à l’imatinib, au sunitinib et au régorafénib. Le principal critère d’évaluation était la survie sans progression (SSP); les critères d’évaluation secondaires comprenaient le taux de réponse objective (TRO) et la survie globale (SG).

Au total, 129 patients ont participé à l’étude INVICTUS; après répartition aléatoire, 85 patients ont reçu le riprétinib et 44 ont reçu le placébo. Le traitement avec le Qinlock a donné lieu à une amélioration statistiquement et cliniquement significative de la SSP. La SSP médiane était de 6 mois dans le groupe de traitement, comparativement à 1 mois dans le cas du groupe placébo. Cela représente une baisse de 85 % du risque de progression de la maladie ou de décès en faveur du groupe Qinlock par rapport au groupe placébo. Les TRO étaient également favorables après la prise de Qinlock (9 %) par rapport au placébo (0 %), mais n’ont pas atteint le seuil prédéterminé de signification statistique. Par conséquent, une analyse statistique en bonne et due forme de la SG n’a pas pu être effectuée. Néanmoins, l’analyse de la SG a démontré une amélioration cliniquement significative de la survie en faveur du groupe de traitement. La SG médiane était de 15 mois dans le groupe Qinlock, comparativement à 7 mois dans le groupe placébo, ce qui représente une baisse du risque de décès de 64 %.

Les données sur l’innocuité ont été tirées de l’étude pivot décrite ci-dessus, ainsi que d’une étude de phase I. La population regroupée pour l’innocuité comprenait 351 patients qui ont reçu au moins une dose de Qinlock. En général, le Qinlock était bien toléré et la plupart des effets indésirables observés peuvent être gérés en clinique. Dans l’étude pivot, les effets indésirables les plus fréquents (≥ 20 %) observés chez les patients traités avec le Qinlock étaient l’alopécie, la fatigue, les nausées, des douleurs abdominales, la constipation, la myalgie, des diarrhées, une diminution de l’appétit, une érythrodysesthésie palmoplantaire et des vomissements. Des événements indésirables graves se sont produits chez 31 % des patients qui ont reçu le Qinlock; les événements indésirables graves survenus chez > 2 % des patients étaient des douleurs abdominales, une anémie, des nausées et des vomissements. Les risques graves du Qinlock observés dans le cadre du programme de mise au point de médicaments comprennent : une dysfonction cardiaque (dysfonction systolique ventriculaire gauche), l’hypertension, de nouvelles tumeurs malignes cutanées primaires, dont des carcinomes épidermoïdes et des mélanomes, une ischémie myocardiaque, une hypersensibilité, une cicatrisation déficiente, une toxicité embryofoetale, une érythrodysesthésie palmoplantaire et une photosensibilité. Tous ces risques importants  pour l’innocuité sont maintenant clairement mis en évidence dans le tableau des effets indésirables ou dans la section Mises en garde et précautions et généralement gérables, comme l’a démontré l’essai pivot, par une interruption des doses, une réduction des doses, un arrêt des doses ou l’application de normes de pratique de la médecine. Ces stratégies d’atténuation des risques sont clairement indiquées dans la monographie de produit (MP).

Un plan de gestion des risques (PGR) pour Qinlock a été présenté à Santé Canada et jugé acceptable lors de l’examen.

En résumé, l’étude pivot a satisfait à son principal critère d’évaluation, démontrant l’avantage d’une SSP supérieure favorable au Qinlock par rapport au placébo. De plus, l’efficacité a été couplée à un profil d’innocuité jugée tolérable et gérable. Par conséquent, Santé Canada a conclu que les avantages du Qinlock l’emportent sur les risques dans les conditions d’utilisation proposées.

Décision rendue

Autorisé; un avis de conformité a été délivré conformément au Règlement sur les aliments et drogues.